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Les avis de - Arkadi

Visualiser les 547 avis postés dans la bedetheque
    Arkadi Le 17/12/2025 à 19:09:40
    Thorgal - Tome 4 - La galère noire

    Après 3 tomes qui prouvaient le talent des auteurs mais remplient de facilités scénaristiques et de trames assez conventionnelles, voici la 1ère des histoires qui défonce sa race !

    D’abord tout se tient avec une rare pertinence, chaque ressort narratif, chaque virage émotionnel font sens. Il n’y pas une ombre, un hasard heureux. Van Hamme tient sa trame avec un savoir-faire époustouflant. Il rajoute à cela des effets émotionnels qui bouleversent, des destructions qui submergent. Enfin Van Hamme brosse tous les personnages avec un talent fou. Iarl Ewing, le prince Veronar, Caleb…Tous racontent avec caractère un archétype parfait de seconds rôles. Et Van Hamme nous emporte dans les vents de la plaine comme dans le huis clos d’une galère avec un talent fou.

    Et il y a bien sur Shaniah

    Elle est le cœur même de la destruction et Rosinski la sublime dans un trait superbe. Cette jeune fille de 16 ans est tout à la fois sous le crayon de Rosinski : sublime, naïve, enfantine, succube et le mal incarné. Elle est tout cela dans les planches magnifiques du maitre génial. Car il sait tout dessiner : l’ambiance brulante des cales d’une galère, un village prospère et chaleureux, les vastes vallées et l’océan à perte de vue. Sublimissime.

    Ceci, d’ailleurs, et le début d’une histoire en trilogie (« La galère noire », « Au-delà des ombres » et « La chute de Brek Zarith ».

    Arkadi Le 16/12/2025 à 15:22:04
    Utopie (Rodolphe/Griffo) - Tome 2 - Volume 2

    Avec un 1er tome qui posait sagement et parfaitement les bases, voici un second qui construit une continuité tout aussi malaisante. Cet utopie-là pue et pas qu’un peu. Il suffit pour cela de suivre le reconditionnement du personnage principal pour le constater. Personnage principal qui se fait bringuebaler entre les autorités et les résistants et qui n’a pas le moindre engagement de sa part. Alors pourquoi lui ? Pour l’instant, on n’en sait rien.

    Tout est affaire de pilule et de traceur et d’inhibiteur tout comme Matrix et tous les autres univers de ce type au cinéma et littérature. Bref, et malgré quelques surprises narratives qui donnent du corps à l’intrigue, il n’y a rien de neuf au soleil. Rodolphe maitrise son sujet, (ah, ça c’est sûr !) mais un peu d’éblouissements n’aurait pas fait de mal.

    Griffo est lui aussi dans le classicisme le plus classique et remet une copie sans faute. Mais là encore, j’aurais préféré un peu plus d’âme et un peu plus d’ambiance qui nous immergerez dans cette utopie là.

    Arkadi Le 15/12/2025 à 20:56:38

    Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet opus n’est pas le tout 1er de Christin et Tardi. Valérian, la croisière des oubliés existent déjà et «la véritable histoire du soldat inconnu » aussi. Et déjà Christin et Tardi avaient déjà prouvé leurs savoir-faire et leurs talents. Et ce n’est pas avec cette histoire qu’ils le prouvent vraiment. Oh que non.

    Christin construit une histoire sans enjeux, qui se veut drôle et qui ne l’est pas, avec un petit peuple de légende qui fait la nique au capitaliste en plein Aveyron. Et rien ne va. Le petit peuple est d’une totale immaturité, les capitalistes sont là pour ne prendre que des coups de pieds au cul. La construction narrative est d’un vrai amateurisme avec ce besoin toujours de mettre bien en avant le sens profond de la vie. Et on s’ennuie ferme dans ce mélo idéologique de soixante-huitard.

    Tardi maitrise évidemment son noir et blanc à la perfection. Il y a des planches superbes mais aucun mouvement, pas de rythme dans les cases et parfois même des gribouillis qui font un fond de décor.

    Bref, rien ne va. A lire uniquement pour les amoureux de Tardi et de Christin tel que moi.

    Arkadi Le 14/12/2025 à 20:45:08

    Et si le sentiment d’insécurité, exprimé si souvent par nos médias d’aujourd’hui, existait dans notre société française depuis 1907 ? C’est en tout cas ce que nous raconte ce one-shot d’une efficacité redoutable.

    Au travers de l’affaire Soleilland ou 1 homme a tué et violé une enfant nommé Marthe (et qui a eu droit à une chanson sur sa mort violente) Sylvain Venayre monte un scénario, historiquement exact et narrativement fort pertinent. Car l’auteur, par son travail minutieux, ne cesse de pointer les résonnances médiatiques incroyables entre cette période et la nôtre. Car il y a l’enquête évidemment qui n’en est vraiment pas une (les reporters suivent comme des bons toutous ce que la police veut bien leurs donner à manger dans leurs articles) et des discussions entre protagonistes qui racontent l’exactitude de l’époque dans son besoin de voyeurisme, de raconter le fait divers pour vendre beaucoup et faire oublier les vrais scandales car ces journaux appartiennent à de grands millionnaires.

    Et c’est incroyable que rien n’est changé, incroyable que la nature humaine ait toujours autant besoin de sang. Cet œuvre qui va à cent à l’heure dans son narratif philosophique comme sociétal nous le raconte avec une grande maturité et sans être donneur de leçon. Elle ne fait que constater par les nombreuses preuves factuelles. Ils étaient presque 100 000 personnes à l’enterrement de la petite Marthe.

    Le dessin d’Hugues Micol est une vraie réussite. Surtout dans sa couleur et le choix de faire souvent des doubles pages silencieuses pour que vivent en grand le Paris de 1907.

    Voilà une petite pépite qui vous fera bien réfléchir sur notre société actuelle.

    Arkadi Le 11/12/2025 à 21:16:09
    Yojimbot - Tome 1 - Acte 1 - Silence métallique

    Voilà une sacrée bonne idée de départ : Un parc d’attraction obsolète, des robots samouraïs et un enfant qu’il faut sauver. Simple et efficace, Sylvain Repos traite son sujet avec une vraie pertinence en privilégiant la quête plutôt que l’univers. Car on ne sait rien ou presque de cette société, visiblement, dictatoriale. On ne sait pas pourquoi elle l’est, pourquoi le père a été assassiné (une scène d’une crudité et cruauté incroyable) et pourquoi on veut tuer l’enfant. Il y a en effet un autre personnage derrière tout cela mais tout est en hors champ et c’est très bien ainsi.

    L’auteur suit l’enfant et les robots, leurs constitue une humanité ainsi que du ridicule comme de grandes techniques de combat. Cette équipe iconoclaste traverse un univers fait de trouvailles foisonnantes. Ce 1er tome est d’une inventivité folle ! Et il n’est pas volubile. Ce 1er tome est également prolixe en narration visuelle silencieuse qui raconte tant. On sent d’ailleurs les inspirations de l’auteur vers Leone et Kurosawa.

    Et j’aurais pu être rebuter par le visuel manga (ce n’est pas ma tasse de thé) mais l’auteur rajoute du franco-belge même s’il utilise avec talent toutes les techniques du Manga dans les scènes d’actions.

    Bref, ce 1er opus est une vraie réussite. On espère vite à lire la suite !

    Arkadi Le 09/12/2025 à 20:31:40
    Un récit des contes de la Pieuvre - Tome 1 - La Malédiction de Gustave Babel

    Gess, tout seul, construirais-t-il son chef d’œuvre dans cette série ? Ce n’est pas loin quand même. Et, d’ailleurs, Delcourt pense le croire en nous offrant un très bel objet.

    Car, d’abord, c’est un bel objet de collection, avec cette tranche en tissus, la qualité des bordures et la taille du format. L’objet déjà raconte quelque chose comme un vieux livre qui propose un témoignage unique. Même les pages sont délavées, trempées de couleurs bleuâtres offrant un objet qui a vécu et prit l’eau au fond d’une cave.

    Gess, lui, décide de ne pas utiliser de règle pour dessiner ses cadres ce qui donne des planches qui oscillent dans la folie, le rêve, l’a peu prés. Et c’est beau comme ces couleurs en aquarelles, ces images dont les traits vont à l’essentiel de l’icône, dans une ambiance parisienne tout en ocre et légende urbaine. Sublime.

    La narration suit un personnage d’une grande profondeur et Gess prend le temps de nous le raconter assassin froid, amoureux de poésie, homme simple qui fait du bien autour de lui. Gess nous permet de longues scènes autant vives que contemplatives pour nous présenter tous les personnages avec raffinement.

    La structure est, quant à elle, assez commune mais très efficace d’onirisme, de glauque et baroque et d’actions autour d’un personnage qui désire se découvrir. Et la lecture est particulièrement immersive autant dans les scènes réelles que celles allégoriques des rêves.
    Je regrette juste que les explicatifs sur le passé de Babel soit, parfois, liés à des hasards heureux de rencontres de personnages qui, ça tombe bien, passe par là par hasard.

    A part ce petit défaut, ce 1er tome est une réussite d’immersion, d’allégorie et d’actions.

    Arkadi Le 08/12/2025 à 16:43:45
    Strange (Lug) - Tome 226 - Strange 226

    Madeleine de Proust (encore!)

    Il est rare que ce soit 2 femmes qui illustrent 2 comics sur 4 dans un périodique des années 80. Et c’est vraiment à signaler dans ce monde de mâle.

    Chez Alpha Flight, c’est June Brigman qui débute sa carrière. C’est plutôt chouette mais peu iconique et assez plat. L’illustratrice démontre qu’elle a un grand talent mais est en phase d’apprentissage. L’histoire, elle, sort direct d’un nid de coucou. Le vol des protagonistes dans le schizophrène et le bi polaire rend un peu dingue. Ils sont tous pété du bulbe dans cette équipe et ça se bastonne entre eux. Le hic, c’est que je ne comprends pas les interconnections entre eux. Dommage. C’était une belle promesse émotionnelle que tant d’instabilité au cœur d’une équipe de super héros.

    J’adore le début du nouvel arc narratif chez Spiderman. Un père violent et largué travaillant pour la pègre, des enfants qui tentent de sauver leurs peaux, une maman qui voit des ombres, protectrices et peut être folle vraiment…et un Spiderman hors de ses sentiers battus. Il y a le lugubre du propos, le glauque de la narration. Et cela change tellement des arcs narratifs habituels de ce super héros. Et j’adore aussi les dessins de Cindy Martin qui est, également, iconoclaste et différent de ce qu’on regarde d’habitude.

    Ça se bastonne chez Iron Man, avec un wokiste bodybuildé (sisi, je vous jure !!) au début puis avec le fantôme ensuite (c’est la fin de l’arc narratif le concernant). Rien de bien neuf au soleil à part que c’est efficace et bien dessiné. Bright et Layton savent y faire.

    John Buscema est au crayon et Tom Palmer à l’ancrage pour les Vengeurs. Et ce binôme fait un très bon travail à l’ancienne qui, perso, me plait beaucoup. Roger Stern, lui, nous raconte les super héros de l’équipe avec des petites histoires entre eux bien sympatoche aussi. Et, il change de base secrète…A part ça…rien de plus.

    Arkadi Le 07/12/2025 à 20:25:33
    Journal d'Italie - Tome 2 - Hong Kong - Osaka

    Journal d’Italie pas du tout en Italie. Puisque l’auteur raconte son Japon à lui (en 2005) par le biais une nouvelle fois de multiples petites histoires.

    David B. est moins bon. Dans le 1er opus, le plaisir était vraiment dans la narration de petites histoires (vrais ou fausses…peu importe). Ici, il se perd dans l’explicatif des fantômes. Quelques histoires sont charmantes certes mais ce côté scolaire construit quelques ventres mous.

    De plus, David B. est un merveilleux dessinateur. Faussement naïf, son trait est allégorique parfois même iconique, burlesque, tout en mouvement et baroque. Perso, j’adore. Sauf que là, j’ai l’impression qu’il se sert de son narratif pour pouvoir dessiner tous les fantômes qu’il a envie. La narration n’est plus alors qu’un prétexte au dessin. Ce qui, une nouvelle fois, fait perdre le plaisir de lecture bien que le plaisir visuel soit total. Mais une BD est d’abord un art pour raconter une histoire et non un dessin.

    Dommage….

    Arkadi Le 06/12/2025 à 22:12:11
    Les temps Nouveaux - Tome 2 - Entre chien et loup

    Nous sommes en 1945. Les personnages que nous avons tant aimés où détester dans leurs profondes humanités et leurs failles ont connu la guerre. Et les revoici après l’enfer, ou presque…Car beaucoup manque à l’appel et ce second tome raconte plus les absents que les présents, narre d’avantage le hors champ que la case. Et c’est, pour moi, ce qui fait toute la réussite de cette conclusion. Raconter les absents sans savoir vraiment qui ils étaient et ce qu’ils sont devenus. Ce tome raconte l’absence mais aussi la lâcheté, les faux semblants, les perceptions des uns et des autres toujours fausses. Car la guerre est passée par là. Car la guerre a révélé les femmes et les hommes de ce récit dans tout ce qu’ils avaient de meilleurs ou de pire.

    Warnauts et Raives racontent avec brio l’humanité, les petites histoires qui font la grande. Le personnage principal est le seul qui n’a eu aucune révélation sauf celle peut être de sa profonde lâcheté alors qu’il avait tant été véhément dans le 1er tome. Et on suit, au travers de son regard fuyant, la destinée de tous les autres (présents comme absents). La narration est d’une grande pertinence.

    Même le graphisme me plait. Peut-être justement le temps de planches silencieuses qui racontent tant. Ce blanc maculé qui illumine des paysages magnifiques. Et même si j’ai toujours quelques difficultés avec cet ancrage presque inexistant, je trouve les planches très belles.

    Arkadi Le 05/12/2025 à 21:43:50
    Les temps Nouveaux - Tome 1 - Le retour

    J’adore Warnauts et Raives. Lou Cale et le Congo ainsi que des one shot dans « à suivre » ? La régalade.

    Ici, nous sommes en 1938 dans un endroit paumé de Belgique ou un frérot rentre au pays de la colonie. Bien sûr il y a un triangle amoureux lié au passé, une Madone superbe qui a quitté la guerre civile d’Espagne, un curé qui n’en à cure et se donne le rôle de témoin. Et forcément, il y a le fascisme ambiant qui s’imprègne partout jusque dans les moindres recoins.

    Les auteurs construisent un 1er épisode solide avec de beaux personnages. Et, dans ce trou paumé, on peut ressentir avec délectation narrative l’histoire de le Belgique tout entière. C’est justement parce que c’est un trou paumé que les interactions entre personnages sont bougrement efficaces avec, en toile de fond, la folie furieuse de l’avenir.

    Du côté du dessin, je préfère nos auteurs avec des couleurs en aplat. Ici, cette tentative de couleur directe n’est pas à mon gout. Trop blanc, trop d’ancrage effacé, trop d’ombres colorés…Parce que sinon, comme toujours, les planches sont pertinentes à la narration.

    Un bon 1er tome qui donne bon espoir pour le second.

    Arkadi Le 05/12/2025 à 10:52:48
    Orbital - Tome 2 - Ruptures

    Runberg maitrise son scénario. Il n’y a aucun doute là-dessus. De facture certes classique, il est haletant. Chaque scène fait évoluer la narration mais aussi l’ambiance. Il n’y a pas un élément qui ne sert à rien, pas un dialogue inutile. On ne traine pas et ça file à tout berzingue. Bien sûr, les enjeux sont assez communs mais ils s’emmêlent parfaitement les uns aux autres. Et il y a du polar là-dessous.

    Pelé dessine merveilleusement. La série Orbital est unique dans l’identification visuelle. Et c’est un visuel immersif qui fera, sans aucun doute, la force de la série.

    Reste que les personnages principaux sont bien brossés. Mézoké tout d’abord qui donne tellement envie d’en savoir plus. Et si Caleb est encore un peu inconsistant (il est surtout le regard du lecteur qui découvre encore l’univers), il y a Angus qui, elle ou lui, intrigue incroyablement.

    J’ai hâte de connaitre la suite.

    Arkadi Le 03/12/2025 à 22:00:56
    Orbital - Tome 1 - Cicatrices

    Voici un 1er tome de très bon augure !

    Car, du côté des dessins déjà, c’est franchement de la bombé bébé. L’univers est immersif dès les premières planches, la couleur grise de notes grisées dans une texture si vaporeuse offre toutes les caractéristiques d’un monde à part et unique. Pellé a un talent fou sur le détail et les peuples extraterrestres. C’est plus que du plaisir visuel, c’est un plongeon dans un ailleurs. Même les visages des humains (bien plus naïf dans leurs physionomie) racontent quelque chose d’autres. Orbital est déjà différente, en cela, des sagas souvent interchangeables dans le 9ème art. Tant mieux.

    Runberg pose les bases de sa série dans ce 1er tome. La charpente est solide. Elle n’est pas exceptionnelle dans sa structure. Bien au contraire. Runberg utilise plusieurs thématiques de scénarios maintes fois déjà usés. Mais il le fait bien et c’est déjà ça. Petit désappointement tout de même: que les êtres humains soient les seules sales cons de la galaxie m’a un peu houspillé. Certes les autres races en ont quelques-uns aussi de défauts Mais ça n’a aucune commune mesure avec la race humaine. Pour moi, ce parti pris est un peu trop.

    Mais, à part cela, le plaisir est là. Du bel ouvrage donc. Peu d’étonnements certes mais un vrai désir d’en savoir d’avantage et vite. Et ça c’est très bon signe.

    Arkadi Le 02/12/2025 à 18:16:56
    Spirou et Fantasio - Tome 11 - Le gorille a bonne mine

    Deux aventures encore et curieusement la seconde est meilleure que la 1ère (qui est pourtant le titre de l’album)

    La 1ère aventure, c’est « Gorille dans la brume » à la sauce colonialisme 1959. Tout de suite mettons de côté notre œil d’aujourd’hui sur un album de 1959, belge de surcroit avec sa fierté de Congo Belge. Oui, ça sent le suprématiste blanc et, oui, les « p’tits nafricains » parlent en « Nafricains » avec des lèvres bien grosses et roses. Certes Spirou et Fantasio restent profondément humanistes mais ne s’inquiètent que modérément de la disparition d’un des porteurs. Toutefois, ne taxons pas Franquin de quoi que ce soit. Il suffit de relire « les Idées noires » pour se rendre compte de l’incroyable humaniste qu’il était… Il n’empêche l’histoire est de bonne facture. Sans être haletant, il se lit sans déplaisir. Même si les passages avec le Marsupilami sont, eux, parfaitement sublimes de drôleries. Question dessin, c’est superbe avec mention spéciale pour les premières planches dans la ville de Belgique.

    La seconde, elle, est irrésistible. On pourrait l’appeler « Spirou et les voitures ». Franquin s’en donne à cœur joie dans l’urbanisme des villes mais aussi les bagnoles rutilantes. Franquin aime les voitures et nous en mets plein de mirette de carlingue. De plus, il y a une vraie drôlerie dans cette palanquée de personnages tous plus croquignoles les uns que les autres. L’histoire est simple mais les ressorts sont tellement drôles et tellement vrombissant d’énergie ! En plus, il y a Gaston qui passe deux fois sa tête pour faire des siennes…Perso, je n’en demande pas mieux !

    Arkadi Le 01/12/2025 à 19:17:37
    Saint-Elme - Tome 1 - La Vache Brûlée

    Le travail de Lehman et Peeters m’a toujours subjugué.

    Et ce 1er tome de leur nouvelle série ne fait pas exception à la règle. Parce que Peeters ose toujours dans son visuel. Ici, et au-delà de sa force de crayon qui est toujours sublime, il propose une saturation dans les couleurs. Et c’est bougrement efficace pour construire une ambiance spectrale au-delà de la légende. Ces saturations permettent d’aller au-delà de l’âme humaine, leurs déchirures, leurs failles mais aussi leurs nihilismes, leurs abyssales désirs à détruire. Des lieux entiers de cette île enclenche ce désir de destruction, de fin du monde. Dès le départ, on ressent l’idée que cela finira mal et que ce mal absolue va vampiriser tous les personnages si bien écrits par Lehman.

    Et c’est la seconde force de ce 1er tome : des personnages qui, avec peu, sont identifiables, parfois même iconiques. Les scènes entre eux sont toujours d’une grande violence, les interactions entre eux présument aussi d’une dislocation intégrale dans cette île, si bretonne dans ses somptueux décors et si Bâton Rouge dans sa tradition mythique : L’antre du mal.

    D’habitude les 1er tomes de minisérie posent le décor et les personnages seulement. Ici et dès le départ, tout est dynamité…
    Quelle claque en préambule.

    Arkadi Le 30/11/2025 à 18:58:18

    C’est avec beaucoup d’appréhension que j’ai acheté cette BD. Luz peut être parfois moralisateur et juge. L’homme ayant connu l’attentat de Charlie Hebdo a d’excellente raison de l’être et il a d’ailleurs toute légitimité à l’être. Mais cela ne fait pas forcément de bonnes BD.

    Sauf qu’ici, tout est parfait.

    D’abord l’art du cadre. C’est au travers d’une peinture que Luz décline son histoire. Et il y a des cadres au-delà du cadre, des jeux multiples dans le gaufrier, des petites histoires qui se racontent au travers de la grande. Une multiplicité de lecture, une richesse qui résonne merveilleusement. L’ambiance des multiples périodes que traversent ces « 2 filles nues ». Il y a des tableaux qui seront brulés et que Luz ramène en souvenir triste. Il y a des hommages qui, comme si de rien n’était, raconte tant. Luz privilégie une narration visuelle à s’y perdre dans les couloirs, dans le noir obscur des chemises, dans les méandres d’un wagon, dans une salle…partout.

    Luz choisit aussi la lenteur narrative. Il a raison. Son tableau est un miroir des âmes qui s’ébrouent, gesticulent, se détruisent. On voit passer les gens avec leurs folies, leurs injustices, leurs morts certaines devant ce miroir. Nous sommes alors voyeurs de plusieurs époques qui se déclinent, confortablement installé derrière l’œuvre sur notre canapé. Le lecteur est presque dégagé intellectuellement de tout l’innommable qui se construit face à lui.

    Et bien sûr que Luz est juge et moraliste dans cette œuvre. Il a raison encore. Car il a un tel génie à nous avoir mis pépère en voyeur qu’il peut asséner sa pensée avec des symboles rentre-dedans efficace. Et puis il nous prouve que c’est un grand de la BD, qu’il connait les codes de cet art et sait en jouer.

    Et puis ça finit bien. Ou plutôt ça fini moins pire que cela aurait dû l’être. Et Luz nous propose enfin une respiration heureuse tout à la fin. Avec cet homme qui regarde l’œuvre durant plusieurs planches avec une multiplicité d’émotion sur le visage, Luz nous ramène à l’œuvre que nous avons suivi tout le long. Une œuvre qui, au départ, n’a été créé que pour susciter de l’émotion….

    Arkadi Le 29/11/2025 à 19:37:31
    Titans - Tome 41 - Titans 41

    Voilà t’y pas Dark Vador ? Le méchant pas gentil est tout rabougri car plutôt mal dessiné. Sauf qu’il est bien méchant, tel qu’on le voit dans l’épisode 4 (le 1er pour ceux né en 1975) et, clairement, il nous prépare un plan machiavélique pas gentil non plus…et ça marche plutôt carrément bien ! Etonnant non ?

    Sinon Hulk est partout. Chez Machine Man et dessiné par Sal Buscema. Et cet Hulk-là, il déchire visuellement sa mère ! Sal est un génie et peut être celui qui a le mieux illustré notre bonhomme tout vert colère (à l’époque). Et, sincèrement, je me régale de madeleine ! Surtout qu’il désosse littéralement notre Machine Man. Il est aussi chez Dazzler avec qui il se cogne aussi…Bon ce n’est pas hyper bien dessiné. Mais deux Hulk pour le prix d’un à une époque où il pète tout dès que Bruce est stressé…ça me rappelle le bon vieux temps !

    Sinon, Mikros démarre une nouvelle aventure. Dès le départ ça file vite. Une question de vengeance, une balle mutante et quelques sous pour revivre dans l’Empire State Building ! Dès le départ Jean Yves nous le fait dans le croquignolesque. Savoureux d’absurdité et de l’énergie à déborder !

    Arkadi Le 28/11/2025 à 20:06:53
    Spirou et Fantasio - Tome 31 - La boîte noire

    Nic et Cauvin, Deuxième La période est bien décriée pour les aficionados de la série. Et malheureusement avec raison.

    Explication :

    D’abord nos deux auteurs n’ont pas le droit d’utiliser les personnages secondaires, les engins et les zones géographiques et les bestioles de l’univers Spirou. Voilà pourquoi ils tentent un nouvel univers avec de nouveaux personnages. Voilà pourquoi ils doivent reconstruire tout à zéro un univers qui était foisonnant.

    Hélas Cauvin s’y prend mal. Ces personnages secondaires sont des placébos plutôt mal goupillés de ce qui fut avant. Assez grossier, plutôt caricaturaux, ils pâtissent de la comparaison.

    Ensuite Cauvin construit des ressorts scénaristiques qui ne sont pas piqués de hannetons. Imaginez donc : Voilà une communication visuelle entre deux planètes pour causer à des personnages de tout et de rien. Imaginez un méchant qui picole son café au troquet et qui, par hasard, découvre que nos héros sont vivants alors qu’il ne les avait jamais vu. Et ça continue comme ça tout le long.

    Hélas Nic n’est pas un dessinateur et ça se voit carrément. Et Nic pâtit, lui aussi, de la comparaison avec outrance du côté de chez Franquin mais aussi du côté de Fournier.

    Ce n’est clairement pas mauvais et c’est même parfois rigolo. Mais on ressent bien que les éditions Spirou ont filé la patate chaude à des auteurs qui ne savaient pas quoi en faire. Et le résultat n’est évidemment pas à la hauteur de l’enjeu.

    Arkadi Le 27/11/2025 à 18:46:59
    Utopie (Rodolphe/Griffo) - Tome 1 - Volume 1

    Construire une uchronie n’est pas chose simple. Cela a tant été fait déjà et souvent avec maestria. Le « Metropolis » de Fritz Lang étant le "Number one" chef d’œuvre de tous pour moi. Dans cette 1ère partie, il y a beaucoup de Métropolis "formule édulcorée sévère". Rodolphe pose les bases de sa narration. Ici nous vivons dans un monde post communisme ou la norme est l’unicité du propos. Rodolphe y intègre d’ailleurs la machine, l’androïde qui est les yeux et les oreilles de cette unicité. Ici, ceux d’en haut sont heureux, naïfs, réglementés et vivent dans une harmonie absolue. Un petit paradis uniforme et aseptisé. Pour ceux d’en bas, bien sûr, ce n’est pas la même.

    Et, forcément c’est l’un d’en haut qui deviendra le rouage qui va gripper et c’est, pour sûr, par le biais d’un livre mais aussi une histoire d’amour et de sexe que le rouage va faire couac. Bref, rien de neuf au soleil, mais Rodolphe, en vétéran de la narration, construit son histoire avec efficacité.

    Griffo, lui aussi, sait dessiner. Là encore rien de neuf mais le visuel est joli, académique mais joli. Le plaisir de lecture, est bien présent, confortable mais sympathique.

    Bref, tout est posé avec pertinence mais sans grande nouveauté. Et j’espère sincèrement que les prochains tomes permettront l’étonnement.

    Arkadi Le 26/11/2025 à 18:27:58
    Strange (Lug) - Tome 225 - Strange 225

    Madeleine de Proust (encore!)

    Du côté de la division Alfa de June Brigman c'est sympa sans plus. Le scénario de Bill Mantlo est toujours incompréhensible (trop de références dans trop d’épisodes précédents) mais ça commence à raccrocher les wagons en toute fin de l’épisode. Oh ! Ce ne sont pas les débuts de Whilce Portaccio à l’ancrage ? Cool le début!

    Du côté de Spidey, c’est chouette. Le dessin me plait beaucoup. Car Alex Savilik (que je ne connaissais pas) a certes un dessin peu iconique avec des cadrages assez conventionnels mais son trait est fin, précieux. Nous sommes dans la période du costume noir. Et David Micheline nous raconte une belle histoire d’amour et de confiance entre nos deux tourtereaux.

    Du côté d’Iron Man, Bob Layton est à la barre. Malgré quelques situations ubuesques, il y a un mort violent, des méchants qui se cognent entre eux et 2 armures. Et c’est un vrai plaisir de revoir l’ancienne armure, celle qui a fait les beaux jours de la série. Une régalade avec de beaux dessins et de beaux cadrages.

    Chez les Vengeurs, on est plutôt dans l’introspection, les conversations qui n’en finissent pas avec des réflexions humaines qui font sens. Perso j’aime bien ce genre d’épisodes. Sal Buscema est au dessin. Et Sal est un grand du comics.

    Arkadi Le 25/11/2025 à 18:51:18
    Thorgal - Tome 3 - Les trois vieillards du pays d'Aran

    Cet album a peut-être déjà l’une des plus belles couvertures de la série. Parce que, dès le 3ème opus de la série, Rosinski rend une copie de toute beauté, bourré de détails et d’ambiance sublime. L’immersion est totale dans ce pays d’Aran. Et si l’on croit si facilement une histoire tant abracadabrantesque, c’est aussi que l’illustrateur est un génie.

    Car, du côté de la narration, on se régale quand même à partir du moment où l’on est bon public. Car Jean Van Hamme sait écrire une histoire pleine de punch, de mystères avec des allers retour temporales qui semblent possible. L’aventure est intense sans le moindre temps mort avec un vrai plaisir juvénile à lire de l’héroïque fantaisies sans prétention mais ardant et endiablée.
    Parce que tout de même, si on se pose trois petites minutes, on se rend compte vite des facilités scénaristiques. Les 3 clefs qui faut avoir et les protagonistes qui doivent s'attendre. Les concurrents qui sont tous pas gentils du tout. Les 3 portes prises aux hasards et notre héros qui a une chance de cocu pour ne pas mourir aussi sec.

    Et Aaricia…Dans cet épisode, elle est conne ou elle est conne ? Malgré un moment de pure intelligence, elle se comporte comme une crétine de 1ère catégorie. Tous les soucis que rencontrent Thorgal sont liés à son comportement de jouvencelle.

    Sinon, il y a aussi Volfsung de Nichor qui est un salop absolument extraordinaire et la gardienne des clefs qui, en plus d’être superbe, raconte à elle toute seule dans cet épisode ce que deviendra la série plus tard : Un enchantement.

    De bien belles gammes mais pas encore un merveilleux concerto.

    Arkadi Le 24/11/2025 à 21:10:37
    Thorgal - Tome 2 - L'Île des Mers gelées

    Second tome et final du dyptique avec le précédent ? Pas certain.

    Car, si dans le 1er tome on ressent l’envie de bien faire dans un one shot sans prétention, ici on ressent plus le désir de construire une saga avec des personnages qui ont un passé extraordinaire comme devraient être leurs avenirs. Et, pour cela, Van Hamme essaye de bourrer, avec un chausse pied, toute sa boulimie narrative en un final très verbeux et avec une ambition de la « méchante » un peu casse gueule quand même.

    Parce ce que tout ça pour que sa fille ait un enfant de l’enfant des étoiles en définitive ? Et pourquoi donc ? Pour quelle finalité, quel enjeu autre que faire un bébé ?

    Mais ce n’est pas grave si le final est un peu aux fraises. Car on ressent une vraie ambition de la part du scénariste. On sent qu’il l’aime bougrement son personnage, qu’il a mille envies pour lui et que ses envies là sont débridées d’imaginaire ! De plus, l’opus, tout comme le premier, fonctionne à merveille dans l’action, l’énergie, les ressorts qui fonctionnent presque tous (oui, parce que les méchants comme le fiston qui ne sont que des méchants ayant tous les défauts du monde, bof) donnent une intensité folle à la lecture.

    Du côté du dessin, Rosinski est déjà un génie. La mer démontée, cette île gelée, ce froid glacial jusqu’à l’âtre chaude et les visages de ces personnages burinés par la vie. Déjà du grand art.

    Arkadi Le 23/11/2025 à 16:59:24
    Valérian - Tome 20 - L'Ordre des pierres

    Soyons clair. J’adore Christin. Illustré par Bilal, Julliard, Goetzinger, Vern et bien sûr Mézière, j’apprécie énormément sa narration. Chez Valérian, jusqu’au Foudres d’Hypsis, j’ai adoré. Puis, petit à petit, les histoires furent plus anecdotiques.

    Et voici le second tome de la trilogie qui clôture la série culte.
    Et c’est le bordel.

    Dans ce grand rien, il y a tellement de personnages ! Et tous ont des enjeux tellement différents et tellement incompréhensibles ! Le foutraque est total. Les interconnexions entre eux tellement insondables. Même que leurs enjeux changent suivant le besoin de la narration. Le problème c’est que tous ne savent pas vraiment ce qu’ils cherchent vraiment. Un idéal ? Un paradis ? Ce n’est pas clair. Et par-dessus tout ça, Pierrot rajoute des enjeux économiques, politiques, mafieux. Et le bordel est plus insondable encore.

    Mais je crois que la fragilité véritable se trouve chez nos héros. Même eux vont à l’aventure, suivant des aventuriers, pour tâtonner à l’aveugle. Ils cherchent leur terre mais ils ne savent pas comment, n’ont aucun indice et vont au petit bonheur la chance.

    Et puis Christin ramène d’anciens personnages qui sont justes inquiets. Et c’est peut-être la seule chose compréhensible. Et puis Il y a même des méchants tous droits sortis de « 2001, l’Odyssée de l’espace ». Des monolithes, pas gentils, qui sont la personnification du mal absolue et qui n’ont forcément aucunes âmes, ni aucuns enjeux. Juste être méchants.

    Bref, Christin veut beaucoup trop raconter en 47 planches. Il y a des morts de personnages auxquels on n’est pas attaché. Il y a un peuple nouveau qui se pointe aussi vite qu’il repart. La force de Christin à raconter des civilisations entières n’est même plus présente.

    Même Mézières est moins bon. Ce génie est désormais assez agé. Alors forcément le trait est moins illustratif, moins réussi. Toutefois il nous régale quand même avec des décors sublimes en couleurs directes, des illustrations allégoriques splendides. Il reste et restera un grand monsieur de la bande dessiné.

    Arkadi Le 22/11/2025 à 15:52:19
    Daredevil (Semic) - Tome 12 - Tome 12

    Deux épisodes extraordinaires ou se télescopent des inhumains, un clone, un père et sa fille qui e déchirent et …Ultron qui veut tataner sévère Daredevil à cause du Docteur Fatalis. Tout un programme qui part en sucette. Sauf que non. Il n’y a pas de n’importe quoi dans la narration. Et si, parfois elle tient avec de grosses faciles, l’histoire se déroule avec des personnages d’un richesse inouïe.

    Ultron par exemple est d’une multitude de personnalité. Son errance est si palpable. Son incompréhension à être nombreux dans un seule corps mécanique le rend autant inquiétant que touchant, autant violent que seul. Sa quête de compréhension au monde le rend gosse. Sa force de frappe d’une puissance colossale le rend tyran. Et, puis il y a numéro 9, qui se cherche entre programme et réalité, soumission et indépendance. Quant aux inhumains, ils cherchent un enfant qui, visiblement, serait l’antéchrist. Il le cherche uniquement parce qu'un enfant doit être dans les bras de sa mère (Médusa). Restent un papa et sa fille qui se crêpent le chignon pour des notions d’humanité majeures.

    Quelle densité dans les dialogues ! Quelles quêtes de soi si incompréhensibles ! Rarement un comics des années 90 fut aussi mature dans le dilemme humain, la science maudite, les destins à tordre.

    En plus de cette intensité, vous rajoutez un dessin absolument sublime et iconique d’un Romita junior qui aère ses cases, les transcendent dans le trait qui raconte tout simplement mais avec un tel brio. Et vous rajoutez l’ancrage de Williamson qui sublime le tout.

    Et voila un arc narratif majeur chez Daredevil.

    Arkadi Le 21/11/2025 à 18:58:41
    Michel Vaillant - Tome 41 - Paris-Dakar !

    Enfin, Jeannot est libre !!!!!Le voici quittant Novedi pour tenter l’édition familiale avec l’un de ses fils (Philippe) qui travaille déjà avec lui pour, essentiellement, les repérages. Il aura désormais plus de temps pour construire des histoires plus solides ? Nous verrons bien…

    Ici, l’album est un génial documentaire sur le « Paris Dakar » à la Thierry Sabine. Il mourra 4 ans plus tard avec Balavoine dans le fameux Hélicoptère. Michel Vaillant ne fait quasiment que de la figuration car la part sera belle à Julie Wood.

    En effet, pour des raisons commerciales, Graton doit cesser la série « Julie Wood » mais il veut garder son héroïne principale et l’intègre dans la saga familiale. Il a bien raison. Elle a du tempérament. Elle sera le personnage principal de ce tome. On la suivra sur sa moto tout le long de la course. Bon, Jeannot intègre aussi un méchant pas gentil qui veut lui faire du mal juste parce que c’est un méchant pas gentil et pis c’est tout. De ce ressort scénaristique tout pété, il en ressortira tout de même une scène de baston jovial et qui renoue les liens amicaux. Il y a même Claude Brasseur et Jacky Ickx hilares.

    Et puis il y a Steeve qui revient. Il revient en une case en disant un « Salut tout le monde ! » et tout est oublié. On aura pu espérer une narration plus fouillée pour les retrouvailles comme dans « le retour de Steeve Warson » mais Jean Graton fait un autre choix.
    Et je trouve qu’il a raison de faire ce choix là. Avec les vrais amis, on oublie vite. Il suffit juste d’un large sourire, un « Salut tout le monde » et tout repart comme avant. La vraie amitié, c’est ça. Et, puis Steeve n’est pas partie en salop. Il a juste fui une histoire d’amour qui l’a dévasté. D’ailleurs, une autre semble venir à l’horizon….

    Rien d’extraordinaire donc mais pour tous ceux, comme moi, qui aime la série pour sa saga et ses personnages, cet album nous permet d’être chez soi. Confortable et en famille.

    Arkadi Le 20/11/2025 à 19:22:43
    Super Groom - Tome 1 - Justicier malgré lui

    Et Voici notre Spirou en superhéros…Et en même temps pas tant que ça.

    Vehlmann nous le présente au tout début de l’opus comme un personnage largué, un peu has been. Et, pour redorer le blason de son journal qui porte son nom, le voici désirant faire de la pub sur le thème du moment : Les super héros. Et, avec un copain comme Champignac (le Géo Trouvetout de la saga), on ne peut qu’avoir une panoplie idéale !

    Sauf que Spirou se prend les pieds dans le tapis durant ses exploits et cesse aussi sec la campagne publicitaire. Sauf que les exploits en question font des émules du côté des gentils (mais n’ayant pas la même idéologie que lui) comme des méchants. Et Vehlmann utilise à la perfection tous les ressorts classiques des comics, et les transposent avec talent sur la terre de Bruxelles.

    Alors que j’ai démarré la lecture avec ce gout mercantile (et donc très désagréable) en bouche, je me suis surpris à aimer l’énergie du bousin, mais aussi sa narration pétée de ressorts intelligents. Les personnages sont particulièrement bien écrits : Spirou voulant faire un peu de promo, construit, par devers lui, tout un univers. Et c’est réjouissant de le voir patiner dans la semoule à vouloir réparer ses fautes.

    Du côté du dessin, j’avoue qu’apprécier modérément le trait de Yoan qui lorgne du côté du manga. Beaucoup de trait mouvementé, des sentiments faciaux à la limite de la caricature et des décors à leurs plus simples expressions…Mais ça c’est une histoire de gout. Car sinon ces planches là fonctionnent parfaitement quand il s’agit de coller à l’histoire.

    Arkadi Le 19/11/2025 à 20:43:15
    Thorgal - Tome 1 - La Magicienne trahie

    Voici le 1er tome d’une série qui, à la fois, fera date et sera aussi bougrement rémunératrice.

    Sorti en 1980 mais publié par épisodes dans le journal Tintin en 1977, rien ne prévoyait un tel engouement. Van Hamme construit une histoire percutante et sans temps mort mais avec un certain nombre de hasard heureux.

    Dès la 1ère planche, on est dans le dur, l’aventure, l’action et jamais cela ne cesse jusqu’au final. Dans cet opus, si l’univers Thorgalien est encore à ses prémisses, Van Hamme raconte bien une narration imbibée déjà de magie et patinée également d’humanité morbide, mortifère en la personne de Gandalf le fou mais aussi de Slide, la fameuse magicienne trahie.

    Du côté du dessin, Rosinski fait ses gammes. Maitrisé mais pas encore sublime, son trait est en devenir.

    La preuve en est sur la seconde histoire ou l’illustration est superbe. Rosinski est un orfèvre de l’ambiance, de l’action et du décor comme des personnages. D’ailleurs cette seconde histoire est bien meilleure en termes de narration. Van Hamme nous propose une courte histoire d’une grande qualité jusqu’au final qui raconte parfaitement ce que deviendra la série.

    Mais, ne boudons pas notre plaisir. Les grandes séries, parfois, débutent avec amateurisme durant cette époque. Ce n’est pas le cas ici. Si Rosinski est encore en dessous de son savoir-faire, Van Hamme sait déjà raconter même s’il utilise parfois des raccourcis pour que l’action soit sans temps mort.

    Arkadi Le 18/11/2025 à 19:01:41

    Voici deux histoires sous cocaïne.

    Tardi nous raconte un rêve dans le 1er récit et une certaine vision des choses dans le second. Faussement décousus, les narrations racontent la folie, les cauchemars de deux protagonistes. Ecrivain raté pour le 1er qui sera hanté par les décors et les personnages, tous plus cradingues les uns que les autres, de son imaginaire, il deviendra le symbole le plus absolu du patriotisme. Assassin morbide pour le second, on suivra sa vision du monde jusqu’à la bascule. Et personnellement j’aime ces BD qui racontent des trucs sous expédient, mais qui, malgré tout, se clôture de manière logique et sensée. Et c’est le cas par deux fois ici. On dirait deux pulps à la Métal Hurlant ou le déroulement est d’une totale poésie débridée autant que cauchemardesque en diable et le final, dans les dernières cases, hausse la surprise. C’est le cas ici.

    Et Tardi nous régale d’un dessin superbe en noir et blanc ! Car, il s’amuse avec tous les décors et les personnages. Il y a du Lovecraft, de l’ésotérique, du Lynch et beaucoup d’érotisme cradingue. C’est d’ailleurs l’album ou il y a le plus de cul chez Tardi.

    Edité dans les années 70, ces 2 œuvres racontent aussi une période de la BD Franco-Belge ou on ne croit plus en rien. Mais moi, cette période, je l’aime beaucoup.

    Ce n’est peut-être pas un classique chez Tardi mais cela reste une vraie pépite de savoir-faire. Surtout à la plume, c’est sûr Mais au scénario aussi, si on fume des cigarettes qui font rire et pleurer...

    Arkadi Le 17/11/2025 à 18:44:36
    Ange Leca - Tome 2 - Monstres américains

    Autour des affaires méconnus du docteur Cotton et de Johann Otto Hoch, Grafin et Ropert construise, à nouveau, une histoire autour du quartier de Hells Kitchen qui vit sous la canicule. Après la pluie, voici le soleil et notre héros est toujours aussi Baudelairien dans son comportement même s'il est en plus un don juan véritable envers les femmes.

    Comme toujours la narration est solide, les ressorts sont bien huilés et nous avons notre lot de violence et de nihilisme. Il y a dans la lecture de vraies surprises qui émeuvent sèchement. Les auteurs font, de la brutalité, une énergie narrative qui scotche.

    Et puis moi j’aime ces œuvres qui nous permettent de nous souvenir des œuvres oubliés : Le New York World tour qui fut la plus grande tour en son temps, La Mano negra et ses débuts dans une ville qui vibrait d’immigration, la grande chaleur et ses milliers de morts. J’aime redécouvrir, par le biais d’une œuvre, les détails de l’humanité, ce qui donne une très belle charpente à la BD que je lis.

    Les dessins sont superbes. Bleus au 1er opus, les voici ocre. Ce trait semi réaliste m’a emporté comme la toute 1ère fois.

    Arkadi Le 16/11/2025 à 19:10:01

    Voici un polaroid d’une prodigieuse précision.

    Grafin et Ropert raconte merveilleusement un Paris sous les eaux. Ils nous racontent le ciel et l’enfer, L’église de la Trinité, Le parc monceau et le pont Alexandre 3. Ils nous racontent une époque où l’on pouvait tuer, couper et éviscérer plus de 800 corps de femmes sans être ennuyer par la justice. Le final raconte d’ailleurs admirablement cela : L’impunité totale des assassins en 1910. Et celles et ceux qui, à la lecture, n’ont pas compris cette conclusion, n’ont pas lu les documents après la narration. Voilà ce que cherchaient nos auteurs : ressentir tout le désarroi de l’enquêteur qui sait et ne peut le prouver. Car l’oligarchie est déjà bien ancrée.

    Et puis il y a Marie François Goron et Geneviève Lantelme qui sortent de l’anonymat. Car le trio amoureux sur lequel se construit l’énigme découle de la vraie histoire Lantelme.

    Notre héros, Baudelairien jusqu’au bout des doigts, est certes pugnace et âpre mais il ne pourra rien prouvé. L’histoire est solidement rédigée. Sa narration rythmée et ses ressorts bien huilés. Oui c’est de la bonne mécanique dessinée dans un semi réel plutôt plaisant avec des couleurs délavées qui donnent une ambiance intéressante. Il y a aussi des surprises narratives qui vous projettent encore plus dans ce Paris des années folles retrouvé dans 46 planches.

    Une superbe lecture qui ramène aux années folles avec une précision chirurgicale.

    Arkadi Le 15/11/2025 à 20:23:01
    Spirou et Fantasio - Tome 30 - La ceinture du grand froid

    Après Franquin (The Master !) puis Fournier (Trop bien !) voici Nic Broca et Raoul Cauvin.

    Et, ils en ont gros. Très gros. D’abord, ils ne peuvent pas réutiliser les personnages secondaires, ni aucun lieu déjà connu. Pas encore d’accord avec les ayants droits. Alors cela réduit les champs du possible scénaristiques. Cela simplifie l’histoire jusqu’à son plus simple appareil. On revient à la base : Spirou, Fantasio et Spip. Et ce n’est pas folichon tout ça.

    Raoul Cauvin doit donc reconstruire un univers autour des héros ? Il ne fera pas ce choix dans cet opus. Ici, les gentils (aux personnalités interchangeables) n’ont aucun passé et n’auront aucun avenir dans la série (puisqu’ils partent dans l’espace). Ici les méchants (plus débiles que méchants d’ailleurs) n’ont également aucun passé et coulent à la fin. Même les lieux sur lequel nous allons vivre l’aventure exploseront tout comme le bateau de nos héros. Bref, le vide abyssal de l’univers Spirounien.

    Au début, Spirou et Fantasio n’avaient pas grand-chose. A la fin, ils n’ont pas d’avantage. Dans les 2 cas, ils sont à la plage. A peine, donc, un maillot de bain chacun.

    Et forcément, l’histoire n’est pas folichonne. A base de comique de situation, ça tourne en rond. Il y a quelques gags drôles certes et une ou deux jolies trouvailles (Les chaussures et le vaisseau spatial qui lorgne du côté des petits hommes, sympa comme tout) mais tout le reste n’offre rien de bien nouveau.

    De plus, le dessinateur ne se foule pas le crayon. Après la richesse d’un trait foisonnant chez Franquin et de la générosité volubile chez Fournier, Nic Broca fait le strict minimum. Il rend sa copie en bon Yes-man des années 70.

    Arkadi Le 14/11/2025 à 19:16:16
    On les appelle Junior & Senior - Tome 1 - Tome 1

    A 50 ans, j’adore le western spaghetti. Leone, Corbucci…mamamia que c’était bon ! Et puis après il y a eu un autre cinéma italien du genre Western que l’on nommait Western flageolet et ou Bud Spencer et Terence Hill furent les stars incontestables. Les Trinita et autres Plata. C’était savoureux de bêtises idiotes, de gentilles bastons, de rigolotes relations. Il y a eu beaucoup de nanard, c’est sûr. Mais c’était des nanards de famille. Et, moi, j’aimais bien ces nanards là comme J’aimais bien le couple Bud et Terence.

    Et je les ai retrouvés dans cette BD. Comme s’ils n’étaient jamais partis.

    Et j’ai beaucoup ri. Vraiment aux éclats. Les blagues de caca et leurs comiques de répétitions m’ont esclaffé. Même que j’espérais ces vannes caca-prout quand apparaissait la blonde et pulpeuse Fräulein. La tribu des canadiens est hilarante. Le capitaine amoureux est attendrissant. Les méchants sont de vrais méchants pas beau vilain. Comme dans les films. Et il y a les 6 gosses qui m’ont ravi de fraicheur et de joie.

    Et il y a évidemment ce duo magnifique Junior et Sénior qui marche à merveille. Et quand Bud et Terrence sont avec les mioches, c’est encore mieux que bien ! Les dialogues sont truculents, pertinents, justes de drôleries. Les comiques de situations fonctionnent à merveille.

    Et puis il y a la fin. Une fin qui donne de l’euphorie comme un feel good BD qui fait du bien. La fin est abusée tellement que tout est merveilleux ? C’est vrai. Mais, perso, je m’en fous. C’est bien, parfois, quand tout est merveilleux.

    Et puis il y a ce dessin qui fonctionne à merveille. Ces planches silencieuses qui racontent les grands espaces, le ciel bleu et la terre verte. Il y a de grands moments de béatitude et de contemplation qui offrent un rythme parfait dans la lecture. Entre moment de suspension, d’extase et de folie comique pleine d’énergie.

    Et, puis il y a ces courts moments ou le drame apparait. Ces courts moments qui racontent la mort du père, l’esclavage et le cynisme de l’être humain. C’est rapide mais suffisant. Cela donne du corps. Cela rappelle la vraie vie. Et puis, hop, on repart dans la drôlerie. Parce que le but du livre est de nous donner de la foi en l’humanité.

    Et puis j’ai vu aussi un Ellie Wallach qui prend cher, un Lucky Lucke ventripotent et versatile, un pont qui explose comme Ellie et Clint le font aussi quand ils sont brute et bon....et la bêtise de la guerre comme si c'était Sergio qui en parlait.

    Et j’ai vu surtout du Miyazaki aussi, période Sherlock Holmes. Les visuels, là encore, sont géniaux avec tous ces personnages qui tentent de rester sur le chariot.

    On dirait une œuvre joviale et optimiste ? C’est plus que ça. Juste, sensible autant que grossier et fou, les auteurs savent doser tous les ingrédients à la perfection. On ne le dirait pas tout de suite à lecteur et pourtant, pour moi, c’est du grand art.

    Arkadi Le 13/11/2025 à 19:51:10

    Manchette est l’un de nos plus grands auteurs de roman policier. Tardi est l’un de nos plus grands de la BD tout court. Forcément, cela fait des étincelles lorsque les deux s’unissent. Un plaisir véritable de roman visuel bien noir et bien cracra.

    Aucun personnage n’est bon. Ici, nous assistons à tout ce que peut être la lie de l’humanité. Narrativement, tous les ressorts fonctionnent incroyablement. Et l’ambiance est d’un glauque absolu. Manchette sait trifouiller là ou l’humain est le plus moche. Tardi sait peinturlurer de noirs et de blanc là où c’est laid.

    Ce Paris ci, personne n’en voudrait.

    Sauf que les auteurs vont au plus profond du roman noir. Cette BD en est une quintessence parfaite. Tout y est dans le rythme, les personnages, les atmosphères, les rebondissements jusqu’au final dans les poubelles. Manchette n’aimait guère l’humain (et il avait bien raison…)

    Reste un détail, une pensée. Ce Griffu là n’est-il pas un prologue à la série des Nestor Burma du côté de Tardi ? Car, tout y est aussi. Un Paris détaillé au millimètre (mais pas la même époque), des rues qui puent le noir et blanc viscéral, Une secrétaire, Un détective qui porte sur lui, comme un manteau, le nihilisme le plus abscons, des déambulations dans les rues avec des affiches du temps qui passent, des voitures et des troquets…Tout y est, avant l’heure du 1er épisode chez Nestor vu par Tardi.
    Sauf qu’ici tout fini mal comme un bon vieux polar de la série « Série noire » de chez Gallimard.

    Arkadi Le 12/11/2025 à 21:45:27
    Spirou et Fantasio par... (Une aventure de) / Le Spirou de... - Tome 20 - Spirou et la Gorgone bleue

    Compliqué que celui-ci.

    Visiblement il y a eu du buzz autour de cet opus. Visiblement il y a suspicion de racisme. Il y a des jeunes dans des réseaux sociaux qui, montrant quelques planches, ont accusés les auteurs de racisme.

    Alors…Est-ce vrai ? Non.

    Danny et Yann ne le sont pas. Ils utilisent les poncifs visuels des années 60 pour caricaturer à outrance le propos saignant de Yann sur le communautarisme (notamment africain).

    Par contre, est-ce malin ? Ben non. Pourquoi vouloir réutiliser les caricatures à grosses bouches des années 60 ? Franchement…

    Parce que Yann, à force de vouloir dézinguer tout et tout le monde par une hystérie criarde et sans aucune sensibilité, se veut déjanté et ironique. Les Wokistes ? Des trous du cul. Les végétariens ? Des abrutis. Les capitalistes ? Des connards. Les féministes ? Des connasses. L’armée ? Des teubés. Les journalistes ? Des couillons. Les écolos ? Des tocards. Les jeunes ? Des arrivistes. Et, forcément, les communautés (africaine par exemple) ? Des empaffés. Et tout le monde prend cher dans le scénario comme dans le visuel.

    Et, malgré un constat glacial que Yann dresse avec justesse sur l’état de notre monde, il joue à dégommer tout le toutim sans aucune forme de procès. Yann est donc un moraliste aigri qui nous explique qu’il n’en a rien à foutre de rien ? Pas loin quand même. Et tout ce gloubi-boulga de méchanceté gratuite m’a donné la nausée. Car Spirou ce n’est pas ça. Car Franquin, Greg, Fournier, Tome, Janry, ce n’est pas ça.

    Sauf que…

    Les personnages féminins sont des personnages hyper sexués, connes et stupides et particulièrement hystériques. Toutes (sauf Seccotine et la nana de la CIA heureusement) sans exception. Même la nana (la seule moche de l’histoire) qui réagit de manière sérieuse et professionnelle (et se fait virer pour ça), devient la pire des connasses dès qu’elle a un peu de pouvoir.

    Sexiste le bousin ? Ben oui.

    Voilà le problème. Les petits jeunes sur les réseaux sociaux ont pris trois planches et ont fait leurs buzz. Il y avait des filles dans ces réseaux sociaux. Et ces jeunettes n’ont pas vu le sexisme grave de l’histoire ? Sérieux !!!! Alors, ça veut dire qu’elles n’ont pas pris la peine de lire. Elles ont pris 3 planches et ont hystérisé le propos. …
    .
    Alors peut être que Yann a raison. Peut-être que plus personne n’est foutue de construire un raisonnement qui dure plus de 2 minutes. Et pour le coup, Yann a peut-être raison de se foutre de la gueule de toutes ces communautés là et que le monde est bel et bien foutu.

    Sauf que le scénariste s’y est pris mal. Un pamphlet si important ne peut se faire par-dessus la jambe comme une pochade, comme une blague de Beauf à la Cabu.

    Dommage, les dessins de Danny sont trop bien.

    Dommage aussi car depuis 2023, plus rien n’est paru dans cette série

    Arkadi Le 11/11/2025 à 17:13:13
    Journal d'Italie - Tome 1 - Trieste - Bologne

    Voici une lecture qui se promène avec les jolis dessins faussement naïfs d’un auteur qui compte et qui conte.

    David B. nous promène en Italie et, avec sa compagne, raconte en bande dessinés ce qui lui passe par la tête. De toutes petites histoires familiales, d’autres plutôt légendes de village et d’autres encore qui puisent dans son propre imaginaire. On préférera l’un plutôt que l’autre évidemment. Je les ai toutes appréciés personnellement.

    Et toutes m’ont fait voyager à l’intérieur de moi.

    Certes, il n’y a aucun enjeu, ni ressort scénaristique mais, de l’énergie, il y en a beaucoup. Une énergie paisible, apaisée et bienveillante.
    De plus, les très beaux dessins de l’auteur nous immergent plus encore dans cette simplicité qui n’en a que l’apparence de la simplicité. Au contraire, les illustrations de David B. sont psychédéliques, fouillé pour un esprit pur de narration visuelle.

    Un vrai plaisir !

    Arkadi Le 10/11/2025 à 17:25:20

    Beaucoup de BD tente l’autobiographie directe d’une illustre personne. Beaucoup s’y casse les dents. Certains tentent de parler d’une personnalité par le biais d’une thématique précise. Je préfère, à n’en pas douter, cette méthode là car je crois que l’art de la BD est fait pour ça : raconter la petite histoire dans la grande.

    Ici, On raconte Primo Levi et Auschwitz durant un moment (précieux) que l’auteur de « Si c’est un homme » affectionnait particulièrement : son témoignage dans les salles de classe. Et, s’il y a deux ou trois moments trop appuyés à mon gout, le reste est superbe. Les dessins sont d’une ambiance âpre. L’auteur maitrise le noir et blanc et dévoile l’innommable avec brio.

    L’histoire raconte les camps de concentration avec terreur. Il raconte surtout un écrivain qui, malgré l’enfer, est demeuré un humaniste avec ses doutes et ses combats. D’ailleurs, on ressent à la lecture la résonnance quasi symbiotique du scénaristique pour l’auteur de « La trêve ».

    Bien sûr que cette BD doit lu et relu par notre génération et celle qui vient. Pour toujours se souvenir, pour toujours avoir la certitude que l’humanité peut être le pire de l’horreur.

    Arkadi Le 09/11/2025 à 18:20:30
    San-Antonio (Les Aventures du Commissaire) - Tome 6 - L'histoire de France de Marie-Marie

    Ok, la série a toujours été pour moi une curiosité nanardesque. A chacune de mes lectures (la série est dans ma collection), je ris beaucoup au détriment de la série. C’est ça le concept du Nanard.

    Construire une série de BD pour surfer sur la vague mercantile des bouquins cela peut être bien. Mais pour cela, il faut avoir une idée. Ici on suit le tournage d’un film qui retrace l’histoire de France. Et à chaque épisode de notre roman français retracé dans le fameux film est découpé toujours de la même manière : On raconte ladite période avec des calembours vraiment mais alors vraiment pas drôle (et tellement usés questions ficelles), Puis il y une tentative de meurtre qui ne marche pas puis une publicité.
    San Antonio fait de la figuration comme Berrurier et Marie-Marie. Il y a même un escargot qui parle et qui solutionne des tentatives de meurtre et que l’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam.

    Question dessin. Il y a un dessinateur par visage, 1 autre par corps. La Tour Eiffel est à la campagne parce que, des décors, il n’y en a pas. Pas une chaise, pas un nuage, pas la moindre queue du plus petit trait de décors….

    Ce n’est pas un nanard, c’est un navet. Le pire de la production de la BD franco-belge. Le pire en tout cas de toute ma collection.

    Arkadi Le 06/11/2025 à 19:02:41
    Titans - Tome 40 - Titans 40

    Pourquoi j’aime tant ces vieux périodiques édités chez LUG :

    La guerre des étoiles : Parce qu’à l’époque la bible narrative Star Wars n’est pas encore construite, que tous ces épisodes osent tout pour faire des aventures haletantes. Yan Solo (Oui il se nomme Yan dans ces histoires là) est le guide des vaisseaux de la résistance (qui ressemblent plus à des salières et des poivrières qu’à des vaisseaux spatiaux). Et que Luke va faire du turbo vivant dans les étoiles, détruire un complexe militaire avec un coup de sabre laser…Ce n’est pas la classe tout ça ? Vous saviez aussi que dans les chasseurs de l’empire, il y avait des sièges éjectables ? Voilà pourquoi j’aime tant. C’est frais. C’est libre. La lecture est affranchie de règles et c’est ça qui est bon. Jouissif de n’importe quoi, une régalade de liberté narrative.

    Machine Man : Parce que Jack Kirby. Le maitre incontesté. Parce que son dessin massif et intemporel. Parce que son narratif autant conservateur qu’anarchiste. Le super héros est charismatique malgré ses ressorts dans les talons.

    La conclusion Vénitienne des aventures de Mikros à Venise justement se clôture dans le plus merveilleux des n’importe quoi ! Le gondolier noir (une sorte de surfeur d’argent mais en gondole) n’est qu’un robot. Tout n’est que carton-pâte de cinéma. Même que Salty est devenue juge et bourreau. La super héroïne deviendrait elle autre chose qu’une jolie silhouette et le love interest de tous ? J’aime le dessin du Lyonnais, j’aime le baroque stupide de cette série qui ne se prend pas aux sérieux. J’aime tout.

    Dazzler monte en gamme. Un peu. Le dessin, un peu aussi et la narration un tantinet plus également. Les personnages prennent un chouia d’épaisseur. Pas de bol, Bruce Banner se pointe infoutu qu’il est de garder son calme…Baston !

    Arkadi Le 05/11/2025 à 18:46:35
    Spirou et Fantasio - Tome 33 - Virus

    L’ère compliquée de Nic et Cauvin cesse. Deux nouveaux auteurs prennent la série. Est-ce que l’époque Tome et Janry est mieux que celle de Franquin ? Certes non. Est-elle meilleure que celle de Fournier ? Perso, je trouve que c’est à réfléchir…

    Explication
    Dans ce 1er opus, tout de suite j’ai aimé le travail graphique. Du gros nez avec des ambiances à la Tillieux. De la planche certes très classique mais qui raconte toujours de l’énergie, de l’action. Du mouvement qui ne cherche pas à plagier le Manga mais qui suit avec grand talent la ligne Franco-Belge. Dès le 1er opus, il y a un plaisir visuel évident.

    Du côté du scénario, il y a encore de l’impulsion, un sens du rythme évident, une bonhommie drolatique qui joue autant des jeux de mots rigolos, comme des comiques de situations. C’est un vrai plaisir de jouvenceaux à suivre l’histoire.

    Sauf que c’est pété de deus ex machina, d’hasards heureux, de rencontres totalement improbables qui tombent pile poil aux bons moments. Comme si le scénariste était incapable de trouver des ressorts scénaristiques qui fassent sens, qui soient logiques, évidentes. Comme s’il ne savait pas harmoniser le mouvement, le dynamisme des actions avec une vrai pertinence scénaristique.
    J’avoue que, souvent, je me suis dit dans ma lecture « - Et ben, il tombe bien celui-là ! » ou bien « - Que Champignac ai trouvé le remède quelques jours avant alors qu’il ne connaissait même pas la maladie, c’est quand même de la veine ! »

    Bref…Si Spirou et Fantasio (et Champignac) jouent au loto : ils gagneraient….

    Mention spéciale à Spip qui est irrésistible.

    Arkadi Le 04/11/2025 à 18:59:42

    Colette est une grande personnalité irrévérencieuse et de grand talent. Choisir un temps de sa vie pour la raconter est particulièrement pertinent. Ici c’est une Colette qui a aimé la Bretagne et que l’on raconte autour de la Bretagne. Même si cette région de France est plus un prétexte de narration qu’autre chose, cela permet une belle ambiance et un temps apaisé dans la lecture. D’ailleurs cette BD est un vrai « feel good movie ». Tout ce qui est grave ne l’est pas, tout ce qui est irrespectueux est drôle, tout ce qui est immoral est baliverne. On lit l’œuvre avec un vraie sourire. Car les dialogues sont incisifs, drôles et débonnaires. Il y a une vraie poésie joyeuse dans le texte.

    Sauf que le dessin m’a rebuté. Pas ou peu de décors, des personnages dessinés à la hache, et de l’érotisme tout carré. Choisir un dessinateur qui va à l’essentiel est pour le coup peu pertinent du tout quand on raconte une personnalité qui a tant été dans l’émotionnel et l’érotisme. Cette œuvre aurait eu besoin de plus de littéralité visuelle. La narration n’étant pas en mouvement, le dessin aurait dû être plus atmosphérique.

    Arkadi Le 03/11/2025 à 21:21:06

    Une BD qui nous vient d’Argentine qui a du chien et de la flamboyance ? Nous voici dans une future poubelle ou les catégories sociales sont parfaitement classées. Les pauvres restent sur une terre détritus, détruits et pollués…les riches (les élus) peuvent partir à Luna Europa qui est un satellite paradis. On ne verra jamais ce paradis mais on vit les rêves de presque tous les protagonistes pour atteindre le Graal.

    Ce postulat de départ est une réussite. Dommage que l’auteur se perde dans des sous intrigues qui se perdent en lisibilité. Toutes les magouilles, les petits arrangements de margoulins et la corruption partout sont racontés avec de la pertinence mais avec trop de hasards heureux (Le final particulièrement) ce qui est bien dommage. Sans cela, la narration aurait été incroyable de bassesse, de petitesse, de bas instincts. Ici les protagonistes sont tous des loosers qui essayent de de s’en sortir parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement.

    Les dessins sont flamboyants ! Ils collent à l’ambiance mortifère avec des couleurs vives, des horizons lointains. J’ai adoré les planches, certes classiques, qui offrent de l’espace. L’univers est dès la première case, sous nos yeux, offert.

    Arkadi Le 02/11/2025 à 17:34:09
    Strange (Lug) - Tome 224 - Strange 224

    4 comics :

    Le Spiderman de John Romita Junior et David Micheline : Tellement bien ! Car John, dans cet épisode, commence à avoir son style. Il apprend à être percutant, à aller à l’essentiel et à être iconique. Et, vraiment c’est du bon. Le robot du méchant a de la gueule, New York est comme Mary Jane : Canon et Le Spiderman noir a la classe à Dallas. Micheline dresse un scénario sans prétention mais clair…

    Ironman est dans l’entre deux actions dans cet épisode. Le dessin de Bob Layton (qui fut le patron tellement d’années durant pour ce super héros là) est très bon et le scénario de Micheline (encore lui) a la prétention de faire du dilemme pour Stark mais il est clair. C’est la période rouge d’Iron Man.

    Les vengeurs sont dans l’espace, en plein bataille cosmique contre des ET pas beaux. On ne comprend pas grand-chose (il faut avoir lu les épisodes précédents pour saisir le tout) mais les dessins de Buscema sont pas mal du tout (L’artiste fait le minimum mais quand c’est Buscema qui fait le minimum, c’est déjà chouette) C’est la période ou Captain Marvel est leadeur des Vengeurs. Une très belle période.

    On comprend que dalle chez les Alphans. Ok, il aurait fallu lire les opus précédents mais quand même Bill Mantlo, le scénariste, construit un blougi boulga d’enjeux qui rend complétement indigeste le final. Et le dessin pique les yeux tellement c’est moche. Dave Ross débute et ça se voit….

    Arkadi Le 30/10/2025 à 19:00:51

    Sunny Moon est la fille du roi de Donaldville. Ce sera la seule information certaine du bousin.

    Le reste est une histoire à épisodes publié dans Fluide Glacial. Et l’œuvre a le défaut élémentaire de la périodicité mensuelle. Les 1ers épisodes n’ont aucun lien entre eux, n’ont aucun sens et l’humour tombe à l’eau. Et si l’absurdité peut fonctionner par épisode une fois par mois, elle tombe à plat dans une intégrale. On ne comprend pas grand-chose même si on sait qu’il n’y a pas grand-chose à comprendre puisque le but est le non-sens. Mais là c’est quand même un peu trop.

    Puis, il commence à y avoir du lien entre les épisodes et, petit à petit, le plaisir de l’ubuesque prend forme pour devenir total dans les tous derniers épisodes. Hélas c’est un tantinet trop tard pour en profiter pleinement.

    Les dessins de Blutch sont superbes comme toujours. Il utilise tous les champs du possible du noir et du blanc et mélange le réalisme outrancier aux caricatures les plus foutraques. Un régal visuel qui narre magnifiquement les aberrations nihilistes du propos.

    Arkadi Le 29/10/2025 à 19:47:50

    D’habitude j’aime beaucoup J-C Denis. Il est l’auteur des Bobos par excellence et j’ai aussi un côté Bourgeois Bohème qui ne mange pas de pain.

    Sauf que là, comment dire…
    .
    … il ne se passe rien. Ici l’auteur parle d’odeur. Et ce n’est pas simple de le faire en BD. Ici nos héros vont de régions en régions (avec quand même du bon gros parisien qui tache et de la Lande et du Saint Trop Pèze) et d’odeurs en odeurs. Alors les passés resurgissent et l’auteur nous raconte des brèves de vie plutôt jolies, surannés et délicatement gourmandes d’insipide. Et une brève tamponne une autre qui tamponne une autre…

    C’est sympa sans plus. Le lecteur que je suis ne se sent pas concerné pour un sou. Pas une fois il y a de la résonnance.

    La faute peut être à ce héros qui ne cesse de se gausser d’avoir un gros pif, ne cesse de parler de lui. Un narrateur d’une telle suffisance qu’il se croit humble. Même que sa petite amie essaye d’entrer en communication avec lui, voir même juste d'avoir une opinion contraire mais il s’en bat les steaks car il raconte avant tout son égocentrisme cultivé. Bref le Bobo par excellence.

    Les dessins sont sympatoches. La narration aussi. Sinon rien de plus

    Arkadi Le 28/10/2025 à 18:58:01
    Daredevil (Semic) - Tome 11 - Tome 11

    Passons de côté les planches exceptionnelles de Romita junior qui sont, dans ces 2 nouveaux épisodes, moins insolites et moins singulières mais toujours aussi iconiques, et restons du côté de Nocenti qui continue son choix scénaristique si inhabituel. Car, oui, ce tome narre la filiation autour de la génétique, de la maternité mais aussi la famille.

    Nocenti raconte une histoire si rare dans le monde du comics et prend tellement son temps pour le faire que le plaisir est véritable. Il y a aussi un duel entre un méchant et un gentil qui est parfaitement raconté dans les visuels et les planches incisives de Romita Junior.

    Il y a donc une rareté de narration qui donne le ton. Et ce ton est dense, intense et violent. Certes, la narration n’est guère tonitruante mais cela augure de futurs épisodes qui sortiront du droit chemin : (celle du super gentil qui met des tatanes à un super méchant qui veut se venger du super gentil)

    Et cela fait du) bien à lire quand on lit autant de comics (des années 70 à 2000) que moi.

    Arkadi Le 27/10/2025 à 07:48:32
    Valérian - Tome 19 - Au bord du Grand rien

    J’avoue.

    Depuis « Sur les frontières » (extra au début et pété du bulbe à la fin du bousin), je ne prenais que peu de plaisir à la lecture des opus suivant. C’était sympa sans plus. Et je me disais que Christin n’avait plus grand-chose à nous raconter. Pourtant, il y aurait tant à faire avec deux héros en errance. Bref….

    Ici, et on le sait, Christin prépare le final de sa saga par une trilogie. « Au bord du grand rien » est le début de ce final. Et Christin narre avec tendresse notre couple de héros dans diverses situations qui les préparent à aller en enfer pour retrouver leur terre natale qui est la nôtre aussi. Christin est doué dans la construction d’un univers. Ici Valérian et Laureline sont des marchands itinérants ce qui nous permet de découvrir une palanquée de personnages attachants, un bestiaire d’un imaginaire dingue, d’univers qui fleure bon toutes les thématiques du notre dans la critique du capital, du pot de vin, de la pauvreté et du profit. Et le tout est patiné d’un humour fin et de bon aloi. On suit nos héros dans leurs vies de tous les jours (bien qu’ils soient en préparation d’une quête) Et moi j’adore les BD qui racontent des tranches de vie. Le calme avant la tempête. Car le prochain tome doit construire les véritables enjeux.

    Mézières se régalent aux crayons et nous régalent Il peut laisser libre court à son génie dans les atmosphères, les univers, les mouvements. Il se permet même à pasticher Bilal avec maestria.

    Et, en plus de toute cela, Laureline est toujours aussi belle…Alors que peut-on demander de plus ?

    Arkadi Le 26/10/2025 à 10:37:57
    Michel Vaillant - Tome 40 - Rififi en F1

    Bon…C’est 5 albums en 1 ans que nous a pondu le Jeannot. Alors forcément la qualité y est plus. Pire encore, des idées il y en a plus non plus. Nous sommes en 1981. La maison d’édition de Jean Graton se nomme Novedi et doit publier et publier toujours plus. Et Jean envoie de la planche. Beaucoup de planches. Mais il faut trouver une idée de scénario….

    Ici, L’auteur prend prétexte d’un crépage de chignon entre deux gros de la F1 (pour une histoire de jupe). Dans la vraie vie, c’est resté dans les couloirs en faisant, juste, les choux gras de la presse. Dans la BD, Jean va au bout du chafouinage et construit deux saisons de F1 Et, puis il y a aussi des soucis du côté de l’entreprise Vaillante. Et, puis il y a aussi, les retrouvailles de Michel et Steve. Sauf que non c’est une fiction dans la fiction. Tout est faux. C’est comme la saison 9 de Dallas ou tout n’est que rêve de Pamela et que Bobby est sous la douche. Et c’est ridicule.

    Et pourtant il y aurait pu avoir un véritable enjeu. Non pas la guéguerre entre les 2 pontes de la F1. Bof. Non pas les retrouvailles de Mich Mich et Steevou. Ça viendra. Mais bel et bien la vie dans l’entreprise ou les ouvriers sont inquiets d’un possible rachat. C’est par là, qu’il y avait une chouette histoire à raconter. Mais, là encore, non. La fin de cet enjeu fini en eau de boudin puisqu’il n’y a même pas de fin.

    Les dessins sont sympas. Mais l’opus est d’une inutilité absolue dans la saga.

    Arkadi Le 25/10/2025 à 10:25:15

    D’abord j’adore Schwartz. Il y a du Chaland en lui avec une personnalité illustrative plus débridée. Ici, le choix de la seconde guerre mondiale dans le monde de Spirou convient merveilleusement bien aux traits et à la plume de l’artiste. Le plaisir est total. Il y a du joyeux dans cet illustration malgré le sujet grave.

    Ensuite il y a Yann. Et de lui, je me méfie. Il y a tellement à boire et à manger dans ses histoires, le pire comme le meilleur. Car Yann est gourmand, vorace. Ces scénarios sont toujours trop pleins de trop. Yann est excessif. Il abuse de tout jusqu’à parfois l’écœurement.

    Mais dans cet histoire ci, il n’écœure pas même s’il exagère sur tout. D’abord il rend à Bruxelles, sa légitimité de ville de la BD avec des clins d’œil partout et tout le temps. Et dans ce thème là, j’en ai jamais assez. De plus, il a réintégré Fantasio en inventeur (comme à l’origine). Yann abuse d'inventions mais ça fonctionne très bien pour moi. Ici, Spirou rate tout. Pire, il est la cause d’une tuerie. Fallait oser et Yann l’a fait. Et j’ai trouvé cela très intéressant un Spirou en prison, injustement condamné mais sans possibilité de prouver quoi que ce soit. Yann raconte la guerre sans choisir ses méchants et ses gentils et ça c’est bien. Il y a des femmes aussi et de l’érotisme et du sexe. Et ça c’est parfait.

    Alors oui ça va vite. Trop vite parfois comme toujours chez Yann. Mais cette énergie fonctionne bougrement avec le dessin de Schwartz qui nous en met plein les mirettes. Et on ne s’ennuie pas. Mieux encore, on vibre, on ressent. Le lecteur a de la peine comme de la joie. La lecture resonne.

    Un moment parfait de lecture. Et une parfaite représentation de ce que doit être, pour moi, un épisode de cette série

    Arkadi Le 24/10/2025 à 08:14:14
    Spirou et Fantasio - Tome 17 - Spirou et les hommes-bulles

    2 petites aventures qui vont bien. L’une étant meilleure que l’autre. La 1ère raconte une suite du « Repaire de la Murène » Sympathique et divertissante, on ressent toutefois les premiers élans d’une lassitude chez Franquin autour de cette série. Certes il y a toujours du mouvement et de l’énergie mais l’inspiration est moins là. J’apprécie toutefois la fin. Le méchant n’est pas méchant mais utopiste. Il rêve d’un monde de silence, un havre de paix. Et je ne peux m’empêcher d’y voir le besoin vital pour Franquin d’un monde de silence, ou il serait en paix, enfin. En plus, les raisons du « méchant pas méchant du tout » à empêcher les héros à trouver le pot aux roses sont carrément pertinentes.

    La seconde, moins bonne, rappelle combien Franquin aime les têtes de Jivaros qui rétrécissent. Cela fera les beaux jours de pleins de blagues chez Gaston Lagaffe. Fort sympathique avec des personnages attachants et, encore une fois, tous bienveillants, l’histoire manque quand même d’énergie et d’humour pertinent.

    Mais même quand Franquin est en dessous, il reste en dessus de bien d’autres….

    Arkadi Le 22/10/2025 à 18:52:36
    Spirou et Fantasio - Tome 9 - Le repaire de la murène

    Comme toujours, Franquin est une d’une inventivité folle. Comme toujours la narration est énergique, audacieuse. Jamais on ne s’ennuie. La trame est certes classique (Greg manque un peu à construire un récit plus adulte et moins linéaire) mais ça file vite et bien avec beaucoup d’humour. Il y a aussi du temps suspendu un peu partout. Du polar par ci (et on retrouve la patte graphique de Tillieux) et du silence aquatique (et Franquin n’a besoin d’aucune référence pour nous faire ressentir l’angoisse des profondeurs).

    Tous les personnages sont bien brossés. Spirou est un détective intrépide talentueux, Fantasio un Side kick qui a de l’émotion, Champignac un savant pas fou mais gentil (les scènes avec la poule sont à mourir de rire), et les méchants sortent tout droits également de Tillieux.

    Et puis il y a le Marsupilami. L’album est fait pour lui. Irrésistible, étonnant, extraordinaire, il est d’une drôlerie absolue et d’une grande fidélité. C’est le personnage principal de l’opus.

    Arkadi Le 19/10/2025 à 18:32:20

    Ok. Je n’accroche pas aux dessins de Yoann. Question de goût, c’est sûr. Trop anguleux, trop épais, trop mouvementé, trop caricatural dans les expressions. Certes, Yoann apporte un vrai dynamisme frénétique de bon aloi dans la narration visuelle. Je comprends cela mais je n’arrive pas à adhérer (Et je le regrette bien sincèrement) Peut être que ce mélange entre Franco-Belge-Mangaka me laisse circonspect. Désolé.

    Ici, il y a 5 histoires. Bien trop inégales les unes des autres. J’ai adoré la 1ère (le côté ventre maternel/courrier en retard de chez Gaston). Les références sont excellentes et les clins d’œil savoureux. Les autres fonctionnent moins bien. Certes Vehlmann gère bien l’histoire courte. Il sait faire les conclusions qui surprennent comme dans les pulps de Métal Hurlant. Certes j’ai adoré la désillusion Batmanesque, apprécié certaines uchronies et moins d’autres. Sauf que, comme toutes histoires courtes, ça va trop vite, ne prend jamais le temps. Et ça se digère aussi vite que ça s’est ingéré. Du pur produit marketing avec du beau fan service. Le problème avec les albums à histoires courtes, c’est qu’on les compare les uns aux autres et forcément la critique est plus rude. Ces histoires ont été publiées dans le journal Spirou, semaine après semaine. La lecture est différente. On prend plus de plaisir à savourer les unes aux autres séparées par le temps des publications.

    Reste que c’est ici que nait Super Groom. Il y aura une série dédiée. Evidemment que je vais la lire.

    Arkadi Le 17/10/2025 à 18:50:57

    Vous vous souvenez du cycle de l’eau ? L’évaporation, les nuages, les rivières et les fleuves puis la mer, puis l’évaporation…etc…Sauf que de nos jours, nous pouvons rajouter les inondations et catastrophes naturelles.

    Avant la politique de remembrement (1950/60), il y avait des paysans qui vivaient la terre et l’eau. Et il y avait des talus, des méandres, des bocages et des arbres enracinés qui fixaient tout. Il suffit d’admirer les paysages de nos campagnes pour comprendre le bouleversement : Vaste terre longiligne à perte de vue ; horizon sans le moindre arbrissot ; parcelle large, immense, carré sans le moindre oiseau.

    Commencer durant l’état français, poursuivi durant la 4ème république et le général De Gaulle, la politique voulait que notre pays devienne le grenier de l’Europe. Et tout a été détruit pour que les tracteurs (de plus en plus gargantuesque) engendrent le profit maximal. Ce plan politique, administratif et destructeur construit le plus grand plan social en France (7 millions de paysans en 46 puis 3.8 millions en 62). Les suicides d’agriculteurs se déclenchent (1 par jours déjà) et ceux qui restent s’endettent pour vivre moins bien. Tous ne profiteront pas de la politique du remembrement.

    Il y a eu des grèves, des manifestations violentes, des jugements injustes et même des morts. Mais rien n’y a fait. La politique du remembrement fut méprisant auprès de l’humain et du vivant.

    Après « les algues vertes, l’histoire interdite » Ines Léraud et Pierre Van Dove livre une nouvelle enquête sans concession et essentielle. Celle-ci est âpre, brutale mais fortement étayée de preuves et de témoignages qui racontent tous les points de vue. Elle raconte surtout une histoire politique totalement oublié dans notre mémoire collective.

    Les auteurs racontent un choc de civilisation brutal entre profit et humain, entre mode de vie et vivant. Un choc totalement oublié, dûment oublié, systémiquement oublié. Ne dites plus « Exode rural » (on dirait que ce n’est pas de chance…), dites plutôt « Politique de Remembrement » (sciemment planifié) ….

    A lire absolument pour comprendre tout, pour comprendre pourquoi nos paysages sont si mornes, si monotones, à perte de vue sans le moindre vivant autre que la productivité.

    Arkadi Le 15/10/2025 à 21:22:02
    La guerre du pouvoir - Tome 3 - Psychomachia !/Le combat des Dieux

    Les dessins de rom Lim sont superbes. Des pleines pages entières de couleurs et d’actions. La bataille cosmique comme si vous étiez. Toute la quadrichromie au service du grand et du beau. Mon dieu que cela claque. Mon dieu que les personnages sont tous iconiques. Mon dieu que les planches, elle mêmes, malgré leurs grands classicismes s’essayent modernes dans le baroque, le mouvement et y arrivent merveilleusement.

    Par contre Starlin se prends les pieds dans le tapis. Comment clôturer une trilogie qui ressemble traits pour traits à la précédente et qui fut un succès commercial (mérité) partout dans le monde ? Et bien on n’y arrive pas. On multiplie les sous intrigues et les plans secrets pour tenter la différence et tout cela devient incompréhensible voir indigeste. Pire tout cela est un non-évènement. Dans la première trilogie (extraordinaire) beaucoup de super héros mouraient mais ont ressuscité en 24 h et Thanos fut dieu que quelques semaines sauf que personne ne s’en souvient. Ici, c’est tout pareil ou presque car Le méchant qui se nomme le mage fut dieu quelques minutes seulement. Alors les héros s’en souviennent certes mais le reste de l’univers n’en a rien su. Alors ça a fonctionné chez moi la 1ère fois mais à la seconde, ça fait redondant…

    Heureusement que ça se termine….
    Quoi ? Il y a une suite ? Encore ?

    Arkadi Le 14/10/2025 à 22:16:11
    Dans la tête de Sherlock Holmes - Tome 2 - L'Affaire du Ticket Scandaleux 2/2

    L’inventivité est toujours la même. Il y a un plaisir véritable de lecture dans ses visuels, ses planches et ses cases. Follement Baroque. Follement créative. Les auteurs nous en mettent plein la vue. Si du côté du dessin, c’est le plaisir total, du côté de la narration, c’est trop.

    Trop d’indices, trop de pistes. Ce qui oblige le lecteur a ne plus que suivre le fil rouge et de n’être plus acteur de sa propre lecture. Il n’y a que très peu d’émotions dans ce narratif puisque tout n’est plus que logique. Et le trop grand nombre d’indices nous fait perdre le fil de tout. Je me suis perdu et j’ai laissé filer. Et la conclusion m’a laissé pantois. Parce que trop d’indices à imbriquer les unes aux autres, le final est clairement n’importewakesque. Sir Arthur l’aurait trouvé bien incroyablement inaudible. Je l’ai trouvé particulièrement trop compliqué et particulièrement impossible dans les faits.

    Ce qui fait que j’ai quitté l’œuvre quelques pages avant le final. Ce qui fait que je n’y croyais plus du tout dès la moitié du parcours narratif.

    Dommage et bien tristounet.

    Arkadi Le 13/10/2025 à 18:42:03
    Dans la tête de Sherlock Holmes - Tome 1 - L'Affaire du Ticket Scandaleux 1/2

    Certes il y a une grande inventivité dans cet opus. Certes aussi l’album est gourmand de fantaisie et d’imagination. Il suffit pour cela de voir les planches superbes de Benoit Dahan. Leurs cadres et leurs hors champs, leurs zones blanches et leurs cases racontent chaque fois quelque chose qui va du baroque à l’insolite. La lecture de l’opus uniquement par l’image est déjà en soi un beau voyage. C’est rare en BD de tenter des trucs pas communs. C’est le cas ici et c’est chouette de fraicheur.

    Et puis il y a ce fil rouge qui nous mène par le bout du nez. Le titre est une promesse qui est parfaitement tenue. Par ce fil rouge, on y est dans cette mansarde ou est stockée tout le génie du détective.

    Sauf que la lecture est en mode automatique, robotique et, sans émotion particulière, on suit le fil conducteur. Et c’est malin je trouve cette manière de narrer avec tant de froideur émotionnelle. Car Sherlock est un personnage qui déteste l’affect, le sensible, le passionnel pour n’aller que dans la logique. Et donc, le tour est gagné, nous sommes bel et bien dans la tête du détective anglais.

    Sauf que la lecture n’est justement guère passionnelle et l’on s’ennuie un tantinet à tant de logique (qui parfois s’approche de l’auguste divination). Car, à retirer le prestige des étonnements de tant de maestria intellectuelle, on perd l’affectif. Il y a ici trop de rationnel et plus assez de mystère.

    La suite pourra peut-être enfin surprendre ?

    Arkadi Le 09/10/2025 à 22:56:42

    Tronchet, on s’en doutait, est avant tout un sensible. Il le prouve dans cette autobiographie qui n’en est pas une mais qui fait tout pour faire croire que s’en est une. Voilà l’histoire d’un type qui a la tête de Tronchet avec le métier de Tronchet et qui semble être un idiot gentil.

    En fait ce type n’existe pas. Il vit une vie de silence et de transparence. Et malgré le feu de la vie et peut être un amour naissant, il tente d’abord de tout oublier. Oublier, un type qui est déjà honnis par tous, ce n’est pas simple. Alors, il part à la recherche de quelque chose. Mais de quoi exactement ? Il n’en sait rien. Et au travers d’énigmes qui n’en sont pas et que le personnage principal aime à croire que s’en est, il retourne évidemment au père. Un père absent, qui n’existe plus et qui a fait croire, peut-être, que son fils n’existait pas d’avantage….

    L’auteur n’explique que très peu et ne cherche pas à prendre les sentiers déjà maintes fois pris quand le thème est celui de la recherche du père. L’artiste est d’une sensibilité folle. Il utilise toutes les palettes des émotions avec délicatesse. La narration est un jeu de hasard qui n’en ai pas un vraiment et on se laisse aller au plaisir fou de suivre la quête tout en légèreté d’un homme pas si idiot bête que ça. C’est l’histoire d’un remplaçant dans tous les domaines et qui se rend compte qu’il est à l’image du père photographié un peu avant la vraie photo.

    Est-ce que sa vie va changer ? On ne sait pas. Est-ce qu’il va être différent après tout cela ? Aucune idée. Comprend-il ce qui lui arrive ? Pas forcément. Mais, à la fin, il devient plus palpable, plus dense. Il ose un peu. Il sait qu’il est le fils du Yéti et que celui-ci le regarde toujours derrière un rocher comme une très fameuse case finale d’une très fameuse BD.

    Tronchet ne fait pas de tralala dans son dessin. Il va à l’essentiel, simple, rapide et efficace dans un gaufrier très standard.

    Une réussite

    Arkadi Le 07/10/2025 à 21:10:23
    Spirou et Fantasio - Tome 20 - Le faiseur d'or

    Franquin passe la main à Fournier bien qu’il continue à dessiner le Marsu dans cet album ci.

    Et ce n’est pas bien évidemment puisque Greg, lui, n’est pas là. Et le scénario est aux roses, forcément. Rien n’est structuré. Il y a beaucoup de moment qui ne servent à rien, beaucoup de centre mou avachie et surtout tellement de ressorts scénaristiques stupides ! Et on ne rit pas beaucoup. Peut-être la dernière case et, encore, la vanne finale est tellement mal amenée qu’on sourit à peine. Certes Fournier s’amuse avec les personnages et ça il le fait bien. Ils ont de la couleur, de la densité et même s’ils sont tous caricaturaux en diable, ils le sont avec talent !

    Question dessin, ce 1er album dessiné par un autre que le maitre est une très belle promesse. Fournier saura remplacer Franquin. Décos, actions, personnages tout y est déjà avec précisions et réussites. Je trouve d’ailleurs que Fournier sait diablement bien dessiner les voitures ! Peut-être que les planches sont trop encaissées, peut-être que les cases sont trop petites. Il semblerait que, déjà, le trait a tellement de chose à dire qu’il me semble étriqué dans ces cases trop rectangulaires, trop linéaires.

    Ce 1er tome raconte une belle promesse d’avenir tout de même. Les albums suivants prouveront que la période Fournier était aussi une belle période.

    Arkadi Le 06/10/2025 à 06:12:21
    La guerre du pouvoir - Tome 2 - Parfum d'apocalypse/Piège mortel

    Que les choses soient claires, le Mage est un sale con prétentieux. C’est peut-être d’ailleurs la seule raison de l'enjeu et de tant de bordel, de tant de super héros qui se mettent sur la gueule et que tant de personnages éternels et omnipotents pointent leurs bouts du nez.

    Jim Starlin reprend tous les codes de la 1ère trilogie, pose le même déroulé avec plein de surprises. Et ça marche toujours. Les 3èmes et 4èmes épisodes de cette saga qui en compte six, devraient être plutôt ventre mou puisqu’au centre. Ce n’est pas le cas. Starlin nous surprend toujours, nous amuse beaucoup et crée de l’émotion.

    Rom Lim est un orfèvre. Ses planches ne sont qu’exaltation et vitalité, ses découpages ne sont que violence vive, lecture incisive, gestion de la case âpre. Un pur bonheur visuel. Un grand talent.

    Du pur comics des années 90 qui ont servis d’inspiration pour les meilleurs films du MCU.

    Arkadi Le 05/10/2025 à 09:27:26

    Voici l’histoire d’une fuite en avant, d’un inéluctable que l’on ne veut pas. Et partir loin ne suffira pas car ce qui doit être sera.

    Cyril Pedrosa est un orfèvre. Je l’ai découvert avec trois ombres et j’ai été vampirisé aussitôt par son génie. Ici, il raconte avec des allégories, superbes dans le dessin, le refus d’un père au destin de son fils.

    Les dessins sont ronds et brumeux, tout en hémistiches et silences, suspensives et en circonférences. Ils sont surtout uniques de poésie. C’est un noir et blanc qui abuse dans les noirs puis dans les blancs pour mieux raconter encore les sentiments.

    L’histoire raconte une multitude de scènes qui chamboulent tout et tout le temps. Les personnages sont tous attachants. Même les 3 ombres (on sait assez vite ce qu’elles veulent) qui ont leurs scènes et qui sauvent d’une manière romanesque l’un des personnages principaux. Car l’histoire est aussi très romanesque malgré l’intimité des destins. Il y a un naufrage, et du Robinson, du Far West et de l’itinérance silencieuse, Du pirate et des parties de cartes, de l’esclavage et de l’assassinat …

    …Et de la mort. Toujours. Car ce roman graphique raconte avant ce qu’est la mort.

    D’ailleurs, je trouve que la fin fait du bien. Elles sont rares ces fins-là pour des romans qui racontent cela. Et Pedrosa a eu raison de clôturer son histoire ainsi. Elle donne envie de la lire et la relire encore. Et c’est bel et bien ce que je fais.

    Arkadi Le 03/10/2025 à 18:43:07
    Titans - Tome 39 - Titans 39

    Vous reprendrez un peu de madeleines?

    A chaque planche de Machine Man, il y a le vrai plaisir de regarder du Kirby. Que c’est beau, abondant et poupin. La quadrichromie est faite pour lui ! Et le scénario, conservateur en diable avec une pointe d’anarchie sur les côtés, c’est du Kirby à tout berzingue ! Machine Man est une création Kirby. Stan Lee n’a pas essayé de piquer quoi que ce soit, de tirer la couverture. Et ça se voit ! Et ça se sent ! La lecture de Machine Man est l’idéal pour savoir qui était cet artiste de génie ! Et bien sûr que cette série est celle qui est maitresse dans ce mensuel jauni par le temps.

    Car Mikros est toujours à Venise et Mitton se perd à essayer de faire de l’énigme, du mystère voir même du miracle. On comprend plus grand-chose aux actions du méchant pas beau. Et même si le final repart dans un nimportnawak salutaire et compréhensif (Le retour de Crabby !!!) qui relance l’envie d’en savoir plus au prochain épisode, j’ai bien peur que l’auteur ne nous explique pas tous ces prodiges. Le dessin est en dessous en qualité que d’habitude.

    Sinon, dans la guerre des étoiles, on apprécie un combat de Djédaïs (avé l’accent) et non de Jedi. Alors forcément, ce n’est pas pareil. Au 3ème degré, la lecture est savoureuse

    Et Dazzler combat avec un nouveau super héros « L’aura bleue », qui va disparaitre de l’univers Marvel aussi vite qu’il a apparu, contre des gangsters. Il y a aussi une veille maman éplorée dans l’histoire et Johnny Storm en Guest. Le dessin pique moins les yeux.

    Arkadi Le 02/10/2025 à 06:24:01

    C’est quoi ce boubliboulga de narration ? Comment autant d’inventivité dans un univers à la Hard Boiled puisse faire autant pschiiiit dans une narration autant bourré de deus ex machina, de fusil de Tchekhov ne servant à rien, de créativité réelle dont les scénaristes n’en ont rien à fiche ? C’est tellement dommage d’avoir autant d’imagination fertile et d’en faire une histoire si incompréhensible qu’elle en devient banale dans son final.

    Il y a un regret véritable au fur et à mesure de la lecture. Ce qu’on lit est d’une originalité folle et plus tu avances, plus le n’importe quoi apparait pour n’être plus que du total n’importe quoi à la fin. Le fiasco est total au fur et à mesure.

    Le dessin, lui, très proche de l’univers de Hard Boiled mais aussi lorgnant du côté de Kirby et des comics cosmiques de Rom Lim et Jim Starlin est un régal d’action, de force et d’ingéniosité en narration visuelle.

    Dommage, vraiment dommage que les scénaristes aient crée un scénario sous acide ou complétement bourrés.

    Arkadi Le 30/09/2025 à 07:20:42
    Grandville - Tome 5 - Force Majeure

    Fin d’une série qui est exceptionnelle.

    5 tomes plus inventifs les uns que les autres utilisant absolument tous les codes du polar, de l’enquête, de l’espionnage avec un brio à chaque fois plus maitrisé au fur et à mesure. 5 tomes qui racontent une uchronie autant ébouriffante que palpable, pertinente et incroyablement possible. 5 tomes d’une violence inouïe, d’une tendresse folle, ou toutes les valeurs morales humaines (les pires comme les plus belles) sont à leurs paroxysmes. 5 tomes à la narration qui sait aller vite en rebondissement comme qui sait prendre son temps pour que chaque personnage soit épais de caractère. 5 tomes aux dessins d’une précision chirurgicale, qui sait allier l’iconique à l’intime.

    L’auteur use et abuse avec savoir faire de toutes les narrations littéraires (Conan Doyle, Christie, Flemming, Hammett, Chandler) pour les adapter en BD. Et l’auteur ose le Happy end après 5 tomes (J’ai beaucoup aimé) ou les fusils de Tchekhov se sont multipliés, les raisonnements d’enquêteurs se sont distingués par leurs innovations, ou les bagarres ont été stylisées.

    L’auteur use et abuse des Easter Egg réjouissants et dessine bougrement bien. Certes, au début, la couleur fut déstabilisante mais très vite elle sied à merveille cet univers totalement barrée.

    Vite. Il faut que vous y fonciez. Et, en plus, vous aiderez une petite maison d’édition qui ose des séries extraordinaires mais tellement atypiques (Den, Next Men, Nexus) …

    Vite. Il faut que vous fonciez

    Arkadi Le 28/09/2025 à 19:55:00
    Daredevil (Semic) - Tome 10 - Tome 10

    Malgré un dessin magnifique comme toujours dans cet arc narratif, Nocenti essaye des trucs :

    Durant le 1er épisode, elle tente l’horreur et la malédiction, les 1ères planches sont d’une ambiance suintante et ténébreuse (trop bien !). Sauf que juste après le méchant (magnifiquement dessiné) se retrouve comme par hasard face à Daredevil et…Spider Man qui passait par là aussi. Le moment de torgnole entre les 3 est assez génial et le décor franchement délire de noirceur (Romita connait son affaire). Et ça se frite donc pour se clôturer par la disparition du fils de Méphisto dans un claquement de doigts. Question découpage, ce n’est franchement pas compréhensible. Peut-être que l’éditeur SEMIC de l’époque a fait des coupes franches. A l'époque il y avait de l'autocensure et pas qu'un peu.

    Le second est pire encore. Nocenti fait de longues pages sur l’horreur des fermes en surproduction. Les cochons et les poules qui sont dans des casiers tout petits, ou l’on arrache les becs pour pas qu’elles s’entretuent pas, ou on essaye de couper les pattes des cochons pour que la place soit plus optimale.
    La BD est de 81. Rien de neuf au soleil en 2025. Et, en effet, ces questions de maltraitance animale doivent être un sujet. Mais que vient faire un super héros là-dedans ? Daredevil n’est plus qu’un spectateur. Il y de nombreux dialogues philosophiques. Mais, je ne crois pas qu’un comics de super héros soit le lieu pour cela. Même si je comprends la scénariste de raconter à son public (plutôt jeunes) la réalité de l’industrie agroalimentaire.

    Reste les dernières planches qui relancent l’action. Une blonde apparait. Un clone…Et si l’on croit les postures éthiques légitimes de Nocenti au travers de cet épisode là, les prochains épisodes peuvent me plaire énormément.

    Arkadi Le 27/09/2025 à 22:11:55
    Spirou et Fantasio - Tome 12 - Le nid des Marsupilamis

    Franquin est un margoulin. Il nous fait croire que dessiner, c’est facile. Que le gag visuel, le mouvement et les détails qui racontent autre chose que le propos principal, c’est les doigts dans le nez. On achète un crayon HB et il y a plus qu’à. Quel talent ! Quel génie ! Franquin est le maitre de tous ! Il n’y a pas débat !

    Ceci étant dit parlons de Gaston

    Car l’album est constitué de deux histoires. La seconde (plutôt de bonne facture) a en Guest Gaston Lagaffe. C’est lui qui amène une plus-value en apportant une note burlesque et absurde de bon aloi. Sans ce mouvement secondaire inattendue, cela aurait été très commun.

    La 1ère, elle, est un documentaire sur le marsupilami. Le lecteur est assis à côté de Spirou et Fantasio pour découvrir comment vit une tribu de Marsupilami. Racontée par Seccotine qui a fait un reportage dans la pampa (Franquin est un humaniste qui a toujours souhaitait l’égalité entre les sexes même si Seccotine est quand même très chipie en tout début de l’aventure), on y voit une femelle, un male et 3 bébés marsupiaux.

    Et c’est réjouissant ! Drôle, si drôle avec des comiques de répétitions et visuels à se tordre de rire ! Et c’est inventif, malin et même subtil parfois. !

    Sauf que, veuillez me pardonner, mais je ne peux m’empêcher de voir Mademoiselle Jeanne dans la femelle de la tribu. Elle a tous les attributs physiques, les courbes et l’allure. Elle déambule comme Mademoiselle Jeanne. Et elle a même le comportement psychologique. Et, pour moi, qui suis toujours amoureux de Mademoiselle Jeanne, ça me ravit. Et je ne peux m’empêcher de croire que si Gaston n’était pas si gaffeur et paresseux, il aurait été ce male marsupiaux là. Et, je crois sincèrement que l’univers Spirou commence petit à petit à être vampiriser par l’univers de Gaston avec cet album là.

    On ne saura rien sur la sexualité des Marsupilamis dans le reportage. Mais moi j’ai ma petite idée : Ce sont des maitres shibari alors pensez donc comment ils s’amusent tous les deux…

    Arkadi Le 26/09/2025 à 22:08:57
    La dernière Ombre - Tome 2 - Chapitre II

    Il y a d’abord et toujours la qualité du dessin. Gaspard gère le classicisme du propos et l’ambiance est parfaitement travaillée (surtout les retours en arrière).

    Il y a ensuite la qualité du scénario qui ne fait pas semblant dans toutes les bassesses de l’humanité et ne protège pas plus les enfants. Alors, oui, la lecture est faite d’émotions fortes, de troubles légitimes. Filippi joue à bouleverser ses lecteurs et il y arrive. Le personnage de Gregor est, pour, moi le plus fort, le plus troublant. Il est d’ailleurs la dernière ombre. Je regrette même que son histoire ne soit pas la principale.

    Si le final est plutôt convenu (mais salutaire tout de même) avec un happy end qui désappointe de rapidité tant ce second tome est trouble, offensif, l’histoire en 2 tomes est de fort bonne facture. Le milieu et la quasi fin du second tome étant le meilleur.

    Arkadi Le 24/09/2025 à 06:34:55

    Grégoire est un sale con. Il l’était déjà, il l’est et le restera. Et autour de lui gravite des personnages qui portent tous des ombres. Chloé, par exemple, sait que Grégoire est le pire des cons mais ne veut pas y croire (car son existence de femme aurait débuté par un mensonge et, de cela, elle ne peut s’y résoudre). Pierre accepte un marché par lâcheté (il ne sait pas dire non) Et d’autres personnages tournent autour de lui qui savent vexer, voire même humilier. Reste une rouquine qui, elle, sera la probité à tout épreuve (la valeur étalon de toutes ces sinuosités de vie malodorantes)

    Et l’histoire se clôturera par une tragédie.

    Blaise Guinin nous offre une narration qui semble linéaire mais qui ne l’est pas, qui semble conceptuel (dessiner tout l’album avec un stylo 4 couleurs) et qui l’est certes mais qui est surtout d’une humanité de tous les jours, d’un entremêlement humain des sentiments quotidiens.

    Il structure son propos par des objets des couleurs mais tout cela n’est que prétexte. Il y a beaucoup de force dans la narration, il y a beaucoup de tension. Que le titre soit à la fois la manière de dessiner et de colorier ainsi que le fusil de Tchekhov essentiel au dénouement est déjà très fort. Mais que les rapports humains entre les personnages soient si palpables est une réussite.
    Surtout que la colonne vertébrale de la narration est un sale con. On est dans sa tête, dans ses fantasmes (et les planches de nues sont d’un érotisme superbe et pervers), et dans ce « je-m’en-foutisme » sidéral et agressif.

    Les dessins racontent l’histoire sans chichi ni tralala. Ils sont maitrisés et inventifs.

    J’ai adoré

    Arkadi Le 22/09/2025 à 07:46:58
    Henri Vaillant - Tome 3 - Victoires

    Alors que le 1er et second tome prouvait combien Marc Bougne excelle dans l’adaptation d’une époque avec un personnage important d’une saga, le voici, désormais, plus menotté.

    Car Avant « Le grand défi » il y eut quatre courtes histoires qui racontait un Michel Vaillant tout minot et insupportable aux yeux de son père. Ces 4 histoires là sont assez bancales question narration mais apporte toute l’ambiance qui fera le succès colossal de la série dans le journal de Tintin.

    Marc Bougne reprend ces 4 histoires pour ce troisième tome. Il densifie la narration grâce aux personnages et leurs interactions. Il apporte un point de vue différent. Malgré tout, cela restent un tantinet boiteux. Marc ne peut rendre meilleur des histoires faites à l’époque à la va-vite, pour un public d’adolescent, et qui essayent d’apporter une ambiance plus qu’une histoire.
    Et ces 4 histoires là en plus, je les connais et même par cœur. Et cette Fan box est spécialement dédiée à des types comme moi qui connaissent par cœur ce genre de trucs vieux comme Hérode.

    Alors, oui, c’est toujours agréable de lire de la nostalgie. J’avoue que j’ai adoré la toute dernière planche ! Mais la seule nostalgie (même plus dense, mieux foutue et vu autrement par d’autres point de vue) ne suffit pas à l’éclate totale.

    J’ai donc souri. Beaucoup. Je me suis senti vieux aussi. J’ai lu et j’ai relu en sachant parfaitement que ma madeleine est délicieuse à souhait mais ce n’est qu’une madeleine.

    Les dessins sont toujours bons mais sans prodige. Parfois les voitures Vaillante ne sont pas très jolies. Ils ne rendent pas grâce à la Vaillante Marathon. Elle fut pourtant la toute première dans le grand défi à faire une belle carrière. Et dans cet opus, elle est toute rabougrie.

    Arkadi Le 20/09/2025 à 17:33:08
    La dernière Ombre - Tome 1 - Chapitre I

    D’abord de très beaux dessins de Gaspard Yvan. De factures certes classiques, on ne peut bouder notre plaisir sur l’ambiance hivernale au fond d’une forêt et les méandres d’un château. Même si les planches, les cadres et la narration visuelle est ordinaire à l’ensemble de la production d’aujourd’hui, cela reste fait avec talent.

    Du côté du scénario, Filippi lorgne du côté de Del Torro sans les fulgurances visuelles du réalisateur. C’est clairement du labyrinthe de Pan dans la narration. Mais cette BD souffre de la comparaison. Ici, la violence est certes palpable mais les allégories sont faibles et les personnages trop caricaturaux.

    La lecture de l’opus est de très bonne qualité. Mais cela ne suffit pas car la couverture, absolument superbe, est un mensonge. L’histoire n’est pas du tout celle que nous raconte la couverture.

    Dommage donc…Car, personnellement, c’était plutôt cette histoire promise qui me donnait envie.

    Arkadi Le 20/09/2025 à 00:12:11
    Henri Vaillant - Tome 2 - Famille

    Un porto folio qui n’est ni une vraie histoire, ni un opus ; juste une balade en vélo transformé avec Michel et Soso. C’est mignon. On aimerait bien savoir ce que devient Soso mais on n’en saura rien. Cette aventure d’un bisou dans de la paille n’est pas canon. Pire il faut le mettre en format soi-même…Rien à faire ici, dans l’énoncé de la série

    Arkadi Le 17/09/2025 à 19:52:46
    Henri Vaillant - Tome 2 - Famille

    Vraiment un produit confectionné pour des aficionados tel que moi. Même que les posters proposés sont déjà sur mes murs tellement que je les trouve chouette. Bref, j’ai quand même acheté malgré le prix extra crapuleux et, en ce qui concerne l’histoire, j’ai vraiment bien fait.

    Car dans les séries spin off de « Michel Vaillant », celle-ci est certainement la plus aboutie, la plus réussis, la plus jubilatoire de toutes celles publiées ces dernières années.

    Car, Henri Vaillant est le personnage tel que je l’imaginais. Certes, les auteurs en ont fait un résistant (avec Joseph Renier et Jean Moulin) mais celui-ci l’est, non pas pour la mère patrie, mais par simple promesse d’amitié et juste pour conduire vite et dans les conditions de la compétition. Tous les personnages sont épais, à la psyché détaillée. Et ce melting-pot de caractères transforme cette aventure industrielle en aventure humaine exaltante. Pierre Levegh en tête que Marc Bougne nous permet d’apprécier avant l’accident du Man 1955, final apocalyptique de ce tome. On découvre également la course emblématique des Mille Miglia.

    Et puis il y a surtout ce que j’aimais dans les Michel Vaillant de 1960 : L’aventure d’une famille et d’une marque. Et tout y est. Marc Bougne densifie avec talent le personnage de Gilles Mansart qui fut l’un des personnages secondaires des 4 histoires courtes avant « Le grand Défi ». Et, ainsi, la narration raconte parfaitement l’essor du garage Marseillais jusqu’à la 1ère usine. Et Puis il y a Jean Pierre et Michel qui sont exaltant dans leurs relations ambiguës de deux frères qui s’aiment à leurs manières. D’ailleurs Bougne reprend l’histoire courte « La première course de Michel Vaillant » pour l’intégrer dans son histoire et en faire un vrai ressort scénaristique sur les relations entre lui et son père.

    Le dessin n’est pas celui de Graton années 60, c’est sûr. Mais Claudio Stassi fait un joli travail. Classique, avec une âme propre et sans défaut outre mesure. C’est un beau noir et blanc délavé qu’utilise l’illustrateur. Et ça fait sens et c’est joli. Le taf est fait.

    Arkadi Le 15/09/2025 à 21:43:48
    Daredevil (Semic) - Tome 9 - Tome 9

    Il faut comprendre pourquoi j’aime tant cet arc narratif de Daredevil : John Romita Junior ! Ses dessins sont justes extraordinaires ! Ils sont pourtant d’une simplicité unique mais ils vont à l’essentiel, aux pertinents, à la violence ou à l’iconique. Il ne cherche pas le réel mais le phantasme, l’utopie. Les ancrages d’Al Williamson magnifient le travail de lignes claires, de zébrures immersives. Et Christie Sheete ose la couleur qui flashe, la noirceur qui morfond ou le blanc qui éclate de sauvagerie. Cette simple narration visuelle est un bonheur pour tous les amoureux de comics des années 90. Du travail d’artisans, à l’ancienne…

    Du côté de Nocenti, ici deux histoires distinctes ou Matt est un pauvre cavalier solitaire qui entre en ville (Comme Clint Eastwood ou Lucky Lucke) et se mêle de choses qui ne le regardent pas. Le récit du cowboy solitaire est toujours la même et Nocenti ne déroge pas à la règle. Sauf qu’elle maitrise son sujet la bougresse et, par deux fois, nous fait aux petits oignons…Il y a même du Leone dans le second.

    Arkadi Le 14/09/2025 à 10:05:12

    Une bio en BD sur le grand Sacha en bande dessinée ? Drôle d’idée que voilà. Est-ce que le théâtre ou le cinéma peuvent être mis en avant en planches, en dessin et en bulles ? Exercices périlleux.

    Et François Dimberton n’ose pas y aller et privilégie les bons mots de Sacha comme si la narration était au service de ses aphorismes. Certes les traits d’esprits qui pullulent dans l’œuvre sont saignantes, d’une finesse aussi remarquable qu’elles sont misogynes. Et, certes, elles permettent aussi la fraicheur, la spontanéité d’une lecture assez enthousiaste.

    Sauf que cette bio ne devrait pas être au service uniquement que des bons mots de Guitry. Et parfois ce n’est pas le cas et on découvre un Guitry humain et débordant d’amour (lui qui n’en a pas eu), on découvre une fuite en avant du temps qui passe autant qu’une incompréhension du temps qui s’écoule. Et, là, l’œuvre raconte très bien un homme qui n’a vécu que pour son art mais aussi pour se sentir aimé. C’est cela qui aurait dû être mis en avant. Sauf qu’on ressent souvent le prétexte de mise en avant d’un passage de vie pour l’affubler uniquement d’un bon mot. Dommage.

    Question dessin l’atypisme des portraits m’ont ravi. Découvrir Arletty, Sarah Bernard ou Lucien (le papa) si différents mais avec tellement d’émotions dans les visages ! Alexis Chabert nous offre un visuel si rare qu’il faut en profiter ! Sauf que, question décors, le vide est sidéral, les cases sont vides. Dommage, là aussi. Les périodes historiques auraient été si belles à montrer mieux

    Et tous ces manques et ces prétextes de narration ne permettent pas l’immersion dans la lecture. On se régale des bons mots. On apprécie de connaitre la vie de Sacha. Mais cela n’ira pas plus loin.

    Arkadi Le 13/09/2025 à 08:01:44

    Ça part sur les chapeaux de roues jusqu’à la page 9 ou je fus scotché par l’entrée en matière de l’enquête !

    Et puis plus rien….

    Mettons de côté tout de suite le dessin de Tardi que je trouve particulièrement honorable. Certes la précision n’est plus et l’auteur privilégie les gros plans à grosses têtes. Tant pis…j’aime tout autant (surtout que les décors sont toujours aussi chouettes). L’auteur n’est plus tout jeune et, malgré tout, il tient toujours le haut du panier ce bougre-là dans le coup de crayon.

    Par contre, faut qu’on m’explique le scénario.

    Déjà…Y a-t-il une enquête pour sauver l’histoire ? Ben non. Comme si Burma passe à côté exprès de tout ce qui pourrait faire avancer son enquête. Il laisse faire, se balade, tourne en rond, passe dans une rue, va picoler un coup, repasse dans la même rue, laisse les autres se dépatouiller, repasse dans la même rue, change de troquet pour picoler quand même, repasse dans la même rue, répond à aucun message et relaisse les autres se redépatouiller, et retrouve un bistrot pour un jambon beurre.

    Burma est en congé maladie (vue qu’il est malade), il n’en a rien à foutre de tous les morts qui s’accumulent (d’ailleurs il ne va même pas sur les lieux du crime). On essaye de le tuer ? Il s’en cogne. Même que les tentatives de meurtres ne sont pas claires dans les planches. Et Burma se balade, arpente, chemine, flâne, promène. Il se parle à lui-même et se répète tout le temps les mêmes trucs, résume 10 fois la moindre action.

    Même que les rues du 20ème arrondissement se ressemblent toutes. Même que Burma fait des allers retours dans la même rue sur 2 planches entières. Même qu’il sourit souvent comme un gros béta (alors que Burma ne sourit jamais) tout le temps.

    Nestor s’est fait avaler par le Paris de Tardi. Il n’est rien d’autre qu’un personnage de fond de case (comme toutes les têtes connues que Tardi parsèment dans ses planches. J’ai juste repéré Pennac et le chanteur des garçons bouchers)

    Burma s’ennuie et s’en fout ? Alors, à la lecture, on s’ennuie et on s’en fout forcément. J’imagine que Tardi a tenté un truc. Tenter que l’action soit hors champ. Tenter que le commissaire Faroux et l’inspecteur Grégoire résolvent enfin une affaire, tout seuls, comme des grands. Tenter de faire une histoire en antinomie totale d'une enquête de Nestor Burma.

    Bon ça, je crois avoir compris. Mais pour quoi faire ? Juste raconter une anti enquête parce que le héros est malade ou qu'il est en vacances? Et sincèrement l'ennuie fut profond à la lecture.

    Arkadi Le 09/09/2025 à 21:05:57
    Michel Vaillant - Tome 39 - Rallye sur un volcan

    Voici une énième histoire de test de moteur (qui va déchirer sa maman sur le marché des automobiles), qui va être essayé en secret sur un rallye mais que, pas de bol, des méchants savent qu’ils l’essayent justement sur ce rallye là. C’est peut-être la 10ème histoire avec la même trame. Et (spolier alerte), ce sera compliqué mais notre héros va s’en sortir comme qui rigole. Du cousue fil blanc donc.

    En 1981, Jean Graton a sorti 5 albums pour NOVEDI qui en demande toujours plus (3 Michel Vaillant et 2 Julie Wood). Alors il ne faut pas trop lui en vouloir question originalité.

    Sauf que…c’est agréable quand même…Lecture pépère mais agréable.

    Parce qu’il faut savoir d’où le choix d’une BD « Michel Vaillant » à la réunion fut fait. Lors d’une séance de dédicace, le responsable du (petit) rallye réunionnais rencontre Jean Graton, lui propose de venir (mais n’a que peu de moyens pour le recevoir). Jean accepte, trouve l’île extraordinaire, le rallye génial et rencontre des gens merveilleux (que Jean mettra en avant dans cet opus) Ce tome est donc une histoire qui raconte son voyage et les gens qu’il a aimé, une preuve d’amitié sincère.

    Les dessins sont réussis, la course est belle et les décors très beaux…Alors, peu importe, le scénario….Il se dégage de ce tome une telle vraie énergie positive que le plaisir ,simple et sans aucune prétention, de lecture est ailleurs….

    Arkadi Le 07/09/2025 à 16:11:50
    La guerre du pouvoir - Tome 1 - Manœuvres Chtoniennes/Révisionnisme éthéré

    « Le défi de Thanos (Infiny Gauntlet) » est un immense succès en librairie ? Faut donc construire aussi sec une suite ! Et en règle général, le mercantilisme du projet rend la qualité artistique bien médiocre (voir parfois nanardesque) Et, pourtant, ce ne sera pas le cas ici.

    Pourtant on reprend les mêmes (et il y en a beaucoup mais alors beaucoup de personnages !) et on recommence ! Pourtant on reprend la thématique cosmique et de fin de monde à l’identique (Mais alors vraiment du copié collé à la virgule près). Alors, certes, la surprise n’est plus mais malgré tout on se demande comment ils vont tous s’en tirer cette fois ci.

    Parce que Starlin raconte la même histoire sauf qu’il change tous les ressorts scénaristiques, qu’il change aussi le méchant et que l’ancien méchant devient un gentil et qu’il y a des méchants qui font causes communes avec les gentils tout en étant méchants quand même. Et qu’on ne sait pas si nos gentils sont vraiment gentils. Le tout est jubilatoire. Le prétexte d’un monde alternatif apportant des doubles négatifs de tous nos super héros porte une narration qui ne cesse d’étonner dans ses surprises et ses retournements de situations. De l’enjeu, il y en a et à chaque planche.

    Du côté de l’illustration, Lim fait un superbe travail. Un dessin fin et raffiné, une gestion de l’action et de la baston aux petits oignons et des planches d’une sacré nervosité avec un montage acéré et généreux de cadrages détonants. L’histoire est dynamique ? Ron Lim dynamise plus encore avec un savoir-faire incroyable.

    Une vrai BD qui surprend et détonne malgré le copié collé à son prédécesseur.

    Arkadi Le 06/09/2025 à 09:02:20
    Valérian - Tome 18 - Par des Temps incertains

    Christin jouerait il la carte nostalgique dans cet album ? Car voici qu’un certain nombre d’anciens personnages refont surfaces. Est-ce sympa pour un lecteur de la 1ère heure tel que votre serviteur ? Oh oui ! Est-ce que cela sert la narration de cette nouvelle aventure ? Si on accepte les hasards et rencontres improbables, oui ça peut servir.

    Car ce nouvel opus est alerte, plutôt joyeux, débonnaire. Il est aussi sans grand enjeu, ni palpitation. La narration est bonhomme comme une ambiance d’un réunion d’anciens copains. Mais malgré une aventure qui n’est pas aventureuse, il y a tout de même le point de vue de notre société sous-jacente qui m’a beaucoup plu. Christin met en parallèles religion avec pognon, le sacré avec la multinationale. Et j’ai pris un plaisir certain à suivre les pertinences dissimulées de l’auteur au travers d’une kyrielle de personnages tous très bien brossés dans des caricatures fines. J’avoue, j’ai ri beaucoup aux situations entre personnages et j’ai beaucoup souris aussi sur les propos de Christin qui corrèle, avec de nombreux passages sémantiques, les deux thématiques. Le final est un contrat qui unit tout ça de manière bien foutraque mais tellement juste ! Comme toujours, Christin fait tout ceci sans morale acerbe. Il est juste taquin. Ce qui manque d’ailleurs, j’aurais préféré plus de brutalité que de simple sous-entendu. Cela aurait donné de vrais enjeux, alors que, vraiment, la lecture n'est que tranquillou pépère…

    Sinon Mézières est toujours un génie. Sa plume est à sa maturité la plus absolue. Hélas dans ce chapitre, il ne peut s’exprimer vraiment. Le scénario propose peu de grands espaces, ni de grandes cités (juste des salons, des comptoirs et salle de théâtre…Beaucoup de dialogues (bien écrit certes mais beaucoup quand même) ne permet pas au génie de Mézières à nous en mettre plein la vue..

    Arkadi Le 03/09/2025 à 21:11:44
    Titans - Tome 38 - Titans 38

    La guerre des étoiles en 1979, faut dire… quel plaisir coupable ! Ici Ian Solo s’appelle Yann Solo. Chewbacca se nomme Chiktabba. R2D2, Dédeux (avé l’accent) C3P0, Sispéo (avé l’accent aussi). Et même que le faucon millénium est le Faucon millénaire ! Sauf que moi j’adore ce retour en arrière d’une franchise qui est dans ses tous premiers balbutiements ! Les Jawas sont très sympas et l’humour est si potache que je crois que nos héros pourraient faire humoristes de comptoir ! Et c’est hilarant de second degré !

    Le plaisir est total dans la lecture du Machine Man du maitre Kirby. Son dessin nous ramène dans l’Age d’or du comics. Mastoc et épais, il est superbe par tant d’atypisme. Relire Kirby est un autre plaisir coupable. Car, certes ses scénarios sont toujours d’un manichéisme de bon aloi (le pouvoir, ça corromps-Les méchants sont les humains et Machine Man est quasi le seul gentil car il est avant tout d’une morale classique voire même conservatrice). Tout comme ses coups de crayons, la morale est épaisse et mastoc.

    Par contre, Mitton se tente à la comédie romantique à Venise et ça ne marche pas. Même son dessin est étriqué. Même son côté nimportnawak est rabougri. Et, moi, j’aime Mitton quand il fait n’importe quoi. Dazzler, elle, est si mal dessinée que la lecture est pénible. Pire, encore, le scénario n’a aucun sens. Le raté est complet.

    Arkadi Le 01/09/2025 à 19:26:03
    Spirou et Fantasio - Tome 18 - QRN sur Bretzelburg

    Et le trait de Franquin est mature. En dessinant Gaston en parallèle, Voici le génie qui apparait. Chaque case est une orfèvrerie. Franquin ne travaille plus à la ligne droite mais tout en courbe, en force, en énergie. Et le comique de l’histoire n’en est que plus jubilatoire.

    Certes, voici une énième histoire de dictature avec une énième sous couche antimilitarisme jusqu’au boutiste. Clairement, personnellement cela ne me dérange absolument pas. Greg, qui aide au scénario, va jusqu’au bout du bout des gags…Comment vit un peuple sous dictature ? La pauvreté oblige à vouloir manger Spip (qui est truculent), porter des costumes en journaux ou des chaussures en boites en carton, à pédaler dans un bus…etc… Hilarant ? Pas forcément mais réjouissant certes oui.

    La narration n’est pas aussi dynamique que pour les précédents opus. Et je préfère la dimension d’avantage « Buster Keaton » de « La mauvaise tête » par exemple. Il y a beaucoup de dialogues, parfois drôles et parfois moins drôles. Et même si bouge comme il faut, ce n’est pas aussi énergique. La lecture est plus tranquille et posée.
    Il n’empêche, les personnages sont bien brossés (les techniques de torture du docteur fou sont si burlesques !) Presque tous en tout cas. J’avoue que le voisin, qui suit, malgré tout, nos héros au pays, ne sert à rien dans son éternelle comportement de peureux.

    Pas grave. C’est du bon. Du très bon. L’un des meilleurs de l’époque Franquin qui est la meilleure époque de la série.

    Arkadi Le 30/08/2025 à 13:58:03

    Elles sont rares ces narrations qui racontent la lutte de classes dans une période ou l’ouvrier devait se défendre bec et ongle pour éviter la pauvreté absolue. Et elles font du bien à la mémoire collective.

    Et Bruno Loth raconte si bien ce devoir de mémoire qui permet de savoir d’où l’on vient pour connaitre ou l’on va. Ici, l’auteur raconte un combat ayant eu lieu en 1869 par les ouvrières de Lyon. Le coup de crayon est à la mine HB et j’aime beaucoup. Il y a de la naïveté enfantine dans ce choix là qui dénote avec le fond. Comme si ce temps n’était plus. Comme si l’histoire est dans un cahier à spirale. Très joli.

    Sauf que non. Le fond raconte la misère, la paupérisation, l’impossibilité des lendemains qui chantent au travers de certains nombres de personnages plutôt caricaturaux mais sympathiques et attachants. Certes l’auteur raconte cette petite histoire oubliée d’ouvrières dans l’histoire de France avec un classicisme de bon aloi. Mais Bruno Loth veut d’abord raconter ce qui fut vraiment avant de raconter une histoire…alors comment aurait-il pu faire autrement ?

    Certes, la narration est cousue de fil blanc. Sauf que Bruno raconte les injustices et les destins de ces femmes qui, malgré une grève juste (la toute première visiblement de notre histoire), vont tout perdre jusqu’aux fruits de leurs luttes. L’auteur raconte les inégalités, les tromperies d’une société patriarcale, les injustices absolues de procès iniques. L’auteur raconte ainsi la vraie vie de celles qui ont luttaient et, parce qu’elles ont luttés, ont tout perdues. Déjà qu’elles n’avaient pas grand-chose avant….

    Cette BD est donc d’utilité publique. Elle est nécessaire pour celles et ceux qui veulent comprendre le monde et cherchent dans les détails de l’histoire. Alors, on met de côté l’académisme de la narration, pour foncer dans sa lecture et, ainsi, un peu mieux comprendre le monde (et profiter aussi d’un mignon coup de crayon) ….

    Arkadi Le 28/08/2025 à 19:02:54
    Daredevil (Semic) - Tome 8 - Tome 8

    Et Daredevil erre…puisque tous ses choix furent consumés d’échec, Daredevil se perd le long d’un comptoir en zinc, embrasse une femme, la gifle ensuite et laisse que se corrompent les cœurs dans le baltringue. Abel et Caïn rejoue la mort du frère aimé, des êtres vivants laissent crever d’autre êtres vivants. Le Rade est crasseux est christique. Et Méphisto s’amuse comme un petit fou à déchirer les âmes. Alors Daredevil tente de se confesser. Mais le christ, lui, n’a plus rien à lui dire. Alors, Daredevil se barre. Loin…De la drogue dans un avion en flamme ? Peu importe. Plus rien ne l’atteint. Que la décadence du monde s’accélère. Ann Nocenti joue à plus tube l’introspection nihiliste au travers de références catholiques tout cracra. Daredevil ne se bat plus. Les 2 épisodes ne sont faits que de dialogues. Et c’est génial. Immersif dans le cradingue et l’abandon. Matt Murdock n’est plus. Il est devenu un errant, un vagabond, un fugitif. Méphisto est à la barre. La déchéance durera.

    Les dessins de John Romita Junior sont superbes. Incisifs et pertinents, sans chichi, il apporte une narration visuelle tout en hachurée et traits épais qui lacèrent chaque case. L’encrage de Williamson magnifie le tout. Ce Daredevil là ressemble (en couleurs quadrichromiques) au SIN CITY de Miller avec la force, la puissance d’un maitre du Comics qui se nomme Romita Junior. Certaines sont d’une beauté grandiose. Proche du chef d’œuvre.

    Arkadi Le 25/08/2025 à 22:54:56
    Nestor Burma - Tome 2 - 120, rue de la gare

    Certes, le roman est plein d’hasards heureux, de Deus ex machina, de coïncidences qui tombent plutôt pas mal. Mais c’était ça, à l’époque, un roman de gare. Un roman qu’on lisait en deux heures, le temps d’un voyage en train (banlieue ou grande ligne). Cela devait être haletant, alerte, sans temps mort. Chaque fin de chapitre devait donner l’envie de continuer, chaque situation devait être étonnante. Et Leo Malet savait faire cela à la perfection. Mais, il avait surtout une verve incroyable, un talent fou dans la description rapide et incisive, dans le verbe ironique, dans le dialogue détonnant. Il avait emprunté dans le roman noir américain, mis le tout dans un climat purement à la française. Il avait surtout dépassé ses maitres. Un talent fou de raconteur d’histoire avec la gouaille et le sens du tempo. Dans « 12 rue de la gare » (le roman) tout y est. Le tout 1er de la série des Nestor Burma, et déjà, tout y est.

    Dans cet univers parisien à la gouaille des bars de quartiers, Tardi s’y régale. Il est dans son élément et sa verve graphique d’un Paris monochrome est au diapason avec celle du romancier. D’ailleurs ce n’est pas une BD mais un roman graphique. Minutieux dans l’adaptation, il raconte autre chose avec ses crayons : Un Paris plus collabo que résistant, une ambiance crasse de lâcheté. Le noir et blanc est parfait. Le coup de crayon est épais. Tardi raconte aussi les gens simples qui fourmillent en arrière-plan de chaque case. Il y a de l’authenticité comme si nous prenions une machine à remonter le temps.

    Génial et jouissif

    Arkadi Le 01/08/2025 à 07:55:06
    Titans - Tome 37 - Titans 37

    Hilarant que celui-là quand on le lit au second degré.

    Il y a peu, un petit film est sorti en salle : « La guerre des étoiles ». Succès considérable et déclenchement aussi sec des produits dérivés (normal, Georges Lucas gagnait beaucoup mais alors beaucoup d’argent dessus) et Les comics furent en 1ère ligne. Sauf que rien n’est encore dans le marbre et, je crois même que les traducteurs n’ont même pas vu le film. Donc C3-PO devient dans la BD « Sispéo » et Tatooine devient « Dintouine » …Et il faut voir ce qu’est devenu Jabba le Hunt. Un insecte tout vert avec mandibule. Bref, ce comics plutôt mal dessiné avec des histoires qui lèchent sans vrai inspiration le scénario du film est un bonheur de retour en arrière durant une époque ou l’univers Star Wars était à ses balbutiements.

    Après le Machine Man de Jack Kirby est un gloubi-boulga de fin du monde avec même un génocide en dernière planche. Rien que ça. Mais les dessins sont superbes.

    Chez Mikros, ça se bastonne avec des vilains qui tombent du ciel par pacson de 12. Jean Yves Mitton assume le nanardesque et je me régale. ses dessins sont superbes aussi.

    Puis il y a Dazzler, la petite midinette mutante et future star de pop, se bastonne avec le docteur Fatalis. Rien que ça ! Et ça ose tout et c’est à ça qu’on le reconnait. Romita junior quitte la série pour un autre gars inconnu au bataillon et les dessins sont moches.

    Arkadi Le 27/07/2025 à 21:53:19
    Valérian - Tome 17 - L'Orphelin des astres

    Christin tente la parodie sociale et cela ne marche pas.
    Ici Valerian et Laureline se font courser par des méchants pas beaux qui ont, tous, des jeux de mots pas rigolo autour de la musique. Ici, on protège un chti gamin friqué (pourquoi exactement ? aucune idée) et il y a du mercenaire dans l’air vu que le papa richissime du p’tit gars a mis à prix la petite tête de nos héros avec beaucoup de zéros sur la prime. Pourquoi cette course poursuite ? Sincèrement je ne saisis pas les enjeux véritables.

    Peut importe. Christin prétexte tout cela pour intégrer un Hollywood de carton-pâte. D’ailleurs, il se met en scène lui-même. Cela aurait pu être léger, drôle et même satirique. Eh ben, non. Pas vraiment. Tout tire à côté de la cible car il n’y a aucun enjeu encore une fois. On ne comprend pas la parodie. Comme si cela tapait à côté systématiquement. La course poursuite n’est qu’un prétexte à faire le clown…Et ce n’est même pas drôle.
    Peut-être est-ce moi finalement. Peut-être que je ne comprends pas là ou veut en venir Christin. Mais soyons lucide. Ou c’est foutrement complexe et je ne suis pas assez intelligent. Ou c’est véritablement trop léger et sans but véritable que celle de raconter l’anecdotique et, là, c’est Christin qui est fatigué et peu inspiré.

    46 planches pour raconter une rentrée scolaire…c’est quand même le principe même du vide narratif.

    Reste le dessin de Mézières…toujours parfait. Bien que peu imaginatif. Raconter visuellement que des dialogues, ce n’est quand même pas l’idéal jouissif d’un illustrateur.

    Arkadi Le 23/07/2025 à 10:09:56
    Spirou et Fantasio - Tome 13 - Le voyageur du mésozoïque

    Voici qu’un Godzilla végétarien et benêt écrase tout ce qui passe à Champignac. Voici le scénario d’un Blockbuster américain traduit en français de campagne à la mode Franquin anti militaire. C’est rigolo, voilà.

    L’histoire n’a pas grand intérêt et le monstre ressemble à Casimir sans être orange non plus. Les dessins sont vraiment d’une belle tension et maestria en diable sauf pour le fameux monstre justement tout gris, tout gros et tout en rondeur mais sans personnalité. De cette histoire plutôt affable, il y a une multitude de petites histoires avec une multitude de petits personnages qui sont, eux, hilarants de veuleries, de bêtise humaine et de prétentions.
    Franquin assène partout son anti militarisme (jusqu’à tuer un personnage pour une bonne blague) et ça fait du bien. Car tout cela n’est que prétexte à user et abuser de pantalonnades visant à ridiculiser l’esprit le militaire mais aussi les syndicalistes, les capitalistes, les associations, les politiques bref tout ceux qui pensent avoir toujours raison. Et ça c’est bon. Et Gaston passe par là pour une blagounette de fond de case.

    Sympatoche et Franquinesse

    Arkadi Le 21/07/2025 à 09:12:47
    Titans - Tome 36 - Titans 36

    La série superbe du magazine reste Machine Man. Les dessins grandioses d’un Jack Kirby nous en mets plein les mirettes. De plus, l’histoire, écrite aussi par le maitre, demeure forte dans un mélange de sentiments qui n’est que rarement attribués dans les histoires Marvel de l’époque. Ce comics là est diablement humain malgré l’idée que ce sont deux machines qui s’entretuent.

    Puis Mikros est à Venise. Un méchant vraiment pas beau et vraiment pas gentil fait des misères à tout plein de gens et possèdent tout plein de super vilains. Si j’adore d’emblée la série (j’avais acheté le magazine uniquement pour Mikros à l’époque), je doute que les décors soient de Milton mais plutôt du collage avec les reportages historiques que LUG avait obligation de publier au milieu des super héros. Ce n’est pas important. C’est toujours vif et gourmand de second degré.

    Du côté des étoiles, la princesse Leïa tente un truc sur une planète pour faire avancer les choses de la révolution. Elle ne réussit pas son coup mais, en fait, si;... par le fait d’une jeune fille qui rêve. L’histoire est tout de même joliment bien fichue dans un maelstrom d’actions et des dessins tout de même plutôt médiocres.

    Dazzler, elle, fait son concert et tous les copains sont là. Puis, il y a une méchante très méchante qui est jalouse et tout le monde se savate. Dazzler ensuite passe une audition et tous les copains sont là (dans leurs costumes de super héros et tout et tout). Elle obtient son contrat et tout le monde est content. Un soap opéra pour jeune fille, ça donne ça chez Marvel. Marrant au 12ème degré.

    Arkadi Le 15/07/2025 à 18:49:43
    Spirou et Fantasio - Tome 16 - L'ombre du Z

    Suite du précédent et réjouissant tout autant que le précédent même si le mouvement sans temps mort (qui est la force première de la narration chez Franquin) tarde un peu à se déclencher. Car, oui, si la 1ère partie, (comme une histoire dans un histoire) dans laquelle un agent de Zorglub sème la pagaille dans le village, est amusante, elle reste tout de même très en dessous du reste.

    Car, dès que la guéguerre reprend entre Zorglub et nos héros, la poilade reprend. L’énergie est folle de blague en avalanche. Et le marsupilami, comme la coccinelle de Gotlib ; est hilarant en scénette derrière la narration principale. Spip aussi tire parfaitement son épingle du jeu. Il y a donc une multitude d’histoires dans l’histoire. Et c’est cela qui fait que l’on ressent une telle gourmandise à la lecture. Certes, ce n’est que du gag, de la poilade, de la galéjade mais c’est tellement bon ! Et puis il y a tout de même tellement d’humanisme, de pacifisme et de bienveillance dans l’histoire que l’on ne peut douter combien Franquin croyait (encore) en l’être humain.

    Ici, même les dessins sont d’une gourmandise folle. Il y en a tellement ! et c’est tellement beau ! Car si la narration n’est que mouvement débridée, les dessins le sont tout autant. Chaque trait est une énergie, chaque coup de crayon, une vitesse. Franquin est devenu le maitre incontestable qu’il demeurera pour toujours et à jamais.

    Et il semblerait que Gaston fasse un petit tour en Guest dans l’aventure (Alors qu’il n’existe peut-être même pas dans l’esprit de Franquin). En homme à Zorglub, il fait une silhouette page 25…Vous ne trouvez pas ?

    Arkadi Le 13/07/2025 à 19:09:20
    Daredevil (Semic) - Tome 7 - Tome 7

    Si, entre le 1er épisode et le second de ce 7ème chapitre dans la série version intégrale, il y a un imbroglio, c’est bien normal car « New York mon amour » intègre la narration « Inferno » (avec des épisodes dans les « Spécial Strange » 68 et 69 ainsi que des épisodes de « Facteur X » et on y reviendra).

    Il n’empêche Matt Murdock est détruit. Il n’est plus qu’une machine à cause d’un triangle amoureux. Est-ce un peu fort de café ce comportement nihiliste face à de la simple tromperie ? Non, pas pour Matt Murdock et Karen Page qui, aussitôt, s’est submergée par ses démons. Car les démons submergent aussi tout New York (saga Inferno) et les diables, les Sheitan, les succubes, les anges destructeurs pullulent dans les rues. Les objets se transforment en créatures voraces. Le ciel est rouge. Le dessin de Romita Junior extraordinaire.

    Car Nocenti laisse libre cours le génie de Romita Junior. Et cela vaut son pesant de cacahuètes. Magnifique dans l’enfer visuel, sublime dans l’épiderme de la narration, Romita Junior excelle dans la trouvaille, l’imaginaire, le sensationnel. Les planches ne sont plus celles, classiques, de super héros mais de vraies illustrations qui vont à la simplicité et à l’efficacité des émotions les plus sataniques. L’enfer comme si vous y étiez.

    La narration, elle et ce n’est pas coutume, accompagne le dessin. Nocenti a compris que, dans cet arc narratif, nait un grand illustrateur.

    Arkadi Le 11/07/2025 à 10:56:05
    Michel Vaillant - Tome 38 - Steve Warson contre Michel Vaillant

    Le retour de Steve Warson, épisode 2. Après une entrée en matière sur les mille pistes, le voici de retour sur les circuits de F1. Mais en fait non. D’abord il y a un long documentaire sur Spa Francorchamps (et très intéressant) avec les doutes internes de nos héros sur le dît retour. Et, malgré la beauté automobile des planches et l’ambiance attachante sur les pistes des pilotes (avec une liste longue comme le bras de ceux ayant opérés dans les années 80), on s’ennuie.

    Car, on attend sacrément longtemps cette promesse qui est dans le titre. Et puis, ça vient enfin et Jean Graton n’entre pas dans l’intime mais dans le savoir-faire professionnel. Et c’est plutôt sympa de ce côté-là. Steve Warson en sort grandi. Il est le chef d’orchestre du combat entre le 1er et le second. Steve est d’un professionnalisme qui frôle la perfection. Il est aussi un pilote de génie et on l’avait oublié à force de n’être que le second couteau de tous les tomes précédents.

    Jean Graton raconte à nouveau les gentlemans de la route avec des valeurs qui font du bien à lire. Ici, il n’y a pas de méchants de pacotille comme prétexte narratif mais seulement des hommes qui font le job et qui le font si bien en circuit. Et Jean sait raconter les cœurs des hommes quand ce sont ceux des héros classiques.

    Dommage tout de même que la promesse du titre arrive si tardivement dans la narration.

    Arkadi Le 07/07/2025 à 21:26:02
    Donjon Parade - Tome 12 - Chaos crescendo

    Une fois encore Herbert se met dans la mouise. Cette fois-ci, c’est une carte du donjon qu’il a perdu. Marvin et Herbert se casse donc pour récupérer la carte (qui n’est qu’un prétexte pour les auteurs pour s’amuser comme des petits fous à faire n’importe quoi).

    Car la carte n’est qu’un graal qui va se multiplier comme les petits pains chrétiens. Et le n’importe quoi va se multiplier de case en case. En aucune manière les situations ubuesques qui s’aggravent jusqu’à des dizaines de feux d’artifices lancés en hasards heureux par d’autres personnages ne sont gérés par Herbert et Marvin. Ils ne sont que de simples spectateurs des solutions d’imbroglios dantesques qu’ils ont eux même crée.

    On a même un autre Herbert et un autre Marvin d’un autre donjon. Et puis, il y a une secte qui vaut d’être connue, une ville qui ne fera pas long feu, bref…une foultitude de choses qui font plaisir à lire. Les auteurs ont débridé leurs imaginaires et le lecteur se régale et se marre comme il faut.

    Même le dessin est un vrai plaisir de lecture. Mathieu Burniat a un style qui épouse parfaitement Donjon et il rajoute un plus certain, un art du cadrage, un art du mouvement et des personnages qui sont si expressifs malgré le peu de traits. On a eu de la rondeur dans un opus précédent, on a de la ligne droite aujourd’hui. Extra….

    L’esprit « donjon parade » avec de l’imaginaire débridée

    Arkadi Le 06/07/2025 à 00:05:41
    Valérian - Tome 16 - Otages de l'Ultralum

    Cela faisait longtemps que le plaisir de lire un opus de cette série ne me fut pas aussi total.

    Parce que Mézières bien sûr.
    Son talent graphique n’est plus à démontrer. Chaque tome est une preuve supplémentaire de son génie. L’imagination de son trait à créer des mondes si vrais, si palpables est d’une telle volubilité ! La couleur, les décors, les actions…tout à l’air si simple d’être illustrateur en lisant ses planches. Sauf qu’on sait bien que non. Quelle créativité !

    Parce que Christin ! Et on pourrait dire même « alléluia » ! Car si les épisodes précédents restaient sympathiques, ils ne valaient pas les 8 premiers tomes, plus classiques certes mais moins anecdotiques surtout. Ici, Christin allie une histoire à rebondissement maitrisée avec la fable cocasse, la sensation douce-amère, la sensation d’une lassitude joyeuse. Car, si Christin ne dénonce rien, il écorne un peu les grévistes fatalistes, la royauté impunie et les capitalistes assassins. Et tous sont lassé de leurs propres batailles, de leurs révolutions foireuses. Et Christin tente la bouffonnerie d’une fin de siècle. « Otage de l’Ultralum » ressemble tant à « Partie de chasse » du même Christin et de Bilal. Sauf que l’un est clownesque alors que l’autre est mortifère.

    Malgré tout, il y a un passage que je n’ai guère aimé. Lorsque Laureline, nue, prend sa douche. D’abord parce qu’elle n’est pas belle. On dirait une poupée gonflable. Ensuite parce que la scène est gratuite. Enfin parce que ma Laureline à moi est une nana qui ne se dévoile qu’un petit peu seulement. Et c’est ça qui fait je suis amoureux d’elle. Elle est une femme forte et sensée avec, parfois, une petite note d’érotisme qui la rend envoutante. Donc Carton rouge.

    Arkadi Le 03/07/2025 à 22:24:07
    Donjon Parade - Tome 11 - Éternel Repos

    Trondheim et Sfar s’essayent à la satire religieuse ? Non pas vraiment en fait. Ici, une secte avec gourou se pointe pour mourir au Donjon. Et les auteurs s’amusent avec quelques bons mots bien vus et ce sera tout. On n’écorne pas. On n’approfondie pas. Pourquoi le gourou est tant connu pour sa sagesse dans le monde entier ? On n’en sait rien puisqu’il est quand même bien crétin dans le bouquin. Bas de plafond, il court vers l’immédiateté de la pensée positive. Il veut mourir puis il veut plus…Rien n’est en profondeur. Tout est survolé avec des nuances.

    Alors, certes, ça part à volo et foutraque dans cette maison de monstres gentils qui est comme une famille désormais (12 tomes tout de même dans Donjon Parade) pour le lecteur. Et il y a des moments rigolos. Mais, oui, les situations kafkaïens et grotesques dans lequel se met tout seul Herbert, on les a déjà vu avec d’ailleurs les mêmes rebondissements et autres joyeusetés. Et les solutions que trouve le gardien, tout pareil. Dommage de sentir comme un gout de déjà vu en lisant l’opus. Surtout quand le sujet du religieux (matriciel dans ce tome) est si peu décortiqué dans le clownesque. C’est sage. Trop sage. Même si l’ambiance du n’importe quoi est vraiment agréable à lire.

    Du côté dessin, Thibault Soulcié fait du donjon. C’est une illustration honorable, frétillante et agitée mais pas de plus-value, ni habileté particulière. Il entre dans la famille des dessinateurs interchangeables de la saga.

    Arkadi Le 29/06/2025 à 16:35:27
    Michel Vaillant - Tome 37 - L'inconnu des 1000 pistes

    Steve revient. Barbu et cheveux long avec copine potiche, il n’a qu’un désir : se poiler, rigoler et se fendre la poire comme un petit diable ! Michel le retrouve. Il s’ensuit un défi prétexte à un très beau documentaire.

    Car Jean Graton raconte le feu rallye des 1000 pistes qui se trouvait tout à côté de chez lui et c’est franchement super. Tout y expliquer avec précisions et les décors sont superbes. Comme toujours, Graton raconte aussi la course avec maestria. On y est. C’est immersif. Les planches sont d’une grande beauté, les décors sont superbes et les voitures magnifiques. Mention spéciale d’ailleurs pour la vaillante Stratos.

    Dommage que le 3ème retour de Steve Warson se fasse dans l’humour et l’anecdote. Dommage que les retournements psychologiques de nos personnages soient si mastoc. Dommage, enfin, que Steve soit trop fendard et Michel, trop monolithique. De leur retrouvaille, je n’ai ressenti aucune émotion particulière à la lecture. Alors que Jean Graton savait raconter les histoires d’amitiés et de valeurs humaines avec finesse et pertinence, ici il ne raconte magnifiquement que la course.

    Le final, pourtant, est détonnant. L’histoire n’est pas cousue de fil blanc et propose une suite à ces retrouvailles.

    L’espoir est donc toujours permis.

    Arkadi Le 27/06/2025 à 19:35:50
    Spirou et Fantasio - Tome 5 - Les voleurs du Marsupilami

    Réjouissante oeuvre de jeunesse que celle-ci ! Franquin, malgré un trait un tant soit peu enfantin, fait du Buster Keaton, de l’Harold Lloyd et il le fait parfaitement !

    Car, sa narration sans temps mort file plus vite encore dans cet opus que dans les précédents. Et tout ces mouvements qui vont dans tous les sens, tous ses virages qui virent à 360 degrés font sens dans une narration farfelue mais complétement maitrisée. Quasiment aucun « Deus ex machina » pour justifier quoi que ce soit.

    Et tout est réjouissant comme les personnages qui racontent une époque et intègrent si bien le cœur de l’histoire. Tout est farfelue comme les décors (zoo, cirque, stade de foot) et les actions tous azimuts. Et tout est dans un joyeux bordel parfaitement organisé.

    Et c’est drôle, tellement drôle. C’est d’ailleurs étonnant qu’une BD de 1954 soit encore si drôle.

    Peut-être suis-je un vrai vieux con qui aime seulement les vrais vieux machins de qualité. Si c’est le cas, tant pis pour vous, les jeunes, vous loupez un sacré truc génial.

    Arkadi Le 24/06/2025 à 21:32:19
    Mic Mac Adam - Tome 1 - Le tyran de Midnight Cross

    Si je devais avoir un top 10 de mes BD préférés, il y figurerait et, pourtant, qui connait cette aventure toute petite d’un héros qui est désormais tout oublié ?

    Car, le dessin tout d’abord. Le trait franco-belge y est d’une finesse inouïe. Tout y est délicat, harmonique avec une vraie fraicheur dans le mouvement. Ce n’est pas du Franquin ou du Peyo (ou tout autres artistes qui sont des maitres de la plume). Benn est un artiste qui ne ressemble à personne d’autres. Et c’est d’une telle maitrise ! Les décors victoriens sont de toutes beautés, les mouvements sont léchés et il y a une telle maestria dans la gestion du noir, de l’ombre que ce dessin est horrifique parfois. Les atmosphères sont multiples mais l’Angleterre victorienne est palpable. Les cottages brumeux et fantastiques, tangibles. Et ce trait unique est au diapason avec la narration qui file tout berzingue !

    Car la narration est d’une inventivité folle. Sous des aspects clairement conventionnels, l’histoire nous étonne toujours par ces choix. Et il y a des morts. Et cela ne fait pas semblant de faire peur. Et cela nous prend pour des lecteurs intelligents. Et tout cela dans une aventure pour ado et magasine pour ado tout pareil.
    Car oui ça fait peur, ça tue, ça ne fait pas semblant d’être méchants, ça l’est vraiment. Et pour clôturer le tout Mic possède son Side kicks qui est hilarant : Un Sherlock Holmes à l’envers. Et pour une Bd qui parle victorien, l’idée est foutrement bien trouvée !

    Une pépite à découvrir au plus vite !

    Arkadi Le 22/06/2025 à 10:32:21

    Début d’un héros qui, depuis lors, est retombé dans l’anonymat. Et c’est bien dommage.

    Explication :
    Monsieur Mac Adam (Mic de son prénom) est un détective de l’étrange et du surnaturel. Alors qu’il est écossais (et porte merveilleusement le kilt), ses enquêtes se déroulent dans une Angleterre victorienne fantasmée par les belges de Spirou Magazine…bref celui de la marque jaune à la Black et Mortimer.
    Certes le propos est pour ado. Et dans ce 1er opus, on découvre les 1ere aventures du loustic. On découvre surtout les différentes petites histoires ou s’exercent, au dessin, Benn et aux scénarios Desberg. De vrais cahiers d’exercice et d’entrainement ! Car, ce n’est pas folichon, question dessin et cousu de fil blanc, question scénario….

    Mais on sent les envies, les désirs, les souhaits de nos artistes en herbe. Et on ressent d’ailleurs qu’il y a encore beaucoup à faire avant qu’ils soient à la hauteur de leurs objectifs. Mais qu’ils vont les atteindre car, de petits épisodes en petits épisodes, on remarque la maturité qu’ils obtiennent.

    Au départ, c’est de la blagounette plutôt ridicule avec des narrations qui essayent de faire rire gras et qui n’y arrivent pas. Les histoires sont très courtes et, malgré les bonnes idées, la narration est plate. Le dessin, lui, promet beaucoup. Mais Benn ne peut courir avant de savoir marcher.

    Puis, au final de ce « livre noir » la maitrise du dessin est bel et bien acté. Et le scénario (toujours pour ado) est plus irrévérencieux, plus fin, et plus pernicieux dans le thème de la condition humaine et sa bêtise, sa lâcheté, son immoralité. Rien de transcendant certes mais quelque chose de différent et plus adulte que dans la quasi-totalité des magazines de l’époque. Ce 1er tome raconte l’apprentissage et le parcours initiatiques de 2 auteurs en quête de réappropriation d’un univers entier.

    Et dans toute ces petites histoires, il y a LA 1ère histoire longue de Mic Mac Adam « Le tyran de Midnight. Et c’est pour moi un véritable chef d’œuvre.

    Mais, sur ce dernier sujet, nous y reviendrons très vite….

    Arkadi Le 20/06/2025 à 23:40:47
    Spirou et Fantasio - Tome 15 - Z comme Zorglub

    La guerre dans le parc des Champignac ! Et tous les villages de France !!! De la bombe nucléaire dans les campagnes ! La dictature dans le foin ! et comment un dictateur peut être drôle de bêtise !

    Car, clairement, le personnage le plus irrésistible de l’affaire est Zorglub. Ce despote est d’une drôlerie dans ses discours, dialogues et actions. Une régalade ! Ensuite, il y a les dessins incroyables. Une machine à remonter dans le temps jusqu’en 1960 avec tout le décorum tellement précis, tellement détaillé. Et puis il y a la folie technologique dans laquelle Franquin excelle !
    Et puis il y a une histoire qui narre l’adolescence. La guéguerre pour rire, les enfants qui se tapent dessus et qui peuvent se mettre en colère. Il y a tous ces enfantillages qui racontent les émotions des gosses avec tant de sensibilité. Z comme Zorglub est, pour moi, comme une guerre des boutons avec du matos d’adultes et des techniques qui, dans la vraie vie, sont fantasmés par les vrais dictateurs.

    C’est drôle, innovant, sans aucun temps mort et avec des dessins absolument superbes (le maitre Franquin maitrise son art à la perfection)

    Un classique des classiques

    Arkadi Le 19/06/2025 à 18:57:45
    Titans - Tome 35 - Titans 35

    Alors que Franck Miller disparait, voici John Romita Junior qui débute ! Un style Romita qui n’a rien à voir avec ce style extraordinaire (et que j’aime !) qui fera son succès. Dans « Dazzler » (une pochade soap opéra ou tous les superhéros sont copains et trop sympas), il singe les styles des autres. Cela a de la gueule dans certaines cases et, ailleurs, non. Dazzler est un comics fait pour les filles (en tout cas c’est ce que pense tous les bonhommes de Marvel…on y reviendra au prochain numéro)

    Du côté de « la guerre des étoiles », Dark Vador pointe son bout de casque tout noir et course un certain Tyler Lucian qui, lui-même, est coursé par un cyborg du nom de Valance. Le papa de Luke (désolé, j’ai spolié) est très mal dessiné (tout comme les soldats de l’empire) Et Valance tout comme Lucian feront pschitt dans l’univers Star Wars. Dès la fin de cette BD, ils disparaitront de l'univers. Il n’empêche ça se bastonne comme il faut, ça a de l’énergie et c’est sympa.

    Machine Man, lui, déchire tout dans un combat apocalyptique. Les dessins de Kirby sont extraordinaires.

    Et puis il y a Mikros qui nous revient (Tant mieux) qui commence doucement une nouvelle aventure avec, déjà, un divorce entre les copains. Bon. Vous l’aurez compris. Je n’achetai Titans à l’époque que pour lui.

    Arkadi Le 17/06/2025 à 21:45:38

    Curieuse BD mais clairement pas inintéressante et dont la narration est, elle, carrément atypique.

    Voici l’histoire d’un jeune homme qui va en HamérikKa car ses parents désirent qu’ils réussissent sa vie, alors que lui ne désire qu’être écrivain et suivre les pas d’un autre écrivain imaginaire jusqu’au mimétisme absolue d’actions ridicules qu’a vécu le dit écrivain.

    Au-delà d’une histoire assez conventionnelle d’un rêveur qui se raconte plus qu’il ne se vit, constitué de Deus ex machina un peu trop ample (bien que cela fasse sens dans la notion du destin de l’auteur raté et maudit), c’est l’utilisation du hors champs et des différents champs lexicaux liés aux contes qui fait la réussite de l’œuvre. L’auteur raconte et sublime le destin d’un jeune homme qui, somme toute, n’est que ramolli et ridicule de lâcheté. Le personnage principal subit plus qu’il ne vit sa vie et préfère la raconter par une multitude de manières (le conte, la lettre, le discours, le rêve… etc…). Le final d’ailleurs qui se clôture par un hors champ absolument détonnant et malaisant prouve combien l’ambition de raconter autrement est maitrisé.

    Question dessin, il y a du détonnant tout autant. Choisir la surabondance dans la forme géométrique est un pari audacieux qui, moi, m’a séduit. Certes, le mouvement n’est pas le fort de l’illustrateur mais le noir et blanc, si. Naïf autant que solide, les illustrations peuvent laisser sur le carreau. Ce ne fut pas mon cas. J’ai même beaucoup aimé après, certes, avoir été décontenancé au départ.

    C’est donc une curiosité qui a du caractère, une BD qui ose autre chose et qui maitrise tous les choix hors normes tant narrativement que graphiquement. Une œuvre sincère qui m’a cueilli du début à la fin dans un ubuesque très fin, dans un malaise permanent.

    Arkadi Le 15/06/2025 à 15:02:27
    Michel Vaillant - Tome 36 - Un pilote a disparu

    Fleurus en veut de l’album ! Au moins 3 par an ! Alors Jean cherche encore et encore des histoires Mais il a également besoin de documentations, de photos, de prises de vue différentes autour des circuits puisque ceux-ci sont les décors des aventures de la série. Et, pour les 24h du Man, Didier Pironi lui propose un petit tour dans son avion pour faire des photos.

    Et Jeannot se régale de cette balade. Et ça lui donne une idée de scénario (forcément). Dès qu’une idée se pointe (n’importe laquelle) ça devient une aventure de Michel Vaillant. Jeannot n’a plus le temps de peaufiner quoi que ce soit. Et, sous prétexte d’un enlèvement bidon d’une pilote pour des raisons plus bidons encore, voilà Michel dans les airs et dans l’avion de Didier et qui vole partout partout. Sur les nationales, les campagnes et, bien sûr, au-dessus du circuit.

    Et franchement c’est pas mal. Pas l’histoire, non. Comme d’hab. L’enjeu n’a guère d’intérêt. Mais le rythme, oui et les images également. On ne s’ennuie pas dans une course poursuite, certes confortable, mais qui a de la texture. Et si le final est pigé dès la 3ème planche, il y a Ruth qui est là et qui rappelle que Steeve, lui, ne l’est pas. L’histoire de l’album est cousue de fil blanc mais le hors champ de celui-ci rappelle la violence de Ruth.

    Bref, un bon album pour les aficionados.

    Arkadi Le 12/06/2025 à 19:11:26
    Spirou et Fantasio - Tome 22 - L'abbaye truquée

    Que je l’aime celui-là, et pourtant....

    Le négatif d’abord : Il n’y a aucun enjeu émotionnel et les ressorts scénaristiques sont d’une naïveté affligeante (sauter sur les bonbons à ce point n’est ce pas de la bêtise pure et simple ?). Il y a aussi des cases entières qui ne racontent pas grands choses et parfois même rien du tout.

    Mais il y a du positif et il y en a beaucoup. C’est drôle d’abord. Une drôlerie qui nous sort tout droit de l’enfance avec des gags de cours de récréation et des jeux de mouvements tout droit sorties des Buster Keaton et compagnie. Les méchants sont des pieds nickelés savoureux de bêtises et de méchancetés bêtes. Et puis il y a Itoh Kata qui est un merveilleux personnage qui, par ses illusions, nous fait rire gentiment de ressorts en ressorts sui font évoluer la narration.

    Et, que j’aime le dessin de Fournier, son travail du noir et blanc, celui du mouvement. Oui il y a de la simplicité dans son trait mais jamais ce n’est simpliste.

    Bref, c’est tout doux, tout câlins, tout gentil même les méchants ne sont pas si méchants que ça. Et c’est rigolo avec ce qu’il faut d’enfance pour accepter que certains déclencheurs scénaristiques de l’histoire soient de l’enfantillage.

    Je vous ai déjà dit que j’adore vraiment la période Fournier chez Spirou et Fantasio ?

    Arkadi Le 08/06/2025 à 18:47:16
    Titans - Tome 34 - Titans 34

    Attention vintage ! Titans numéro 34 est publié en septembre 1981 et pour 5 francs 50 vous avez du Jack Kirby, du Sal Buscema et même du Franck Miller au début de sa carrière. Rien que ça !

    Alors question scénario la simplicité est de mise. En gros, ça se torgnole à fond les ballons. Dans la série « Les défenseurs » ou la Chose retourne en 1940 pour cogner du superhéros nazi avec d’autres super héros de l’époque, il n’y a pas une planche ou la mandale fait bobo aux méchants pas beaux. C’est rigolo, donne l’envie d’en savoir plus sur ce retour dans le passé avec cette ligue de héros inconnus (pour ma part) sauf que non. Tout est survolé privilégiant seulement la bagarre. Sal Buscema fait le strict minimum. Sauf que le strict minimum d’un Buscema, ça déchire quand même.

    Et ça se calotte aussi beaucoup du côté de Captain Marvel (qui a un brushing à faire jalouser un perruquier lambda) mais lui le fait avec des entités célestes. Normal, il en est un aussi. Le plaisir coupable du bousin réside dans le plaisir de voir les dessins d’un futur génie (Miller) qui apprend (et c’est déjà chouette question illustration).

    Et puis il y a Machine Man, un super héros qui, depuis, est parti dans les limbes de l’oubli. Scénarisé et illustré par Kirby, on ne comprend pas tout (métaphysique popcorn quand tu nous tiens) sauf que le maestro nous en met plein les mirettes. Un régal visuel.

    Enfin, la guerre des étoiles possède aussi son comics à lui. Et, si le dessin de Carmine Infantino est en deçà de tous les autres du magazine, le scénario, lui, vrombissant, sans temps mort offre une belle histoire sans prétention. A noter, que Jabba le Hunt n’a pas le physique du Jabba que l’on connait. Pas du tout même. Et c’est assez amusant de se rendre compte qu’entre les 2 premiers films de la 1ère trilogie, rien n’était prévu encore pour le représenter.
    Dans deux mois, deux des séries de ce 34ème titan vont disparaitre. Et Mikros va prendre une place. Mustang ayant été abandonné, le héros français pas si français que ça a trouvé une terre d’asile. Voila pourquoi, tous les prochains Titans qui vont apparaitre font parti (et à une place d’honneur) de ma bibliothèque.