
Valérian
13. Sur les frontières
Une BD de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières - Dargaud - 1988
A quels jeux étranges se livrent donc deux êtres sublimes dans un paquebot inter-galactique ? Qui Laureline attend-t-elle quelque part en Laponie ? Et que fabrique Valérian dans une centrale atomique soviétique qui semble souffrir de la même maladie que Tchernobyl ? Pourquoi se retrouvent-ils tous les deux sur les confins du sud Tunisien dans une palmeraie où se concocte un louche trafic ? Peu à peu, sur fond de terrorisme atomique, de coups tordus et de poursuites rocambolesques, il apparaît que quelqu'un veut pousser la Terre au cataclysme pour... Lire la suite
Une course ne se gagne, même si elle est belle, qu'à la ligne d'arrivée. Bon dieu de bon dieu que cet adage n'a jamais été aussi pertinent que pour cet album!
Bon, mettons de côté tout de suite le travail de Mézières. Comme toujours, il est incroyable. Quel talent dans l'expression et les silhouettes des personnages! Quel génie dans le mouvement et la fluidité de lecture! Quel joie dans l'admiration des décors! Et surtout quel bonheur dans son imaginaire graphique pour rendre réel un univers intergalactique (et terrien aussi) totalement fantasmé par son scénariste! De plus, on retourne sur des lieux ou nous avons déjà baladé et c'est toujours plaisant de retourner dans des endroits ou nous avons déjà tant aimé être dans la lecture des opus précédents.
Parlons ensuite de Christin. Les 16 premières planches content l'amour de deux êtres uniques et superbes dans un lieu qui semble raffiné et paisible mais, oui, on subodore un drame qui se peaufine. La sensation de bonheur multiplie les couacs jusqu'à l'épilogue qui sera terrible pour un personnage que Christin a su nous faire aimé. 16 planches incroyables.
Puis, il y a une enquête de nos agents spatiaux temporels qui sont désormais seuls au monde (ou presque) qui vont dans les 4 coins du monde et dans l'espace. Et, pour moi, ce passage fonctionne parfaitement. Car, rien ne va vite, tout est surannée, cela prend son temps et ainsi on profite du génie de Mézières (mais aussi de la beauté de Laureline). L'enquête avance par petites lampées mais n'est ce pas ainsi qu'une enquête avance normalement?
Et puis il y a le méchant. Pas vraiment méchant, plutôt largué, perdu, en colère mais aussi véritable assassin méthodique et froid d'une créature unique, rare que Christin a su nous faire tant aimé.
Et puis, il y a le dénouement sur les 2 dernières planches et quelques cases seulement. Et patatras, tout le sens, si riche, de la lecture se casse la trombine. L'incompréhension est totale. Christin clôture avec une pichenette pas crédible pour un sou. Pire, ce fameux personnage qu'il nous a tant appris à aimer devient le dindon de la farce. Pire encore, on comprend rien au choix final du méchant (ainsi que son avenir) ainsi que celui de nos héros préférés. Comme si Christin ne sachant pas trouver un final à la hauteur de son histoire, s'est débiné avec une entourloupe.
Ainsi donc la course fut magnifique mais ça c'est quand même bien cassé la gueule juste avant la ligne d'arrivée...
L'histoire part bien mais je trouve les scénario inachevé. En effet on se perd dans l'intrigue puis on revient sur Terre avant de nouveau s'égarer.
Un mauvais point.
3/10