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Les avis de - Erik67

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    Erik67 Le 17/02/2025 à 07:27:49
    Ohio - La Belle Rivière - Tome 1 - Livre 1

    L'Ohio est un état américain mais c'est également le nom d'une rivière de l'Est des États-Unis qui est le principal affluent du Mississippi de sa rive gauche.

    Il a une importance capitale dans l'histoire des États-Unis, que ce soit pour les nations autochtones ou les colons européens. L'Ohio a constitué une voie de transport privilégiée lors de la conquête de l'Ouest. En effet, elle ne traverse pas moins de six États et donne même son nom à l'un d'eux qui constitue quand même le 7ème le plus peuplé du pays.

    Avec cette BD, on est plongé dans les siècles en arrière à l'époque de la Nouvelle-France en 1754 en plein conflit avec les anglais pour le contrôle de cette rivière constituant, comme dit, un axe commercial fondamental notamment pour la fourrure. Il est surtout question d'alliances avec les tribus indiennes dont vont se servir l'homme blanc dans leur lutte fratricide.

    J'ai bien aimé le dessin réaliste assez coloré de Brada qui met en valeur cette belle rivière et sa nature luxuriante. C'était d'ailleurs comme on le verra en introduction un lieu de pêche abondante pour les natifs.

    Pour le reste et malgré le beau cadre de ce récit historique, je n'ai pas trop aimé le scénario qui part dans tous les sens pour suivre différents personnages. Je n'ai pas accroché du tout et c'est réalisé un peu à l'ancienne. Le prêcheur qui nous rabat les oreilles avec ses versets m'a fait penser aux vieilles séries historiques de la collection «Vécu». Oui, ça fait un peu daté !

    En conclusion, je préfère passer à autre chose bien que ce titre ne manque pas d'atout pour séduire son public.

    Erik67 Le 16/02/2025 à 09:04:09

    Voici une des dernières productions de mon auteur favori des thrillers horrifiques sous forme de manga à savoir Junji Ito. Il est vrai que j'avais lu pas mal d’œuvres de lui dans les années 2000 et 2010 avant d'estomper un peu mes lectures pour aller à la découverte d'autres auteurs.

    Il est vrai que les œuvres qu'il sortait par la suite était des fonds de tiroir tiré de ses productions antérieures à une époque où il n’avait pas autant percé. Cela apparaissait comme une sorte de rattrapage commercial. Mais bon, désormais, on a droit à de vraies productions ce qui m’intéresse évidemment.

    Le célèbre Renald Luzier, dit Luz, auteur de bande dessinée français ayant également collaboré à Fluide Glacial et surtout Charlie Hebdo signe une belle préface pour louer le travail du mangaka Junji Ito. C'est d'autant plus étonnant que ces deux auteurs sont totalement différents dans leur registre respectif.

    Il insiste notamment sur le graphisme assez particulier de cet auteur qui peut rendre certains visages assez hideux pour inspirer la peur. Son trait est en effet assez particulier dans un amas de hachures et de courbes.

    La première histoire ayant pour thème l'anorexie est assez marquante dans son horreur comme si l'auteur avait voulu faire passer un message à de jeunes filles épeurées pour les en dissuader. Au final, ce n'est pas une aussi mauvaise chose !

    La seconde dans le genre de mourir de rire est également d'une efficacité assez redoutable sur quelque chose d'apparemment assez inoffensif d'ordinaire. Je suis toujours surpris de voir la mise en application par l'auteur d'idées nouvelles. C'est quand même assez révolutionnaire.

    Bref, on peut dire que le maître de l'horreur japonais a encore fait un carnage !

    Erik67 Le 15/02/2025 à 09:20:02

    9603 est le nombre de kilomètres parcourues par deux enfants Adil et Shafi, 12 et 14 ans et qui sont cousins. Ils ont fui leur pays à savoir l'Afghanistan afin d'échapper aux talibans ce qu'on peut aisément comprendre. Ils vont entreprendre un voyage sans retour vers les pays occidentaux leur donnant le plus précieux des présents à savoir la liberté.

    Oui, dans un monde largement dominé par les dictatures et les tyrannies ou autres Etats autoritaires faussement démocratiques, beaucoup souhaitent connaître la liberté qui est la plus chère de nos valeurs.

    Pour autant, le voyage sera long et clairement semé d'embûches et d'obstacles assez difficiles à franchir. Tout a malheureusement un prix parfois trop lourd à payer. Il reste à savoir s'ils vont pouvoir y échapper sans être transformés à tout jamais. C'est tout l'enjeu de cette BD qui nous explique concrètement ce qu'endurent les individus obligés de fuir leur pays pour échapper à une mort certaine.

    Sans vouloir juger, d'autres lecteurs y verront sans aucun doute de l'immigration clandestine avec un rejet quasi-certain sans vouloir se pencher sur les raisons motivant un tel périple pourtant courageux et nécessaire pour la survie. D'autres encore seront blasés comme imperméables totalement à la souffrance d'autres êtres humains.

    On peut être aidé par un graphisme tout à fait avenant avec un découpage assez fluide et aéré rendant la lecture assez agréable. Bref, le scénario demeure assez dynamique et c'est tant mieux pour absorber toute la misère du monde...

    Au final, une œuvre assez triste qui nous ne laissera guère d'espoir.

    Erik67 Le 14/02/2025 à 07:38:10
    PTSD Radio - Tome 1 - Tome 1

    Il existe des radios assez étranges qu'il ne vaut mieux jamais capter au risque de terminer trucider par des phénomènes paranormaux. Vous voilà prévenu si vous écouter la fréquence de PTSD Radio. Il vaut sans doute mieux rester sur NRJ, je ne sais pas...

    En réalité, dans ce manga, on est plongé par des petites histoires totalement différentes mais il existerait un lien qu'il nous faudra découvrir. Je suis toujours interloqué par ces récits où l'horreur peut surgir du quotidien le plus banal. Bref, il n'est point question de radio.

    Le graphisme va jouer sur des nuances et des contrastes dans le trait noir et blanc pour donner un aspect parfois inquiétant. C'est assez réussi sur ce plan-là. Il n'y a rien à redire. La question est de savoir si cela suffit pour sauver l'ensemble.

    Il faut dire que je n'ai pas trop apprécié la mise en scène au niveau du scénario avec ces petites scènes car on s'interroge à chaque fois sur ce qui pourrait les relier. On sent bien quelque chose mais cela en devient assez redondant comme si c'était forcé. Je pense que le mangaka aura pu procéder avec plus de cohérence et certainement plus de délicatesse. C'est dit ! 

    Par ailleurs, sur le fond, la fin du récit n'apporte pas grand-chose. A nous de trouver des explications. J'avoue que je n'ai pas du tout été convaincu par ce titre qui se justifie juste par des scènes censées nous faire peur.

    Il y a comme un côté assez inabouti. J'apprends cependant qu'il y aura un second tome en janvier 2025 ce qui m'apporte une réponse mais bon, cela ne change rien sur le fond.

    Bref, ce manga horrifique risque de ne pas vous laisser indifférent que cela soit dans le bon ou le mauvais sens.

    Erik67 Le 13/02/2025 à 07:43:04
    River End Café - Tome 1 - Volume 1

    Voici le récit d'une adolescente mal dans sa peu qui va croiser la route d'un tenancier de café qui lui redonnera le goût de vivre. Rien de mieux qu'une bonne tasse de café pour se remettre d'aplomb !

    Je suis plutôt un amateur de café et je pousserais bien la porte de ce River Café situé sur l'île de Nakase mais c'est un peu loin pour moi. A noter qu'on aura droit à une vue sur la mer et aux câlinages d'un chien assez affectueux.

    Du même auteur, j'avais beaucoup apprécié « Coq de combat » bien que cela soit dans un tout autre genre à savoir la bastonnade. Là, il est plutôt question de douceur et de bonheur de vivre tout en essayant de résoudre des petites énigmes assez mystérieuses afin de donner quelques satisfactions aux clients de passage.

    Certes, on devinera dans les non-dits de l'auteur qu'il y a toute une construction de cette île située au Nord-Est du Japon et qui fut frappé par le terrible tsunami de 2011 avec des pertes humaines innombrables. J'aime bien quand la narration est subtile ce qui est loin d'être le cas de la majorité des mangas qui plongent tête baissée dans une certaine lourdeur.

    Dans une narration empreinte de douceur et de simplicité, on s’attache véritablement à notre héroïne qui est encore très fragile mais qui doit se reconstruire après ce terrible drame qui a frappé toute la région. On va faire également la connaissance d'un personnage un peu hors du commun qui va commencer par la protéger tout en faisant preuve d'un certain détachement ce qui le rend plutôt intéressant.

    A noter qu'à mon grand étonnement, ce titre a fait partie des 10 meilleures sélection de mangas de l'année 2024 ce qui est quand même un indicateur. Cela peut susciter une certaine curiosité dans la découverte de ce manga.

    Bref, un cocktail entre tranche de vie contemplative, humour bien dosé et tragédie humaine suscitant l'émotion. Un bon moment de lecture sans prise de tête !

    Erik67 Le 12/02/2025 à 07:16:46

    Sur le mode « si on était une petite souris blanche à la Maison Blanche », on pourrait découvrir tout ce qui s'y trame et tout balancer tout à la face du monde. C'est ce que fait Jérôme Cartillier ce journaliste qui a été duré 7 ans correspondant de l'AFP à la Maison Blanche où il a vu se succéder 3 présidents et non des moindres : Barack Obama, Donald Trump et enfin Joe Biden.

    Maintenant, c'est bien de nous faire partager ces informations afin de bien comprendre les arcanes du pouvoir de la première puissance mondiale. Evidemment, les yeux du monde entier ont été tourné vers la maison Blanche le 4 novembre dernier pour le résultat des élections qui a vu le grand retour de Donald Trump alors que ce dernier n'était visiblement pas le favori des sondages. Va t'il abîmé la démocratie ? C'est la question que tout le monde se pose désormais.

    Etre dans les coulisses procure incontestablement un regard assez privilégié sur l'information réelle. J'ai directement acquis cette BD sans trop me poser de questions car j'aime apprendre sur les arcanes du pouvoir car il n'est souvent pas aussi transparent que cela. C'est un sujet qui me passionne actuellement, je ne sais pourquoi.

    Evidemment, il y a des anecdotes plutôt croustillantes dans ce témoignage du journaliste de l'AFP et cela fait partie de ce genre d'exercice dans le documentaire politique. Cela me rappelle d'ailleurs les œuvres de Mathieu Sapin quand il avait suivi François Hollande en pleine campagne présidentielle.

    D'autres informations sont plus officielles quand on apprendre que Washington DC n'appartient à aucun Etat. Bref, le bureau ovale et Air Force One n'auront plus aucun secret pour vous. Encore faut-il s'intéresser à l'oncle Sam qui n'est parfois pas très aimé de ce côté de l'Atlantique. Moi, je vais au-delà de çà.

    Le dessin d'Aude Massot fait d'ailleurs dans un style assez simpliste pour donner du rythme et permettre une lecture assez attrayante. La lisibilité est quand même une qualité importante.

    Je me rappelle que le duo d’auteurs Lebhour-Massot avait réalisé il y a plusieurs années une BD sur les coulisses de l'ONU que j'avais déjà bien apprécié. On reste dans le même style journalistique que je trouve attrayant. C'est une véritable visite guidée qui est menée de main de maître. L'ensemble demeure frais, amusant et instructif.

    La thématique pour regrouper ces 3 présidents reste le lieu de résidence à savoir la Maison-Blanche ainsi qu'Air Force One c'est à dire les véritables lieux d'exercice du pouvoir. On voit comment chacun va évoluer à sa manière en imprégnant un style. Donald Trump a qualifié d'ailleurs la maison Blanche de taudis car on peut parfois apercevoir des souris sur l'aile Ouest. Quand je vous disais qu'on pourrait être une petite souris !

    On sait par exemple que Barack Obama a maintenu une certaine distance avec les médias pour mieux maîtriser sa communication parfaitement millimétrée tout l'inverse de Donald Trump qui a utilisé le tweet de manière très intensive pour une relation sans filtre et ni contrôle. Quant à Joe Biden, il aimait aller se pavaner au milieu des journalistes mais il multipliait les gaffes ce qui n'était pas mieux car cela lui a coûté la perte d'un second mandat.

    Au final, un documentaire très intéressant et bien construit pour connaître la vie politique américaine dans ses rouages. La démocratie américaine a connu une guerre de sécession ainsi que de violentes secousses comme l'invasion du capitole le 6 janvier 2021 mais elle est toujours là !

    En ce qui me concerne : c'est encore un achat impulsif qui ne sera pas regretté !

    Erik67 Le 11/02/2025 à 07:16:23

    Voici l'évocation d'un petit parisien réfugié en Normandie en 1944. Il sera aux premières loges pour vivre le débarquement allié quand les américains ont sauvé notre pays du joug nazi. J'aime bien rappeler certains faits historiques que certains ont d'ailleurs totalement gommé de la mémoire afin peut-être de louer la gloire de la sainte Russie. Très peu pour moi.

    Le portrait de ce gamin durant la Seconde Guerre Mondiale donne lieu à un récit choral. On se rendra compte qu'il y a eu également des moments assez heureux malgré tout. C'est également un bel hommage aux gens de la campagne pour une fois vu sous un meilleur jour. Certaines personnes qui en ont bavé dans leur vie reste toujours du bon côté à savoir celui de la tolérance, du pardon et de l'acceptation.

    On apprendra également que les occupants allemands payaient leur dû avec politesse à la ferme alors que les anglais piquaient les poules sans payer. Oui, dans les faits, chacun a vécu la guerre un peu différemment. C'est toujours bon d'entendre des témoignages qui restituent ce genre de choses.

    Cela n'enlève rien à l'illégitimité de l'Occupation nazie et aux horreurs commises dans leur chasse aux résistants ainsi qu'à la fin de la guerre en très mauvais perdant. Il ne faut jamais oublier que beaucoup de gens ont néanmoins souffert de cette terrible guerre...

    Le dessin en noir et blanc s'est légèrement amélioré depuis « une vie d'huissier » avec une reconnaissance plus facile des visages des différents personnages. Le trait est toujours aussi épais ce qui n'est pas mon style préféré.

    J'ai bien aimé cette BD qui respire la tendresse dans un monde en feu et à sang.

    Erik67 Le 10/02/2025 à 07:36:06
    Nostromo (Maël) - Tome 1 - Premier livre

    Le cadre est celui d'un pays d'Amérique du Sud imaginaire à la fin du XIXème siècle en proie à une nouvelle révolution avec des coups d'état et une guerre civile. Il faut dire que c'était malheureusement le cas de beaucoup d'états d'Amérique centrale et du Sud dont les gouvernements étaient fort instables.

    On va suivre notre homme Nostromo, marin génois, qui se retrouve mêlé au destin de ce pays en se mettant à la disposition des plus riches contre les pauvres insurgés. Il faut dire que les choix qu'ils opèrent ne sont pas partagés par son entourage. Ils ont sans doute raison mais la cause semble plus fort pour le retenir.

    J'ai bien aimé le dessin tout en aquarelle qui nous transporte véritablement dans un univers de révolution de pays d'Amérique latine sur fond de trésor à cacher pour ne pas qu'il tombe dans les mains de l'ennemi. La mise en page est heureusement assez dynamique pour nous entraîner dans cette aventure aux accents parfois politico-économique.

    Visiblement, il s'agit d'un diptyque qu'il faudra suivre pour avoir toute l'aventure complète qui est tiré d'un roman assez méconnu de l'anglo-saxon Joseph Conrad pour les littéraires qui connaissent son œuvre.

    Nostromo est le nom du vaisseau dans le premier Alien. C'est aussi le nom de ce capitaine aventurier dont on pourra suivre avec un certain plaisir son périple dans le second et dernier tome.

    Erik67 Le 09/02/2025 à 11:14:58
    Killing Stalking - Saison 2 - Tome 4 - Tome 4

    Voilà la suite de mon manga thriller du moment que je suis avec une certaine assiduité tant il me paraît assez captivant dans son développement pour le moins inattendu.

    Le début commence par l'interrogatoire assez angoissant où finalement le meurtrier Sangwoo va s'en sortir contre toute attente malgré la détermination de l'agent Seungbae Yang. Comme ce dernier a commis certaines erreurs de formes dans la procédure, le coupable va s'en sortir à très bon compte.

    Si seulement le pauvre Bum pouvait le dénoncer puisqu'il a véritablement une occasion en or. On comprend bien qu'il est pris dans un autre engrenage infernal qui va au-delà de ce qu'on pourrait imaginer. Il est véritablement sous l'emprise malsaine du meurtrier en éprouvant de véritables sentiments pour lui. Est-ce le syndrome de Stockholm ? Cela y ressemble en tous les cas.

    Je n'ai pas trop aimé la sous-intrigue avec l'oncle incestueux qui refait surface et qui alourdit inutilement ce thriller. On devine néanmoins que cela va mal se terminer pour lui à chercher trop le contact avec son frêle neveu.

    Le découpage et la mise en page sont quant à eux fort bien réalisés, avec beaucoup de maîtrise. Rien à redire non plus sur la qualité du dessin dont les traits sont d'une précision remarquable.

    On va poursuivre car on a hâte de voir le dénouement. Fascination et désir s’entremêlent un peu à la manière d'«In these Words» mais avec un tout petit cran en-dessous. Cela reste une bonne série assez originale par le concept et qui sort franchement des sentiers battus.

    Erik67 Le 08/02/2025 à 16:03:55
    Scotland (Kenya - Saison 4) - Tome 4 - Épisode 4

    Voici le 4ème tome des aventures de la célèbre espionne Kathy Austin dans son pays natal à savoir l'Ecosse. La pauvre est aux prises avec des visions étranges où elle voit des polyèdres sur les chemins de campagne de son pays après quand même avoir vu un horrible cadavre encastré dans le mur d'une église. C'est dingue que personne ne la croit !

    Il faut dire que notre espionne bien-aimée n'est pas au début de ses aventures étranges qui l'ont emmené sur tous les continents. On a déjà eu notre dose d'extra-terrestres. Certains pourront dire que c'est sans doute le cycle de trop. Cependant, et c'est bien la première fois, il y a un développement un peu plus poussé avec cette rencontre d'un amour de jeunesse de Kathy. Y-a t'il de la place pour autre chose que l'aventure et les intrigues policières ?

    La mise en image est plutôt réussie avec un trait maîtrisé et lisible du dessinateur Belge Bertrand Marchal au service du scénario concocté par le couple Léo et Rodolphe dans ce thriller de science-fiction. A noter que depuis « Namibia » (cycle 2), il n'a pas arrêté de collaborer avec ce duo d'auteurs.

    Nous aurons droit à une couverture à dominante vert foncé pour une plongée dans un lac des Highlands à la recherche d'un mystérieux artefact. On reconnaît d'un premier coup d’œil tout l'univers de Léo.

    Au final, c'est juste un tome de transition avant le final de ce cycle avec une montée progressive de la tension. Il n'y aura rien de vraiment extraordinaire mise à part des cadavres supplémentaires qui s'accumulent dans le quotidien ordinaire de la fringante Kathy Austin.

    Erik67 Le 08/02/2025 à 08:38:44

    On peut dire qu'actuellement la mer subit un vaste pillage de la part des Etats. Dernièrement, un homme qui a sauvé des milliers de baleine a été enfermé en prison au Groenland par le gouvernement danois suite à une demande d'extradition du Japon, pays très connu pour son pillage systématique des mers. Je me suis réjouis pour sa libération méritée.

    Excusez-moi, mais même si je suis un juriste émérite respectueux du droit international, je considère le militant écologiste Paul Watson comme un véritable héros des temps modernes. Il y a des combats qui sont nobles et qu'il faut mener pour sauver la planète.

    Pour rappel, le Japon accuse le militant écologiste d'être co-responsable de dommages et blessures survenus à bord d'un navire baleinier nippon en 2010 dans le cadre d'une campagne menée par Sea Shepherd.

    Evidemment, un titre de BD documentaire comme « Pillages » ne pouvait qu'attirer mon attention. Je ne suis en effet pas favorable à la destruction des océans et de la nature même si je ne suis pas du tout un écologiste. C'est dit.

    Fondée en 1977 par le capitaine Paul Watson, Sea Shepherd est l'ONG de défense des océans la plus combative au monde. Elle est vouée à la protection des écosystèmes marins et de la biodiversité. Elle est particulièrement engagée dans la lutte contre la pêche illégale notamment la chasse à la baleine ou le massacre des phoques et des dauphins.

    Les menaces qui planent sur nos océans sont de nature différente : surpêche, pollution, changement climatique, espèces invasives et destruction des habitats. Or, la mer procure une multitude de bienfaits à la planète que cela soit pour l'oxygène produite, le climat ou encore l'alimentation pour ne citer que ces 3 exemples marquants. Bref, il convient de la protéger.

    La scène du début de cet ouvrage est fort intéressante pour voir comment les chinois s'y prennent avec les africains pour piller leurs rivages. Ils ont chassé les européens pour les remplacer par de nouveaux colonisateurs en étant très sensible à leurs paquets d'argent. C'est franchement pathétique mais cela traduit malheureusement la triste réalité de ce phénomène de masse.

    A chaque chapitre, on a droit à un récit différent afin de nous montrer les différentes situations en lien avec ce pillage de mers et comprendre la mécanique de ce système implacable. Ainsi que le second chapitre qui se concentre sur les 130.000 pêcheurs esclaves dans le monde m'a également marqué. Quand on est éloigné de ce genre d'informations, il est bon que ces ouvrages documentaires nous renseignent de manière objectives afin de développer une certaine prise de conscience.

    Bref, comme dénominateur commun, il y a les difficultés économiques des plus pauvres qui sont véritablement exploités par des plus riches qui saccagent la planète pour s'en mettre plein les poches. Une de ces BD d’utilité publique qui serait à lire de toute urgence. Le genre de livre qui ouvre les yeux sur le monde qui nous entoure !

    Erik67 Le 07/02/2025 à 07:42:29
    Gueule de cuir - Tome 1 - L'épéiste

    Comme chantait Johnny « qu'est-ce qu'elle a ma gueule » ? En l’occurrence, elle sera juste en cuir ce qui peut poser légitimement certaines questions.

    Après, pour le contexte, on se situe dans la France de Louis XIII gouverné par le Cardinal de Richelieu dans un univers assez ésotérique entre magie noire et alchimie où un redoutable nécromancien va étendre son règne dans les bas-fonds de Paris. L'univers est de cape et d'épée mais pas comme à l'ancienne.

    En effet, il y a une vraie touche de modernité façon super-héros avec les codes du comics. On se croirait presque dans un Batman transposé à la cour du roi Louis XIII. Cependant, il est vrai que le dessin fait un peu à l'ancienne c'est à dire très série années 90 du style de la collection « Vécu » avec une petite touche de mystère ésotérique.

    C'est assez agréable à la lecture mais cela ne révolutionne pas le genre. En effet, il n'y a malheureusement aucune originalité qui fait que ce titre parmi les 6000 parus rien que cette année puisse se démarquer. Je ne poursuivrais pas pour ma part la suite de cette aventure qui va se décliner sur plusieurs tomes, voir sur plusieurs cycles de ce zodiaque diabolique.

    Erik67 Le 06/02/2025 à 08:24:57

    Le cadre est celui des terribles bombardements allemands sur Londres en 1940 au début de la seconde Guerre Mondiale quand Hitler avait pris le dessus sur l'Europe entière.

    L'auteur Olivier Grenson nous conte L'histoire d'amitié entre le vieil Isaac et la jeune enfant Mary. Isaac vient de perdre son épouse et la jeune fille se retrouve séparées de ses parents au milieu de ce tumulte de la guerre. Le monde a véritablement sombré dans une folie meurtrière.

    J'ai bien aimé la qualité du dessin d'Olivier Grenson qui donne une certaine classe au graphisme de cette œuvre. Les décors sont assez soignés. On observera également des ambiances visuelles assez appréciables en toile de fond à l'image de la magnifique couverture. Le trait est net et lisible et c'est tout ce que j'aime.

    De cet auteur, j'avais également beaucoup aimé « La fée assassine » sortie en 2021 qui dévoilait enfin tout son talent en qualité d'auteur complet avec un dessin sophistiqué tout en douceur mais également des scénarios assez profonds et marquants.

    On se rend compte pour cette génération qui a vécu la guerre que les bombardements ont été très mal vécu par les londoniens. On espère qu'il n'y aura plus jamais un Hitler en Europe pour commettre de telles atrocités dans nos villes pour tuer des civils innocents.

    Il y a également une histoire dans l'histoire à commencer par ce conte autour d'un arbre de vie menacée dans un monde imaginaire afin d'occuper l'esprit d'une petite fillette terrorisée par le bruit des explosions. Cette double lecture s'intègre facilement dans ce récit intelligemment construit sur le plan narratif. Tout échappatoire est bon à prendre.

    Je suis en tous les cas sorti satisfait de cette lecture pourtant difficile sur le thème de la guerre. En conclusion, dessin et colorisation nous offrent une lecture fluide et agréable. Je conseille ce partage des mondes où l'humanisme s’accorde également avec une certaine poésie de l'âme. Tendresse et émotions seront au rendez-vous !

    Erik67 Le 05/02/2025 à 07:30:10

    Parfois, on aimerait bien prendre le grand large. D'autre fois, on y est réellement obligés ! Certains parents peuvent abandonner leur enfant handicapé en plein milieu de l'océan afin de leur apprendre la vie à savoir à se débrouiller tout seul. C'est vrai qu'avec un bras en moins, c'est un peu difficile.

    Oui, on vit dans ce monde-là où c'est parfois du chacun pour soi même au sein des familles. Là, où sont les avis de recherche contre de tels parents ? A-t-on déclenché le plan « Alerte » afin de retirer la garde à de tels parents ? Non, on nous explique que c'est pour le bien de l'enfant afin qu'il puisse compter sur lui-même et avancer dans la vie sans l'aide des parents. Oui, c'est une sorte de BD contre l'assistanat. A méditer si on va au fond des choses !

    Evidemment, si on prend cette BD au premier degré, on ne peut qu'être choqué mais il faut le voir comme une sorte de conte moderne sur l'apprentissage de la vie dans les difficultés du grand large. Il suffit parfois de se laisser porter par les flots. Certes, mais gare aux requins !

    Au niveau du récit de survie, on est réellement coincé pendant de très longues pages sur un canoë en perdition dans une espèce de huis clos entre trois individus dont 2 adolescents à savoir Léonie, Balthazar et la plus âgée Agathe. Malgré tout, on ne s'ennuie pas devant une telle lecture road-movie sur mer ce qui peut constituer un exploit en soi.

    Un mot sur le dessin assez dynamique pour dire qu'il est tout à fait agréable dans sa colorisation et sa simplicité pour accompagner cette traversée parfois éprouvante. Il est vrai que le grand bleu domine largement.

    En conclusion, un roman graphique initiatique assez étrange mais qui mérite quand même lecture pour le message véhiculé à nos enfants sur l'apprentissage de la vie pour bien grandir.

    Erik67 Le 04/02/2025 à 07:29:02

    On retrouve l'auteur Emmanuel Lepage sur les traces de son enfance lorsqu'il vivait dans une communauté avec ses parents. 5 couples venant de milieu différent ont décidé d'unir leur force pour former une sorte de groupe solidaire. Voilà pour le concept.

    L'auteur a légitimement voulu comprendre les raisons d'une telle entreprise un peu insolite. Ces questionnements vont constituer le dynamisme de ce récit qui explique bien des thèmes qu'il traitera plus tard à travers ces autres œuvres qui ont marqué une bonne génération de lecteurs. Bref, on va passer de l'intime à l'universel.

    Le fait que le narrateur change à chaque fois au gré des témoignages des personnes de sa famille, cela m'a un peu perturbé car je ne savais plus exactement où on en était. C'est assez difficile de suivre ce type de récit même si c'est très intéressant. Certains passages m'ont d'ailleurs assez marqué comme la mort du frère de la mère de l'auteur. On voit également que c'est pragmatique et que c'est du réel et du vécu.

    C'est vrai que c'est un peu long et on peut s'ennuyer un peu au milieu de beaucoup de bavardages et d'informations reçues. Il faut être absolument assez concentré pour aborder une telle lecture qui va complètement vous vider. Je pense que je n'étais sans doute pas vraiment prêt à enchaîner une telle lecture.

    En effet, cela m'a paru assez fastidieux au bout d'un certain moment surtout avec cet humanisme chrétien à bout de champ. A moi, il ne faut pas me pomper l'air avec de la religion. Cependant, je comprends quand même le questionnement sur le sens de la vie et je respecte cela.

    Il reste néanmoins un bel hommage rendu par l'auteur à ses parents ainsi qu'une belle vision de vie sur cette expérience en communauté dans ce microcosme sur fonds d'idéaux et de réflexions diverses. Mais bon, perso, cela ne me tente pas trop. A chacun de se faire son idée après tout !

    Au final et d'un point de vue objectif, de la bonne BD sociologique avec un graphisme toujours aussi excellent !

    Erik67 Le 03/02/2025 à 07:15:11

    Je ne connaissais pas cette militante qui a été assassinée le 29 mars 1988 à Paris alors âgée de 52 ans. Sa particularité ? Avoir été la représentante de l'African National Congress à savoir l'ANC, le parti de Nelson Mandela qui passa du statut de prisonnier à président de la République.

    Dulcie avait consacré toute sa vie à lutter contre l'Apartheid. On se demande bien ce qui aurait pu conduire à son meurtre d'autant qu'elle menait un combat contre certains grands groupes français prêt à collaborer économiquement avec le régime d'Apartheid en place. Une évidence saute aux yeux mais il ne faut jamais faire de raccourci.

    Sa mort avait conduit à une vivre émotion dans notre pays. Moi, je suis passé totalement à travers. Encore une fois, je suis content de découvrir une œuvre afin de rattraper mes lacunes en la matière. Cela m'éclaire sur le parcours d'une de ces femmes d'exception qui s'est battue pour faire bouger les lignes dans un sens de plus justice sociale.

    Il faut dire que l'enquête judiciaire s'est soldée par un non-lieu qui arrangeait certainement le pouvoir en place entre cynisme et intérêts économiques majeurs. Nous voilà plongés dans une contre-enquête au caractère géopolitique assez marqué.

    On retrouve au dessin un certain Mardon Grégory dont j'apprécie les séries quand il est auteur complet (Vagues à l'âme, Madame désire ?, Prends soin de toi...). J'ai aimé la simplicité de son dessin avec un noir et blanc qui ne nuit pas à l'intrigue. Par ailleurs, le découpage est précis et la ligne est sobre. Bref, que du bonheur pour une mise en scène efficace ce qui favorise une bonne lecture sur près de 300 pages tout de même.

    Certaines prises de position de Dulcie m'ont quand même fait un peu tiqué comme le fait de crier au scandale contre des mères de militants ayant cousu le drapeau de l'ANC en vue de manifestation mais en ne mettant pas forcément le bon ordre au niveau des 3 couleurs ce qui se traduisait pour elle comme une offense absolue.

    De même, en permettant au chanteur Johnny Clegg de venir chanter en France malgré l'embargo qui devait également s'appliquer sur des artistes anti-apartheid surtout s'ils sont blancs. Bref, ces prises de positions assez extrémistes n'attirent sans doute pas toute ma sympathie même si on peut les comprendre dans une certaine logique.

    Pour en revenir à Johnny Clegg, j'ai beaucoup apprécié cet artiste durant mon enfance au point de posséder son fameux album « In my african dream ». Je peux dire que c'est grâce à lui que j'ai été sensibilisé par le problème de l'apartheid en Afrique du Sud et non par Dulcie. J'ose l'avouer. Parfois, la musique permet de faire passer des messages plus efficaces que l'action militante...

    Cependant, ce sont des détails mineurs qui ne doivent absolument pas occulter une vie d'opposition contre un système assez inique basé sur la différence raciale. Ce combat et cette femme méritent tous les honneurs.

    En gros, je retiens que les services secrets sud-africain ont fait assassiner cette militante qui commençait sérieusement à les gêner et qu'on reproche à notre pays de pas l'avoir suffisamment protégée face à ces prédateurs. Cette BD rejoint la longue liste de ceux qui accusent le pouvoir politique français d'actes immoraux et criminels depuis de décennies.

    Sur le fond et la forme, c'est une biographie assez intéressante qui se laisse bien lire malgré la quantité d'informations fournies. Cela donne un tout autre regard sur les années de lutte contre l'apartheid avec parfois des connivences. A découvrir si on souhaite approfondir ce sujet assez délicat.

    Une lecture éducative et passionnante sur une femme formidable dont beaucoup de gens ne connaissent malheureusement pas le nom. Pour moi, cette BD a comblé une lacune.

    Erik67 Le 02/02/2025 à 09:13:09

    Voici une BD documentaire dans l'ère du temps qui consiste tout simplement à dresser un constat d'inégalité assez flagrante entre les gens. Il y a une minorité de gens très riches qui gagnent toujours plus au dépend de la grande masse de population pauvre. En gros, les 1% qui possède plus de 43% des richesses de toute la planète. Le reste est à répartir entre des milliards d'êtres humains sur Terre. Bref, on observe une extrême concentration des richesses aux mains d’une infime minorité de la population.

    La question qui se pose légitimement suite à ce constat indéniable : pouvons-nous continuer comme ça ? Rien que le fait de dénoncer cet état de fait ou d'avoir ce genre de questions vous ferait passer pour un mélanchoniste adepte de l'égalité de partage et contre le capitalisme.

    J'ai vu des commentaires de lecteurs sur Internet dans le style « De la propagande socialiste qui dépeint les libéraux comme des requins, pas grand-chose à en retirer » ou encore plus méprisant : « ne satyre destinée à servir dans les toilettes pour rire après une longue journée ».

    Les gens qui ont déjà tout souhaitent conserver leurs acquis, voir l’accroître davantage. Ils mettent en place des présidents qui deviennent un peu leurs représentants surtout si on a travaillé pour la Banque Rothschild. On allège les impôts des super-riches sous prétexte qu'ils vont partir ailleurs à l'étranger mais on augmente insidieusement les vôtres car vous ne représentez rien.

    J'aime pas du tout cette façon de voir les choses car quand on est riche, il faut avoir conscience des terribles inégalités qui secouent le monde entier et faire en sorte de les réduire en acceptant de payer plus d'impôts par exemple et ne pas faire de l'allègement fiscal à tout va ou partir à l'étranger sous des auspices plus favorables. En même temps, peut-on sincèrement leur reprocher de ne penser qu'à leur propre pomme quand le monde entier réagirait presque de la même manière à de rares exceptions près ?

    Il y a un véritable débat autour des idées qui sont véhiculées par cette BD à charge. Le sous-jacent, c'est la dette publique qui va dans l'aide des familles les plus pauvres afin de donner un service public soi-disant de qualité. On pourrait le percevoir comme une déresponsabilisation sur les risques inhérents à la dette publique, le fameux plafond de verre scandé par les tenants de l'ordre actuel.

    L'auteur va dans le sens d'une relativisation de la dette. On mesurera peut-être bientôt les conséquences de ces politiques qui ont été appliqués depuis 50 ans. Certains veulent tout simplement couper toutes les aides et ne plus financer pour les autres. Pour autant, il faut savoir chiffre à l'appui que les cinq personnes les plus riches du monde ont plus que doublé leur fortune depuis 2020, tandis que les 60 % les plus pauvres ont perdu de l'argent et ce constat n'est pas normal et n'est pas juste. Les plus riches ne l'entendent pas ainsi et ne veulent rien savoir.

    Encore une fois, c'est tout le débat sur l'égoïsme de l'être humain surtout pour ceux qui ont les moyens et qui en veulent toujours plus en se croyant supérieur aux autres grâce au pouvoir de l'argent.

    J'ai été sensible aux arguments déployés par l'auteur qui est u économiste de renom voulant essayer le support de la BD pour mieux diffuser certaines idées. Je trouve qu'il possède une belle argumentation pour déconstruire les idées reçues en économie. C'est clair que cela ne va pas plaire à tout le monde.

    On dit que ce discours est trop politisé mais je trouve que c'est une excuse pour ne pas voir la vérité en face. Or, le déni peut conduire à des révolutions et des millions de morts. Il convient de prêter attention à ce que peuvent bien dire les économistes de tout bord.

    Sur le fond, cette BD est très bien réalisée tant au niveau du propos drôle et pédagogique que du dessin assez dynamique qui rend la lecture agréable. On relèvera que le titre est un brin provocateur mais il s'adresse à la très grande majorité afin d'éveiller les consciences sur un changement de modèle à terme qui demeure toujours possible.

    Une lecture marquante dont je ressors indéniablement changé en ce qui concerne le rabâchage continuel que j'entends sur la dette publique qui explose. Oui, il y a d'autres vérités à découvrir mais l'exploration demeure complexe. Cela demandera des efforts. Vous voilà prévenu !

    Erik67 Le 01/02/2025 à 08:14:22
    Géostratégix - Tome 2 - Les grands enjeux du monde contemporain

    Comme le premier tome m'avait séduit, me voilà plonger dans le second qui vient clôturer cet excellent documentaire sur les grands enjeux du monde contemporain. En même temps, il est vrai que j'ai fait le choix d'acquérir les deux volumes en même temps.

    Le contenu est encore une fois très bien réalisé pour nous donner des notions en géopolitique ce qui nous permet de mieux comprendre le monde actuel. Cela demeure une démarche assez originale pour découvrir la géopolitique à grande échelle ainsi que les relations internationales.

    Evidemment, si cette discipline vous intéresse et que vous visez éventuellement le Quai d'Orsay dans un prochain gouvernement transitoire, cette BD est faire pour vous ! Plus sérieusement, cela peut être une porte d'entrée vers de nombreuses autres lectures.

    Il y a quand même tout un travail d'objectivité car cela semble être le reflet complet des faits historiques sans juger le comportement des autorités. Des phénomènes comme la mondialisation et certains facteurs de croissance seront étudiées dans le détail. Guerre, terrorisme, nucléaire, climat et migration seront également au programme.

    Le pire danger reste celui de la prolifération des armes nucléaires sachant que les capacités de destruction pourraient anéantir toute vie sur notre planète. Il reste à espérer que le paradoxe nucléaire puisse continuer à fonctionner entre les Etats. Mais bon, on n'est pas à l'abri d'un dictateur fou ou d'une organisation terroriste associée à un islamisme radical.

    Espérons une construction future d'un monde pacifique avec une prise en compte réel des besoins des populations et d'une lutte acharnée contre la corruption ainsi que le crime organisé. On ajoutera à ces souhaits une lutte efficace contre le réchauffement climatique et un développement de la démocratie à travers le monde qui respecte toutes les minorités.

    C'est également réalisé par le dessinateur Tommy qui parvient à dresser non seulement une vaste galerie de portraits mais également des cartes explicatives avec un trait d’humour apprécié.

    J'aime beaucoup le mot de la fin exprimé par le philosophe italien Antonio Gramsci quand il dit qu'il faut lier le pessimisme de la lucidité à l'optimisme de la volonté !

    Erik67 Le 31/01/2025 à 07:11:21
    Géostratégix - Tome 1 - La géopolitique mondiale de 1945 à nos jours en BD

    Quand on aborde ce genre de BD documentaire, il faut aimer la géopolitique mondiale ce qui est manifestement mon cas. Ce n'est pas une œuvre qu'on prendra pour admirer le graphisme. La BD semble être reléguée au second plan pour laisser place à la matière proprement dit.

    Il est clair qu'au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, on voulait un monde de paix après la barbarie du nazisme ou de l'impérialisme nippon. Cependant, on a eu droit à un affrontement de deux blocs avec un dictateur sanguinaire pour en remplacer un autre. Et du côté des démocraties occidentales, tout n'a pas toujours été aussi clean. Bref, ce fut la désillusion !

    Il s'agit de se plonger dans l'histoire afin de comprendre le monde contemporain. Il faut dire qu'il s'en est passé des choses depuis la fin de la guerre. Certes, il y a eu la décolonisation mais également un monde totalement multipolaire avec l’émergence de grandes puissances.

    Il est vrai que l'auteur Paul Boniface, géopolitologue, réussit à rendre le récit assez passionnant en nous expliquant les rouages de certains faits historiques. Un mot quand même sur le dessin pour dire qu'il s'accorde quand même très bien avec ce type de BD en faisant dans la clarté mais sans sombrer dans le trop simpliste et dénudé.

    Je regrette peut-être le fait de ne pas vraiment suivre l'ordre chronologique pour revenir au gré des causes sur des événements antérieurs même si je comprends l'approche thématique. Du coup, avec ce système de présentation, il y a des redites qui auraient pu être évités surtout sur un ouvrage qui nous donnent un maximum de faits qu'il faut intégrer pour bien suivre.

    J'ai l'impression de réviser l'Histoire mais de manière assez ludique ce qui me plaît bien. Je pense qu'il faut aimer la matière historique. Je voulais surtout connaître l'approche géopolitique qui n'est pas nécessairement enseigné à l’école afin de garder toute la neutralité possible. Il s'agit de donner un sens aux faits.

    En effet, on peut pencher vers le monde occidental et ses valeurs de démocratie et de liberté ou bien pencher pour le communisme appliqué à toutes les sauces (russe, chinoise, sud-asiatique, cubaine...). C'est surtout l'équilibre du monde qui a été menacé par la guerre froide et il fallait savoir y faire pour éviter la destruction totale de l'humanité par les armes nucléaires.

    Je retiens surtout que les USA ont manqué un créneau unique dans l'histoire de la Russie surtout pendant la période où Gorbatchev avait besoin de l'Occident pour réussir pleinement sa perestroïka surtout d'un point de vue économique. François Mitterrand et Helmut Kohl plaidaient pour un accompagnement dans leur transition démocratique alors que les Etats-Unis voulaient juste avoir gagner la guerre en s’accommodant de la faiblesse de Moscou.

    Ce fut une grave erreur fondamentale qui allait pousser la Russie vers un destin funeste à savoir l'émergence d'un nouveau dictateur va-t'en guerre prêt d'ailleurs à brandir l'arme atomique. Tout le destin du monde aurait pu être changé à ce moment-là si les USA ne s'étaient pas comportés en vainqueur mais en bâtisseur d'un nouvel ordre mondial.

    Par ailleurs, la Chine va poursuivre sa montée en puissance dans l'Histoire ce qui conduira inévitablement à une tension à très haut risque avec les Etats-Unis pas vraiment disposés à leur céder le podium. Il faut savoir également que le caractère démocratique d'un pays ne conduit pas nécessairement à un comportement pacifique. A méditer !

    Pour conclure, c'est un titre à découvrir et même à posséder dans sa collection afin de comprendre véritablement les grands enjeux de ce monde tel qu'il est aujourd'hui par le fruit des actions du passé. Cet enseignement peut apporter une contribution au développement des citoyens qui prennent alors conscience de la diversité de notre monde. Cela peut contribuer à accepter les différences et à tolérer les peuples ayant d'autres cultures, religions et langues sans sombrer dans l'antagonisme.

    Erik67 Le 30/01/2025 à 07:54:26

    Les temps ont changé et les enfants ne vivent plus forcément en même temps avec un père et une mère. C'est ce qui bouleverse la vie de la petite Almudena quand sa mère l'a confie à son père pour une garde le temps d'un été.

    Là où cela se complique, c'est que le père parle seulement l'espagnol et ne comprend pas l'anglais, la langue maternelle d'Almudena qui vit aux States avec sa mère. Bref, il y aura un réel effort d'adaptation à fournir pour approfondir la relation père-fille. C'est un retour aux racines mais c'est également plus que ça, on le verra.

    Cette BD pose le thème de ces familles composées ou transfrontalières et plus globalement de l'identité dans un monde de plus en plus interdépendant. Oui, il y a toujours un côté assez exotique à vouloir explorer l'amour par-delà les différences culturelles mais ce n'est pas sans poser parfois quelques petits soucis. Cependant, cette lecture nous prouve qu'on peut dépasser toutes ces petites difficultés pour mieux vivre ensemble.

    Les couleurs chaudes choisies donnent tout leur charme à ce récit forcément très coloré. On ressent beaucoup de sympathie et de joie de vivre chez les guatémaltèques. Certes, cela peut partir parfois dans tout les sens mais c'est toujours dans la bienveillance. C'est le genre de récit feel-good aux bonnes intentions qui apporte une belle touche d'humanité qui tranche avec la fermeture des frontières du géant américain à ces peuples du Sud.

    Certes, notre héroïne encore adolescente aura quelque fois un côté assez égocentrique mais c'est souvent propre à cette période de la vie. Cela tranche singulièrement avec le père qui rénove une maison pour aider le quartier. Au-delà de tout ça, il n'y a pas véritablement de scénario consistant. On se laisse un peu porter par tout un microcosme de rue qui gravite autour. Au final, Almudena ne regrettera pas son été un peu spécial.

    C'est une œuvre assez chaleureuse à lire pour sortir un peu des sentiers battus de la BD européenne.

    Erik67 Le 29/01/2025 à 07:31:45
    L'arabe du futur - Tome 7 - Moi, Fadi le frère volé Tome 1 (1986-1994)

    On pourra sans doute reprocher à l'auteur Riad Sattouf d'exploiter à fond le filon de sa série « L'arabe du futur » en déclinant une nouvelle version qui apporte un éclairage sur Fadi, le frère qui a été enlevé par le père pour le ramener en Syrie. D'autres séries le font bien alors on peut dire que c'est à la mode.

    Je retrouve un certain plaisir à lire ce type d'oeuvre qui est toujours aussi bien réalisé dans sa narration toujours aussi drôle et parfois émouvante. On est vraiment captivé par ce récit malgré le fait qu'il s'agit d'événements de vie qui pourrait être sans doute banal.

    Le père est toujours aussi détestable dans sa manière de faire et surtout de penser. Il laisse croire à Fadi que c'est la mère qui l'a abandonné alors que c'est lui qui l'a enlevé pour pouvoir reconstruire sa famille en Syrie dans une dictature qui laisse peu de place au peuple. le pire, c'est qu'il croit à ses propres mensonges et avec une telle mauvaise foi.

    La bonne idée est d'avoir tout le regard d'un très jeune enfant sur ce qu'il est en train de vivre et qui est une véritable déchirure avec son mode de vie. Evidemment, on se doute bien qu'avec le temps, il s'y fera mais tout de même ! On ne peut qu'avoir de la peine pour lui.

    En ce qui me concerne, je considère que c'est l'un des meilleurs romans graphiques de toute ces dernières années et en tous les cas, un des plus marquants. L'auteur a tout de même été salué par le Grand Prix du Festival d'Angoulême en 2023 pour son regard plutôt critique et minutieux de la société d'aujourd'hui. Cet album constitue encore une valeur sûre qu'on pourra aisément conseiller à la lecture et même à l'acquisition.

    Erik67 Le 29/01/2025 à 07:25:23
    Bagage rouge - Tome 1 - Polka Bourbon

    J’avais autrefois une valise rouge. Au moins, cela se remarquait à l'aéroport au moment de la prise du bagage. Cette BD porte un drôle de nom pour dénoncer la société coloniale française dans l'île Bourbon en 1845 (devenue plus tard l'île de la Réunion).

    Il faut dire que les colons blancs ont exploité des esclaves pour cultiver le café et en retirer un maximum de bénéfices. On notera que le clergé a également assez bien défendu l'ordre colonial afin d'évangéliser les populations locales et étendre ainsi son influence.

    Visiblement, cette série prévue en trois tomes est passée totalement inaperçue lors de sa sortie en 2021 que j'ai d'ailleurs loupé. Cela fait partie de mes lectures « repêchage ». Très peu d'avis ont été d'ailleurs été émis sur cette œuvre.

    Bon, il faut dire après lecture que cela ne casse pas des briques en raison d'un dialogue assez alambiqué qui ne colle pas vraiment au dynamisme de ce récit. C'est un peu parachuté dans la mise en scène au lieu de servir tout simplement de narration ce qui aurait été sans doute plus crédible.

    Par contre, j'ai bien aimé le dessin et notamment les costumes des personnages qui sont flamboyants par rapport à cette époque. Les décors sont également assez beaux. C'est juste dommage que ce graphisme ne soit pas au service d'un bon scénario.

    En effet, le récit se concentre sur une enquête policière mené par deux gendarmes suite à des meurtres de porteurs lâchement assassinés. Or, la violence nuit toujours aux affaires ce qui ne profitent pas aux notables...

    Moi, je vais arrêter au niveau de ce premier tome qui ne m'a pas convaincu. Cependant, cela peut être assez intéressant pour les lecteurs férus d'histoire et notamment de cette île.

    Erik67 Le 28/01/2025 à 07:24:55

    Le monde du travail est plutôt un environnement difficile pour la plupart d'entre nous. On y passe une bonne partie de notre vie en échange d'une rémunération nous permettant de vivre et de faire vivre notre famille.

    Cependant, il faut accepter un certain asservissement face à des chefs tout puissants qui se croient tout permis. Bienvenue dans le monde de Vertigéo qui vous donnera sans aucune doute le vertige !

    Cette BD est en fait une métaphore assez brutale sur la société du travail qui asservit les masses jusqu'à épuisement. On repousse l'âge de la retraite aux confins de nos capacités physiques et mentales. Oui, c'est un sujet qui peut nous toucher à savoir toutes les dérives du monde professionnel.

    J'ai adoré le dessin avec cette architecture presque verticale qui donne le tournis. C'est assez magistral dans la composition graphique.

    Au niveau de l'intrigue, c'est plutôt sombre comme univers dystopique car on plonge dans l'autoritarisme d'une société basée sur le labeur de ses travailleurs au profit de quelques individus qui se partage toutes les richesses de la planète de manière assez égoïste en sacrifiant d'autres.

    Il est dommage que cela soit un peu caricatural et plutôt sommaire. Un scénario un peu plus creusé aurait sans doute donner un peu plus d'épaisseur au récit. Quoiqu'il en soit, on ne s'ennuie pas avec une telle thématique.

    Erik67 Le 27/01/2025 à 07:26:10
    Wild's End - Tome 1 - Premières lueurs

    Quand les martiens envahissent la charmante campagne anglaise, cela donne lieu à cette BD qui met l'accent sur une forme résistance face à l'anéantissement.

    On est en plein milieu des années 30 à l'époque où Orson Wells à l'antenne d'une radio avait simulé une attaque martienne donnant lieu à une panique générale. Cet homme savait incontestablement y faire pour produire de l'audience ! Cependant, parfois, il ne s'agit pas de canular...

    Evidemment, l'inspiration est clairement du côté de la fameuse guerre des mondes de H. G. Wells. On aura droit à une nouvelle version qui ne manque pas d'attrait.

    L'originalité proviendra du caractère anthropologique de cette BD avec des animaux en lieu et place d'humain tout en restant ancré dans l'Angleterre post-victorienne. Il y aura des dialogues teintés d'un peu d'humour afin de rendre cette lecture un peu plus agréable et sans doute moins dramatique.

    Il est dommage cependant que d'incessants bavardages parfois inutiles peuvent sérieusement ralentir le rythme. Par ailleurs, j'ai trouvé le graphisme beaucoup trop simpliste sans le moindre attrait de beauté.

    Pour autant, et comme dit, ce comics plutôt destiné à la jeunesse possède quelques atouts comme des personnages assez attachants et qui vont constituer un petit groupe près à se battre pour survivre.

    Renseignements pris, on observera que la parution française s'est arrêtée à deux volumes sur 3 prévus. Bref, je préfère prévenir le lecteur qu'il ne pourra pas aller jusqu'au bout de cette aventure à moins de se procurer le dernier tome en version originale (anglais). Mais bon, quand j'ai commencé ma lecture, je ne pouvais le savoir. Bref, encore une mauvaise surprise d'une série abandonnée en plein vol, sans doute faute de ventes suffisantes pour rentabiliser.

    Erik67 Le 26/01/2025 à 09:16:55
    Le jardin des Fées - Tome 1 - Bergère des fées

    Les fées exaucent votre souhait, mais elles en meurent tout de suite après. C'est quand même triste ! Nous avons là une enquête féerique à la croisée de Béatrix Potter, de l’affaire des Fées de Cottingley et du Jardin Secret de F. H. Burnett avec un zest d'Arthur et les Minimoys. Bref, un délicieux cocktail pour un mélange qui réussit à concocter un récit de fantasy pour le moins assez réussi.

    Un mot pour dire que le dessin est réellement magnifique surtout une série destinée à la jeunesse où la qualité est rarement de mise face à un public assez peu regardant. Là, j'ai vraiment été bluffé car séduit par le souci du détail et une colorisation parfaitement orchestrée au service de ce scénario. Bref, cela sonne juste ! C’est vraiment beau, et il se dégage de ces planches une certaine magie.

    Sur le récit, on va suivre le cheminement d'une jeune fille d'origine parisienne qui manque visiblement d'amour familiale et qui sera envoyée en Normandie dans la campagne profonde ce qui tombe bien quand on aime les plantes.

    J'ai bien aimé ce titre qui introduit assez bien le monde des fées au milieu d'un jardin humain ce qui rappelle que le monde imaginaire n'est jamais très loin. On apprendra également que les fées peuvent jeter des sorts quand elles sont en colère et même mordre. Bref, il convient de savoir bien les prendre surtout quand on devient un berger !

    Cette série est incontestablement une des dernières réussites du genre en matière de BD jeunesse. Elle pourra ravir non seulement les enfants mais également les parents ! Encore faut-il croire aux fées ! Moi, j'y crois ! La vie n'est-elle pas un conte de fée qui perd ses pouvoirs magiques lorsque nous grandissons ?!

    Erik67 Le 25/01/2025 à 08:44:46
    Les 5 Terres - Tome 14 - « Juste des ennemis »

    C'est déjà le 14ème tome de l'une de mes séries préférées que je suis assez scrupuleusement. Certes, je ne suis plus du tout adepte de ces séries à rallonge sauf quand la qualité demeure et que le rythme de parution est rapide. Cela constitue sans doute l'exception dans le paysage de la BD actuelle.

    Malgré une victoire navale remportée par les ours, les félins n'ont pas encore dit leur dernier mot. Par ailleurs, il y aura fort à faire avec les serviteurs loups entrés en rébellion qui ont enlevé le fils cadet du roi profitant de l'absence des guerriers ours.

    Bref, les ours n'ont pas obtenu ce qu'ils voulaient à Angléon et jamais une bataille gagnée n'a laissé un goût aussi amer surtout en l'absence de l'armée des félins qui s'est volatilisée. Certes, il y avait les civils restés sur place qui ont tous été massacré par des ours en colère. Mais bon, pour eux, c'était juste des ennemis ! D'où le sous titre de ce tome qui rappelle les affres de la guerre.

    Les expressions des personnages et leurs regards sont toujours aussi bien dessinés. Le trait du dessin demeure d’une précision et d’une clarté assez impressionnante. J'aime bien également cette multiplication des points de vue et des contre-plongées sans compter sur les plans divers dans un agencement parfaitement maîtrisés. Par ailleurs, la colorisation rend cette lecture des plus plaisantes. Bref, tout y est !

    Je n'aurai qu'une seule recommandation à formuler : laissez-vous vibrer au rythme de ce récit si prenant !

    Erik67 Le 24/01/2025 à 08:01:29
    L'impératrice remariée - Tome 1 - Tome 1

    Il est question d'une impératrice dans un pays imaginaire qui doit faire face à la trahison conjugale de son époux. Comment alors préserver son honneur ? Tel est l'enjeu de ce manga coréen.

    C'est issu d'un long roman à succès et qui se base sur la vie d'une impératrice avant puis après son divorce.

    Dans ce premier tome, cette impératrice va mener une relation épistolaire avec un homme qu'elle ne connaît pas mais qu'elle a dû croiser à la cour. Reste à savoir qui est ce mystérieux individu même si on peut le deviner assez aisément. Bref, c'est une intrigue toute tracée mais qui est quand même assez intéressante à suivre.

    Le rythme de cette fantasy royale est plutôt lent afin de laisser s'installer une certaine profondeur des personnages au milieu de toutes ces intrigues de palais entre ruse et manipulation.

    On appréciera cette impératrice qui peut se montrer assez intelligente et en capacité de conduire son destin sans faiblir et ni de verser dans la violence. Elle est plutôt dans le contrôle de ses émotions comme l'était par exemple la reine Elisabeth II. Je ne pourrais en dire autant de l'Empereur qui se comporte comme un vrai despote même avec son épouse qui fait bien de lui résister. Quant au Prince Heinly, il semble que c'est un monstre d'arrogance qui va avoir le second rôle. Je n'en dirai pas plus.

    On pourra admirer un graphisme qui fait dans la qualité au niveau de la précision des traits. C'est accompagné également d'une bonne mise en page dans une édition particulièrement soignée. J'ai également apprécié la colorisation assez douce qui rend la lecture assez agréable.

    Au final, j'ai plutôt bien aimé cette romance et qui nous fait dire qu'au-delà de la tromperie, on peut toujours trouver l'amour.

    Erik67 Le 23/01/2025 à 07:36:45
    Ciel d'orages - Tome 1 - London burning

    Je poursuis mes lectures du fameux duo constitué par Eric Warnauts et Guy Raives qui nous plongent cette fois-ci en plein blitzkrieg sur Londres. On vivra amours et trahisons sous un ciel londonien en feu. Voilà pour le programme !

    On va suivre une belle héroïne à savoir Kate Kavendish aviatrice dans la Royale Air Force qui s'en donne à cœur joie avec les hommes et qui ne fait pas de quartier. On peut dire qu'elle s'envoie très souvent en l'air sans vouloir faire de méchants jeux de mots.

    Cependant, on va vite comprendre qu'elle n'est pas aussi invulnérable. Je n'ai d'ailleurs pas trop aimé ce basculement qui montre une certaine fragilité là où il n'y en avait pourtant pas.

    Les dessins sont toujours aussi captivants notamment en ce qui concernent les scènes de batailles aériennes qui donnent presque le tournis. Certes, on pourra encore reprocher le côté d'un trait graphique assez classique et daté avec sa terne colorisation. Mais bon, on s'y habitue à force !

    Au final, cela rester quand même assez conventionnel dans l'approche ainsi que dans le développement du récit. Ce n'est pas le genre que je préfère mais c'est tout de même assez bien réalisé.

    Erik67 Le 22/01/2025 à 07:17:52
    Death's Game - Tome 1 - Tome 1

    Au Moyen-Age, quand une personne voulait se suicider et qu'elle y parvenait, elle avait droit à un procès dans lequel elle était jugée pour cette offense à Dieu. Ce se terminait le plus souvent par une pendaison d'un cadavre ce qui peut paraître comme assez ridicule.

    Dans ce manga, le principe est le même. Un gars désespéré tente de mettre fin à ses jours mais la mort ne l'accepte pas et lui inflige une sinistre punition à savoir mourir 13 fois et se réincarner à chaque fois. Le jeu mortel peut commencer...

    Oui, il faut savoir qu'en ce monde, les individus ne disposent pas de leur propre vie. C'est ainsi et il faut l'accepter comme postulat de base ! Il faut dire que la Mort elle-même s'invite dans ce manga et qu'elle semble assez jalouse de ses prérogatives tel une déesse immortelle.

    Il ne faudra pas confondre ce manga avec un autre s'intitulant également « Death game » publié chez Véga également en 2024. Bref, cela ne peut qu'entraîner de la confusion pour les lecteurs. Les maisons d'édition devraient quand même se concerter ou regarder du moins ce qui est publié par le voisin.

    Le dessin est riche et détaillé avec un dessin tout en couleur qui donne vraiment du cachet aux planches assez soignées. On observera également que la mise en image est tout à fait adaptée à ce genre d’histoire.

    J'ai bien aimé les variations des différents personnages incarnés au cours de ces voyages dans d'autres corps. Bon, il est vrai qu'il y a des morts plutôt assez rapides et qui n'apportent pas grand-chose.

    Au final, on observe un véritable dynamisme dans le récit. On peut dire que cela démarre plutôt bien. A suivre par conséquent car on passe un bon moment de lecture divertissement.

    Erik67 Le 21/01/2025 à 07:29:28
    Mille femmes blanches - Tome 1 - Un train pour la gloire

    Adapté d'un livre de Jim Fergus, récompensé en 2000 par le Prix du premier roman étranger, Mille Femmes blanches serait un cri d'amour et de liberté. Ode à la nature et un plaidoyer pour le respect de la vie. Bref, que de la tolérance pour des valeurs saines.

    Reste à savoir si l'adaptation en BD est réussie. Moi, je n'ai aucun élément de comparaison n'étant pas du tout un lecteur de roman. Cependant, parfois, quand je lis une BD, je peux sentir tout le poids de l'écriture littéraire. Il est vrai que j'ai été attiré par les belles idées féministe et de respect pour les minorités indiennes. Une belle histoire qui nous questionne...

    Au niveau du graphisme, on aura droit à un trait assez doux qui rend la lecture agréable. La précision du trait est toujours un plus en ce qui me concerne. Il s'agit d'ailleurs de la dessinatrice de l’œuvre « Le champ des possibles » dont j'avais pu qu'être en admiration.

    Sur le fond, c'est absolument scandaleux de faire interner des membres de sa propre famille quand ils ne sont pas d'accord avec nos préceptes moraux. Ce qui arrive à l'héroïne de ce récit est injuste. On se dit que beaucoup de gens ont pu utiliser par le passé l'arme de l'hôpital psychiatrique pour se débarrasser des personnes gênantes avec la complicité des médecins.

    Par la suite, c'est assez surprenant le marché que propose le gouvernement à des femmes qu'on devait soi-disant soigner pour leur dépravation. Bref, il s'agit d'entrer dans le récit sans se poser trop de questions. J'ai eu un peu l'impression de lire une sorte de melting-pot de circonstances. Mais bon, ce fut quand même assez plaisant.

    Je ressors de cette lecture accompagné d'un sentiment de vraie sensation positive qu'on a envie de vous faire partager.

    Erik67 Le 20/01/2025 à 07:34:17

    Il y a quelques années, j'avais lu une BD portant le même titre à ceci près que c'était « la ligne de fuite » avec mention de l'article défini. Je suis toujours dubitatif face à ces nouveaux titres qui arrivent sur le marché sans savoir ce qui a été produit auparavant et qui demande un petit effort de recherche afin de respecter les œuvres plus anciennes.

    Les thèmes exploités par ces trois histoires totalement différentes sont l’espoir, la peur et la mémoire avec pour point commun le basculement de vie de gens ordinaire. C'est une plongée psychologique plutôt intéressante et bien maîtrisée par l'auteur Robert Cullen dans une démarche assez subtile. Moi, j'ai plutôt bien aimé. A noter qu'il s'agit de sa première incursion dans le monde de la BD.

    Le découpage est plutôt réussi pour entraîner le lecteur dans cet univers foisonnant. Par ailleurs, le dessin tout en bichromie bleu-gris sonne juste même si la minimisation n'est pas le style graphique que je préfère.

    Oui, il s'agit pour nous tous d'affronter le deuil, nos peurs, nos angoisses mais également nos erreurs face à l'adversité. On se retrousse les manches et on traverse la rue pour aller de l'avant sans attendre une aide providentielle. Si cette thématique comportementale vous parle et vous touche, cette BD est réellement faite pour vous. Dans le cas contraire, passez votre chemin en empruntant la fameuse ligne de fuite ! C'est à vous de choisir !

    Erik67 Le 19/01/2025 à 09:40:20

    Quand j'étais au collège, je n'aimais pas lire des livres mais les professeurs de français nous faisaient découvrir des titres en nous donnant par la suite des leçons assez studieuses.

    Je me rappelle avoir été obligé de lire « Sa Majesté des Mouches » en 4ème au collège. En grandissant, alors que je me suis éloigné du monde de la littérature, j'ai éprouvé une grande passion pour la bande dessinée.

    Voilà que ce titre qui m'avait martyrisé durant mon enfance refait surface sur le support de la BD. Bon, je m'y suis attelé mais pas comme une leçon comme autrefois mais de manière plus divertissante. Finalement, je crois que c'est ce que j'aime dans la bande dessinée.

    Là, j'ai eu l'impression tout de suite que le récit était totalement différent de par l'intrigue à ce que j'avais lu par le passé ce qui n'était pas pour me déplaire, bien au contraire ! On a l'impression d'être dans un « Lost » mais sans la lourdeur et la complexité psychologique.

    J'ai également aimé ce graphisme si avenant qui nous entraîne dans une jungle assez luxuriante et dont les détails sont visibles afin de les apprécier. Il y a également de l'expressivité quant au différents personnages qui évoluent à savoir des enfants.

    La thématique est celui d'un monde sans adultes où les enfants réagissent finalement de la même manière en organisant des clans luttant pour leur survie mais également pour le pouvoir de commander. On se rend compte que tout mène inexorablement à la violence et la destruction. C'est une vision de l'être humain qui est mauvais même pendant l'enfance qui est censée représenté la pureté et l'innocence. Oui, c'est un triste monde qui est reproduit et qui démontre une certaine fragilité de la civilisation liée à la nature humaine.

    L'autrice Aimée de Jong est parvenue à une certaine maturité avec cette œuvre pessimiste dans l'approche et dont l'adaptation est manifestement réussie. On retrouve les principaux éléments du roman mais avec quelques changements mais sans trahir la trame originelle et surtout l'idée que les enfants reproduisent les erreurs de toutes les civilisations à partir du moment où l’un d'eux veut devenir le chef. Je dirai que la mission est accomplie bien dignement.

    On peut se laisser tenter par « Sa Majesté » en sachant que cela ira au-delà de simples mouches. Manifestement, c'est une lecture d'adulte enrobée dans un écrin infantile.

    Erik67 Le 18/01/2025 à 08:48:22

    Ce road-movie m'a interpellé dans la mesure où j'ai moi-même vécu durant mon adolescence un tel épisode entre un père et son fils au volant d'un camion parcourant de longues distances à travers la France et même toute l'Europe. Ce sont désormais des moments qu'on peut chérir comme si quelque chose était suspendu dans le temps à tout jamais.

    Le métier de camionneur est difficile car il faut se concentrer à chaque instant pour ne pas perdre le contrôle. C'est également une profession très utile qui permet la libre circulation des marchandises dans un espace européen.

    Mais bon, on s'apercevra très vite que ce métier n'est pas très apprécié par les conducteurs d'automobiles qui pestent souvent après les camions. Que dire également de la pollution qu'ils entraînent ? Ou encore de leur mentalité assez homophobe ou machiste ? Bref, tous ces aspects seront subtilement évoqués. Il s'agit après de les mettre en balance pour nuancer notre avis.

    Au niveau du graphisme, on observera un trait simple et épuré de Geoffrey Delinte qui fait dans la douceur et une certaine candeur. En effet, on peut même se dire que cela serait plutôt destiné à un lectorat jeunesse mais bon, pas que...

    Certaines scènes peuvent d'ailleurs donner un certain malaise surtout celle de la relation entre un adolescent d'à peine 13 ans et une prostituée qui semble tomber amoureuse de lui au détour d'un camion. Oui, ça fait un peu glauque dit comme ça mais bon, je ne fais que retranscrire les faits plus joliment tournés dans l’œuvre. Comme je suis assez ouvert, cela passe avec moi mais je ne suis pas certain pour tous les publics. Or, comme dit, le dessin paraît assez enfantin mais le propos ne l'est pas du tout.

    Au final, j'ai plutôt assez bien aimé ce road-movie qui est assez osé d'une certaine manière mais qui nous indique également le passage de l'adolescence à quelque chose de plus mâture avec un certain éveil des sens.

    Erik67 Le 17/01/2025 à 07:35:20

    Voici le témoignage d'une gosse de 10 ans vivant en Syrie et qui nous raconte son quotidien durant la guerre et surtout sa fuite. Pas mal de lecteurs risquent de penser que c'est un peu dégradant d'utiliser une pauvre enfant afin de braquer notre attention sur le phénomène de l'immigration du peuple syrien qui a tant été martyrisé sous l'égide de la famille Assad depuis 50 ans. Bref, ils le voient sous l'angle de la manipulation sans doute à cause du côté manichéen qui peut se dégager d'une telle œuvre de vulgarisation.

    Pour autant, on pourrait également sans doute le voir comme un témoignage de plus assez troublant et émouvant d'une situation qui pourrait arriver à de nombreuses personnes sur cette planète tant meurtrie par d'infâmes dictatures. Beaucoup de migrants syriens ont tenter d’échapper à la guerre dans leur pays ce qui paraît à priori normal. A-t-on véritablement envie d'être gazé par le sbire de l’infâme Poutine pour se maintenir au pouvoir ? Certainement pas !

    La plupart des syriens se sont d'ailleurs réfugiés en Allemagne entraînant la hausse du résultat des partis d'extrême-droite lors des élections dans les années qui ont suivi. Une cause entraîne toujours des conséquences qui ne sont pas toujours bénéfiques malgré ce qu'on peut en penser. En effet, la plupart des européens sont quelque peu excédés par cette immigration massive et ils n'ont que peu de compassion face à la misère et à la guerre. On a sans doute oublié ce que c'était la misère et la guerre. Ceci est juste un constat sans jugement de valeur pouvant faire débat.

    La pauvre Amina va connaître le deuil, la faim, le désespoir et on ne pourra que compatir à sa situation s'il nous reste un tant soit peu d'humanité dans nos cœurs. La fin est d'ailleurs triste à mourir mais l'introduction ne laissait de toute façon plus aucune place au doute. Le sort des migrants est souvent très cruel et injuste comme on le verra dans cette conclusion pas très réjouissante. Avait-elle simplement le choix ? La réponse est franchement négative.

    Oui, cette BD est clairement dans une tendance pro-migrante dans un marché européen qui a clairement fait d'autres choix ce que prouve d'ailleurs les différents scores électoraux qui se succèdent inlassablement à travers l'ensemble des pays du continent et au-delà. C'est quand même courageux comme démarche car il ne faudrait jamais se résigner à accepter la politique du pire ! Et puis, parfois, les régimes dictatoriaux peuvent tomber comme un château de carte comme celui du « boucher de Damas » tout récemment. Bref, l'espoir est toujours permis.

    En conclusion, je dirai que Zénobia peut nous remettre nos idées à leurs places.

    Erik67 Le 16/01/2025 à 07:56:34

    On nous présente ce roman graphique pour nous présenter une grande figure du Paris intellectuel de l'entre-deux-guerres à savoir Sylvia Beach, une américaine qui était la fondatrice de la fameuse librairie Shakespeare and Company.

    Cet établissement fut considéré pendant l'entre-deux-guerres comme le centre de la culture anglo-américaine à Paris. De grand auteurs comme Ernest Hemingway ou James Joyce ou encore Francis Scott Key Fitzgerald y ont fait un petit tour. Considéré comme étant de haute qualité, le contenu de la librairie reflétait les goûts littéraires de Sylvia Beach.

    Je ne connaissais pas du tout cette librairie, ni le personnage qui a joué un rôle non négligeable dans le développement de la littérature anglo-saxonne dans notre pays. C'est toujours bon à découvrir pour parfaire notre culture générale.

    Cette BD nous prouve qu'il ne suffit pas seulement de réussir ses études à l'école pour réaliser ses rêves et trouver sa passion même dans la culture et la littérature. Il suffit d'y croire mais également de tout faire pour se réaliser sans attendre une quelconque aide providentielle extérieure. Ce n’était pas facile à cette époque là pour les femmes de travailler et d'aller jusqu'au bout de leur projet d'où beaucoup de mérite pour Sylvia !

    Par ailleurs, c'est le genre de BD qui parle de littérature et de lecture de bouquin ce que je n'aime pas particulièrement, vous l'avez sans doute remarqué. Je ne poste en effet que des BD. D'autres m'ont fait cette réflexion : que des images. Oui, c'est vrai mais c'est devenu un art à part entière. Je trouve que cette œuvre est la parfaite alchimie entre nos deux mondes. Vous savez de quoi je parle !

    Sinon, j'ai une réflexion sur l'auteur James Joyce dont je ne connais pas l’œuvre mais vous m'excuserez cette remarque un peu déplacée : mais quelle enflure ! Il s'est très mal comporté avec notre héroïne qui l'a toujours soutenu jusqu'à se montrer particulièrement vénale. Je déteste ce genre de comportement mais il faut dire que Sylvia est un ange qui pardonne tout. Oui, le monde de l'édition n'est pas tout rose !

    Cependant, il existe également une formidable solidarité qui se met en place avec les auteurs tels qu'André Gide ou Paul Valéry pour sauver la librairie lorsqu'elle est en proie aux difficultés économiques à la fin des années 30.

    C'est une lecture qui marque incontestablement pour entrer dans le monde merveilleux et enrichissant de la littérature.

    Erik67 Le 15/01/2025 à 07:22:46

    Visiblement, il s'agit d'une nouvelle édition en 2024 d'une BD déjà parue en 2003 soit il y a plus de 20 ans. Je crois que celle-ci est vraiment passé sous mes radars car je n'en n'avais jamais entendu parler, ni croiser sa route au détour d'une bibliothèque.

    Or, j'ai bien fais de m'accrocher à cette lecture car c'est une réussite totale. Finalement, ce petit rattrape m'a été assez salutaire ! Nous voici en effet dans un thriller digne Hitchcock qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière case.

    Sur la forme, nous avons un one-shot en couleurs directes représentatif de la nouvelle école suisse. Il y a réellement une certaine intensité dans ce graphisme de pastel gras qui en jette. On notera également une colorisation assez réussie dans sa vivacité et qui s'accorde à merveille avec le récit.

    Bref, je dirai que l’œil de la forêt constitue pour moi une réelle surprise dans le bon sens du terme. Même 20 ans, le récit demeure assez intemporel et ne souffre pas du temps qui passe. L'auteur Tom Tirabosco a incontestablement du talent avec cette réalisation que je juge impeccable. Encore faut-il avoir l’œil !

    Erik67 Le 14/01/2025 à 07:18:42

    On connaît tous la fameuse route de la soie qui a fait les beaux jours de la Chine tant cette matière est convoitée. Il y a eu également une industrie qui se basait sur ce textile pour produire de belles étoffes dans le monde entier. On est dans le département provençal de la Drome en 1910 où une filature est menacée par la concurrence étrangère.

    Ce récit se base des faits véridiques que j'ignorais à savoir des usines couvents qui proliféraient à la fin du XIXème siècle en France. Ces établissements providentiels offraient aux jeunes filles pauvres un métier et surtout un toit.

    Or, ces usines à l’ambiance carcérale exploitaient les femmes et les enfants à des fins économiques. Je sais que cela fait un peu « marxiste » de présenter les choses de cette manière et que beaucoup d'individus (curieusement les mieux pourvus) n'arrivent pas à l'entendre mais cela ne traduit que des faits bruts à savoir un monde terriblement injuste.

    En effet, le salaire était dérisoire et on faisait trimer ces pauvres femmes dociles pour remplir les poches de patrons exploitants capitalistes de la pire espèce qui se donnaient l'apparence de saints avec l'appui des bonnes sœurs. Une éducation religieuse stricte était dispensée afin d'en faire de bonnes femmes à marier.

    Nous avons une BD résolument féministe avec un caractère politique assez marqué. Après tout, c'est mérité car les faits sont véritablement scandaleux. On va suivre les déboires d'une jeune femme Henriette au visage brûlé qui nous apparaîtra comme assez attachante malgré un caractère assez trempé. On va dire que c'est un peu nécessaire dans un tel milieu qui ne fait pas de cadeau.

    Oui, il est intéressant de voir que le patron ne fait brûler aucune literie en cas de maladie mortelle contagieuse pour des problèmes de coûts. Cependant, il ne se prive pas d'organiser de belles réceptions avec de bonnes bouteilles de champagne. La santé de ses travailleuses n'est absolument pas sa priorité. On se demande où est passé l'humanisme ? Pour autant, il peut briller en société et se faire passer pour un bienfaiteur de l'humanité.

    Ce fut une très belle lecture assez agréable à suivre. Le contexte du récit est plutôt triste mais c'est une photographie d'une certaine époque marquée par l'exploitation des travailleuses. Bon, je file !

    Erik67 Le 13/01/2025 à 07:35:22

    De Jamie Martin, j'avais aimé « Ce que le vent apporte » (2007) ainsi que « Toute la poussière du chemin » (2010). Bref, cela date un peu car c'est un auteur peu prolifique. Aussi, ce titre que j'ai découvert était le bienvenu pour poursuivre l'exploration de son œuvre.

    Alors que son trait de graphisme était assez gras et proche de ce que Pellejero peut faire, je vois une démarcation plutôt positive avec quelque chose de plus raffiné. Déjà, la couverture est magnifique avec ses couleurs crépusculaires. Cela donne envie de savoir ce que fuit cette jeune femme en pleine forêt dans un paysage hivernal.

    On va tout d'abord faire connaissance avec Mara qui est une vieille guérisseuse célibataire vendant ses remèdes dans un village espagnol au milieu des Pyrénées. Cependant, elle devra faire face à leur mépris et à leur médisance sur une certaine façon de vivre. Un jour, elle va recueillir une jeune fille fuyarde au passé trouble. Elle va lui apprendre le métier tout en la présentant comme sa nièce aux yeux de villageois bien trop curieux.

    Encore une nouvelle fois, j'ai aimé ce récit qui se laisse lire agréablement grâce à l’élégance du dessin et à un scénario parfaitement maîtrisé se basant sur les relations de ces deux femmes touchantes face à un monde cruel et difficile.

    Cependant, il y a eu certaine longueur avec parfois le sentiment de ne pas avancer comme si l'auteur s'était un peu perdu dans ses méandres scénaristiques. Il faut dire que cette œuvre semble avoir accouchée dans la douleur comme il l'indique dans une post-face où il a failli abandonner le métier pour le troquer contre une guitare.

    En conclusion, il s'agit d'un bon roman graphique qui saura parler aux lecteurs sous un sombre manteau.

    Erik67 Le 12/01/2025 à 09:29:22
    Gone with the Wind - Tome 2 - Gone with the Wind 2

    Voici la suite tant attendue d'une de mes séries cultes. Le célèbre roman de Margaret Mitchell a donné lieu à l'un de mes films préférés durant ma tendre jeunesse à savoir « Autant en emporte le vent » qui retrace les amours de Scarlett et de Rhett sur fond de guerre de sécession. C'est quand même le plus grand succès de l'histoire du cinéma depuis sa sortie en 1939 et multi-récompensé aux Oscars. J'attendais en effet avec une certaine impatience l'édition sur le format de la BD.

    L'auteur Pierre Alary signe une œuvre prenante et magnifie ce récit intemporel. Le second tome est dans la lignée du premier à savoir une réussite totale même au niveau graphique avec une colorisation des plus réussies. J'ai aimé l'enchaînement des scènes qui fait très cinématographique avec des décors à tomber. Même les scènes d'action sont réussies. Bref, le dessin demeure assez chaleureux ce qui rend la lecture des plus agréables !

    Je connaissais par cœur le récit de cette fresque intemporelle sur l'amour et la guerre ; ce qui fait que je ne suis guère surpris par la tournure des événements mais le plaisir est tout de même intact. Je trouve que l'auteur a réalisé une magnifique adaptation qu'il arrive à conclure dignement.

    Evidemment, Scarlett a tout de l'héroïne qui fait rêver et qui était en avance sur son temps. Même blessée, elle arrive à se relever de toutes les désillusions de la vie avec un courage qui force l'admiration. Oui, il faut parfois apprendre la résilience car on ne peut pas tout avoir dans une vie parfois difficile.

    Bon, il faut dire que le début m'a fait rire aux éclats tant Scarlett n'est pas du tout subtile et que Rhett la mène véritablement en bateau. On l'aime malgré tout ses défauts et Dieu sait que beaucoup pourrait fuir en la connaissant vraiment. Sa rivale Mélanie apparaît comme beaucoup plus douce et mesurée et surtout désintéressée par l’appât du gain en aidant véritablement son prochain. Mais bon, il faut avoir connu la misère et la pauvreté pour savoir qu'il ne faut pas cracher sur l'argent.

    Il nous ai montré des côtés que le film avait édulcoré comme le racisme de certaines idées comme le fait que nos héros admettent l'utilité de l'esclavage sans remise en question. Il y a également cette conversion d’Ashley Wilkes et de Frank Kennedy à un raid mené par le Ku Klux Klan pour laver l'honneur de Scarlett agressée alors qu'on lui avait maintes fois dit de ne pas se déplacer toute seule. Et surtout cette opinion assez désastreuse de la servante Mummy à l'idée que sa maîtresse Scarlett épouse un homme tel que Rhett Buttler.

    Oui, cette nouvelle version en BD nous propose quelque chose d'autre de plus réaliste et plus approfondie. On est loin de la version romantique du Sud et de cette vision très édulcorée de l'esclavage.

    En effet, il est reproché au couple Scarlett et Rhett d'avoir vu les avantages qu'offrait une civilisation en ruines et d'en tirer simplement le meilleur parti. Cet enrichissement sur le dos du Sud ne plaisait absolument pas à la bonne société de l'époque qui se remettait asse mal de la défaite. Mais comme dit si bien Rhett, les opportunistes sont ceux qui profitent des opportunités qui s'offrent à eux et ce n'est pas un mal. Certes, c'est surtout mal vu de ceux qui ont eu les mêmes opportunités mais qui n'ont pas su en profiter. Toute l'hypocrisie est là !

    Cette œuvre est bien plus profonde que l'on ne le pense au premier abord. Ce n'est pas une simple histoire d'amour mais le tableau d'un monde en décomposition par rapport à un autre qui commence. Scarlett arrivera à se défaire petit à petit de ses préjugés.

    Au final, un classique totalement sublime qui est à posséder dans toute bonne bibliothèque qui se respecte. Sinon, autant en emporte le vent !

    Erik67 Le 11/01/2025 à 07:55:19

    Quand j'étais jeune, j'ai eu droit aux années Reagan (2 mandats soit 8 ans) et en surplus, j'ai même eu droit aux années Thatcher (11 ans avec 3 mandats). Quelle chance me direz-vous ! A vrai dire, je ne sais pas trop... Sic.

    J'ai été tout de suite interloqué par le titre provocateur de cette BD qui ne fait pas dans la dentelle pour décrire la biographie du président des États-Unis qui a remporté la bataille de la guerre froide face à son adversaire soviétique.

    Dans mes vagues souvenirs, c'était un ancien acteur de western plutôt sympathique en public mais qui ne lâchait rien face à ses ennemis et notamment la Russie. Je ne savais pas qu'il était perçu comme un idiot au même titre qu'un président comme W. Bush (le fils).

    On peut ne pas être d'accord avec un homme politique et surtout avec la politique qu'il mène concrètement pour le pays. Cependant, le respect devrait toujours être la règle dans une démocratie qui se respecte. Je sais bien que les positions politiques peuvent être irréconciliables. Mais de là, à chanter sur la tombe !

    Ma démarche est toujours la même en acquérant cet ouvrage le jour de sa sortie à savoir découvrir les arguments des auteurs et voir si c'est crédible. Faut-il enfoncer ou réhabiliter cet homme ? Un génie ou un imposteur ? Voilà pour la thématique générale.

    On nous décrit Ronald Reagan comme un président fainéant qui ne maîtrise pas ses dossiers, qui apprend tout par cœur et qui se sert des blagues et ses bons mots pour se donner un air sympathique dans sa communication avec le public. Ce trublion avant l'heure de Donald Trump est pourtant parvenu à gagner les deux élections très haut la main (49 états sur 50) en écrasant des adversaires politiques plus expérimentés et plus intelligents.

    Il a été en faveur des plus riches en baissant drastiquement les impôts et en pratiquant une politique de dérégulation des marchés. Donald Trump en a d'ailleurs bien profité avec son empire immobilier et on verra sa sortie prophétique dans un passage qui m'a sidéré.

    Le président Reagan a surtout montré qu'il ne voulait rien lâcher vis à vis des russes partout dans le monde. Cette politique d'intransigeance a fini par porter ses fruits car il a bénéficié de la chance des événements qui se sont produits en sa faveur.

    A noter que curieusement, il n'y aura pas un seul mot sur la tentative d'assassinat alors qu'il quittait l'hôtel Hilton de Washington au 69ème jour de sa première présidence. Ce fut quand même un événement marquant qui a suscité une grande sympathie de la part du public. Reagan croyait lui-même que Dieu avait épargné sa vie pour qu'il puisse réaliser de grandes choses. Bref, cela me rappelle étrangement l'histoire récente.

    J'ai bien aimé cette lecture qui m'a permis d'avoir une autre image qui est sans doute plus proche de la réalité. Oui, j'ai plutôt été convaincu par cette biographie qu'il faut aborder de manière objective qui est foncièrement révélateur des coulisses du pouvoir.

    Je trouve que l’auteur a fait un excellent travail de recherche et qu'il a très bien restitué les différents faits et surtout des situations limpides avec souvent une touche d'humour. On se régale des anecdotes historiques et réelles que l’on retrouve au fil de la lecture.

    Par ailleurs, un mot sur le dessin pour dire que que le graphisme réaliste a rendu cette lecture plutôt agréable. En effet, le trait est dynamique et expressif ce qui donne une sacrée pêche au récit. On ne s’ennuiera pas !

    Un petit reproche tout de même : c'est quand même sérieusement à charge contre cet homme sans la moindre nuance parce que les faits sont là. C'était un Trump avant l'heure mais dans un autre style. Indéniablement, c'était un grand communicateur comme un acteur doit le faire pour s'entendre avec le peuple. C'est à nous qu'il appartient de ne pas être duppe !

    Bref, on apprendra pas mal de choses assez intéressantes sur une période pourtant vécue. Les passionnés de politique et d'Histoire vont certainement aimer car l’exigence est au rendez-vous. En conclusion : une excellente lecture !

    Erik67 Le 10/01/2025 à 09:22:17
    Thrace (Tabou) - Tome 3 - Omnia Vincit Amor (L'Amour Triomphe de Tout)

    J'ai attendu d'avoir lu les deux premiers tomes afin de décider de faire l'acquisition de la collection entière. 3 tomes n'est pas le bout du monde. Je peux faire une exception à ma nette préférence pour les one-shot si une certaine qualité est atteinte.

    Or, c'est manifestement le cas tant pour la partie graphique avec ses dessins somptueux que pour la richesse de son scénario à rebondissement.

    On s'en doutait que notre héros assez prétentieux et trop sûr de lui allait connaître sa première défaite dans l'arène de combat surtout face à Maximus, le mirmillon impérial.
    Le proverbe ne dit-il pas : « Qui laisse une trace, laisse une plaie » ? Certes, celui qui marche sur les pas d'un autre ne laisse pas de traces. Vouloir la gloire plus que tout peut conduire à un prix bien élevé !

    On assiste bien entendu à une évolution notable de Cleio qui va se battre non plus pour la gloire mais par amour pour sauver celle qu'il aime. Quant à Adriana, elle va se battre à sa manière et cela sera non négligeable. C'est elle qui a toujours pris le dessus !

    Le final sera véritablement à la hauteur de nos attentes surtout avec cette montée en tension sur fond de complot politique du Sénat contre l'Empereur et des amours contrariées entre nos deux protagonistes principaux. Reste à savoir si l'amour peut triompher de tout. Omnia vincit amor est le sous-titre de ce tome et n'apporte pas forcément la réponse souhaitée.

    A découvrir ce titre mais dans sa version non censurée pour un maximum de plaisir.

    Erik67 Le 10/01/2025 à 08:36:44
    Thrace (Tabou) - Tome 2 - Amor et Gloria (Amour et Gloire)

    C'est la suite de l'aventure un peu érotique de ce couple maudit à savoir une élégante romaine Adriana et un bel esclave gaulois Cleio devenu gladiateur dans les arènes impériales. J'adore les histoires d'amour impossible, c'est ainsi.

    On peut dire que ce second tome est radicalement différent du premier dont l'action était surtout située à Pompéi durant la jeunesse de nos deux protagonistes avant l'explosion du Vésuve et surtout avant la rencontre avec l'oncle félon et les intrigues romaines.

    Il est vrai qu'on va être plongé dans les coulisses de la politique et surtout d'un complot contre l'Empereur Domitien qui agit en fin stratège pour déjouer les pièges de ces nombreux ennemis du Sénat. Notre héroïne a d'ailleurs dû épouser l'un d'eux.

    On se rend compte également comme dans le film « Gladiator » de la puissance que confère une gloire au sein des arènes de combats. On va découvrir un Ludus, c'est à dire une école de gladiateurs où notre jeune thrace va se faire un nom. Cependant, il va succomber à la vanité portée par les cris d'une foule en délire. C'est généralement là qu'on devient le plus vulnérable.

    Le dessin est toujours aussi éclatant dans les détails que cela soit pour sculpter le corps assez sensuel de ces personnages ou dans les décors faramineux de la ville de Rome au sommet de sa gloire. Que dire également de la colorisation parfaitement réussie ! C'est un sans-faute !

    On notera un peu moins de scènes érotiques également au profit du récit qui avance à grand pas pour se conclure dans le troisième tome qu'il me tarde de découvrir. Evidemment, je recommande chaudement cette belle série résolument mâture dans l'univers de l'Empire romain.

    Erik67 Le 10/01/2025 à 07:37:18
    Thrace (Tabou) - Tome 1 - Lupi, Frates, Amantes (Loups, Frères, Amants)

    Cela fait un certain temps que je voulais absolument lire cette BD que m'avait conseillé un lecteur plutôt aguerri à ce genre de lecture un peu coquine. Moi, j'aime bien changer de registre de temps en temps pour quelque chose de plus mature.

    Je peux ainsi passer du yaoi à une lecture érotique dans la plus pure tradition. Je n'ai pas de frontières car je m'autorise tout. J'adore en plus quand il y a un véritable fond historique.

    On est à Pompéi après l'éruption du Vésuve en l'an 79. On va suivre le destin de deux survivants, une jeune noble et son esclave Cleio qui vont être séparé par un vieux pervers. La flamme du passé va se raviver quand elle le retrouvera alors qu'il est devenu un célèbre gladiateur convoité par toutes les femmes du pays latin.

    C'est une belle histoire d'amour mais également de haine et de mort. A noter que 2 éditeurs à savoir Graph Zeppelin et Tabou ont publié cette même histoire en deux versions différentes : une soft et l'autre un peu plus hard. Evidemment, j'ai lu la plus érotique des deux à savoir la version Tabou. On a droit à 64 pages contre 48 pages pour la version allégée.

    Bon, je dois bien avouer que les scènes érotiques s’intègrent bien à l’histoire d’origine. Le récit reste très agréable dans sa lecture et dans son approche de la Rome antique et du combat des gladiateurs.

    Un mot sur le graphisme pour dire qu'il est véritablement très bien réalisé avec une colorisation assez chaude. Personnages et décors sont très bien soignés avec un très grand souci du détail.

    J'ai beaucoup aimé tant le fond que la forme. Certes, cela demeure assez classique dans le scénario mais c'est le rendu qui est parfaitement maîtrisé et qui a rendu ma lecture fort agréable. On a véritablement envie de connaître la suite de cette belle histoire d'amour impossible. Nul doute que cette lecture laissera des traces !

    Erik67 Le 09/01/2025 à 07:14:36

    La Grande-Bretagne au Vème siècle était bien différente de celle que nous connaissons aujourd'hui. On se replonge dans la légende de Merlin l'enchanteur entre les mythes et les croyances.

    Ce dernier a péri dans un combat mais il va se réincarner dans un nouveau-né. Or, les puissants de ce monde divisé ne le permettent pas et veulent mettre la main sur cet enfant qui deviendra un puissant mage.

    Fort heureusement, un jeune moine chrétien et une jeune femme vont aider une femme enceinte à échapper à son triste destin au milieu de tout ce tumulte même par la superstition. Ces trois personnages principaux que sont Eigyr, Steren, et Calum paraissent assez attachants dans leur diversité.

    Par ailleurs, je trouve que le dessin est assez bien réalisé avec un réel souci du détail notamment dans les paysages traversés sur cette terre saxonne. Il y a également une douce colorisation qui rend la lecture fluide et agréable. Le style graphique est assez moderne et cela me plaît bien.

    Au final, on pourra se laisser tenter par ce one-shot de 150 pages même si l'intrigue demeure assez conventionnelle avec quelques longueurs. Cela reste du bon divertissement avec pour toile de fond le mythe arthurien.

    Erik67 Le 08/01/2025 à 07:28:24

    De nos jours, il ne fait pas bon d'être une citoyenne « iranienne ». Oui, en effet, c'est un pays dirigé par des mollahs un peu incultes qui asservissent les femmes sous un dogme religieux en leur imposant un carcan de règles tout à fait néfastes au développement personnel. Bref, un pouvoir patriarcal rétrograde.

    Bref, il vaut sans doute mieux naître dans une autre « nationalité » plus proche des idées démocratiques qui vont dans le sens de la liberté et du respect des personnes humaines quel que soit leur sexe et même leur orientation sexuelle. Et surtout où il n'y a pas de police politique et des gens prêts à vous dénoncer pour le moindre écart comme montrer ses cheveux ou bien un geste de tendresse dans la rue.

    Vous avez vu ? Je ne cache plus mes opinions même si elles peuvent provoquer une certaine irritation car il s'agit de respecter toutes les cultures. Mais bon, j'aime trop la liberté synonyme de bonheur. On ne se rend plus compte parfois de la chance qu'on a de vivre dans un pays tel que le nôtre et ceux malgré toutes les difficultés qui peut y avoir mais qui sont sans commune mesure de comparaison.

    Là, nous avons droit à la totale à savoir une femme iranienne mais également un peu punk et lesbienne. Autant dire que cela peut très vite finir par la case prison et torture. Je pense que Raya est une femme courageuse du haut de ses 19 ans car elle va se révolter contre ce système dictatorial inique.

    On sent bien qu'il se passe quelque chose dans la jeunesse et qu'à terme, ce régime où les parents ferment les yeux finira par tomber. Les gens veulent plus de liberté et de démocratie et non des fariboles. Puisse ce peuple se libérer un jour de ses chaînes qui les retiennent dans l'ignorance. Il est vrai que ce pays est passé de la tyrannie du Shah à celle des mollahs avec un système tout aussi corrompu. Espérons que la prochaine révolution soit la bonne !

    Je trouve que cette BD est assez courageuse dans l'approche pour nous montrer cela car franchement, j'ignorais que cela pouvait exister en Iran. J'aime la culture perse depuis que Marjane Satrapi nous la fait découvrir avec son fameux « Persepolis » au début des années 2000.

    A noter qu'une réflexion assez intelligente vers la fin de ce récit est basée sur le fait que l'avenir du pays se joue avec des personnes qui le fuient. Or, sans élite, il n'y aura pas d'opposition et donc pas de changement. Sans doute, c'est comme ça que le régime se débarrasse de ses opposants car ceux qui restent sont massacrés.

    On se souvient par exemple de la terrible mort de la jeune Mahsa Amini 22 ans arrêtée par la police des mœurs « pour port de vêtement inapproprié ». En effet, elle fut battue au point de décéder trois jours plus tard en septembre 2022.

    La faiblesse de cette œuvre proviendra du graphisme avec sa terne colorisation bien qu'il soit quand même lisible. Il manque une certaine douceur du trait. Mais c'est tout ce qu'on pourra reprocher.

    Pour le reste, à découvrir ne serait-ce que pour la scène du bus qui prouve à quel point une société peut défendre les hommes aux dépends des femmes ce qui est véritablement injuste et ignoble. Et c'est un homme qui le dit, votre serviteur ! Oui, un jour ou l'autre, la tyrannie de ce régime sera vaincue.

    Erik67 Le 07/01/2025 à 07:08:45

    J'aime bien actuellement les scénarios de Philippe Pelaez qui est résolument assez moderne dans l'approche. Là, il nous concocte de la science-fiction façon « Interstellar » ou « Seul sur Mars ».

    Conquête spatiale et voyage dans le temps seront au programme de cette intrigue complexe mais plaisante à suivre. Encore une fois, l'auteur fait preuve d'une assez grande maîtrise pour rendre le récit assez cohérent.

    J'ai également comme beaucoup été attiré par cette couverture tout simplement envoûtante et qui invite au voyage vers l'espace à la découverte de nouvelles planètes.
    Le dessinateur Guénaël Grabowski n'est pas en reste car il nous propose un graphisme dans un style réaliste tout simplement assez bien adapté à ce récit de science-fiction.

    Plus encore, j'ai aimé l'aspect assez intimiste de ce drame dont la toile de fond est la conquête de l'espace. Cela sera surtout centré sur une relation père-fils mais également sur une relation amoureuse sacrifiée. C'est vrai que l'on s’attendait à autre chose de plus aventureux sur la planète neuf. Du coup, comme dit, j'ai beaucoup aimé le fait de prendre une tout autre direction.

    A découvrir pour une œuvre de science-fiction un peu intime.

    Erik67 Le 06/01/2025 à 07:32:03

    Est-ce que la sexualité est un art ? C'est un peu la question que pose cette BD intitulée sobrement « Kamasutra ».

    Ne vous fiez pas aux apparences parfois assez trompeuses. En effet, il n'y aura rien de pornographique, ni même de vraiment trop érotique dans ce titre qui reste avant tout une aventure dépaysante mêlée d'histoire de trahison et de vengeance dans l'Inde du 2ème siècle après JC.

    J'ai beaucoup aimé le dessin en couleur directe de Laura Zuccheri qui fait dans le détail des décors mais surtout dans la sensualité des corps pour apporter une touche d'exotisme à ce récit. Au final, cela apparaîtra comme particulièrement soigné ce qui n'est jamais pour me déplaire surtout avec une telle vive colorisation.

    Il faut savoir que le Kamasutra n'est pas qu'une pratique des meilleures positions sexuelles mais c'est surtout un guide assez spirituel pour mieux explorer sa vie. Oui, cela va bien au-delà !

    Je me suis littéralement embarqué dans ce récit qui vous ne lâche plus tant on a envie de voir ce que va devenir cet homme esclave aux prises avec une reine insatiable qui tue par insatisfaction. Il est clair que dans ces conditions, la connaissance du kamasutra peut vraiment aider....

    Au final, une belle histoire d'amour mais également de guerre et de sang. Moi, j'ai adoré ! A découvrir !

    Erik67 Le 05/01/2025 à 09:04:50

    Il y a de rares auteurs dont j'achète directement les BD sans me poser la question de savoir si cela va me plaire car je le devine à l'avance. C'est le cas avec Cyril Bonin dont je collectionne les œuvres.

    Au cœur de Greenwich Village à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on va faire la connaissance de Sara sans h qui va tomber amoureux de Jake Malone, un journaliste de l'armée américaine. C'est le frère de Sara qui pose problème étant un peu communiste et de surcroît homosexuel ce qui n'était pas très bien vu dans l'Amérique du Maccarthysme où ils étaient pourchassés comme de vulgaire bête animale.

    Le dessin de Cyril Bonin est toujours aussi sublime dans la nuance de ses traits fins et soignés. Les illustrations sont dynamiques avec une belle galerie de personnages attachants. On aura également droit à une ambiance des années 40 et 50 très bien reconstituée.

    J'ai toutefois deux remarques à formuler qui seront quand même de taille afin d'apporter des nuances à une critique dithyrambique.

    Une scène montre un landau avec des parents qui sont en train de le promener à Central Park. Le souci est qu'ils disent que le bébé à l'âge de 3 ans et demi. Je sais pas mais pour moi, ce n'est plus un bébé qu'on ballade dans un landau. Comme la scène paraît assez sérieuse quant au calcul de la date de conception de l'enfant, je me dis que ce n'est absolument pas crédible du tout. C'est franchement à revoir !

    Mon second bémol sera d'un autre ordre. Je suis assez abasourdi de voir les réactions de Sara qui me semble assez choquante pour se soumettre à la volonté des hommes quitte à accepter des choses assez intolérables. On se dit que c'était sans doute le cas à une autre époque. Du coup, c'est crédible mais c'est perturbant dans l'approche.

    J'ai adoré ce drame sentimental car je suis réellement un amateur du genre lovers.

    Erik67 Le 03/01/2025 à 07:19:26

    Manu Larcenet fait partie des grands noms de la BD actuelle. J'ai vu son éclosion en étant lecteur de ses toutes premières œuvres. Déjà, j'avais senti toute la puissance quand il se réveillerait à passer tous les caps.

    Evidemment, quand il adapte de nouveau une œuvre majeure de la littérature ayant remporté le prix Pulitzer, le résultat ne peut qu'être à la hauteur de nos espérances. D'un roman-culte, il a fait un album d'une beauté saisissante à la fois puissant et poignant.

    J'ai vu l'ensemble de vos avis laissés sur le site. Je n'arrivais pas à mettre la main sur cette BD au niveau de ma médiathèque tant le succès a poussé certains lecteurs peu scrupuleux à emprunter pour ne plus jamais rendre. Dans ce cas-là, pas de choix que d'acquérir l’œuvre pour soi. Bien m'en a pris.

    Il faut dire que depuis « Blast », il a acquis une maturité hors du commun. C'est une valeur sûre de la BD moderne actuelle. Moi, j'ai toujours cru en lui depuis ses débuts assez fracassants alors qu'il a été longtemps sous une pluie de critiques diverses. Quel magnifique parcours depuis !

    Alors, verdict ? Que du bonheur évidemment. Vous aviez tous raison ! Graphiquement, on frise une certaine perfection dans le dessin. C'est un album dont il convient de contempler chaque case afin de ressentir une émotion qui ne sera pas forcément positive tant il y a de la désespérance et de la désolation dans ce monde du futur qui nous attend si par exemple le despote Poutine nous bombarde de l'arme nucléaire.

    Au niveau du récit dans ce monde apocalyptique, on est saisi par une telle densité avec une atmosphère oppressante. C’est une véritable réussite dans la mise en scène. J'ai qu'un seul mot : spectaculaire !

    Certes, c'est un album assez sombre dans le propos comme une sorte d'avertissement ou un aperçu de ce qui nous attend si nous ne prenons pas garde. C'est vrai qu'en élisant des hommes de la trempe de Trump, on a quand même un peu de soucis à se faire. Mais bon, notre pays ne sera pas exempté. Oui, la route sera longue...

    En conclusion, on tient là l'une des meilleures BD de l'année qui sera d'ailleurs très vite qualifiée de chef d’œuvre si ce n'est déjà le cas par le niveau de ses ventes. En ce qui me concerne, une BD impressionnante en de très nombreux points. Il fallait que je le dise aussi.

    Erik67 Le 02/01/2025 à 08:18:09

    Les lecteurs de ma génération vont généralement acquérir cette BD au même titre de Goldorak car cela nous rappelle les années 80 de notre enfance avec le Club Dorothée. Le capitaine Flam occupait alors dans nos esprits le rôle d'un véritable héros de la galaxie dont les aventures faisaient notre bonheur et notre joie.

    Oui, c'est un achat impulsif sous le coup de la nostalgie. Il reste à savoir si, sur le fond et la forme, c'est une bonne adaptation. Fort heureusement, ce fut le cas mais cela n'est pas exempt de quelques critiques.

    Le dessin d'Alexis Tallone colle très bien à ce type de récit qui se rapproche de notre dessin animée mais avec un côté assez moderne dans l'approche ce qui n'est pas pour me déplaire. L'androïde Mala est un peu plus différent par rapport aux autres personnages bien connus.

    La relation entre le capitaine Flam et l'agent spéciale Johann Landore est assez intéressante à suivre dans son évolution. Il est vrai que je n'avais pas ressenti cela dans la version originale où elle semble tout de suite acquise à sa cause et sans le moindre sentiment amoureux.

    Il est vrai que Curtis Newton peut nous apparaître comme assez énervant dans son comportement très sûr de lui. Il n'aime pas que l'on doute de ses capacités et encore moins qu'on remette en question les décisions qu'il prend au sein de son équipe. Bref, un chef pas très commode, ni à l'écoute...

    Pour autant, les faits lui donneront raison puisqu'il triomphe toujours du mal. A noter que lorsqu'on découvrira l'identité de l'Empereur éternel, on sera quand même un peu surpris même si certains ont pu le deviner.

    A noter qu'on peut être surpris par cette adaptation qui reprend des thèmes assez actuels comme l'intelligence artificielle, la science au service de l'humanité, l'intégrisme religieux et l'asservissement des masses populaires. Bref, c'était quand même une série assez visionnaire pour l'époque.

    J'ai bien aimé ce divertissement qui m'a rappelé cette série que je possède d'ailleurs en DVD dans on intégrale, encore par nostalgie. Attention, je ne dis pas que c'était « mieux avant » !

    Erik67 Le 01/01/2025 à 10:39:09

    C'est un titre que j'ai vu souvent sur ce site commenté par mes amis babéliotes. J'avais également envie de m'y plonger à mon tour. Je ne fonctionne pas à sens unique car j'ai réellement besoin de savoir ce que vous lisez également comme BD afin de pouvoir en découvrir toujours des nouvelles même après 7500 lectures d’œuvres différentes.

    Là, je découvre un récit imagé tout en douceur sur l'amitié improbable entre une jeune étudiante plutôt solitaire et une petite mamie à Paris sous la neige en hiver. Il n'y aura aucun dialogue pour ponctuer la moindre narration.

    En effet, tout se passe dans le déroulement des images qu'il nous faut interpréter de manière cohérente ce qui sera le cas en l'espèce. La BD muette est toujours un exercice plutôt difficile aussi bien pour un lecteur que pour un auteur qui doit transmettre un message.

    Souvent, on croit souvent à tort que c'est le genre de BD à réserver aux enfants. Or, celle-ci est plutôt destiné à un public adulte. Comme quoi ! Une petite particularité tout de même : un seul dialogue sous phylactère afin d'engager tout simplement un processus de dialogues entre deux personnages qui ne se connaissent pas encore.

    Oui, le thème abordé est celui de l’horrible maladie d’Alzheimer qui s'attaque à nos souvenirs ce qui touche véritablement à l'intime. Pour autant, il y a un réel souffle de légèreté qui donne du dynamisme à cet ensemble. Certes, c'est parfois triste mais cela ne sera pas ce qui se dégagera au final.

    J'ai bien aimé le dessin qui fait dans la rondeur et la douceur des traits afin de lui donner un effet presque dessin animée. Moi, j'aime bien !

    C'est de la BD feel-good qui fait du bien d'autant que c'est plutôt très bien réalisé. Certes, on pourra toujours trouver le fond un peu trop simpliste mais parfois, cela est plutôt salutaire. J'ai tout simplement adoré ! Pour un premier album de l'autrice Valérie Choquet, une véritable réussite !

    Erik67 Le 31/12/2024 à 08:14:00
    La saga de Pelle - Tome 2 - Nordlys

    Nordlys pourrait être l’appellation d'un meuble IKEA norvégien mais cela ne sera pas vraiment le cas en l'espèce.

    Il s'agit en fait de la suite et fin de la « Saga de Pelle » et plus précisément du titre « Snaergard » que je viens d'aviser hier. On va en effet suivre notre jeune héros qui parcours les fjords dans l'espoir de tuer le sorcier Adriel dont les Dieux réclament la tête en échange de la vie sauve pour un proche. Sorciers, guerriers redoutables et dieux vont s'affronter dans le bruit et la fureur...

    Le graphisme de ce diptyque est toujours aussi soigné dans une prestation sans faute. Je le trouve parfaitement adapté à cet univers médiéval fantastique et à cet hiver froid et oppressant. Il y a certes de la couleur mais rarement des couleurs chaudes et c'est plutôt une utilisation à bon escient dans un magnifique jeu d'ombre et de lumière.

    Certes, il y a de belles scènes d'action mais il y a également une part réservée à l'introspection. C'est une histoire assez sombre mais qui laisse place à l'espoir et surtout à l'amour.

    Erik67 Le 30/12/2024 à 07:51:38
    La saga de Pelle - Tome 1 - Snærgard

    Rares sont les BD dont le lieu d'action est la Norvège et encore moins au XIIIème siècle en plein Moyen-Age !

    Un jeune seigneur Viking renonce à sa fortune et à son rang car il n'est pas toujours facile d'être le fils d'un seigneur de guerre assez cruel qui veut perpétuer sa dynastie. Il va essayer de donner un autre sens à sa vie. On va le suivre dans une véritable aventure viking sur fond de quête nous entraînant assez loin jusqu'à côtoyer le monde de la magie.

    Les mythes nordiques m'ont toujours attiré et celui-ci sur un mode plus réaliste apporte un souffle épique. Outre la quête de la vérité et de la rédemption, il y a des accents shakespeariens sur fond de tragédie familiale.

    J'ai bien aimé le dessin de Vincent Wagner avec des couleurs assez belles qui font souvent défaut dans la collection « Mosquito » et son noir et blanc traditionnel. Cela change un peu. Il faut savoir qu'il s'agit là de la réédition d'un album originellement paru aux Editions Du Long Bec qui ont cessé définitivement leurs activités.

    Sur le fond, il s'agit d'un récit assez passionnant à suivre car l'intrigue est prenante avec ses multiples rebondissements entre les trahisons et les malédictions. Par ailleurs, la mise en page est assez réussie pour bien suivre cette aventure sur un mode totalement médiéval.

    Quand le fond et la forme se rejoignent dans la qualité, c'est évidemment une saga nordique à vous recommander. A l'origine, c'était plutôt destiné à la jeunesse mais tout le monde peut la lire.

    Erik67 Le 29/12/2024 à 09:26:54
    Nine peaks - Tome 1 - 1

    Ce n'est pas Twin Peaks mais Nine Peaks ! Nous voilà encore embarqués dans un manga de baston où un lycéen Gaku (16 ans) est le héros. Il faut dire qu'il s'est déjà forgé une réputation de dur à cuire qui attire toute la délinquance du coin.

    Voilà qu'il vient de perdre son père âgé de seulement 38 ans dans un accident de la circulation alors que ce dernier menait une vie tranquille de restaurateur. Le fils se rend compte que son père a compté pour beaucoup de personnes dans cette ville moyenne du Japon.

    Il ne trouve rien de mieux qu'à parti à la pêche le soir des funérailles où il n'a pas laissé place à une quelconque émotion pour la perte de son seul parent. Survient alors un événement fantastique comme par magie. Il va se retrouver mêler dans une guerre des gangs qu'il va gérer avec son père rajeuni de 22 ans. On comprend alors que le fils a fait un bon dans le passé pour s'apercevoir que le père donneur de leçon était lui aussi le roi de la baston.

    Il est dommage que la psychologie soit si primaire dans ce manga avec des réflexions et des comportements qui ne volent pas très hauts. Mais bon, au niveau du divertissement, cela assure quand même assez bien et c'est ce qui compte le plus souvent. Bref, ce titre pourra plaire surtout aux plus jeunes pour leur faire comprendre que leur père a été comme eux durant leur jeunesse en faisant les mêmes conneries.

    Juste encore un mot pour indiquer également que le look « Amadéus » de notre héros, véritable tête à claques, ne le rend pas très crédible dans son rôle de bagarreur hors pair.

    Si vous aimé les bastons entre racailles mais également les voyages dans le temps, ce manga est fait pour vous ! Sinon, vous pouvez toujours passer votre chemin.

    Erik67 Le 28/12/2024 à 10:14:47

    17 ans n'est pas un âge raisonnable pour aller en prison mais que voulez-vous, la société doit également nous protéger contre les monstres quel que soit l'âge.

    Il est question d'éducation mais également de détention pour mineur. On va entrer dans une prison pour mineur pour voir comment cela se passe concrètement. L'auteur propose un atelier BD dans un quartier de détention afin de pouvoir leur offrir de nouvelles perspectives. Sauf que la prison ne produit pas vraiment d'avenir...

    La société a actuellement beaucoup d'intolérance face aux nouvelles menaces. C'est la répression à tout va afin que l'ordre soit mieux respecté. Cela peut conduire également à certaines injustices. Au final, c'est out l'effet inverse de ce qu'on voulait qui va se produire.

    On se rendra compte que la prison qui est censé pouvoir les calmer devient un lieu de violence et que pour y survivre, il faut le devenir encore plus. Bref, ce n'est sans doute pas la solution.

    Cependant, on se résout à se dire qu'on n'en veut plus du tout dans la société et c'est un bon moyen pour les écarter définitivement afin de vivre sereinement. Sauf qu'une peine de prison a un certain délai et qu'ils finissent par revenir dans la société plus violent que jamais ce qui constitue une sérieuse menace à l'ordre public. C'est le cycle infernal.

    En l'espèce, le gamin a été condamné pour complicité de viol alors qu'il a assisté avec ses copains dans une cave sans intervenir en faveur de la victime. Cette dernière avait accompagné son petit ami mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il invite également sa bande. Bref, que du sordide. Cependant, il n'a pas commis l'acte criminel en soi. Son assistance a suffi à le faire condamner.

    Erik67 Le 27/12/2024 à 07:27:19

    Voici une BD sur la toute première icône du cinéma bien avant Brigitte Bardot ou Marilyn Monroe à savoir Jeanne Roques dite « Musidora » à l'époque de la naissance de cet art au début du XXème siècle. Bref, un véritable sex-symbol sous la forme d'une charmante vamps.

    Elle va devenir une véritable célébrité mais bien plus encore : une muse pour les surréalistes sans doute lié à son esprit fort et avant-gardiste. Elle va également soutenir l'effort de guerre pour soutenir le moral des soldats durant la Première Guerre Mondiale.

    Bref, on va suivre un destin tout à fait extraordinaire d'une femme d’abord danseuse de cabaret puis comédienne de théâtre avant d'enchaîner sur le cinéma naissant et connaître le succès grâce au réalisateur Louis Feuillade (connu pour son célèbre fantômas) et sa série sur les Vampires.

    On peut affirmer que cette artiste a préfiguré les super-héroïnes d'aujourd'hui comme par exemple Catwoman surtout dans son costume noir moulant sur les toits de Paris.

    J'ai été également charmé par le graphisme du fait d'un dessin très agréable avec ce côté épuré qui fait un peu ligne claire même si le décor demeure assez pictural. La colorisation parvient également à donner un peu de dynamisme à l'ensemble.

    Je répare encore une fois une lacune en lisant cette biographie car j'ignorais tout de ce personnage. Il faut dire que les femmes ont vite été oublié dans l'Histoire au contraire des hommes qui ne méritaient sans doute pas autant d'égards. Il s'agit quand même de combler tous ces oublis historiques.

    Erik67 Le 26/12/2024 à 09:41:18

    C'est une histoire entre deux frères au cœur de la forêt amazonienne au Brésil sous forme de road-movie. Le beau parleur, c'est celui qui vous charme avec des récits qui ne reflètent pourtant pas la réalité. Comme disait la chanteuse Dalida : Paroles, paroles...

    On pourra observer un dessin très coloré de Stefano Turconi qui donne tout de suite du peps à cette aventure exotique. Les personnages sont d'ailleurs assez expressifs. Tout concourt à une certaine fluidité.

    J'ai adoré cette relation entre ces deux frères que tout semble séparer mais que l'amour réunit malgré tout. On ne peut ordonner à son cœur d'arrêter d'aimer quelqu'un. Le jeune Pedro est plein d'admiration pour son grand frère Vicente qui est un beau parleur. Il le croit aventurier. Cependant, assez souvent la vérité est bien moins flatteuse...

    La relation va par ailleurs évoluée pour le meilleur et pour le pire et c'est tout le charme de la lecture de cette BD qui nous transporte aux confins de la forêt amazonienne. On va vivre des aventures parfois assez rocambolesques dans une espèce de course poursuite mais qui traduisent une certaine complicité dans l'adversité.

    A noter également que la narration se place dans la peau de ce petit garçon qui n'a que 11 ans mais qui est suffisamment intelligent pour bien comprendre les choses.

    Une bonne lecture qui procurera un certain dépaysement dans un Brésil qui n'est point fantasmé. Laissez-vous tenter par le beau parleur mais sans succomber forcément en faisant la part des choses. Cela sera tout bénéfice pour vous !

    Erik67 Le 25/12/2024 à 08:02:16

    Un petit garçon nommé Aki ne retrouve plus son chemin pour rentrer chez lui alors qu'il est assis sur un banc d'un parc public. Parfois, les parents laissent les gamins se débrouiller tout seul dans la rue. Pour autant, les adultes passants ne semblent pas s'émouvoir d'une telle situation de détresse.

    Par contre, il y a un gamin des rues qui ne semble pas indifférent à Aki en voulant l'aider à tout prix à ne pas se retrouver tout seul. Il se raconte qu'une sorcière chasse les enfants à la tombée de la nuit. Est-ce une légende urbaine ou pas ? On se demande alors si notre petit héros court un grave danger en suivant Jizo d'autant que ses réactions semblent un peu étranges.

    On est tout de suite séduit par la qualité du traitement graphique avec un trait élégant qui fait dans finesse. On ressent de la poésie mais également de la mélancolie passé l'angoisse de certains moments parfois effrayants. Bref, les dessins mettent en valeur ce triste récit dans la douceur et une certaine pudeur.

    Le thème est celui du deuil qui peut nous toucher jusqu'au plus jeune âge. Evidemment, le sujet sera émouvant et sensible sans en dire plus sur les tenants et les aboutissants.

    J'ai bien aimé ce traitement imagé qui nous rappelle qu'une sorcière peut être par exemple un mal qui nous atteint lorsque nous cessons de briller. Il faut alors allez au-delà du désespoir, de la colère et du déni.

    Je n'avais pas tout de suite compris de quoi il s'agissait au juste mais progressivement, on commence à comprendre et cela peut faire mal au cœur. Ce conte est réellement magnifique dans le message véhiculé et dans la manière d'y parvenir. Il faut savoir également que le Jizo est une statuette bouddhiste qui sert à protéger les enfants.

    Un one-shot véritablement très réussi du folklore japonais sur une thématique des plus difficiles. Parfois, le manga peut réserver de très bonnes surprises.

    Erik67 Le 24/12/2024 à 08:27:25

    Quand on pense à un harem, on y voit un sultan qui a le choix des femmes. Que diriez-vous si au nom d'une certaine égalité, les rôles étaient inversés ? Est-ce que vous les hommes, vous seriez partant ?

    C'est un titre qui surfe un peu sur l'idée d'un autre manga que j'ai récemment découvert à savoir "Seule La Mort Attend La Vilaine". Pour autant, la différence notable est qu'ici l'héroïne ne joue pas contre le jeu mais contre une autre joueuse tout aussi vicieuse et redoutable.

    Des histoires de coucherie avec une princesse, seule héritière d'un vaste empire et qui dispose d'un harem d'hommes plus beaux les uns que les autres et le tout sur le mode d'un jeu vidéo ! Oui, ce jeu pourrait faire rêver plus d'une femme ! Royauté et beaux gosses seront au rendez-vous !

    A noter qu'il y a plusieurs possibilités qui vous amène alors à des situations différentes. Dois-je coucher avec lui : oui ou non ? Dans l'affirmative, cela sera à vos risques et périls ! Bref, vous voyez le genre.

    Je dois dire que j'ai été assez intrigué par ce récit qui propose une situation assez originale même si le concept a déjà été exploité dans des mangas au concept « jeu de rôle ». Par ailleurs, c'est franchement immersif comme dans un jeu d'ailleurs.

    Un manwha coréen qui a vraiment un formidable potentiel à la manière de « Squid Game ». Bref, bienvenue dans ce harem !

    Erik67 Le 23/12/2024 à 08:46:55

    La capitale danoise revêt une importance particulière pour moi qui a eu la chance de la visiter il y a bien longtemps. J'en garde un souvenir qui reste impérissable comme celui d'un amour inavoué et impossible.

    Pour autant et passé ces considérations personnelles, nous voilà embarqués dans un polar nordique ayant pour cadre Copenhague. Bref, c'est plutôt du morbide avec la découverte d'un cadavre qui va marquer le début d'une enquête qui va vite virer à l'étrangeté.

    Je vais avouer que je n'ai pas trop aimé cette BD car cela partait très souvent dans la fantaisie la plus totale avec un fonds de folklore danois autour d'une mère qui laisse toute seule sa fille pour faire un break. Elle va s'associer à un personnage assez farfelu pour enquêter sur la mort d'une sirène qui a plongé le pays dans le deuil au point où les aéroports ont fermé.

    Pour moi, l'absurde des situations, cela va un temps mais sur plus de 200 pages, cela commence à me gaver sérieusement. Certes, le divertissement sera sans doute assuré pour des lecteurs moins exigeants. La loufoquerie n'est pas mon genre de prédilection en matière de scénario, voilà tout.

    Bref, je n'ai pas accroché plus que ça à ce titre malgré la belle ville de Copenhague que je vous conseille de visiter une fois dans votre vie si le cœur vous en dit. Pour ma part, je m'y étais totalement perdu mais j'ai fini par retrouver mon chemin...

    Erik67 Le 22/12/2024 à 08:48:46
    Mortesève - Tome 1 - Hang & Orgue

    Les saisons sont régulées par des créatures gigantesques dans ce monde imaginaire. Or, l'une de ses créatures divines décide de dévier pour la première fois de son parcours habituel ce qui déclenche un bouleversement destructeur.

    Voici en réalité un récit de science-fiction qui a pour cadre le fameux rapport à la nature et à son respect. Si nous ne traitons pas bien la planète, eh ben, la planète nous le rendra et de façon pas très harmonieuse avec des conséquences pour le moins catastrophiques. On aura compris le message.

    L’auteur a récit à créer un monde assez original où se mêle onirisme et poésie. On pourra observer une lecture heureusement assez fluide malgré quelques longueurs.

    Graphiquement, c'est très beau avec un accent particulier sur des décors qui valent parfois le détour. Ce sont les têtes des personnages qui sont un peu bizarres mais cela doit souligner sans doute un côté assez exotique.

    Pour le reste et comme dit, cela se lit assez agréablement et on a bien envie de découvrir la suite.

    Erik67 Le 21/12/2024 à 07:09:54

    Voici un western assez horrifique qui est d'ailleurs inspirée d'une histoire vraie. En effet, une société minière du Colorado découvre de l'uranium radioactif avant que la mine ne s'écroule sur elle-même. Il se dit alors que cette mine maudite pourrait être hantée. Elle est située près d’un bled paumé à savoir Canary.

    On va suivre un duo de personnages assez sympathiques à savoir un shérif célèbre ainsi qu'un scientifique black qui doit enquêter. La suite réservera bien des surprises mais pas forcément bonnes. On va basculer dans le fantastique sans crier gare ce qui ne me plaît pas forcément car j'ai sans doute besoin d'une descente progressive dans cette mine.

    Par contre, j'ai bien aimé le dessin qui exécute parfaitement les scènes tournant à l'horreur en instillant une certaine ambiance avec des couleurs sombres. Les décors de l'Ouest américain sont véritablement assez somptueux pour les contempler. Par ailleurs, la mise en page est impeccable. Tout concourt à donner une certaine densité à ce récit.

    Au final, un titre qui se défend mais qui ne fait pas forcément partie de mes préférés en la matière.

    Erik67 Le 20/12/2024 à 06:30:44

    Le titre pourrait nous interpeller car ce n'est pas courant de mourir entre les bras d'une nourrice. On pourrait se dire : « Pauvre bébé ! ». Cependant, le vrai sujet semble plutôt être celui de suivre la trajectoire périlleuse d’une mère de famille dans une cité tenue par des trafiquants.

    La nourrice serait dans l'argot de cette mafia de cacher de la drogue contre rémunération. Qui irait soupçonner une gentille pauvre femme de ménage qui élève seule trois enfants ? Certes, cependant la drogue tue en masse.

    On entre dans l'univers d'une cité de la drogue. Ce n'est guère reluisant mais cela traduit une certaine réalité où la République semble avoir abandonner certains lieux d'habitation de masse et surtout de perdition. Cependant, il faut se garder de penser que toutes les banlieues fonctionnent de nos jours de la même manière à moins que cela ne soit malheureusement vrai. Le doute est toujours permis au-delà du cliché.

    En tous les cas, je ne juge certainement pas cette mère de famille qui a du mal à joindre les deux bouts en élevant seule trois enfants à l'heure où récemment, un député de notre « Ripoublique » s'approvisionne chez un jeune mineur. Bref, cela touche tous les milieux sans aucune distinction.

    Au niveau graphique, on pourrait être attiré par une mise en couleur directe qui donne de l'effet. On ressent tout de suite une certaine oppression dans le terne grisâtre de cette cité. Il y aura cependant une note d'espoir car notre héroïne est assez combative et ne baisse pas le bras face à l'adversité.

    En conclusion, un titre qui se laisse lire sur un thème de triste actualité.

    Erik67 Le 19/12/2024 à 02:14:21

    La campagne néerlandaise sera le cadre de ce scénario imaginé par Erik Kriek pour nous plonger dans le deuil d'un couple qui vient de perdre leur enfant. Nous voilà plongez dans un drame familial intimiste.

    Le dessin est sobre et efficace dans sa noirceur. Bref, nous avons là une œuvre qui fait dans l'élégance du trait appuyé. Cela concourt surtout à donner un caractère particulièrement angoissant au récit dans cette forêt sombre. Pour rien au monde, on aurait envie d'y habiter mais ce couple a trop de choses à fuir pour s'en rendre compte...

    On oscille entre le fantastique et la réalité en se demandant si le deuil n'a pas provoqué de terribles hallucinations. J'aime bien quand on se situe juste à la frontière du réel sans trop basculer dans des choses improbables entre deuil et folie. Les blessures internes peuvent révélées bien des failles. Il n'est parfois pas aussi facile de tourner la page.

    Le gros point fort demeure ces ambiances à la fois angoissantes et oniriques qui est parfaitement retranscrites pour faire vibrer d'effroi le lecteur sur fond de mythes anciens.

    J'ai également bien aimé la progression de ce récit jusqu'à ce final qui ne laisse guère planer le doute sur ce qu'il va advenir à l'un des protagonistes. J'ai juste regretter ce travelling en hauteur où l'on découvre les vraies proportions de cette forêt pourtant mystérieuse car cela fait se poser de nombreuses questions qui resteront sans véritables réponses.

    C'est vrai qu'il s'agit d'un genre de BD que je n'ai pas vraiment l'habitude de proposer mais il est parfois bon de sortir des sentiers battus. Au final, c'est toujours assez intéressant de découvrir le travail d'un auteur néerlandais avec sa culture locale.

    Erik67 Le 18/12/2024 à 07:11:20
    Chiens & Loups - Tome 1 - Le Temps des Ombres

    Pendant l'Occupation en France, il fallait bien choisit son camp entre l'occupant nazi, le gouvernement de Vichy ou la Résistance. Le choix ne s'est pas imposé pour tous.

    Le quartier de Pigalle échappe au couvre-feu imposé par le gouvernement avec ses cabarets toujours ouverts qui accueillent les gens pour faire la fête. Certains commercent avec les nazis en profitant de la guerre. Cependant, même dans le monde des affaires, il ne fait pas bon être juif surtout au vu des mesures prises par la Gestapo.

    Pègre, nazi et résistance vont former le plat de résistance de ce récit où il sera difficile de faire une place entre les chiens et les loups. Le bon choix sera opéré malgré tout mais cela sera aux risques et périls de notre principal protagoniste.

    Le scénariste Noël Simsolo est un historien réputé qui semble être le bon choix pour décrire le Paris de l'Occupation. Certes mais je dois bien avouer que cela ne rend pas pour autant une BD mémorable.

    Oui, je n'ai pas réussi à être captivé. Il faut le faire avec autant d'éléments dans le scénario qui pouvait le rendre intéressant. Les personnages m'ont laissé complètement indifférent. Il ne reste pas grand-chose sitôt l'album refermé.

    Le dessin est correct mais je l'ai trouvé sans âme et sans charme. Les visages me semblent soit flasques, soit figés mais sans aucune expressivité naturelle car on dirait que tout est forcé. Non, ce n'est pas le dessin que je préfère.

    Au final, une lecture qui s'est révélé un peu décevante avec une intrigue des plus conventionnelle et un dessin passe-partout.

    Erik67 Le 17/12/2024 à 07:23:49

    L'auteur Baru s'attaque à un fait d'arme de résistance durant la Seconde Guerre Mondiale où il s'agissait de faire s'évader un certain nombre de prisonniers d'un camp en Meurthe-et-Moselle. En effet, les maquisards ont libéré des hommes et des femmes d'origine étrangère détenu par les nazis.

    Certaines femmes ont décidé d'aller jusqu'au bout de leur logique de se battre en refusant de se cacher pour former Rodina, le seul et unique détachement exclusivement féminin de la Résistance française.

    En ce qui me concerne, je relève que c'est plutôt intéressant de mettre en lumière des récits méconnus de la Seconde Guerre Mondiale afin de raviver un peu la mémoire collective. Cela sent d'ailleurs le pur jus local avec des gens du pays.

    On relèvera un beau dessin à l’aquarelle avec de belles couleurs dans un style semi-réaliste. Par ailleurs, le trait fait d'ailleurs dans une certaine expressivité propre à cet auteur.

    C'est vrai que je n'ai pas été plus charmé que cela car cela a manqué un peu de fluidité dans ma lecture avec ses nombreux flash-back et cette construction un peu chaotique. Je reste sur un sentiment mitigé de manque de consistance.

    Au final, il s'agit de retenir un hommage pour un groupe de femmes méconnues durant cette terrible guerre mondiale.

    Erik67 Le 16/12/2024 à 07:32:56

    Hitler a conduit le monde dans un bain de sang ayant conduit à de multiples destructions et surtout la mort de 60 millions de personnes. S'il n'avait pas existé, s'il n'avait pas été élu démocratiquement, est-ce que le sort du monde aurait été si différent ? Il y a toujours un dictateur qui peut en cacher un autre encore plus sanguinaire. Cela semble être inscrit dans la nature de l'homme voulant dominer la planète.

    Il avait dit que s'il périrait, cela serait alors le cas de toute l'Allemagne. Il faut dire que les russes s'acharnent sur la capitale Berlin où il semble coincé dans un bunker. On va suivre la chronique de ses 100 derniers jours c'est à dire de la période du 15 janvier 1945 à son suicide le 30 avril de la même année. Sa mort a marqué la fin de ce conflit sur le continent européen.

    Certes, il y a beaucoup de choses qui ont été écrite sur Hitler mais voici un ouvrage qui dévoile après des recherches minutieuses de nouveaux pans entiers de ces trois derniers mois de la guerre.

    Ce qui m'a marqué, c'est le fait de ne pas accepter la réalité des combats à savoir tractionnaire une défaite. Cet homme accompagné de ses plus fidèles a fait totalement sombrer l'Allemagne dans l'horreur de la destruction totale. Il pensait qu’il pouvait encore négocier une paix avec les anglo-saxons sur des bases totalement inacceptables comme le règlement de la question juive. Il n'a pas hésité à tuer ses propres soldats qui ne voulaient pas mourir pour rien ou pendre des citoyens ayant des propos défaitistes.

    Fort heureusement, il y avait bien un général qui lui a tenu tête à savoir Gudérian mais il n'a pu rien faire face à la folie d'un homme qui s'est totalement enfermé dans ses convictions. Au passage, cela sera d'ailleurs l'un des seuls à être relâché après la guerre sans être jugé par le Tribunal de Nuremberg car il a négocié son immunité.

    Les Alliés ne sont pas allés de main morte en lâchant des bombes incendiaires sur des villes comme Dresde en tuant au passage 35000 civils en une seule journée afin de pratiquer la terreur. Aujourd'hui, cela serait comme un crime de guerre passible des plus hautes juridictions mais ce sont les vainqueurs qui écrivent toujours l'Histoire.

    Aujourd'hui, on apprend que le président Donald Trump admire Hitler, l'homme le plus haïssable au monde. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment il pourrait être élu si ce n'est que de mener le monde vers le totalitarisme.

    Oui, cette lecture est fort utile pour nous rappeler qu'un seul homme peut mener le monde à la destruction même s'il sait que tout est perdu dans une attitude suicidaire. C'est grave. J'ai rarement lu une BD aussi terrible car je ne pensais pas que les derniers jours de la guerre avaient été aussi meurtriers.

    On m'a reproché dernièrement de donner des avis sommaires avec une analyse personnelle. J'assume totalement celui-ci en le revendiquant. Je pense que le message est clair. Plus jamais ça !

    Erik67 Le 15/12/2024 à 08:27:04

    Le thème central de cette BD est ma région l'Alsace et de son sort à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale. Les familles ont été véritablement tiraillé entre deux cultures radicalement différentes et il fallait bien choisir son camp dans ces temps difficiles. Pas facile quand l'Alsace a été allemande de 1870 à 1918 puis de 1940 à 1945 et surtout quand la France a traité ce territoire comme une colonie !

    Il est vrai que cela a longtemps été un tabou dans les familles alsaciennes où l'on évitait ce sujet après la guerre comme si cela n'avait jamais existé. Il faut dire que les gens n'étaient pas très à l'aise. Certains jeunes gens ont eu l'obligation de se battre pour les nazis au lieu d'entrer dans la Résistance car sinon c'était les sinistres camps de la mort.

    L'auteur de cette BD raconte l'histoire de sa famille à travers le témoignage de son grand-père Bernard. On observera malheureusement une certaine lourdeur de la narration sur la forme ce qui entraîne assez souvent une lecture fastidieuse afin de tout comprendre entre deux parties de pêche. J'avais nettement préféré par exemple sur le même thème « Le voyage de Marcel Grob » de Sébastien Goethals ou encore la série « Malgré nous » de Thierry Gloris.

    Sur le graphisme, on ne peut pas dire que le dessin est parfaitement maîtrisé même s'il demeure tout à fait convenable à la lecture. En effet, cela manque un peu de profondeur et de précision dans le trait. Par ailleurs, on peut aisément se tromper sur les visages des personnages. Cependant, la colorisation me semble adéquate.

    Su un plan plus personnel, j'ai appris également ce que voulait vraiment dire la fameuse expression « Hasebock » que j'ai souvent entendu durant ma jeunesse dans ma région. Il s'agit des lapins de garennes qui détalent devant l'ennemi allemand après l'offensive dans les Ardennes. Ce n'est malheureusement pas la première fois dans l'Histoire que l'Alsace était abandonnée à son triste sort !

    Pendant l'Occupation, c'est la seule région tout entière qui a été annexé dans le Reich Allemand avec la Moselle. Hitler avait dit qu'il faudrait à peu près 15 ans pour faire des alsaciens de véritables nazis. Fort heureusement, l'Histoire ne lui a pas donné raison.

    En conclusion, c'est tout de même assez intéressant de suivre cette BD pour ce qu'elle raconte et qui n'est pas très souvent mis en lumière. C'est un peu la forme qui pêche mais le fond reste assez remarquable.

    Erik67 Le 14/12/2024 à 07:49:29
    Le royaume sans nom - Tome 2 - Acte II

    J'avais hâte de lire ce second tome après un premier que j'avais trouvé particulièrement réussit quant à son intrigue. On peut dire que ce tome est dans la lignée du précédent avec un récit toujours aussi agréable à suivre. Les rebondissements seront pour certains assez surprenants.

    En effet, il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. Visiblement, on a franchement sous-estimé ce jeune roi fainéant qui arrive au pouvoir après l’assassinat par empoisonnement de son défunt père. Celui-ci se révèle assez fin et parfois assez manipulateur pour servir ses ambitions. Sa stratégie va opérer de manière assez brillante dans le renversement des accords diplomatiques dans un jeu politique assez subtil.

    Par ailleurs, il y aura d’ailleurs une scène assez marquante concernant le grand frère qui a été emprisonné durant 15 années suite à sa tentative de putsch pour prendre le pouvoir dans ce royaume tant convoité. Bref, cela ne manque pas d’audace et de retournement de situations assez inattendues.

    On retrouve toujours des dialogues aussi exquis avec une pointe d’humour dans certaines scènes pour donner un peu de légèreté à cette tragédie shakespearienne sur fond de complots. C’est véritablement une sorte de « Game of thrones » animalier !

    Au niveau du dessin, je le trouve assez réussi avec des décors tout simplement magnifiques. Les couleurs vives apportent du dynamisme à l’ensemble. Par ailleurs, la mise en page permet de suivre assez facilement cette intrigue parfois complexe qui joue de l’ambiguïté de certains personnages. Les doubles pages offrent une vue assez spectaculaire qui donne beaucoup d’effet.

    On se demande qui va ressortir vainqueur de ce combat sachant qu’il y a un personnage tirant les ficelles qui semble entrer en lice. A noter une véritable montée en intensité qui fait qu’on reste accroché à cette série. Suite et fin dans le prochain tome pour une série qui ne manque pas d’attrait.

    Erik67 Le 13/12/2024 à 07:13:08
    Le royaume sans nom - Tome 1 - Acte I

    Généralement, tous les royaumes portent un nom. Cependant, nous sommes dans un monde anthropologique où les lions règnent sur le monde et ce fameux royaume ne porte pas vraiment de nom propre.

    Ce récit se décrit comme une tragédie shakespearienne qui finit mal. On se souvient également un peu tous du fameux roi lion où le félon oncle Scar a pris le pouvoir mais c'était sans compter le courage d'un Simba devenu adulte pour changer le triste monde. Là aussi, il faut que le fils achève le pauvre père pour sauver le royaume.

    Le gros reproche fait à ce titre, c'est sa sortie dans la ligné des « 5 Terres » auquel il semble trop rattaché en terme de scénario sur fond de lutte de pouvoir politique entre complots et trahisons. On ne peut le nier d'autant que les récits de fantasy anthropomorphiques semblent avoir le vent en poupe en ce moment.

    Après lecture, j'ai pu que constater que j’ai bien aimé ce récit malgré tout car je pense que le genre doit tout à fait me convenir. C'est plutôt bien construit et cela ne manque pas d'humour malgré le drame qui va se jouer dans cette cour. Les personnages ont manifestement du charisme. On ne peut que tomber sous le charme.

    Pour ma part, j'ai décidé de continuer l'aventure après ce premier tome fort réussi. On nous annonce une trilogie ce qui me permet de ne pas tomber sous le joug d'une longue et interminable série. Bref, cela va droit à l'essentiel et c'est tout ce qui compte dans l'immédiat.

    Erik67 Le 12/12/2024 à 04:43:01
    Vinland Saga - Tome 28 - Tome 28

    Notre héros Thorfinn et sa tribu se sont installés dans leur nouvelle colonie situé en Amérique du Nord en vivant à côté d'une tribu indienne. Leur chaman a vu le futur et il n'est pas très radieux pour son peuple.

    Pour autant, on sait que ce ne sont pas les vikings qui ont exterminé les peuplades d'Amérique mais leurs descendants européens 5 siècles plus tard. Il est vrai que les natifs préfèrent adopter des mesures préventives en éliminant toute menace ultérieure. Certaines guerres actuelles se justifient par un tel procédé qui ne laisse pas de place à la paix.

    La thématique est toujours la même : est-ce lâche de vouloir la paix à tout prix ? On pense alors à Chamberlain négociant des accords de Munich face à Hitler en 1938 et qui a été méchamment jugé par l'Histoire. Le pacifisme exacerbé de Thorffin peut surprendre et même dans son propre camp où son ami le plus proche ne serait pas d'accord sur certaines concessions à faire.

    La question qui se pose réellement est l’introduction de nouvelles maladies qui déciment les rouges qui ne sont pas encore immunisés comme les européens. On sait aujourd'hui que les épidémies de variole, de typhus, de grippe, de diphtérie de rougeole, de peste auraient tué entre 50 et 66 % de la population indigène selon les régions d'Amérique ce qui est nettement supérieur aux morts liés aux guerres. C'est un véritable enjeu de survie à long terme pour les natifs qui en prennent conscience par des actes de franche hostilités vis à vis des nouveaux colons.

    On se rend compte également de l'opposition qu'il y a entre le Prince Knut qui continue de faire des ravages en massacrant sa propre population ce qui est malheureusement encore courant de nos jours si on pense au boucher de Damas ayant trouvé refuge chez le boucher de Moscou. L'un a gazé sa population et l'autre envoie de jeunes militaires à la mort certaine. Thorfinn, lui, il prend le contre-pied pour sauver la moindre vie.

    Ce qui est intéressant, c'est quand Thorfinn indique qu'il ne faut pas accepter l'existence d'une violence juste. En effet, il n'y a rien de juste dans un choix opéré souvent par désespoir ou même pour éviter une guerre. Il va d'ailleurs prendre une décision qui risque de changer totalement la donne par rapport à son périple dans le Vinland. Je n'en dirai pas plus mais on est assez surpris de cette tournure qui le rend à mes yeux admirable. Et dire que dans les premiers tomes, il était l'incarnation de la violence.

    Tout ceci me fait dire qu'il y a des gens biens qui peuvent basculer dans le mal et des mauvaises personnes qui peuvent évoluer vers le bien tout au cours d'une vie. C'est en tous les cas ce que m'inspire cette série qui frôle décidément une certaine perfection en matière de manga.

    Erik67 Le 11/12/2024 à 07:27:03

    Nous avons là un bon one-shot signé par l'un de mes auteurs préférés à savoir Christophe Bec même si j'ai pu lui reprocher des séries commerciales trop longues. C'est à la fois un univers apocalyptique sombre et désolant mais totalement fascinant et presque lyrique.

    On observera une mise en page sur un format plus grand que d'habitude ce qui contribue à mettre en valeur de très beaux dessins. C'est soigné et précis dans les détails notamment pour les décors assez grandioses qu'on pourra parfois admirer sur de grandes quadruples pages comme une fresque gigantesque. Le plaisir pour les yeux n'en sera que décuplé. On relèvera que c'est la première fois depuis au moins 8 ans que l'auteur se remet au dessin après l'avoir abandonné au profit du scénario dans la plupart de ses séries antérieures.

    Visiblement, l'auteur a travaillé 5 ans sur cet ouvrage alors qu'il a plutôt l'habitude de travailler à la va-vite dans des commandes expédiées. Oui, c'est assez ambitieux quant à l'assemblage qui crée quelque chose d'assez unique. La qualité s'en ressent incontestablement.

    Le bémol proviendra sans doute du récit où l'on ne suit pas forcément un personnage particulier ou une intrigue. C'est assez déroutant mais on se laisse tout de même embarqué par ce voyage dans ce monde étrange qui se termine de la façon la plus désolante possible comme si l'auteur avait perdu foi en l'humanité et en sa capacité de rebondissement.

    Erik67 Le 10/12/2024 à 07:23:02

    Voici une BD documentaire écrit par deux sociologues dont le sujet sont les inégalités dans la famille. On se rend compte que l'écart qui se creusent entre les riches et les pauvres cachent bien d'autres réalités comme l'accroissement du patrimoine entre les hommes et les femmes.

    C'est assez effarant de découvrir ça. Cependant, ce qui compte, c'est la démonstration argumentée par les deux auteurs qui comptent pour bien comprendre ce phénomène cachée. Bref, on ne s'en rend pas vraiment compte. Il faut creuser pour le découvrir.

    Je retiens que les héritages favorisent surtout les hommes dans la famille. Ces derniers reprennent souvent exploitation familiale en laissant quelques miettes aux sœurs. Le pire, c'est que j'ai pu le constater à travers l'exemple de la succession chez ma propre épouse qui a été complètement lésée. Cependant les femmes acceptent cela par souci d'apaisement familial et c'est exactement ce qui s'est passé. La paix dans les familles se réalise souvent aux dépens des femmes !

    Ces cas qui semblent isolée rapporté à tout un pays, on découvre une tendance qui ne leur ai actuellement pas du tout favorable. L'écart entre ce que détiennent hommes et femmes a presque doublé durant les 20 dernières années ! Pourtant, les femmes gagnent actuellement de l'argent en travaillant presque toutes. Bref, c'est ce qui se joue dans la famille qui fait la différence.

    On se rendra compte également que les notaires font tout ce qu'il faut pour préserver le patriarcat à travers le maintien du statut social d'une famille possédant un commerce ou une exploitation agricole. C'est le patrimoine professionnel qui est au cœur de cet enjeu.

    Que dire également de ces avocats qui vont aller mieux défendre ceux qui ont de l'argent ? Les conseils avisés sont moins présents pour les femmes qui prennent des avocats par l'aide juridictionnelle. C'est quand même une justice aux rabais !

    Par ailleurs, le phénomène de l'individualisation des patrimoines au travers le statut matrimonial n'a pas favorisé la mixité sociale entre homme et femme. Dans les familles riches, on se marrie sous le régime de la séparation de biens dans la plupart des cas.

    Erik67 Le 09/12/2024 à 07:29:35

    J'avais lu une biographie de Georges Simenon (« le roman d'une vie ») qui ne m'avait pas du tout convaincu. Cela ne veut pas dire que je dois tirer un trait sur toutes les BD qui sont adaptés de son œuvre romanesque d'autant qu'il est l'un des auteurs les plus importants du genre polar en France avec la création du Commissaire Maigret.

    En l’occurrence, il s'agit d'une adaptation d'un roman qualifié « dur » à savoir plutôt difficile à écrire pour lui car hors de sa série habituelle des « Maigret » comptant 75 livres et 28 nouvelles.

    Les auteurs qui reprennent l'une de ses premières nouvelles sont connus à savoir Jean-Luc Fromental et Bernard Yslaire. Visiblement, je suis le premier à aviser cette BD pourtant sortie en début d'année. Bref, cela ne semble pas vraiment attirer les foules.

    Le graphisme me plaît bien car il retranscrit assez bien les émotions des différents personnages. Par ailleurs, la légère colorisation grisâtre rend la lecture assez agréable en introduisant de la douceur malgré la noirceur du sujet. La fluidité du trait sera de mise.

    Sur le fond, on va suivre un très mauvais garçon, fils d'une tenancière d'une maison close, pendant l'Occupation nazie. Il va tuer, voler et faire violer sa petite amie. Oui, comme dit, c'est vraiment un sale gosse. Mais bon, on va le suivre dans une sorte de descente aux enfers qui le conduira vers un destin tragique car les occupants ne faisaient pas de quartier vis à vis de certaines dérives et transgressions.

    Pour une fois, j'ai aimé grâce à une adaptation qui est tout à fait crédible et qui nous fait entrer dans le récit de manière assez psychologique sur la nature humaine. On ne peut éprouver de la sympathie pour cet anti-héros mais son sort va quand même nous marquer.

    Les auteurs ont réussi à nous démontrer une certaine ambiguïté propre au genre humain. Oui, on pourra trouver la fin assez touchante malgré tout grâce à la rédemption qui demeure possible.

    Au final, c'est un pari réussi pour le duo d'auteurs qui reprend ce classique de Simenon.

    Erik67 Le 08/12/2024 à 08:35:54

    Ma première question a été de savoir ce qu'est véritablement un Gaijin. Pour les japonais, cela signifie un étranger. Il va y avoir une véritable fascination de la part d'une jeune étudiante japonaise ayant succombé aux charme d'un français assez arrogeant après une nuit torride.

    Nous sommes dans un récit torride qui explore la facette d'une sexualité basée sur l'exotisme de ce qui ne nous ressemble pas. Bref, un peu tout le contraire d'un raciste. Le thème abordé est assez intéressant pour comprendre ce phénomène qui sévit au pays du soleil levant.

    En effet, le cadre est celui du Japon qui est bercée par des traditions et sa discipline mais également par une volonté de modernisme. On peut alors très vite osciller vers la fantaisie et la transgression pour se libérer du carcan de la société traditionaliste japonaise.

    Le dessin est en accord parfait avec le scénario, j’aime cet encrage assez particulier qui fait ressortir les couleurs apportant également au graphisme relief et contraste. Les corps sont magnifiques esthétiquement parlant. C'est tout à fait le genre de graphisme que j'aime bien. Rien à redire !

    Oui, c'est assez hard par moment mais c'est le sujet qui veut ça. Pour autant, il y a une véritable réflexion assez intéressante sur ce parcours initiatique de vivre de nouvelles expériences sexuelles. On va ressentir une certaine dimension sociale. Mais plus encore, c'est le scénario qui est assez prenant avec cette aventure qui sombre dans le fantasme.

    Il est dommage que le français soit si imbu de sa personne pour ne penser qu'à l'acte au lieu de tomber amoureux de cette japonaise qui fait dans la candeur. Cela va virer un peu sur le côté « 50 nuances de Grey » mais sans l'amour.

    Il est en effet question de contrôle et de pouvoir sur le partenaire dans ces jeux sexuels. La voie qui sera finalement choisie par notre héroïne sera le besoin de liberté.

    Moi, j'aime de temps en temps quand un récit est adulte et mâture. Oui, on peut parfois lire autre chose que des BD grand public ou familial. On va dire que c'est une BD érotique d'un genre assez particulier mais assez original pour séduire. Bref, une expérience qu'on n'est pas prêt d'oublier !

    Erik67 Le 07/12/2024 à 07:26:21

    On va faire la connaissance d'un très charmant personnage qu'on aimerait bien avoir autour d'un délicieux dîner de famille à Noël. Non, je plaisante ! Il s'agit d'une des pires ordures qui fut l'ami du tyran Vladimir Poutine avant que celui-ci ne l'envoie au 7ème ciel. Dans cet empire mafieux, personne ne s'en sort vraiment indemne.

    Il est intéressant de suivre le parcours de ce mercenaire qui dirigea la plus grande milice privée au monde pour la mettre au service du mal absolu entre pillages divers et meurtres de sang-froid notamment de journalistes trop curieux. Son terrain de prédilection : l'Afrique avant d'exercer ses talents en Ukraine avec l'échec qu'on lui connaît.

    Evgueni Prigogine était un ancien restaurateur de Saint-Pétersbourg, la ville qui a propulsé Vladimir Poutine au pouvoir. D'ancien repris de justice pour des activités illégales de proxénétisme, il est devenu l'un des conseillers les plus influents de ce tsar des temps modernes avant de se griller totalement. Le pouvoir lui a donné des ailes mais on peut également s'y brûler.

    J'ai bien aimé le fait que les auteurs dans la préface dédient cette BD aux nombreuses victimes de ce sinistre personnage tout en précisant que cet ouvrage servira à contribuer à rétablir les vérités que certains ont tenté de cacher.

    La première scène sur ce qui se passe dans le Donbass ne laisse aucun doute sur les exactions commises par ceux qui croient sincèrement combattre des nazis. On a du mal à s'en rendre compte en Occident mais c'est vraiment terrible ce que cette population subit chaque jour qui passe.

    En Afrique, ils ont réussi à détrôner la présence militaire française à force de lobbies auprès des dirigeants corrompus qui voulaient manger à tous les râteliers. Il est dommage d'avoir perdu tant de jeunes soldats français pour se battre contre leurs ennemis et avoir en retour une telle reconnaissance de colonisateurs. C'est forcément très injuste.

    Bref, la propagande de Wagner fonctionne à merveille au point d'ailleurs d'avoir fait basculer l'élection présidentielle américaine de 2016 en faveur de Donald Trump. Oui, beaucoup de choses dans le monde actuellement sont liés à ce groupe de mercenaires influents.

    Comme ils le disent eux-mêmes, ils combattent des méchants pour aider d'autres méchants. Ils ont aidé par exemple le régime syrien de Bachar El-Assad totalement corrompu qui est pourtant haï par son propre peuple notamment à cause de l'utilisation d'armes chimiques sur des populations civiles.

    On relèvera au passage qu'ils ont fait la main basse sur des exploitations notamment minières (or et diamant) en Afrique car ils se servent évidemment dans les richesses qu'offrent ce continent. Il y a tout un volet économique afin de financer leurs activités tentaculaires à travers le monde. Ils sont se sont d'ailleurs diversifiés dans l'agroalimentaire (café, sucre, cacao...).

    On repassera également sur l'épisode en avril 2022 de ce charnier épouvantable au Mali dont ils sont totalement responsables mais où ils ont accusé la France dans une campagne de désinformation totalement odieuse via les réseaux sociaux. La décrédibilisation a tout de même assez bien fonctionné malgré le démenti de l'armée française en concertation avec l’Élysée.

    D'après ce que je comprends, ce n'est pas parce que leur chef historique est mort que cette organisation va disparaître bien au contraire. En effet, malgré sa rébellion ratée, le groupe Wagner est toujours présent en Ukraine, en Biélorussie et en Afrique. Il a été intégré à l’armée régulière russe et doit répondre aux ordres d’Andreï Trochev, qui a été directement nommé par Vladimir Poutine. Wagner renaît de ses cendres...

    Bref, c'est une lecture assez instructive pour bien comprendre ce dont il s'agit et qui constitue une réelle menace pour le monde occidental. Cette BD n'a pas rencontré le succès qu'elle méritait sans doute. Par mon humble avis en ma qualité de serviteur, j'aimerais contribuer à la faire connaître. Evidemment, il faudra bien s'accrocher car le sujet n'est pas facile tant les crimes commis sont atroces.

    Erik67 Le 06/12/2024 à 07:36:39
    Killing Stalking - Saison 2 - Tome 3 - Tome 3

    Voici la suite d'un de mes mangas préférés du moment dont j'ai décidé de poursuivre l'aventure bien que scabreuse. On s'était arrêté sur le meurtre de la file du PDG d'une grande entreprise pharmaceutique. Or, notre frêle stalker soupçonne son ravisseur d'être le meurtrier. Cependant, il est si faible et torturé dans son état qu'il est incapable de se sauver même quand on lui en offre une occasion en or. On a vraiment de la peine pour lui.

    Ce tome sera véritablement celui de l'action où le jeune policier démis de ses fonctions poursuit toujours l'enquête dans le but de capturer notre dangereux psychopathe. Or, ce dernier ne se laissera pas faire et il possède plus d'un tour dans son sac pour se sortir des situations les plus désespérées.

    Il y a tout un passage graphique sur des pages noires qui semblent sortir d'un cauchemar éveillé et qui sont tout simplement glaçantes. La mise en page est réalisée avec une telle virtuosité qu'elle confère beaucoup de puissance surtout avec ce jeu de couleur qui passe de la lumière à l'ombre. J'ai rarement vu cela dans un manga.

    Ce manhwa fait l'objet d'une impression de papier glacé de très bonne qualité ce qui rend la lecture assez agréable.

    Pour le reste, ce récit est assez addictif pour continuer à vouloir le suivre jusqu'au bout. Oui, on peut dire que la tension est presque à son comble.

    Erik67 Le 05/12/2024 à 07:10:22

    Quand la nuit tombe, il peut se passer des choses assez malheureuses pouvant changer des existences. On va faire connaissance de deux victimes collatérales d'un acte particulièrement odieux à savoir une véritable agression sexuelle.

    Le sujet est très grave mais le traitement profondément humain a permis de nous montrer un chemin un peu différent. La mangaka Rie Aruga sait manifestement y faire. J'ai bien aimé ce traitement assez réaliste même si la romance commence à prendre une place importante mais c'est quand même sur un mode « son père a violé ma mère ! » même si « entre nous, rien ne change ». Oui, c'est sans compter sur les influences extérieures plutôt néfastes entre les indiscrétions et les jugements de valeurs !

    L'originalité provient du fait de l'exploitation des deux points de vue de l'agression dans les proches de la victime mais également de l'agresseur. Le statut des proches de criminel est également quelque chose de difficile à vivre même si on a tendance généralement à se focaliser sur la pauvre victime qui vivent aussi dans une culpabilité non justifiée et qui ne supportent plus généralement le contact humain.

    Bref, d'autres personnes tout aussi respectables vont également souffrir de cette situation. La honte mais également les rumeurs ainsi que le traumatisme seront autant d'épreuves à traverser.

    A noter qu'il s'agit d'un one-shot sur moins de 200 pages qui sera traité pourtant sur deux époques différentes de la vie de nos protagonistes. C'est presque un exploit d'avoir pu être aussi concis sans s'étaler sur une série entière.

    Sur le fond, je suis d’accord sur le fait que le crime d'une personne ne devrait pas peser sur ses enfants. Oui, pour prendre un exemple récent assez parlant, le crime odieux et sans commune mesure d'Oussama Ben Laden ne devrait pas peser sur son fils à savoir Omar Ben Laden que la France a chaleureusement accueilli sur son territoire en Normandie où il a vécu paisiblement en exposant ses peintures et qui est prié de la quitter sur ordre de notre nouveau Ministre de l'intérieur Bruno Retailleau pour apologie du terrorisme. La seule différence est que ce fils n'a pas vraiment condamné l'acte de son père mais lui la rendu hommage dans un vibrant message diffusé sur les réseaux sociaux. Après, c'est vrai que c'est une question d'interprétation et d'utilisation à des fins politiques.

    Au final, un manga qui nous fera remuer dans nos sentiments tant le sujet est difficile. Mais bon, on n'avait jamais osé une romance entre la fille de l'agresseur et le fils de la victime. Du coup, cela hâtive notre curiosité sans doute malsaine !

    Erik67 Le 04/12/2024 à 07:09:22
    Le poinçonneur - Tome 2 - Tome 2

    Le poinçonneur des lilas est de retour mais c'est pour mieux vous massacrer. En effet, il ne se contente pas de poinçonner des billets de train mais surtout votre corps. Il est muni d’ailleurs d'une grande paire de ciseau qui provoque l'effroi sur chaque victime. Il erre toujours dans les wagons à la recherche de nouvelles proies. Comme dit, le train de l'horreur roule toujours et ne s'arrêtera qu'à votre mort c’est-à-dire au terminus !

    Fort heureusement, nos deux héros mènent l'enquête et le pourchasse afin de l'arrêter tout seul sans l'aide des adultes comme d'habitude dans ce type de mangas. Par ailleurs, une petite fille assez charmante va faire son apparition dans ce tome afin d'y jouer un rôle assez central pour prêter main-forte à nos lycéens. On a tous besoin d'une petite sorcière exorciste de temps en temps !

    Visiblement, la bataille se joue également via les réseaux sociaux afin de faire accepter les faits au-delà d'une simple légende urbaine. Bref, rien ne sera véritablement facile. On s'apercevra également que cette espèce de démon contrôleur de ticket peut être capable de quitter le milieu ferroviaire pour s'insinuer chez vous ce qui devient alors assez préoccupant !

    J'aime bien ce manga horrifique dans un genre slasher qui ne se prend pas la tête. Bon, on peut juste la perdre au sens physique du terme...

    Erik67 Le 03/12/2024 à 07:26:58
    Le poinçonneur - Tome 1 - Tome 1

    Serge Gainsbourg chantait jadis le poinçonneur des lilas. Sauf que ce poinçonneur-là n'est pas très sympathique car il ne poinçonne pas que les tickets de gare ou de métros... Il suffit juste d'observer son portrait sur ce premier tome de ce manga pour provoquer l'effroi le plus absolu. Je crois que je me mettrai à fuir au lieu de lui présenter mon titre de transport.

    Si j'avais un conseil à donner, c'est en effet de courir à perdre haleine car ce poinçonneur vous découpe en morceau dès qu'il vous aperçoit sur le quai d'une gare. La SNCF n'est vraiment plus ce qu'elle était !

    La compagnie de transport rappelle pourtant dans la première scène digne d'un film d'horreur qu'il faut respecter la tranquillité des autres voyageurs tout en poinçonnant vos yeux comme si de rien n'était. Evidemment, elle nous remercie d'avoir utilisé leurs services sur leurs lignes. Inutile de vous indiquer que certaines personnes assez sensibles ne prendront plus jamais le métro de leur vie en lisant ce manga.

    Tsukiko et son petit ami sont les nouvelles victimes de cette créature immonde sorti tout droit des enfers même avec ceux qui ont leur billet en bonne et due forme. Je comprendrais encore pour les fraudeurs mais là, non !

    Sur le scénario, il est dommage que cela soit si long passé une scène d'introduction plutôt réussie. Il est vrai qu'on a du mal à y croire car la police et le monde des adultes semblent totalement absents de ce récit qui va concerner encore une fois le microcosme des lycéens.

    Cependant, une fois qu'on accepte certaines incohérences, il faut dire que le climat tendu de cette terreur opère toute son emprise. Le mangaka réussit quand même dans ce registre. Cela rappelle un peu les mangas du maître Junji Ito quand l'angoisse nous joue des tours pouvant nous entraîner dans la folie...

    A noter qu'il s'agit d'une histoire en trois volumes ce qui est rassurant dans le fait que cela ne va pas s'éterniser sur une série en 40 titres. A petites doses, ça passe ! Alors, plongez-vous dans ce manga horrifique pour les amoureux des contrôleurs de train : on les aime vraiment ! Euh, peut-être pas tous...

    Erik67 Le 02/12/2024 à 07:18:43
    Manchuria Opium Squad - Tome 1 - Tome 1

    Le Japon a envahi la Mandchourie dans les années 30 pour y former un gouvernement fantôme confié au dernier empereur de Chine qui a été déchue. La Mandchourie ne sera libérée qu'en août 1945 à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

    Nous suivons le jeune Isamu Higata qui a perdu l'usage de son œil droit en terrain ennemi. Il se reconvertit en agriculteur pour exploiter un champ de pavot ce qui rapporte un pognon de dingue. Il est animé par le fait de vouloir sauver sa pauvre mère malade. Oui, la fabrication d’opium peut se justifier pour de louables raisons. Cependant, ce n'est pas un commerce comme un autre même s'il permet de gagner beaucoup d'argent.

    Il est également assez incroyable que le parfum enivrant et doux de fleur de pavot à opium puisse ronger les corps en rendant véritablement accros les gens à cette drogue qui les détruit petit à petit. Ce sont bien là les fleurs du mal.

    Visiblement, nous apprenons que les armées japonaises du Guandong n'ont pas envahi la Mandchourie pour rien mais bien pour faire prospérer le commerce de l’opium à leur profit. C'est un moyen comme un autre de construire toutes les logistiques de l'armée : routes, aérodromes, bases militaires.

    Je suis également assez marqué par la cruauté de l'armée japonaise qui n'hésite pas à employer la torture ainsi que des méthodes pour le moins très violentes même à l'égard de ses propres soldats dans une discipline d'enfer.

    Une jeune femme va s'allier avec notre jeune héros qui devient un peu chimiste malgré lui. Elle a l'ambition démesurée de contrôler le commerce de l’opium pour finalement contrôler ce nouvel état qu'est le Mandchoukouo. Visiblement, les troubles font que c'est un état fantôme à la merci de tous.

    Le gros bémol de ce manga est une approche assez manichéenne qui ne rend pas vraiment le récit très crédible. Le larmoyant et la surenchère de violence ne font pas bon ménage.

    Certes, cependant malgré ce manque de finesse, le sujet est quand même assez bien exploité pour retenir notre attention d'autant que la partie graphique avec son trait réaliste peut convaincre le lecteur. Il faudra aller au-delà du grossier et de la crudité choquante...

    Au final, un titre assez intéressant pour découvrir un pan de l'histoire de cette région étroitement liée à cette drogue qui fait tant de mal au monde entier.

    Erik67 Le 01/12/2024 à 08:35:36

    C'est vrai qu'on vit une époque où il faut accepter qu'il n'y a pas que les hommes et les femmes mais également un troisième sexe. Le Groupe « Indochine » le chantait déjà dans les années 80 dans son célèbre tube.

    Cette BD va surfer sur cette vague que n'admettrait aucunement un trumpiste macho ou bien l'auteure d'Harry Potter. Bref, bienvenue dans la transition de genre car cela pourrait peut-être vous tenter également.

    Bon en tous les cas, moi je recherche de l'information sur le sujet afin de pouvoir mieux l'appréhender si je rencontrais un jour dans le futur ces fameuses troisièmes personnes. Je me rends compte que le changement de sexe n'est pas du tout évident chez un individu et que cela doit souvent s'accompagner d'une bonne thérapie.

    On va avoir droit au témoignage de l'auteur Emma Grove dont c'est le tout premier roman graphique sur plus de 900 pages ! On peut dire que c'est une réussite du genre pour un premier coup. Oui, c'est un témoignage non seulement intéressant mais parfois bouleversant sur ces problèmes de trouble de l'identité. On est assez loin des stéréotypes du genre et c'est tant mieux !

    Certes, il s'agit de conserver un regard plutôt bienveillant ce qui ne sera pas facile pour tous car certains peuvent être non seulement décontenancés mais également exaspérés. Les séances chez le psy vont se succédées tout au long de cette œuvre et on peut franchement en ressortir assez rincés ce qui a été clairement mon cas. Par ailleurs, pour ne rien arranger, certains dialogues vont virer un peu à l'absurde....

    J'avoue que cette lecture m'a donné un autre regard un peu plus compréhensif. Il s'agit en effet de bien comprendre la souffrance des personnes qui se cherchent une identité en allant au bout d'une démarche de transfigurer le genre. On est parfois un peu homme, un peu femme ; bref on est des humains avant tout et chacun avec ses spécificités. La tolérance vis à vis des autres devrait toujours prévaloir dans nos sociétés évoluées.

    On notera un dessin assez épuré et de toutes petites cases qui s’enchaînent quand même assez rapidement pour suivre les dialogues. Mais bon, il y avait un côté répétitif qui ne m'a pas trop séduit, je dois bien l'avouer.

    Certes, Emma Grove va aller dans le détail mais force est de reconnaître une certaine maîtrise sur un sujet plutôt grave et bouleversant. A vous de découvrir ce cheminement si vous en avez réellement le courage !

    Erik67 Le 30/11/2024 à 09:18:17

    Les orphelins peuvent également réussir dans la vie même durant l'époque du roi Soleil Louis XIV. Il suffit de faire de bonnes rencontres au bon moment. Cela tombe bien car Gabriel va rencontrer Molière qui lui offrira la possibilité de jouer dans l'une de ses pièces devant le roi. C'est une occasion unique de performer.

    Il faut dire que la BD est tirée d'un roman de Jean-Côme Noguès et malheureusement, comme dans la plupart des cas, cela se mélange avec la fiche de la BD qui devrait être distinct entre l’œuvre de littérature et le roman graphique.

    En effet, la couverture n'est pas la même. Celle de la BD possède un titre avec une parure dorée du plus bel effet.

    Le dessin m'a semblé tout à fait magnifiques de beauté et de précision sans tomber dans le caractère trop enfantin.

    Il est dommage que la fin soit aussi expéditive car c'était assez intéressant de nous présenter cette petite tranche de vie et d'expérience au milieu d'un événement marquant la vie du roi Louis XIV qui a été fort jaloux de son surintendant des finances au point de déclencher une arrestation et de lui piquer sa fortune pour construire son futur palais de Versailles. C'est pratique quand on est roi et qu'on dispose de tous les pouvoirs absolus.

    La moralité est qu'il ne faut point étaler sa richesse car cela crée des envieux et des jaloux qui peuvent vous atteindre de manière assez sournoise.

    J'ai bien aimé également le personnage de Molière qui est mis un peu en retrait bien qu'il soit indispensable à ce récit. On fera également connaissance de sa compagne mais qui sera la méchante de cette BD.

    A découvrir car cela se lit assez agréablement et cela nous apprend bien des choses sur l'univers de Louis XIV et son goût pour les représentations théâtrales à l'image de son destin hors du commun.

    Erik67 Le 29/11/2024 à 07:06:23

    C'est une bonne BD pour appréhender sereinement son accouchement. Du coup, on se dit que c'est pour un public particulièrement ciblé qui attendent l'heureux événement. Certes, cependant, les autres lecteurs peuvent également y trouver leur compte ne serait-ce que dans les souvenirs passés.

    Je trouve que c'est plutôt une bonne idée de confier la narration au futur père de l'enfant à naître. Certes, on verra que cela ne sera pas sans difficultés mais tout se passera finalement bien. On dira qu'il y a plus de peur que de mal car ce récit aura tendance à dramatiser.

    Par ailleurs, il y a certaines situations qui m'ont paru assez cocasses comme le fait d'insister pour avoir un matelas de qualité afin de pouvoir dormir auprès de sa compagne pendant le moment précédant la naissance où les contractions commencent. Beaucoup de gens oublient que l'hôpital n'est pas un hôtel particulier. Les conditions pour le personnel soignant sont déjà assez difficiles comme ça pour les embêter avec ce genre de considérations.

    Là, on a l'impression d'être au milieu d'un couple assez nombriliste dont l'auteur qui regrette les conditions beaucoup plus favorables dans un pays comme la Suisse. Oui, ce n'est sans doute pas pour tien que le pays helvétique connaît un succès fulgurant concernant la circulation des capitaux.

    Un autre passage assez choquant a été le fait que ce couple refuse de prendre des antibiotiques au mépris des recommandations émises par le personnel soignant et s'offusque de devoir signer des décharges. En tant que juriste de profession, je peux affirmer non sans mal que ceux seront les premiers à porter plainte contre l'hôpital si cela devait mal se passer. Les gens sont devenus assez procéduriers et n'acceptent pas la moindre défaillance qui sont pourtant les aléas de la vie.

    Que dire également du fameux projet de naissance qui relève qu'ils veulent être tranquille et ne pas être dérangés sauf quand il s'agit de leur ramener le repas ? J'ai été choqué qu'un soignant se faite remettre en place car il comptait tout simplement rentrer dans la chambre pour voir si tout allait bien pour la maman en plein travail. Il ne faut pas s'étonner que c'est assez mal perçus...

    Oui, je me dis que les choses ont bien changé depuis la naissance de mes deux enfants il y a plus d'une vingtaine d'années ? C'était assez intéressant de lire cette BD pour le constater. Après, il ne faudra pas s'étonner que la société va si mal.

    Je suis non seulement choqué mais outré par une telle attitude même si je sais que les médecins ne sont pas exempts de tout défauts non plus. Aujourd'hui, le consentement est indispensable à chacune des étapes sinon c'est considéré comme un viol. Nous parlons pourtant de petits actes de la vie courante.

    J'arrête là mes jugements personnels de valeurs mais c'est important que je dise ce que je ressens après une telle lecture en vidant mon sac. Je serai néanmoins très indulgent au niveau de ma notation car ce fut un témoignage quand même très intéressant même si je ne partage pas la manière d'être de ce couple. J'ai l'impression qu'on vivait les choses plus simplement auparavant sans en faire une montagne.

    Graphiquement, on aura droit à un dessin plutôt assez lumineux avec des teintes chaudes. Les cases sont parfaitement lisibles. C'est assez agréable à suivre et à lire.

    Au final, nous avons là une BD très adorable et complète pour comprendre le processus de l'accouchement entre les doutes mais également et surtout la joie et le bonheur.


    P.-S.: Dédicace de ce billet au petit Mathéo qui vient de naître cette nui et qui fait de moi un très heureux jeune grand-père. Toutes les naissances sont toujours un très heureux évènnement dans la vie des gens.

    Erik67 Le 28/11/2024 à 07:46:35

    Voici un récit sur le monde mythologie par rapport à la fameuse boîte de Pandore. Il s'agit d'une nouvelle interprétation un peu plus moderne et non dénuée d'humour.

    Pour rappel, la curiosité de Pandore l'a amenée à ouvrir un récipient laissé à la garde de son mari, libérant ainsi des malédictions physiques et émotionnelles sur l'humanité. Bref, il y a des boites qu'il vaut mieux ne jamais ouvrir. Oui on dit que la curiosité est un vilain défaut.

    Dans cette version, elle n'a jamais ouvert le vase. Elle s'est contentée de le transmettre à ses successeurs en fondant un culte. C'est Clori, une des héritières de Pandore, qui ouvre le vase interdit et qui devra réparer en quelque sorte sa faute.

    On peut être assez surpris par la colorisation assez flashy de ce récit mais cela donne incontestablement du pep et du dynamisme à l'ensemble. Cependant, je ne suis guère fan de ce graphisme anguleux.

    Les dialogues sont vifs et cinglants ce qui est censé donne également du plaisir à la lecture. Bref, tout concourt à une modernisation de ce mythe ancestral avec un ton fun et décalé.

    Bref, on aurait pu dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Or, je dois bien avouer que cela n'a pas été le cas. La touche de modernité aurait dû me séduire, mais non. Alors que s'est-il passé ?

    Tout simplement, les auteurs ont poussé le déjanté assez loin en ne faisant pas dans la demi-mesure. Or, le burlesque n'a jamais été trop ma tasse de thé. Ce côté foutraque ne m'a guère enthousiasmé. Bref, je n'y ai pas du tout trouvé mon compte.

    Au final, je me suis ennuyé ferme ce qui ne sera peut-être pas votre cas si vous aimé le côté anticonformiste et hilarant du mythe de Pandore.

    Erik67 Le 27/11/2024 à 07:22:54

    La série mère a eu un incontestable succès pour nous raconter les intrigues et empoisonnement au sein d'un palais impérial en suivant Mao, jeune fille de 17 ans formée au métier d'apothicaire. Il s'agissait pour elle de survivre à cette prison dorée qui peut se révéler assez dangereuse.

    Nous avons une nouvelle proposition sans doute plus adulte et plus mature par rapport au récit des carnets de l'apothicaire. On pourrait croire à tort qu'il s'agit d'une série dérivée mais non. On va retrouver avec plaisir notre jeune herboriste qui a été enlevé de son milieu pour se retrouver dans une guerre des concubines à la cour impériale au milieu d'un harem.

    Cette immersion dans l'arrière-boutique d'un palais impérial japonais s'est révélé pleine de surprise. J'avais toutefois dénoncé une certaine lenteur dans la mise en place d’intrigue dans la première série mais il fallait laisser sans doute les choses infusées. J'ai préféré nettement le dynamisme de cette version qui va droit au but et sans doute peut-être avec trop d'empressement.

    On pourra observer une certaine élégance du trait graphique notamment dans les costumes des personnages évoluant dans ce milieu feutré. C'est moins expressif que la première version et donc plus équilibré.

    Encore une fois, j'ai préféré ce récit de Minoji Kurata qui possède son caractère propre et original.

    Erik67 Le 26/11/2024 à 07:35:25
    Les vents ovales - Tome 1 - Yveline

    Nous avons un récit sur la thématique de l'amitié mais également de la liberté et de l'espoir. Il est vrai que c'est une assez belle description de valeurs de solidarité propre à une époque révolue. C'est ce qu'on appellerait une fresque humaine.

    Certains lecteurs pourront ressentir toutes les émotions qui en découlent avec le vent chaud de l'été du Sud-Ouest au bord de la Garonne. Cela fleure bon la ruralité des années 60. On côtoie des gens tout à fait ordinaires ce qui donne de la force à ce récit emprunt par une certaine authenticité qui fait parfois du bien etc...

    Oui, j'aurais eu envie de vous dire que j'ai bien aimé cette BD qui rappelle la démarche déjà initié par l'auteur Jean-Louis Trip sur une série comme « Magasin Général » où il s'agit de décrire le quotidien des gens ordinaires. Oui mais non !

    Je sais que cette série va plaire incontestablement auprès de beaucoup de monde car elle recèle de toutes les qualités requises. Simplement, je n'y ai pas trouvé mon compte pour des raisons qui tiennent au fait que j'ai sans doute besoin d'un autre type de BD d'ambiance et m'assurant un peu de divertissement.

    A vrai dire, je me suis littéralement ennuyé lors de cette lecture et ce n'est jamais bon signe. Cela manque de relief pour moi même si on rappelle artificiellement le contexte d'une époque donnée sur l'histoire mondiale. J'ai vraiment eu du mal finir cette lecture, c'est dire !

    Quoiqu'il en soit, ce n'est pas pour ça que je vous déconseillerai cette lecture bien au contraire ! Vous pouvez aisément y trouver votre bonheur.

    Erik67 Le 25/11/2024 à 07:09:05
    Boy's Abyss - Tome 1 - Tome 1

    Le cadre de ce manga semble être celui d'une ville où il ne se passe jamais rien et où les gens semblent s'ennuyer dans leur triste quotidien. Le vide d'une existence qu'il convient de combler. Mais comment ?

    Il suffit de faire une rencontre et c'est encore mieux quand c'est avec son idole. On pourrait alors se dire que cela va décoller vers le bonheur mais cela ne se passera pas vraiment ainsi. On sombre plutôt dans la désespérance ce qui accentue le fait que c'est une lecture assez morbide. Oui, c'est une relation pour le moins étrange et qui peut se révéler assez toxique pour notre héroïne.

    Le thème ressemble au harcèlement moral surtout dans un huis clos assez étouffant avec la pression que peut exercer les autres. J'ai bien aimé ce début de romance un peu spéciale même si on a l'impression que le pauvre garçon semble être baladé par une jeune fille pas très nette. Comme l'indique le titre, elle va précipiter le boy dans les abîmes.

    Un manga sur la désespérance d'une certaine jeunesse dans les campagnes où l'avenir semble assez limité en terme d'opportunité professionnelle.

    Erik67 Le 24/11/2024 à 08:56:16
    La quête de l'oiseau du temps - Tome 12 - L’Omégon

    Ce tome à savoir l'Omégon était plutôt assez attendu car il constitue la conclusion de la plus grande saga d'héroic fantasy de la bande dessinée franco-belge commencée en 1983. C'est dire !

    Bon, il faut que je vous dise que ce n'est pas l’œuvre que je préfère le plus dans ce genre de la fantasy mais il constitue pour beaucoup de bdphiles la référence absolue donc on ne discute pas.

    Je trouve que c'est même un excellent tome de conclusion et qui fait directement le lien avec le début de la saga originelle composée de 4 tomes. Il est vrai que j'ai plutôt préféré ce second cycle de 8 tomes qui m'a paru beaucoup plus moderne dans l'approche. Le ton a d'ailleurs prit un aspect beaucoup plus grave et bien plus complexe à mesure que la quête a avancé.

    On arrive à sympathiser avec les 5 principaux personnages qui constitue cette petite troupe qui doit terminer une mission pour le bien de cet univers menacé par une secte religieuse. L'ennemi absolu reste le Dieu Ramor dont les adeptes n'hésitent pas à tuer les non-croyants.

    La conclusion de ce récit réservera d'ailleurs une surprise inattendue pour tout les croyants qui auront la fin qu'ils méritent. En même temps,la problématique est de savoir si on peut faire le tri entre les bons et les mauvais car certains ont basculer de force dans cette religion.

    C'est d'ailleurs ce point qui sera celui de la crispation et d'une fin pas si heureuse que cela. Parfois, le sacrifice semble trop lourd à payer. On souhaite plus de sécurité mais faut-il pour autant exterminer tout un peuple ? Ce sont d'ailleurs des thèmes assez actuels.

    Un dernier mot sur le dessin de Mallié qui a collaboré avec Loisel placé à la direction graphique pour indiquer que c'est dans la bonne continuité. Les décors de cette prairie qui semble s'étaler sur l'infini est tout simplement merveilleux. Une très bonne colorisation achève l'ensemble. Bref, c'est fin et soigné !

    Pour moi, cela fait partie des incontournables que j'ai d'ailleurs acquis le jour de sa sortie afin de compléter la collection commencée il y a fort longtemps. Bref, on éprouve un peu de nostalgie à la fin car le chef d’œuvre est désormais accompli.

    Erik67 Le 23/11/2024 à 08:53:07

    J'ai souvent entendu parler de Truman Capote mais sans savoir qui il était exactement. Voici une biographie qui nous le fait connaître un peu plus dans le détail à travers l'un des épisodes les plus marquants de sa vie.

    Il s'agit en fait d'un écrivain américain qui a eu une grande influence bien qu'il n'est pas été très prolifique. Son unique œuvre qui se vendra à des millions d'exemplaires est « De sang-froid » et cela relate un vrai quadruple meurtre commis au Kansas parmi une famille de fermiers.

    Il va rencontrer à de multiples reprises les deux assassins en prison afin de pouvoir écrire son chef d’œuvre, une sorte de roman de non-fiction comme il le définit. Il va mettre 5 ans pour réaliser ce roman tout en faisant une véritable enquête en interrogeant l'ensemble des témoins. Il s'agissait de cerner au mieux la psychologie des tueurs. C'est ce qui est relaté dans cette BD qui lui est consacré.

    De cette lecture, j'ai retenu un homme assez fantasque qui surfe sur l'apparence pour parvenir à ses fins. Il gagnera par exemple la confiance des deux assassins lors de ses visites afin de pouvoir leur soutirer des informations utiles. A noter que les meurtriers seront exécutés en 1965 pour les crimes commis pendant qu'il organisera un bal mondain pour la sortie de son livre.

    Je sais que ce dandy homosexuel cultivé va se détruire dans toutes ses addictions que sont l'alcool, la drogue et les médicaments et qu'il mourra par overdose alors qu'il avait manifestement tout pour être vraiment heureux. Je ne vais pas le plaindre mais bon, on ne connaît jamais toute la vie d'un individu. En effet, au sommet de sa gloire, il n'écrira plus jamais quelque chose d'aussi intense. Bref, un unique coup de génie basée sur une méthode peu orthodoxe.

    Il est vrai que je n'éprouve aucune fascination particulière pour ce personnage assez étrange et décalé. Néanmoins, je dois reconnaître qu'au fil de la lecture, cela a commencé à me plaire alors que le début était un peu pénible.

    Cette BD aura eu le mérite de me faire découvrir cet écrivain new-yorkais assez particulier. Ce n'est pas une œuvre grand public mais cela me plaît parfois de sortir un peu des sentiers battus.

    Erik67 Le 22/11/2024 à 07:23:18

    L'auteur Frédéric Bihel, dont j'ai apprécié la majorité de ces œuvres, a également cédé à la mode du récit autobiographique réclamées par les maisons d'édition afin d'inonder le marché assez propice en ce moment.

    Nous voilà replonger dans l'enfance de l'auteur en plein milieu des années 70 entre la campagne et la ville. Cela fleure bon la nostalgie avec ses odeurs de crayons dans les classes d'école.

    Au niveau graphique, on aura un dessin entièrement dessiné au crayon comme d'ailleurs l'indique le titre de cette BD pour rester dans l'ambiance. Evidemment, c'est magnifique dans le rendu surtout avec une telle maîtrise dans la précision du trait.

    Il est clair que cette jeunesse évoquée n'a plus rien à voir avec celle de nos jours avec l'immersion du monde informatique dans les foyers. Beaucoup de vieux lecteurs éprouveront une certaine mélancolie face au temps qui ont changé. Comme dit la chanson, c'était mieux avant. Moi, je préfère réserver mon avis.

    Sinon, j'ai bien aimé la dernière partie de ce récit avec la rencontre d'une mystérieuse petite fille dans un grenier pendant l'école buissonnière. La conclusion révélera le fin mot de cette histoire avec beaucoup de talent. Je n'en n'attendais pas moins avec cet auteur de talent.

    Erik67 Le 21/11/2024 à 08:47:38
    Sillage - Tome 24 - Concessions

    La couverture rappelle ces fameux duels au pistolet dans l'Ouest sauvage. Il faut dire que notre héroïne va se retrouver sur l'une de ces planètes qui rappelle incontestablement la ruée vers de nouvelles terres sauvages.

    Il faut dire qu'un des constats de base est de voir que les mondes avancées ont eu un développement similaire au notre dans les étapes. Il y a malheureusement toujours un peuple ou un dictateur qui essayent de voler les terres de son voisin en l'envahissant. Bon, vous savez à qui je pense. Cela renvoie incontestablement à des faits que nous connaissons dans notre monde actuel car il y a comme une résonance.

    Ce tome est toujours aussi divertissant sur la fameuse trame des supra-humains et des métamorphes, ces êtres démoniaques qui donnent beaucoup de fil à retordre au convoi du Sillage. Il y aura quand même à la fin une information assez intéressante qui peut faire basculer l’issue du combat. C'est un peu comme dans les derniers Harry Potter où l'on apprend comment vaincre Voldemort. Il ne reste plus qu'à faire !

    Evidemment, on voudrait bien que cela se termine car on en est au 24ème tome pour ceux qui collectionnent. Cela commence à devenir long et actuellement, ce format n'est plus trop à la mode.

    Le graphisme qui ne n'a jamais déçu depuis le début de la série, est encore une nouvelle fois d'assez bonne facture avec cette ambiance steampunk. La colorisation est toujours réussie car elle s'adapte à chaque monde.

    Sillage reste toutefois ce magnifique space-opéra qui brasse plusieurs thèmes se voulant être le reflet de notre monde actuel et qui permet de dénoncer toutes les dérives liées aux inégalités sociales.

    Erik67 Le 21/11/2024 à 08:21:19

    Les vampires ont été à la mode ces dernières années. Il est sorti énormément de BD sur ce thème pour surfer par exemple sur la vague « Twilight ». Là, on va s'intéresser au roi des vampires à savoir Dracula dont le célèbre château en Roumanie est devenu une attraction touristique.

    Nous avons un nouvel one-shot librement inspiré de l’œuvre de Bram Stoker. On va surtout suivre Dracula à Londres qui va s'intéresser de près à la jeune fiancée de Jonathan Harker en affaire avec lui. Il s'agit pour le Prince de la nuit de satisfaire à ses pulsions pour le moins morbide.

    Le dessin en noir et blanc assez vaporeux épouse merveilleusement bien l'ambiance plutôt sombre de ce récit d'épouvante. C'est assez gothique dans les moindres détails. J'ai bien aimé ce style qui joue très bien sur l'aspect clair-obscur. C'est du bon boulot.

    Par contre, au niveau du scénario, je serai un peu moins prolifique. C'est le combat assez classique entre un être tout puissant et de nombreux ennemis qui veulent en venir à bout. On se rend compte également que les choses ne sont pas aussi claires que cela entre le soi-disant démoniaque Dracula ou le soi-disant gentil Van Helsing sans parler de sa douce Lucy.

    Il y a un côté assez audacieux même si c'est parfois assez confus et tarabiscoté. On pourra lire cette version pour le moins originale.

    Erik67 Le 20/11/2024 à 10:58:49

    On retrouve Zidrou pour ce tome particulier de la collection des Spirou qu'explore un auteur différent à chaque tome. C'est un scénariste accompli qui a réussi à dégager une force énorme lors de la reprise d'un personnage emblématique de la BD franco-belge à savoir Spirou.

    J'ai toujours aimé le dessin de Frank notamment depuis la série Zoo dans la collection Aire Libre. Son graphisme est tendre et va dans la douceur créant ainsi une atmosphère circonstanciée en fonction du récit. C'est un régal à la lecture que ce soit les décors ou la représentation des personnages.

    A noter que ces deux auteurs talentueux se sont retrouvés par la suite pour une nouvelle version du Marsipulami qui a eu un certain succès. Bref, ils sont restés dans le même univers.

    Pour ce qui est de la lumière de Bornéo, le récit se laisse lire agréablement même si certains passages ont semblé un peu inutile et parfois assez mièvre. On a l'impression que Spirou et Fantasio sont assez secondaires dans l'intrigue ce qui peut dérouter un peu le lecteur.

    Il n'en demeure pas moins que les personnages ont été fortement modernisés sans trahir l'âme de la série originelle. Bref, le cahier de charges a été correctement rempli même si on sent bien qu'il y avait un énorme potentiel pour faire encore mieux.

    Erik67 Le 19/11/2024 à 07:58:33

    Voici une BD qui ravira tous les étudiants en droit constitutionnel puisqu'il s'agit de mettre à l'honneur le fameux Conseil Constitutionnel, une sorte d'organe suprême mise en place par le Général de Gaulle afin de garantir le fonctionnement de la Vème République.

    Il s'agissait surtout de limiter le pouvoir du Parlement qui pouvait produire des lois inconstitutionnelles allant à l'encontre de nos libertés fondamentales. La toute-puissance de la loi est remise en cause grâce à une hiérarchie des normes.

    Bref, tout cela m'a rappelé mes cours de droit et je dois dire que c'est plutôt bien expliqué pour comprendre les mécanismes assez particuliers de cette Cour qui a évolué également avec les années.

    On se rend compte également des bienfaits sur la société d'un tel organe de contrôle que peut saisir également l'opposition. Il s'agit bien de respecter un équilibre des pouvoirs ce qui est la marque d'une bonne démocratie.

    Pour autant, j'ai eu un peu de mal à accepter cette œuvre de commande réalisée avec brio par un couple de jeunes femmes. En effet, c'est à la gloire du Conseil Constitutionnel sans émettre le moindre jugement négatif. Or, on sait bien que tout organe peut être politisé. On l'a bien vu avec les juges !

    J'aurais aimé un peu plus de nuances pour montrer également les mauvais côtés. Pour autant, au final, je sais bien que c'est tout bénéfice pour un pays moderne.

    Le graphisme semble être en accord parfait avec le récit car il est plutôt très beau et surtout assez travaillé avec ses innombrables détails.

    C'est incontestablement une BD à faire découvrir surtout aux plus jeunes afin de bien comprendre les mécanismes parfois complexes de la République.

    Erik67 Le 18/11/2024 à 07:29:24
    Complainte des Landes perdues - Tome 16 - Les Sudenne 4 - Lady O'Mara

    Le combat entre les deux cousines s'est engagée pour de bon dans ce tome. Sioban souhaite empêcher sa cousine d'arriver à détruire sa famille. Il est question d'une mystérieuse statue ensorcelée et qui détient un secret sur la complainte des landes perdues.

    Une autre complainte doit compléter celle des landes perdues et elle pourrait donner à son autrice un immense pouvoir. C'est ce qui se joue dans cette guerre larvée pour le contrôle du royaume de l'Eruin Duléa.

    On ressent véritablement un côté assez « Game of thrones » qui n'existait pas au début de cette série commencée dans les années 1990 avec notre héroïne Sioban. Cette dernière n'est toujours pas fille à se laisser dompter par tout être maléfique. On ne peut en dire autant de la cousine Aylissa qui ne recule devant rien. Je trouve que ce personnage est assez fascinant et elle porte véritablement le cycle des Sudenne contre toute attente.

    On reste tout de même dans le registre de l'héroïc médiéval fantastique avec tous les codes du genre ce qui n'est pas pour me déplaire. A noter que ce cycle comportera finalement un tome de plus au minimum que les 3 autres terminés en 4 volumes chacun. Il faut dire que tout se joue maintenant avec beaucoup de références sur les autres séries dérivées comme pour compléter cette intrigue principale.

    Le dessin de Paul Teng rappelle celui de Rosinsky ce qui fait qu'on reste dans cette même continuité de la série. Un bon point pour une colorisation plus que réussie par Bérengère Marquebreucq dont le nom ne figure pas sur la couverture ce qui n'est pas très sympa. Oui, les femmes de l'ombre sont souvent oubliées...

    Au final, une bonne continuité qui réserve pas mal de surprises mais qui complexifie un peu plus le récit afin d'apporter une certaine densité. A suivre. Je suis de toute façon un acheteur de cette série ayant marqué les années 90.

    Erik67 Le 17/11/2024 à 06:17:22

    La couverture rappelle un peu le grand bleu. On est justement dans le même thème à savoir la découverte des fonds marins.

    On sait que l’éditeur Daniel Maghen fait dans l'exigence de la qualité graphique. Ce titre n'y échappera pas pour notre plus grand plaisir. On pourra contempler de magnifiques planches qui nous entraîne tout au fond de l'Océan Pacifique.

    Le seul reproche serait lié à un scénario trop peu crédible ce qui vient un peu gâcher le plaisir. L'intrigue se révèle en effet un peu décevante.

    En effet, on observe une sorte de dissonance dans ce récit entre une approche typiquement scientifique pour nous présenter les espèces des abysses à la manière d’un documentaire et l'histoire familial un peu classique et sans grand intérêt entre une fille qui a rompu avec son père anthropologue.

    Les dialogues sont par exemple assez énervants dans leur bêtise et incohérence alors que le propos scientifique semble sorti tout droit d'une encyclopédie. On ressent vraiment cette dualité.

    On pourra tout de même se laisser tenter car la lecture n'a pas été désagréable pour autant avec pour thème la conservation des milieux naturels face au réchauffement climatique.

    Erik67 Le 16/11/2024 à 13:11:21

    Paul Moses est un agent de la C.I.A. à la retraite dont le principal talent est de tuer des gens. Une nouvelle administration prend place à la Maison Blanche et choisit de l’éliminer. L'heure du carnage a sonné !

    Pourquoi ont-ils réveillé Paul Moses alors que ce dernier coulait une retraite bien tranquille en sirotant son whisky au bord d'une piscine ? Mais oui, pourquoi bon sang ? Le résultat est véritablement un bain d'hémoglobines auquel on assiste tout au cours de cette BD d'une ultra-violence et également d'une totale incrédulité !

    Cela se lit beaucoup trop vite. Comme le scénario est franchement creux, on se pose la question de l'intérêt de cette œuvre est d'ailleurs passer totalement inaperçue dans la biographie du grand Warren Ellis. Pour autant, il y a quand même un film qui a été tiré de ce comics, comme quoi.

    Il est vrai que les sanglantes randonnées d'un retraité ne m'intéressent guère quand elles ne sont pas doublées d'une réflexion un tant soit peu intelligente. On passera à autre chose. Les communistes apprécieront peut-être. C'est trop rouge pour moi et franchement sans intérêt notoire.

    Erik67 Le 16/11/2024 à 09:57:34
    Gene Bride - Tome 1 - Tome 1

    Nous avons une femme japonaise dans la trentaine qui doit affronter le machisme de sa société entre harcèlement de rue et misogynie. Visiblement, cela rythme son quotidien dans des scènes qui semblent poussées à l'extrême mais qui traduise un sexisme ordinaire tout à fait condamnable. Elle va être rattrapée par son passé via la rencontre d'un ancien camarade de classe qui va chambouler un peu sa vie.

    C'est juste que je n'aime pas trop l'exagération mais cela semble être souvent la marque de fabrique des œuvres nippones. On reconnaît tout à fait le manque de finesse assez manifeste. On n'est pas français pour rien !

    Il est dommage que le mangaka semble partir dans tous les sens avec ce récit en abordant certes des thèmes assez intéressants mais n'ayant pas une ligne de conduite claire. Il y a pas mal d'incongruités qui nuisent à l'ensemble. La confusion n'est jamais une bonne chose.

    En clair, on peut passer notre chemin car la lecture se révélera non seulement ennuyeuse mais pénible à suivre.

    Erik67 Le 15/11/2024 à 07:21:37
    L'Élixir de Dieu - Tome 1 - Spiritus sancti

    On pourrait penser légitimement que l’élixir de Dieu n'est autre que l'eau bénite qu'on peut acheter à Lourdes lors de son pèlerinage mais visiblement, on serait à côté de la plaque.

    Cela serait plutôt plus proche des « gouttes de Dieu ». En effet, il s'agit d'un vieil alambic servant autrefois à la fabrication du rhum. Reste à savoir si le trafic d'alcool est un pêché quand il s'agit de sauver la maison de Dieu ? Certainement pas quand cela sert aux intérêts des ecclésiastiques qui souhaitent s'en mettre plein les poches !

    On va suivre des bonnes sœurs pas très catholiques qui seront aux prises non seulement avec la pègre locale mais également avec le Ku Klux Klan : rien que ça ! Bref, avec tous ces bouseux du sud, il faudra en effet une vraie protection divine.

    Evidemment, cette BD joue sur le côté transgression ce qui donne un caractère assez humoristique s'agissant de bonnes éclésiastiques qui pratiquent dans l'illégalité de la production d'alcool durant la Prohibition aux States.

    On est quand même loin de celle d'un abbé Pierre, élu 17 fois consécutive personnalité préféré des français, dont on découvre à peine toute l'horreur qui se cachait derrière l'homme de cœur et d'église. C'est vrai que c'est beaucoup moins marrant !

    J'ai bien aimé le dynamisme du dessin de Christelle Galland qui fait également dans la précision des décors ainsi que l'expressivité des différents personnages. A noter également l'emploie de très belles couleurs qui donne un aspect assez lumineux à cette BD divine. Enfin, la mise en page fait assez cinématographique ce qui n'est pas pour me déplaire.

    On pourra goûter à cet élixir de Dieu sans modération. Bon, après, il ne faudra pas vous plaindre de la gueule de bois !