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Certes, construire un scénario autour de vérités historiques très peu connus est une bonne chose. Narrer la Pervitine (et un peuple, une armée et des élites drogués par ce produit d'une violence rare) est une excellente chose. Personnellement, je ne connaissais pas cette histoire sidérante.
Faire que les personnages principaux rencontrent Göring et ses fêtes décadentes, Von Braun et son esprit froid et mécanique et même Adolf, chez lui, et son addiction violente à cette même drogue, donne du souffle à la narration et raconte parfaitement les petites histoires humaines dans la grande de l’humanité. J’ai même l’impression qu’Éric Zemmour fait le Guest dans un rôle (rôle qui, je trouve, lui va comme un gant en cuir et des bottes).
Oui, l’histoire ne possède aucun temps mort, raconte l’humain avec des personnages secondaires parfaitement brossés et ne se sert pas de Deus ex machina outrancier. Tout fait sens.
Certes, le dessin, comme toujours, est réussi, vivant, classique mais nerveux de talent.
Sauf que, voilà, je n’y crois pas. Je ne crois pas à 3 scientifiques allant en Allemagne pour en sauver deux autres (chutes en parachute, promenades pépères dans tous les territoires conquis avec juste des passeports jusqu’à la maison du Führer (ou on sort et on entre comme dans une gare). Je ne crois pas que l’Angleterre puisse envoyer à l’ennemi (comme ça, sans aide ni soutien) 3 protagonistes qui furent important dans la réussite du décodage d’Enigma ?
Alors, oui, je comprends la mise en situation, je l’apprécie et la lecture est agréable, sincère, touchante (Peut être aussi parce que je suis tombé amoureux de Lady Blair ?) mais, dès le départ, je n’y crois pas. Je ne signe pas le contrat entre les auteurs et moi pour une lecture immersive.
Et ça ça fait toute la différence entre le 1er opus et celui-ci.
Bon je n’accroche pas.
Et là je parle de toute la série « Antipodes ».
Alors que les choses soient claires : Les personnages sont parfaits. Leurs psychés, leurs enjeux, leurs relations entre eux sont plaisants. Et dans cet opus, d’ailleurs, plus encore que dans les opus précédents (j’adore l’histoire d’amour complétement chtarbe de 2 personnages qui le sont plus encore). En termes d’action, de sales gossitudes, on n’a notre compte, c’est sûr. Ça dépote, ça envoie. Pas toujours avec succès et avec des gros Deus ex machina quand même, mais bon…
Question dessin, Vince a un sacré coup de pinceau. J’aime sa maitrise des mouvements, des décors qui racontent toujours quelque chose de plus à la narration, les personnages et leurs émotions si tangibles. Et la couleur rend toute l’aventure moderne et frais.
Alors quoi ? D’où vient mon inintérêt ?
Je crois que la série est trop moderne pour moi et ce n’est plus Donjon. La série est trop lointaine dans le temps avec les autres séries et je ne connecte mal. J’aime, par contre, comment les auteurs s’amusent avec la perception de l’histoire ancienne par les contemporains et la notion de roman national. Mais c’est tout. Je prendre du plaisir à lire mais c’est tout.
Et, dans cet opus, je sens comme un gout final (et ça doit l’être) de l’histoire. Car tout se clôture plutôt bien pour tout le monde sans être « bisounours » non plus jusqu’à la planche finale qui m’a happé littéralement, qui m’a reconnecté en un claquement de doigt à tout l’univers. Et là, j’ai dit ok, les copains. Vous m’avez bien eu tout le long des tomes. Tout ça pour ça, c’est peut-être un peu « too much » mais ok, le final m’a eu au ventre.
Par contre, toucher plus à rien. Pas de nouveaux tomes, les gars. Comme final, on ne peut pas faire mieux parce que ce final fait tout comprendre. Et même que finir avec un hors champ, c’est bien aussi. Ça permet aux lecteurs de raconter sa propre histoire.
Donc, hein, on est d’accord ? Point final ! Et comme ça « Antipodes » sera une vrai série Donjon ! Pas une série avec justes des Easter Egg Donjon !
Promis ?
Certes, j’aime moins le Valerian après l’extinction de Galaxity. La série est plus potache et les histoires ont souvent moins d’enjeu. Certes tous les opus sont toujours agréables en lecture. Les histoires sont vivifiantes et les dessins sont évidemment superbes mais Valérian et Laureline, n’étant plus des agents et les missions ayant disparus, les histoires ont moins d’énergie.
Ici, Valérian et Laureline deviennent mercenaires. Evidemment parce qu’ils ont faim et que leur vaisseau (mais qu’il est superbe ce vaisseau, le plus beau de tous !!!) est en loque technologique. Et les voila embarqués dans une course poursuite de presque 40 pages dans une cité urbanisé outrancièrement. Et quelle joie ! Quel bonheur de lecture jusqu’à une résolution finale qui tombe juste et qui exprime combien Laureline et Valerian n’en ont plus rien à faire de rien à part d’être tous les deux dans leurs vaisseaux (mais qu’il est moche ce vaisseau désormais tout customisé !!!)
Certes Mézières nous offre des visuels superbes ; une ville technologique superbe, immersive jusqu’à ses tréfonds ; des véhicules incroyables (les camions sont magnifiques) et ces illustrations éblouissantes nous plongent littéralement dedans et cela à chaque planche.
Mais Christin aussi construit une cité avec ses stratifications politiques, religieuses qui font sens. Son argumentaire politique sur la possibilité d’une organisation légale autour de la corruption maximum est à la fois pertinent et drôle. Peut être que sa satire autour de l’écran (l’hyper prince, les petites têtes atrophiées par la drogue de la télé, et les écrans qui obnubilent) est un peu légère voire un peu gratuite. Et, en même temps, peut être que Christin a bien raison sur sa perception de l’écran qui envoutent.
Il n’empêche : l’un des meilleurs opus de l’après Galaxity.
Y a pas à dire : Franquin sait y faire avec le rythme. Toute l’histoire pétarade en 4ème vitesse. Pas de temps mort, pas de trou…Et le dessin est au diapason de mouvement perpétuel qui vrombit. Certes je préfère le style Franquin du côté de Gaston, mais, malgré tout, le trait de l’artiste en 1955 vaut son pesant de cacahouètes. La qualité est totale. Le plaisir de lire absolue et les valeurs de l’œuvre suintent l’humanisme, le pacifisme et les solutions apaisées.
Evidement que c’est du côté du scénario que cela pêche. Ici, les situations ne sont que des gages à effectuer ou des mystères à résoudre pour obtenir l’objet graal (ici des plans de la Turbotraction) et à chaque solution trouvée, nos héros, hélas, trouvent une nouvelle énigme à identifier. Tous les scénarios de Franquin, depuis le début de la série, sont déjà ainsi, je le concède, mais là c’est trop visible, trop linéaire. Et bien que certains d’entre elles sont très drôles (les cornes de rhinocéros) d’autres sont plus capillotractés (‘la barbe du voleur) question résolutions. Et puis, il y a le côté colonialiste de l’œuvre qui me fait un peu tiquer malgré, on le sent, la grande humanité de Franquin.
Reste Seccotine qui apparait. Un personnage féminin avec du caractère et de vrais enjeux (bien qu’elle quitte nos héros en plein milieu de l’histoire sans vraiment savoir pourquoi). La Turbotraction (bon dieu qu’elle est magnifique cette bagnole !) et un souvenir en forme de vase qui ne quitte jamais Fantasio, qui tombe dans les pieds de tout le monde, qui finit cabosser et qui m’a fait rire tout du long dans ses multiples utilisations.
J’aime « Donjon ». J’aime le côté « sale gosse »de ces histoires qui, souvent, racontent de belles narrations incisives avec des personnages qui ont du chien (ou du canard, ou du dragon ou du lapin, c’est selon). Certains des albums de « Donjon » sont même de vraies réussites voir des petits chefs d’œuvres du 9ème art (et là il faut aller voir plutôt du côté de « Monster » et « potron minet »)
Du côté de « Parade », les histoires ne demandent aucune réflexion de chronologie. Alors cela libère la joyeuseté iconoclaste de nos auteurs. Et le côté « sale gosse » est encore plus mis en avant. Et ça marche incroyablement bien parfois.
Pas là.
Car, tout est affaire de mesure…Et, ici, Sfar et Trondheim n’en ont pas. Et ce raz de marée de situations débridées peut transformer alors très aisément une histoire « sale gosse » en une aventure juste « pipi et caca ». Cela arrive parfois comme, précisément, dans ce tome. .
Il y eu déjà du « prout » à profusion, du caca à foison dans des albums précédents. Cet opus raconte la morve partout partout. Et ce raz de marée de blagues de cours de récréation, ce trop-plein de gossitudes qui font n’imp, fout la nausée. On rit d’abord, c’est vrai, puis on se laisse digérer par des situations qui n’ont ni queue ni tête parce qu’il y en a trop (beaucoup trop).
Pourquoi ça ne marche pas ici alors que cela a marché dans les opus précédents ? La narration n’est pas maitrisée et le trop plein déborde.
Dommage, Willy Ohm a un superbe dessin tout en naïveté et rondeur qui sied parfaitement à la saga et qui m’a beaucoup plu.
Fin de partie. Le der des ders apparaît.
Mikros, dessiné parfois par un autre que Mitton, n’est pas beau. Le scénario est pire qu’au fraise. Ce n’est même pas un nanard fendart mais un navet tout laid. Mais qui est ce Jack Nolez au scenario qui, dès qu’il touche quelque chose se transforme en caca ?
Si Cosmo a disparu (heureux dans sa planète jurassique parc idéale) voici un nouveau super héros : Le gladiateur de Bronze ! Curieux de proposer un nouveau héros dans la dernière édition d’un mensuel. Et, clairement, cela aurait sympa de le connaitre mieux le loustic. Le dessin est agréable. Le scénario conventionnel mais sans folie. Un comics lisse, ordinaire mais carré question narration. Très loin de la folie à Mitton et Tota.
Ce Photonik-là est réalisé par Mitton et…Bon dieu ! qu’il est superbe visuellement. J’adore les couleurs, la pénombre et la pluie. J’adore la massivité des personnages et leurs visages. Photonik vu par Mitton ça déchire. Et le scénario est tout dans la folie du Mitton. Réjouissante, m’as-tu vu, hilarante de situation ubuesque, géniale de n’importe quoi (et qui s’assume) ;
Et Mustang est fini. Nos héros iront ailleurs et je vais les suivre ailleurs (Titan et Spidey) car à l’époque j’achetais tout ce qui était Mikros et Photonik. J’étais tombé amoureux de ces sup ’héros et puis c’était dessiné à Lyon. Il y avait ce côté français qui me plaisait. C’est quoi Mustang pour moi ? Une DeLorean en page jaunie par le temps. Le bonheur simple d’une adolescence heureuse. Les dessins étaient chouettes, les scénarios souvent aux fraises mais ça me faisait marrer plus qu’autre chose. Mustang est un plaisir coupable d’un cinquantenaire qui à 7 ans a découvert l’existence des super héros du côté du tunnel de Fourvière.
Mustang, dans ma bibliothèque, tient une place de choix entre les Moebius et les Roosevelt.
For ever
Voilà une histoire des années 1974 qui se passe en Afrique avec aucunes connotations racistes, colonialistes dedans ! Incroyable !
Car, oui, tous les personnages noirs (malgré la silhouette avec toujours grosses lèvres pour certains) ne sont pas des personnages de cartes postales. Les voici civilisés, intelligents et, malgré la modernité de leurs comportements, tous combattent pour conserver leurs cultures. Certes, l’histoire est, assez, convenue. Certes la narration reste plan-plan (ce qui est le grand défaut chez Fournier) mais tous les personnages sont bien écrits et surtout particulièrement bien dessinés. Et le personnage féminin est fort. Bref Fournier est un auteur qui voit loin. Il est d’une profonde humanité et d’une grande modernité. Et c’est un plus indiscutable lorsque l’on narre à tant d’adolescents dans un journal si connu les histoires de personnages iconiques d’être aussi moderne que ça.
Question dessins, j’adore. Les animaux sont brossés magnifiquement, les décors tout autant. Fournier est à l’aise dans ce bout de brousse, dans ce safari visuel. Mais là ou Fournier excelle c’est dans les véhicules et voitures en tout genre. Que j’aime leurs silhouettes effilées, leurs calandres superbes et elles filent magnifiquement sur les routes imaginées par Fournier. Les ombres de Fournier rappelle les idées noires de Franquin.
Fournier possède une plume qui a du chien, du panache et de la superbe.
Laureline et Valerian deviennent saltimbanques. Ils rencontrent des artistes loosers sur une planète de la loose ou on fait la guerre contre la guerre (des bœufs idiots contre d'autres bœufs bêtes comme leurs sabots). Il faut dire que nos héros en sont aussi de la loose. Perdant et perdus, leur astronef part à volo et ils n’ont plus un radis en poche. Il faut dire que Galaxity n’existe plus, ils n’ont plus de missions. En fait, ils n’ont plus rien du tout.
A part qu’ils sont ensemble et que tout va pour le mieux puisqu’ils sont ensemble. Et l’œuvre fait de cette histoire « d’amour et d’eaux fraiches » un opus cocasse, heureux et drôle.
C’est une bouffonnerie théâtrale et les personnages sont tous grands guignols. D’ailleurs, la narration est comme une grande parade qui déambule de la 1ère case à la dernière avec son lot de numéro rigolo et, ou le bouquet final a lieu (moment feel good par excellence) en dernière planche ;
Mézières dessine incroyablement. Au-delà d’un pinceau superbe et de lumières intenses, l’illustrateur dynamise son gaufrier par de grands espaces, des choix de cases fragmentées pour construire encore plus de mouvements. Rien que pour cela, il faut lire l’album.
Christin, lui, joue au cirque. Il tente la gaieté et l’allégresse et réussit plutôt bien son pari. Certes l’histoire est convenue, consensuelle mais, malgré tout, assez détonante dans ses énergies, ses émotions. Car tout y est positif pire anecdotique alors que (et je le rappelle) on suit le parcours de personnage qui sont des clochards, des morts de faim…Alors que pour gagner de quoi vivre il faut se perdre, Alors que la dernière case de l’album est un véritable génocide.
Peu importe. La vie est un théâtre. Et le show must go on.
Et vivre d’amour et d’eau fraiche, cela suffit bien. Voila la philosophie de Christin
Chez Mikros et ses copains, il y a du ramdam en mode jemenbatlec' question scénario. On s'en fiche. C'es rigolo. Et les dessins font très eighties. Une vrai DeLorean ce comics là.
Chez Photonik, ça le fait tout pareil et l'aventure africaine se clôture dans un festival de baffes, de torgnoles et de mornifles (mais aussi de poncifs éculés sur les africains en 80) . Tota dessine trop bien. Comme je dis, une vrai DeLorean pour se rappeler d'où l'on vient questions idéologie des peuples pour savoir ou l'on va...
Chez Cosmo, c'est fini. Et Jean Yves Mitton tente la clôture finale. Cosmo et ses acolytes vont enfin trouver la planète paradisiaque avec un Bipbip qui va même trouver l'amour. Qui l'aurait cru? L'auteur tente de tout rentrer avec chausse pied sur 20 planches en voulant, en plus, développer une narration à part. Dur dur d'être un auteur. Malgré tout le grand guignolesque des situations (totalement nanardesque, c'est entendu) est assez hilarant. Reste que :
1- les dessins sont classes
2-le nanard c'est fendart
3- Cosmo, c'est clos comme il faut
Mais ça sent quand même le sapin cette affaire de Mustang là
"Les As du fantastique", rooooooooh ....quand même.....
Pour Mikros, un nouveau méchant et une nouvelle méchante apparaissent et nos héros se trouvent pile-poil sur leurs chemins! C'est-y pas de la grosse chance tout de même? Entre un voyage en micro classe, une bataille sur une aile d'avion et un atterrissage peinard, le scénario n'est qu'un prétexte pour de la baston et nous faire marrer gras. Bon faut aimer le foutage de gueule. Moi perso, j'adore!
Et pour Cosmo, c'est tout pareil. Et que ça file, ça file et ne cesse de filer vite. Du côté de la finesse, on repassera, c'est sur.
Mais est-ce bien grave tout ça?
Jean-Yves Mitton nous régale toujours autant d'un beau dessin et de quadrichromie excellente. C'est sur on peut pas être au four et au moulin: Ecrire deux bonnes histoires et faire de beaux dessins pour deux séries ( 40 planches tout de même tous les mois!)
Je reste fasciné par cette quantité de travail effectuée et ceci depuis plusieurs mois déjà par un seul artiste.
Reste Photonik. Tota est plus fin, moins gras. Mais désormais, plus commun pour le coup. Son dessin est très beau (histoire de gout bien sur) et l'aventure nous emporte en Afrique.
Malgré tout, elle est toujours aussi chouette, cette machine à remonter le temps, ce mensuel au papier jaunie, ces sup 'héros qui ont pourtant tant vieilli mais pas si mal que ça, malgré tout.....
Encore une série spin-off ? Cela ne commencerait pas à bien faire cette habitude de vouloir faire de la thune sur une vieille série, fer de lance de toute une maison d'édition?
Sauf que ....quand le spin off est inspiré, on s'en ficherait-t-il pas mal du côté mercantile?
Ce 1er tome est réellement frais, ludique presque "feel good" malgré la période historique choisie. On y côtoie Churchill, Flemming et Alan Turing et ces rencontres font plutôt sens (sauf pour Ian Flemming qui est tout de même capillotractée mais cela reste savoureux dans sa conclusion).
Et les personnages sont attachants et sincères (médaille à Nicolette et son réseau résistant avec un jeune maire déjà prolixe). Et puis ça ne perd pas son temps. La narration est virevoltante bien qu'académique, sur les chapeaux de roues bien que conventionnelles.
Sinon du côté du dessin, les silhouettes, les décors mais surtout les visages et leurs émotions font le taf plus que bien (mention spéciale pour les visages)
Et, sincèrement, comment ne pas tomber amoureux de Lady Blair Mackenzie? Vous pourriez ne pas succomber à ce personnage superbe? Non, je ne crois pas.
Bref, une très belle surprise. Certes un tantinet standard mais très agréable. Je vais certainement m'étouffer en disant cela mais...le mercantile peut avoir du bon
Spirou à Horologium...
Fabrice Lebeault est un artiste qui possède un univers rien qu'à lui et c'est rare. Basé sur un concept plutôt Steampunk ou l'automatisme, la mécanique et la bureautique font le cœur architectural d'une cité totalement déshumanisé et, en même temps, bourré de visages qui ornent les frontons des bâtiments et les pantins qui font l'urbanisme. Et que j'aime l'univers de Lebeault! Il y a tant d'inspirations et de mouvements, tant d'imagination pertinente et de machines à la pantomime détonante!
Et La famille de Spirou intègre tout ceci. Tout d'abord et durant presque 59 planches sans vraiment de connexion réelle. Il est vrai que l'ensemble de l'oeuvre était bourré de Easter Egg assez cocasses et bien vu. Mais je ne voyais pas ou voulez en venir Filippi. A part un "Spirou à Horologium", je ne voyais pas. Peu importe, mon plaisir était ailleurs et, malgré une complexité de narration qui parfois me tarabistouillait, les personnages étaient bien écrits, la narration mouvementée, les scènes d'actions bien foutus et mon bonheur de lecture était total. Rien de transcendant mais véritable.
Sauf que le final explique tout, connecte tout, et il y a un retour aux sources salvateurs à la toute dernière case. Et j'ai personnellement adoré cette conclusion. Certes l'aventure de ce récit est un échec, l'enquête de nos personnages est un fiasco mais, ce n'est pas grave, car ce qui est raconté est une nostalgie pure. Partir d'un space opéra pour aller dans un journal pour enfant des années 50 , fallait le faire et c'est bien fait, ici.
Dommage toutefois que les hommages ne soient qu'autour de chez Franquin (Il y a même du Gaston Lagaffe dans cet opus) ....parce que chez Spirou, il y a eu aussi Rob-Vel, Fournier, Tome et Janry qui ont construit de belles heures à nos héros....
Voici le début de la fin. Et on le sent dès le début car tout se passe pour le mieux chez Matt Murdock. Il est heureux, amoureux. Il vit dans un petit nid d'amour ou l'on sent que le couple vit d'amour et d'eau fraiche.
Sauf que le vers est dans le fruit.
Daredevil, lui aussi, est amoureux d'une Elektra (Typhoîd) qui vit une bipolarité plus ténébreuse et mortifère que Matt/Daredevil.
Et les méchants tocards des opus précédents reviennent et dérouillent sévères un super héros qui part en lambeaux.
Car le ver est dans le fruit.
Et dans une ambiance de "faites l'amour, pas la guerre" d'une manifestation antinucléaire, Daredevil tombe. Et ce n'est que le début de la fin.
L'arc narratif de Nocenti prend enfin tout son sens. Il a mis du temps à démarrer mais, désormais, Il prend surtout de la maturité, de la densité, de la gravité. Et le dessin de Romita junior est absolument extraordinaire.
A noter: un petit épisode, en plus, indigent de deux auteurs inconnus. A l'époque dans ces publications de presse, on remplissait avec n'importe quoi. .
1971, première marée verte sur les plages bretonnes, 1989, Jacques Thèrin, un joggeur est retrouvé mort (DDASS alerté). 1999, Maurice Briffaut, ramasseur d'algues vertes tombe dans le coma à Saint Michel en grèves (DDASS alerté), 2008, mort de deux chiens (DDASS alerté), 2009, mort de Thierry Morfoisse (Tout le monde est alerté), 8 septembre 2016, un second joggeur est mort (Tout le monde sait que les algues vertes tuent.)
L'enquête débute ici sur la mort d'un cheval toujours dans les algues vertes et traverse les péripéties mortifères tel que les cadavres de sangliers qui parsèment ces décennies ou l'omerta agroalimentaire va pousser tous les institutionnels, les médias et les élus aux silences le plus effrayant.
Car, cette Bande dessiné raconte l'inaudible, les portes qui se ferment, les élus qui se font porter pâles, les acteurs scientifiques qui se pervertissent. Restent quelques lanceurs d'alerte qui ne peuvent faire grand chose à part attendre les résultats des autopsies qui ne viennent jamais, et les jugements qui sont plus ubuesques les uns que les autres.
Le dessin de l'oeuvre est austère mais cette dureté est légitime tant, à chaque planche lue, on parle bel et bien de la faillite de nos institutions, les échecs abyssaux de notre santé publique nationale face au pouvoir de l'argent et la déroute de notre devise "liberté égalité fraternité" contre les oligarchiques Bretons.
Ines Léraud fait un travail d'enquête aux millimètres et, malgré l'abrupt du propos et du dessin, la narration offre énormément d'émotions fortes. Elle joue avec nos cordes sensibles et sait faire pour nous mettre en colère. C'est une réalisation magistrale de bout en bout. Un rouleau compresseur d'énumération de preuves qui prouve que cette BD raconte un scandale d'état absolue! Sauf que personne n'en parle et les institutionnels cachent tout.
Et depuis?
14 juin 2018, les proches de Thierry Morfoisse obtiennent que c'est bel et bien un accident de travail qui a l'a tué. Mais, 1 ans après, un autre jugement exclue que ce sont bien les algues vertes qui l'a tué. Alors qu'est-ce qui a tué Thierry Morfoisse? On ne saura jamais. Les Morfoisse ont utilisé tous leurs recours.
Depuis, aussi, des associations tournent sur toutes les plages pour découvrir les cadavres d'animaux sauvages et contactent aussitôt les autorités pour autopsie. C'est le cinquième sangliers retrouvé en 2025. Ils attendent 2 autopsies. L'un avoue à demi mot que c'est bien l'H2S des algues vertes qui l'a tué. Quand au second.... cela fait bien longtemps déjà qu'ils attendent.
Bref, rien de neuf au soleil....Le pot de fer contre le pot de terre.
Cet album, malgré qu'elle soit de terre, est une oeuvre nécessaire, obligatoire, indispensable, primordiale pour qui aime la Bretagne.
Et beh voila un tome pas piqué des hannetons!
Ce qui est bien avec "Parade", c'est que pas besoin d'être en phase avec la mécanique des évènements. La ligne temporelle est arrêté entre deux albums, et les joyeux drilles d'auteurs peuvent s'en donner à cœur joie avec les joyeux drilles du Donjon! Et ça se refuse rien! Tout y passe version sale gosse à profusion!
Et c'est forcement drôle de bêtises d'adolescent, d'enfantillage excessive, de n'importe quoi en surabondance car une action bête enclenche une réaction plus bête encore qui réenclenche un comportement (et donc une nouvelle action) plus débile toujours pour se sortir de situations whatsefeusquesses toujours plus idiots.
Alors forcément ça va vite en lecture (la narration file à la vitesse de la lumière). On est dans le comique de Buster Keaton question fluidité et rapidité. Et c'est vraiment drôle! Car, jamais on ne sait ou nous mène les élucubrations de Marvin et des autres de la bande. Et ce pouvoir de la surprise narrative et de la surenchère nous interpellent.
Question dessin, J'avais déjà adoré la reprise de Delaf chez Gaston , là j'adore tout pareil! ça fonctionne à merveille. Tout est tordu, surabondant de propositions d'ambiance avec une prédisposition à la saleté. Et, si le cadrage demeure toujours classique (ça c'est mon hic chez tout Donjon), les couleurs, les formes les expressions sont parfaits de maitrise. On ressent la nécromancie et les relents de poubelle. Même que les nécromanciennes sont très sexy.
Un excellent opus
La dictature selon Franquin car d'autres l'ont fait ou le feront ( Les Picaros d'Hergé, le Kodo de Fournier dans cette même série, le schtroumpfissime de Peyo et tant d'autres)
Ici, le gag ne cesse jamais. Les uns après les autres ils défilent. Certains sont hilarants, d'autres le sont moins, et quelques uns sont d'une autre époque. Mais, toujours toujours, ça sent l'humaniste à plein nez, le bienveillant tout le temps.
Les héros sont acteurs de la révolution qui va opérer contre une dictature en carton pate et marrante de ridicule. Mais, et c'est là que c'est bon, il n'y aura pas une goutte versée. La clé de tout cela? Un savant fou qui adore les champignons.
La narration est comme toujours tout en mouvement. Et si le dessin n'est pas encore celui de Gaston Lagaffe (génial!), il demeure de grand talent.
Certes, la réalité de notre monde est totalement absente de cette histoire qui n'est, en définitive, que poésie, chimère et fantasme.
Mais, la lecture fait du bien et on rêve, nous aussi, d'avoir 'un savant fou qui aime les champignons dans notre monde à nous.
Quel magnifique machine à remonter le temps que ce tome là!
1956....les routes de Belgique et les rues de ses villes avec toutes ses pubs (Franquin adorait dessiné de l'affiches de pub) et ses gens et leurs tenues à chapeaux..1956 et son Tour de France....oups pardon....son tour du Sud mais aussi toutes ses voitures et toutes ses départementales à la nationale 7....
La mauvaise tête c'est tout cela mais c'est aussi une très très bonne histoire. Pas dans sa trame qui est, comme toujours, une course poursuite trépidante avec un méchant pas gentil, des policiers plutôt doués pour le coup (c'est assez rare pour le noté) et plutôt problématique dans la fuite des héros. Mais sa narration, elle, est mouvementée et intelligente dans le mouvement, ça file à 100 à l'heure tout en traitant bien tous les sujets qui sont mis en place et c'est très drôle, vraiment d'une drôlerie qui, bienveillante, fait un bien fou.
Le secret? Un couple de héros qui fonctionne à merveille dans leurs interactions. Certes, leurs psychés est ceux de héros classiques mais c'est totalement assumés et le narratif en est encore plus trépidant.
Et, évidemment, il y a le dessin. Et forcément c'est la classe.
Alors n'hésitez pas à retourner dans les années 58. Parfois ça fait du bien les 30 glorieuses.
Que l'on m'explique.
Quels sont les points communs entre le trait (génial) de Franquin et ceux (médiocre mais là c'est affaire de gout) de Tarrin? Certes, je ne suis pas homme à considérer qu'il faille singer le précurseur pour être un artiste qui mérite de dessiner un Spirou. Bien au contraire. J'ai besoin que l'on réinvente le dessin de la série pour mon plaisir soit total.
Mais, dans ce cas là, ça ne passe pas. L'ancrage est trop visible voire parfois grossier. Les décors supplétifs servent parfaitement le propos narratif mais ne construisent que trop peu d'ambiance qui immerge. Certes, le château de Champignac rend incroyablement bien dans cette atmosphère d'horreur nocturne mais le reste ne sont que des ornements. Questions de gouts donc.
Reste le mouvement. Et là, oui, Tarrin excelle. Tout n'est que mouvement et, oui, c'est une lecture sur les chapeaux de roues.
Sauf, qu'en plus du dessin, le scénario l'est tout autant. Et, sous prétexte, de ce 100 à l'heure narratif, forcément, il y a des dérapages, des queues de poissons, des trajectoires faciles et des accidents partout.
Il y a 100 choses à traiter et rien ne l'est vraiment. Alors, le scénariste prend des raccourcis, file sur la départementale pour rattraper une autoroute d'évidence sauf que, non, il y a des marches arrières, des sens uniques et pleins de virages qui bousculent la compréhension et, au final de tant de tohubohu, le mal de ventre est au rendez vous.
Par exemple, l'auteur prend le thème du trio amoureux et cela est bougrement intéressant que de sexualiser 3 personnages qui ne le furent jamais dans la série originelle. Sauf que vu que cela doit filer vite, on n'a pas le temps de s'arrêter sur une aire pour prendre le temps des sentiments.
Et, je pose la question aux auteurs, pourquoi avoir voulu faire si vite, si expéditif? Est-ce voulu de votre part tant d'indigestion?
Ce dernier de l'ère Fournier est d'un sympathique au possible. Il clôture avec bonhommie cette parenthèse qui fut joyeuse.
Certes cet album n'est pas virevoltant de surprises. Bien au contraire, Fournier explique la victoire de nos héros sur le dictateur sur un narratif assez linéaire. Tout est assez prévisible.
Peu importe.
Fournier raconte avec une naïveté qui fait du bien ce qui devrait être fait pour que peuple sorte d'un diktat pour ne pas retourner dans un autre diktat. Fournier est un humaniste avant tout et il implique Spirou et Fantasio dans une révolution sans morts ni violence. Il offre le champ d'un possible utopique aux peuples à disposer d'eux même. Et par quel biais ? On semant des haricots partout. Et ce fantasme joyeux fait du bien à lire.
Question dessin, Fournier maitrise son trait. Il n'est pas Franquin et c'est tant mieux. Il est lui et c'est très bien. Car il y a du talent dans ce trait là.
L'ère Fournier est une ère qui fait du bien. Après Franquin et Tome et Janry, Fournier est, pour moi, le 3ème. Et être sur le podium des artistes qui ont travaillé sur Spirou, c'est pas rien.
Du côté de l'arc narratif de Ann Nocenti et John Romita Junior, cela avance doucement mais surement . Le dernier acte est pour bientôt mais cela traine, cela traine horriblement. La qualité du dessin est de grande qualité comme toujours mais l'histoire n'avance guère.
Le second épisode est dessiné par le piètre Williams et la narration est insipide.
Vivement le final!
Durieux expurge tout de l'univers Spirou pour n'utiliser que l'amitié (dysfonctionnelle) entre Spirou et Fantasio ainsi que sa qualité de Groom. Un peu de Sécotine et une petite blague particulièrement vicieuse sur la peau d'un Marsupilami et un écureuil et ce sera tout.
Bien au contraire même. Alors que les aventures de Spirou ce sont avant tout les grands espaces, ici, ce sera un huis clos chic et surannée avec silence d'immenses pièces qui rappelle la fin des gouvernements communistes dans les œuvres de Christin ainsi que de Bilal.
Et toute l'histoire est dans une atmosphère de fin du monde dans les boiseries d'un grand hôtel tout aussi vaniteux qu'insipide. Les relations entre personnages, qui ne sont que des silhouettes errantes (comme fantôme d'une époque dissoute dans la richesse des dorures ), ne sont qu'effleurements et fantasmes. On croit toujours toucher à quelque chose de perceptible mais, à chaque fois, tout disparait dans le vide d'un hôtel qui, lui même, n'est que l'ombre de lui même. Et puis il y a ce magnifique passage en piscine ou le bleu remplace l'ocre, ou le fantasme est tout prêt presque palpable.
Durieux raconte magnifiquement les émotions et les ambiances surannées. Et j'aime particulièrement les impressions de visage qui sont détonantes et tellement justes.
J'aurais pu oser affirmer que cet opus était le plus réussi, abouti de toute la série sauf que le final m'étonne, pire me désabuse. Certes j'aime l'idée que Fantasio ( car il est vraiment sale gosse tout le tome) sauve au final notre Spirou. Et j'aime que la destruction finale de ce lieu hors du temps soit si violente mais je ne comprends pas ou veut aller l'auteur dans ce twist final qui est comme une anomalie dans cet album vraiment superbe de non-dit et d'atmosphère.
Compliqué que de reprendre une série culte. Beaucoup de fan sont impatients et d'autres très inquiets. Et les auteurs vont réussir la transition haut la main.
Ted Benoit reprend la plume (trait pour trait) du Jacobs, période Marque jaune qui est la plus belle des périodes de la série. Et Benoit fait de l'extra. Oui, le dessin déchire, nous fait voyager dans les ambiances de la capitale anglaise des années 50 tout comme dans ses campagnes et châteaux irlandais. Rien que du bonheur visuel!
Van Hamme, pour cette 1ère réinterprétation de l'oeuvre, commet un génial pied nez : Mettre Mortimer de côté pour ne suivre que Blake. Sacrément bien vue. Van Hamme féminise la série avec un personnage féminin particulièrement bien développée Et la encore ça modernise la série. Van Hamme utilise le MI6 dans l'action, finalise avec un petit côté JamesBondien pas piqué des vers et ça fait du bien. Le Mi6 intègre le drame ainsi que les vicissitudes humaines. Van Hamme utilisent tous les codes du genre espionnage et fait fonctionner le tout à merveilleux.
Le coup d'essai est donc un coup dans le mille!
Ce qui est dommage est que la suite de la série ne soit guère souvent à la hauteur de cette affaire Francis Blake.
Ah, ça y est, on y arrive.
Les cases se sont agrandies. Et, même si il y a encore trop de verbiage (mais c'est l'époque qui veut ça) , on profite davantage des magnifiques décors, des architectures de l'époque dessinées avec une précision millimétrique historique par l'auteur. On profite enfin des costumes (là encore à la précision incroyable) ainsi que des mouvements des scènes d'actions ( très très nombreuses). Bref, Jacques, enfin, assume son dessin .
Question scénario, ç y est aussi. La narration fait corps, sens et profite des 64 pages de l'époque pour se donner dans l'action. Et il y en a. Beaucoup. Même beaucoup trop. Pour mouvementer 64 pages il faut en faire des péripéties ! Et ce sont les hasards heureux, les situations ubuesques et les "pas de bol" ou "trop de la chance" qui donnent les trajectoires de la narration et c'est pour cela un tantinet dommage.
Et puis il y a Abercéres ( L'Olrik d'Alix) qui est toujours là. Ici, il est grand vizir et on se demande comment il a pu faire ce tour de passe-passe incroyable pour se pointer, encore une fois, grand méchant à la tête d'une dictature....Trop fort le gars.
Mais ne gâchons pas notre plaisir car l'épopée est belle. Ici, Alix vit un véritable road trip qui se déroule tout le temps sur les chapeaux de roues. Oh que ça n'arrête pas jusqu'au final qui prend aux tripes. Il y a de l'Hollywoodien dans cette épopée là. L'Hollywood des péplums, Charlton Heston et Cecil B; De Mille.
Et, franchement, l'album est sorti en 58? Presque 60 ans déjà? Et pourtant ça le fait toujours.
Comme toujours les récits intégrales de l'époque ont deux épisodes dans le fascicule vendu tous les 2 mois dans mon marchand de journaux.
Ici, le premier est sympa sans plus. La narration continue, tranquille, à poser les bases d'un arc narratif qui va détruire Matt Murdock. On le sait parce qu'on le sent dans l'atmosphère même de l'épisode. Par contre le petit plus de l'épisode est en lien avec le travail de John Romita Junior. Car, dans cet épisode, Daredevil rencontre le Punisheur. Et, celui-ci a le visage parfait du gendre idéal. Beau, polissé, rasé de prés. Et ce choix visuel est bluffant par rapport aux actions menées par le Punisheur. De plus l'illustrateur fait aussi le choix de cadre en caméra embarqué comme de cases qui prend la perspective d'un personnage qui regarde l'action. Et cela donne une vrai lecture en mouvement fluide et moderne de narration visuelle.
Le second épisode n'est pas bon. Il n'entre pas dans l'arc narratif. Dessiné (très mal) par un Rom Lim qui débute, l'histoire qui veut être intense et horrible de mortifère se construit en 20 pages. Donc, rien n'est bon. Tout est à la serpe. Et la lecture est insipide.
Ou "la dictature pour les nuls"
Car Fournier explique, avec beaucoup de drôlerie clownesque à nos chères petites têtes blondes, lecteurs de Spirou magasine, les conditions nécessaires pour construire une bonne grosse dictature bien de (pas) chez nous.. Bon, d'autres l'avaient déjà fait comme Franquin et Hergé ( et avec génie)! mais Fournier en remet une louche salvatrice.
Car il est doué notre Fournier. Sa plume n'a plus rien à envier à ses prédécesseurs. Sa patte est devenue unique. Tout en conservant les qualités des autres (les rondeurs tout en mouvement, la narration visuelle toujours fluide, l'art de l'action), il propose un ton qui n'est qu'à lui, un dessin qui a du chien.
Question scénario, il y a quelques "deux ex machina" qui se trouvent être, hélas, d'incroyables hasards heureux. Mais c'est rythmé en diable, c'est rigolo et ça stimule l'envie de lire la suite (oui c'est dyptique avec "Des haricots partout" et j'adore ce titre)
Bref rien de neuf au soleil mais tellement fait avec talent que le plaisir est entier.
J'aime beaucoup Lewis Trondheim et le savoir prendre un "Spirou vu par", j'étais content. L'auteur ramène notre héros belge en sa qualité de groom durant la période bénie des années 60 (celle de Franquin).
Fabrice Parme, d'ailleurs, fait un travail remarquable pour ancrer tout son dessin dans cette période. Certes l'illustrateur fantasme plus cette époque qu'il en décrit la réalité "réelle" mais ce choix colle parfaitement avec l'histoire.
Ici tout se passe sur un paquebot de croisière et, bon dieu, que Trondheim emprunte à gogo le comique de situation, les gags qui se multiplient à foison sans que cela ne prenne le moindre répit des seigneurs clownesque de la pitrerie: Buster Keaton et Charlie Chaplin. Pour ce choix, j'ai ressenti le véritable hommage à Franquin qui, lui aussi, s'inspirait beaucoup de ces artistes de génie.
Même la description au scalpel des pauvres et des riches autour du thème de l'argent est une révérence à ces comédiens du muet.
Sauf que lorsque le bateau coule, tout le jeu des courses poursuites entre personnages disparait. Certes Champignac est génial (surtout dans la dernière planche), Fantasio est parfait dans son rôle du belge moyen et Spip est réjouissant mais il y a toute une palanquée d'action science fiction qui alourdit le rythme si alerte au départ. Et les vannes si fines avant tournent en rond pour être plus grasse.
Comme si Trondheim avait une idée géniale de départ (et elle l'est) et essaye de s'en dépatouiller du mieux qu'il peut pour conclure aux mieux. Et sincèrement la solution trouvé pour que les paquebots remontent des profondeurs est tout de même assez "Mouarff" et géré en deux planches chronos.
Dommage que cet opus absolument génial au départ n'ai pas réussi à trouver une conclusion qui le soit tout autant.
Uchronie terrible! Le journal "Fluide Glacial" se retrouve à l'entre guerre et son bord politique est à l'inverse de notre univers. Fluide Glacial est d'une bien pensance conservatrice, la même qui s'amusera fort durant les belles heures de la collaboration.
Et, si les physiques des auteurs du journal n'ont rien de ressemblant, ils sont toutefois présent et oscillent dans ce monde ou la bassesse est la norme. Chaque personnage possède un nom proche à une lettre près. Même le grand Marcel est là dans un corps obèse, bonhomme et lénifiant.
Blutch s'amuse comme un petit fou à utiliser tous les bas instinct de l'humanité pour conduire ces petites histoires qui narre la suffisance, la méchanceté, la fouberie, la veulerie.
Et le parcours de ces êtres prétentieux, boursouflé d'orgueil mal placé sont un bonheur à lire tant c'est drôle de bêtise.
Comme toujours Blutch cherche le détail de l'absurdité pour construire un humour toujours fin et juste. Chaque histoire s'assoit toujours sur la même trame et c'est ça qui est réjouissant. Car à force de regarder leurs nombrils de vrais fripouilles, ils tournent en rond pour descendre toujours plus bas dans le ridicule et la turpitude.
Le dessin de Blutch est sublime. Ce noir et blanc de trait tout en virgule et gesticulation comme ces hachurés qui ballotent sont absolument parfait pour symboliser toute ce cahot de mesquinerie.
Ces histoires de pauvres types sont donc un bonheur. De toute façon Blutch est l'un des artistes les plus talentueux de notre génération. Question de gout c'est sur. Mais, perso, j'aime qu'un artiste nous porte ailleurs. Et Blutch, son ailleurs à lui, est unique....
Le final de cette trilogie est aussi titanesque que furent les 2 premiers tomes. Et Jim Starlin s'en sort incroyablement bien malgré pléthore de personnages super héroïques, d'entités cosmiques, de divinités aux pouvoirs et statures gargantuesques. et il s'en sort admirablement dans cette notion de pouvoir absolu qui détruit l'âme, et de l'infime erreur humaine qui transforme une hégémonie cataclysmique en ridicule psychopathique. Le pari de tant d'enjeux était imminent risqué mais Jim Starlin nous emporte de bout en bout avec, en plus, de sacrés bonnes idées avec un final ou Thanos finit Jardinier (comme une certaine scène dans le MCU)
Certes il y a quelques facilités scénaristiques comme le retour des héros et de l'univers avant le claquement de doigt mais ces facilités se comprennent voir parfois se justifient par cette notion d'un pouvoir absolue qui, consciemment ou inconsciemment, rend caduque toute notion de divinité. Surtout quand on est pété du bulbe....
Du côté du dessin, oui, je suis définitivement mois fan de Ron Lim que de Georges Perez mais on peut lui concéder qu'il a une plume de grand talent et une patte unique. Toutefois, il y a une facilité d'illustration que je trouve dommageable dans cette trilogie incroyable....lors des combats des dieux, il n'y a plus que des nuages et rondeurs nébuleuses toutes ocres qui nous figurent un combat dantesque mais qui, en définitive, nous cachent tout. Peut être que cette scène était trop complexe à illustrer?
Cette trilogie est, définitivement, l'un des arcs narratifs chez Marvel des plus aboutis dans les années 90. Ne pas le lire serait une erreur manifeste pour tout fan qui se respecte....
Mettons de côté tout de suite cette BD en tant qu'oeuvre. La narration visuelle est approximative. Les décors sont négligeable, les visages des protagonistes mal déterminés (ce qui met à mal la compréhension des parcours de chaque personnages).
Mettons aussi de côté le scénario car, s'il y a de vraiment moments de tension sur le choix, par exemple, à suivre une famille dysfonctionnelle pour comprendre l'histoire vrai, il est dommage de ne pas prendre du temps sur les patrons des entreprises, ici, quasiment inexistant, dans le développement des évènements historiques. Il est dommage également que le propos soit si naïf dans un optimisme que l'on sait pas si réel que ça dans les faits.
Il n'empêche cette BD est une excellente idée.
Nous sommes à Douarnenez en 1924 et les hommes pêchent alors que les femmes sont à l'usine pour mettre les sardines en boite. Ici, la misère est absolue. Les salaires très bas, les femmes vont à l'usine dès l'âge de 10 ans jusqu'à 80 et les heures de travail peuvent aller à 16 heures par jours sans aucune contribution supplémentaire. Les "Penn-Sardin" passent le café 3 fois, se passent de beurre ou de viandes des mois entiers. Du Zola dans le texte et l'existence.
Alors, elles déclenchent la grève. Un grève de femmes qui résonnera partout en France. Et il y aura de tout durant cette période avec ce gout de lendemain qui chante. Des femmes fortes comme Joséphine Pencalet et des hommes vertueux tel que Daniel Le Flanchec mais aussi des briseurs de grèves, un attentat. Et de la solidarité, beaucoup dans cette ville mais aussi partout ailleurs.
Le livre raconte avec précision l'une des grèves les plus importantes de France. Et c'est pour cela que cette BD se doit d'être lue, qu'elle est une nécessité car cette période est tombée dans l'oubli des livres d'histoire alors qu'elle est nécessaire pour comprendre d'où l'on vient. Certain disent même que c'est par cette période que débute le mouvement féministe. En cela, je ne suis pas d'accord.
C'est l'histoire surtout de femmes miséreuses qui se sont toutes unies pour obtenir un répit et de la considération. Pour obtenir de sortir de l'esclavage, pour que leurs filles ne connaissent pas l'enfer. En cela, l'oeuvre réussit parfaitement sa narration. Elle donne des coups au cœur et le lecteur vibre dans sa lecture avec toutes ses femmes qui, un jour, ont dit "non". Bravo aux auteurs pour cela.
Voila ! On y est !
Si vous lisez cet album, vous avez la 1ère véritable histoire d'un Franquin possédant enfin toute sa créativité!
Certes, il y aurait encore (un peu) à redire concernant sa plume. Elle est un peu figée encore mais, malgré tout, le besoin de mouvement, de vitesse, de fluidité est déjà là. Les planches sont en gaufrier classique de l'époque mais c'est plus aéré, plus spacieux et la narration est d'une limpidité qui permet de profiter clairement de toutes les inspirations du (encore futur) maitre.
Car, si le scénario tient sur un post-it ( deux cousins se bataillant pour un héritage d'un lointain tonton au travers de gages), Franquin s'amuse à inventer : Le Fantacoptère, Le Zantajet mais aussi Zantafio (qui n'est pas si méchant en fin d'histoire) et bien sûr le Marsupilami. Mais il n'y a pas que ça car Franquin s'amuse avec les pervenches et les stationnements de voitures en ville (une vrai fixation chez André) comme tous les comiques de situation à la Buster Keaton qui pulluleront pour notre grand plaisir dans toutes ses œuvres.
Et la vitesse, toujours la vitesse jusqu'au pied de nez qu'est l'héritage en question et qui, déjà, raconte ce que sera bien plus tard Gaston Lagaffe et son iconoclaste tempérament.
Bref, l'album est la matrice de ce que sera l'univers de Franquin
Comme toujours dans un "Donjon Parade", les auteurs prennent un postulat de départ assez simple et puis en font une succession de folies branquignoles, partant tout azimut dans le déjanté potache. Ici, c'est la potion magique de Panoramix (le sirop des costauds Cqfd) qui fait un entrechat chez Donjon.
Et tout s'enchaine dans le fendard n'importewakesque comme dans une cour de récré pour adultes qui n'en sont pas. Et tous ces sales gosses se morniflent, se ravagent pour la bonne rigolade. L'album est comme 47 planches d'une bagarre devant une certaine poissonnerie d'un village breton.
Est ce que c'est hilarant? Je n'ai pas eu d'esclaffements mais j'ai beaucoup souri à ces sales gosses qui se bourrent le pif (l'illustration de couverture est une bon résumé de l'aventure). Comme toujours dans un Parade, c'est trop court et ça ne de prétentions que la pochade adolescente.
Le dessin de Tebo est dynamique, fluide et très caricatural des illustrations à gros nez mais dénote et tord les codes esthétiques des séries Donjon. Est ce que cela donne une plus value particulière à l'album? non mais le taf est fait honnêtement.
Martin détestait cet album? Si c'était bien le cas, je ne peux qu'opiner du chef et être d'accord avec le (futur) maitre.
Car, c'est quand même parfaitement n'importe quoi question scénario!! Il y en a partout, tout le temps. A chaque case une action. Des personnages, il y en a cinquante. On a pas le temps de comprendre quoi que ce soit à une action que 4 autres arrivent.
Et, franchement, ça n'a souvent ni de queue ni de tête... Pourquoi le méchant est, d'abord, un simple acteur, puis file en bateau chef des méchants, puis devient le numéro 2 du big méchant? Son parcours est un deus ex machina à lui tout seul! Et pourquoi les méchants expliquent tout au gentil, tout en sachant qu'il est un gentil et pour, au final, le laisser partir tranquillou ? Non seulement le lecteur est en indigestion d'actions mais en plus, mon dieu que ce scénario fourbis d'hasards heureux, de coïncidences inouïes, de coups du sort qui tombe pile poil.
Question dessins, oui Martin est un as, c'est sur. Certains le considèrent comme l'un des inventeurs géniaux de la ligne claire avec Jacobs et, bien sur, Hergé. Je suis de ceux là. Mais clairement toutes ces planches (dans cet album) qui ont la case en surabondance avec des bulles de partout, verbeuses à souhait, perso, ça me rebute. Et, vieux con que je suis, je porte des lunettes. Alors vous pensez le mal de tête...
L'overdose donc. Tout le temps....
Les héros (super) de notre terre s'en vont en guerre contre un dieu à la main ganté. Ils ne seront que chairs à canon (ils le savent pas mal), des pions à sacrifier (ils en sont plutôt conscients) afin qu'une victoire soit possible. Celle-ci est si infime et ne se situe que, si set seulement si, Thanos commet une erreur par trop d'arrogance et de mépris.
La tension est véritable, palpable et monte crescendo jusqu'au final qui narre le véritable sens de ce 1er combat. Les morts qui tapissent le plan font résonner à la lecture à chaque tumulte. On y croit. On le ressent. Tout cela parce que Jim Starlin resitue émotionnellement chacun de nos héros dans une longue scène vraiment réussis ou ils se préparent à la boucherie.
Vraiment Starlin maitrise son propos de bout en bout malgré le nombre incroyable de personnages et la vision titanesque de la bataille.
Au dessin Georges Perez est toujours au diapason du gigantisme du propos mais il passe petit à petit la main à Ron Lim qui sait faire aussi autant que Georges mais que, personnellement, j'aime moins dans le coup de pinceau. Mais ça c'est une question de goût car tous deux servent parfaitement le propos apocalyptique, vu que ça crève par dizaine...
Bon dieu de bon dieu un Spirou féministe ?!?!
Ici, nos deux héros sexagénaires sont entourés de femmes qui savent ce qu'elles veulent, ont les pouvoirs magiques ou politiques et décident de tout, même de l'histoire.
Fantasio est largué car amoureux....et devient bête comme ses pieds et Spirou est largué tout pareil parce que trop imprégner dans les valeurs d'une société d'une autre époque. Sauf que, comme toujours, Fantasio est désopilant de ridicule car il n'arrive pas à s'adapter à son nouveau couple (avec une femme donc puisqu'ils vont se marier) et demande toujours conseil à son ex (Spirou, forcement) alors que Spirou, lui, s'adapte bien. Accepte les nouveaux codes jusqu'à faire un binôme dantesque avec Sécotine et assument les violences de son passé familial.
Benoit Ferounont est donc intelligent dans sa narration et son dessin. Car, question dessin, il possède un petit côté girly qui soigne le propos narratif, minimisant le décor (sauf quand il fait sens comme la déco de la maison de Spirou) et maximisant le mouvement et le rythme. Car, question perso, toutes ne sont pas incroyables et exceptionnelles. Au contraire, toutes ont des défauts (et pas obligatoirement inhérents au chromosome X), des chemins de vie pas simples et des envies de futur par forcément rose. Mais, pour moi, le plus intéressant demeure le couple Sécotine et Spirou. Le tandem d'enquêteurs fonctionnent à merveille, leurs complicités est un bonheur à lire...
Alors, certes, il y a quelques facilités scénaristiques par ci et par là. Il y a un passé familial chez Spirou qui est en antinomie avec le personnage Spirou (60 ans tout de même qu'on suit ses aventure et, ça, ça m'a fait sortir de la lecture) et un dessin que je trouve un peu simpliste ( beaucoup de grandes cases vides avec quadrichromie trop flashie) mais ça reste frais, alerte, parfois jubilatoire, drôle. Et la trame principale du collier (et de son pouvoir) nous permet de nous rappeler que si, si la vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie....
Bon, avouons que ce n'est pas très bon ou, plutôt, que cela a mal vieilli tout au plus...
Ici Franquin fait ses gammes, apprend son métier Et c'est Jijé qui lui permet se dégourdir à la plume et aux scénarios. Car, à cet époque bénie, les auteurs produisent autant qu'ils apprennent sur le tas. Et ces 3 aventures ci sont comme des cahiers à spirale dans lequel Franquin s'exerce.
Le 1er scénario narre forcément le Far West ou plutôt une situation de Far West totalement fake (c'est la base des ressorts humoristiques pas toujours drôles d'ailleurs.). Parce que Franquin rêve de Western et d'Amérique. Il a été biberonné à toutes cette culture pop. D'ailleurs, il partira aux USA avec Morris et Jijé pour se faire embaucher par Walt Disney (le rêve!!!). Ils ne seront pas pris. Tant mieux pour nous.
Les 2 autres histoires sont des prétextes à des situations visuellement drôles. Oui Franquin a été aussi un grand fan des situations comiques à la Buster Keaton, Harold Lloyd et Laurel et Hardy. Et dans ces aventures, ils pompent littéralement dedans.
Bientôt, il en expurgera toute la substantifique moelle de ces inspirations là pour définir son propre style, sa propre folie, son propre génie.
Mais pas dans ce tome-ci. Ici, Jijé est encore à la manœuvre. Franquin n'est encore qu'un élève sage et consciencieux. Cet album est donc comme une curiosité pour les lecteurs (comme moi) qui vénère l'artiste: C'est comme la lecture d'un cahier d'exercice ou le jeune padawan débute son apprentissage.
Et certes il ne faut pas que notre jeune génération lise l'album. N'ayant pas les codes de l'époque, ils trouveraient cela bien médiocre....et ils auraient raison.
Yves Sente a du trouver un bouquin qu'il a du trouver hyper troublant, concernant les origines de Shakespeare, en vide grenier. Et il s'est dit :
-"Oh chouette !!! La coïncidence est folle! Vu que Blake et Mortimer sont anglais tout pareil, je vais en faire un scénar avec Blake et Mortimer ! Je vais faire la quasi totalité des planches en champ/contrechamps avec des personnages assis, tranquilles, qui se racontent en long et en large tout ce qu'il y a dans le bouquin!
Je vais saupoudrer tout ça d'une chasse au trésor en carton pate, aussi enthousiaste qu'un coquillage sur un rocher (ça se verra pas tellement que ce bouquin sur les origines de Shakespeare est génial).
En plus, je vais mettre des méchants qui servent à rien. Je rajoute d'ailleurs Olrik (les mecs qui achètent les BD Blake et Mortimer adorent voir Olrik!) qui servira encore moins.
Et....avec tout ça....ça se verra pas que j'ai pas bossé du tout. Et , bon, avec mon histoire sur les origines de Shakespeare qui est du tonnerre, ni vu ni connu je t'embrouille!
Même André qui, je sais, est un génie de l'illustration, je vais rien lui laisser à croquer. Que des champs/contrechamps! Que des personnages assis qui causent en salle à manger victorienne. Quoi? T'es pas content André ? Bon, ok, un peu de Venise (mais vraiment que de la petite rue) et une ballade en Ferrari et puis ça ira bien!!!!! Parce que, André, vraiment mon truc sur Shakespeare, c'est de la bombe!!!!
Quoi? Non? Les lecteurs de Blake et Mortimer se fichent totalement de mon truc du tonnerre sur Shakespeare???? Ils sont pas content parce qu'ils voulaient juste une bonne histoire à lire? Ils n'en ont rien à faire sur la théorie du bouquin sur les origines et la mort de Shakespeare? Même si Blake et Mortimer sont anglais comme Shakespeare! ça leurs suffit pas????
Pfffff, ils sont vraiment trop exigeant !!!!!
"Avengers Engame" et "Avengers infinity war", les films du MCU, qui ont tant fait d'argent au cinéma, ont été inspiré par cette trilogie.
Même s'il y a quelques différences....Oui, ici Thanos veut pécho la mort parce qu'il en est raide dingue. Oui, oui, la trame principale de l'histoire est l'histoire d'un mec un peu zarbe qui veut draguer une nana un peu gore. Navrant, non?
En fait, non, pas du tout parce que c'est génial.
D'abord le dessinateur Georges Perez est incroyable. Au delà, d'un dessin superbe, il y a surtout un cadrage incroyable, des planches qui présentent superbement chaque protagoniste, et qui charrie une foultitude d'émotions...
Parce que Jim Starlin, raconte avec une maestria quasi shakespearienne une épopée destructrice. Dans ce 1er tome, Starlin raconte le constat d'une quête à aimer à mort et annihilateur. Et c'est une scène quasi intime qui déclenche l'extermination dans tout l'espace....jusqu'à la terre. Starlin sait construire avec talent et effroi une scène de ménage des dieux qui détruit tout.
Et le fameux claquement de doigt est dans ce tome. Et il est sublime de mortifère....Bien plus sublime dans ce comics que dans le film....Car, oui, Perez est un génie.
Vraiment réjouissant et d'une telle fraicheur!
Sur un postulat de départ assez banal d'un quotidien que nous connaissons tous (et que Goscinny aurait adoré -souvenez vous du segment de l'administratif dans "Les 12 travaux d'Astérix"), les auteurs s'amusent comme des petits fous à nous rendre cela alerte et vif.
Car, c'est drôle, vraiment drôle. D'un problème totalement ubuesque tous les ressorts scénaristiques font sens et son pertinents. Oui, on y croit à cet absurde administratif, à cette aberration de comptabilité. Et, clairement, on croit tellement que cette folie des chiffres et de concurrences entre comptables soient possible que l'on embarque dans l'aventure, avec le rire facile et le climax final totalement fou.
Questions personnages, c'est brossé avec intelligence sans trop poussé dans l'analyse psy et, comme toujours, c'est bien le gardien qui tient tout dans sa malice, son intelligence et gestion de la situation.
Questions dessins, ça fait le taf. Il n'y a rien en plus valus particulièrement mais ça sert parfaitement le rythme et la narration.
Bref, un grave chouette moment de lecture.
Dans les années 80 était publié dans Strange la saga Daredevil écrit et dessiné par Frank Miller. A l'époque je ne savais pas pourquoi mais j'adorais.
Dès qu'est sorti l'intégrale, je l'ai acheté et j'ai compris pourquoi c'était si bien. Car, oui, c'est vraiment bien.
Dans le début de ce premier tome, Miller est au dessin et Roger Mac Kenzie au scénario... et les histoires sont assez mineures. Des méchants veulent se venger du gentil. Pourquoi? Parce que les méchants sont méchants et les gentils....gentils. Les histoires d'amour sont plutôt mièvres. C'est sympa comme tout mais cela ne dénote pas particulièrement de toutes les productions de l'époque.
Et Puis Miller prend le scénario à son compte et ça change tout. Elektra nait aussitôt et par le biais de ce personnage la complexité de Matt Murdock apparait. Et puis Miller densifie le personnage du Caïd. Et les histoires s'assombrissent. Plus personne n'est vraiment gentil, et les méchants ont les perversions légitimes qui les rendent vraiment dangereux.
Mais, au delà des personnages qui prennent de l'intensité, il y a surtout un personnage central qui devient anxiogène, mortifère, perverses: New York. La ville (Sin City avant l'heure) se raconte dans toutes ses angoisses et sur chaque planche.
Et Miller emprunte au manga pour construire des cadrages modernes, qui racontent New York avec une pertinence et une poésie noire folle. Même Cette lecture visuelle est d'une telle intuitivité, elle raconte si bien avec tellement de rythme. Même les corps et les visages sont plus osseux, dense dans le dessin superbe de Miller quand Miller prend le scénario à son compte.
Cet arc narratif est un arc majeur....A lire absolument
Cela devait être qu'un petit truc publicitaire pour celles et ceux qui achètent la collection entière de Jan Karta chez "Fordis". Sauf que non, c'est carrément bien plus que ça:
C'est le pourquoi Karta quitte son Allemagne pour les autres pays européens. C'est le lien qui construit le personnage dans sa personnalité et dans sa rage. Il y a aussi un retour en arrière avec une enquête qui fleure bon les remerciements et la nostalgie.
Et c'est âpre (mon dieu que c'est une fois encore âpre), c'est violent et anxiogène et la dernière planche est nihiliste au possible, d'une violence rare. Elle exprime clairement que les happy ends n'existeront pas puisque ce monde tout entier s'approche de l'abime, que quelque soit la justice des combats, la mort est au bout. Le rouleau compresseur nazie est en route.
Ce que j'aime par dessus tout c'est surtout le noir et blanc. Je crois sincèrement que cette série aurait mérité d'être construite en noir et blanc. Les dessins de Torti sont faits pour le noir et blanc. Et d'ailleurs, cet opus le prouve. Le dessin de Torti est grand sur ces quelques planches.
Bref, dommage que cet épisode ne soit pas en vente libre mais en achat direct chez l'éditeur car, vraiment, pour celles et ceux qui ont Jan Karta dans leurs bibliothèques doivent avoir cet hors série. Il fait sens et il fait partie du meilleur de la série. Et c'est un vrai album de 44 planches superbes.
Merci encore à Fordis d'avoir relancé Jan sur une superbe collection.
Attention!!!! la curieusement moche couverture de Rom Lim ne représente absolument pas les superbes dessins de Romita junior à l'intérieur. Car, oui, la narration visuelle de ces 2 nouveaux chapitres est, en plus de cela, impeccable, rythmé en diable, moderne malgré le manque d'actions.
Oui, on voit peu Daredevil. Et quand on le voit, il se bat peu. Faut dire que le méchant de service n'est pas, comme toujours, un méchant aux costumes et pouvoirs interchangeables d'épisodes en épisodes. Ici, c'est une femme qui est payé pour séduire, à la fois, Daredevil et Matt Murdock. Une sorte d'Elektra, dont le pouvoir réside dans une bipolarité violente et qui, elle, ne fera pas semblant de détruire.
Certes, puisque assez peu dans l'action, c'est donc (forcement) plutôt (trop) verbeux. Les comics ont rarement pu faire autrement que ces 2 rythme de lecture là...
Mais, alors, que Matt a tout pour être heureux (Le caïd inculpé!, une amoureuse! un enfant aveugle à accompagner comme le fut Stick pour lui!), on ressent , toujours un peu plus à chaque planche qu'il va littéralement se désagréger.
L'Elektra d'Ann Nocenti, elle, ne fera pas semblant. Elle remplira son (double) contrat. Détruire psychiquement Daredevil avec sa 1ère identité et Matt Murdock avec sa seconde. ça se sent, se subodore, au fur et à mesure de la lecture. La montée crescendo prend vraiment tout son temps.
Certain pourrait dire que c'est bien long tout ça. Je ne suis pas d'accord. Ann Nocenti clôture les histoires précédentes et intègrent de nouvelles autour de ces (2) meurtres à venir et qui feront forcément résonnance avec l'intrigue principale...
Une course ne se gagne, même si elle est belle, qu'à la ligne d'arrivée. Bon dieu de bon dieu que cet adage n'a jamais été aussi pertinent que pour cet album!
Bon, mettons de côté tout de suite le travail de Mézières. Comme toujours, il est incroyable. Quel talent dans l'expression et les silhouettes des personnages! Quel génie dans le mouvement et la fluidité de lecture! Quel joie dans l'admiration des décors! Et surtout quel bonheur dans son imaginaire graphique pour rendre réel un univers intergalactique (et terrien aussi) totalement fantasmé par son scénariste! De plus, on retourne sur des lieux ou nous avons déjà baladé et c'est toujours plaisant de retourner dans des endroits ou nous avons déjà tant aimé être dans la lecture des opus précédents.
Parlons ensuite de Christin. Les 16 premières planches content l'amour de deux êtres uniques et superbes dans un lieu qui semble raffiné et paisible mais, oui, on subodore un drame qui se peaufine. La sensation de bonheur multiplie les couacs jusqu'à l'épilogue qui sera terrible pour un personnage que Christin a su nous faire aimé. 16 planches incroyables.
Puis, il y a une enquête de nos agents spatiaux temporels qui sont désormais seuls au monde (ou presque) qui vont dans les 4 coins du monde et dans l'espace. Et, pour moi, ce passage fonctionne parfaitement. Car, rien ne va vite, tout est surannée, cela prend son temps et ainsi on profite du génie de Mézières (mais aussi de la beauté de Laureline). L'enquête avance par petites lampées mais n'est ce pas ainsi qu'une enquête avance normalement?
Et puis il y a le méchant. Pas vraiment méchant, plutôt largué, perdu, en colère mais aussi véritable assassin méthodique et froid d'une créature unique, rare que Christin a su nous faire tant aimé.
Et puis, il y a le dénouement sur les 2 dernières planches et quelques cases seulement. Et patatras, tout le sens, si riche, de la lecture se casse la trombine. L'incompréhension est totale. Christin clôture avec une pichenette pas crédible pour un sou. Pire, ce fameux personnage qu'il nous a tant appris à aimer devient le dindon de la farce. Pire encore, on comprend rien au choix final du méchant (ainsi que son avenir) ainsi que celui de nos héros préférés. Comme si Christin ne sachant pas trouver un final à la hauteur de son histoire, s'est débiné avec une entourloupe.
Ainsi donc la course fut magnifique mais ça c'est quand même bien cassé la gueule juste avant la ligne d'arrivée...
Si ce n'était pas le dernier album dessiné par l'immense André Julliard, vous pouvez croire que ma note serait bien plus vers l'abime.
Car, oui, il y a vraiment un pincement au cœur à savoir que ces planches (absolument magnifiques du reste) seront les dernières de ce géant de la BD.
Car, sinon, pfffff.....J'ai du faire 4 pauses à la lecture tant la narration est insipide, ennuyeuse. La lecture est un somnifère puissant.
Ok, la chartre "So British" à la P.. Jacobs est actée mais chez Jacobs, malgré le verbeux infini, ça bougeait! ça dépotait! Y avait de l'action!!!! Là que dalle, rien....ça cause, ça cause, ça cause. ça se promène dans la campagne tranquillou et ça cause encore et encore. Alors qu'il y a une chasse au trésor, des attentats, des explosions, on s'en fout. ça cause, ça cause encore. Pas un soubresaut, pas un rebondissement qui ne se voit pas 3 heures avant, pas d'action. L'ennuie total...
Pire, Olrik s'évade par la grande porte. Pire, nos héros passent pour des baltringues tellement ils n'en n'ont rien à faire. Par contre, ça cause ça cause comme quoi Olrik est pas gentil.
Pire encore, il y a un un gros ester egg en la présence d'Excalibur et du tombeau d'Arthur tout le long de l'histoire. Et bien au final ? Rien...3 planches de plus et un éboulement plus tard, pschiiiiit, finis.
Bref, alors qu'André a, encore une fois, tout donné, Yves Sentes, lui, devait avoir piscine durant le temps du scénario.
Qui dit encore que la période Fournier chez Spirou est une mauvaise période? "Tora Torapa" prouve le contraire incontestablement.
Car cet album est généreux en tout. Les gags sont nombreux et visuels, les rebondissements s'enchainent et, sincèrement, tous sont logiques et bien menés, l'histoire va bon train sans s'essouffler une seconde. Est ce que c'est conventionnel? Plutôt, en effet. Mais Fournier sait utiliser l'univers et la chartre "Spirou" pour construire une sacré chouette histoire.
J'ai même la sensation d'une évolution chez Zorglub et la satisfaction de la création d'un personnage féminin plutôt forte.
Le tout dans un dessin qui, moi, désormais me ravit. Bien sur qu'il y a du Franquin chez Fournier, mais, ici, il y a surtout du Fournier qui s'inspire de Franquin. Et cela lui va bien. J'aime son dessin qui exagère le poil hirsute, qui ne donne plus dans la moindre ligne droite, qui s'amuse à être anar dans des gaufriers, plus modernisés, qui se disposent avant tout, pour la vitesse de lecture et la pertinence du gag. Fournier, visuellement, est un vrai plaisir des yeux!
Fournier, for ever!
Comme tout bon génie qui se respecte, Franquin ne l'a pas été toute sa vie. Il a appris d'abord, il a bossé, buriné, ciselé son style pendant de longues années. Il a même payé le prix pour cela avec de gros burn out.
Ici le gaufrier est d'un classicisme studieux et l'on sent que ces 2 histoires (car c'est plutôt 2 aventures dans cet album liés l'un à l'autre assez habilement) sont à épisodes dans le journal Spirou. Puisqu'il y a plein de petits cliffhangers en bout de planche.
Franquin, dans son dessin, est quand même déjà assez incroyable. L'opus est tout en mouvement, clarté, lumières. Tous les personnages sont habiles dans leurs représentations et les décors posent, minimalistes, le cadre avec clarté. La publication de ce tome fut en 1951 et pourtant le plaisir reste considérable en 2024.
Et puis il y a le scénario. Classique dans son fond mais fourmillant de petites trouvailles exquises et drôles qui seront les bases fondamentales de l'univers Spirou. Le fou savant de la haute société, le maire en langue de bois, les champignons et leurs facétieux effets secondaires, les français moyens ( plutôt belges d'ailleurs et pas si moyen que ça), les animaux iconoclastes, les leçons d'humanisme que, déjà, Franquin instille et ces notions de mouvements perpétuels et de temps morts inexistant.
Et je trouve étonnant que le scénario ai été fait par le frère de Jijé car si tout l'univers de Spirou y est, tout l'univers de Franquin aussi.
Et si cet album en 2024 est vraiment agréable à lire (rappelons nous que nous avons tous les codes du monde de Franquin), rappelons nous qu'en 1951, les lecteurs de l'époque étaient vierges. Et, je pense, que ça a dut être une vrai petite claque de fraicheur, de drôlerie et de talent à l'état brut que la lecture, dans son magasine préférée hebdomadaire, de cette aventure là.
Spirou revu par Le Gall! J'adore Le Gall. J'adore son style si atypique. Cette fausse ligne claire qui frissonne à chaque coup de crayon. Alors, vous pensez, j'avais hâte.
Et, oui, je trouve vraiment que ce coup de pinceau colle parfaitement à l'univers de Spirou. Quel foutre bonne idée que d'avoir proposer à Le Gall un "Spirou vu par..."
Sauf que le scénario est faible. Trés faible. Beaucoup d'Ex Machina, et de hasard heureux....Il y a un enfant du nom de Jean Eudes qui, petit génie, solutionne tout, en pleine nuit et deux coups de cuillères à pot (Et c'est quand même pas facile de gérer les voyages dans le temps). Il y a un Spip qui sait causer à des adultes (par mimétismes?). Il y a des champignons rares et pile poil les mêmes pour faire de l'énergie....Bref, les ressorts sont trop faciles...
Sauf que la plupart de scènes se passent dans des couloirs, des salles closes, des rues sombres, des carrières et dans un bar. Et on ne profite pas du dessin si lumineux de l'artiste et de ce Paris d'avant.
Alors, il y a de bons moments. Un Fantasio différent et iconoclaste....et assez génial. Un Zorglub qui est iconique dans le genre "froid dans le dos". Et, un langage fleuri de l'époque qui donne de très beaux moments de lecture.
Mais tout cela, hélas, ne suffit pas. Les trop grandes incohérences et facilités de scénario ne permet pas l'immersion. Il y a aussi des longueurs, trop, pour que le plaisir soit total.
Bref, le rendez vous idéal n'a pas eu lieu. Dommage....
On considère Jacques Martin comme l'un des trois auteurs à être les chefs de file de la ligne claire (Avec Hergé et Edgar P Jacobs)? Cet album le prouve. Quels précisions! quels soucis du détail! Jacques Martin est un stakhanoviste de la minutie.
Est ce que c'est beau ? Oh oui! Est ce que cela fait BD? Mouais....Les cases sont trop petites pour admirer ce qui ressemblent à des lithographie. Les mouvements sont trop illustratives et la narration (utilisation de la planche, formes différentes des cases) n'utilise pas encore vraiment les codes de la BD.
Par contre et contrairement au 1er opus, il y a une vrai histoire qui se raconte tout le long des 64 planches. Alix est un succès. Martin a désormais les coudées franches. Et ça c'est tant mieux.
Question histoire, c'est à peu prés pareil. Certes cette histoire a été publié en 1949 dans le journal Tintin mais le lecteur de 2024 a déjà lu et relu cette histoire là: Un ancien méchant du héros devient demi dieu dans une secte pour des raisons mercantiles avant tout. Il y le héros qui devient espion et ,bagarres après bagarres, arrive à la base secrète du méchant pas beau et puis fera tout exploser....On dirait un scénario à la James Bond et même dans "Alix Senator" on a une histoire comme ça, tout pareil, en Egypte.
Et, en fait, Il y en a plutôt deux histoires dans ce tome car Alix aura été, avant Alexandrie, en Gaule. Et Alix est témoin de la défaite de Vercingétorix à Alésia. Bon, en 1940, on croyait encore que les celtes de Gaules faisaient des sacrifices humains, avaient des cornes sur leurs casques et Martin réitère ses propos là dans ce segment de l'histoire. Normal quoi.
Il n'empêche que mon plaisir de lire fut total durant ce segment: On en sait plus sur Alix, ainsi que son rapport avec César et les personnages secondaires sont mieux brossés. Et puis il y a Alésia et Vercingétorix bien sûr.
Bref j'ai énormément aimé le passage d'Alix en Gaule alors que je me suis terriblement ennuyé en Alexandrie.
Bon allez on ajoute une étoile supplémentaire.
Non pas que cet opus est meilleur que les précédents. Non. Parce que c'est toute la série, sincèrement, qui est assez grandiose. Et le final de celui-ci annonce un dernier tome complétement déjanté.
Ici encore ça dépote et ça défonce. le temps mort n'existe pas et les rares moments de calme font totalement sens dans la narration. Ici encore Talbot réutilise des thématiques archiconnus pour en proposer autre chose et toujours avec pertinence.
Ici, c'est les sectes (religion) et l'utilisation de celles-ci par les obédiences du pouvoir de l'argent pour toujours mieux assoir leurs main mises sur la populace; Ici, il y a l'idéologie du racisme et la manière de la propager dans les coeurs pour, que toujours, le pouvoir en place ne soit pas inquiété de la population en leurs trouvant autre chose à haïr. (Tiens, ça me rappelle quelques médias français, ça).
Et c'est foutrement bien vue d'avoir choisi les humains (dit les "pates à pain" dans la série) pour choisir le peuple à conspuer. Le lecteur, aussitôt, s'identifie et saisit le propos de l'oeuvre. En plus, avoir choisi des personnages iconiques de la BD franco-belge comme personnages secondaires pour cette lutte anti-raciste et la résonnance est plus forte encore.
Et, puis, au delà d'une histoire assez géniale, et qui roule à tout rompre jusqu'à un final génial, les protagonistes, que l'on aime suivre depuis 3 albums déjà, se développe toujours plus dans leurs tragédies personnelles. On les aimait déjà avant, on les aime encore plus.
Et, puis, il y a le dessin. Une tuerie de Steampunk anthropomorphique, un univers uchronique parfaitement maitrisé visuellement. Même les couleurs, désormais, j'adore. Elle imprègne tout ce monde d'une patte unique.
Bref, une tuerie. Et si le dernier tome est aussi réussi alors cette série est un sans faute.
Elle ne paye pas de mine cette publication cartonnée et publiée par SEMIC dans les années 90 et que l'on achetait 20 balles chez le marchand de journaux et pourtant, il y a dans ce 1er tome le début d'un des plus réussis arc narratif chez Daredevil.
Durant ces 2 premiers épisodes, Ann Nocenti raconte une histoire simple de vengeance et d'amour mais elle instille surtout ce qui va être dans les prochains épisodes: le mal absolue qui détruira Daredevil. A la lecture, on le ressent au tréfond de chaque phrase et, pour chaque personnage Et il y a, surtout avec l'arrivée d'un nouveau personnage: Typhoïde qui est une sorte d'Elektra (Mais qui, elle, va détruire notre héros à cornes).
Tout est saupoudré....Bientôt ce sera la descente aux enfers...On le sent.
John Romita Junior dessine incroyablement. Les choix de cadrages, la noirceur des multiples crayonnés qui rendent les planches saturées de noirceurs. Et, dans Hells Kitchen, on y est.
Mais là ou Romita est un génie, c'est dans l'illustration du Caïd. Le personnage prend tout l'espace dans chaque case. Sa silhouette gargantuesque, son profil gigantesque avec ses petits bracelets offrent une puissance jamais vu visuellement ailleurs. Et c'est là que Romita est génial. Son dessin n'est pas qu'un illustration.. Il accompagne ses personnages et les transforme en icone. D'ailleurs, Daredevil, aussi, est parfois Trés iconique dans certaines planches sur ces 2 premiers épisodes.
Depuis le tome 9 et cette fin du monde qui s'approche (prévue en 86 par la série), Christin a modifié sa manière (mais aussi son envie) de raconter un histoire. Avant, c'était comme un épisode de Star trek (avec une planète à visiter par album et une thématique qui permet de philosopher sur l'humanité et ses petits aléas). Désormais, c'est l'histoire des destins de nos 2 héros et leurs actions qui malmènent sacrément l'humanité et ses petits aléas.
Est ce mieux? Non. Est ce moins bien ? Non plus. mais celui-ci, il vaut son pesant de cacahuètes parce qu'il a les deux. D'abord une quête d'un groupe de femmes, d'hommes et d'extra-terrestres dont la progression (tranquille) est d'une bonhommie assez réjouissante. Puis il y a cette recherche du vaisseau fantôme qui file, toute baltringue, dans le cosmos. Cette quête là est onirique, atypique, contemplative. Et les personnages du groupe sont si bien personnifiés! Voila peut être, même là, toute la réussite de cet opus.
Car il y a le final. Une sorte de conclusion comme un épisode à la Star Trek (l'humanité et ses aléas et tout ça tout ça) mais avec une personnification encore et toujours géniale qui démystifie tout et le fait avec joyeuseté (je parle toujours de l'humanité et de ses petits aléas). Christin n'a que des bonnes idées dans cet album et Hypsis (et son utilité dans son univers) est peut être la meilleure.
Et puis il y a Mézières. Un génie de l'illustration, des visages, des décors, et des mouvements. Ici il rajoute du sublime dans le chimère.
Demeure enfin Valérian, hors jeu. Homme d'action, il ne fait que subir. D'ailleurs c'est Laureline qui décide de tout. Pauvre Valérian qui désormais se fait chier l'hiver. Christin a bel et bien tout changé dans sa manière de nous raconter Galaxity...La virilité de Valérian en a pris un coup.
En règle générale, il y a beaucoup d'infos à tirer de la toute première oeuvre d'un artiste dont la carrière explose par la suite. On y trouve souvent ses marottes, ses passions, ses obsessions comme ses craintes, ses angoisses voir même ses peurs....Et toutes ces émotions construisent un ouvrage général qui fait sens dans l'ensemble de sa production.
Ici, c'est parfois le cas et parfois non.
Le "non" d'abord. Jacques Martin pensait sincèrement qu'Alix ne serait qu'une petite aventure de passage car le journal Tintin voulait du héros, de la planche, des histoires dessinés. En 1948, c'est le grand boum des périodiques pour la jeunesse, un marché en explosion. D'ailleurs, cela se sent à la lecture que cette 1ére aventure est construite d'abord pour être paru toutes les semaines. Chaque fin de 4 pages, un cliffhanger. Alors cette obligation offre beaucoup de vitalité à la lecture mais, lorsqu'on le lit dans son intégralité, on se rend compte que c'est sans queue ni tête. Alix, esclave au départ, se découvre des racines nobles gauloises, manie l'épée comme pas deux dans un combat de gladiateur onirique et, dans une course de chevaux, il maitrise grave. Se découvre un père adoptif qui meurt aussi sec. et tout son entourage l'aide jusqu'à mourir sans savoir vraiment pourquoi tant d'amour. L'histoire est boursouflée de tout et foutrement gourmande de toutes les obligations quand on cause Rome et Romains (Jules César est même de la partie). C'est verbeux au possible, des phylactères qui expliquent les images sont dans chaque cases. Normal, à l'époque, la BD avait mauvaise presse. Il fallait que les petits n'enfants lisent (comme un livre) sa BD. Enfin, les cases sont toutes petites car ce n'était pas facile de raconter une histoire courte sur 4 pages qui soit compréhensible pour un lecteur qui n'aurait pas lu les épisodes précédents dans les précédents numéros du journal.
Sauf que, de ce cahier des charges très lourd, Martin s'en sort avec les honneurs. Il choisit cette période car il en est passionné et ce 1er tome est un vibrant hommage de cette passion. Le réalisme des cuirasses et des décors sont bluffant. Les scènes d'actions sont d'une précision dingue. Il y a dans "Alix l'intrépide" tous les ingrédients d'une série qui sera à succès. C'est pêle-mêle, foutraque, un vrai bordel. Mais tout y est déjà.
D'ailleurs les jeunes lecteurs ne s'y sont pas trompés: Ils ont plébiscité ce personnage qui est sorti d'un chapeau. Jacques Martin débute, parce que juste sincère et enthousiaste mais sans le savoir une oeuvre phare de la bande dessinée franco-belge.
D'abord quel joli titre! Il y a un côté breton dans l'espace qui m'amuse toujours.
Fournier construit une soupe aux choux avec des Daleks dedans mais des Daleks gentils comme tout, Une virée en campagne française avec des cloches de partout (tous les personnages comme la forme des vaisseaux). Les ET, en forme d'allumette avec moustaches "Daliesques", ne quitteront pas le plancher des vaches. Voici un space opéra qui sent la gadoue et l'étable avec un petit gout de pomme.
Certes ça ne pète pas trois pattes à un canard mais Fournier sait construire le rythme malgré tout. Le rythme très aimable nous amène de facéties en facéties mais l'auteur se permet de prendre tout son temps et c'est aussi ce que j'apprécie. Les palabres sémantiques du maire sont réjouissant et Fournier se permet toute une planche pour aller jusqu'au bout de son gag.
Fournier s'offre une science fiction de village. Et sincèrement, cela change de ces histoires qui se prennent aux sérieux. Et notre artisan de la plume, je trouve, aime à mettre les thèmes des histoires d'invasions extraterrestres dans une France des campagnes. Fournier n'est pas Emmerich et c'est tant mieux.
De plus son dessin demeure toujours aussi agréable. Les mouvements, les bagnoles, les personnages et les bulles sont maitrisés. Il y a toujours un peu trop de cadre serré mais l'artiste s'amuse aussi à moderniser (un peu) son gaufrier.
Non, vraiment, pour moi c'est toujours un très bon moment de lecture. La période Fournier, souvent décriée, est pour moi une chouette période
Voici 4 petites historiettes tout droit des années 1950 et qui racontent les débuts d'un génie:
Dès la première histoire (une histoire de course poursuite autour d'un plan top secret), on constate combien Franquin aime le cinéma, et idolâtre Walt Disney....(Oui, André a eut son périple américain avec Morris et Jijé pour y être embauché). Car, les cases sont avant tout cinématographiques. Il y a de la caméra embarquée, des plans américains, du traveling arrière. Et la course poursuite est faite de pantalonnade, de facétie (ce que n'aurait pas nié un Walt dans ces court-métrages). Certes l'histoire n'est qu'un prétexte à une prise en chasse qui se veut rigolote. Même les têtes des méchants font très américains de la mafia.
La seconde histoire est une match de boxe. Les gosses ont le sirop de la rue, les yeux aux beurres noirs et la castagne facile. Là encore tout est prétexte à la farce. Mais, ici, on découvre le Zantafio de Spirou et celui-ci se nomme Poildur. Et puis il y a un Morris tout jeune qui se nomme ....Maurice. Le thème de l'amitié déborde de partout entre ses gosses qui se font la guerre pour rire mais qui se font mal quand même. Cela devait être ça les années 1950, les rues étaient les terres de jeux de tous les marmots en culotte courte. Et puis il y a le final. Du Franquin tout craché...
Enfin la 3ème et 4ème histoires ou Spirou chevauche un cheval iconoclaste du nom de Plumeau et s'occupe d'un Léopard original. Les sources d'inspiration du Marsupilami ne se nichent-t-elles pas dans ces 2 bestiaux ?
Certes dans la 4ème un air de colonialisme se propage. Mais là encore il y a tout ce que sera Franquin plus tard. Le méchant est le blanc colonisateur et les pygmées ne sont que des enfants qui se font aussi la guerre pour rire mais se font mal quand même. Certains ont vu dans le décrassage au savon de ceux qui sont noirs une empreinte raciste de la Belgique Léopoldienne. Pour moi, il n'en est rien. Spirou et Fantasio lavent la moitié de ce peuple pour devenir comme les autres qui sont bruns. Et ce peuple est le même que dans les rues de Bruxelles: Des gosses seulement. Et des gosses, ça aiment pas à se laver. Par contre, oui, la représentation des noirs avec ces lèvres roses et épaisses, là on y est. Comme dans toute la BD européenne. Une Europe colonialiste et fière de l'être. Franquin débute et fait un peu encore comme les autres. Faut l'excuser et ne rien "canceler". ça non jamais. On sait ou on va que parce que l'on sait d'où on vient.
Certes, ce ne sont que des historiettes sympathiques et datées avec un dessin encore assez juvénile. Sauf que tout est déjà là. Tous les thèmes, les envies, les souffles d'un futur superbe. Et les repérer au fur et à mesure de la lecture est, je l'avoue, assez jouissif pour moi. Je relis souvent de peur de ne pas en avoir remarqué d'autres....
Tout d'abord, j'évacue la thématique du "question de gout". Clairement le dessin de Yoan n'e l'est pas (à mon gout). Trop anguleux, trop oblique, beaucoup trop géométriques dans les corps et les décors. Certes l'artiste connait son affaire question mouvement mais les bouches en V, les yeux globuleux et les couleurs trop quadrichromiques me sortaient systématiquement de la narration. Alors, certes, construire une critique sur un ressenti n'est guère louable pour le travail de longue haleine d'un artiste. Mais c'est ainsi.
Et, même l'histoire, m'a échappé. Sur un postulat assez classique Vehlman tente la facétie. Et ça ne fonctionne pas non plus. L'interconnexion des personnages est plutôt réussi, c'est même parfois drôle. Mais ce systématisme a ne jamais rendre les choses sérieuses, à ne pas faire évoluer les seconds persos et le récit ne devient plus qu'une succession d'anecdotes.
En plus, l'antagonisme est le pire cliché du capitaliste outrancier qui se cache derrière l'amour des civilisations. Et sa secrétaire, sexy en diable, n'est qu'une potiche. Et que dire de ce groupe de jeunes décérébrés qui, deviennent intéressants uniquement pour faire évoluer le récit. Tout est écrit à la truelle. Aucune finesse. Pas la moindre sensibilité.
Mais le pire du pire, c'est Fantasio. Car le personnage de Fantasio est toujours plus complexe qu'il n'y parait d'habitude. Il porte toujours les défauts d'une humanité injuste. Mais cela sert toujours à raconter un autre point de vue que celle du héros classique tel qu'est Spirou.
Là c'est juste un sale con. Et pire encore, Spirou aussitôt l'excuse. Ce qui exprime l'idée que Spirou est aussi juste un idiot bête, une bonne poire.
Comme c'est curieux. Voila le début d'un nouveau dyptique qui, comme le précèdent va narrer la fin du monde de la terre. Je vous rappelle que la fin du monde dans cette série est en 1986. Et c'est maintenant que précisément 'on devrait avoir le fin mot de l'histoire.
Sauf que là, non. Parce que l'album consiste à une mise en place de tous les personnages et les difficultés pour eux à venir au rendez vous qui se trouve au château (running gag du gazon assez savoureux d'ailleurs).
Et pis, c'est tout. Alors c'est savoureux, truculent. Mais pas d'avantage. Il y a plein de petites historiettes qui racontent de jolis moments. Mais ça va pas plus loin. Le dessin est toujours aussi splendide, avec des prises de vues superbes. Mais on attend toujours la grand histoire. Et, certes, Laureline, habillée en cavalière, ça permet de patienter encore un peu plus encore avec de la joie dans le cœur mais ça ne nourrit pas son lecteur tout de même.
Voila donc de très belles tranches d'histoires qui expriment merveilleusement l'humanité sincère d'un Christin qui raconte si bien et fait vivre vraiment ses personnages. Mais on attend la suite car cela ne commencera vraiment que dans le prochain opus.
Certain pourrait dire "perte de temps"? Moi, j'ai aimé ces tranches de vie mais ils auraient raison tout de même.
Cet arc narratif de Daredevil année 90, dessiné par John Romita Junior et scénarisée par Ann Nocenti, est l'un des plus réussis à mes yeux. Il va prendre de la valeur, de la hauteur, de la profondeur tout le long des tomes parus. C'est un arc narratif qui narre un Daredevil perdu, super héros errant loin de son quartier, loin de de lui-même aussi.
Cette épopée sera narrée dans la version intégrale de Daredevil chez SEMIC des épisodes 1 à 15. Et nous y reviendrons. Et elle débute sur ce récit complet Marvel. Et nous y sommes.
Ici se clôture une histoire que je ne connais pas. C'est un arc narratif précèdent. Et Ann Nocenti se dépatouille comme elle peut pour la conclure. C'est assez indigeste d'explicatif et de dialogues. Et, dans cette fin d'histoire, elle y rajoute plein de petites histoires de vie qui pourraient être sympa si elles possédaient des linéarités claires et ne sont, en définitive , qu'incompréhensibles.
Puis, elle débute la sienne d'histoire avec un passage apocalyptique. Et ç c'est génial. Car, au dessus d'Hells Kitchen se bagarre facteur X (les premiers X-MEN) contre les chevaliers de l'apocalypse. Et ça défouraille genre fin du monde. Et Ann Nocenti choisit de raconter l'histoire de notre petit super héros (avec sa copine la veuve noire qui n'a pas non plus des pouvoirs de dieu vivant) essayant de protéger son quartier des casseurs qui se lâchent à tout péter justement à cause de ce petit gout de fin du monde. Et, dans cette nouvelle histoire au climax génial, elle y rajoute plein de petites histoires de vie qui pourraient être sympas si elles possédaient des linéarités claires et ne sont, en définitive , qu'incompréhensibles.
Et c'est vraiment dommage.
Alors on se contente du dessin du fils à John Romita. Comme toujours superbe de crayonné saturé et de noirceur et de grisaille. L'illustrateur est un génie pour le dessin simple, efficace et....beau.
La couverture de Tota n'est pas réussi et donne assez peu envie.
Bref, un début raté ....
Griffo qui s'en va est remplacé par Taymans qui arrive. Sauf que Taymans qui connait à n'en pas douter son job (il suffit de lire Caroline Baldwin pour se le prouver) n'a pas le trait hergéen ni la plume qui a construit, dans les opus précédents, l'ambiance folle. Clairement, Taymans a du talent et le montre mais il est en totale antinomie avec le style de Griffo. Et ça, ça décote l'album.
Par contre question scénario, Di Giorgio demeure vif, incisif et sans temps mort mais cette fois-ci sans Deus ex machina qui, auparavant, partait en cacahuètes question pragmatisme. Certes, on sait qui sont les (vrai) méchants et les (faux) gentils. Munro, comme toujours, rate tout ce qu'il fait mais reste le chef d'orchestre de toute l'aventure. Certes, c'est assez conventionnel question narration mais choisir l'aviation postale en Amérique du sud est source de richesse scénaristique.
Dommage quand même aussi qu'on aille si vite sur la grande Adrienne Bolland, 1ere aviatrice à avoir franchi les cordillères des Andes et qui n'apparait qu'en hors champ dans cette histoire bien plaisante à la lecture et qui sera la dernière de la série (malgré le préambule final explicatif de l'album)
Je suis un vieux de 50 ans ayant des filles dont une de 9 ans qui vient toujours avec moi quand je vais chez mon dealer de BD. Et, quand j'achète ma dose de cases et de bulles, elle en fait de même (forcément).
Et, cette série là est sa préférée. Alors, curieux, j'ai lu à mon tour et c'est vrai que c'est bien.
Clairement, c'est une série pour ado. Si la cible est claire, les auteurs font un Bull direct avec la narration et le dessin. Comme un bon Teen movie, tous les personnages sont solides en quelques passages et sans être caricaturaux. Ils sont surtout attachant tout de suite. La narration file bon train sans anicroche avec, en même temps, un petit goût de feel good dans les yeux, mais également une tragédie sous jacente en cette personnalité visiblement dévastatrice et qui est en train d'éclore dans le corps d'Elle.
Du côté dessin par contre (et je vais faire mon vieux con), et même si j'apprécie la tonalité, la fluidité et les couleurs, je ressens aussi le passage sur ordinateur pour que le plaisir soit total. Certes Aveline Stokart va à l'essentiel de l'action et mélange, avec le bon dosage, manga et franco-belge, mais, et c'est irrévocable, je préfère l'artisan de la plume à celui de la souris (quand ça se voit beaucoup trop).
Et, puis, il y a l'idée majeure qui charpente le tout et c'est franchement bien foutu, vachement bien maitrisé et bien exploité. Bref, ce préambule donne envie de connaitre la suite..
Bon... Di Giorgio continue dans ses hasards heureux et ses incongruités. Mais il y a du bon tout de même:
Les méchants d'abord. Tous sont au sommet de la caricature sauf que c'est le but ici. Et les caricatures sont assez délicieuses. Les gentils ensuite. Munro a toujours aucune chance et se fait pécho presque tout le temps (sauf une fois, enfin!), Miss Crawft est le vrai personnage fort de l'album (et ça c'est bien qu'une figure féminine soit autre chose qu'un love interest!), il y aussi un jeune chinois (qu'on sait pas d'où il vient ni ou il va) avec une personnalité inexistante et un capitaine Hadock rouquin et écossais qui est assez savoureux!
Après? l'histoire vrombit, trépigne et court de partout avec de bons gros deus ex machina qui permet justement ce rythme. Mais bon....Faut avouer que les Deus sont quand même pas piquer des vers (Faut voir la scène de l'évasion. Tout ce qu'il ne faut pas faire si l'on veut construire une narration pragmatique et sensée).
C'est amusant certes mais il n'y a rien de neuf au soleil. Mais avec la croisière jaune qui passe et ça, j'ai aimé.
Demeure le dessin. Griffo nous avait fait voyager dans un New York enneigé et magnifique, Une venise superbe et faite de mystère et voila qu'il réussit avec dextérité l'ambiance du soleil levant.
Et puis il y a ce petit trait très sympa de plume qui s'amuse dans la caricature Hergéenne. Ce petit trait qui rappelle que tout ceci n'est qu'un pochade sans surprise mais qui fait le taf pour une lecture sans prétention et agréable.
Emile Bravo va chercher le Spirou de chez Rob-Vel, tout en candeur et en naïveté, proche des enfants et plutôt enfant lui même, loin des affres des hommes. Un Spirou également pauvre et pupille (comme toujours chez Rob-Vel). Sauf que Bravo le porte aux portes de l'embrasement, de la réalité des hommes et de la guerre contrairement à Rob-Vel qui, lui, conservait son Spirou dans les blagues de gosses de quartiers et galéjades de cages d'ascenseur.
Et bon dieu quel idée foutrement bonne! Ici Spirou, au début de l'histoire tout en ignorance virginale, apprend, non pas à devenir un homme, mais à comprendre le monde. Il revend d'ailleurs son pantalon tintinophile (Tintin est tout de même le personnage le plus neutre de la BD belge!) pour acheter...un atlas. Il apprend aussi l'amour et les premiers émois mais aussi les mensonges et les trahisons. Il est si agréable de suivre cette progression du personnage principal même s'il conserve toute sa candeur (qui est une qualité. La preuve, c'est cette même candeur qui a faillit trouver la solution pour éviter l'embrasement de la seconde guerre mondiale), il sera bien moins naïf et bien plus méfiant.
Car la narration est fluide, alerte, surprenante. Malgré un dessin d'un classicisme Franco-belge assez savoureux, tout n'est que mouvement mais aussi moment calme qui amène la réflexion. Tout est savamment dosé. Ce classicisme qui peut rebuter imbibe le propos par une ambiance encore plus années 30. Le côté un peu trop verbeux, aussi.
Enfin, il y a aussi Fantasio qui est toujours à côté de la plaque pour le scoop, le re scoop et la victoire de l'armée belge contre l'armée nazi. C'est un Fantasio tellement sûr de lui, tellement imbu de lui qu'il ne voit même plus les évidences. Il est hilarant de bêtise et tellement pompeux qu'on a envie de le claquer. Et puis, il y a Spip, le vrai dictateur en puissance, l'épilogue est aussi drôle que bien vu.
Car, oui, autour d'un Spirou, pur gentil, personne d'autre ne l'est. Tous sont troubles, versatiles et, en même temps, très humains car, ils sont toutes et tous à la recherche de la paix mais, hélas, suivant leurs propres et uniques conditions.
Une vrai réussite donc!
J'aime bien la période Fournier, celle d'après le génie. Certes, sa plume n'est pas celle de Franquin mais c'est tant mieux. Fournier a sa patte propre. Il sait construire le mouvement et le rythme dans ses visuels, il sait dessiner de belles voitures et les visages des protagonistes ont une vrai psyché croquignole.
Cerise sur le gâteau, Fournier s'amuse à détourner l'accident ferroviaire du 22 octobre 1895 à Montparnasse ( et c'est franchement bien vu!) pour l'intégrer dans une immense course poursuite qui n'en finit pas de la première planche à la dernière. Train, avion, vélo, train encore, voiture tout le temps....il y a toujours des ressorts rigolos qui font que cette poursuite là ne s'émousse pas.
Et même que Fournier utilise des Deus ex machina qui ne me gênent pas. En effet, il les mets en place avec tant de drôleries et d'importances que cela s'intègre parfaitement dans la pantalonnade générale. Et, il est vrai, que l'organisation des méchants est assez fendarts car Fournier exagère en surenchère. .
Bon, si la course poursuite est inspirée, le reste est tout de même fragile. Et les caricatures des japonais ou des allemands faits dans le bouquin passent un peu moins dans une lecture de 2024. Ne soyons pas cancel, la BD nous ramène en 1971.
Il n'empêche, Fournier est généreux. Il est même bienveillant. Et certains de ces gags sont bonhommes et doux.
Et c'est pourquoi j'aima la période Fournier dans cette série car c'est un univers aimable.
Dans cet album, deux histoires et toutes deux sont géniales et cela pour différentes raisons:
Panade à Champignac (la première) est un déglinguage en règles de l'univers de Spirou par un auteur (Franquin) qui en a raz la casquette de Spirou. Bref, c'est idiot, grand guignol avec un méchant/bébé ridicule. La lecture est clairement pénible par tant de bêtise et de grotesque ....Et c'est ce qui est, justement, bon à lire quand on sait le pétage de plomb qu'a fait vivre la série à un génie qui en pouvait plus. D'ailleurs, le moment le mieux écrit et le plus drôle de l'histoire se trouve quand LE personnage qui va sauver Franquin apparaît : Gaston Lagaffe!
Bravo les Brothers! (la seconde) est hilarante! Gaston Lagaffe apparait peu mais il est le chef d'orchestre de toute la pantalonnade. Ici, Spirou entre dans l'univers de Gaston. Le seul et unique univers ou se sente bien Franquin. C'est encore que du grand guignol, clownesque et pitrerie en diable mais, dans cette histoire là, ça détonne, dépote, défouraille. Et tout le monde y est: De Mesmaeker, Prunelle, Lebrac, Longtarin, Boulier, Mademoiselle Jeanne et même Sonia! Et c'est le souk, le bazar, le foutoir et c'est drôle, bon dieu que c'est drôle!
Franquin est un génie du rythme, de la mesure. Et son dessin, mon dieu son dessins! Lui aussi virevolte. Il tourbillonne avec un tel génie du trait et de la plume.
C'est simple: "Bravo les Brothers" devrait être intégré dans la série de "Gaston Lagaffe". D'ailleurs aucune des deux histoires n'est utile à l'univers de Spirou et Fantasio. Voire même que "Panade à Champignac" est une vengeance!
Brocante de Noël 2020....Dans un étal, diantre!, Un Goossens que je ne connaissais pas!!!! J'adore Goossens. Je lisais Fluide Glacial pour, quasiment, que lui ou presque...parce que Gotlib, Binet, Blutch, Boucq, Coyote, Chauzy, Edika, Foester, Franquin, Gimenez, Tronchet c'était pas mal aussi..
De cet album, la blague de 4ème de couverture est hilarante. Celle de la couverture est incroyable de pince sans rire graveleux. Bref Tout y est pour me régaler.
Alors je me plonge dans l'album, les commissures de lèvres déjà au plus haut et patatras....je comprends pas.
Je ne ris pas. Pire je ne saisis pas les chutes. Pire encore, je ne pige pas ou veut nous mener l'auteur. Et pourtant je le lis et le relis, chaque année à Noel, pour tenter de percer le mystère : La scène sur la plage...la fille est morte ou est-ce un baiser pédophile que Gary Grant (Malko) lui donne ? Les deux peut être mais pourquoiiiii? Pourquoi faire un cinéma d'extrême gauche bulgare avec gros plans pour finir avec une pierre en liège pour suicide? Pourquoi ça finit en cerclage tellurique l'histoire des Mormonts? Et celui du régionalisme qui se clôture en travelling arrières, en dialogues illisibles sur un décor....vide. ?
Goossens va tellement loin dans le non sens que j'en perds à chaque fois la direction. .
Non, c'est impossible. Je persiste à croire que l'auteur nous a laisser des indices. Et alors, là, le mystère de la vie me sera alors révélé!
C'est pourquoi désormais, je fais bruler des cierges à l'église, mosquée ou synagogue (j'ai besoin de l'aide de tout le monde, je vous jure) puis je me remets à lire l'album.
Je fais cela à chaque noël. Car un jour, c'est sur, je comprendrais enfin ou voulait nous amener Daniel Goossens dans cet album. Et à ce moment là, je saurais si dieu existe ou pas .
C'est fou, l'incroyable évolution de la plume de Franquin entre le 1er strip et le dernier de l'album! Franquin ose enfin! Ses cases vides auparavant se remplissent de merveilleux détails qui font l'ambiance foutraque et précis, iconoclaste et maitrisé, bordelique et harmonique de l'un des plus grands de la bande dessinée. Son trait prend de l'assurance et assume toute le nervosité du détail, tout le dynamisme exacerbé de la plume. Les dessins mais aussi les onomatopées et les bulles construisent des planches qui ne sont que mouvements tourbillonnants!
Dans cet album, ça y est, Franquin se libère et nous régale.
Après de Mesmaeker , Boulier apparait avec, parfois, Spirou qui joue au témoin impuissant. Sinon, les blagues tournent encore autour de Gaston et Fantasio mais les décors changent. Il y a d'autres bureaux désormais, des rues, une ville...là aussi Franquin se libère petit à petit.
Mademoiselle Jeannette apparait aussi. Bon, elle n'est pas encore ma pin up de BD préférée encore. Elle débute. Elle est encore empotée et ronde (et ne l'assume pas). Mais déjà elle est amoureuse et donc lumineuse...Lebrac, Prunelle, Longtarin et les autres font encore de la figuration.
Et c'est drôle, vraiment drôle. Chaque scénette résonne les unes aux autres par des multiplications de gags sur le même sujet. Toute la folie dans les locaux du journal Spirou!
"Brooklyn station terminus cosmos" (Mais vous ne trouvez pas comme moi que le titre déchire sa race!!!!) conclut l'histoire débutée par le précédent album. (Bon, les 2 futurs opus seront, aussi, dans la continuité de ces 2 là)....
Mézières, comme toujours, fait des miracles graphiques et il sublime le centre Georges Pompidou dans un moment assez magique de l'histoire. Mézières a, également, ce que j'aime à appeler "l'art du visage". Chacun de ses visages sont différents, caractérisant à eux seuls un trait du personnage. Même ceux qui sont secondaires, même ceux qui ne sont que des silhouettes. Et Mézières sait construire le mouvement, la rythmique mais aussi les lieux clos comme les grands espaces. Cet artiste est un génie.
Question narration, tout est dans la continuité de l'opus précédent. Et les vrais méchants de l'espace ne le sont pas vraiment (juste deux idiots genre voyou ignare qui veulent vivre en volant) alors que tout ce qui orbite autour des actions menés par les 2 idiots sont ce qu'il y a de pire en l'humanité.
Valérian comme toujours subit et agit selon les ordres et en homme d'action. Il est savoureux de le voir se faire enguirlander par sa Laureline qui mine de rien est jalouse...
Quand à Laureline, c'est elle qui dénoue l'intrigue en utilisant son corps et sa sensualité pour solutionner le quiproquo galactique. Et vous verrez une Laureline dominatrice. Et mon dieu que vous n'êtes pas prêt.
Là encore, Christin raconte quelque chose : malgré toute la spiritualité et les philosophes qui peuvent être source de questionnement ou de cheminement pour le meilleur de soi ( et l'opus est d'un grand verbiage en ce sens), c'est bien les bas instincts qui font que l'être pensant (présent ou futur) se construit pour se détruire.
Et moi j'aime les BD qui me font réfléchir avec légèreté sur la condition humaine. La série, depuis ce dyptique, choisit désormais ce chemin là.
Franquin et Jidehem (surtout Franquin) s'amusent et nous amusent autour d'un cadre simple: Deux bureaux avec deux personnages (Gaston et Fantasio), du mobilier de bureau et une fenêtre.
Et le postulat reste toujours le même sur l'ensemble des strips : Gaston (qui commence, ça y est, à avoir des cheveux longs) en fait voir des mille et des cents à Fantasio.
Et voila que passe une vache sur plusieurs gags, un Gaston en latex sur plein d'autres aussi, une porte qui bascule sur encore un certain nombres et un gars qui veut faire signer son contrat sur quelques unes encore. Vous l'aurez compris De Mesmaeker est le premier personnage secondaire qui possède un nom et un running gag. Et Franquin étire tout ces thèmes en une multitude de strip ce qui donne l'illusion d'une vrai vie de bureau avec, par exemple, une vache dans les locaux. Et, ça c'est vraiment la force des pantalonnades.
On voit, en fond, des silhouettes de personnages qui deviendront Lebrac, Prunelle et Longtarin sur une ou deux cases mais rien n'est encore défini. Mademoiselle Jeanne, elle, n'existe hélas toujours pas. Le dessin n'est pas encore celui, sublime, que deviendra plus tard l'art de Franquin mais déjà il y a du mouvement, de la vie, de la dynamite.
Bref, l'album raconte une certaine idée de la BD en 57. Mais les gags restent toujours drôles et contemporain quand on le lit en 2020. Avec un maestro au crayon qui deviendra bientôt un maitre du 9ème art grâce, justement, à cette série là
"Metro Chatelet direction Cassiopée" (Mais, bon dieu, quel tire de malade!) marque un tournant dans la série. Après 8 tomes à la Star Trek assez jubilatoire (dont l'un d'eux est un chef d'oeuvre absolue à mes yeux) Christin décide de préparer la fin du monde. Et, oui, dans cette série, c'est en 86 et il n'était pas prévue que elle dure si longtemps....alors...
Ici, Christin s'amuse en poésie épistolaire entre la terre et le cosmos. Du côté du space opéra, Laureline vagabonde au travers de la mémoire et des ordures. Elle est une vrai aventurière qui n'a guère besoin de son compagnon pour être à la hauteur de l'a mission. Et ça bouge, ça burlingue. Du côté de la terre, Valérian s'ennuie grave. Et Christin pousse aussi le lecteur à l'ennuie. Et ça parle beaucoup, beaucoup. Les gens rencontrés sont des vieux gentils. Et les déplacements sont longs et exiguës en train ou en ch'tite voiture tout bringuebalante. Christin s'amuse sur son double récit à le mettre en antinomie.
Du côté de Mézières, comme toujours l'espace est superbe, mais le Paris années 80 est pas mal aussi. C'est même un vrai voyage visuel dans le passé qu'il nous offre. Et les ambiances multiples sur le plancher des vaches sont aussi immersives que ceux dans le ciel étoilé. Du grand art.
Sincèrement je ne vois pas ou veut nous mener Christin dans son histoire de dérèglements par les 4 éléments. Et, certes, il y a de l'ennuie dans la lecture lorsque nous sommes en France.
Ce n'est pas grave, Mézières et Christin nous propose un autre voyage plus terne et trainant avec de vrais envolés visuelles. Et, moi, je sais que Christin aime ce rythme de narration. plus humaine, plus réelle et plus lancinant. Et comme j'aime Christin...forcément j'adhère
Le tout premier et tout y est, déjà.
Ici on raconte la genèse, le début d'un héros proto punk, bobo, woke, écolo , feignasse et tout quanti. On est en 1954 et Delporte comme Franquin ont du nez question futur de l'humanité.
Ici on raconte l'histoire d'un type qui se perd dans les pages d'un journal, traine un peu partout en marge de la publication, cherche quelque chose entre deux articles parus. Et ça dure des semaines et ça fait marrer Franquin et Delporte et questionnent les lecteurs. Et puis démarre les blagues en strip double. Gaston n'as pas encore les cheveux longs mais il porte déjà ses espadrilles, un pull vert trop court au dessus d'un t-shirt gris trop long. Gaston a encore un visage tout rond et quasi pas de yeux. Franquin n'est pas encore au sommet de son art visuel et il livre 5 planches par semaine pour Tintin et Spirou.
Il en peut plus le Franquin mais se régale avec son Gaston.
Et il a raison....c'est déjà hilarant parfois. Tout y est déjà : la folie iconoclaste, la logique jusqu'au boutiste qui se clôture en poésie ubuesque ou en dinguerie totale.
Et puis il y a l'Atomium de l'expo universelle de 1956. Une oeuvre superbe qui raconte que l'avenir de l'homme passera par la science. Et voici que Gaston y peint son visage à chacune des particules. Et par ce biais là, Franquin raconte que, non, l'avenir de l'homme passera avant tout par l'humain. Et si cet humain ressemble à Gaston alors l'avenir sera antinucléaire, écologiste, antiguerre, et anti parcmètre aussi. Le visuel de cet Atomium peinturluré en Gaston est une image iconique de la BD...Et elle est dans ce tome-ci.
Et comme Gaston, c'est Franquin.....et qu'il y a du Franquin partout dans Gaston, alors voici le premier tome d'une série absolument majeure du 9ème art.
Que vous arrive -il Mr Di Giorgio ? Incapable de construire une narration correctement? Pour quels raisons les volés reçoivent un papier qui annonce la date du vol? Ok, j'ai bien compris qu'il y a un espion chez les méchants mais pourquoi et pour qui fait-il cela? Que devient le voleur qui chute du toit ? Pas d'identité, d'empreinte, ou de témoignage ? Ah, et comme c'est des italiens, les voleurs, le nœud du problème est à venise ? Pourquoi pas Milan ou Palerme ? Et puis, les méchants, ils vivent carrément tous autour de la table avec leurs masques et leurs capes, tout le temps? D'ailleurs, ils auraient pu trouver un lieu plus secret pour accéder à leurs caves secrètes.....parce que au milieu d'une église ça fait pas très anonyme...Et cette Miss Caudillo, comment connait elle Munro? Comment sait elle tant de secrets? C'est qui d'ailleurs Miss Caudillo? Et une ménagerie d'animaux, c'est juste de l'autre côté du mur d'un casino d'argent? Alors ça sert à quoi d'essayer de tuer Munro par un hippopotame, vu qu'il suffit qu'il crie pour que toute le monde accoure (D'ailleurs ça crie pas un animal en cage? Il doit y avoir un vacarme de fou dans ce casino! ....Bref y a tellement de questions narratives dans l'album que ça en devient rigolo. Une sorte de jeu de 7 familles. Ne payez pas votre shot à chaque fois, vous seriez bourré à la planche 15...
Du côté dessin Griffo fait du Tardi et du Hergé tout cumulé et c'est franchement chouette, surtout qu'il sait aussi dessiner une superbe venise. Il y a là encore une ambiance folle et une belle immersion visuelle.
Et puis, enfin, il y a ce Munro qui se fait attraper par les méchants à chaque fois et s'en sort avec une chance à décorner les cocus! C'est drôle car, à force, il en devient la princesse à sauver des arc narratifs standard (et inintéressant). Et puis il se fait systématiquement pécho ! Et puis il trouve et découvre avec tellement de chance et de hasard! Et tout ça au premier degré, en plus.
Ne cherchez pas du grand détective ici mais plutôt une petite aventure sans temps morts, charpentée pour le ludique et le dépaysement dans les années 30. Il faut ouvrir les yeux pour admirer le travail de Griffo et fermer l'esprit critique pour oublier la foultitude d'invraisemblance scénaristique....
Voila une BD qui fleure bon les années 80 avec toutes les qualités d'une bonne BD des années 80 et les défauts des BD des années 80.
Di Giorgio emprunte dans les BD des années 80 de partout pour construire son univers New Yorkais 1930. D'abord chez Tardi et son superbe Paris des années1900 avec son surnaturel bien gore. mais sans le grand guignol des poursuites. Ici, c'est Griffo qui nous gratifie de superbes décors sous la neige qui offre une ambiance assez superbe. Di Giorgio ensuite emprunte allégrement chez Chandler et tous les autres du roman noir.(dans lequel beaucoup d'auteurs de BD de ces années là ont puisé) .mais dans cet opus, il y a aussi de l'action, du marrant et du violent. En tout cas, c'est rythmé, sans temps mort, autant violent que fendard.
Alors, oui, il y a quelques petits désagréments: un serviteur asiatique à la limite de la caricature raciste (mais compréhensible puisque Di Giorgio s'attèle à singer les romans noirs de l'époque ) et une chance de cocu du côté du héros principal qui dénoue l'enquête sans ce que ne soit vraiment de son fait.
A part ça, la lecture est un très agréable moment sans prétention. Les illustrations, elles, sont d'une ambiance folle d'un New York 1930 magnifique de tout de blanc vêtu et avec des silhouettes de voiture superbes..
Mais ou est donc passé l'ambitieuse réédition de cette série par les éditions délirium sur ce site à la pointe du 9ème art qu'est BDGEST? En effet "Muvovum" est republié dans une intégrale qui déchire sa race et pas qu'un peu! A l'époque (83), cela se nommait "Seconde époque" au édition moribonde Métal Hurlant....Et clairement le travail des éditions Délirium pour construire un écrin autour d'un chef d'oeuvre de l'underground des années 80 est réussi. Alors pourquoi cette invisibilisation?
Certain disent même LE chef d'oeuvre de Corben. Ce n'est pas mon avis. C'est génial certes mais ce n'est pas son chef d'oeuvre.
D'abord les dessins, tout en épaisseur et en couleur psychédélique, tout surdimensionné et d'une précision stakhanoviste. Les corps (nus) sont palpables, les décors ont des lignes de fuite prodigieuses, et les couleurs, bon dieu ces couleurs!!!!! de l'oeuvre d'art au service absolu du propos érotique/horrifique, jungle/désertique et humano/freaks....Et le dosage est parfait en subtilité, certaines scènes sont à vomir et d'autres picotent l'échine pour les lecteurs comme pour les lectrices.
Du coté de l'histoire, c'est mieux que le 1er tome qui était construite en écriture intuitive. Corben a mis 10 ans à le dessiner, l'opus a eu plusieurs maisons d'édition. Il est donc normal que le 1er tome soit décousu de la sorte. Le second tome (celui-ci) a mis 4 ans mais a été publié chez la même maison (Heavy métal) donc il y a forcément plus de tenu dans la trame. Et elle est classique. Et elle sert surtout les visions visuelles de l'auteur.
Ici, l'histoire est au service du dessin. Est ce un mal ? Non. La claque est totale car le dessin est autant superbe qu'émotionnel. Il donne au lecteur tant de sensation au ventre! Et c'est surtout par ce biais là que Richard Corben est un maitre du 9ème art
Elles sont rares les séries qui ne s'essoufflent pas au fur et à mesure des tomes. Et Grandville fait partie de cette catégorie.
Si le tome 1 était Tarantinesque (excellent! ) et le tome 2 hitchcockien (génial!), On croirait que ce tome sera du côté Ian Flemming (si on s'en réfère à la couverture) et ce n'est pas le cas.
Oui, il y a du Flemming du côté littéraire et des références amusantes du côté Broccoli. Mais il y a aussi un mystère en chambre close qui fonctionne et qui se dénoue par du Steampunk et, perso, j'adore les mystères en chambre close (mon préféré étant celui de la chambre jaune). Il y a aussi une enquête policière qui, d'indices victoriens en indices de romans noirs, se relance toujours avec dynamisme et jubilation. Jusqu'au final, comme toujours feu d'artifice, comme un Blockbuster.
L'univers est d'une telle richesse que Talbot puise et puise encore pour étoffer et densifier une histoire et une mise en page toujours sans temps mort. Et plus les tomes passent, plus les personnages principaux s'étoffent et se densifient pour construire des histoires toujours plus solide.
Alors, certes, la superbe surprise du 1er tome passée, nous entrons désormais au tréfond de cette géniale uchronie anthropomorphique.
Dernier (et meilleur) album de la première période de cette série ou chaque épisode est une aventure singulière à la space opéra sur une planète singulière à la Star Trek.
Et tout y est!
D'abord, les décors sont superbes, les illustrations somptueuses et Mézières est devenu un grand maitre du 9ème art. Et puis, il y a la mise en page qui est moderne. La construction des itinéraires des héros est jubilatoire. Il y a même un moment drôle construit uniquement pas la mise ne page! Génial.
Ici, Christin s'amuse comme un petit fou à sa moquer du fachisme, du communisme et du spiritisme. Il égratigne avec humour les super héros de Stan Lee mais aussi la figure de l'oiseau chez Moebius. Et chaque pastiche autour de ces thèmes que Christin s'amuse à écorner est finiment décortiquer. Ce n'est pas gourmand mais c'est gourmet à souhait.
Et puis il y a les figures de Valérian et Laureline qui donnent un corps humaniste à ces nombreuses parodies savoureuses. Laureline demeure pour toujours celle qui veille à l'humain et à l'amour et Valérian, demeure un bon soldat au charisme malhabile et aux discours naïfs.
Le plaisir absolue de lecture de cet album est justement dans la finesse et la modestie du propos, les pastiches qui effleurent seulement et la beauté absolument des dessins.
Une oeuvre qui entre dans mon top 10.
Nous sommes désormais dans la période la plus débridée, la plus foisonnante d'imagination. Christin a l'imaginaire luxuriant d'idées iconoclastes et le bonheur de lecture est total car, oui, Christin raconte tellement différemment ses histoires. Il n'y a rien chez les autres qui ne ressemblent à du Christin.
Ici, contrairement aux précédents albums, on retourne sur ce qui est la terre aux 20ème siècle. Plein de Valérian meurent par pacson de 12 ( et ça fait à chaque fois quelque chose), Laureline tient la bride de l'aventure sans vraiment être aux choix des actions à mener (Comme à chaque fois d'ailleurs). Il y a aussi deux histoires d'amour au sein de la narration et les enjeux sont véritables.
Et il y a du loufoque aussi, du drôle et de l'espiègle dans cette histoire ou ça meurt beaucoup. Malgré la lourdeur des époques choisies, il y a comme toujours de la joie autour de nos agents. Et c'est ça aussi qui fait l'indéniable valeur ajouté de la série.
Mézières est, quant à lui, dans la maitrise absolue de ses pinceaux et de son art à illustrer superbement.
Tout est donc en place pour prendre son pied dans la lecture de ce nouvel opus.
Allez coup de cœur mais bien atypique, je le concède.
Voila...j'adore flâner au père Lachaise. Véritable musée à ciel ouvert, le cimetière offre tous les charmes délicats de la buccolie, de la nostalgie, du spleen mais aussi du temps qui passe avec toutes ses époques et ses légendes. J'adore me perdre dans ce lieu de vie et je connais plutôt bien les contes et les mythes de ses pierres tombales.
Et, pourtant, j'en ai encore appris au travers de cet album. J'ai découvert de nouvelles tombes, de nouveaux personnages plus anonymes et qui gravitent autour de ceux plus célèbres. Une vrai mine d'or de savoir ce bouquin là.
Ici, 16 parcours ou l'on raconte à la fois celui qui est dans le cercueil et la légende autour de la tombe. Chaque histoire parcoure la vie du personnage jusqu'à sa mort puis c'est un chat noir qui parcourt les allées du cimetière pour nous raconter ce qui s'est passait après sa mort, autour de sa tombe et qui l'a rendu éternel.
Et si les passages biographiques sont très bien (concises, éclairant, limpides), le parcours du chat est encore mieux. Je retrouve l'ambiance de mes déambulations sous les arbres et les marbres. Durant toute la lecture, la balade est belle, apaisante. On est tranquille.
Evidemment l'album est constitué de scénettes et toutes ne sont pas de même qualités. Comme un film à sketch, on a nos préférences. De plus, les illustrateurs de chaque histoires sont très différents visuellement. Et, là encore, vous aurez vos préférences. Il y a des chats noirs plus incroyable que d'autres.
Mais malgré tout il y a une vrai homogénéité dans l'oeuvre, une même vrai ambiance sirupeuse à souhait et nostalgique tout plein.
Ce fut un vrai bonheur de lecture et, c'est sur, à ma prochaine déambulation chez le père Lachaise, l'oeuvre sera sous mon aisselle.
Je n'ai qu'une seule question: A quand le prochain opus ? Pour parler de : L'homme canon, Félix Faure, Fernand Arbelot, Edith Piaf et ses amants tout à côté, Camille Pissaro, Alphonse Daudet, Apollinaire et Champollion, la mémoire nécropolitaine, le tombeau de la famille Delage, Marcel Proust, Imre Nagy, Leon Thiry ou encore Mireille Albrecht....Et bien sur revenir sur Molière et Racine (Trop rapide à mon gout dans cet opus)....
ça fait 16 nouvelles balades, non? Donc forcément un second opus, non?
Et si, en plus, vous voulez revenir sur les communards fusillés ici, aussi, ça pourrait même faire un 3ème....
Allez Mr Floc'h, au boulot !
Tout de suite, les pieds dans le plat: Avouons tout de même que la narration est planplan. Je résume: Valérian est enlevé avec un MacGuffin vivant, Laureline va à sa recherche et virevolte d'extraterrestres en extraterrestres pour le retrouver. Laureline n'aura aucune difficulté pour obtenir les informations car elle a un porte monnaie inépuisable. C'est facile. Et même que pas une fois il y aura du danger.
Par contre, ça fourmille d'inventivité ! Christin est une d'une imagination débordante dans la description de cette gare Montparnasse des étoiles et des peuples qui y logent. Et Mézières, qui doit mettre de l'illustration, dans cette imaginaire foisonnante, est un virtuose dans le sien d'imaginaire: celui du pinceau.
C'est riche. Débridée. Drôle parfois. Rythmée. Le voyage est d'une inventivité folle. Le monde de Christin et Mézières dans une merveilleuse maturité.
Le plaisir est total et immersif. Point central est un personnage à part entière, superbe, jusqu'à son épicentre.
Mais la narration, elle, est bien trop tranquille. C'est peut être pour ça que le film de Besson était moyen. Un film, tiré de cet album, fait de belles images, de belles énergies et un superbe univers....mais n'aide pas pour une bonne histoire.
Jan Karta reprend la route pour l'Espagne, période guerre civile.
Dès qu'il quitte Berlin, il redevient un témoin d'un temps qui passe au plus prés de la fin du monde. Nous sommes en 1937. Plus que 2 ans...
Ici, le témoin assiste à l'exécution de Federico Garcia Lorca, devient le compagnon de Georges Orwell. Et il est d'un cynisme par des phrases et dialogues savoureuses d'effronterie et de vague à l'âme. Jan Karta, désormais, n'a plus aucun gout en l'humanité. Il suffit de lire les opus précédents pour le comprendre. Sauf qu'en final, il reçoit un baiser, comme au cinéma. Alors peut être que Jan retrouvera de la foi en l'homme?
Dans cet opus, Jan chemine sur les routes espagnoles et va de bataille en bataille qui frise le souk historique. Il roule sa bosse avec, ma foi, beaucoup mais alors beaucoup de chance.
Il y a également plusieurs histoires dans l'histoire. Jan redevient un détective le temps de quelques planches. Et cette histoire se clôture également avec beaucoup mais alors beaucoup d'opportunités.
Bref, cet opus possède trop de Deus ex machina à mon gout. Même si le périple est mouvementé, et dynamique avec des personnages parfaitement caractérisés. Même si le dessin est classique mais maitrisé et "Fumetti" à souhait !, Même si la narration est toujours épidermique et sanguin, il faut bien l'avouer cet opus est en deçà. Trop d'opportunisme, trop d'actions chanceuses, trop de coup du sort qui tombe bien...
Si Torti maitrise son histoire (dont la base est géniale) et surtout ses dialogues (extra de cynisme!), il utilise de trop grosses ficelles pour la faire évoluer. Par contre la guerre civile espagnole a eu peu de narration en bande dessinée et que Jan en soit le témoin offrent vraiment du palpitant, de la superbe et de l'âpreté.
D'abord la puissance du dessin qui nous immerge dans un monde sombre et luxuriant, lugubre et immense. Mézières est un illustrateur de génie qui raconte si bien l'atmosphère de ce peuple nouveau, cette planète nouvelle si superbement différente de celles des opus précédents. Rien que pour son dessin, son ancrage, ses cadrages, ses décors et ses mouvements, il faut lire "Les oiseaux du maitre".
Et puis il y a l'histoire...Christin raconte comme toujours un sujet politique au travers d'une histoire. Certes, l'histoire est passionnante et le propos politique est un peu candide à mon gout. Même si la dernière case de l'album (qui se clôt sur un big happy end comme toujours) propose une tonalité un tantinet inquiétante mais avant tout drôle et surtout très Pulp.
Donc Christin, ici, parle de tyrannie, d'oppression des peuples mais surtout de technique parfaites pour les opprimer. Il dit aussi que seul le fou, l'atypique, celui qui pense différemment de la masse peut être la seule solution à la libération des peuples. Il raconte que l'asservissement est d'abord une notion d'acceptation, de résiliation, de dévotion mais aussi de masochisme jouissif. Que seul ceux à la marge peuvent comprendre l'aliénisassions par le système. Et il appuie surtout l'idée que seul, on ne peut rien, mais à plusieurs on peut renverser un mythe ( et pouvoir le remplacer). Oui Christin raconte tout cela dans cet opus avec une sorte de naïveté, de candeur certes. L'histoire en effet est pleine de rebondissements, d'énergie. C'est d'abord un space opéra avant d'être un pamphlet.
Et puis c'est drôle! Le groupe de fou est savoureux de personnalités gaudriolesques. Entre Valérian et Laureline, les rapports sont plus en plus savoureux et riches. Que le regard de Laureline que porte celle-ci sur les discours de Valérian sont franchement drôle et tellement touchant!
Et puis, dans une case, on voit Laureline nue et de dos....Oui la case est totalement gratuite....Mais moi cette case là a construit mon adolescence....
Fred est un illustrateur de génie et Jules Renard est virtuose dans la saillie verbale...Est ce que cela suffit donc à construire une oeuvre prodige? Et bien non en fait....
Fred (le corbeau) et Jules (le Renard) discute durant une ballade qui semble être une errance (thème si cher à Fred) dans une campagne glaciale, presque macabre ou le vent remplace le vide, la nature n'est plus la vie, encore moins que l'être humain. Dans ce dessin superbe de Fred on ressent tout le désenchantement voire même la rancœur de celui-ci pour l'humanité.
Illustrations superbes, gaufrier poétique par l'enchevêtrement des dessins, le mélange des cases...et la couleur superbe d'Isa Cochet.
Donc le corbeau pose des questions au renard et ça n'a pas de sens, pas de suite, pas de continuité. Comme si le corbeau posait des questions sur une liste à la Prévert car Fred veut absolument mettre des citations de Jules qu'il aime tant et qu'il est obligé de la faire avec un chausse pied pour que tout rentre.
La déambulation sirupeuse est alors un amoncellement de strip court qui se veut être une longue histoire et, forcement, ça ne marche pas.
Si, évidemment, il n'y a pas d'histoire (ce n'est qu'une ballade désenchantée dans une campagne moribonde ou les bons mots qui fusent sont les seuls joies, les seules actions de l'oeuvre), il n'y a pas non plus de logique les unes aux autres.
C'est donc le choix de narration qui n'est pas la bonne: Une histoire. Si Fred avait choisi la petite histoire comme trame, avec début et fin à la boutade du Goupil, alors le plaisir aurait été absolue. Comme "Le petit cirque" en fait, son chef d'oeuvre.
Mustang, c'est un peu le mensuel de Jean Yves Mitton. Il est partout. Mikros est de sa création tout comme Cosmo. Et du côté de Photonik, dans cet épisode là, il aide son copain Tota qui est un peu à la ramasse question timing...
Et Jean-Yves Mitton a un sacré coup de plume ! J'adore la massivité des personnages, le mouvement des combats et les décors dans le cosmos comme dans New York. De plus, le choix des couleurs quadrichromique sont assez génial! la mise en couleurs est pop au possible. On est en plein années 80 et Mitton offre le meilleur de cette décennie dans la mise en aplat et la mise en image.
Question scénario Mikros entre désormais dans la synergie des épisodes à la Marvel, alors forcément c'est un peu plus bof. Après le n'importe nawak et le méta absolue des épisodes précédents, Mikros fait comme tout le monde.
Cosmo reste dans le n'importe nawak et tant mieux avec la destruction du méchant de la série en deux cuillères à pot. Et ça va vite, très vite...Et ça, j'avoue, j'aime bien quand c'est différend.
Et Photonik, tranquille, démarre une nouvelle histoire (Et j'aime vraiment quand on prend le temps, ça donne de l'épaisseur aux personnages et à l'histoire.
Allez, profitons encore de Mitton, durant 3 épisodes encore. Et puis cela se passera ailleurs.
Et bien ça y est, on y est....Mézières maitrisent ses plumes et son encre et Christin se libère de ses inspirations pour construire une histoire unique.
Et ça y est, on y est. Laureline et Valérian sont définis avec précisions, construits avec finesse. Valérian, le bon soldat obéissant mais plutôt dépressif à devoir obéir , un peu bête, m'as tu-vu et beau gosse. Un homme d'abord d'action, ensuite d'action et surtout d'action, amoureux de sa Laureline qui est comme son âme, son humanité. Et il y a Laureline, maternante et empathique, rebelle sans être révolutionnaire, intelligente et sachant poser les mots là ou ils doivent être poser. Et puis frivole aussi. Et ....amoureuse de son Valérian qui est comme ses racines, son corps bien que le sien soit superbe....
"Bienvenue sur Afloflol" (mouais... pour le titre) est une oeuvre unique. L'histoire l'est, la manière de la narrer l'est tout autant. Comme dans l'opus précèdent, Christin joue sur deux antinomies pour faire rire et réfléchir. Oui, entre philosophie et économie, travail organique et rituel millénaire, Christin se plait, dans la blague, à nous tendre l'histoire pour construire une piste d'intelligence. Car la lecture l'est, les enjeux, qui semblent secondaires et ne le sont pas, le sont aussi. Certes le final est encore un happy end un peu cabriolesque mais on pense évidemment, durant la lecture, au génocide des amérindiens.
Et Mézières est maitre désormais et définitivement de son art! Comment le prouver. Il suffit juste d'admirer le XB982 ( vaisseau de Laureline et Valérian) qui se nommera plus de la sorte plus tard dans la série car Christin se fiche de la technologie lorsqu'il raconte ses histoires. (Mais nous y reviendrons). Quel élégance ! Quel classe! Quel superbe! Le plus beau des vaisseaux à mes yeux de tout le space opéra mondial !
Et oui, j'ose (et tant pis si les fans de Star Wars me feront la peau plus tard, je suis un fou ! un héros! et je n'ai pas ma langue dans ma poche!!!!) le Faucon Millenium est tout pourri à côté de ce vaisseau divin de prestance! D'ailleurs il se dit que Lucas s'en aurait inspiré et puis pas qu'un peu. Il va falloir qu'il s'arrête le barbu à emprunter des trucs à Pierre. Et, d'ailleurs, t'inquiètes Jean-Claude, c'est toi qui a fait le plus beau!!!
Un monde, une civilisation, un peuple, une histoire....Voila comment pourrait se résumer les premiers albums de cette série.
Les meilleurs , selon moi.
Tout pareil que Gene Roddenberry, pour sa série Star Trek, Christin n'a pas le budget mais il a un atout dans sa manche : Mézières! Les dessins de l'artiste sont en toute maturité et rendent merveilleusement bien la faune et la flore, les peuples et leurs modes de vie. Extraordinaire ! Et ce n'est pas fini car Mézières va encore se bonifier au fur et à mesure des tomes.
Christin raconte une histoire entre matriarcat testostéroné et un patriarcat parfumée qui sont dans une guerre par habitude et vivant dans une planète creuse ( Dédicace à Mike Grell? ou plutôt à Edgard Rice Burroughs...) Christin pioche encore dans ses lectures Pulp. L'histoire est plutôt binaire mais nous permet, une nouvelle fois, de s'immerger totalement dans un monde qui se trouve dans une galaxie lointaine. Et puis, le début de l'histoire (le discours de Valérian sur différentes planètes) est hilarant!
Sincèrement et encore une fois dans la lecture, la civilisation est palpable, sa compréhension est totale et le dépaysement assuré. Et, les personnages de Laureline et Valérian commencent à se dessiner avec souplesse et précisions...
Le final du "Pays sans étoile" (Comme ce titre déchire aussi!) est un peu cousu de fil blanc. Mais, moi, j'aime aussi les Happy Ends! Ils sont tellement rare en science fiction.
Et puis Laureline est une esclave bien plus sexy que l'est Dame Leila dans Star Wars. Mais on t'en veut pas, Georges, d'avoir piquer l'idée pour ton film. Laureline est tellement superbe dans sa tenue que tu ne pouvais pas faire autrement. On dira que c'est comme un hommage, Georges, à Laureline et non pas un plagiat. ...
Mais, ça commence à faire beaucoup là....non?
Après du Tarantino dans le premier opus, voici que l'auteur nous plonge dans l'hitchcockien. Et c'est encore du bonheur.
Oui, parce que Talbot aime à nous patiner de références bougrement bien maitrisées durant toute la lecture. Et ce second tome en est bourré! Et ça pénètre l'histoire, la transforme, s'y imprègne et cela fait construire une lecture jouissive tant Talbot maitrise son affaire.
Hitchcock donc d'abord. Les scènes les plus fortes de la BD en sont de dignes héritières: montée crescendo de la tension, mise en place du drame jusqu'au feu d'artifice.
Et puis il y aussi du Conan Doyle beaucoup. Ou LeBrock pense comme Holmes. Mais il n'y a pas de fioriture dans l'explicatif chez le blaireau comme peut l'être les œuvres de Sherlock. c'est simple d'évidence, ça file droit dans la réflexion. Et c'est un régal en terme de rythme de lecture.
Mais contrairement au 1er tome, ici la course n'est pas une course poursuite. L'auteur prend toutefois (un peu) le temps à nous raconter l'univers et ses personnages. Et bon dieu que j'aime les dialogues qui sentent bon le victorien! Mention spéciale d'ailleurs au détective Ratzi qui a les meilleurs dialogues "So British" qui m'a été permis de lire depuis longtemps.
Et question dessin c'est impeccable. Même la couleur désormais me plait. Elle imprègne cette uchronie d'une pate qui fait sens: C'est un univers unique.
Alors, oui, aussitôt j'ai su qui était le vrai méchant de ce second tome et le final, très hitchcockien aussi, rebondit avec beaucoup trop de bonds pour y croire vraiment.
Peu importe, c'était trop bien cette nouvelle virée à Grandville.
Et " L'empire des mille planètes" ( il déchire pas non plus ce titre là???) enclenche une première saison d'albums ou Laureline et Valérian vont sur une planète et vivent une histoire qui permet à Christin de parler et d'être critique sur une thématique sociale de notre civilisation à nous. Comme dans la série "Star Trek" (1967) de Gene Roddenberry, en fait. Et c'est vraiment un nombre fou de chef d'œuvres que cette période là!
Ici, Christin commence son propos avec cette première phrase : " Dans une galaxie lointaine", place un peu partout des méchants Dark Vador (qui ont sous leurs casques des têtes toutes brulées), Fait prisonnier Valérian dans un rectangle de mousse comme Han Solo. Bon, l'album est paru en 1971 et "Un nouvel espoir" en 77. Donc, Lucas s'inspire de Valérian qui s'inspire de Gene ? Incroyable comme la SF d'hier était dans une telle effervescence!!!
Et ici on monte encore crescendo dans la maitrise de nos deux artistes. Christin raconte merveilleusement un empire faste et déliquescent. La narration est encore une fois envolée, dynamique. Et puis il y a l'ambiance de Syrthe, ses marchés florissants, son château et ses fêtes grandioses. Il y a des pluies qui glacent, des forêts tropicales ou des orages de pollen et de fleurs inondent des zones de chasse à bêtes géantes et d'une grande beauté! Et Mézières sublime tout ça par un crayon superbe. Même que Valérian n'a plus, alléluia, une tête de pois chiche.
Alors, la satire sociale est certes un tantinet conventionnelle de nos jours, mais en 71, elle osait carrément ! Surtout dans un journal de BD pour ado. Christin ne savait pas trop comment causer à ces ados dans l'album précédent? Désormais, il sait. Comme des adultes!
Mais, le bonheur vrai du livre est dans l'ambiance qui nous imprègne de bout en bout. On est à Syrthe, on déambule dans le marché, les rues et les bas fonds. Tout y est palpable. On ressent toutes les palpitations de cette civilisation par le biais de la lecture.
Alors, certes il y a un ou deux Deus ex machina quand pointe le bout du nez de la guilde des marchands, ce n'est pas bien grave: On est parti en congé en lisant cet album sur une autre planète.
"La cité des eaux mouvantes" (bon dieu que ce titre claque !!!!!) possède tellement de qualités et, c'est vrai, quelques défauts...
Le scénario de Christin est sans temps mort. Oh que ça bouge, ça envoie du pâté en actions qui déchirent sa race, ça ambiance postapocalyptique avec un tel fond pertinent et toujours d'actualité (L'oeuvre est de 70 et j'écris ces mots en 2024). Et, en même temps, il y a Jerry Lewis en "Docteur Jerry et Mister Love" (rigolo mais ridicule) qui invente des trucs à gogo, inventions qui permettent des facilités scénaristiques. Il y a des moments qui se veulent drôle mais qui sont enfantins à souhaits. Il faut dire que "Valérian" est publié dans Pilote, alors Christin ne sait pas comment leurs parler à ces ados abonnés. Et puis il y a des deus ex machina comme Laureline dans la cale du bateau et qui sauve (déjà) Valérian grâce à un nombre incroyables d'hasards heureux. Et puis il y a un Zombul, méchant et ridicule, qui veut tuer les héros, puis s'associer avec....
Du côté du dessin, Mézières est incroyable dans la visuel d'un New-York tropical et sous l'eau. Il est dantesque dans la rage bouillonnante des feux volcaniques. Il est génial dans cette Amérique de Far West. Question mouvements il dépote aussi. Et puis, pschitt, Valérian a toujours une tête de pois chiche ( moins que dans "Les mauvais rêves" mais quand même un peu) et les autres personnages (à part Laureline qui est déjà superbe depuis le début) ont aussi des têtes de légumes. Et puis il y a ces décors sous la terre plutôt vide et les vaisseaux spatio-temporels toujours en forme de suppositoire.
Mais, voila, en 70, cet album est annonciateur d'une nouvelle aire de la science fiction à la française...Les auteurs apprennent encore leurs travails mais ont une vision, une perspective. Et le lecteur saisit au travers de sa lecture tout le potentiel de la série.
Et voila pourquoi "La cité des eaux mouvantes" (mais que ce titre déchire !!!) est un classique. Certes assez daté pour le lecteur d'aujourd'hui mais qui a marqué d'une pierre blanche la SF des décennies 70, 80 et 90. Une des plus belles décennies en SF française.
Clairement, il est toujours bon de lire un comics qui fut une des pierres angulaires à l'inspiration d'un grand nombres de film Batman. Ainsi donc l'ambiance, la noirceur d'un Nolan sont là. Il y a aussi le héros faillible, bourré de doutes d'un Matt Reeves dans ses planches.
L'oeuvre narre le parcours de deux personnages qui arrivent (ou reviennent) dans la mélasse boursouflée d'une ville aux mille péchés. En parallèle l'un de l'autre, ils racontent Gotham. Miller use avec un grand savoir faire des codes du polar avec un classicisme superbe emprunté au genre du roman bien sombre. Il n'y a rien d'extraordinaire dans la narration mais c'est tellement bien raconté....
C'est du côté, pour moi, du visuel que la claque est totale. Mazuchelli connaît à la perfection les codes visuels du comics. Aucune des cases n'est dans le détail illustratif. Il ne met pas en avant son savoir faire et son talent dans le lustre abondant et l'éclat tonitruant. Non, le dessinateur sert avant tout l'histoire et sa narration. Il gère à la perfection les vides , les symboles et les mouvements qui servent toujours le propos. Les planches vont à l'essentiel. Et cet essentiel raconte Gotham. Pas la ville mais son esprit, sa vrai nature, sa décadence.
Ce n'est pas tant le scénario qui narre l'histoire (parfaitement écrite mais classique), c'est chaque trait du dessin, les couleurs, la mise en page, le gaufrier des planches d'un grand modernisme.
Batman année un est l'entrée en matière parfaite pour découvrir Batman, certes mais c'est aussi d'une maitrise totale dans la narration visuelle en comics. Le vrai comics américain.
Voici un comics qui ressemble à tant de comics Marvel/Semic de sa génération 80/90 ....et qui parsèment ma bibliothèque parce que j'aime à relire ces petites curiosités outre atlantique pour me détendre.
Et je m'explique:
A de rares exceptions, ces comics fonctionnent tous de la sorte: le dessin, la mise en place, la narration, les cadrages sont superbes, dynamiques, acérés. Il y a du brio dans chacune des planches. Et du côté du scénario, c'est vide, incongru parfois même sans queue ni tête.
Cet opus est comme tous les autres donc.:
Larry Stroman est incroyable de talent avec des traits incisifs et uniques ce qui fait de lui un auteur à la plume inégalable. Il construit des ambiances folles uniquement par le hachurage. Ses cadrages et ses choix de cases privilégient le mouvement, la vivacité et la lecture alerte alors que les dessins sont remplies de vides et de silence offrant une atmosphère de ténèbres et de lumière palpable.... et Son épée est d'un tel sexy absolu (il faut l'avouer) .
Et évidemment du côté de l'histoire proprement dite c'est indigent, parfois même incompréhensible. Les tenants et aboutissant sont abscons. Le chemin qu'à voulu prendre Bill Mantlo est bien sûr compris par le lecteur mais les virages et directions prises sont tous pétés du bulbe. Pire, on ne comprend pas vraiment les enjeux des personnages. Surtout ceux des méchants.
De toute manière Bill Mantlo n'a jamais fait de bons scénarios. Il sait construire des concepts, des personnages pour vendre du jouet. Mais il est nul en général quand il raconte une histoire.
Il ne se passe rien et c'est ça qui est bien.
Lereculey est un maitre absolu de l'illustration. Que ses planches sont grandioses! Ces décors superbes! Sachant illustrer les batailles avec brio, il est évidemment un orfèvre dans les duels ! Et puis, ses cadrages, son découpage, bon dieu de bon dieu....Que cet artiste est génial! Rien que pour lui il faut aller vivre en Wollondrîn.
Chauvel s'amuse aux duos improbables. Après un couple voici une amitié atypique et le scénariste prend le temps de la tresser au travers de situations pas forcément guerrières. Et c'est bien agréable. Il n' y a pas de mou dans l'histoire même si celle-ci prend son temps au travers des décors grandioses.
Oui, Chauvel tisse d'abord un univers ou on aime les personnages à prendre le temps de les connaitre avant de raconter une histoire. Mais il y a une certitude: Tout cela fera sens. Ils vont se rejoindre. C'est une certitude. La preuve ? La dernière planche de l'album.
C'est une guerre qui ne dit pas son nom. "Pacification" disait on à l'époque. Et c'est donc une guerre qui n'est pas faites de batailles rangées entre deux armées. Alors forcément la BD n'est pas mouvementée.
Peut être trop verbeuse à mon goût, les cases sont donc trop petites. Ainsi, la mort d'un protagoniste important passe presque inaperçue à cause de ce choix de cadrage. Il y a dans cet opus l'idée de conversations qui n'en finissent jamais.
Et malgré tout, tous les mots y sont nécessaires car Ferrandez raconte une guerre invisible, qui ne dit pas son nom. Comment raconter une guerre fantôme autrement que par le verbe ? Parfois Ferrandez nous fait admirer le paysage magnifique de l'Algérie par des ocres superbes.
Malgré tout, l'album est en dessous des autres tomes qui furent tous superbes. Mais elle reste obligatoire à la lecture pour comprendre cette guerre qui ne dit pas encore son nom. Car Jacques Ferrandez construit une saga nécessaire et unique. Peu ont raconté la guerre d'Algérie et Mr Ferrandez est l'un de seuls à l'avoir fait incroyablement documenté et superbement illustré.
Bon, c'est pas bon mais alors pas bon du tout.
Le dessin est aux fraises et le scénario dans le n'importe quoi. Le vaisseau spatio-temporel est un suppositoire, Valérian a une tête de pois chiche, Les décors sont inexistants. Et pis l'histoire est un mille feuille de croquignoles sans queue ni tête, que la narration par en quenouille à chaque rencontre entre personnages et chaque actions en place.
Et c'est l'album de la rencontre entre Valérian et Laureline et cette fameuse rencontre, c'est n'imp' ! et plus encore n'imp la raison pour laquelle Laureline suit Valérian dans le futur!
Sauf que...
C'est chouette de lire les débuts de deux (futurs) maitres de la BD. A l'époque on pouvait apprendre et produire en même temps. Et nous, lecteurs, on peut se régaler de voir l'évolution.
C'est quand même chouette de voir que Mézières, dans un dessin tout pété, puisse avoir des fulgurances superbes comme les monstres, les chevaux et la forêt noire à la Blanche neige et les sept nains.
C'est quand même chouette de voir Christin qui, déjà, prend des pistes sur les caractères de Valérian et Laureline ainsi que les thèmes qui feront la force de cette série.
Alors, bon, n'en voulons pas trop à cet album de jeunesse qui est une pochade, une curiosité sympathique. Mais il n'était pas nécessaire d'intégrer cette histoire à la série. Peu importe comme ce sont rencontré Valérian et Laureline.
Et Puis Laureline est déjà très belle....très très belle. et c'est la seule constance entre cet album et le dernier de la série : la beauté de Laureline.
Ouh la la....
Comme le 1er album, Frezzato nous offre une ambiance fantasmagorique de Big Apple. Autant beau que glacé, avec des brouillards à la lumière incandescente virginale et une multitude d'objets détails qui racontent l'humanité mortifère et sa décadence. Les personnages sont sublimes, tous sont des déesses et dieux grecs sans aucun défauts physiques. Et quand ils sont moches, et ben, ils sont moches.
Charyn, lui, était carrément en vacances. Les personnages sont interchangeables et sans aucun enjeux (ou incompréhensibles du côté des gentils comme des méchants). Les démolisseurs (quand même l'atout majeur de la BD) ne sont plus que des silhouettes. A la place, on a une histoire d'amour qui n'a aucun sens, une dualité entre deux gonzesses totalement abscons, et des virages scénaristiques qui fait " What's euh fuck " !!!!! Tellement que l'on n'y comprend rien.
C'est donc un album excellent pour montrer aux futurs scénaristes tout ce qu'il ne faut pas faire dans un scénario.
Même pas un nanard....un bon gros gloubi-boulga de navetitude....
Si les mots "Steam punk", "Uchronie Napoléonienne" et "Quentin Tarentino" vous font picoter l'échine, alors vous devez foncer à Grandville.
Parce que l'inspecteur LeBrock (Blaireau), il dépote. Le personnage est bougrement bien écrit comme l'ensemble des autres personnages. Certes sans finesse mais, chez Tarentino, on ne finaude pas. Et l'anthropomorphisme ajoute, avec talent, au brossage (de poils) des connectiques entre eux. Je rajouterai que les dialogues autant "So british" que "Parigot" donnent une verve supplémentaire.
Question scénar, il y a de la surprise. Certes, le fil général est bien connu mais la manière de nous y amener est surprenante. Il y a de vrais moments de tensions et d'émotions à la lecture. Le rythme est celui d'un film à la Tarentino, la violence aussi. Là encore, ça dépote. Et ça tient en haleine tout du long. Et l'auteur sait dessiné le mouvement.
Du côté uchronie, l'époque prise le fut tant de fois en BD mais pas la direction et, là encore, il peut y avoir des cases surprenantes (celle du quai de gare par exemple).
A chaque fois, on ressent que Bryan Talbot prend un chemin connu mais, à chaque fois, il nous surprend par les directions et les virages qu'il prend. Et les éditions Délirium permet à l'auteur de raconter ses inspirations et ses clins d'œil à la BD Franco-Belge comme à la peinture classique, planche par planche. Et ça c'est vraiment bien.
Reste la couleur. Mouais....On s'y habitue et ça donne une patine singulière...mais bon, on sent que c'est mécanique et pas humain. Bref, un mauvais choix à mon avis...
Mais qui ne plombe pas de trop une BD franchement jouissive.
Faut avouer que la couverture en jette!
J'ai découvert Margot dans "USA Magasine". Et visuellement c'était la claque mais du côté scénar aucune idée....dans le magasine c'était à suivre et je n'achetais pas tous les mensuels.
Alors j'ai acheté l'album pour la connaitre cette histoire et parce que....Margot...je l'aimais bien.
Alors visuellement toujours la claque et même plus. Car Frezzato est un génie c'est entendu mais il sait construire une ambiance à la blancheur candide autant que dans les détails morbides. C'est plus que superbe, c'est surtout qu'il y a un aura incandescent, un climat unique. Frezzato ne désire pas un New York réel mais une métropole débordée et fantasmée. Et c'est une réussite
Par contre du côté scénar, Charyn avait piscine visiblement. Margot fait peur à tous les méchants, pas beaux (pourquoi? On ne sait pas), Margot est la reine des démolisseurs (pourquoi? Parce qu'elle est canon et maternelle ? On ne sait pas ) Margot vit avec ses hommes dans un immense trouple ou personne n'est jaloux de personne ( il y a 4 mecs quand même) .....Charyn construit une feel good bd (et ça c'est bien parce que rare dans le 9ème art) sans se soucier des détails de l'histoire voir même de l'histoire.....
Charyn est une feignasse ou bien il a laissé un champ libre aux cadrages magnifiques du dessinateur et c'est pour cela que la narration est pleine de trous et d'incompréhensions. Parce que quand même c'est flagrant ce manque de travail à la lecture.
Du côté de Photonik, exit donc le Minotaure pour un nouveau méchant à la T'chala mais pas si monolithe que ça. Le personnage a l'air d'avoir bien des facettes plus complexes que ça. Tota voudrait il sortir de l'archétype comics des années 80 avec des méchants...très méchants et des gentils...très gentils?
Chez Cosmo, ça se densifie aussi. Alors que les opus précédents étaient le manichéisme tordant le plus total, nous voila avec personnages principaux ayant des ....ressentis. Bon, l'histoire n'est fait que d'hasards heureux et de personnages providentiels qui apparaissent par magie mais c'est plus sérieux et donc moins drôle au 12ème degré.
Du côté de Mikros, il y a encore du méta (Charlton Heston, Ronald Reagan, Steven Spielberg, Georges Lucas veulent être copains avec nos sup 'héros tout de même!) mais bien moins et bien moins fendard. Un méchant nouveau apparait (forcément pas beau) et pis un autre (et qui est propriétaire de la tour/vaisseau spatial ou habitent nos 3 acolytes, étonnant non?) bref le n'importenawak est toujours là mais en en moins fou et en moins drôle donc. Seul truc positif, Saltarella (l'héroïne) a l'air de prendre une indépendance. Elle se transforme peut être en autre chose que la princesse à sauver. Mikros deviendrait il un poil plus moderne? On verra bien.
Je demeure toutefois toujours ébaubie par la qualité des dessins malgré l'obligation de Mitton à dessiner 40 planches (Mikros et Cosmo) par mois, scénario compris. Incroyable!
En entrant dans Neverwhere par la lecture, vous embarquez dans un univers visuel hors norme. Psychédélique et naturaliste à la fois, les pastels et les couleurs mais aussi les mouvements et les corps sont de toute beauté! C'est cela Richard Corben chez qui les corps sont toujours nus avec des poitrines imposantes tout autant que les pénis. La narration visuelle est dantesque, époustouflante et ces couleurs,
Et, bon dieu de bon dieu, ces couleurs!!!!!
Question scénario, Richard Corben suit sa la libre envie de se porter là ou il le souhaite. Rien n'est définit. Corben ne s'est pas ou il va et s'en fiche. Si les corps sont libres de tissus et d'entrave sexuelle, si les couleurs se mélangent dans les décors exprimant les émotions viscérales de l'histoire, l'histoire est libre d'aller ou bon lui semble. Et, curieusement malgré ce parti pris libertaire, le scénario est bougrement classique avec des princesses à sauver, des héros classiques, des méchants vraiment méchants....Certes, il y a parfois des sous intrigues surprenantes mais la trame principale est, malgré les dessins et le ton, une quête standard. Et ce n'est pas grave tout ça, parce que c'est bien tout de même car 68, malgré tout, n'est pas loin, bien percutant. Les multiples scénettes se font lien les unes aux autres et ce qui est raconté l'est parfaitement bien.
Et la suite, dans mes souvenirs, sera mieux encore.
Une oeuvre majeure du 9ème art chez les ricains
Cosey raconte des histoires. Il n'est pas auteur de BD. Il est raconteur d'histoire et, pour cela, utilise merveilleusement les outils du 9ème art. Et, parfois, pour mieux les utiliser on tente des trucs narratifs que l'on pense pertinente ....sauf que parfois, non.
Ici, par exemple Cosey tente une narration au travers d'une trentaine de diapo et avec des mots. Et tout cela se passe sur un bateau sur un fleuve d'Asie, la nuit au clair de lune. Et cette narration est longue, très très longue. Et, évidemment, cela ne marche pas. C'est une tentative de raconter une histoire en détournant les outils du 9ème art qui ne marche pas. L'histoire est agréable mais c'est figé et le 9ème art c'est le mouvement. Parfois lent ou léger parfois violent et rapide mais c'est du mouvement. Et les diapos se veulent allégoriques, réutilisables comme si le matériau manquait (sur un bateau au milieu de nulle part, normal) avec des emprunts à notre société.
Les dessins sont superbes en début et fin de l'oeuvre bien sur et l'histoire rondement classique avec de très beaux personnages , comme toujours. Rien de nouveau mais chouette à lire même si la crise cardiaque d'un des personnages tombe très mal et se trouve mal à propos, verrue dans l'histoire.
Et puis il y a ce milieu. Cette histoire que Zeke raconte. Et non, la tentative est comprise, osée et même intéressante mais, pour moi, elle ne fonctionne pas par trop de lourdeur, d'inertie et de répétitivité.
Continuant mes pérégrinations autour des scénarios de Christin et ma découverte de ses différends illustrateurs (Vern, Bilal, Goetzinger,, Puchulu) me voici devant une voyageuse du nom de Naïma bien décevante.
Il faut bien l'avouer Christin construit une narration bien incompréhensible autour d'un personnage bien colère et irascible. Ou va t-elle ? On ne sait guère. On aimerait elle aller ? On ne sait pas d'avantage...Elle tourne, elle tourne dans sa petite ceinture ( et là l'idée est chouette) et rencontre une panoplie de personnages avec un relationnel bien incongrue. Entre phantasmes (fort mal amené) et déambulation (ou Naïma se parle seule et tout le temps, énervant), Naïma fait des rencontres et aucune idée on ça mène. L'idée est originale certes, la narration sympathique mais on ne sait pas ou cela mène.
Question dessin, Dame Annie n'est pas immense comme d'habitude. Elle tente le mouvement et ce n'est pas son dada. Même si le pastel qu'elle tente aussi, oh que oui c'est son truc. .
C'est vraiment dommage, cela aurait pu être vraiment super mais j'ai beau essayer de comprendre ou Christin veut en venir, je n'y comprends qu'à moitié.
Bon....c'est pas bon. Vraiment pas bon.
Au hasard d'une brocante, j'ai découvert une oeuvre de Christin/Vern qui était une petite pépite inconnue. Fort de cette surprise, je décidais de trouver et lire les autres du duo (au total 5, ce me semble ).
Et celui-ci est clairement une purge.
D'abord le dessin. Si j'acceptais les maladresses du dessinateur auparavant, là ça ne passe pas. Trés peu de décor et du plan serré en veux-tu en voila. Des visages plein fer tout le temps. Des champs contre champs sans la moindre originalité. Coté ambiance, Vern se défend bien. On sent l'automne et l'hiver. Et on sent les années 70/80 à plein nez. Mais pour ceci il ne le fait pas exprès, le bousin a été publié à l'époque.
Question scénario, c'est carrément indigeste. La narration n'avance que dans l'explicatif et le verbeux. Le personnage principal ne fait que passer le relais entre les uns et les autres qui ne font que parler jusqu'au final, plus verbeux encore. C'est ronflant, sans aucun enjeu, et, pire que tout, sans aucune émotion. Christin fait cela souvent de mettre en avant des anciens qui étaient contestataires, qui sont décrépis à la fin avec l'explicatif de leurs parcours de vie qui expliquent l'humanité moribonde. Par exemple :"la partie de chasse" ou "la phalange de l'ordre noir".
Sauf qu'ici, on ne comprend rien de rien. Et même à la fin qui essaye de nous expliquer quand même un peu, ça cause encore.
Bref, raté.
Certes, je comprends ou veut en venir Christin. Il s'amuse à la comédie So british policière et horrifique. La succession de "morts sous la tamise" en lien avec une valise se veut cocasse dans la ligne droite d'un humour froid et courtois, typique de l'humour anglais.
Bon ok, je comprends le part pris....mais à part ça? A part ça, il y a jean Vern qui, certes, est maladroit dans la disposition 3/4 personnages et des lignes de fuites; qui, certes, a une plume figée (Christin aime les illustrateurs plutôt que les dessinateurs de mouvement) mais Vern est surtout un créateur d'ambiance. Et Celle de Londres en 1980 est, pour moi, joliment illustrer par l'artiste.
Et puis? Et puis pas grand chose d'autres en fait. La narration est une suite "poupée russe" de mise en place de crime avec un explicatif final de plusieurs planches qui permet de raccrocher tous les wagons ( à la Agatha Christie en quelque sorte mais sans la surprise du meurtrier et du mobile) et, je n'aime guère le procédé trop ronflant et paresseux.
Bref on sourit parfois en s'ennuyant beaucoup bien que l'on se sente bel et bien dans le Londres 1980.
Christin est, pour moi, l'un de mes scénaristes préférés. Il raconte toujours quelque chose...d'autre. Son ton est toujours....différent. Il y a toujours un étonnement même si, oui, les thématiques sont toujours semblables....Christin est comme tout le monde, il a des fixettes.
Et j'aime tant le dessin de Goetzinger! Si l'artiste n'est clairement pas dans le mouvement, elle est dans l'illustration. Quelle lumière! quelle précision! Et particulièrement dans cet opus qui est de toute beauté .
Et puis il y a l'histoire, forcement un contre pied à l'Histoire avec le grand H. Raconter celles et ceux qui se sont plantés de camp, pire qui en avait rien à faire de la folie en cours. Parce qu'ils étaient des nantis, parce que, le ventre plein, ils pouvaient vivre leurs passions artistiques....passionnément.
C'est l'histoire de Sacha Guitry au féminin. C'est l'histoire de tant d'artistes durant l'occupation qui n'ont pas compris ce qu'il se passait. Parce que, vivant dans l'opulence et les arts majeurs, ils n'ont pas vu la misère et les lois anti juifs. ou on fait semblant de ne pas voir, pour ne pas quitter leur monde confortable de bien séance. Les personnages sont sublimement dessinés dans leurs psychologies. Car rien n'est simple dans ces non choix, ces lâchetés du quotidien, dans ces miroirs aux alouettes.... Le personnage principal, en ce sens, est d'une précision psychologique indéniable pour raconter tout cela.