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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7691 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 23/05/2025 à 07:44:05

    On peut aisément affirmer à cette lecture que ParapléJack est un paraplégique qui en veut assurément ! Il est vrai qu'entre la réalité et le désir, il y parfois un grand fossé que l'on va constater et qui produit alors le ressort comique de cette BD de strip réalisé par le célèbre Fabcaro en 2014 avant qu'il ne soit véritablement connu du grand public. C'est juste un peu avant...

    Je ne cache plus que Fabcaro est mon auteur d'histoire drôle préféré alors que je n'ai jamais eu de goût particulier pour la BD d'humour. Il possède véritablement le talent de me faire rire à chacune de ces petites histoires courtes. Il fallait quand même le faire avec un héros paraplégique !

    Il arrive quand même sur un sujet grave que celui du lourd handicap à faire en sorte que cela puisse passer sur le mode de la dérision. Certes, cela ne sera peut-être pas au goût de tous en raison de ce sujet très sensible mais il faut savoir lâcher prise par moment.

    Moi, j'ai trouvé cette série de gags assez sympathiques dans l'ensemble. Le seul défaut est que cela devient un peu récurrent et donc répétitif ce qui n'est jamais trop bon. Cependant, l'auteur a eu la décence de s'arrêter après ce premier tome.

    Au final, une lecture assez amusante et divertissante par moment. On pourra alors apprécier ce moment de bienveillance envers les paraplégiques sur le thème « on peut rire de tout ».

    Erik67 Le 22/05/2025 à 07:22:59
    Urbance - Tome 1 - Tome 1

    Il s'agit d’imaginer un monde où tout contact physique entre les deux sexes est totalement prohibé. Un monde qui ne plairait sans doute pas à Donald Trump en lutte contre le délire transgenre !

    Oui, cela serait un monde assez difficile à vivre pour tous les hétéros qui devraient alors se regrouper par genre afin d'échapper à un virus mortel. Oui, je le répète : tout rapport sexuel est formellement interdit car cela entraîne une mort immédiate au contact.

    Perso, je ne pourrais pas mais bon, il faudra bien survivre dans ce futur sombre et désespéré où l'avenir de l'humanité est menacé !

    Plus sérieusement, vous avez vu ce qu'ils ont imaginé comme scénario pour ce manga à la canadienne ? Ils nous assènent de la privation de la liberté la plus fondamentale : celle d'aimer avec en prime une vraie guerre de sexe.

    Au niveau graphique, le dessin sera assez dynamique et urbain avec des cadrages modernes et anguleux. A noter également une lecture dans le sens européen puisque ce n'est pas asiatique pour une fois.

    A tout dire, ce premier tome ne m'a pas véritablement donné l'envie de continuer malgré d'indéniables qualités. On peut quand même dire qu'Ankama a frappé assez fort avec ce titre qui sort du lot. A découvrir pour les amateurs de mangas un peu différent !

    Erik67 Le 21/05/2025 à 07:20:56
    Urbex - Tome 1 - Villa Pandora

    Les explorations urbaines (dit urbex) peuvent parfois donner lieu à diverses aventures sur un terrain assez fantastiques surtout quand il s'agit de visiter de nuit et sans autorisation des lieux généralement inaccessibles au public. C'est le cas d'Alex et de Julie qui vont être confrontés avec les spectres de deux jeunes filles dans un manoir abandonné.

    Oui, les bâtiments désaffectés peuvent receler de vécu et surtout de secrets. Beaucoup d'urbexeurs s'intéressent aux questions du patrimoine et considèrent que l'urbex peut permettre de préserver l'histoire et la mémoire des sites. D'autres comme notre couple d'héros le pratique pour le goût de l'aventure. Il est vrai que l'ambiance va vite virer du fantastique à l'horreur au film de la progression de ce récit. Il y aura une mise en tension pour une forte montée d'adrénaline.

    J'ai en tous les cas bien aimé cette aventure qui ne prend pas les jeunes pour des demeurés. Il y a tout ce qu'il faut pour une mise en tension avec une introduction assez dynamique et des plus réussies pour nous mettre dans le bain de ces explorations nocturnes.

    Le graphisme assez moderne ainsi que la colorisation réussie apportent beaucoup de dynamisme à cette lecture qui deviendra fluide et agréable à suivre. Bref, c’est une lecture que je vous conseille chaleureusement.

    Erik67 Le 20/05/2025 à 07:26:23
    Arte - Tome 20 - Tome 20

    Cela m'arrive assez rarement mais j'ai loupé la sortie de ce vingtième opus en mars dernier alors que je collectionne la série depuis ses débuts. Cela arrive parfois quand on a du mal à trouver les dates de parution de certains mangas.

    Nous restons toujours concentrés sur le personnage de Léo afin d'explorer un peu mieux son passé et tenter de mieux le comprendre. En effet, il faisait office d'un homme assez mystérieux et surtout taiseux.

    C'est de lui dont est tombée amoureuse en secret la belle Arte. Elle revient à Florence avec son escorte dans le but de le retrouver et sans doute de lui avouer son amour pour terminer la série en beauté. Il est vrai qu'on atteint des sommets depuis quelques tomes comme si la série avait pleinement atteint toute sa maturité.

    Nous avons toujours un excellent dessin dynamique et soigné qui vient compléter le tableau d'un scénario détaillé. Oui, on peut dire que le dessin noir et blanc est puissant et enivrant, je me suis délecté avec ces superbes planches au découpage tout à fait adéquate pour ce type de récit au relent historique. Les décors et les costumes des personnages en témoignent !

    Un thème assez intéressant exploité par cet épisode concerne un homme qui vient d'enterrer sa femme et qui reprend le travail naturellement comme si de rien n'était. Evidemment, le regard des autres est plutôt assez sévère à son égard. Il l'aimait mais il préfère se concentrer sur son travail plutôt que de se lamenter. On peut alors ressentir de la frustration mais également une volonté de se mettre à l'écart. Il est vrai que chaque personne vit son deuil différemment et qu'il ne faut point juger.

    Au final, c'est encore un très bon épisode de cette excellente série.

    Erik67 Le 19/05/2025 à 07:47:04

    J'ai lu la version 2024 de cet album qui avait reçu en 2005 le grand prix du meilleur dessin décerné par une chambre belge d'experts en bande dessinée.

    Pour ma part, je n'ai pas été ébloui plus que ça par le graphisme qui reste assez conventionnel de la ligne claire franco-belge même si on remarque une certaine modernité.

    Cela reste néanmoins du très bon travail d'autant que j'aime bien le trait réaliste qui s'accorde à merveille avec ce type de récit policier. On notera en effet une grande présence de la narration ainsi que d'images descriptives.

    On va suivre les tourments d'un homme confronté à d'étranges phénomènes dans ce polar. Il reste à savoir si on peut être attiré et tombé sous le charme de cette étrange histoire qui peut paraître parfois tiré par les cheveux. Tout est alors question de sensibilité de chacun d'entre nous et de ce que l'on cherche dans le polar.

    Pour ma part, j'ai pu relever des comportements un peu surjoués ce qui est sans doute propre à cette époque du début des années 2000 où il fallait faire dans le sensationnalisme pour attirer le lecteur. Il est clair qu'on est désormais parti sur des récits un peu plus crédibles avec comme ligne de mire la subtilité.

    Cependant, au final, cela se laisse quand même lire grâce sans doute à des efforts de simplification. Par ailleurs, on peut dire que la conclusion de ce récit produit quand même son effet sur le thème de la manipulation machiavélique au-delà de l'aspect surnaturel.

    A découvrir au passage même si cela fait un peu datée. J'ai quand même été assez curieux de poursuivre jusqu'au bout pour découvrir la vérité sur le cas de la défunte épouse aperçu à la fenêtre du logement de notre héros.

    Erik67 Le 18/05/2025 à 15:28:52

    Encore une biographie sur un artiste que je ne connaissais pas sur une BD que j'ai choisi un peu au hasard les yeux fermés sur le rayon de ma médiathèque.

    Piero Manzoni est en fait un plasticien italien pionnier de l'art conceptuel et qui est mort à Milan alors qu'il était âgé seulement de 29 ans en 1963. Il aura quand même eu le temps de marquer l'art grâce à sa série d’œuvres mettant en question la nature de l'objet d'art.

    Son œuvre est encore vue par certains comme une critique de la production de masse et de la société de consommation qui changèrent la Société italienne après le Plan Marshall. Bref, autant de choses qui m'ont conduit à cette BD afin de le découvrir.

    Au niveau graphique, on aura droit à du noir et blanc avec un dessin assez épuré et monochrome avec la technique du pointillisme qui donne de l'effet. Cela rappelle le côté rétro des années 50.

    Je retiens surtout un auteur qui a connu le fascisme et qui s'est battu pour la liberté en s'affranchissant des règles même en matière d'art ce qui a fait grincer des dents.

    On aura en effet droit à des peintures sans couleur ou sans dessin et même à des sculptures vivantes : voilà pour le concept révolutionnaire qui a inspiré par la suite pas mal d'artistes. Bref, la liberté d'expression dans ce qu'elle a de plus grand.

    Dommage que la BD fait dans le genre très intello chic. Finalement, cela donne quelque chose d'assez indéfinissable où chacun peut y voir ce qu'il souhaite. Un mot me vient : abscons.

    Bref, je ne suis pas preneur de cette biographie qui ne m'a pas convaincu pour des raisons de mise en forme et de fond.

    Erik67 Le 18/05/2025 à 13:16:29

    Le grand vide, cela signifie la mort. Pour autant, il y a plein de façon de mourir. Dans ce monde hyperconnecté, la mort est tout simplement l'oubli d'où la nécessité de rester célèbre. Il s'agit alors de capter l'attention du public coûte que coûte afin de rester dans la course de la vie.

    On voit où la célébrité peut parfois mener. Mais bon, c'est surtout la critique de ces gens qui débutent sans aucun talent et qui veulent se faire remarquer en créant du buzz. Il s'agit d'occuper de sa présence tout l'espace médiatique même si cela ne repose au fond sur pas grand-chose.

    On remarqua au premier abord que cet ouvrage est publié dans un bel écrin qui me met en valeur. Il y a également cette utilisation de la couleur (bleu, blanc et rouge) en bichromie pour créer de l'effet artistique et cela fonctionne plutôt bien malgré une certaine froideur.

    Par ailleurs, le trait demeure assez expressif pour mieux comprendre les émotions des personnages. On notera également une certaine géométrie pour dessiner une ville aux gratte-ciels s'élevant vers le ciel jusqu'à se perdre dans le grand vide. Bref, le tout reste assez fouillé pour rendre la lecture assez fluide ce qui est le principal.

    L'auteure Léa Murawiec dont c'est une première œuvre propose quelque chose d'assez original dans une volonté de perfectionnisme, sans doute trop élaboré pour séduire totalement l'ensemble du lectorat. On pourra aisément lui pardonner car il y a des faiblesses mais également des qualités.

    On sent la fable sur les dérives de la société actuelle qui mise sur le paraître au lieu du fond ce qui est bien plus important. On suivra néanmoins l'évolution du personnage principal afin de tirer des leçons dans cette société poussée à son paroxysme.

    Dommage pour cette conclusion à mon goût trop ouverte et assez inaboutie. Il reste encore du travail à accomplir pour l'auteure mais celle-ci est à suivre incontestablement.

    Erik67 Le 17/05/2025 à 08:24:15

    J'ai connu un Beethoven mais c'était un gros Saint-Bernard assez poilu et câlin. Là, il s'agit plutôt du célèbre compositeur qui fut atteint de surdité ce qui ne l'empêcha pas de produire des œuvres que le monde entier écoute encore après des siècles.

    J'avais déjà lu une BD intitulé « Ludwig et Beethoven » qui nous présentait une biographie mais en dépeignant surtout sa jeunesse exploitée par un père alcoolique qui voulait profiter de ses talents. Cette BD nous conte un autre épisode de sa vie située un peu plus tard mais avant qu'il n'accède à la postérité grâce à la virtuosité dont il faisait preuve.

    Il est cette fois-ci exploité par un mécène à savoir le Prince autrichien Alois von Lichnowsky alors qu'il n'a encore que 36 ans. Les français sous l'égide de Napoléon viennent d'envahir l'Europe. Le Prince autrichien souhaite recevoir des officiers napoléoniens tout en leur présentant la musique de Beethoven. Or, ce dernier va refuser de jouer pour les représentants. Oui, il est toujours avec ce caractère plein de hargne et d'envie de s'imposer avec un côté assez glacial et distancié.

    J'ai beaucoup aimé cette BD car cet épisode peut révéler qui était vraiment l'homme derrière cette musique classique qui a conquis le monde au point d'être toujours joué des siècles après. L'ode à la joie est d'ailleurs l'hymne officielle du Conseil de l'Europe depuis 1972 car elle exprime un idéal de fraternité.

    Le thème crucial de cette BD est dans le fait pour un artiste de ne pas obéir aveuglément au pouvoir en place car cela permet alors de libérer toute une créativité sans contrainte. C'est assez intéressant mais cela suppose que les artistes se libèrent des sponsors ce qui n'est souvent pas le cas observé.

    Un mot sur le graphisme pour indiquer qu'il est parfaitement maîtrisé dans son noir et blanc avec toutes ces nuances jouant sur les ombres. C'est un travail tout à fait soigné qui fait dans le réalisme.

    Pour le reste, c'est au final une lecture assez intéressante et même inspirante pour découvrir un peu plus le parcours de ce prodige de la musique malgré son handicap majeur de la surdité.

    Une lecture stimulante en ce qui me concerne et sans doute une note peut-être un peu trop généreuse mais qui reflète mon plaisir de lecture.

    Erik67 Le 16/05/2025 à 08:11:26
    Le royaume sans nom - Tome 3 - Tome 3

    Enfin l'acte 3 du « Royaume sans nom » venant terminer cette trilogie digne d'un « Game of Thrones » anthropologique ans un genre que Shakespeare lui-même ne renierait pas !

    Un roi totalement fainéant entouré de conseillers obséquieux va faire un mariage de sang avec une mystérieuse princesse du nord afin de mettre en lumière les complots visant à détruire la couronne.

    Oui, ce dernier volet n'a rien pour nous déplaire. Le jeu de la parodie du pouvoir bat son plein pour un magnifique final. Cela prend des allures totalement théâtrales avec un humour assez dosé pour nous fournir une très bonne prestation que cela soit graphique ou scénaristique. Oui,les dialogues seront toujours aussi bien ciselés et exquis !

    Le dessin est tout simplement sublime et bien coloré : que du bonheur sur papier. Rares sont les dessinateurs qui procurent autant de sensations et de vie. J'ai été bluffé sur ce point !

    Pour autant, on aura droit à un final à la « Game of throne » c'est à dire assez controversé qui ne plaira pas forcément à tout le monde. Moi, j'ai été plutôt satisfais du résultat car ce sont les auteurs qui font l'histoire et non l'inverse. Parfois, c'est le personnage le plus insignifiant et incompétent qui récolte le pouvoir. Dans les entreprises ou à la tête d'un pays, c'est la même chose avec les conséquences néfastes que cela peut produire...

    Cette lecture fut un délicieux régal. C'est une série quand même assez magistrale et captivante !

    Erik67 Le 15/05/2025 à 07:33:49

    C'est le genre de BD qui joue sur une certaine ambiguïté entre le réel et la fiction. Il est clair qu'on pourrait penser qu'il s'agit d'une histoire vraie mais il s'agit d'une pure romance.

    Il est vrai que cela s'inspire de ces cinéastes allemands qui ont quitté l'Allemagne nazie pour voguer vers Hollywood où ils vont rencontrer le succès dans ce qu'on a appelé le fameux âge d'or.

    On croise même des personnages réels comme la célèbre actrice Marlène Dietrich ou encore la vedette de cinéma Louise Brooks. Et puis, il y a surtout le réalisateur talentueux Georg Wilhelm Pabst (médaille d'or du meilleur réalisateur en 1941 à la Mostra de Venise).

    Le récit se base sur le tournage fictif d'un film à bord d'un paquebot en partance pour l'Amérique. Le titre du film est le titre de cette BD. Pourtant, ce qui est certain, c'est que ce film n'a jamais vu le jour même avec un tel casting de rêve !

    Il faut le voir comme une sorte d'hommage au cinéma des premières années sur un ton de la comédie légère. On assistera à la préparation de ce film avec la rencontre de ces belles actrices ambitieuses désireuses de croquer le monde à pleine dent. Après un démarrage plutôt lent, le rythme prendra enfin le dessus pour multiplier les péripéties.

    Au niveau graphique, j'ai été un peu agréablement surpris par ce ton mauve donné à cette colorisation comme pour rappeler un film d'époque.

    Au final, un titre assez divertissant qu'on peut découvrir comme une curiosité.

    Erik67 Le 14/05/2025 à 09:49:56
    L'Île d'Om - Tome 3 - Confessions d'un faucheur

    Il serait parfois bon et instructif de recueillir les confessions sincères d'un faucheur. Oui, la mort elle-même peut avoir ses états d'âmes qui sont explorés dans cette BD par Marc Jondot dans la collection Mosquito.

    On entre dans un récit fantastique à l'ambiance assez gothique mais également angoissante. Le traitement sera véritablement digne de ce qu'on faisait il y a 40 ans ce qui ne sera pas forcément pour plaire à tous les lecteurs.

    Là encore, je m'aperçois que je suis le premier à aviser cette œuvre plusieurs mois après sa sortie. Oui, on peut dire que le public ne s'est pas forcément précipité sur ce titre. Parfois, cela ne veut rien dire mais d'autres fois, cela veut tout dire !

    Le graphisme est plutôt agréable au premier abord pour restituer une ambiance assez sombre et mystérieuse. On sent que le dessinateur a le souci du détail et surtout celui de bien faire. C'est en tous les cas en adéquation avec ce type de récit.

    Au niveau du scénario et sur le fond, cela se complique un peu. En effet, les dialogues m'ont paru assez insipides et c'est à peine croyable dans la mise en scène car c'est malheureusement assez décousu. Il n'y a guère d'explication dans les motivations des personnages qu'il faut deviner. Parfois, les scènes s’enchaînent et cela va vite et on ne sait pas où l'on part.

    Je pense que le problème est sans doute d'avoir personnalisé la mort avec une personne humaine pouvant avoir de la compassion ou de la pitié pour une pauvre femme au point de lui venir en aide pour échapper à son triste sort. On sait bien que cela ne se passe pas comme cela dans la réalité. Je ne marche trop dans cette équation non rationnelle.

    Au final, je ne crierais pas au chef d’œuvre même si cela se laisse lire. Cela constitue pour moi une déception de plus dans ma longue liste. Au moins, je peux vous faire gagner du temps pour d'autres lectures moins pénibles. Les plus courageux pourront néanmoins tenter d'entendre les confessions de la faucheuse.

    Erik67 Le 14/05/2025 à 09:48:54
    Robot - Tome 1 - Robot 1

    Il s'agit d'un recueil et florilège d'histoires courtes et d'illustrations, signées par de grands noms actuels du manga et de l'anime...

    Ce manga est magnifique sur la forme. J'ai rarement vu des mangas d'une telle beauté graphique. Visiblement, un effort hors du commun a été réalisé pour cet album car cela sort de l'ordinaire en la matière. Cela sera le grand point fort de ce manga. Mais bon, le graphisme ne fait pas tout...

    En effet au niveau du scénario, les différentes nouvelles m'ont très vite lassé à la lecture. Toutes ont plus ou moins comme point commun de parler de robots et d'autres mondes. Je pensais réellement que je pourrais succomber à l'une ou l'autre. Cependant, ces récits m'ont laissé totalement de marbre car cela ne mène nul part. Il y a un sérieux manque de consistance qui a eu raison de mon intérêt.

    C'est dommage au vu de tant de qualités visuelles. Du coup, on pourra toujours découvrir ce titre plutôt assez rare en vitrine pour se faire sa propre idée.

    Erik67 Le 13/05/2025 à 06:35:57

    La plus grande difficulté du couple, c'est de pouvoir vivre ensemble. Or, quand l'un des partenaires est en proie à des difficultés personnelles, cela peut très vite faire pencher la balance du mauvais côté. Oui, il faut déjà savoir vivre avec soi avant de vivre à deux. Voilà pour la thématique de ce roman graphique.

    On est encore dans le registre de la lecture feel-good ce qui n'est pas pour me déplaire car il s'agit parfois de prendre de la hauteur en observant d'autres témoignages de vie. Les relations d'Aimée et d'Ulysse peuvent servir de base à un questionnement d'autant que leurs aspirations semblent totalement différentes. Il s'agit de partir en profondeur dans l'exploration des sentiments humains.

    J'ai bien aimé cette BD qui sous des aspects assez légers va traiter de choses assez profondes. Il y a tout une mise en scène assez intelligente qui est bien construite. Bref, on ne perd pas le fil de ce récit très intéressant.

    Quant au dessin, il est dans le style réaliste que j'aime bien mais avec tout une douceur du trait notamment des personnages pour les rendre non seulement expressifs mais attachants.

    Au final, j'ai retenu qu'on trouve difficilement le partenaire idéal pour un couple fusionnel mais il faut savoir faire quelques compromis pour trouver un équilibre de vie. On ne peut pas tout avoir. Certes, c'est une vision qui semble dépassée mais je l'ai apprécié à sa juste valeur.

    Et pourtant, la fin de ce road-movie n'ira pas forcément dans la construction d'un couple durable qui vieillira ensemble. Comment peut-on être toujours là pour un partenaire que l'on quitte en allant au Canada ? Tout ça ne sont que des mots auxquels je ne crois guère mais il fallait une sorte de happy-end de circonstance sur le dépassement de soi en renonçant à l'amour. Je ne suis absolument pas convaincu.

    Mais bon, ce n'est pas pour ça que je donnerai une mauvaise note à une BD qui a le mérite de poser de bonnes questions sur le devenir de chacun. Les choix que l'on fait peut nous mener sur des chemins bien différents.

    Je conseille évidemment cette lecture très plaisante.

    Erik67 Le 12/05/2025 à 07:17:39

    Voici une BD qui a largement été avisé sur Babélio et je passe après le train non sans avoir pu apprécier vos différents avis qui m'ont donné envie de m'y plonger à mon tour.
    Je sais également que cette œuvre a reçu le Prix œcuménique 2023 ce qui en fait un titre ayant obtenu une belle récompense. Bref, tout concourt véritablement à le découvrir !

    Verdict de cette chronique poétique d’une petite tokyoïte dans le Japon moderne. Il faut également savoir que Sakura qui a 8 ans vit avec son papa français dans la capitale du pays au soleil levant. Elle est orpheline de sa maman après un terrible drame dont elle a encore du mal à s'en remettre.

    Il s'agit évidemment de combattre la peine suite au deuil et de trouver en soi toutes les ressources nécessaires pour pouvoir enfin tourner la page. Rien de mieux qu'une incursion dans son milieu familial originelle avec sa grand-mère maternelle japonaise dans une petite ville portuaire.

    Certes, c'est plutôt destiné à un public jeunesse car cela reste assez gentillet dans le propos. Cependant, je n'ai rien contre un peu de douceur et de bienveillance surtout si la réalisation demeure sans faille ce qui est bien le cas en l'espèce. Cela a été un véritable plaisir de lecture.

    On pourra également apprécier le raffinement du graphisme dont les traits font encore dans la grâce et la délicatesse. Cela a tendance à procurer un sentiment d'apaisement qui est bienvenu pour une telle lecture. On notera une colorisation particulièrement réussie.

    Au final, c'est un titre que je ne regrette pas du tout d'avoir découvert même avec un peu de retard...

    Erik67 Le 11/05/2025 à 08:25:43

    C'est une BD qui relate le traitement des homosexuels par l'armée américaine durant la Seconde Guerre Mondiale. Certes, dans l'armée russe, cela aurait été une balle dans la tête mais on peut également dénoncer le comportement des états démocratiques par rapport à leur minorité même si elles font preuves de patriotisme en allant combattre l'ennemi.

    On voit également que plus de 80 ans après, l'actuel locataire de la maison blanche fait preuve également d'homophobie affichée. On se dit que les choses n'ont pas vraiment changé au niveau des mentalités...

    J'aime beaucoup l'auteur Alcante depuis ses débuts. Il s'attaque à un sujet difficile et le fait avec beaucoup de délicatesse. Il s'agit de raconter la romance tout à fait plausible entre un jeune médecin et un jeune engagé au début de la guerre dans le Pacifique. On verra malheureusement toutes les brimades et les sanctions subies par les soldats du fait de leur orientation sexuelle.

    Il faut savoir que l'homosexualité a été proscrite dans l'armée américaine qu'en 2014 mais les sanctions et les discriminations ont quand même continué après. Le Président Biden a tout de même réussi à gracier des milliers de militaires injustement punis. C'est quand même assez écœurant dans le fond.

    Le dessin de Munoz est vraiment parfait pour ce type de récit. Il reste sur un style réaliste qui donne de la crédibilité. On lit bien les émotions dans les regards des personnages. Encore une fois, on peut dire que la prestation délivrée relève du grand art.

    Je suis pour la diffusion d'une telle BD afin de faire évoluer les mentalités. Peut-être également celle de mon voisin de bureau qui blaguait sur les folles et les tantouzes alors qu'on peut très bien être un homo viril. Cela m'a d'ailleurs profondément choqué car cela ne va pas dans le respect des minorités qui est un élément clef de la stabilité d'une démocratie. Je serai toujours également du côté de la lutte contre le racisme, la discrimination et l'intolérance.

    Erik67 Le 10/05/2025 à 07:03:56

    Pour rappel, Bastien Vivès est un jeune auteur de bande dessinée qui s'est fait connaître grâce à ses romans graphiques tel que « Le goût du chlore » ou encore « Polina » dont certains sont d'ailleurs été récompensés par des prix. Il a d'ailleurs été qualifié par les journaux de tête de pont de la nouvelle génération BD.

    Cependant, certaines de ses œuvres ont fait l'objet de polémique car il s'est vu accuser par des juristes et d'autres artistes de faire l'apologie de la pédophilie. Bref, ce genre d'étiquette que vous voulez coller à un individu malsain afin de le faire disparaître du paysage lorsqu'il devient un peu gênant.

    Cela est allé très loin puisque deux associations de protection pour l'enfance ont tout de même porter plainte et une enquête officielle a été ouvert par les Autorités contre l'auteur pour diffusion d'images pédopornographiques. Rien que ça ! A noter que son procès aura lieu durant le mois de Mai 2025 devant le Tribunal Correctionnel de Nanterre.

    Pour ma part, je n'ai pas franchement aimé cette chasse aux sorcières des temps nouveaux car je sais bien que l’œuvre créative peut regorger d’ambiguïté dans l'interprétation. Bref, toujours le même combat pour la liberté d'expression.

    Maintenant, alors que cet auteur était boycotté, le voilà qui revient en force afin de produire une BD sur sa propre affaire, histoire de donner également son point de vue mais d'un point de vue humoristique. On pourrait également penser qu'il fait dans le marketing pour exploiter son buzz. Les détracteurs ne manqueront pas. Moi, je veux juste prendre du recul.

    Cette BD constitue bel et bien une charge mordante par rapport à cette affaire. Il a le droit de se défendre et il le fait plutôt bien même si d'autres pourront considérer que c'est exagéré. Ils ne sont pas à sa place pour juger. Laver son honneur n'est pas méprisable, n'en déplaise à cette justice de rue qui veut dicter ses lois et ses normes. Encore une fois, je suis pour la liberté et non pour l'interdiction.

    Il est vrai que l'auteur tourne cette accusation pourtant sérieuse en dérision notamment lorsqu'il doit faire un stage de lutte contre la pédopornographie alors qu'il ne l'est pas forcément ou du moins, qu'il ne se sent pas comme un prédateur pour jeunes enfants.

    Cependant, visiblement, toute la société l'a condamné à cette étiquette avant qu'un juge ne le décide dans un jugement en bonne et due forme. Il est vrai qu'ils sont allés jusqu'à déterrer le poindre détail à savoir des propos tenus sur un forum quand il avait 17 ans. Oui, ils sont capables de faire n'importe quoi pour justifier de mettre une condamnation. Quand on souhaite se débarrasser de son chien, on dit qu'il a la peste dit le vieux dicton...

    Je suis plutôt de ceux qui sont du côté de la liberté d'expression et du coup, j’accueille cet ouvrage avec satisfaction sans être outré.

    Erik67 Le 09/05/2025 à 07:39:23

    Voici une relecture moderne du mythe de Zorro, par l'auteur de Batman White Knight dans la collection Urban Comics. Il revient mais pas vraiment d'entre les morts car cela serait plutôt alors « Walking Dead ». Il s'agit surtout de refaire vivre un héros disparu il y a plus de 180 années.

    J'ai bien aimé le dessin assez dynamique qui se concentre surtout sur les expressions des différents personnages. Le décor n'est toutefois pas en reste. On appréciera également une douce colorisation assez chaude. Graphiquement, c'est un beau travail efficace ! Il est au service du scénario mais lui apporte un plus indéniable.

    Je trouve que c'est une bonne idée de faire combattre Zorro contre les cartels de drogue qui sévissent au Mexique et qui terrorisent les populations locales. Evidemment, cela donne une tout autre dimension au mythe que l'on connaissait. Oui, c'est une version tout à fait moderne et qui s'inscrit bien dans le contexte local car c'est toujours le même combat.

    C'est fou le nombre d'adaptation qui sort sur ce héros devenu à la mode. J'ai enchaîné sur deux lectures consacrées à ce héros mais avec un point de vie totalement différent aussi bien sur le fond que sur la forme.

    Un comics recommandable et qui donne envie de mieux connaître le personnage de Zorro.

    Erik67 Le 09/05/2025 à 07:37:55

    On connaît tous plus ou moins Zorro grâce à son masque. Encore faut-il découvrir sa légende ce qui sera chose faite avec cet album signé par Alex Roth.

    Nous sommes au début du 19ème siècle aux Etats-Unis à Monterey en Californie qui est encore sous domination espagnole. Sous le couvert officiel de faire respecter lois et règlements, l'occupant commet de nombreuses exactions et dures répressions à l'encontre de la population. C'est à que va intervenir le justicier masqué pour leur venir en aide.

    En réalité, nous savons qu'il s'agit d'un notable locale Don Diego qui cache sa véritable identité sous un masque pour rétablir la justice. Ses exploits vont vite faire le tour de la Californie et son nom va résonner comme un symbole de liberté.

    Je me rappelle encore la série produit par les Studios Disney avec ses mots qui résonnent encore : « Un cavalier qui surgit hors de la nuit en route vers l'aventure au galop. Son nom, il le signe à la pointe de l'épée : un "Z" qui veut dire Zorro !

    Oui, Zorro reste plus que jamais un héros légendaire et qui remis à l'honneur grâce à cet ouvrage republié en septembre 2024 et qui reprends selon la vieille adaptation de la série de Walt Disney. Quoi de mieux qu'un auteur de comics de super-héros pour le réhabiliter. Il faut savoir qu'à la base, Zorro est un personnage fictif crée en 1919 par un écrivain américain Johnston McCulley.

    On appréciera le dessin en noir et blanc assez puissant de l'auteur Alex Toth qui excelle dans ses encrages. A noter également un découpage qui fait très cinématographique. J'aime bien ce graphisme qui rappelle tous les codes de Will Eisner. En effet, le coup de crayon est précis, expressif et tout en rondeur.

    Une agréable lecture que je recommande pour un petit moment d'évasion en compagnie du héros masqué.

    Erik67 Le 08/05/2025 à 07:32:23

    Que voulez-vous, les enfants ne sont plus ce qu'ils étaient à savoir d'innocents petits êtres ?! En effet, avons-nous là une petite fille qui voulait absolument voir toutes les atrocités de la guerre comme l'indique le titre ?

    On pourrait se dire qu'elle souhaite juste développer une vocation de reporter journaliste sur des conflits mais non. Est-ce juste un petit caprice qu'il va falloir combler ? Bref, autant d'interrogations que l'on se pose.

    En même temps, le titre est assez trompeur. En fait, c'est une petite fille qui s'interroge sur les conséquences de la guerre suite à un exposé de classe et un membre de sa famille tué lors de la première Guerre Mondiale dont le nom figure sur un monument dédié.

    Bref, en réalité, elle découvre la guerre 14-18 grâce à des lettres de son arrière-grand-mère retrouvées dans un grenier. Ouf, nous voilà rassuré sur son innocence de petite fille loin de toutes ces atrocités !

    C'est une BD qui est paru en 2018 à l'occasion du centenaire de la fin de la première Guerre Mondiale. J'ai loupé le coche à l'époque et me voilà dans une petite séance de rattrapage non pas que j'ai déjà lu de très nombreuses BD portant sur ce sujet.

    Cette œuvre est plutôt destinée à la jeunesse pour découvrir ce fait marquant de l'histoire de notre pays documenté par un historien scénariste pour l'occasion pour la rendre crédible et véridique. Il est vrai que les jeunes générations n’ont souvent qu’une connaissance très vague de cette période car le temps a passé, à savoir près de 100 ans, et qu'on est passé à autre chose depuis.

    C'est bien réalisé et surtout de manière assez ludique même si c'est assez classique dans le traitement. Un mot sur le dessin pour dire que les planches sont plutôt agréables à la lecture avec ce côté réaliste qui me plaît bien. On notera également une colorisation plutôt réussie qui donne du dynamisme à l'ensemble.

    Je mets presque la note maximale car la réalisation est vraiment impeccable dans le message anti-guerre qu'il faut faire passer aux jeunes générations. Il s'agit en effet d'éviter qu'une nouvelle guerre ravage notre continent. Ce ne sont pas seulement les soldats qui meurent mais cela entraîne le chagrin de toute une famille et bien des victimes indirectes. C'est ce qu'il faudra surtout retenir de cette lecture. A découvrir pour les petits et les grands !

    Erik67 Le 07/05/2025 à 07:46:32
    Mitsuo - Tome 1 - Tome 1/2

    J'ai découvert une nouvelle maladie à savoir la neuro-atypique. On développe une perception sensorielle différente. On va donc suivre le récit d'un petit garçon neuro-atypique qui vit dans un monde imaginaire qui est le sien. Pour ne guérir, il faut prendre des médicaments.

    Or, il existe des parents qui ne font pas confiance aux médicaments (et plus récemment aux vaccins). Du coup, elle embarque son petit dans une fuite en avant qui peut être assez lourd de conséquence. Cependant, elle reste persuadée qu'elle peut rétablir le lien lui permettant de retrouver la réalité.

    Au niveau graphique, mon impression première est la grande qualité qui en ressort aussi bien dans le monde fantasmagorique que dans la réalité. Les planches sont réellement de toute beauté et c'est magnifié par les couleurs. On ne peut que succomber.

    C'est une histoire assez touchante car on ressent surtout le point narratif de la mère en détresse qui fait tout pour sauver son enfant. On ne peut qu'éprouver pas mal d'émotion devant une telle lecture. C'est plutôt triste et émouvant à la fois malgré un côté assez enjoué par moment.

    C'est le genre de lecture qui peut vous prendre au cœur si vous êtes parent d'un enfant un peu différent et que vous refusez certains traitements abêtissants ou des instituts soi-disant spécialisés. On arrive alors aisément à se mettre à la place de ces parents.

    Le bémol se situera sans doute dans le fait que les services d'aide à l'enfance sont représentés par un le mal absolu ce qui diffère un peu dans la réalité où l'on se rend plutôt compte que ce sont les parents qui ne sont pas corrects. Mais bon, acceptons le postulat de base !

    J'ai découvert un récit assez dynamique qui va jouer sur les deux mondes à savoir la réalité mais également ce monde imaginaire intergalactique. A la fin de ce premier tome, on a véritablement envie de découvrir la suite et fin dans le second tome de ce diptyque.

    Oui, on s'impatiente de savoir si les liens vont pouvoir se renouer entre les parents et l'enfant car un miracle s'est presque produit dans le déroulement des faits qui se sont accélérés vers la fin de ce premier tome.

    Pour beaucoup de babéliotes, cette lecture a été un coup de cœur 2024. C'est justifié.

    Erik67 Le 06/05/2025 à 08:15:29

    Il faut savoir qu'il y a parfois une vague de froid mais celle-ci est un peu normal quand on va en Norvège. Pour rappel, on parle de vague de froid lorsque l'épisode dure au moins deux jours et que les températures atteignent des valeurs nettement inférieures aux normales saisonnières de la région concernée.

    Deux frères partent découvrir ce beau pays européen nordique qu'est la Norvège. Cela sera l'occasion de renouer pour le plus jeune avec l’aîné qui semble s'enfermer dans des obsessions traumatiques qui cachent un lourd secret. Bref, à la fois tisser un lien pour le premier et fuir un drame familial pour le second.

    Prix Victor-Rossel 2023 de la meilleure BD, cet ouvrage ne manque pas de qualité. Au niveau graphique, j'ai trouvé le dessin plutôt abouti rendant la lecture agréable surtout sur près de 250 pages. Certes, il y a une simplicité dans le détail mais un rehaussement dans la colorisation pour redonner de la profondeur.

    Le gros bémol sera dans la police de caractère qui a été choisi pour les bulles de dialogues. C'est franchement loupé car il y avait sans doute lieux au niveau typographique. Chaque détail compte !

    Par ailleurs, il est vrai que c'est tout à fait le genre de roman graphique que j'ai pu déjà lire dans le passé sur le même thème à savoir un voyage entre deux frangins pour pouvoir se ressourcer et avancer dans la vie tout en combattant son chagrin intérieur. Bref, c'est plutôt assez conventionnel dans la réalisation. Pour autant, celui-ci est plutôt bien réalisé même si cela manque un peu d'originalité.

    Au final, j'ai quand même bien aimé ce petit pavé dont on se laisse emporter par un scénario assez cohérent qui nous emmène jusqu'au bout de cette vague de froid. Le beau temps reviendra après la pluie et la chaleur après le froid.

    Erik67 Le 05/05/2025 à 07:28:02

    Le 7 octobre restera à jamais une date marquée par l'ignominie des combattants du Hamas qui se sont introduit illégalement en Israël afin de perpétrer un massacre sans nom. Il est vrai que certains politiques y ont vu un acte de résistance avec sans doute un peu d'imagination ou de mauvaise foi.

    Le monde entier a découvert l'horreur qui a été perpétré avec une stupéfaction qui a fait le tour de la planète. L'indignation a été générale. Certes, la vengeance a été terrible et disproportionnée. Il faut jamais réveiller un géant qui dort.

    Cette BD recueille les différents témoignages de ceux qui ont vécu l'abomination en plusieurs histoires différentes ce qui rend le tout d'une qualité un peu inégale surtout sur le plan graphique. C'est de toute façon inhérent à ce genre de démarche et de proposition avec des auteurs aussi différents.

    Il est toujours courageux de vouloir en savoir plus pour ne pas que cela soit une vague idée. C'est comme quand le président ukrainien Zelinski a montré les photos de l'horreur au Président Trump afin que ce dernier puisse voir les atrocités humaines qui peuvent être commises dans une guerre. Il faut à un moment donné se rendre compte de quoi on parle sans tomber évidemment dans le voyeurisme morbide.

    Basée sur les faits réels du 07 Octobre, on verra comment l'héroïsme a parfois pris le dessus pour sauver des vies. Il faut savoir que les victimes furent parmi les militants pour la paix et les droits des Palestiniens. Ils ont été massacrés par une déferlante de 3000 hommes armés jusqu'aux dents déferlant sur les kibboutz et une rave party où des jeunes innocents faisaient simplement la fête.

    Je pense que l'humain doit toujours l'emporter sur l'inhumain même si cela peut paraître parfois difficile. Il ne faut en effet pas tomber dans un esprit de revanche. La première nouvelle montre d'ailleurs un palestinien, musulman non pratiquant, qui a sauvé une trentaine de jeunes pour les mettre à l'abri. J'admire toujours ces gestes héroïques où la religion s'efface pour sauver simplement des vies humaines.

    Un ouvrage à lire mais qui ne va pas aller forcément dans toutes les mains car il y aura d'horribles moments. Et pourtant ! Au final, un bel ouvrage assez poignant et émouvant qu'il faudrait lire pour se rendre tout simplement compte de ce qui s'est passé et qui peut expliquer bien des choses.

    Erik67 Le 04/05/2025 à 17:46:41
    Thorgal Saga - Tome 4 - De givre et de feu

    Winter is coming ! Mais heureusement que Thorgal est là pour empêcher un hiver éternel !

    Le scénario est assuré par Olivier Legrand , connu pour sa série policière « Les quatre de Baker Street » qu'il co-signe avec Jean-Blaise Djian que nous retrouvons également pour ce quatrième tome.

    En effet, le principe de cette série dérivé est de confier à chaque fois le scénario à des auteurs différents afin qu'ils puissent nous donner leur vision du monde de Thorgal dans des aventures totalement indépendantes mais qui s'inscrivent dans cet univers existant depuis plus de 30 ans crée par Jean van Hamme avant d'être reprise par Yves Sente.

    Il faut également savoir que chaque histoire se déroule à un moment différent de la vie de notre héros que cela soit dans le passé, le présent ou même le futur. Là, il se situe à un moment où Thorgal a été séparé depuis un an auprès de sa famille et qu'il est sur une petite embarcation pour les retrouver.

    Il se retrouve en effet embarqué pour une nouvelle mission que lui confie la princesse du pays de givre. Bref, il est victime de son succès lié à ses exploits passés. On retrouvera d'ailleurs de nombreuses références comme pour être mieux ancrés dans cet univers si singulier.

    Le décor est absolument fabuleux avec de formidables animaux blancs de la banquise comme les loups ou les ours polaires. Oui, on peut dire que le graphisme est réellement de toute beauté avec une qualité au rendez-vous.

    Une des particularité de cet album est qu'on peut choisir entre deux couvertures totalement différentes entre le froid mortel ou le chaud mortel. J'ai préféré acquérir celle du dragon brûlant ayant un petit faible depuis « Game of thrones ».

    Le premier album de la saga réalisé par Robin Recht fut une telle réussite que les suivants sont apparus bien fades en comparaison pour de nombreux fans dont je fais partie. le traitement de ce 4ème tome est assez naïf mais comme l'ont été les premiers tomes de la série originelle. Il n'y a pas de recherche psychologique approfondie des personnages. Non, Thorgal passe à l'action pour sauver le monde. Son ami le Barde qui l'accompagne dans cette aventure n'a plus qu'a chanté ses exploits...

    La thématique est celle de la dualité qui ne se situe pas qu'entre le feu et la glace, le chaud ou le froid mais également au sein d'une même famille où des jumeaux peuvent avoir des caractères et des destins diamétralement opposés. Bref, toujours ce combat entre le bien et le mal sans aucune distinction.

    Heureusement, il y a de l'humour et un certain trait d'esprit tourné à un peu de dérision pour nous éviter la débâcle et cela relève incontestablement le niveau de cet album qui aurait été trop manichéen.

    Bref, tout fini bien et de manière un peu surprenante quant à la dernière page qui nous laisse sur nos interrogations. A découvrir !

    Erik67 Le 04/05/2025 à 17:44:47

    Quelle était belle cette époque bénie où il y avait dans la rue des crieurs de crime qui nous annonçait toutes les tristes nouvelles liées à l'ignominie humaine ! Cependant, certains ne le regretteront pas du tout, dont moi.

    Je déteste cette idée de crier sur l'espace publique des faits divers car cela montre l'emprise des médias pour décrire un sentiment de montée d'insécurité. Les faits divers ont toujours existé dans l'Histoire depuis l'Antiquité. Il n'y a pas de montée dans le crime mais plutôt une diminution au fil du temps et de la répression des Autorités. Notre pays est sans doute devenu plus sécurisé depuis le Moyen-Age !

    Et pourtant, cela alimente la montée de l'insécurité parmi le peuple qui se tourne alors au gré des élections démocratiques vers les partis extrêmes qui prônent pour des solutions plus efficaces comme l'abolition de la peine de mort. Œil pour œil et dent pour dent ! Cela pourrait être la devise d’Israël avec ce que cela donne actuellement !

    Je déteste éperdument ce procédé assez malsain qui a d'ailleurs été utilisé pour torpiller par exemple à l'époque la candidature à l'élection présidentielle de Lionel Jospin qui était un Premier Ministre assez efficace pour le pays avec de bons résultats économiques. Les médias avaient tellement bassiné la France sur des faits divers qu'on croyait que c'était open bar pour les agressions alors qu'il n'en n'était absolument rien dans la réalité. Je m'en rappelle comme si c'était hier !

    Par ailleurs, je vois qu'actuellement, au travers de certaines chaînes de TV d'actualité, que les médias recommencent de plus belle. On sait ce que cela va donner pour les prochaines élections dans notre pays ! Les gens marchent dans cette combine...

    Cette BD s'intéresse tout simplement à ce phénomène apparu au début du XXème siècle de la presse à sensation. Le récit se focalise alors sur un fait divers concernant une jeune fille de 11 ans qui a été tué à savoir l'affaire Soleilland que je ne connaissais d’ailleurs pas.

    Ce n'est qu'un fait divers qui a défrayé la chronique au début des années 1900 en déchaînant les passions. Le Paris de la Belle époque avait également sa part sombre ce qui ne le différencie pas des autres siècles. Les médias ont juste eu le talent de mettre en scène sous forme de feuilleton ce sordide fait divers comme pour accentuer un peu plus la colère des gens.

    Il faut dire qu'à cette époque, il y avait déjà un débat sur la peine de mort qui avait été remise en cause. Ce déploiement par les Journaux d'actualité a permis que cela ne se fasse pas.

    Il aura fallu attendre l'élection de François Mitterrand et un certain Robert Badinter en 1981 pour que cela soit aboli au nom d'une certaine humanité. N'oublions pas que ce droit est toujours remis en cause et on utilise le même procédé afin de façonner l'opinion publique.

    Au niveau graphique, j'ai bien aimé ces aquarelles qui font bien ressortir le Paris de cette Belle époque car cela fourmille de détails. Je trouve également que la colorisation est fort bien réussie. Tout cela procure véritablement une bonne fluidité dans la lecture de ce récit.

    Bref, c'est un titre à découvrir pour son contexte historique et cette thématique qui demeure malheureusement bien d'actualité !

    Erik67 Le 25/04/2025 à 06:58:56

    La Bretagne est restée très longtemps un duché (de 938 à 1547 pour être précis) qui a succédé d'ailleurs à un royaume (849-907). Elle ne rejoindra la France qu'au XVIème siècle tout en restant autonome jusqu'à la Révolution française.

    Je ne connais pas très bien l'histoire de cette région et ce manga est l'occasion pour moi d'en savoir un peu plus. On parle souvent de la France au Moyen-âge mais pas vraiment de ces régions qui étaient totalement indépendantes à un certain moment donné. C'est ce qui a d'ailleurs forgé une identité spécifiquement bretonne qui n'a rien à voir avec les parisiens ou les marseillais par exemple.

    On va se plonger au XIIIème siècle où notre héros doit trouver une épouse pour l'héritier du duc de Bretagne ce qui ne sera pas une mince affaire ! Oui, en effet, on va découvrir que la future promise n'a qu'à seul objectif à savoir tuer par vengeance son futur époux le duc de Bretagne. On ne peut pas dire que c'est un bon parti !

    C'est assez étonnant qu'un manga japonais s'intéresse à l'histoire d'une région française d'autant que l'auteur se dit passionné par la culture médiévale européenne. Il faut dire que les mangas se sont déclinés partout et qu'ils occupent véritablement le terrain dans tous les domaines.

    Graphiquement déjà, le manga en impose. Au-delà d'une grande qualité du dessin, l'auteur a réussi à créer un univers dense et cohérent avec un visuel plutôt original. On notera un dynamisme ainsi que d'une expressivité assez notable pour attirer notre attention. Du très bon travail méritant d'être mieux connu.

    Si vous avez la chance de tomber sur ce manga, ne le laisser pas partir, il vaut vraiment le détour ! La Bretagne vaut bien cela !

    Erik67 Le 24/04/2025 à 07:26:42
    Scurry - Tome 1 - La Colonie Condamnée

    Il est des univers animaliers qui ne sont pas vraiment fait pour les enfants. On sera par exemple très loin de « Bernard et Bianca » façon Disney avec cette histoire de petites souris qui essayent de survivre face aux prédateurs dans un univers post-apocalyptique.

    La bonne (ou mauvaise ) nouvelle est que l'homme a totalement disparu de la surface de la planète. On ne pourra pas dire que ce n'est pas de leur faute. Il ne reste plus que de petits rongeurs mais également de terribles créatures animales.

    Visiblement, les souris avaient besoin des humains pour se nourrir. Sans leur présence, elles sont condamnées à disparaître à moins de se battre pour survivre. C'est tout l’enjeu de ce comics.

    Il est juste dommage que la trame reste plutôt assez classique. Dans le même genre, j'ai nettement préféré la série « Solo » par exemple. Il n'en demeure pas loin que cela se laisse lire assez agréablement. Un autre avantage est que c'est en seulement 3 tomes mais avec une fin qui reste ouverte.

    Par ailleurs, le graphisme informatisé est assez soigné en offrant de belles images de décors. On arrive très bien à entrer dans l'ambiance de cet univers assez froid.

    Au final, à découvrir si vous aimez ce genre d'univers avec pour thématique la survie malgré la dépendance.

    Erik67 Le 23/04/2025 à 07:34:37
    La fin du système... - Tome 1 - Tome 1

    On rêve tous, plus ou moins, à la fin du système économique qui nous oppresse où la loi est dictée par les plus riches.

    Il est vrai que le personnage principal à savoir un professeur d'économie qui se déguise en SDF à ses heures perdues est un personnage plutôt de nature comique. Son excentricité apporte d'ailleurs beaucoup de fraîcheur à l'histoire.

    Le problème de ce manga vient en fait de l’exagération des situations qui nous sont montrés pour nous expliquer de manière assez sommaire les mécanismes poussant certains individus à frauder pour nous soutirer de l'argent. Il faut dire que les gogos ne manquent pas sur la planète, poussés par leur cupidité à vouloir réaliser par exemple du 150% d'investissement en crypto-monnaie. Or, le jackpot est réalisé dans très peu de cas.

    Visiblement, notre héroïque professeur d'économie a lancé une théorie à savoir le kamorisme qui se base sur une réflexion de l'humain sur le thème plumer ou être plumé. J'ai trouvé que cette étude de l'économie comportementale est assez intéressante car les cas pratiques nous montrent une certaine réalité qu'on peut tous connaître à un moment donné de notre vie.

    Il nous met en garde contre le plaisir immédiat en nous invitant à réfléchir sur le long terme avant de s'engager dans une action économique. Il ne faut pas accorder une valeur excessive au plaisir immédiat. Cela peut pousser par exemple des consommateurs à emprunter à des taux trop élevés.

    Les gens ont en effet tendance à s'engouffrer dans des raccourcis mentaux quand ils prennent une décision. Ce sont les biais cognitifs qui sont importants en matière économique.

    Bref, ce manga, malgré quelques défauts inhérents liés à l'exagération nipponne, est très intéressant pour se faire une idée de l'économie afin de se protéger de certains arnaqueurs qui profitent du système dans un contexte d'inégalité des richesses.

    Par ailleurs, il y a vraiment un côté assez divertissant à cette lecture originale. Oui, il est plus que jamais nécessaire de se pencher sur une économie qui aborde la vérité humaine.

    Erik67 Le 22/04/2025 à 07:25:25
    Grégory (Perna, Gaultier) - Tome 1 - Grégory

    Je me suis souvent demandé pourquoi les journalistes se sont tant acharnés sur ce fait divers de meurtre d'enfant dans les années 80 au point d'occulter toutes les autres affaires tout aussi sordides et dramatiques. Non, on s'est focalisé sur la famille Villemin car tous les ingrédients du drame familiale étaient présents avec ses multiples rebondissements au gré d'une enquête hasardeuse menée par des juges plutôt incompétents.

    Je me rappelle qu'on avait arrêté la mère Christine qui avait suspecté du meurtre de son enfant Grégory 4 ans avant de l'innocenter. Et puis, il y a eu le meurtre de Bernard Laroche tué par son cousin Jean-Marie Villemin car ce dernier croyait fermement qu'il était l'assassin de son fils. Et surtout, ce fameux corbeau qui a envoyé tant de lettre anonymes et menaçantes à la famille.

    A un moment donné, toute la vallée de la Vologne et des Vosges était désigné du doigt par la France entière l'accusant de ne pas se comporter « normalement » avec les enfants. Oui, tout un battage médiatique à outrance associé d'ailleurs à une certaine incompétence d'un premier juge menant à un fiasco. Tout cela était vraiment malsain !

    Je n'avais pas spécialement envie de me replonger là-dedans mais il m'a fallu prendre un peu de recul pour aborder l'une des 2 BD sorties presque en même temps sur cette affaire alors qu'il n'y a pas eu de publications antérieures sur cette célèbre affaire.

    Verdict ? On peut dire que c'est un regard assez original sur ce dossier qui n'est pas encore terminé aux dernières nouvelles. On reste quand même sur du factuel ce qui est plutôt rassurant pour ne pas se laisser submerger par l’émotion d'un crime odieux touchant une innocente petite victime de parents ouvriers qui étaient pourtant jalousés par une partie de la famille.

    Je suis resté un peu sur ma faim découvrant qu'il y aura un second tome pour la suite d'une affaire non encore résolue. C'était pourtant assez long sur 134 pages mais il y a visiblement beaucoup de choses à dire. Par ailleurs, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ce récit ainsi que la dignité du couple Villemin. J'ai trouvé la préface signée par Jean-Marie Villemin assez poignante mais cela reflète malheureusement la réalité.

    Bref, c'est une BD plutôt efficace qui nous donne un regard sur cette affaire du point de vue subjectif du père lors de son procès après son arrestation et sa détention pour le meurtre de son cousin Bernard Laroche.

    Erik67 Le 21/04/2025 à 09:09:23
    Charlotte Impératrice - Tome 4 - Soixante ans de solitude

    Nous voilà replongés dans le dernier tome du destin romancé de Charlotte de Belgique épouse de Maximilien d'Autriche et impératrice du Mexique. J'ai pu d'ailleurs découvrir récemment ce personnage au travers la série « Sissi » saison 2 diffusé sur la plate-forme Netflix où je suis abonné. On attendait ce tome 4 avec impatience !

    Le dessin semi-réaliste de Matthieu Bonhomme est toujours aussi excellent et d'une très grande maîtrise notamment dans la précision du trait et des décors. Evidemment, la couverture est encore une fois très bien réussie. La colorisation est parfaite pour moi dans son traitement.

    Pour ceux qui connaissent l'Histoire, on sait que Maximilien a été le jouet de Napoléon III qui l'a fait mettre sur le trône du Mexique avant de l'abandonner à son triste sort que celui d'une révolution sanglante où il va mourir. Son épouse Charlotte avait de grandes ambitions pour lui et sans doute aussi pour elle. Elle finira également sa vie d'une bien triste manière à savoir sombrer dans la folie en ignorant d'ailleurs qu'elle était veuve.

    Elle va pourtant essayer de sauver son mari en se rendant en Europe pour demander non seulement l'aide à l'Empereur des français mais également au Pape Pie IX en essuyant des refus successifs. Tout cela va mener à sa déchéance mentale. C'est incroyable de voir qu'une femme qui avait délaissé son mari se met à l'idolatrer à la fin de son existence.

    J'aurais aimé pour ma part voir les événements qui ont conduit à la capture de l'Empereur au Mexique mais on ne verra que son exécution décidé par le Président Juarez qui se fera plaisir de renvoyer la dépouille abîmé aux Habsbourg afin qu'il ne souille pas la terre du Mexique. Oui, on peut dire que Maximilien a payé chèrement le prix de la traîtrise de Napoléon III mais également de sa folie des grandeurs poussé par son épouse.

    Ce tome vient clôturer la saga sur ce personnage ayant joué un rôle dans l'enchaînement d'une bien triste histoire. Comme souvent, les femmes sont les victimes de l'arrogance des hommes.

    Erik67 Le 21/04/2025 à 08:45:41

    Un ensemble de récit plutôt indigent. Un scénario sans intérêt et d'ailleurs sans queue ni tête. On ne sait pas où l'auteur veut nous emmener. Les personnages sont fades et sans fond, la narration trop vive à certains moments, trop lente à d’autres…

    Le dessin difficile d'accès est réservé d'emblée à des amateurs aguerris de bd. J'ai eu l'impression de suivre un mauvais film d'horreur où le crade est roi. A oublier de toute urgence !

    Erik67 Le 20/04/2025 à 08:15:21

    L’Aventurier est un roman inachevé d’Arthur Schnitzler (1862-1931) qu’Andrea Settimo et Alessandro Tota ont adapté et conclu d’après les notes laissées par l’écrivain. C'est une démarche intéressante de poursuivre une œuvre inaboutie pour lui trouver une conclusion convenable qui reste dans l'esprit.

    La mort est ce qui transforme la vie en destin. C'est effectivement le cas de ce jeune homme qui perd toute sa famille et ses amis lors de l'épidémie de peste qui touche toute l'Europe et notamment durant la Renaissance.

    Le récit va prendre tout son temps avant de nous livrer des réflexions parfois philosophiques sur le sens de la vie. On est loin au début de l'aventure promise par le titre !

    Cependant, tout finit par arriver et le récit va prendre une direction plus en conformité avec ce qu'on attendait. Oui, c'est le genre de titre qu'il faut laisser infuser tout doucement comme le thé pour nous livrer le meilleur de l'arôme par la suite.

    J'ai trouvé le dessin assez maîtrisé avec un soin particulier pour le détail. Il est vrai que j'ai un penchant pour les dessinateurs italiens qui arrivent à croquer parfaitement les personnages pour les rendre vivants et plus encore.

    Au niveau du thème, je suis assez sensible à ce genre de problématique. Est-ce qu'on doit croire que notre destin est tout tracé ? Ou peux-tu simplement mener la vie que l'on souhaite au jour le jour ? Notre héros a choisi une voie ce qui le conduira nécessairement à la tragédie. On ne peut que compatir face à ce gâchis.

    J'ai bien aimé la citation suivante parmi toutes celles que j'ai pu retenir : « Si tu veux rejeter la faute sur quelque chose, fais-le sur les mots. Les mots ont le pouvoir de changer le destin d'un homme ». C'est tellement vrai !

    Au final, on aura un récit assez captivant qui nous réservera de bonnes surprises. Parfois triste mais parfois cruel comme la vie d'ailleurs. J'ai littéralement adoré la conclusion.

    Erik67 Le 19/04/2025 à 09:49:21
    Un monde oublié - Tome 2 - Seconde partie

    Quand j'avais posté mon avis pour le premier tome, j'étais très loin d'imaginer qu'il susciterait autant d'attention de votre part. Parfois, on peut se tromper et je dirais que vous me surprendrez toujours !

    Me revoilà par conséquent pour vous présenter le second et dernier tome en constatant d'ailleurs que je suis le seul aviseur. Oui, c'est quand même un peu kitsch à l'image de cette couverture d'un homme bravant à la lance un tyrannosaure. Mais bon, j'aime bien ces aventures un peu désuètes qui rappelle un peu la BD d'autrefois avec un parfum entre Rahan, Tarzan et sans doute Jurassik Park.

    Elle a été réalisé par l'auteur très prolifique Eric Corbeyran qui possède incontestablement une très bonne maîtrise du scénario ce qui permet de pas faire du n'importe quoi. Et puis, le dessin de Gabor est toujours aussi séduisant tant il regorge de détails notamment dans des décors somptueux. C'est très soigné également et ce n'est que du plaisir à la lecture.

    J'ai trouvé cette seconde partie un peu différente de la première car nous suivons un homme qui tente de retrouver le fils de son défunt patron sur un continent inconnu peuplé de sauvages et de dinosaures. Il va tomber amoureux d'une autochtone rencontré au gré de son périple.

    Cela reste néanmoins de l'aventure un peu à l'ancienne qui manque un peu d'originalité. Cependant, on se laisse prendre au jeu de ce récit grâce à une narration immersive qui nous entraîne au cœur de l'action.

    En conclusion une lecture plutôt divertissante sur un récit passionnant à suivre même si cela demeure au fond assez classique car tirée de l’œuvre originale d'Edgar Rice Burroughs.

    Erik67 Le 18/04/2025 à 23:59:22

    Je n'ai pas trouvé mon compte dans l'univers des super-héros par Alan Moore. Cela a été divertissant mais sans plus. Pourtant, cet auteur nous avait habitués à beaucoup mieux. « From Hell » ainsi que « Watchmen » figurent parmi mes lectures cultes. Que dire également de l'excellent « V pour Vendetta » qui donnait une dimension plus politique à l'univers du comics ?

    Là, j'ai la réelle impression de reculer en arrière à défaut d'avancer en avant ! Les histoires sont des plus classiques à défaut d'être rébarbatives. Il n'y a pas ce supplément d'âme qui élèverait notre conscience mentale. Non, c'est plutôt un magma d'association de super-héros costumés contre de vilains méchants qui veulent leur peau pour dominer le monde.

    Les couleurs sont toujours aussi flashies pour l'occasion à donner une belle migraine (merci le Doliprane !). J'ai presque l'impression que c'est plutôt destiné à un public moins adulte ou à des nostalgiques auxquels cela fera certainement plaisir et c'est tant mieux pour eux. Moi, j'y trouve pas mon compte...

    Bon, je garde quand même à l'esprit que la volonté de l'éditeur est d'exploiter au maximum l’œuvre d'Alan Moore en piochant dans son passé afin de vendre sur son seul nom. Attention : ce n'est pas condamnable en soi ! Après, c'est à nous lecteur de savoir faire la différence en sélectionnant nos lectures. Votre serviteur est quand même là pour ça.

    Erik67 Le 18/04/2025 à 08:42:18

    Enfin je peux vous proposer ce titre que j'avais réservé à ma médiathèque depuis le mois d'août de l'année dernière. Il faut dire que certains se précipitent sur les nouveautés et les garde scrupuleusement pendant 7 mois sans penser que d'autres lecteurs aimeraient bien découvrir éventuellement cette œuvre...

    Bon, j'ai dû faire preuve de patience mais pour quel résultat alors ? J'ai bien aimé ce récit qui raconte la virée de deux amis qui ne se sont pas vu depuis un certain temps et qui vont manifestement régler leurs comptes.

    Pour moi, le sujet de l'amitié est important d'autant que cela peut quelque fois mal tourné sans qu'on le veuille vraiment. C'est comme l'amour. Il faut dire que la vie n'est parfois pas facile dans les épreuves qu'on doit traverser. Oui, c'est le genre de récit qui peuvent résonner selon notre histoire personnelle. Cela dépend de la valeur qu'on accorde à l'amitié bien évidemment.

    Tout d'abord, je trouve que le récit est superbement mis en image par Pierre-Denis Goux. La couverture est sublime de beauté. Par ailleurs, j'ai apprécié ces couleurs chatoyantes qui donnent du relief. C'est un trait quand même assez puissant qui donne du dynamisme et de la consistance à ce récit qui en manque parfois.

    Oui, nous avons un scénario à la Jim comme dans « L'invitation » par exemple réalisé en 2010 qui utilise d'ailleurs les mêmes ressorts sur deux gars liés par l'amitié et qui vont pousser un peu trop loin le bouchon. Bref, cela s'enlise et c'est parfois assez lourdingue au point de trouver nos deux principaux protagonistes assez immatures et pas sympathiques du tout dans leurs conneries.

    Pour autant, je me suis laissé attendrir par la fin de ce récit et notamment par l'évolution de l'un des personnages qui est malheureux dans sa vie toute rangée. On voit bien qu'actuellement, les valeurs sont en train d'évoluer. Oui, on nous disait de bosser dur pour mettre notre famille à l'abri et du coup, on acceptait des boulots qui ne nous correspondaient pas vraiment et cela nous rendait malheureux. Toute une génération est passée à côté de leur vie. C'est un chemin que les jeunes ne sont plus prêt d'emprunter et grand bien leur fasse !

    C'est le genre de final qu'on arrive à deviner assez aisément et c'est très attendrissant et même émouvant. Bref, le genre de lecture que j’ai finalement davantage apprécié que je ne l’avais imaginé au départ sur un sujet qui m'est particulièrement sensible. Perdre un ami, c'est également perdre une partie de soi...

    Erik67 Le 17/04/2025 à 06:41:31

    C'est l'histoire d'une adolescente mal dans sa peau qui va soigner un loup lors d'une balade en forêt. Elle ne se doutait pas qu'en soignant les blessures de ce prédateur, elle commence alors à guérir les siennes. Oui, rien de mieux qu'une rencontre avec un loup pour régler tous vos problèmes !

    Plus sérieusement, on fait une petite incursion dans le genre fantastique via un récit sur l'amour, l'exploitation des sentiments, la sauvagerie des animaux et surtout des êtres humains. Comme Charles Darwin disait : « Nous avons cessé de chercher des monstres sous notre lit lorsque nous avons réalisé qu'ils étaient ne nous ». C'est plutôt terrifiant !

    Au niveau du scénario, je retrouve Oscar Martin qui est connu pour son excellente série « Solo » dont je possède d'ailleurs tous les tomes. C'est bien de le voir dans une œuvre totalement différente où il change de registre dans un genre plutôt onirique sur fond philosophique.

    La BD est dans un petit format où elle ne semble pas payée de mine. Une édition qui ne la met pas forcément en valeur ce qui est plutôt rare chez Delcourt. Etait-ce voulu par l'auteur ? Bref, on peut se poser la question.

    Cependant, j'ai bien aimé le style semi-réaliste du dessinateur Tha dans cette ambiance de nature hivernale et isolée. Les images contemplatives du début donnent le ton et sont tout simplement magnifiques. Comme dit, il est dommage d'une non mise en valeur.

    On pourra regretter une narration omniprésente et parfois trop bavarde bien que le propos demeure captivant par moment. On entre en immersion dans ce récit où Capuche Blanche est une sorte de version végan du petit chaperon rouge et où le loup va devenir sa principale raison de vivre.

    Elle n'hésitera pas à tuer pour lui et de préférence des chasseurs. On sent qu'elle a peur d'être abandonnée et qu'elle fera tout pour satisfaire aux besoin de son ami le loup.

    J'ai bien aimé ce roman graphique qui ne manquera pas de surprise surtout vers la fin un peu glauque mais si politiquement incorrect. Non, le petit chaperon rouge n'est plus ce qu'il était autrefois c'est à dire une victime. Peut-on s'en réjouir ? A vous de voir !

    Erik67 Le 16/04/2025 à 07:41:10

    Alessia est le nom de la dernière BD du prolifique auteur Zidrou. A l'origine, Alessia est un prénom féminin d'origine italienne dérivé du grec « Alexandro » qui signifie « celui qui protège ».

    Il s'agit de l'évocation de la vie du peintre Richard G. Cactus qui revient à Naples et à Capri où il a connu durant sa jeunesse deux femmes qui ont marqué sa vie à savoir Marchesa et la fameuse Alessia.

    Il y a beaucoup de mélancolie en lui surtout qu'Alessia semble totalement le fuir. J'ai été marqué par ce sentiment de mélancolie qu'on peut éprouver quand on atteint un âge mur et que le temps a fait ses ravages quant aux amours et à la beauté. Il s'agit évidemment de chercher un remède.

    Je me rends compte tout comme le personnage principal de la fugacité de la vie et de la fuite du temps. Si seulement, on pouvait simplement retourner en arrière ! Comme il s'appelle Cactus de nom, il est représenté par cette plante piquante au niveau de son visage.

    Au niveau graphique, on remarquera la profusion de la couleur rose sous toutes ces nuances ce qui donne un aspect assez spécial entre la mer et le ciel ! J'ai quand même bien aimé car cela donne un peu de peps à l'ensemble. On remarquera que les paysages italiens sont sublimes ce qui donne encore envie d'aller à Capri même si c'est fini. 

    C'est généralement le genre de BD que je n'aime pas par excellence mais celle-ci m'a complètement séduit grâce au flegme de son personnage principal et son interaction avec le monde à savoir son petit entourage et Capri compris. J'ai réellement apprécié quelque chose que je ne devais pas aimer. C'est la magie de la BD, soit on déteste, soit on adore. Celle-ci a quelque chose de spécial.

    On goûtera évidemment à la douceur de vivre italienne entre ces belles femmes et sa bonne gastronomie. Zidrou a encore réussit à m'épater ! Vous le serez aussi probablement.

    Erik67 Le 15/04/2025 à 06:29:50

    Parfois, il existe des individus qui peuvent entendre le son des morts. Cela rappelle l'excellent film avec Bruce Willis à savoir « le Sixième sens » de Night Shyamalan. Oui, il s'agit de cette faculté de transcender la réalité pour voir et entendre ce que les morts ont encore à nous dire. Bref, que du classique !

    Cela tombe plutôt bien pour notre principal protagoniste qui est professeur d'art et qui vient de perdre tragiquement sa femme il y a 2 mois. Il va rencontrer une collégienne qui a cette faculté ce qui tombe plutôt bien pour lui qui cherche des réponses n'acceptant pas son deuil.

    Le développement m'a paru bien fade par rapport au postulat de départ qui est à peine crédible tant les personnages font dans le surjoué. C'est même un peu confus dans un scénario qui va se perdre progressivement dans une sorte de sous-intrigue où l'on perd la trame principale. Certes, le paranormal viendra un peu donner du piment à l'ensemble. Néanmoins, c'est beaucoup trop convenu et sans surprise et surtout avec un sérieux manque d'aboutissement.

    Au niveau du graphisme, je dirai que le dessin fait dans l'efficacité même si on pourra sans doute lui reprocher un caractère trop expressif. Il est vrai qu'on ressent mieux la tristesse ainsi que l'angoisse des personnages.

    Vous pouvez toujours prendre l'initiative de découvrir ce one-shot en manga. Cependant, ne venez pas vous plaindre auprès de moi si par la suite, vous venez également à entendre le son des morts !

    Erik67 Le 14/04/2025 à 07:11:13
    Jules Matrat - Tome 1 - Livre 1

    Encore le récit d'un destin brisé que celui de ce jeune soldat de la guerre de 14-18 à savoir Jules Matrat qu'on est venu cherché dans sa paisible Haute-Loire. Il a donné sa vie pour la France afin de lutter contre les armées du Kaiser Guillaume II voulant envahir notre pays dans une volonté expansionniste de domination sur l'Europe.

    Il a abandonné sa fiancée Rose à contre cœur afin d'accomplir son devoir pour la Nation dans les tranchées boueuses et humides. Comme beaucoup qui ont échappé à la tuerie de masse orchestré par les généraux français dont les noms pullulent dans nos rues comme pour célébrer la victoire des bouchers.

    C'est tiré de l’œuvre d'un romancier Charles Exbrayat publié en 1942 en pleine Seconde Guerre Mondiale. Oui, l'homme n'apprends toujours pas de ses erreurs et de ses horreurs commises.

    Le début est à peine crédible avec un paysan qui ne sait pas ce qu'est la guerre et qui ignore totalement tout du monde dans lequel il vît. C'est une bien triste image qui à mon sens a été poussé à l'exagération pour nous dire que dans les campagnes, on était un peu isolé des choses de ce monde. Mais bon, soit, il découvre qu'on est en guerre contre l’Allemagne et que ce n'est pas sa ferme qui brûle.

    La narration fait également très « vieille France » et n'est pas du tout adapté à notre époque moderne. Bref, les dialogues m'ont paru assez désuet mais certainement authentique au vu du milieu et de l'époque. C'est juste qu'à vrai dire, ce n'est pas très emballant. Cependant, passé ce cap, on apprécie le ton juste de l’œuvre ainsi que le message véhiculé par l'auteur.

    Sur le fond, c'est une véritable tragédie que ce facteur qui annonce la mort brutale de ces jeunes partis au combat en laissant leurs vieux parents à la ferme. Oui, dans ce monde-là, ce sont les jeunes qui sont partis en premier. On éprouve beaucoup de chagrin pour ces parents qui perdent l'essentiel du but de leur vie.

    Et pour ceux qui ont survécu à ce terrible conflit, le traumatisme est tellement grand qu'ils n'arrivent plus à vivre correctement. C'est bien encore ça les destins brisés de ces jeunes gens.

    Au dessin, Serge Fino apporte toute sa délicatesse et son efficacité en ce qui concerne les personnages. C'est un dessin empreint d'un certain réalisme pour des planches où on en prend plein les yeux ! Même le grain du papier me semble assez spécial, presque lourd.

    Au final, c'est encore un témoignage poignant de cette Première Guerre Mondiale qui fit 10 millions de morts en Europe, dont 1,5 million de Français. C’est un énorme cataclysme dont l’Europe ne se relèvera pas complètement.

    Erik67 Le 13/04/2025 à 08:52:59
    Héros de guerre - Tome 1 - Albert Roche . France

    Est-ce que tout le monde sait qu'Albert Roche est l'un des plus grands héros de la Première Guerre Mondiale ? Personnellement, je l'ignorais ! On peut alors combler une lacune en découvrant sa biographie dans un monde en guerre.

    On va avoir droit à une espèce de super-homme qui va être blessé 9 fois au combat mais qui arrivera toujours à se relever. Il aurait sans doute été embauché par la firme Marvel pour figurer dans « Captain América, le soldat de l'espoir ». Il a également la particularité d'avoir capturé 1180 prisonniers allemands en 3 ans ce qui constitue un véritable exploit.

    Oui, j'ai dit qu'il aurait pu être véritablement un super-héros. Et pourtant, ce n'était à la base qu'un petit paysan vosgien comme Spider Man n'était qu'un frêle étudiant scientifique. Derrière chaque être humain peut se cacher un véritable héros. Vous savez désormais ce qu'il vous reste à faire...

    Pour ma part, j'ai un peu eu ma claque de tous ces super-héros qu'on a vue durant deux décennies avec une certaine saturation. Mais bon, je ne vais pas renier pour autant cet Albert Roche qui a d'ailleurs totalement été oublié dans l'histoire.

    On a beaucoup de rue du Maréchal Joffre, ce véritable boucher qui aurait dû être traduit pour crime contre l'humanité pour avoir envoyé des millions d'hommes à la mort certaine mais pas beaucoup de rue portant le nom de ce simple soldat qui s'est pourtant mieux illustré que lui au combat.

    Cependant et à vrai dire, je n'aime pas non plus les va-t'en guerre qui sont content de casser de l'ennemi (« ce que je fais papa, c'est faire taire les boches ») et même d'y prendre plaisir car la guerre est une chose qui devrait être proscrite. On libère parfois les pires sentiments qu'un un être humain peut avoir enfoui en lui dans une manifestation de violence sans précédent. Oui, ce jeune homme est parfaitement motivé pour la boucherie. La motivation a quand même ses limites !

    Ceci dit, j'ai bien aimé que cet homme recalé de l'armée à cause de sa petite taille et de son allure « crevette » va pouvoir démontrer qu'il peut malgré tout se surpasser et être un meilleur soldat pour l'armée de son pays. Bref, tout est dans la volonté d'accomplir quelque chose qui nous dépasse. Et puis, c'est vrai, à la guerre, il vaut mieux être petit car on fait une moins bonne cible.

    Je ne cache néanmoins pas mon aversion pour la hiérarchie militaire qui a bien failli fusiller ce héros en menant une justice trop expéditive en voulant faire un exemple comme quoi on n'abandonne pas son pays en fuyant les tranchées mortifères. C'est un comble quand même pour un véritable héros de guerre. Cela démontre surtout une certaine stupidité du haut commandement.

    C'est une mise en page spectaculaire et très proche d'un traitement cinématographique à l'image d'une couverture qui attire l’œil. Il faut quand même avouer que le dessin est magnifique avec son trait puissant, à la fois chargé et vigoureux. Il y a tout ce qu'il faut pour apprécier graphiquement les belles planches qui se succèdent.

    Une BD historique à découvrir et qui constitue un témoignage de plus sur l'engagement dans cette première Guerre Mondiale qui a tant coûté en vie humaine plutôt jeune à notre pays.

    Erik67 Le 12/04/2025 à 08:18:20

    Cette BD pose une très bonne question à savoir guérir de la Shoah surtout pour les 3ème et 4ème génération qui portent ce lourd fardeau. L'état d'Israël justifie souvent des exactions ennemies par ce crime de « génocide suprême » comme si cela pouvait justifier toutes les actions de rétorsions non proportionnées.

    « Œil pour œil et dent pour dent » comme dit le proverbe pour signifier qu'une personne coupable doit recevoir une punition à la hauteur de ce qu'elle a infligé. Le résultat ? Eradication totale de Gaza si on massacre à des milliers de victimes israélienne sans défense.

    Bref, le cycle infernal de la violence que l'on connaît trop bien et qui s'exporte malheureusement au-delà de ses frontières comme une gangrène de la haine. Cela en devient insupportable...

    Oui, ce roman graphique essaye pour la première fois une démarche de se défaire du statut de victime. Certes, il reste toujours l'indispensable devoir de mémoire mais qui ne justifie pas tout. Le « plus jamais ça » s'est-il mué en volonté farouche de détruire totalement l'ennemi avant qu'il ne recommence à éradiquer ? On peut se poser la question.

    Pour rappel historique, au lendemain de la Shoah qui a fait 6 millions de victimes, la plupart des survivants ne voient plus d’avenir pour les Juifs en Europe. Ils souhaitent une patrie où ils ne seraient plus une minorité vulnérable à la merci d'un Etat car ils ont subi depuis toujours des persécutions antisémites.

    Leurs espoirs se réalisent enfin le 14 mai 1948 avec la création de l’État d’Israël, une terre avec laquelle ils ont des liens historiques et religieux. Cela s'est fait au détriment des habitants déjà en place depuis un millénaire à savoir les Palestiniens. Voilà pour les faits bruts de décoffrage sans vouloir prendre parti pour les uns ou les autres.

    J'ai trouvé le procédé de cette BD assez originale pour se démarquer de tout ce que j'avais pu lire sur ce sujet. Dernièrement, j'ai posté « La rafle d'Izieu » mais en comparaison, je sens bien une nette différence dans le fait qu'il ne s'agit pas de se contenter d'être didactique et de rappeler les faits.

    En effet, dans la présente œuvre, on vit au milieu d'une famille juive qui semble avoir perdu le souvenir de faits très graves. C'est d'abord l'aspect psychologique et intimiste qui est mis en valeur. Par la suite, on voguera au fil des témoignages recueillis et qui sont autant de souffrances vécues durant la Seconde Guerre Mondiale.

    Je suis au milieu d'une jeune génération qui ne veut que du positif dans la vie et surtout tourner la page sur le passé surtout s'il a été néfaste. C'est une manière de faire table rase afin d'avancer vers un futur plus radieux. Se remémorer et tourner en boucle sur des faits négatifs nous feraient devenir « négatifs ».

    La preuve à grande échelle serait l'éradication d'une population entière de civils vivant à Gaza. Certaines voix s'élèvent d'ailleurs pour dénoncer un véritable génocide. L'histoire jugera à son tour. Cependant, il y a une réfutation du terme « peuple génocidaire » qui serait une accusation gratuite basée sur des relents antisémitisme et sur des équations efficaces du genre nazisme = sionisme. Cela serait juste une rhétorique malsaine qui est perçue comme une régression inquiétante. Voilà pour la thèse défendue dans cet ouvrage qui nous demande de ne pas tout confondre. J'en prends acte.

    Pour en revenir à la BD, la thématique est l'enjeu de la mémoire sur les questions identitaires qui traversent les générations futures. Il s'agit de retrouver d'où l'on vient pour pouvoir exister par la suite. Or, c'est difficile dans un contexte d'éradication totale de ce peuple durant la Shoah. Le traumatisme est tel qu'il hante encore les générations futures qui veulent sortir de cette position de victime.

    J'aurais sans doute aimé que la fin nous délivre un message de paix « universel » mais ce n'est pas vraiment le cas car on reste concentré sur la véritable Shoah ce qui est bien le sujet de cette BD. Ne pas en parler aurait fait le jeu des nazis nous explique t'on comme argument de défense.

    Pour ma part, je suis quand même assez partagé au sortir de cette lecture qui demeure très instructive et qui pousse à la réflexion. Pour résumer un peu le fond de ma pensée en espérant offenser personne : « Oui, pour le plus jamais ça afin de protéger tous les peuples de la planète. Non pour la reproduction des erreurs du passé ! ».

    Erik67 Le 11/04/2025 à 07:33:01

    Nous voilà avec ce titre dans le pur polar rural suite à une adaptation d'un roman à succès de l'écrivain français Franck Bouysse. J'avais déjà lu par le passé l'adaptation de son roman « Glaise » qui n'avait pas fait l'unanimité auprès des lecteurs.

    En effet, le passage d'un média à l'autre peut parfois poser quelques difficultés comme celui de ressentir ce que les personnages éprouvent au juste. On peut également s'ennuyer à la lecture faute à une mise en scène non dynamique surtout si la narration est lente.

    A noter qu'on se situe encore et toujours dans le milieu campagnard cher à l'écrivain avec ses taiseux de service qui ne sont guère rassurants. Le fin fond de la campagne des Cévennes dans des fermes isolées servira de cadre à ce récit qui va prendre son temps dans une ambiance plutôt glauque.

    On observera que le dessin est véritablement au service du scénario de ce polar. Il y a des couleurs assez ternes et grisâtres qui collent bien à cette ambiance voulue. Et surtout ce rouge sang dans une blancheur hivernale quasi-désertique. Le trait est volontairement appuyé pour donner du style à l'ensemble. Du bon travail.

    Oui, c'est également tout à fait correct dans sa construction scénaristique mais je ne suis pas preneur personnellement de ce type de récit qui se termine mal et où l'on ressent toute la misère humaine de certaines conditions de vies difficiles notamment dans la solitude de la campagne. Il y a nettement plus engagé comme lecture.

    Bref, ce thriller campagnard ne m'a rien apporté surtout avec une fin abrupte assez triste et conventionnelle.

    Erik67 Le 10/04/2025 à 07:39:38
    Ils ont fait l'Histoire - Tome 42 - Jean Monnet

    Voici la première biographie en BD d'un des pères fondateurs de l'Europe peu après la Seconde Guerre Mondiale à savoir Jean Monnet. Beaucoup de rues portent son nom mais peu connaissent véritablement son histoire et surtout ce qu'il a apporté.

    La vision qui animait cette homme était la paix et surtout l'union surtout après une époque qui a ravagé littéralement toute l'Europe. C'était un doux rêve qu'il a réussi à mettre en pratique à force de persuasion des plus grands de ce monde de l'époque : Roosevelt, Churchill, le Général de Gaulle, Adenauer...

    Bon, question popularité, je m'aperçois que je suis pratiquement le seul à aviser cette BD près d'un an après la parution. On voit que l'Europe n'est absolument pas la préoccupation majeure des lecteurs, même de ceux férus d'histoire. Ce n'est nullement un reproche mais juste une petite constatation qui traduit le peu d'intérêt pour cette construction qui a sans doute été détourné de ses principes majeurs au détriment du peuple.

    Ce que je n'ai pas trop aimé à ce personnage, c'est qu'en sa qualité de fils de riche négociant, il a échappé volontairement aux recrues de la Première Guerre Mondiale estimant que trop de jeunes se faisait tuer dans les tranchées ce qui est exact.

    Cependant, on sent bien que sa position de privilégié dans la société lui a permis d'échapper à une mort certaine. A-t-il alors accompli son devoir pour le pays ? Oui mais en conseillant les officiels du gouvernement à mettre en place une coordination plus accrue avec la Grande-Bretagne, pays allié.

    Pour le reste, il avait franchement la stature d'un homme d’état mais la politique ne l'intéressait pas du tout. Il voulait juste faire progresser son idée d'union pour éviter les guerres sur le sol européen. Le Général de Gaulle lui affublait malicieusement le qualificatif « d'inspirateur ».

    Son parcours est très bien retracé dans cette BD assez bien dessinée donc je ne reviendrais pas dessus. La qualité graphique est effectivement au rendez-vous pour notre plus grand plaisir de lecture.

    Ce que j'ai retenu par contre est le fait qu'il avait compris que la politique finit toujours autour de la lutte pour l'investiture et le pouvoir. Les derniers présidents de la République nous l'ont d'ailleurs montré sans aucune équivoque à l'exception de François Hollande qui a préféré jeté l'éponge devant son immense impopularité). Bref, il avait compris déjà en avance sur son temps qu'il fallait transcender les intérêts particuliers pour celui du plus grand nombre.

    C'est vrai que j'ai également rêvé d'un monde uni sans plus aucune guerre et surtout avec une prospérité absolue profitant à tous et s'il fallait renoncer aux différents pays pour atteindre cet idéal, moi perso, j'étais réellement prêt.

    Cependant, on voit bien que la construction européenne qu'il a mise en place était déjà fortement combattu non seulement par les anglais mais également par ceux de l'intérieur comme le Général de Gaulle avec toujours le même argument : ne pas perdre le pouvoir de la souveraineté nationale.

    Aujourd'hui, l'Europe unie n'a jamais connue la Guerre (l'Ukraine ne fait pas partie de l'Union Européenne) et on peut affirmer non sans mal que l'objectif est rempli. Pour autant, il y a encore du travail à accomplir pour favoriser un bon niveau de vie pour le plus grand nombre. J'avoue que je reste malgré tout un européen convaincu d'aller encore plus loin mais au service des hommes (et pas seulement des plus riches).

    Une BD à lire pour bien comprendre ce qui a motivé la création de l'Europe et comment cela s'est concrètement réalisé. J'ai quand même appris des choses assez intéressantes que j'ignorais jusqu'alors. Bref, les auteurs ont accompli un véritable travail d'historiens accomplis.

    Erik67 Le 10/04/2025 à 07:34:23

    De l'auteur Charles Masson, je me souviens avoir lu l’œuvre « Soupe froide » dans les années 2000 qui m'avait assez ému avec le récit de ce sans abris. Plus récemment, j'ai adoré « Sept vies à vivre » avec le même point commun à savoir que l'auteur est toujours sensible aux destinées des plus humbles.

    J'ai emprunté « La dernière femme » dont je suppose que c'est de celle dont on se souvient le plus dans une vie. Bref, ce titre m'intriguait d'autant qu'il avait un peu échappé à ma vigilance car j'ai été surpris de voir qu'il datait de 2012. Je vous propose généralement des nouveautés ou du moins des titres pas trop anciens. Là, c'est un rattrapage près de 13 ans après !

    Le sujet est celui d'un homme dans la force de l'âge qui se remémore l'ensemble de ces conquêtes féminines au cours de sa vie. Oui, les femmes ont occupé une place assez importante dans sa vie sentimentale. Mais bon, c'est une accumulation sans fin qui peut nous laisser assez perplexe dans la mesure où ce n'est pas la quantité qui compte en l'espèce.

    Le dessin est à la fois minutieux et agréable ainsi que dynamique et fluide malgré un coup de crayon assez brut. J'ai bien aimé cette simplicité du trait qui fait dans la clarté. Il parvient à faire passer de nombreuses émotions sur les attitudes de son personnage principal qu'on ne trouvera d'ailleurs pas forcément sympathique.

    Au final, bien que j'aime bien ce que l'auteur a fait, ce titre ne recueillera pas mon adhésion. Cela peut arriver parfois ! En effet, j'ai ressenti pas mal d'ennui dans cette lecture très longue où un gros individu étale ses conquêtes et ses coucheries de passage comme autant de lettres de l'alphabet. On ne se souvient pas de toutes ces femmes tant il y en beaucoup trop et souvent avec un passage très furtif.

    Et tout ça pour démontrer quoi ? Que c'est un tombeur durant sa jeunesse qui va finalement rester désespérément seul une fois atteint l'âge de la maturité ?

    Bref, je préfère passer mon tour sur cette œuvre bien qu'on puisse comprendre le message de l'auteur.

    Erik67 Le 09/04/2025 à 07:16:36

    C'est une des rafles les plus célèbres après cella du Vel' d'Hiv qui a eu lieu sur notre territoire la France qui faisait déjà à l'époque dans l'antisémitisme avec un gouvernement de collaborateurs à la solde de l'Allemagne des nazis.

    Oui, 44 enfants et 7 adultes de la colonie d'Izieu ont été arrêté par la Gestapo avec un seul survivant au total. C'est l'infâme Klaus Barbie qui a organisé ce crime contre l'humanité. Il sera d'ailleurs jugé bien plus tard pour ces faits abominables.

    Je suis sans voix face à une telle tragédie qui ne devrait jamais avoir lieu quelques soit la race ou la religion. C'est plus qu'immonde, c'est indigne à l'espèce humaine ! Passé la colère légitime, il s'agit de s'intéresser aux faits pour découvrir comment cela s'est passé dans les faits. Le sujet sera d'ailleurs abordé en profondeur. On sait qu'à la base, il y a eu la dénonciation d'un collaborateur français.

    Pour moi, il s'agit plus que jamais de maintenir le souvenir de la mémoire des victimes afin que cela ne se reproduise plus jamais dans l'Histoire et ce quelques soit le gouvernement qui sera un jour en place au fil de vie de notre pays démocratique à la merci d'un vote populiste de mécontentement. La piqûre de rappel n'est jamais vaine, bien au contraire !

    J'ai beaucoup apprécié cette BD richement bien documentée. Il faut dire que l'auteur avait déjà réalisé une BD sur le sujet que j'avais déjà grandement apprécié à savoir « Beate et Serge Klarsfeld – Un combat contre l'oubli ». La fin est particulièrement émouvante. Il faut se retenir de verser quelques larmes pour ces enfants martyrs et ceux qui ont été les témoins de cette barbarie totalement immonde et inexcusable.

    Le dessin de Giulio Salvadori que je ne connaissais pas m'a tout de suite bien plu car il rend la lecture assez fluide avec ses traits tout en rondeur. C'est à la fois sobre mais efficace.

    C'est encore une fois une belle lecture qui enrichit cette thématique demeurant plus que jamais d'actualité sur ces faits dramatiques survenus dans notre pays durant la Seconde Guerre Mondiale.

    Erik67 Le 08/04/2025 à 07:07:18

    Certains veulent revoir leur Normandie et d'autres veulent revoir Comanche. C'est ainsi dans leur ordre de priorité. En fait, il s'agit d'une belle histoire d'amour que celle d'un homme Red Dust, devenu une légende dans la région du Wyoming aux Etats-Unis pendant la conquête vers l'Ouest. Il souhaite revoir une femme qu'il n'a jamais pu oublier à savoir Comanche.

    Il faut savoir qu'il s'agit du spin-off de la vieille série Comanche réalisée à l'époque par le célèbre Hermann. C'est un plus jeune auteur à savoir Romain Renard qui s'y colle comme pour rendre hommage à ce personnage qui ne m'avait d'ailleurs guère marqué pour son côté vieux jeu.

    Je n'ai jamais été trop fan des œuvres d'Hermann que beaucoup de vieux lecteurs apprécient grandement. J'étais en quête d'autre chose faisant partie d'une nouvelle génération. Je l'avais croisé dans un des rares salons de BD que j'ai fréquentée dans ma vie et il ne m'avait pas du tout laissé une bonne impression malgré tout le talent dont il est pourvu et reconnu par ses pairs.

    C'est un peu la mode de remettre au goût du jour de vieilles séries qui ont fait la joie du monde de la bande dessinée. Il y a plusieurs tentatives d'approches et celle-ci me semble tout à fait adéquate.

    Je vais livrer le fond de ma pensée sans état d'âme. L'auteur aurait pu réaliser une œuvre totalement indépendante. Il n'avait pas besoin du personnage de Red Dust même vieillissant. Il aurait pu très bien et tout seul réaliser sa bande dessinée et en retirer tous les bénéfices. Bref, cette œuvre se suffit à elle-même sans avoir à restaurer le passé d'un quelconque personnage ayant évolué dans l'Ouest sauvage.

    On peut dire que le graphisme en clair-obscur est parfaitement soigné et retranscrit bien l'ambiance de cette Amérique poussiéreuse avec une relation non sans heurts entre les colons américains et les natifs. Parfois, il peut y avoir également des relations d'amour.
    Il est vrai que certaines planches en jettent vraiment au niveau de la beauté et de la puissance qui s'en dégage. On est proche du chef d’œuvre graphique.

    J'ai aimé la mise en page et surtout cette alternance assez bien dosé entre les scènes d'action et d'autres beaucoup plus contemplatives et introspectives laissant place à une psychologie de mise donnant une certaine profondeur. Bref, ce genre de choses qui manquait singulièrement dans l’œuvre originelle.

    Erik67 Le 07/04/2025 à 07:13:50

    Mahar n'a pas eu le choix que de s’enrôler dans l'armée de Daesch. C'était cela ou la mort. La particularité ? C'était encore un gosse de 10 ans mais une véritable arme pour le Califat dans sa guerre contre tous les mécréants. Oui, ils ont utilisé même des enfants sans aucune moralité pour atteindre leur objectif militaire.

    Cette BD nous raconte le témoignage de cet enfant parmi d'autres qui ont été kidnappé au Kurdistan irakien et qui ont assisté au massacre de leur propre peuple les Yézidis. Mahar va vivre au sein de l'Etat islamique où il sera fortement endoctriné dans des écoles coraniques avant d'être envoyé au combat comme de la chair à canon.

    Ce qu'il va vivre est absolument inimaginable pour tout individu vivant loin de la guerre et dans le confort de nos sociétés occidentales. Un enfant innocent ne devrait jamais avoir vécu un tel calvaire. C'est d'une inhumanité sans nom. Comment se reconstruire psychologiquement après ça ?!

    Un mot sur le dessin du danois Lars Horneman qui arrive à trouver le ton juste grâce à un graphisme qui fait dans le réalisme mais avec un trait plutôt prononcé. Evidemment, cela colle avec ce type de BD documentaire.

    Comme il s'agit d'une histoire vraie, cela fait encore plus froid dans le dos car c'est à la fois effrayant et tragique. On ne peut qu'être révolté par une telle situation et on a envie de construire un autre monde plus pacifié et qui respecterait notamment l'enfance comme le sanctuaire le plus sacré.

    L'autrice Anne Poiret qui est journaliste a voulu surtout s'intéresser aux conséquences après la fin de la guerre contre Daesch pour mesurer non seulement les effets mais pour pouvoir également alerter l'opinion publique du danger de la mauvaise gestion du défi de la reconstruction.

    Au final, un album « témoignage » intéressant et instructif sur certaines vérités qui peuvent déranger. Mais bon, cela retourne car c'est très dur à supporter. La BD n'est pas qu'une forme de divertissement, c'est bien plus comme par exemple un regard sur l'actualité et le monde.

    Erik67 Le 06/04/2025 à 08:11:35
    Golden City - Tome 16 - La Traque des métamorphes

    Je vais donner un avis sur l'une de mes toutes premières séries que je possède de l'ère « moderne » de la BD à savoir « Golden City ». Pour rappel, cette série a débuté en Février 1999 soit au siècle dernier. Nous voilà désormais au 16ème tome en 26 ans.

    On retrouve notre héros Harrison Banks qui va traquer l'alien qui a failli détruire totalement Golden City. Il s'agit en fait d'un métamorphe pouvant prendre une apparence humaine au point de ne plus savoir distinguer les alliés des aliens. Cela m'a fait penser à une autre série que je suis activement à savoir « Sillage ». Les idées se ressemblent ! Rien de neuf.

    Par ailleurs, curieusement alors que ces extra-terrestres nous sont présentés comme particulièrement dangereux au point de ne pas laisser de trace de leur passage, notre héros va vivre une rencontre de troisième type plutôt amicale ce qui peut paraître non crédible et tout à fait déstabilisant.

    Le récit va très vite en nous laissant aucun répit ce qui procure évidemment du divertissement. L'objectif est donc atteint. C'est vrai que les scénaristes usent parfois de grosses ficelles qui ne font pas dans la subtilité. Je ne sais pourquoi je ne le remarque que maintenant avec la lecture de ce tome.

    Le dessin de Nicolas Malfin est toujours d'aussi bonne facture et parfaitement lisible ce que j'apprécie. Il y a sans aucun doute une appropriation de l’univers futuriste sans le dénaturer et en y apportant sa patte. On lui a souvent reproché une colorisation assez froide et presque informatisé mais je trouve que cela donne un très bel effet.

    Au final, une aventure qui se poursuit et qui est même relancée avec cette menace extra-terrestre qui pèse sur notre pauvre planète qui a pourtant été choisie comme lieu de destination. Oui, l'efficacité reste de mise !

    Erik67 Le 06/04/2025 à 08:02:31

    J'aimerais bien le connaître ce gouffre des résurrections afin de revenir à la vie. Mais bon, au vu de la couverture, on devine aisément qu'il vaut mieux sans doute ne pas trop s'y aventurer car cela sera à nos risques et périls.

    J'ai trouvé le pitch de départ pas très crédible pour un sou. Quand un explorateur aventurier disparaît au Pôle Nord, on n'attend pas deux ans après sa disparition pour organiser une mission de secours. Mais bon, son épouse a fait un mauvais cauchemar et il faut qu'elle explore toutes les pistes. Au passage, elle prendra avec elle sa nièce paralysée des jambes et en chaise roulante qui a des dons de voyance pour une expédition au Pôle Nord à très haut risque.

    Par ailleurs, les dialogues peuvent apparaître comme assez académiques et ne font pas très naturels. Je n'aime pas trop ça car cela rend le récit assez pompeux et ennuyeux. Par la suite, heureusement, cela s'améliore un peu car on commence à s'intéresser à cette femme riche bourgeoise voulant à tout prix retrouver l'amour de sa vie en risquant la vie de tout un équipage. Cependant passé un certain cap, on retombe dans une aventure assez banale teintée de fantastique à tout va.

    Le soin apporté à la composition est plus que correct. L'objet est de toute beauté avec une couverture brillante reflétant les spectres. Oui, graphiquement c'est du beau boulot avec une précision dans le détail notamment des décors ! Cependant, le plus bel écrin peut renfermer quelque chose d'assez moyen dans le fond et c'est malheureusement le cas en l’occurrence.

    En effet, j'ai rarement vu un scénario aussi pathétique qui donne dans le n'importe quoi au gré de surenchères gratuites. Il n'y a franchement aucune finesse sauf dans le graphisme. Oui, je le répète : le scénario est médiocre mais le dessin est excellent.

    Certains ont dit que c'est du lourd. Moi, je dis que c'est très lourd. C'est toute la différence ! Autant ne pas tomber dans ce gouffre...

    Erik67 Le 05/04/2025 à 09:09:48

    C'est d'une belle idée que part le postulat de cette BD qui va associer un grand magnat californien de la seconde moitié du XIXème siècle à un photographe pour aboutir aux bases de l'invention du cinéma.

    En effet, il ne faut pas oublier que c'est de la photographie qu'est né par la suite le cinéma que les frères Lumière ont su bien exploité. Il s'agissait tout simplement de produire des images animées afin de capturer le mouvement des chevaux au galop.

    La BD se concentre surtout sur la collaboration entre ces deux hommes guidés par des sentiments contradictoires et surtout l'esprit de compétition sur fond de courses hippiques. C'est à la fois un thriller, un western mais également basé sur des aspects historiques avec une construction assez singulière du scénario.

    En effet, on ne se doute pas qu'il y a quelque chose de plus grand derrière le fait de gagner un pari pour une question d'argent. Il est question d'invention et de progrès pour faire avancer l'humanité. Pour autant, chacun de ses deux hommes aura ses propres démons à combattre et cela ne sera pas forcément joli.

    Au niveau du dessin, on aura droit à un trait crayonné qui joue sur les ombres pour donner le plus bel effet en noir et blanc. Le style reste quand même assez classique mais je dois bien souligner qu'il n'est pas avare de détails avec de beaux décors naturels de l'Ouest américain. Bref, c'est à la fois précis et expressif. Moi, j'aime bien !

    Erik67 Le 05/04/2025 à 07:43:21

    J'aime bien cette collection historique qui se focalise à chaque fois sur un thème ou une période différente. Il s'agit de nous amener à nous intéresser de façon assez ludique à l'histoire très riche de notre pays.

    Je dois reconnaître que les faits historiques développés sont assez intéressants. Il y a également des notions sur le mode de vie des gens de l'époque ce qui est non négligeable. C'est une multitude de connaissances qui nous est présentée de manière assez ludique.

    Maintenant, c'est vrai que je suis plutôt attiré par les rois qui ont gouverné notre pays non sans regretter la royauté. Un seul homme dirige le pays du fait de sa seule naissance. Actuellement, c'est le vote populaire qui fait élire un homme à la tête de l'état. Selon les pays et l'histoire, cela peut être Hitler, Poutine, Trump, Sarkozy ou Macron et on appelle cela la démocratie.

    Il faut savoir que sur 1500 ans ce qui n'est pas rien, 64 rois et 3 empereurs avec 5 dynasties se sont succédé sur le trône de notre pays. Certains ont véritablement marqué l'Histoire. Il s'agit de faire un tour d'horizon de ceux qui ont joué un rôle majeur et de façon chronologique.

    A noter que j'ai lu une nouvelle parution de l'édition de cette BD sur une couverture totalement dorée et étincelante lui donnant un caractère royal ce qui est de circonstance.

    J'ai bien aimé cette lecture même si j'ai regretté une fin plutôt abrupte qui s'est laissé un peu aller sans vraiment conclure sur la thématique des rois. C'est dommage car j'en attendais un peu plus. L'ouvrage aura eu le mérite de faire une part belle à la chronologie des successions tout en s'attachant aux rois les plus marquants des différents siècles. Bref, ce n'est pas rien !

    Doit-on regretter pour autant la monarchie ? Quand le pouvoir est placé dans les mains d'un seul homme, ce dernier a intérêt d'être plutôt bon au niveau du pouvoir exercé et des conséquences que cela produit sur le pays. Or, il peut conduire également à votre massacre et à des événements pas très favorables au plus grand nombre c'est à dire au peuple. La démocratie, c'est quand même mieux !

    Erik67 Le 04/04/2025 à 07:24:30

    On aimerait parfois partir vers des rivages lointains comme pour fuir la monotonie du quotidien ou bien des menaces bien réelles. Parfois, c'est pour fuir l'être qu'on aime comme un sacrifice qu'il convient de faire pour avancer dans la vie.

    Voici donc le récit de jeune immigré italien de 17 ans qui débarque en 1938 à Chicago en pleine prohibition pour rencontrer un membre influent de la mafia locale et qui est d'origine polonaise. Il s'en suivra une relation assez tumultueuse sur fond de formation aux jeux de pouvoir dans les réseaux. Plus basiquement et en résumé, l'amour et la trahison au cœur de la Mafia entre deux hommes.

    J'ai bien aimé l'aspect graphique qui donne de la rondeur et de la finesse aux différents personnages. L'un a un aspect juvénile assez marqué qui lui donne évidemment un pouvoir de séduction non négligeable. L'autre est plus âgé, plus expérimenté, c'est le mentor qui a réussi. Leur relation va être compliquée mais assez passionnante à suivre durant plus de deux décennies.

    Bref, certains diront que c'est une espèce de romance entre des gangsters de la Mafia. Les plus puristes n'aimeront sans doute pas le sujet. Après, je pense qu'il faut de tout pour faire un monde. Pour ma part, ce n'est pas qu'une histoire à l'eau de rose. Cela va évidemment au-delà !

    Pour tout dire, j'ai plutôt apprécié cette BD assez bien construite et qui aborde plusieurs thèmes assez intéressants. L'autrice Anaïs Flogny fait une proposition assez originale d'une histoire de gangsters sans doute marquée par différentes influences extérieures comme le manga dans le genre yaoi par exemple.

    Pour une première œuvre, c'est plutôt d'une rare maîtrise qu'on ne peut que féliciter. C'est une autrice à suivre incontestablement car elle a marqué un bon point avec ces rivages lointains.

    Erik67 Le 03/04/2025 à 07:58:29
    Le cœur et le Devoir - Tome 1 - Tome 1

    Doit-on préférer le cœur ou bien le devoir ? C'est un cruel dilemme. C'est clair que pour certains individus le choix sera vite fait. On pourrait penser qu'il faut penser d'abord à soi et au cœur mais d'autres individus laisseront passer le devoir envers la nation en tout premier lieu. C'est un concept qu'on a franchement du mal à imaginer de nos jours dans nos sociétés si individualistes...

    On va parcourir quelques siècles en arrière avec ce manga dans la cour d'un roi qui va avoir une seconde épouse qui va enfanter du seul héritier du royaume. Va commencer une guerre sans merci entre la reine en titre et la seconde épouse mère du Prince. Voilà pour le décor !

    Notre héroïne se nomme Berta. Non, cela ne sera pas la grosse Bertha mais plutôt une jeune femme d'un riche seigneur de province qui possède toute l'éducation nécessaire et surtout une beauté assez envoûtante. On suivra tout son développement depuis ses débuts à la cour royale de ce pays imaginaire au milieu de ces luttes partisanes.

    Le dessin en noir et blanc est plutôt joli avec une précision et une clarté impressionnante au niveau du trait. Les expressions des visages des personnages sont manifestes mais sans faire dans l'exagération de certains shojos ce que j'apprécie grandement. Il y a manifestement une élégance du graphisme qui m'a bien plu.

    Au final, j'ai bien aimé ce shojo qui est assez immersif pour nous faire plonger dans une cour royale où une jeune femme va parvenir à s'imposer petit à petit à force de sagesse et de perspicacité.

    Elle va gagner non seulement l'estime mais également le cœur de son époux ! Cela rappelle un peu l'histoire du roi d'Angleterre Henry VIII et de ses deux épouses. Par ailleurs, elle va devoir protéger son enfant , l'héritier du trône, contre tous ceux qui désirent du mal car d'un sang soi-disant impur.

    Bref, c'est un manga que je recommande et qui plaira surtout aux femmes, je ne le cache pas.

    Erik67 Le 02/04/2025 à 07:43:17

    Je me suis demandé si j'allais à faire avec un manga avec ce titre car la couverture m'y faisait sérieusement pensé mais non, c'est bien au format européen. Cependant, c'est bien d'inspiration manga sur le mode apocalyptique d'un monde devenu irrespirable.

    Le dessin très réaliste en couleur fait quand même pensé à de l'anime dans la plus grande tradition des studios Ghibli et de Miyazaki. Oui, on a droit à une sorte d’œuvre hybride. Moi, j'ai trouvé que le rendu graphique faisait très froid à l'image de ce monde assez glacial car sans espoir.

    Il y a un aspect à la fois mélancolie et poétique qui laisse place à la contemplation devant l'absence de dialogues. On pourrait reprocher un aspect assez lapidaire au scénario avec pourtant une petite équipe sur ce projet. Quand on a lu « La route » de Manu Larcenet et qu'on enchaîne « Kaya » sur un thème similaire, on se dit qu'il y a une sacrée différence ! Excusez-moi du peu.

    Pour autant, la lecture n'a pas été désagréable bien au contraire. Je n'ai pas trop apprécié le fait que Kaya se remet assez vite de la mère de son grand frère qui a voulu la protéger au point de faire ami-ami avec son agresseur, une sorte de bestiole mutante assez effrayante. Il y a un manque de profondeur manifeste de ce que peuvent être des relations humaines fraternelles.

    Une originalité est quand même de pouvoir écouter des morceaux de musique gratuitement en téléchargeant un QR Code tout en lisant cet album. Une plage musicale a été spécialement composé par Remo Baldi ce qui n'est certes pas négligeable.

    Pour préciser un peu, il faut savoir que Remo Baldi est un compositeur dont la musique mêle l'intensité émotionnelle des bandes sonores de films aux atmosphères de la musique électronique. Il a écrit et produit de la musique pour divers projets de films et a travaillé sur un certain nombre de bandes sonores de bandes dessinées, dans le but d'enrichir leur narration visuelle.

    La BD sera vite lue mais également sans doute très vite oubliée mais elle nous fera quand même passer un bon moment de divertissement et c'est sans doute ce qui compte vraiment.

    Erik67 Le 01/04/2025 à 07:17:27

    Après avoir lu « la dernière nuit d'Ann Bonny » que j'ai littéralement adoré, je voulais en savoir plus sur ce personnage féminin pirate qui a réellement existé. Je ne pensais pas qu'il y avait autant de BD autour d'elle paru en si peu de temps comme une sorte de mode ou simplement de coïncidence.

    Cette version reste assez classique et souffre véritablement de la comparaison avec l'autre dont la construction était tout simplement extraordinaire. Pourtant, celle-ci se défend également bien mais ce n'est pas au même niveau d'où une légère déception de ma part qui n'aurait sans doute jamais existé si je n'avais pas lu ce premier titre.

    Pour en revenir avec ce personnage de légende, on apprendra qu'elle est née en Irlande au début du 18e siècle et qu'elle était la fille d'un riche avocat. Rien ne prédestinait Anne Bonny à la piraterie ! C'est un peu comme ces fils de bobos qui s'encanaillent au fil de leur rencontre dans des soirées beuveries. On pourrait le penser mais non, il s'agit d'autre chose de plus profond...

    En effet, voilà une femme qui est véritablement éprise de liberté dans un siècle dominé par le mâle et qui laisse peu de places aux femmes. Elle va s'affranchir de toutes ces chaînes pour connaître le frisson de la grande aventure et construire sa légende dans l'histoire de la piraterie. Nous aurons au travers de cette BD le portrait d'une femme résolument libre !

    Un mot sur le dessin de Frank Bonnet qui est agréable à regarder grâce à des décors soignés et des protagonistes reconnaissables au premier coup d'œil. J'ai tout de suite été séduit par la belle couverture sur une jolie héroïne à la belle chevelure rousse (comme Mylène Farmer).

    Certes, on peut dire que le style fait un peu vieillot et rappelle les BD d'autrefois mais cela garde tout son charme. Cela fleure bon la grande aventure en se servant d'un graphisme et de codes scénaristiques pas très novateur. C'est quand même étonnant pour une création récente. Bref, quoique classique, cela demeure attrayant !

    On se plongera volontiers dans cette époque où l'on pouvait crier allègrement cheveux dans le vent : "A l'abordage !"

    Erik67 Le 31/03/2025 à 07:19:49

    J'ai vraiment mis du temps à emprunter cette BD, presque un an de réservation pour tout dire. Visiblement, cette œuvre a remporté un plein succès auprès du public qui s'est rué dessus, du moins pour l'emprunt.

    Cette BD décrit en fait un road-trip en vélo entre la Bretagne et l'Iran ce qui est une sacrée distance à parcourir. Il s'agira de parcourir une partie de la route de la soie mais également l'Espagne et même Venise tout en passant également par les Balkans et la Grêce.

    Bref, une belle aventure humaine pour cette virée en vélo qu'entreprend une jeune femme qui vient de terminer ses études de droit à 23 ans. J'admire son courage pour un aussi long périple à elle toute seule.

    Les illustrations en noir et blanc apportent un joli contraste au récit. J'ai cependant un peu regretter la couleur qui aurait apporter également du charme à un tel voyage notamment au niveau des décors. On retiendra néanmoins une belle qualité graphique même si on peut parfois trouver le trait assez simpliste. Moi, j'ai bien aimé !

    Ce que je retiens surtout, c'est un très beau voyage d'apprentissage au travers ses 231 pages. Il n'y a rien de vraiment extraordinaire qui se dégage au niveau des péripéties mais c'est tout de même assez intéressant. Il est vrai que j'avais peur au premier abord de ne pas aimer car je suis très vite plombé par des dialogues stériles. Il faut savoir tenir le lecteur en haleine ce que parvient à faire l'auteure contre toute attente. Bref, c'est du très bon boulot pour ma part !

    Il s'agit surtout de passages pour une nuit chez l'habitant rencontré au hasard du long chemin ou bien d'autres jeunes cyclistes sur les routes et chemins qui vont devenir des amis. C'est toutes ces rencontres avec tous ces gens qui font l'objet du charme de ce carnet de voyage.

    En effet, il n'y a pas vraiment l'aspect guide touristique ou politique sur les différents pays traversés, ni d'anecdotes vraiment croustillantes. Non, cela se concentre plutôt sur de simples relations humaines ce qui n'est pas plus mal pour changer un peu.

    Au final, un roman graphique assez simple qui raconte une histoire vraie à découvrir !

    Erik67 Le 30/03/2025 à 09:37:48

    J'avais envie de découvrir ce titre qui rend hommage à une athlète à savoir Samia Yusuf Omar. Il y a eu les Jeux Olympiques à Paris en 2024 et on a pu déterrer pas mal de récit assez surprenant dans le monde de la BD qui tourne autour de ce grand événement planétaire lourd de sens.

    Celui-ci ne sera pas d'un ressort comique puisqu'il s'agit de raconter le parcours difficile d'une immigrée clandestine qui va se révéler par son talent au monde entier comme une sorte de porte étendard des états les plus pauvres et démunis.

    Il est question d 'une revanche à prendre par rapport à une prestation ratée à seulement 17 ans lors des J.O de Pékin en 2008. A force de courage et de détermination, elle voudrait se surpasser pour les prochains Jeux Olympiques de 2012 à Londres.

    Encore faut-il qu'elle puisse s’entraîner dans des conditions décentes ce que ne permet manifestement pas son pays la Somalie ! En effet, chez les islamistes, on apprendra qu'une femme ne doit pas courir et si elle le fait, cela sera de préférence avec une niqab ce qui peut entraîner de sérieux problèmes de performance sur un stade olympique.

    Un mot sur le graphisme pour indiquer qu'il est dynamique et assez expressif. Il me rappelle d'ailleurs le style de Will Eisner que j'adore. Le noir et blanc est encore une fois assez bien travaillé dans ses contrastes et ses éclairages. Par ailleurs, le récit est très prenant grâce à une narration fluide et dynamique ainsi qu'un ton juste.

    Bref, je dirai que Reinhard Kleist est un auteur accompli qui est d'ailleurs assez spécialisé dans les biographies diverses : les boxeurs Hertzo Haft et Emile Griffith (premier champion du monde de boxe homosexuel), le dictateur Fidel Castro ou encore le chanteur américain de country rock Johnny Cash.

    J'ai évidemment bien aimé ce récit qui lui rend hommage. Je ne savais pas du tout qu'elle avait connu un destin aussi tragique. Je n'attendais à une sorte de happy-end où elle pouvait prendre sa revanche. Mais bon, la réalité l'a manifestement rattrapé. C'est un scénario totalement similaire à une BD que j'ai récemment avisé à savoir « Zénobia » sortie en 2018. Il suffit juste de remplacer une jeune fille par une sportive olympique.

    Oui, il faudrait que ce récit soit plus connu du grand public. Bref, un récit documentaire sur un sujet d'actualité assez sensible. Il convient de prendre en compte le fait que ces gens ne quittent pas leur pays sans raison. Si la démocratie et la paix étaient partout dans le monde, on n'aurait sans doute pas cela !

    Erik67 Le 29/03/2025 à 09:09:38
    Rebecca (Queirolo/Brandoli) - Tome 1 - Rebecca

    A la fin du XVème siècle et du Moyen-Age, une tzigane court bien des dangers dans le nord de l'Italie.

    Entre les amours difficiles, les manigances d'inquisiteurs, les accusations arbitraires ainsi que les complots de profiteurs et autres conflits entre cités et puissants, la vie est difficile et dangereuse pour presque tous les italiens. D'autant plus quand on est une gitane ayant fui son clan et n'ayant rien d'autre que son charisme et ses divers talents pour s'en sortir. Voilà pour le pitch de départ !

    J'ai pas du tout accroché à ce style graphique très particulier qui insiste sur les traits les rendant totalement gras. Je trouve qu'il n'y a point de finesse dans le détail et cela se remarque.

    Par ailleurs et pour tout dire, les aventures de cette gitane italienne ne m'ont guère passionné. L'ennui est très vite arrivé au fil de ma lecture. Fort heureusement, la série est courte et se termine brutalement sans l'ombre d'un épilogue.

    D'un point de vue historique, on n'apprend pas grand-chose. Il est question d'une course au trésor, de rêves prémonitoires et de cartes de tarot. Même les dialogues m'ont paru totalement insipides, c'est dire !

    J'ai lu beaucoup mieux dans le monde de la BD italienne. C'est juste une mauvaise pioche dans une collection « Mosquito » qui m'avait habitué à beaucoup mieux.

    Erik67 Le 28/03/2025 à 07:26:24

    Parfois, ça dépend des hommes, et d'autres fois cela dépend des animaux comme l'indique le titre de cet ouvrage. Que se passe-t-il donc pour que des personnes se retrouvent enfermées dans un parc zoologique ? Y-a-t-il un énième attentat ou une pandémie à l'extérieur ? Voilà pour le pitch de départ qui est assez intriguant pour que l'on se penche sur cette lecture.

    A mesure que je lisais, je me suis un peu fourvoyé en pensant que cela allait être intéressant mais c'est une loufoquerie de plus qui ne se démarque pas de ce type de BD qui se veut comme un conte philosophique sur la cause animale et sur le regard méprisant que peut avoir l'espèce humaine sur des animaux en captivité.

    Je ne suis guère un adepte du style décalé et absurde sauf dans de rares cas où il y a une certaine intelligence d'approche. Honnêtement, la confusion la plus totale va prendre le dessus sur le lecteur lambda. Je préfère prévenir que guérir !

    Un mot sur le dessin à la gouache qui donne un aspect esthétique non négligeable à cette œuvre pour dire que c'est correctement réalisé. Cependant, cela ne suffit pas pour sauver le fond que j'ai trouvé un peu moyen.

    Trames d'une banalité quelconque, scénario trop loufoques, personnages sans épaisseur : cet album accumule toutes les lourdeurs.

    Une nouvelle déception de plus qui se rajoute alors que cela aurait pu être autrement. Pas grave, cela sera sans doute pour la prochaine fois. Au final, cela ne dépend pas que des animaux !

    Erik67 Le 27/03/2025 à 07:39:40

    J'ai été attiré surtout par le sous-titre de cette BD à savoir comment Big Food maltraite nos aliments et malmène notre santé. Qui n'a pas entendu qu'en offrant une pizza surgelé à nos enfants, ceux-ci peuvent se retrouver dans un cercueil ?

    Oui, on peut parfois nous vendre de la mort parce qu'on doit satisfaire des actionnaires et faire des économies sur la sécurité de nos aliments. Les fabricants nous vendent à bas prix de la nourriture rempli d'addictifs. Beaucoup de gens pauvres se jettent sur cette nourriture qui n'en porte que le nom. Oui, ce ne sont pas de vrais aliments !

    Je suppose que vous mangez tous les jours et par conséquent, vous serez hautement intéressé par cette BD ! Oui, il faut avoir un peu de temps pour prendre du recul et s'intéresser ce qu'on mange dans nos assiettes pour être certain de le faire sans connaître un cancer d'ici quelques années.

    Il faut savoir qu'en France, on estime que la malbouffe est une des premières causes de décès prématurés. Ce n'est pas rien ! Il faut alors savoir ce qu'on mange dans nos assiettes, tout simplement pour vivre plus longtemps. Cela vous intéresse le cas échéant ? On oublie très vite ce que sont les premières nécessites de la vie...

    Certes, on pourra vous rétorquer qu'il suffit de manger moins sucré ou salé mais ce n'est malheureusement pas aussi simple que ça. En effet, car nos aliments sont transformés simplement pour des raisons humanitaires comme lutter contre la famine dans un monde où nous sommes plus de 7 milliards d'individus.

    Oui, il fallait bien accompagner l'explosion démographique dans le monde. Cependant, cela s'est fait en oubliant tout simplement le potentiel santé et l'intérêt nutritionnel des aliments ! L'industrie alimentaire ne s'intéresse en réalité qu'à une seule chose à savoir la rentabilité. Oui, je vous apprends quelque chose : le fric l'emporte sur la santé !

    Pour la petite histoire, sachez que j'ai maigris de 22 kilos depuis 1 an alors que j'étais en situation d'obésité légère. J'ai réussi tout simplement à maintenir un poids tout à fait correct par rapport à mon IMC en procédant à un rééquilibrage alimentaire. J'ai tout simplement eu conscience que je ne pouvais plus continuer à manger n'importe quoi. C'est clair que la lecture de cette BD m'a donné raison dans la mesure où les produits transformés augmentent plus que considérablement l'obésité sur la planète.

    On nous disait que si les pauvres sont obèses, c'est parce qu'ils sont pauvres. Ils n'ont pas de bonnes habitudes d'hygiène de vie. Evidemment, c'est totalement faux ! Il ne faut pas, par exemple, succomber à la publicité de voir un célèbre sportif performant et en bonne santé se soulager d'une petite faim en mangeant une barre chocolatée d'une marque bien connue que je ne citerais pas.

    En mangeant de l'ultra-transformé pauvre en nutriments et riches en sucre, on augmente la sensation d'avoir encore faim. Une publicité ne doit pas se croire sur parole car ce n'est pas forcément bon pour la santé !

    Et puis, il ne faut pas croire que la malbouffe est uniquement liée aux fast-foods qui ont été longtemps dans le collimateur des gens. Oui, elle se situe désormais dans les rayons de nos supermarchés.

    La solution serait alors d'avoir accès à une alimentation variée et de qualité. Ce n'est pas forcément le cas dans les grandes villes urbanisées où l'on consomme le plus d'aliments ultra-transformés.

    Perso, je privilégie toujours les marchés où il y a des produits diversifiés, locaux et de saison, provenant de la ferme du coin. Rien de mieux que des produits d'origine végétale ! Après, il est vrai que c'est bien une question de moyens d'où des inégalités.

    Certes, il y aurait bien des commissions d'enquête à mettre en place contre le secteur de l'alimentation industrielle mais c'est sans compter sur les lobbyings qui font pression sur les politiques au nom de la préservation des nombreux emplois dans ces filières. L'agro-business a encore de beaux jours devant elles. A nous alors de faire attention ! Certes, on pourra toujours avoir droit à cette recommandation : « Evitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré ». Mais bon, est-ce que cela suffit ?

    Par ailleurs, il est vrai que les aliments ultra-transformés ont également diminué les décès liés à des intoxications alimentaires. Cependant, cela pourrait également s'expliquer par les progrès de la médecine. Et puis, il y a quand même eu des scandales assez retentissants ces dernières années : la vache folle, la contamination des viandes et des œufs par des dioxines ou dernièrement le lyggomme FM4605 pour les crèmes glacées.

    Je me fiais souvent au fameux nutri-score qui n'est d'ailleurs pas obligatoire sur l'ensemble des aliments. Cependant, j'ignorais réellement que la plupart des produits ultra-conservés sont classés A ou B ce qui est un très bon score par rapport à E. On peut affirmer que la malbouffe a même son label ! Le nutri-score note mieux la chimie comestible que de vrais aliments ce qui peut paraître un comble ! Il faudrait sans aucun doute mettre en place une autre classification qui tiendrait compte du degré de transformation des aliments.

    Au final, une BD assez instructive. Pour ma part, je retiens qu'il faut manger mieux en partant sur de vrais aliments et faire quand même des exercices de sport (du vélo par exemple). C'est en sélectionnant mieux pour notre santé qu'on parviendra sans doute sur le long terme à faire changer le comportement de cette industrie agro-alimentaire qui devra alors s'adapter aux habitudes des consommateurs.

    Erik67 Le 26/03/2025 à 07:25:01
    Bi no Kyoujin - Tome 1 - Tome 1

    L'auteur Ike Reibun avait déjà réalisé le fameux immoral « Not equal » qui m'avait profondément choqué par rapport à un voyage dans le temps de 22 ans en arrière où le jeune héros va tomber amoureux d'un père absent qu'il voyait plutôt comme un grand frère. Oui, les deux amants sont bien père et fils !

    Je vous rassure, ce nouveau titre n'est pas dans le même registre qui défie la morale. En l’occurrence, ce nouveau scénario est à nouveau assez sophistiqué pour un yaoi. Il est question d'une lutte de clans entre yakuzas et on versera également dans la violence.

    Parallèlement, il y a des histoires de sexe entre les deux principaux personnages qui sont assez charismatiques dans leur genre. C'est surtout assez bien amené au niveau du récit qui prend les lecteurs au sérieux. Dans ce milieu de mafia, il ne faut jamais montrer aucun signe de faiblesse.

    On retiendra surtout de ce premier tome un développement psychologique des protagonistes assez approfondi ce qui explique ma notation généreuse. Par ailleurs, le graphisme est tout à fait élégant avec ce trait fin qui sublime encore les personnages.

    Des relations parfois douces-amères se mêlent à l’ambiguïté des sentiments et à un érotisme assumé. Notre principal protagoniste à savoir Nirasawa va se perdre dans la relation torturée et violente qu’il entretient avec son patron, préférant tout abandonner s’il pouvait rester à ses côtés.

    Cela promet ! Evidemment, c'est pour un public averti. La lecture sera fort déstabilisante, dérangeante et troublante et c'est le moins que je puisse dire... C'est sans conteste un yaoi supérieur à la moyenne. Et comme dit, je ne me suis jamais limité à une seule catégorie de BD mais j'ai tout exploré !

    Erik67 Le 25/03/2025 à 07:37:04

    Je ne connaissais pas du tout Julia Verlanger (1929-1985) qui fut une autrice majeure de la science-fiction française dont l'univers des planètes orphelines constitue ce titre. Elle est devenue visiblement une référence en la matière avec un prix Julia Verlanger qui récompense chaque année depuis 1986 des romans de science-fiction ou de fantasy.

    Le récit n'aura rien de révolutionnaire à nous proposer mais c'est suffisamment divertissant pour retenir notre attention d'autant qu'il y a une bonne maîtrise notamment dans le dessin qui magnifie les décors. Bref, l'ensemble donne tout de même un album agréable à lire.

    Il est question encore de planètes qu'il faut explorer dans le cadre de mission sans entrer en contact avec les populations autochtones. Oui, il existe bien des gendarmes de la galaxie !

    Le récit est assez dynamique car plein de péripéties attendent notre héros Jared et son équipe dans une mission de sauvetage face à de puissants aliens sur la planète Sol-13 qui asservissent depuis des milieux d'années un peuple moins technologiquement avancé. On se rendra compte que l'enjeu va très vite les dépasser.

    C'est assez intéressant à suivre avec toujours le même débat aux résonances d'actualité : faut-il intervenir dans les affaires de deux peuples qui s'opposent afin de soulager la souffrance de ceux qui sont envahis et asservis ?

    La réalisation de l’album est excellente, la narration est fluide, le dessin est élégant et lisible. On a véritablement un titre de science-fiction à découvrir pour les amateurs du genre même si c'est un peu mis en scène à l'ancienne.

    Erik67 Le 24/03/2025 à 07:26:26

    J'ai découvert ici et là l’œuvre de Milo Manara dont je suis un grand fan du dessin pour ses magnifiques coups de crayon. Il dessine vraiment à la perfection les corps féminins en respectant leur belle anatomie. Il y a incontestablement une réelle beauté du trait.

    Cependant, quand il est un auteur complet, il peut parfois manquer de finesse et de cohérence au niveau du scénario. Or, c'est bien le cas en l’occurrence. En ce qui me concerne, la forme ne l'emporte pas sur le fond en matière de BD.

    Ces histoires commencent et finissent comme une queue de poisson. Les cases se succèdent et ne se ressemblent pas. On se demande véritablement si on suit la même histoire et surtout où l'on va.

    Il manque le charme, il manque l'exotisme et je ne suis pas un adepte du sexe intello. Pourtant, tout n'est pas à jeter. Il semble y avoir du cœur à l'ouvrage. Cela ne suffit pas pour réaliser une bonne BD même si elle est signée par un grand maître italien de la bande dessinée. C'est un peu décevant. Mais bon, cela ne remet pas en cause le génie de cet auteur qui m'a convaincu sur bien d'autres titres.

    Sur le thème du Kama Sutra, je ne peux que vous conseiller de lire la BD suivante : « Kamasutra – de chair et de sang ». Vous ne le regretterez pas !

    Erik67 Le 23/03/2025 à 09:57:05
    X-day - Tome 1 - Tome 1

    Et si vous décidiez de dynamiter votre lycée avec tous ses occupants à bord entre élèves et professeurs ? L'idée de départ est réellement pathétique. Quatre adolescents rêvent de faire sauter à la dynamite leur école : rien que ça ! Chacun a ses petites raisons bien entendu.

    Par exemple, la motivation principale de notre héroïne mal dans sa peau est une déception amoureuse. Eh bien, pour cela, il n'y a rien de mieux que de détruire le lieu où l'on enseigne le savoir. Bon, on va saupoudrer tout cela d'histoires d'amitiés et de nouvelles idylles pour que cela passe mieux. Mais non, cela ne le fait pas !

    J'ai rarement vu une idée aussi saugrenue dans le genre "si seulement, je pouvais faire sauter le centre des impôts !". Et dire que ce manga est destiné d'abord à un jeune public à un âge où l'on cherche des repères. J'espère que cela ne leur donnera pas des idées !

    C'est un shojo avec tous les états d'âmes qui vont avec. Les longs silences censés faire monter la pression et les attitudes des personnages m'ont laissé de marbre. C'est franchement ridicule.

    X-Day est l'exemple du manga type dans ce qu'il peut produire de pire. Après, il ne faut pas s'étonner que cela alimente les critiques diverses qui peuvent pleuvoir sur le genre sans vouloir être réactionnaire. J'aime le manga mais pas celui-là !

    Erik67 Le 22/03/2025 à 08:12:56

    J'ai hésité avant d'emprunter cette BD qui porte sur le meilleur ami de l'homme à savoir le chien. J'ai perdu le mien voilà près de 2 ans et je ne m'en suis jamais remis totalement après avoir pleuré de toutes les larmes de mon corps tant il incarnait pour moi la gentillesse et la fidélité absolue, plus que tout être humain ne saurait jamais donner.

    Une amie ayant un avatar ressemblant étrangement à mon Joops à savoir Magali m'avait d'ailleurs apporté tout son soutien dans l'épreuve qu'elle a malheureusement également traversé car ces petites bêtes ne sont pas éternelles sauf dans nos cœurs. Je lui dédie tout spécialement cet avis ainsi qu'à tous ceux qui ont des chiens de compagnie et qui les aiment vraiment. Tous les maîtres ne se valent pas comme nous le verront d'ailleurs dans ce comics.

    Après cette introduction somme toute personnelle que j'ai eu désormais la force de partager, j'enchaîne sur cette BD qui démontré évidemment qu'ils ont également des sentiments faisant en sorte qu'il sont attachés à leurs maîtres. Cela rend ces petits personnages forcément très attachants.

    C'est un dessin tout mignon pour ce comics qu'on se croirait dans un dessin animé de Disney tel que « la Belle et le clochard ». Les couleurs sont tout simplement chatoyantes et donne envie de lire cette œuvre canine. Il y a une certaine rondeur du trait qui donne de la sympathie ainsi qu'une forme de beauté aux planches parfaitement maîtrisées.

    Cependant, force est de constater que ce dessin presque enfantin entre en totale contradiction avec la noirceur de ce récit qui nous réservera bien des surprises sur le plan émotionnel.

    Bref, ce n'est pas que destiné à un public adorable à savoir jeune et familial mais également à des adeptes du thriller mêlant crimes et drames c'est à dire un public plus adultes. Par conséquent, nous avons une œuvre qui jette un pont entre ces deux mondes si éloignés et c'est tout là la grande réussite de ce comics à découvrir.

    Erik67 Le 21/03/2025 à 07:47:11

    Ma première interrogation en lisant ce titre a été : est-ce que l'amour peut réellement se voler ? C'est assez intéressant de rechercher une réponse à cette question.

    Il faut savoir que cet album est une adaptation du roman de Richard Malka publié en 2021. Pour rappel, Richard Malka est un avocat français connu notamment pour être l'avocat de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il est également scénariste de bandes dessinées et romancier.

    Je me souviens avoir bien aimé « L'ordre de Cicéron » ou encore « La face karchée de Sarkozy » qui nous prévenait avant l'heure de la délinquance de cet homme pourtant devenu Président de la République. Il faut savoir qu'avec cette œuvre, il s'éloigne incontestablement de toutes ces productions passées et pour notre plus grand bonheur !

    La couverture est véritablement magnifique et le graphisme est tout simplement sublime dans ses lignes élégantes dessinant les corps. Il y a les décors et surtout une certaine ambiance assez mystérieuse qui nous submerge progressivement.

    La beauté des planches tout en aquarelle est indéniable et contribue à cette infusion. La colorisation ocre et pastelle à la fois donne un rendu somptueux. J'ai rarement vu une telle perfection graphique. C'est dit !

    Pour la petite histoire tout à fait « personnelle », c'est mon meilleur ami qui m'a offert cette BD à l'occasion du Nouvel An où nous avons dignement festoyé. C'est bien la première fois de ma vie qu'il m'offre une BD et j'avais peur en arrachant le paquet cadeau qu'il s'agisse d'un titre que je possède déjà dans ma grande collection. J'étais très heureux de découvrir que ce n'était pas le cas. Il avait été conseillé par le libraire pour cette œuvre que je ne connaissais d'ailleurs pas. Bref, on peut toujours et encore me faire plaisir. A moi désormais de vous convaincre de la lire.

    Le récit est très romantique avec une nouvelle variation du thème du vampire après la saga Twilight. On reste assez éloigné de l’œuvre originale de l'écrivain irlandais Bram Stoker. Mais bon, c'est tout de même très intéressant avec cette thématique de l'amour qu'on vole pour combler une malédiction d'une vie sans amour.

    J'ai rarement ressenti une telle puissance dans la narration accompagnée par des images tout à fait somptueuses. On entre dans ce récit pour ne plus en ressortir avec quelque chose de profondément indéfinissable ce qui en fait une originalité.

    Il y a en effet comme une profonde mélancolie à la sortie de cette lecture fleuve qui nous inonde comme les canaux de Venise. Oui, c'est le romantisme dans toute sa splendeur mais avec un côté sombre et tragique.

    Bref, cette adaptation de Yannick Corboz est une indéniable réussite grâce à une certaine élégance et une subtilité tout à fait appréciable. Allez, j'ose la note maximale ! Oui, ce voleur d'amour était incontestablement le roman graphique à offrir. Merci à toi mon cher ami pour cette lecture coup de cœur !

    Erik67 Le 20/03/2025 à 07:40:43

    C'est l'histoire d'une jeune femme qui se réveille. 10 pages pour qu'elle daigne se lever de son lit à raison de 4 cases par planche : il faut tenir. Bon, pour nous les mecs, cela vaut peut-être le coup d'attendre car elle se dévoile nue et sensuelle.

    Après, elle met un CD musical, se dandine au son de la chanson et va se doucher. Son chat miaule et elle lui donne à manger. Le temps de s'épiler et de se couper les ongles puis de boire son café, elle sort dehors où elle se rend compte qu'il fait bien entendu - 22 degré Celsius d'où le titre. Elle aurait sans doute dû mettre son pull-over !!!

    La BD est presque totalement muette. Il y aura cependant un échange d'amabilité à la boulangerie pour prendre la viennoiserie (« deux croissants et une chocolatine comme d'habitude ? »).

    Je n'ai pas envie d'être méchant mais tant pis, je vais me "lâcher" : était-ce réellement nécessaire de nous pondre une BD pour assister à cette scène quotidienne aussi banale que possible ? Est-ce alors de la BD expérimentale pour intello qui applaudiront à deux mains les yeux fermés ? Standing ovation, Mesdames et Messieurs pour cette œuvre !!!

    Oui, je tiens à décerner la palme d'honneur de ce que j'ai lu de plus ennuyeux dans ma vie (bon, j'exagère peut-être un peu !). Qui a dit que le quotidien tue ?

    Il faut savoir que la réalisation de cette BD a demandé à l'auteur 3 jours de travail pour une exposition de « l'écurie mécanique générale » en février 2003. Ceci explique sans doute cela.

    Erik67 Le 19/03/2025 à 07:27:57

    Cette BD est signée par l'un des auteurs brésiliens les plus réputés à savoir Marcello Quintanilha considéré comme un enfant de la bulle. Son œuvre « Tungstène » a obtenu par exemple le Fauve polar à Angoulême en 2016.

    Il s'agit de s'aventurer dans la découverte d'une œuvre loin du continent européen ce qui ne peut pas faire de mal parfois. Aller à la rencontre d'autres cultures m'a toujours passionné.

    Nous avons une galerie de personnages différents qui évoluent à travers 7 récits courts de tonalité différente : tragique ou comique. C'est censé nous montrer la diversité de la population brésilienne du milieu du XXème siècle à nos jours.

    Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemin : pour moi, c'est encore une grande déception dans la même veine que son fameux «Tungstène» que je n'avais pas du tout aimé. Idem pour « Écoute, jolie Marcia ». Je ne suis guère sensible à son genre à son style d’écriture et même de graphisme trop lourd et appuyé.

    D'ailleurs, pour tout dire, j'ai trouvé que ces récits manquaient singulièrement de consistance et que finalement on s'y perd. Franchement, aucun intérêt. Il y a bien mieux même sur le marché brésilien.

    Oui, on peut vouloir découvrir d'autres cultures mais on ne tombe pas forcément sur le bon numéro même en faisant preuve d'esprit d'ouverture. J’ai vainement cherché quelques mérites mais non !

    Bref, quand je m'ennuie sur une lecture, je préfère passer tout simplement à autre chose. Je pense que je vais vous faire gagner du temps...

    Erik67 Le 18/03/2025 à 07:17:05

    J'ai été attiré par cette couverture qui montre une femme qui couche avec un israélien et avec un palestinien. C'est ça l'amour ! Bon, on pourrait se dire que dans la vraie vie, c'est plutôt des milliers de mort de part et d'autres sans vouloir entrer dans la polémique ! Mais bon, il faut à un moment donné dépasser tout cela pour avancer un peu vers une autre voie plus pacifique.

    Visiblement, il s'agit d'une enquête assez intime menée depuis 2018 qui raconte à travers plusieurs témoignages comment la guerre et la religion ont entamé la vie amoureuse et sexuelle de toutes ces populations vivant en Israël ou dans les territoires occupés. Cette enquête a été menée par une journaliste indépendante qui a été correspondante de 2017 à 2020 en Israël et en Palestine.

    Cependant, dans le contexte de ce conflit du Moyen-Orient qui affecte le monde, il est toujours intéressant de se pencher sur ce genre de questions qui revêtent alors une importance fondamentale pour ces populations croyantes dans des sociétés très conservatrices.

    J'ai véritablement aimé la démarche des auteurs qui véritablement ne prennent pas parti pour un camp ou l'autre car leur démarche va au-delà de la prise de position. Ils se contentent de rappeler les faits en guise d'introduction sans vouloir porter le moindre jugement de valeur. Il faut également savoir que le reportage en question a été réalisé juste avant l'attaque sans précédent du 7 octobre 2023 qui a changé considérablement les choses.

    Oui, quand il y a un conflit aussi grave soit-il, parce que nous sommes avant tout des êtres humains, on peut tomber amoureux d'une personne de religion différente et pouvant être dans le camp adverse. Certes, ce n'est pas sans poser des problèmes au niveau de l’acceptation des familles respectives.

    Il y aura différents témoignages de femmes et d'hommes qui ont accepté de se mettre à nu pour parler de leur vie intime et le tout sans tabou. Plein de sujet de société seront alors évoqué : le sexe, la coparentalité, la religion, l'armée, les minorités sexuelles gay ou lesbiennes etc...

    Sur le fond et sans entrer dans les détails les plus croustillants, on découvrira quand même certaines inepties propres à des individus se laissant embrigader par la religion. Ainsi, pour faire des enfants, oui c'est mieux par devant et non par derrière. C'est juste un exemple que j'ai trouvé assez marquant mais ce n'est pas le seul. Tout ça pour vous dire quand c'est quand même triste de se laisser porter par une religion et ceci n'est qu'un avis personnel que je livre au ressortir de cette lecture.

    Non seulement, ils sont responsables de la guerre mais de bien d'autres choses encore qu'on ne soupçonnerait même pas ! C'est vrai que je reste quand même assez attaché à la laïcité qui présente bien des avantages ! Mais bon, ceci n'est pas le sujet. Cela permet quand même de relativiser certains problèmes dans notre pays.

    Un autre témoignage m'a également marqué où l'on apprend comment se passe concrètement l’insémination des femmes de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. La partie sur les témoignages de moralité est assez surprenante !

    Bref, c'est ce registre-là plus intime qui nous est présenté et que j'ai trouvé tout particulièrement intéressant car on apprend des choses sur la réalité de certaines situations qu'on pouvait tout simplement ignorées.

    Graphiquement, c'est assez plaisant à lire car bien agencé. En effet, les dessins de Deloupy sont magnifiques et véritablement expressifs. Tout cela rend la lecture plutôt agréable sur un sujet pourtant difficile.

    Le travail qui a été accompli pour la réalisation de cette BD est d'un professionnalisme assez extraordinaire pour être souligné. C'est vraiment un excellent documentaire sur un aspect essentiel de la vie et qui a été trop souvent injustement occulté. Cette BD tolérante donne quand même un infime espoir de sortie. Et sinon, on espère bien évidemment la paix pour toutes ces populations quelques soit les camps.

    Erik67 Le 17/03/2025 à 07:28:36

    Quand on dit à une femme que c'est une tigresse, ce n'est pas très gentil mais certaines peuvent bien le prendre car elles se défendent avec leurs griffes. On peut alors être également une tigresse bretonne ce qui donne encore plus de cachet avec ce peuple qui ne se laisse pas faire non plus ...

    Cette femme d'exception ainsi surnommée fut la première femme pirate de l'Histoire qui va vouloir venger la mort de son mari face au roi de France Philippe VI. C'est ce terrible récit historique qui nous est conté à travers cette BD. Oui, elle ne fera pas de quartier et quelque part, c'est légitime que de résister face à la tyrannie d'un roi jaloux de la richesse de ses sujets dans le contexte tendu de la guerre de cent ans.

    Et le dessin ? Ben, il s’avère finalement extrêmement lisible et adapté à ce genre de récit avec un souci du détail notamment dans ces décors immersifs du Moyen-Age. Oui, on peut vraiment dire que les auteurs ont réalisé une bande dessinée très intéressante avec un style graphique très agréable à l’œil.

    Au final, une BD historique sur un passage de l'Histoire que je ne connaissais pas mêlant la vengeance d'une veuve épeurée qui va céder à la haine et à la violence afin que justice soit faite. Cependant, le prix à payer sera alors encore plus lourd.

    La fin marque en effet le retour à la réalité de ce qui aura été une parenthèse destructrice. Il restera néanmoins la légende de Jeanne la Corsaire. Une rue de Nantes porte d'ailleurs son nom.

    Erik67 Le 16/03/2025 à 09:35:27
    Gunthrie - Tome 1 - Little Anny

    Voici un auteur Jérôme Cazenove qui sort de sa zone de confort d'une série à succès tel que « Les sisters » pour nous offrir une œuvre différente dans le domaine du western âpre et violent loin de l'humour ou de la BD jeunesse.

    Ce western est un peu spécial avec une mise en scène un peu à l'ancienne. Il est question d'un jeune homme qui souhaite rendre hommage à son défunt père qui a combattu les indiens pour l'armée américaine et qui a été scalpé. Il quitte pour la première fois sa ferme natale pour le monde.

    On se rendra compte que sa famille est un peu spéciale dans cette distance et ce manque flagrant de communication à l'exception de sa sœur qui va le suivre pour une aventure un peu spéciale et à rebondissement.

    La tournure des événements va prendre une direction qu'on était loin d'imaginer mais que je n'ai pas trouvé spécialement crédible dans ce contexte. On arrive difficilement à s'attacher à ces personnages et même à notre jeune et incrédule héros qui manque singulièrement de caractère.

    On notera un dessin qui fait enfantin et qui ne colle absolument pas avec la violence des faits. C'est vraiment difficile dans ces conditions graphiques de pouvoir véritablement rentrer dans ce récit.

    Au final, cette lecture ne m'a pas trop marqué. Le western est un genre à part dont il faut maîtriser certains codes pour que ce la fonctionne.

    Erik67 Le 15/03/2025 à 08:02:35

    Après la Belle au bois dormant, voici la rebelle au bois dormant. Vous préférez laquelle ? Oui, ne vous en déplaise Messieurs, l'époque a changé ! On peut le regretter avec nostalgie ou simplement tourner la page en acceptant la norme.

    Il est vrai que dorénavant, un beau Prince charmant qui donne un baiser pour réveiller une inconnue serait immédiatement accusé de viol devant un tribunal correctionnel soumis à la vindicte populaire le traitant de sale pervers.

    Une chanteuse populaire nous indique qu'il faut toujours demander la permission à une femme et même à une belle endormie. Le consentement est devenue la sacro-sainte priorité comme notion juridique. J'aurais envie de dire : « excusez-moi Mademoiselle, puis-je avoir la permission de sauver votre vie ?! ». Ou bien autre option : la laisser crever dans son sommeil profond. Je rigole !

    L'introduction de ce faux conte de fées nous met tout de suite dans l'ambiance. On sait que cela va être plutôt space et irrévérencieux. Il y a d'ailleurs des dialogues assez exquis et savoureux qui font dans le comique avec un vocabulaire parfois pas trop châtié.

    Un graphisme bien enlevé et minutieux remplit toutes les cases où fourmillent bien des détails pour notre plus grand plaisir.

    Au final, une nouvelle série d'héroïc fantasy qui commence et qui ne donne pas vraiment envie de dormir ce qui tombe bien !

    Erik67 Le 14/03/2025 à 07:44:00

    Le touriste est plutôt assez mal vu de nos jours car ils viennent en masse pour saccager les plus beaux endroits de la planète. Ils remplissent les plages ou les stations de ski en laissant leurs déchets derrière eux. Ils se précipitent sur les célèbres monuments en privant les natifs des lieux de beauté. En même temps, ils apportent de l'argent qui est devenu le nerf de la guerre. Oui, il faut savoir ce qu'on veut.

    Les auteurs nous font une nouvelle proposition à savoir découvrir une autre façon de voyager à travers le périple d'un jeune touriste pas comme un autre qui est né avec un globe terrestre comme doudou. Le regard est évidemment plein d'humour pour offrir une autre vision des choses et de l'état du monde réel.

    La liberté est une drogue dure. Celle de voyager nous permet d'aller à la rencontre d'autres cultures ou simplement donner du sens à nos vies. Le constat est en effet celui d'un monde occidental qui permet à ses habitants de voyager alors que ce n'est pas le cas dans la plupart des pays du monde ne disposant pas d'une telle liberté ne serait-ce qu'économique. Oui, il faut se rendre compte de la chance dont nous disposons encore et c'est bien le début du constat opéré dans cette œuvre.

    On commence par découvrir la Colombie qui n'est pas aussi dangereuse qu'on le dit avec cette réputation sulfureuse sur fond de narcotrafic. Parfois, il ne faut pas avoir peur et aller simplement à la rencontre des gens. On peut être agréablement surpris.

    Puis, on fera également un tour par le Népal tout en passant par l'Inde. Bref, c'est un tour de monde assez intéressant à suivre avec une réflexion de base tout à fait pertinente sur le tourisme. Je trouve que c'est assez bien astucieux que d'avoir construit cette BD road-movie sur ce thème.

    Erik67 Le 13/03/2025 à 10:38:31
    Detroit Metal City - Tome 1 - Volume 1

    Voici un titre de manga qui pourrait attirer les amateurs de death métal ce que je ne suis absolument pas. Désolé !

    C'est véritablement pour moi la dépravation totale dans un style qui restera dans les annales du mauvais goût ! J'ai arrêté les frais au bout d'un tome car l'humour trash n'est guère ma tasse de thé mais plutôt mon chant du cygne.

    Comment peut-on faire pire ? Je me suis dit que ce chanteur de rock pur et dur dans le genre Marilyn Manson qui vocifère des chants sataniques devait en réalité cacher un autre personnage intéressant à découvrir. Où est donc passer la grâce et le charme ?

    Or, il n'y a guère de psychologie avec une extrême vulgarité en prime. Pourtant au premier abord, cela aurait pu être passionnant comme histoire d'amour sur le thème du comment conquérir un être qui déteste l'empereur des ténèbres de la musique !

    Cela aurait pu être éventuellement être un pastiche mais ce n'est qu'un ersatz vraiment douteux !

    Trop grossier pour me satisfaire. Trop ridicule pour me faire rire. Detroit Metal City ne marquera pas et c'est peine perdue. Je préfère changer de disque. Lecteur, je pense qu'en l'occurrence, on se fout de toi ! Il faut alors savoir dire Non à cette japoniaiserie !

    Erik67 Le 13/03/2025 à 10:35:38

    Quand une histoire devient trop glauque ou bizarre, je n'aime pas forcément. En effet, j'ai été plutôt assez dégoûté par la lecture de ce manga. On ne peut pas être plus clair. Maintenant, je sais qu'il en faut pour tous les goûts en ce monde et tous les avis se respectent. Certes, la chenille a fait danser des générations de gens mais il faut vraiment aimer se tortiller.

    Une femme fait l'amour à un homme chenille avec une grande dose de perversion. On peut y voir une forme d'art ou de vilenie morbide. Certes, le pauvre homme a des circonstances atténuantes puisqu'il a été blessé au combat. On peut voir également une forme de compassion chez cette femme qui se donne à fond.

    Mais bon, il vrai qu'elle ira quand même jusqu'à commettre l'irréparable. Cela commence d'ailleurs par ce meurtre horrible. Puis, on observera tout le cheminement jusqu'au frontière du sadisme. C'est en effet assez glauque, plutôt trash, très malsain, avec un brin de violence. Au final, c'est assez dérangeant ! De toute façon, c'est à réservé à un public très averti.

    Comme dit, je déconseille quand d'autres pourront toutefois y voir un délice. Pour les amateurs du genre. A vous de voir !

    Erik67 Le 13/03/2025 à 10:33:05
    David Martin - Tome 1 - Love Hotel

    Je n'ai pas du tout aimé. J'ai l'impression que c'est presque un essai expérimental sans queue ni tête. Nous avons un jeune voyageur qui va visiter le Japon et va faire l'expérience d'un love hôtel dans les quartiers chauds nichons, euh pardon nippon ! Rien d'extraordinaire sous le Soleil levant ! J'espérais en apprendre un peu plus sur cette société un peu particulière. Cependant, on ressort de cette lecture totalement exsangue.

    Par ailleurs, je n'ai jamais vu une pareille erreur dans la conception des bulles où vous avez un langage japonais suivi d'un sous-titre en français et sur tout le long de l'album. Plus pénible que cela, tu meurs ! Même le graphisme en noir et blanc m'est apparu très terne et sans surprise.

    Bien sûr, ce sont deux grands auteurs bien connus qui ont conçu cette œuvre. Je ne serai pas indulgent pour autant. Je me dis que peut-être quand c'est sorti, cela pouvait apparaître comme novateur que toute ses explorations dans le "moi interne". Depuis, il y a pléthore de romans graphiques qui ont changé la donne. C'est clair que cet ouvrage en a pâti. Le temps est parfois assassin.

    Bref, c'est un love hôtel à oublier illico ! A la rigueur, vous pourrez toujours en détacher les quelques pages pour emballer vos carottes le cas échéant.

    Erik67 Le 12/03/2025 à 07:32:15

    Ce titre a gagné suite à un vote du public le prix sélection du meilleur premier album passant devant Carcajou ma BD préférée de 2024. Je voulais dès lors en savoir plus. Evidemment, indisponible dans ma médiathèque. Je me suis résolu à l'acheter afin de la découvrir. Il faut savoir prendre des risques. Mais bon, c'est mesuré quand le public la désigne comme vainqueur.

    Vous le savez, et je ne m'en cache pas, j'aime bien lire des BD qui recueille de bons avis de la majorité des lecteurs. C'est ce qui m'incite généralement à lire des œuvres que je ne connais pas. Bref, je tiens compte des avis des autres puis je me fais ma propre idée. Parfois, je suis en inadéquation totale comme par exemple avec le titre « Moi, j'aime les monstres ». Cependant, et le plus souvent, j'adhère totalement. Voilà pour l’explication de ma démarche.

    Nous avons une femme qui au seuil de sa vie nous conte son passé plutôt aventureux de pirate des Caraïbes. Elle était une pauvre bâtarde irlandaise. Elle est devenue la reine des mers avant de terminer en maquerelle impitoyable. Quel parcours quand même ! On ne peut qu'être captivé par ce roman d'aventure dans le genre de « Pirates des Caraïbes » mais de manière plus sérieuse.

    De nombreux rebondissements vont nous tenir en effet en haleine jusqu'à la fin purement magistrale. Il y a incontestablement une réelle maîtrise du scénario avec une utilisation à bon escient des flash-back ce qui n'est pas toujours évident dans la plupart des cas.

    Au niveau du dessin, on observera que le dessinateur Alvi Ramirez sort tout droit du monde de l'animation et cela se ressent dans cette mise en part purement cinématographique et pour notre plus grand plaisir de lecture. On remarquera que le trait est purement expressif et que les couleurs sont vives.

    Bref, moi j'ai beaucoup aimé à cause de sa construction très inventive qui reflétait une parfaite maîtrise. On ressort avec le sentiment d'avoir passé un très bon moment de lecture.

    Vous n'avez pas encore lu cet album ? Vite, courez l'acheter ! Cela sera ce genre d'achat que vous ne regretterez pas. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce très bel album. A mettre entre toutes les mains !

    Erik67 Le 11/03/2025 à 07:21:16

    Un tueur sème la mort en jetant ses victimes du haut des buildings... Voilà pour le pitch de départ de ce polar bien noir. Verdict ? Je ne suis emballé ni par le dessin, ni par le scénario. C'est une ambiance trop "crade" et une surenchère dans la violence gratuite qui ne me séduit pas du tout.

    Peut-être également que ce polar noir décrit trop bien la déchéance, le meurtre, la prostitution masculine, la drogue, le vol... Bref, une immersion entre gangs de rue et clochards qui ne fait pas du bien. C'est un enfer urbain bien maussade au-dessus des toits.

    Sans doute, c'est trop sombre pour une petite âme comme la mienne qui a parfois besoin de douceur dans un monde de brutes. Ce n'est pas pour en rajouter ! Bref, à réserver pour les fans d'histoires obscures !

    C'est un style que je n'aime pas mais qui se justifie pleinement. D'ailleurs, "le chien de minuit" a été couronné par un prix du roman d'aventure au début des années 2000.

    De nos jours, une telle lecture serait sans doute trop datée d'autant que le scénario ne tient pas vraiment la route. On peut passer son chemin aisément ! Maintenant, je sais que c'est tiré d'un roman polar qui a eu un certain succès quant à sa critique assez acerbe de la société américaine. Mais bon, l'adaptation en BD ne m'a pas du tout convaincu.

    Erik67 Le 10/03/2025 à 07:25:02

    Joe Sacco est connu dans le milieu de la BD reportage et d'investigation pour avoir soutenu la cause palestinienne à travers de nombreux ouvrages qui lui ont été consacré depuis les années 1990.

    Dès lors, on l'attendait sur le terrain du bombardement à Gaza suite au massacre du Hamas du 7 Octobre en Israël. Il dénonce dans cette BD une riposte qui n'a pas été proportionnelle.

    Je constate que certains aviseurs ont simplement vu cette BD comme manichéenne c'est à dire sans nuance alors qu'il met tout de suite les choses au point dès les premières lignes. Je me suis alors beaucoup interrogé même si je sais que ce sujet est très souvent épineux.

    Certes, il y a une accumulation de témoignages terribles des victimes palestiniennes mais sans se pencher sur les victimes israéliennes de cet ignoble attaque. D'autres diront qu'elles sont généralement plus médiatisées au point de recueillir l'empathie du public d'où un certain déséquilibre.

    Dans chaque pays, si une partie est attaquée, l'autre réplique avec force et détermination afin d'éradiquer une fois pour toute une menace. Encore faut-il que cette riposte soit proportionnée et ne se transforme pas en destruction totale, voir en éradication ce qui est contraire au droit international.

    Cependant, si on souhaite se débarrasser une fois pour toute d'un ennemi, on ne doit lui laisser aucune chance de se refaire. C'est la pensée israélienne du moment et elle peut se comprendre aisément au vu des circonstances pour le moins tragiques. Selon un dernier sondage, les israéliens considèrent que le nombre de victimes côté palestinien est justifié au vu des objectifs de guerre.

    Maintenant, ceci dit, personnellement, je suis pour la paix entre les peuples et ce, quelques soit le prix à payer. Cela implique sans doute beaucoup de sacrifices mais il s'agit de sauver des milliers d'existences et cela passe sans doute par des concessions territoriales.

    Cependant, il ne faudrait sans doute pas vider Gaza de tous ses habitants pour construire une sorte de Riviera du Moyen-Orient digne de la côte d'azur française avec des promoteurs américains et de préférence dans le giron des entreprises immobilières gérés par Donald Trump. C'est franchement une atteinte au droit international.

    Joe Sacco va mener une charge assez incroyable contre le président Biden responsable d'avoir encouragé un génocide à Gaza. Il sait néanmoins que le futur sera sombre avec Trump qui anéantira sans doute la démocratie. Au final, il lance un cri de désespoir pour raviver un courage politique et une responsabilité morale perdue. C'est profondément sombre. J'ai l'impression qu'une autre histoire du monde est en train de s'écrire et que cela n'ira pas forcément dans le bon sens.

    C'est une œuvre à parcourir pour prendre conscience et sans doute nourrir les débats. Moi, j'ai juste envie d'en finir avec cet interminable conflit. Mais bon, ce n'est pas gagné !

    Erik67 Le 09/03/2025 à 08:36:36

    Quelle est la part des lâches dans un pays ? Peut-être la moitié qui se soumettrait plus ou moins docilement à l'envahisseur sans combattre alors que les plus courageux oseraient affronter la mort. Qui faut-il blâmer ? Moi, je dis à chacun sa conscience.

    Visiblement, c'est une BD dans l'air du temps avec ces individus qui plaquent leur boulot et leur conjoint pour une véritable remise en cause. Rien de mieux par exemple pour Amy de quitter la capitale et aller dans une maison isolée au cœur de l'Auvergne. Certains peuvent également aller dans le Lubéron pour y élever des chèvres après avoir été trader dans une banque financière. Oui, là encore, chacun fait ce qu'il veut.

    Cette BD constitue une sorte de huis clos qui surfe sur des thèmes à la fois politiques et sociologiques mais sans oublier la part d'intimité. Oui toujours la même chose : faire un bon usage des ressources tout en recherchant des modes alternatifs afin de respecter la planète.

    Au risque de me répéter : libre à un individu de se priver pendant que le riche polluera dans sa vie sans vergogne dans des quantités astronomiques. Certes, il faut montrer l'exemple et on arrivera sans doute un jour à les convaincre de se mettre au diapason, quoique j'en doute.

    Si vous avez besoin d'air et d'espace et que la vie en communauté vous tente sur un mode de décroissance, alors cette BD est faite pour vous. C'est toujours intéressant de voir qu'une autre voie demeure possible.

    Erik67 Le 08/03/2025 à 08:23:14

    Pour la petite histoire, j'ai rencontré dans une équipe composée d'une trentaine de membres au moins, un jeune collègue qui vient d'être embauché et qui s'intéresse à la BD.

    Or, c'est bien la première fois en 30 ans que j'ai fait une telle connaissance tant dans mon milieu, c'est considéré parfois comme un art mineur avec une déconsidération qui frise le ridicule mais c'est lié surtout à la méconnaissance. Il a eu la gentillesse de prêter cet ouvrage que je ne connaissais pas et que j'ai totalement découvert.

    Nous nous situons dans la chaleureuse ville de Woodbrook, le genre de bourgade américaine où tout le monde se connaît et où il fait bon vivre. Il est question d'un tueur en série qui va sévir et qui va mettre en péril la vie de notre principale protagoniste Samantha.

    J'ai véritablement adoré cette ambiance totalement submersible et totalement à contre-courant. Je m'explique. Il y a un graphisme totalement enfantin pour une œuvre résolument adulte sur un sujet plutôt sombre et difficile. On ne s'y attend pas et c'est vraiment choquant quand on s'aperçoit de la terrible réalité dans le milieu des tueurs en série. J'ai adoré ce contraste graphique qui peut perturber mais également attirer.

    Que dire de ces personnages anthropomorphes qui ont l'air si inoffensif ? On aurait presque envie d'embrasser Winnie l'Ourson mais bon, il ne faut jamais, au grand jamais, se fier aux apparences !

    Par exemple, la délicieuse Samantha qui est une ours placide cache en réalité un sombre secret. N'a-t-on jamais entendu après un horrible massacre que l'assassin était un « charmant garçon » apprécié de tous dans le quartier et qui saluait tout son monde ? Dans ces moments-là, je pense toujours à mon voisin sans vouloir succomber à la psychose. Oui, on ne sait jamais !

    Cela va se compliquer après la psychose introduit par un mystérieux tueur en série qui sévit. Il est vrai que l'assassinat de Peggy la cochonne est presque un moment assez jubilatoire. Il y a un côté forcément assez malsain mais rien n'est anodin pour nous présenter ce que le gentil monde peut regorger. Cela me rappelle un peu la série culte « Desperate Housewife ».

    La grande force de l'auteur est d'avoir réussi à rendre sympathique un être finalement ignoble afin de mieux nous faire ressentir le drame qui finit forcément par le toucher.

    Voilà une œuvre assez spectaculaire dans son traitement que je ne peux que conseiller. Evidemment, les âmes très sensibles devront s'abstenir car cela ne fera pas dans la dentelle ! C'est un thriller anthropomorphique qui risque fort de rentrer dans les annales. Pour moi, c'est certainement l'une des meilleures découvertes de l'année. Merci à toi Antoine car c'est un véritable coup de cœur !

    Erik67 Le 07/03/2025 à 07:35:00
    Silver Diamond - Tome 1 - La graine d'argent

    Silver Diamond est un manga shōnen-ai de Sugiura Shiho. Il a été pré publié entre 2003 et 2012 dans le magazine Ichiraci1 et a été compilé en un total de 27 tomes par l'éditeur Tosuisha. Le dernier tome paraîtra en novembre 2015. A noter qu'il ne s'agit pas d'un yaoi malgré des couvertures assez trompeuses.

    En gros, nous avons un étudiant de 17 ans qui est en réalité un sanome. Qu'est qu'un sanome ? C'est une personne qui peut faire pousser les plantes rien qu'en les effleurant. Oui, tout cela est très végétal. C'est sans compter sur les ayames qui sont des créatures qui se nourrissent d'êtres humains. Le suspense sera à son comble: non je rigole !

    Ce shojo m'a paru assez insipide à la lecture malgré la mise en scène d'un autre univers alternatif à notre réalité.

    Au niveau du dessin, les traits des personnages sont assez fins. Les cases de dialogues sont plutôt surchargées. L'outrance est encore de mise. A noter que l'intrigue n'avance pas.

    Au final, on abandonnera vite cette lecture stérile qui n'apporte pas grand-chose. Néanmoins, j'admets qu'il y a quand même pire comme manga.

    Erik67 Le 06/03/2025 à 07:46:44
    Chapatanka - Tome 1 - Une petite ville sans histoire

    C'est une BD qui me faisait de l’œil depuis un certain temps mais que je n'avais pas eu encore l'occasion de découvrir. C'est chose faite grâce à certains de vos avis qui m'inspirent pour de futures lectures.

    Nous voilà plongés dans la petite bourgade de Chapatanka qui serait soi-disant une petite ville sans histoire. Cela ne plaît pas trop au shérif local qui aime l'action. On aurait pu lui conseiller alors de partir faire une carrière à Chicago, Détroit ou Las Vegas.

    Mais bon, quand on souhaite le malheur, il peut vite s'abattre sur une ville comme des meurtres en séries sur fond de FBI et de rednecks. Rien n'est véritablement crédible dans ce récit survolté avec ces personnages totalement loufoques.

    Le graphisme est quand même soigné avec un découpage assez dynamique surtout pour les scènes d’action. J'aime bien cette modernité du trait tout en rondeur ainsi que le choix des couleurs qui s'inscrit parfaitement dans ce type de récit avec des personnages expressifs. C'est un style caricatural qui apporte sans doute de la légèreté.

    Une BD d'action mais également d'humour assez lourd pour un pur divertissement sur un mode hilarant. C'est vrai que ce genre de production ne m'attire guère mais je vais souvent à la rencontre de mes opposés dans mon perpétuel esprit d'ouverture. C'est assez loin de ma zone de confort. Mais bon, ma notation s'en ressent quand même un peu car c'est vrai que j'ai trouvé cette lecture un peu ennuyeuse à la longue.

    Erik67 Le 05/03/2025 à 07:32:23

    Nous allons parcourir un épisode de la vie de Colette qui fut une écrivaine de génie au début du XXème siècle à défaut d'être une femme scandaleuse pour son époque. Elle est aujourd'hui considérée comme l'un des plus grands écrivains français au même titre que Victor Hugo par exemple.

    On va s'intéresser à sa vie sentimentale qui a été quelque peu tumultueuse. Elle a été une Brigitte Macron avant l'heure puisqu'elle est tombée amoureuse d'un garçon de 17 ans alors qu'elle en avait 47. Beaucoup peuvent crier au scandale mais l'amour n'a pas d'âge sauf peut-être en ce qui concerne certains tabous liés à l'âge adulte. Le détournement de mineur n'est pas loin.

    Il faut savoir qu'elle a été également bisexuelle. Bref, elle a exploré toutes les facettes de l'amour ce qui la rend assez intéressante. C'est clair que cela a joué un grand rôle tant dans son œuvre artistique que dans sa vie privée que nous explorons à travers cette BD.

    La Bretagne sera mise à l'honneur dans cette BD, encore faut-il pouvoir supporter le climat où la pluie tombe continuellement. Les clichés ont la vie dure mais Colette s'en fiche. Nous voilà embarqués dans un tourbillon qui souffle comme un ouragan ce que n'aurait pas renier une certaine Stéphanie.

    J'ai adoré les dialogues assez exquis qui donnent du piment à ce récit. Par ailleurs, le graphisme met réellement en valeur non seulement l'expressivité des personnages de la Belle époque mais également les décors marins de cette région décidément très envoûtante.

    Sinon, sur le fond, on a droit à une femme totalement libérée qui va s'adonner à cœur joie en croquant la vie à plein dent quitte à coucher avec le fils de son mari. Oui, dans ces milieux-là, on s'affranchit de toutes les règles de la bonne morale. On pardonnera à Colette ces écarts assez malsains car elle est quand même l'un des plus grands écrivains français. Il y aura toujours deux poids, deux mesures, il ne faut pas se leurrer.

    J'ai encore le regard d'un non-littéraire. Je laisse le soin à mes amis bdgest' plus a guéris que moi de juger. En tous les cas, on ne s'ennuie pas avec une telle lecture !

    Erik67 Le 04/03/2025 à 07:43:53

    Il ne fait pas confondre cette BD avec le fils de Frankenstein et ni la jeunesse de Frankenstein. Oui, ce monstre est adapté actuellement à toutes les sauces.

    Le pitch de départ pourrait faire hurler de rire car nous avons un jeune employé cadre nippon qui ne se relève pas de la mort de sa chef dans la boîte pour laquelle il travaille au point d'en faire une terrible dépression avec séances de psychanalyse à l'appui.

    Oui, les patrons français rêveraient d'avoir de tels employés modèles qui allumeraient des chandelles pour leur mort. C'est qu'on appelle le dévouement. Excusez-moi de vous le dire mais je ne le ferai pas à la mort de Bernard Arnaud, de Carlos Ghosn ou encore d'Elon Musk.

    Après, il ne faudra pas s'étonner que des spectres viennent lui rendre visite au point de sombrer petit à petit dans la folie ! A vouloir trop en faire, voilà ce que cela peut apporter.

    A noter qu'on se situe dans le registre du manga horrifique un peu dans le genre de Junji Ito du moins au départ. Je découvre l'un de ses compatriotes à savoir Norikazu Kawashima que nous découvrons en France avec ce titre apporté par les éditions Hubert. C'est bien de changer un peu d'auteurs pour voir ce que les autres peuvent apporter.

    Sur la thématique, on apprendra que les masques ne servent pas qu'à dissimuler mais peuvent également être un catalyseur pour exprimer et dévoiler sa vraie personnalité ce qui peut être parfois terrifiant. J'aime bien ce concept qui est soigneusement développé dans ce manga. C'est avant tout de la terreur psychologique !

    Un mot sur le dessin en noir et blanc qui possède un certain charme où se dégage une puissance malsaine de cet univers onirique.

    Il faut savoir que ce récit est paru en 1986 par un maître japonais qui a depuis disparu des écrans de radar. On est dans ce qu'on pourrait appeler de l'horreur rétro ! En conclusion, un titre à découvrir même s'il a des côtés assez naïfs propres à l'époque. Cela jette les bases de quelque chose d'assez intéressant à explorer !

    Erik67 Le 03/03/2025 à 07:18:14

    Il est vrai que les corbeaux ne laissent pas grand-chose après leur passage tant ils sont avides de nourriture et de chair morte.

    Il est question de vengeance dans les contrées normandes du IXe siècle en plein Moyen-Age dans une période sombre marquée par les superstitions. Oui, l'époque est plutôt dure et cruelle surtout lorsqu'une fratrie est séparée par la mort. Le survivant n'aura de cesse que de vouloir retrouver les coupables. Mais à quel prix ?

    Voici un récit plutôt puissant qui appelle un riche folklore médiéval pour raconter les différentes phases d'un deuil. J'ai bien aimé le final qui ne laisse pas de place à la résurrection ce qu'on aurait pu craindre avec ces histoires de sorcières et de monde parallèle.

    J'ai noté une véritable richesse et générosité dans le dessin qui fait assez animée avec des personnages assez expressifs. Une mention spéciale pour une colorisation qui a rendu la lecture plutôt agréable. On pourrait penser que cela s'adresse alors à un public jeunesse mais certaines scènes de violence nous indiquent clairement qu'il faut être déjà un jeune adulte bien dans sa tête.

    Le bémol proviendra sans doute du récit dont j'aurais aimé plus de clarté au niveau de la relation de la mère avec les villageois. Certes, il y aura bien une révélation finale mais elle apparaît un peu comme artificielle pour les besoins de l'histoire. Bref, c'est trop voyant.

    Pour le reste, on se laissera porté par ce récit marqué par d'incessants flash-back. Les deux personnages principaux sont creusés d'un point de vue psychologique ce qui donne une certaine densité et crédibilité au récit. Ce n'est pas pour me déplaire.

    Au final, c'est un titre qui se défend plutôt bien avec ses qualités et ses défauts.

    Erik67 Le 02/03/2025 à 09:16:10
    Doron le Calvite - Tome 1 - Tome 1

    Nous voilà plongés dans un titre d'humour fantasy surfant sur la vague de « Lanfeust » au début des années 2000 avec ce Doron le Calvite dans un style médiéval. Il est vrai que je replonge parfois dans mon vieux catalogue pour ressortir des antiquités ce qui fait toujours du bien pour comparer à l'époque actuelle.

    Le dessin paraît très sympa mais les gags sont plus que douteux. Je n'aime pas ce genre d'humour noir très bourrin. C'est d'ailleurs parfois assez malsain c'est à dire pas politiquement correct si vous voyez ce que je veux dire. Je préfère nettement un humour plus fin et plus respectueux.

    Des têtes coupées et des corps mutilés à la hache pleuvent tout le long de cette BD. Il faut vraiment aimer cela et avoir un goût prononcé pour la boucherie ! En effet, pour servir son bon roi, notre anti-héros Doron le Calvite n'hésite pas à trancher tout ce qui croise son chemin. Les gags sont d'ailleurs répétitifs une fois qu'on a compris le sadique principe.

    Pour ma part, je préfère oublier d'avoir connu ce Doron. Mais si par malheur vous le croisez au détour d'une lecture, restez sur vos gardes !

    Erik67 Le 01/03/2025 à 08:53:16

    Voilà la BD de l'année précédent pour de nombreux Bédéphile. J'ai succombé à la tentation de la posséder et également par curiosité. Je ne voulais sans doute pas passer à côté de quelque chose d'énorme surtout en étant un gros lecteur. Il y a véritablement des BD qui sont incontournables. Il faut les lire, qu'elles nous plaisent ou pas.

    Mais bon, dans mon cas et fort heureusement, j'ai plutôt adoré ce récit sur l'apprentissage du bonheur sur un fond gastronomique au beau milieu des Trente Glorieuses. Comment atteindre le bonheur ? C'est l'une des questions qu'induit cette thématique qui nous concerne tous. On pourra dès lors se pencher sur cette quête initiatique.

    J'ai aimé la progression de cette histoire avec des personnages haut en couleur qui attirent incontestablement notre attention et également notre sympathie. C'est si bien construit notamment cette relation culinaire entre le jeune Ulysse et le vieux Cyrano qui lui lègue toute son expérience en la matière.

    En effet, Xavier Dorison nous offre encore le meilleur pour une œuvre feel-good. Un découpage, une mise en page, des perspectives et des angles de vue très bien gérés. En conclusion, une efficacité qui sera de mise.

    Certes, on pourra dire que c'est stéréotypé, c'est prévisible et c'est assez classique mais quand c'est si bien agencé, on ne peut que succomber à ce délice aussi bien narratif que visuel. Mais bon, on peut trouver cette cuisine un peu trop sucrée, il faut le savoir.

    Un mot sur le graphisme de Stéphane Servain pour indiquer que le trait est véritablement magnifique avec ce côté presque lyrique dans les images. La couleur nous transporte véritablement dans cet univers gastronomique. Un bel écrin graphique au service d'une très belle histoire.

    Que dire également de la couverture qui est absolument somptueuse ? Elle met incontestablement en valeur cette BD concocté avec soin. Même l'édition est d'une ultra haute qualité et sans aucun reproche. Certes, le prix de la BD reste élevé mais rapporté au format et au nombre de pages, cela semble quand même justifié.

    J'ai surtout retenu pour ma part qu'il faut bien aimer son travail pour être heureux (ce qui n'est guère mon cas). Cela amène incontestablement à une prise de réflexion sur nos décisions et comment améliorer nos vies sans trahir nos valeurs. Bref, il y a une véritable intelligence émotionnelle dans ce récit qui m'a touché.

    Au final, un coup de cœur sans hésiter. C'est en effet un album qui doit se déguster à son rythme pour que son charme évanescent apparaisse. Du pareil ouvrage, j'en redemande une part !

    Erik67 Le 28/02/2025 à 08:02:10

    Charlie est une fille manquée qui veut ressembler à un garçon afin d'échapper à sa condition de femmes. Quant à Malcolm, il est un vrai garçon manqué qui refuse cette part de virilité. Bref, nous avons en quelque sorte deux garçons manqués dans une société qui permet désormais de choisir son genre. Ils sortent respectivement des cases traditionnelles entre ce que Trump définirait comme un homme et une femme en signant son décret symbolique lors de sa récente arrivée au pouvoir.

    Ce duo va nous faire vivre des situations assez comiques mais également parfois assez touchantes. A noter qu'il s'agit d'un recueil de strip uniquement basés sur ces deux personnages qui vont nous livrer leur regard sur le monde actuel à travers des sujets comme le genre, le patriarcat, la retraite, la guerre ou encore le réchauffement climatique.

    C'est un ton léger qui amène au sourire et à la bonne humeur. Cela rend cette BD plutôt d'un abord sympathique. Je trouve que cela ressemble un peu à du Calvin et Hobbes pour donner dans la comparaison. Je lis rarement ce genre de recueil mais une fois n'est pas coutume !

    Ce que j'ai aimé par-dessus tout, c’est le fait qu'au-delà de l'aspect strip, on suit une véritable évolution au fil des saisons de ce duo obligé de cohabiter ensemble. En parallèle et par petites touches, il y aura l’histoire de ce couple de parents de ces mômes qui s'installent ensemble pour vivre une nouvelle histoire d'amour et de rencontre. Or, cela ne se terminera pas forcément bien. C'est la vie et cela rend la fin plutôt triste à mon goût.

    A noter qu'au niveau graphique, on aura droit à une bichromie assez spéciale entre la couleur orange et le blanc. J'ai également apprécié grandement la clarté et la simplicité de ce dessin. Le tout a rendu ma lecture plutôt très agréable.

    Au final, on pourra apprécier cette œuvre au décalage comique et d'un abord sympathique sur un thème jusqu'ici assez peu exploité sur ce support qu'est la BD. Un vrai courant d'air frais que la lecture de cet album.

    Erik67 Le 27/02/2025 à 07:43:32

    Voici un témoignage plutôt rare d'un véritable sportif voulant mener une carrière de footballeur. Oui, ce sport fait rêver car il y a beaucoup d'avantages à la clé en cas de réussite. Cependant, ce sport cache également un côté assez sombre entre les comportements toxiques, le culte de la masculinité guerrière et le surmenage menant à des excès.

    Oui, c'est plutôt bien de voir l'autre facette, celle qui fait moins rêvée non pas pour décourager de futurs candidats mais pour montrer tout simplement une réalité souvent cachée.

    Maxime a été écœuré par le système engrangé par ce sport collectif qui suscite tant d'admiration dans le monde. On aura droit au témoignage très sincère de celui qui a raccroché après une vingtaine d'années à évoluer dans ce sport car mal dans ses pompes comme l'indique le sous-titre sans la moindre ambiguïté. C'est assez immersif car on entre dans une sorte de journal intime avec des propos qui peuvent nous toucher si on est en phase avec ce qu'il exprime du fond de son cœur.

    On pourra reprocher cependant à l'auteur de ne pas aller plus loin pour rechercher les véritables causes du problème comme s'il avait fait les choses un peu en surface sans aller dans ses profondeurs sociologiques. Était-ce d'ailleurs son objectif dans cette vision un peu cynique de ce milieu machiste, homophobe et parfois raciste ? Je ne le pense pas. On n'est pas dans le documentaire !

    Quoiqu'il en soit, cela demeure très intéressant au point de pousser à une certaine réflexion. Je n'ai jamais trop aimé le football à cause de toute cette folie furieuse bien que je regarde tous les matchs lors de la coupe du monde pour soutenir mon pays. Je sens bien qu'il y a quand même quelque chose de malsain dans ces milliards échangés avec des clubs saoudiens et tous ces scandales qui sont révélés avec les joueurs.

    Pour en revenir à la BD, on peut dire que c'est un graphisme tout à fait avenant qui va rendre cette lecture aérée et donc agréable. La bichromie avec ce vert rappelle d'ailleurs les stades de football. Il fait dans la simplicité et donc dans une certaine efficacité surtout pour la mise en page.

    Ce que je retiens surtout, c'est qu'en jouant au football, même dans un petit club, la notion de jeu s'efface par rapport aux enjeux d'une compétition devant mener à la victoire avec l'obtention d'une coupe ou d'un trophée. Bref, c'est comme dans la vie professionnelle où il faut se donner à fond pour obtenir une promotion et écraser les autres même dans une soi-disante équipe. Oui, c'est cela le culte de la performance. Bienvenue dans une société typiquement capitaliste !

    Je trouve que la démarche de l'auteur a été très courageuse afin de dénoncer une certaine réalité qu'on ne veut pas voir et qui constitue pourtant la nature même du football qu'il soit amateur ou professionnel avec toujours les mêmes germes. Bravo de l'avoir fait ! Du coup de footballeur, on peut se reconvertir en dessinateur de BD !

    Erik67 Le 26/02/2025 à 18:42:58

    Les exploits d'Odilon Verjus, ce brave missionnaire, ne m'ont pas tout à fait convaincu non pas que la lecture soit plaisante avec ce ton humoristique et décalé avec nos deux missionnaires différents : un jeune et un vieux.

    Il n'en ressort pas grand-chose à la fin. C'est du déjà vu avec cette accumulation de sketches. Bref, il y a un sérieux manque d'inspiration de l'auteur Yann qui nous a habitué à beaucoup mieux au niveau du scénario. Certes, on va visiter à chaque tome un nouveau pays pour créer un effet dépaysant.

    Il y a des citations en latin toutes les deux trois pages. Il vaut mieux connaître sa bible en latin avant d'aborder une telle lecture qui pourra vite vous donner la migraine (à moins bien sûr de trouver de la jubilation dans les psaumes cantiques). Je dirai même plus : il ne faut pas perdre son latin !

    Evangéliser tout ce qui bouge est le principal ressort comique de cette série qui s'est décliné en plusieurs tomes avec pour cadre les années 30. On sent même une complaisance avec l'Eglise qui sera dans le beau rôle.

    Il est vrai que sur le fond, je n'ai guère apprécié ce que je considère presque comme un crime contre l'humanité notamment avec ce qui s'est passé autour de l'esclavage et l'évangélisation à outrance des peuples autochtones. Oui, il faut le vouloir et faire le grand vide !

    Par contre, rien à redire sur le dessin assez dynamique et tout en rondeur de Verron qui fait dans le caricatural pour donner un aspect sympathique et humoristique. Bref, il a bien rempli sa part du marché.

    Pour le reste, je préfère passer mon tour sur le monde des curés et autres ecclésiastiques car c'est plutôt lourd à digérer ! Désolé ! Cependant, il faut de tout pour faire un monde. Ca existe, donc j'avise.

    Erik67 Le 26/02/2025 à 07:25:23
    Fleur de nuit - Tome 1 - Les rêves brisés

    Certaines fleurs ne poussent que la nuit. Il faut aller les chercher dans l'Italie fasciste des années 30. On fait la connaissance d'une femme qui va aimer deux garçons très différents : l'un deviendra un représentant de la pire espèce du nazisme quand l'autre sera un juif pourchassé par ce régime inique.

    Oui, une femme peut aimer deux hommes aux idées radicalement différentes. Cela arrive ! A quand une belle démocrate féministe tombant amoureuse d'un partisan républicain et machiste de Trump ? Ou bien encore mieux : d'un partisan de Mélanchon tombant éperdument amoureuse d'un homme de la garde rapprochée de Jordan Bardella ? C'est possible ce genre d'histoire entre des opposés qui s'attirent. Mais bon, la crédibilité me ferait dire qu'il y a quand même certaines limites liées incontestablement aux valeurs.

    Plus sérieusement, parfois dans la vie, on peut prendre des chemins qui font qu'on n'a plus rien à voir avec ce qu'on était au départ. C'est ce qui va arriver à nos personnages qui étaient d'inséparables amis dans les années 30 et qui vont devoir gérer la Seconde Guerre Mondiale.

    Le graphisme fait quand même un peu vieillot dans la tradition de certaines BD d'autrefois. Cependant, on peut lui trouver un certain charme désuet.

    Si le thème de l'amour proscrit vous attire, cette BD est faite incontestablement pour vous !

    Erik67 Le 25/02/2025 à 07:32:18
    Cette vie auprès de toi - Tome 1 - Tome 1

    Nous suivons un enfant et son père qui vont s'installer sur une île isolée du Japon dans le secteur d'Okinawa. C'est un parcours de vie mêlé de rencontres enrichissantes comme on peut en faire dans la vie. Il y a également une certaine douceur de vivre dans ce paradis presque tropical.

    Je précise d'emblée qu'on est dans le genre de récits assez contemplatifs où il ne se passera rien de transcendant. Il s'agit juste de profiter de ces instants de vie avec un récit qui avance très lentement. Il faut aimer ça.

    Bon, pour moi, rien de nouveau à l'horizon avec d'autres titres en mangas qui ont également fait la route dans ce même registre : relation parent-enfant ou encore l'environnement insulaire. J'ai trouvé le père trop protecteur et vraiment trop bizarre pour saluer par exemple les cafards sergents aux longues pattes en faisant un geste militaire. Non, ce n'est pas pour moi ! Vraiment sans façon !

    C'est vrai que la sauce n'a pas trop pris alors que je suis plutôt bon public pour ce genre de roman graphique. Cependant, il manque à l'auteur un certain savoir-faire. Il y a par exemple trop de long dialogues assez assommants puis des pages sans dialogues pour respirer un peu. Mais bon, l'enchaînement est assez brutal. En conclusion, c'est assez brouillon.

    Je vais passer à autre chose bien que je puisse comprendre que ce manga puisse trouver son public comme à chaque fois. Pour moi, il y a bien mieux dans le large choix de mangas qui nous est proposé surtout actuellement où l'on n'a que l'embarras du choix.

    Erik67 Le 24/02/2025 à 07:23:50

    Le magma est généralement une roche en fusion qui se forme à très haute température (près de 1200 degrés). On confond souvent le magma avec la lave des volcans. En effet, le magma est localisé en profondeur alors que la lave se trouve en surface.

    En l’occurrence, on se situe au cœur d'un XIXème siècle un peu fantasmé au beau milieu d'une île volcanique où les passions amoureuses vont s'exacerber. La vie, la mort, la beauté, la tristesse seront les thèmes de ce conte assez tragique. Il est surtout question de religion et de croyance avec le pouvoir de ceux qui se croient investi d'une mission divine.

    Un homme va mener une enquête assez discrète afin de savoir ce qui est arrivé à une jeune femme ayant découvert une autre forme de vérité. Evidemment, une île volcanique cache toujours des secrets assez bien enfouis qui ne sont pas très beaux à découvrir...

    Le graphisme encré sera clairement clairement d'inspiration assez gothique pour être au service de ce récit fantastique et onirique. Les encrages sont assez marqués au niveau de la couleur noire ce qui donne un style assez particulier mais assez beau au regard. Oui, il y aura bien une certaine élégance de mise.

    Le souci vient du fait que c'est assez confus dans la construction et donc assez difficile à suivre et à appréhender. La narration plutôt alambiquée vient encore plus compliquer les choses ce qui ne sera pas pour nous plaire. Il faudra s'accrocher pour bien saisir toutes les nuances à comprendre de ce récit assez énigmatique.

    Cependant, pour les plus courageux, ils pourront sans doute trouver un sens profond pour le moins ésotérique pour se perdre dans ce magma en fusion et trouver une certaine forme d'extase. Cela sera sans doute sans moi même si je peux comprendre cette fascination morbide.

    Erik67 Le 23/02/2025 à 08:59:52
    Ils viendront - Tome 1 - Ce que voient tes yeux

    La question que pose fondamentalement ce thriller est la suivante : pourquoi des adolescents aux vies totalement différentes sont-ils enlevés à Edgetown ? Un inspecteur aux méthodes peu conventionnelles va mener l'enquête même si ses supérieurs n'apprécieront pas forcément son travail.

    C'est une série typiquement pour les ados dans un credo techno thriller. L'auteur n'est autre qu'Erik L'Homme qui a écrit plusieurs romans à succès comme par exemple « Le livre des étoiles ».

    Il est vrai que les critiques sont assez variables sur cette adaptation en bande dessinée. Pour ma part et au regard de mon expérience en la matière, je trouve que c'est plutôt réussi dans la mesure où le récit m'a paru assez captivant car efficace, agréable et sans prétention. Certes, il y a les grosses ficelles habituelles tel que le clifhanger à la fin du tome mais bon, cela fait partie du jeu.

    Le titre est assez évocateur de personnes malveillantes qui vont venir pour rafler des enfants ayant une caractéristique commune. Cela me fait penser un peu à notre hymne national : « ils viendront égorger nos fils et nos compagnes » ou encore à un débat tendu durant l'élection présidentielle « ils sont là dans les campagnes » façon série envahisseur.

    Au niveau du dessin, certes il n'y a pas la fameuse précision du trait mais c'est assez convenable dans l'ensemble surtout pour une BD qui s'adresse à un public adolescent, non pas qu'ils ne méritent pas la qualité graphique attendue. Cela demeure lisible, clair et efficace. Que demandez de plus ?

    Ils viendront. Que cela ne tiennent ! On les attendra de pieds ferme.

    Erik67 Le 22/02/2025 à 08:31:56

    Les morts suspectes autour d'une écluse se multiplient. Il est alors facile de trouver le coupable idéal en la personne de l'éclusier Octave surtout si ce dernier semble être un peu marginal.

    Voici encore une œuvre qui nous parle de cruauté et de méchanceté humaine. Oui, les gens s'attaquent souvent à des bossus comme des souffre-douleur, celui de Notre-Dame en sait quelque chose. Là, nous avons une sorte de version mais avec une écluse pour régir les cours d'eau de la France profonde et campagnarde.

    Il est question d'une enquête qui est rondement mené par un inspecteur qui a des traits assez juvéniles qu'on le confondrait aisément avec un enfant. Là encore, un autre choix graphique aurait sans doute pu éviter cette confusion qui ne rend pas très crédible ce récit.

    Evidemment, ce qui marque, c'est la fin de cette histoire glauque quand on découvre qui est réellement l'assassin. La morale ne sera pas sauve car il existe d'autres salauds qui doivent payer à la place. J'avoue que je n'y souscris guère étant de ceux qui pensent que chaque personne est responsable de ses actes. Mais bon, on n'est pas dans le meilleur des mondes.

    La mise en image est plutôt réussie avec un trait précis et maîtrisé où il en ressort une tendresse et une fébrilité qui transcendent le récit. Il est vrai que j'aime bien quand c'est un peu dynamique ce qui rend la lecture assez fluide.

    A noter que cette BD a eu un prix au festival polar de Cognac en 2022 à savoir le meilleur one-shot. Je ne sais pas si c'est réellement un argument qui va vous pousser à découvrir ce titre. Pour ma part, j'ai déjà lu de meilleures intrigues policières mais celle-ci se défend tout de même. Comme disaient les anciens : « Il faut fermer la porte de l'écluse pour ne pas être emporté par le torrent des souvenirs ».

    Erik67 Le 21/02/2025 à 12:48:14

    Adèle est une héroïne que je n'aime pas. Elle n'a rien de sympathique, même en cherchant bien. On est loin de la trempe d'une Miss Endicott ou encore des héroïnes aux contours généreux d'Arleston ou autres. Bref, il n'y a rien à voir. Même ses chapeaux sont ridicules! Ses aventures m'indiffèrent totalement.

    Elle semble attirer perpétuellement les ennuis et la haine de ses contemporains. Sa simple présence semble activer des monstres venus de la Préhistoire ou des sectes ayant traversé l'histoire! C'est dire! Elle échappera même plusieurs fois à des attentats!

    Bien sûr, il y a une ambiance parisienne d'avant première guerre mais cela ne me suffit pas pour apprécier grandement une histoire. Pourtant, il faut savoir qu'Adèle a ses adeptes et que ses aventures étalées entre 1976 et 1997 (soit 9 tomes) attirent beaucoup de lecteurs. Sans compter sur le cinéma qui a adapté récemment une de ses aventures.

    En l'espèce, le scénario est inutilement alambiqué et ce sentiment se retrouve sur l'ensemble de la série. Pour l'époque, je conviens que cela devait être un must. Cependant, cette bd apparaît aujourd'hui totalement désuète. Je passerai sous silence les situations totalement stupides que j'ai pu lire. Une vraie déception en ce qui me concerne! Je comprends néanmoins le lecteur

    Erik67 Le 21/02/2025 à 07:21:26

    Les histoires de pirates m'ont toujours fasciné et c'était déjà bien avant la saga Pirates des Caraïbes ! On va découvrir en l’occurrence Kernok le pirate.

    Il s'agit de l'adaptation d'un roman d’Eugène Sue paru en 1830. Visiblement, notre auteur scénariste est resté assez fidèle. On voit que la mise en page semble assez basée sur le roman car il y a pas mal de narration. Et c'est là justement où je tique un peu car question dynamisme du récit, c'est raté. On va même s'ennuyer ferme ce qui est un comble.

    Cela arrive quand une transposition d'un roman est faite sur un autre format tel que celui de la BD ou parfois même celui du film adapté au cinéma. Il faut savoir que toutes les adaptations de littérature ne sont pas forcément réussies. Cela dépend souvent de la mise en page et du dynamisme insufflé.

    Un mot sur le graphisme d'Alessandro Corbettini, jeune dessinateur italien, qui livre ici de belles planches fourmillant de détails et surtout avec un style qui s’accommode assez bien avec l'univers de la piraterie. La mise en page est franchement des plus réussies d'un point de vue esthétique. Oui, vous avez vu que je nuance mon avis en tenant compte de cette partie dessinée.

    Je préfère oublié ce titre car pour moi, c'est le scénario qui compte avant tout, ce qui ne sera pas forcément le cas pour tous les lecteurs. Et puis, je suis certain que d'autres apprécieront également ce titre qui a bénéficié d'une bonne publicité positive et d'un incontestable travail artistique.

    Erik67 Le 20/02/2025 à 07:17:29

    On sait que les ressources de la planète ne sont pas infinis mais visiblement, cela ne serait pas une évidence pour tout le monde. En effet, on a déjà bien exploité la planète à un point de non-retour comme le prouve actuellement le changement climatique.

    Cependant, il nous faut trouver de nouvelles sources d'énergie afin de continuer notre croissance vers l'infini et au-delà à moins d'être un adepte de la décroissance et de la limitation de la consommation. C'est tout le débat que pose véritablement cette BD très intéressante que j'ai acquis sur un coup de tête !

    En terme de préconisations qui nous sont assénés à longueur de journée par les tenants de cette théorie, il ne faut plus voyager avec un avion pour aller au bout du monde en vacances mais rester près de chez soi en utilisant un vélo non électrique de préférence. Si vous avez une voiture pour vous rendre au boulot, il s'agit de préférer le covoiturage en tesla électrique. Il s'agit également de diminuer sa consommation de viande rouge et de ne plus porter de jeans. La sobriété est devenue un impératif écologique et solidaire.

    D'ailleurs, à Strasbourg, on ne roule plus que sur une seule voie d'autoroute au risque d'être flashé par les radars et de payer une sévère contravention. Tant pis pour les bouchons occasionnés en heure de pointe ! Bienvenue dans le Nouveau Monde où il nous faut trimer jusqu'à 64 ans et venir en vélo au travail ! On nous dit que c'est pour le bien de la planète alors il s'agit de s'y conformer sans se poser de questions sur notre bien-être !

    Certes, certaines personnes résistent à l'image du président Trump qui nous assène d'un : « Fore, Bébé ! Fore du pétrole ! ». En effet, le changement climatique ne serait qu'un vaste canular émanant des chinois qui ont d'ailleurs importé à travers le monde le Covid 19. Bref, il s'agit de ne pas remettre en cause la croissance américaine ainsi qu'un certain confort.

    Le courant qui est combattu est celui des cornocopiens qui pensent que la Terre est comme une corne d'abondance et que c'est le progrès qui génère le confort, la sécurité, la culture et le plaisir. On trouvera toujours de nouvelles ressources avant d'en manquer. Il ne faut pas toujours voir l'avenir du monde en noir mais faire confiance en l'avenir. C'est vrai que je fréquente pas mal de gens dans la vie qui ont cette tendance d'esprit tourné vers ce positivisme exacerbé. Oui, on a envie d'y croire !

    Cette BD va dresser un constat sans concession mais va également aller plus loin en nous proposant de nouvelles solutions pour l'avenir afin de préserver la planète qui souffre réellement de l'activité humaine.

    Cela va consister en une espèce de décroissance maîtrisée avec un effort particulier sur les gestes de la vie courante comme par exemple ne pas dépasser les 19 degrés à l'intérieur d'un logement pendant que Jeff Bezos sillonne les mers avec son yacht géant en consommant bonbon. Oui, il faut le vouloir sachant que les plus pollueurs s'affranchiront de tout effort.

    Un album qui tend à nous faire accepter la nécessaire sobriété technologique. Encore une fois, il ne va pas plaire à beaucoup de gens qui ne veulent pas une remise en cause de leur mode de consommation. Les jeunes générations risquent d'être un peu plus sensibles à ce thème puisqu'ils font partie de ce mouvement en faveur de la protection de la planète au détriment de notre confort.

    A noter qu'un autre postulat est de nous briser dans notre rêve de conquête de la galaxie en prenant le constat que c'est scientifiquement impossible même si on développait certaines technologies dans le futur. Bref, nous sommes réellement condamnés à rester sur notre planète et par conséquent, il s'agit de prendre bien soin d'elle et de commencer maintenant et même à petit échelle en changeant notre façon de consommer.

    Erik67 Le 19/02/2025 à 08:05:19

    Elle fut l'une des dernières reines les plus marquantes en France. Elle était d'une grande beauté inégalable. On lui a coupé la tête sur la place publique. Et maintenant deux siècles plus tard, on suit avec avidité les turpitudes de la famille Windsor en Grande-Bretagne en ayant adoré la reine Élisabeth II comme pour nous faire pardonner de la grande offense royale.

    Voici une BD qui lui est consacré sous un angle assez nouveau. On sait qu'elle a été détesté pour son côté frivole alors que le peuple mourrait de faim mais qui était-elle vraiment ? C'est tout l'enjeu que cette œuvre nous propose de découvrir. Moi, je suis plutôt partant car j'avoue que j'ai un petit penchant pour la royauté en m'intéressant également aux têtes couronnées. N'ais-je pas adoré « The Crown » !

    Un gros reproche est celui d'un bavardage un peu intempestif à la manière d'une correspondance d'amour échangé. On va se perdre entre la vie autour de la narratrice à savoir une jeune anglaise au début du XXème siècle et celle de la Reine Marie Antoinette avec pour toile de fond l'épisode de la fuite de Varennes. Il faut également bien connaître toute l'histoire pour situer les faits. Le novice en matière historique risque très vite de se perdre.

    Il reste néanmoins de magnifiques croquis qui illustre parfaitement un côté assez féminin et coquet avec multitudes de robes et de toilettes. Les belles illustrations nous en mettent plein les yeux malgré un coté assez fouillis. On notera également un bel écrin pour couronner le tout.

    Au final, c'est une démonstration qui ne m'a pas convaincu dans son traitement et c'est bien dommage. On ne réussit pas à chaque fois à coller.

    Erik67 Le 18/02/2025 à 07:57:19

    Je connais Peter Pan mais pas celui de Kensington d'où mon attrait pour ce titre en voulant évidemment en savoir plus. La question qui se pose : suis-je atteint également du syndrome de Peter Pan à savoir cet individu qui ne voulait pas grandir en lisant des BD ? C'est grave, Docteur ?! Oui, on peut rester un éternel enfant dans l'âme !

    José Luis Munuera adapte à sa façon le roman de James Matthew Barrie en partant comme point de départ du fameux parc de Kensington d'où le titre de cette BD qui nous fera voyager au milieu du parc donc assez loin du fameux pays imaginaire. On ne rencontrera pas forcément les pirates mais les fées seront bien présentes.

    J'ai beaucoup aimé cette lecture car elle est teintée de poésie et de fantasy mais tout en étant parfaitement dosé pour ne pas sombrer totalement dans le loufoque. En réalité, c'est une œuvre plutôt triste d'un enfant qui a disparu et qui vit certainement dans un monde imaginaire bien meilleur.

    Le dessin de José Luis Munuera est tout simplement magnifique avec ses illustrations à tomber par terre à moins de s'envoler comme Peter Pan. Par ailleurs, la colorisation s'inscrit assez bien dans cet univers onirique mi-fantasmagorique.

    Parfois, les adaptations libres peuvent donner un résultat qui dépasse nos espérances et cela sera bien le cas en l'espèce. On se souvient tous de la version de Loisel mais celle-ci n'est absolument pas désagréable dans un genre différent.

    J’ai en tout cas passé un excellent moment de lecture en compagnie de Peter Pan.