Valérian
19. Au bord du Grand rien
Une BD de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières - Dargaud - 2004
Jouant les marchands ambulants avec un vieux camion de l'espace, valérian et laureline se retrouvent là où le monde connu s'arrête et où commence l'univers en formation : le grand rien. En compagnie du schniarfeur qui se pique de marketing et de la jeune couturière au chômage ky-gaï, ils s'efforcent sans grand succès d'écouler les petites merveilles syrtiennes dont ils ont l'exclusivité. il est vrai que cette concurrence semble déplaire fortement aux space-flics du triumvirat régnant sur la planète rubanis, qui inonde la galaxie de ses médiocres... Lire la suite














J’avoue.
Depuis « Sur les frontières » (extra au début et pété du bulbe à la fin du bousin), je ne prenais que peu de plaisir à la lecture des opus suivant. C’était sympa sans plus. Et je me disais que Christin n’avait plus grand-chose à nous raconter. Pourtant, il y aurait tant à faire avec deux héros en errance. Bref….
Ici, et on le sait, Christin prépare le final de sa saga par une trilogie. « Au bord du grand rien » est le début de ce final. Et Christin narre avec tendresse notre couple de héros dans diverses situations qui les préparent à aller en enfer pour retrouver leur terre natale qui est la nôtre aussi. Christin est doué dans la construction d’un univers. Ici Valérian et Laureline sont des marchands itinérants ce qui nous permet de découvrir une palanquée de personnages attachants, un bestiaire d’un imaginaire dingue, d’univers qui fleure bon toutes les thématiques du notre dans la critique du capital, du pot de vin, de la pauvreté et du profit. Et le tout est patiné d’un humour fin et de bon aloi. On suit nos héros dans leurs vies de tous les jours (bien qu’ils soient en préparation d’une quête) Et moi j’adore les BD qui racontent des tranches de vie. Le calme avant la tempête. Car le prochain tome doit construire les véritables enjeux.
Mézières se régalent aux crayons et nous régalent Il peut laisser libre court à son génie dans les atmosphères, les univers, les mouvements. Il se permet même à pasticher Bilal avec maestria.
Et, en plus de toute cela, Laureline est toujours aussi belle…Alors que peut-on demander de plus ?
Cet album porte très bien son nom : il ne s’y passe rien. Comme Raymond Devos, je n’ai donc rien à en dire, mais je veux que ça se sache.
Depuis « Sur les frontières » qui a bouclé le cycle premier des aventures de Valérian, débuté par une apocalypse et clôturé également par une apocalypse, Christin radote. L’image de Jal, seul dans l’univers, assis au milieu du vide de la cellule terrienne de Point central posait ainsi la question de la résilience : que faire après la mort de mère Gaia ? Malheureusement, Christin n’a jamais réussi à donner de réponse satisfaisante. Il bute sur l’obstacle qu’il a créé : paradoxe vertigineux que celui du héros de science-fiction sans avenir. Depuis la disparition de la civilisation terrienne, Valérian et Laureline sont devenus des Shingouz, pour assurer leur survie, ils pratiquent le commerce itinérant et vivent sur leurs acquis, leur créateur leur ayant refusé les moyens d’affronter Dieu et de lui imposer le retour de la Terre.
Pendant que Christin se satellisait sur lui-même, l’idée maîtresse de Valérian, faire société avec les autres humanoïdes de l’univers, fructifiait au sein d’une autre série : Sillage.
Vraiment, on est près à tout leur pardonner, à nos deux ex-agents de Galaxity, tant ils se font rares (3 ans entre chaque album, c'et un peu long). Même une intrigue un peu laborieuse, avec du réchauffé (le Spiglic de Bluxte, le schniarfeur omniprésent, et.). On s'ennuie un peu quand même, c'est à se demander si c'est moi qui ai vieilli depuis les précédents albums ou si c'est Valerian et Laureline qui subissent les effets du vide spatial. On ne peut qu'espérer des retrouvailles rapides avec la Terre, Galaxity et leur espace spatio-temporel.
On verra dans 3 ans. En attendant, je vais relire les anciens albums...
Un bon Valérian mais qui prépare surtout la suite du cycle. Mise en place de l'intrigue, on en apprend sur le fameux grand Rien, tout se met en place et ça donne foutrement envie de continuer. Niveau dessin, dans la continuité, du tout bon.
Ca me réconcilie complétement avec la série (et ca me donne envie de lire les trois qu'il me manque). C'est un peu comme un nouveau souffle pour la série avec une trame générale qui va se poursuivre sur les albums a venir, finies les petites expéditions sans lendemain (mais elles étaient nécessaires pour la crédibilité de la série dans son ensemble).