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Les auteurs décident de donner du dépaysement à la série en changeant de continent. Cet épisode est dans la continuité du précédent album : l’inconnu de la villa Mystère, puisqu’on retrouve la famille Brewster. Charlier et Mitacq conduisent les jeunes scouts en Inde.
Je dois bien admettre que les épisodes de la patrouille se passant à l’étranger n’ont jamais été parmi mes préférés. On retrouve un petit côté didactique qui m’agace un peu. Poulain est de plus en plus énervant par son côté donneur de leçons et optimiste forcené. Heureusement, Tapir apporte toujours la touche humoristique. Il est à noter que, comme souvent, les auteurs ont dû mal à donner de l’importance à tous les personnages : Faucon et Mouche sont encore en retrait.
De plus, cet épisode n’évite pas certains clichés sur l’Inde : les vaches sacrées, les maharadjahs richissimes… La narration est parfois un peu lourde : Lorsque Chat mène une action en solitaire, il est obligé de commenter tous ses faits et gestes. Les auteurs rendent un hommage appuyé à l’œuvre de Rudyard Kipling : « le livre de la jungle », puisque les scouts vont croiser un clone de Mowgli sur leur route.
Au dessin, Mitacq semble s’être bien documenté sur le pays. Le style est toujours bon, mais je le trouve plus à l'aise dans l'univers francophone.
Un album en demi-teinte, dans l’ensemble. L’histoire commence bien, comme souvent dans la série, jouant à fond la carte du mystère. Cette fois-ci, Mouche et Chat sont mis en avant.
La disparition de Mouche fait immanquablement penser au film de Christian Jacques qui a sans doute inspirer l’ouvrage : les disparus de Saint-Agil, même si ici il n’y a qu’un seul disparu. L’enquête de départ se basant sur les indications données par Mouche est plutôt bien amenée, mais l’histoire s’embourbe dans une affaire de trafic de contrebande bien peu passionnante. On aurait pu espérer une explication un peu plus insolite comme le laissait penser Mouche en début d’histoire car la Bretagne n’est pas exempte de légendes. On a un peu l’impression que Charlier a du mal à conclure son histoire et qu’il est obligé de précipiter la fin.
La touche humoristique est apportée par l’inspecteur Bigouden sorte de mixage entre les Dupondt et le professeur Tournesol ou encore l’inspecteur Crouton de "Gil Jourdan". Le dessin de Mitacq reste très agréable, surtout dans les scènes de nuit. Chose intéressante, on en apprend un peu plus sur les parents de Mouche.
Le mystère de Grosbois est la première aventure de la célèbre patrouille des castors. L’histoire a été écrite en 1954. Jean-Michel Charlier scénariste de "Blueberry", "Buck Danny" ou "Marc Dacier" et Mitacq au dessin imaginent un groupe de jeunes scouts qui seront confrontés à des mystères, à la manière du club des cinq.
Dès cette première histoire, les personnages trouvent leur marque. Poulain est le leader de la patrouille, Chat son second, Faucon l’intellectuel, Tapir apporte la touche humoristique un peu comme Sonny Tuckson dans "Buck Danny" et Mouche fait figure de jeune ingénu. On voit que les auteurs ont du mal à faire évoluer les cinq personnages en même temps. Poulain et Tapir ont un peu plus d’importance dans ce volume que les autres scouts.
L’histoire rappelle les chasses au trésor, les mystères médiévaux. L’intrigue évoque les événements de la Révolution française et les répressions contre le clergé catholique. Mitacq dessine admirablement bien, dans un style qui n’a pas du tout vieilli. On passe un bon moment de lecture, même si le côté bien pensant de ces scouts peut lasser. Les méchants sont un peu caricaturaux et la morale finale frise le ridicule.
Malgré ces défauts, on ne saurait bouder notre plaisir car Dupuis réédite une intégrale de la patrouille de très belle facture.
Cet épisode de la patrouille des Castors se passant en Afrique n’échappe pas à certains clichés. Charlier veut parfois dénoncer les attitudes des occidentaux envers les Africains, mais il tombe par moment grossièrement dans le cliché. Montrer Tapir en espèce de colonialiste éhonté s’avère particulièrement lourd.
Passons ce côté anachronique et pénible qui est surtout tributaire de l’époque des années 50 où les colonies étaient encore une réalité en Europe et penchons nous sur l’histoire proposée par l’album.
Charlier délivre un récit très aventurier qui évoque les chasses aux trésors. On pourra faire référence aux films Tarzan, mais aussi à une série signée Charlier (himself) et Hubinon intitulée "Tiger Joe" qui reprenait l’idée des hommes léopards. De plus, j’ai trouvé quelques similitudes entre l’histoire des monts tabous et celle des mythiques monts de la superstition de la série "Blueberry" qui sera écrite bien plus tard.
Au dessin, Mitacq semble définitivement opter pour le style réaliste et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’agit d’une réussite. Les paysages africains sont magnifiques et le dessin frôle cette fois-ci la perfection.
Au milieu des années 70, Achille Talon quitte les gags en deux planches pour de plus longues histoires au format 48 pages. Greg a voulu aller dans le sens d’une narration beaucoup plus longue, tout en maintenant dans ses histoires une veine humoristique.
La première grande aventure de Talon est donc "Le mystère de l’homme à deux têtes" qui est une reprise presque dans son intégralité d’un épisode de Toutsy, que Greg avait écrit pour l’International Press, à ses débuts.
Cette histoire d’amnésique bénéficie d’un bon rythme et d’une touche comique tout à fait remarquable. C’est l’occasion pour Achille de trouver en Lefuneste, le major Lafrime ou son père des alliés de poids qui l’accompagneront pour le reste de ses longues aventures. Un album à redécouvrir, même si le style verbeux de Greg pourra en lasser quelques uns…
Deuxième intégrale Martin Milan et on peut louer une nouvelle fois le très bon travail rédactionnel du Lombard. Cela n'a pas toujours été le cas.
Le dossier poursuit en première partie la monographie de Christian Godard en s'attardant sur ses années Pilote et la deuxième partie présente chacun des titres de cette intégrale.
Il est enfin agréable de découvrir dans l'ordre les aventures de l'aviateur tant les éditions successives ont malmené la série.
Par rapport à la première intégrale, il y a un plus de longues histoires de 46 planches (trois contre une dans le premier volume) et ces trois aventures sont excellentes.
Parmi celle-ci, on trouve "l'émir aux sept bédouins", où le jeune Rachid est un peureux maladif. Il découvre par la suite être le descendant d'une principauté arabe du Moyen Orient victime de l'intérêt de son puissant voisin une pétromonarchie. Martin Milan prendra fait et cause pour le jeune Rachid et lui apprendra à dompter sa peur. Le récit est très bien mené, bien qu'un peu bavard par moment.
L'histoire suivante "Les hommes de la boue" est un bon exemple de récit qui nous conduit sur une fausse piste. Le récit semble partir sur une banale affaire policière de corruption. Mais, comme souvent dans ces ouvrages au milieu de l'album Godard change de direction en centrant l'action sur une petite île du Pacifique qui attend désespérément l'arrivée d'un mystérieux Dieu-cargo. Le thème de la superstition est alors développé.
Enfin "Mille ans pour une agonie" est une très bonne histoire sur le thème de la mort. L'histoire se passe en Inde où un vieux maharadjah de Falehpa (Godard est le roi des jeux de mots lourdingues) tente d'éviter l'inévitable. L'ironie est bien sûr au rendez-vous.
Les autres petites histoires "Miss Radada" et "L'impossible à portée de mains" sont elles aussi assez bonnes, mais l'une d'elle se dégage vraiment du reste il s'agit de "Il s'appelait Jérôme" . Martin se rappelle de son ami d'enfance Jérôme qui le suivait en tout et a disparu bien trop tôt. Cette histoire pleine d'émotion est sans doute une des plus belles de la série. tout est dit en 8 planches.
Cette intégrale comprend 8 histoires courtes comprises entre 5 et 12 pages qui ont été publiées dans le journal Tintin ou ses hors-séries à la fin des années 60, début 70 signées Christian Godard. On trouve aussi, trois aventures au format un peu plus long : 20, 30 ou 44 pages. Il s'agit dans l'ordre de citation d'"Églantine de ma jeunesse", "Destination guet-apens" et "Les clochards de la jungle".
Martin Milan est un aviateur disposant d'un vieil appareil qui stationne dans un petit aérodrome. Il est la risée du club d'aviation où il séjourne à cause de la vétusté de son avion. C'est la thématique des principales histoires courtes que l'on trouve au début de l'intégrale. Elles se déroulent toute dans l'aérodrome en lieu clos. Ce ne sont pas mes histoires préférées, même si elles ont un charme indéniable. On y découvre déjà la personnalité de Martin un rien désabusé et pince sans rire. La série semblait partir sur une base humoristique, alors que, par la suite, elle ira dans quelque chose de différent.
La série gagne ses lettres de noblesse avec Destination guet-apens une affaire d'espionnage en Europe de l'Est au ton déjà cynique. Sans transition, on voit Martin quitter son club d'aviation et se retrouver dans une sombre affaire au ton plus sérieux ; même si Godard nous gratifie de jeux de mots sur les noms des personnages un peu lourds.
Mais c'est surtout avec "Les clochards de la jungle" que la série connaît un vrai tournant. Pour la première fois Godard fait un album de Martin Milan de 44 planches. Un petit garçon part à la recherche de son père disparu en Amérique du Sud, suite à la découverte d'une mine d'émeraude. Un journaliste avide de scoop demande à Martin de les emmener dans des territoires isolés en pleine forêt dense. Comme souvent chez Martin Milan, la série est l'occasion d'un message plus complexe sur le bien et le mal et l'exploitation des opprimés.
"Églantine de ma jeunesse" est aussi une belle histoire d'amitié entre un jeune enfant et une lionne qui délivre une belle leçon de vie à la fin. On retrouve aussi quelques récits inédits en album comme le très bon "le chemin de nulle part" au ton très fantastique.
Le dossier très bien fait pour une fois chez Le Lombard (qui prend exemple sur les intégrales Dupuis) décrit les débuts de Godard, avec beaucoup de dessins et d'illustrations originales, ainsi qu'une interview de l'auteur.
Cette intégrale est une très bonne nouvelle et j'ai hâte de retrouver la suite qui est encore meilleure.
Cette intégrale est intéressante à plus d'un titre puisqu'elle permet de (re)découvrir une partie de la production de Macherot, quasiment inédite en album puisque dans les 9 histoires présentées dans cet opus, seules trois ont été publiées en album. En l'occurrence, il s'agit de "Sibylline et le Kulgude" dernier album édité par la maison d'édition Dupuis.
Tout le reste n'a été diffusé que dans le magazine Spirou.
Comme on l'a dit, avec la précédente intégrale, Macherot a commencé à intégrer une dimension fantastique qui ne va plus quitter la série jusqu'à son extinction.
Les deux héros de l'histoire Sibylline et Taboum s'effacent presque totalement au profit d'autres protagonistes comme Flouzemaker, Patakès ou Trougnou. Longtemps décrié par la critique, cette partie de l'oeuvre de Macherot retrouve depuis quelque temps de nombreux défenseurs et admirateurs.
La première histoire "le concerto pour croque-monsieur" est la suite immédiate du précédent volume "le violon de Zagabor". On y retrouve l'inquiétant Croque-Monsieur associé à quelques acolytes peu recommandables comme Zakouski ou Evariste. Ceux-ci essaiment la région de cadavres.
La deuxième histoire "Sibylline et le Kulgude" est tout autant imprégnée d'une ambiance morbide. On y croise quelques nouveaux personnages comme Trougnou ou Zulma la sorcière et quelques anciens comme la vipère Colombine.
"La nuit fantastique" est sans doute une des aventures les plus étranges de Sibylline qui d'ailleurs se fait de plus en plus rare, tout comme son acolyte Taboum. On y rencontre l'étrange Mirmy Popcorn, dont on ne sait pas très bien qui elle est (sorte de géante à la force surhumaine) et le zéladon noir qui parvient à éliminer le grand Troubadoule. Même Flouzemaker ne joue plus un rôle important. On a l'impression que Macherot se sert de l'univers de Sibylline pour raconter des histoires de plus en plus étranges qui s'éloignent de l'univers originel et ont dérouté le lecteur de l'époque. Cette histoire est inédite en album.
"Patakès et le pignou" n'est pas la meilleure aventure de cette intégrale, mais permet de retrouver le journaliste en mal de scoop Patakès et pour la première fois la voyante Godetia.
"La dame en noir" (dernière histoire à avoir été éditée en album dans "Sibylline et le kulgude") est une histoire particulièrement cynique qui met en scène Trougnou devenu prince de Schnapsbol qui tombe amoureux d'une mystérieuse dame en noir. La fin de l'épisode a un côté particulièrement ironique.
"Sibylline et le vase enchanté" remet quelque peu à l'honneur et à l'action Sibylline, ou Verboten. Le grand Zéladon en profite pour faire revenir Tante Mirmy Popocorn qui met à mal les activités de Croque-Monsieur. Une nouvelle fois Macherot montre la cruauté dans sa terrible réalité.
"Tante Mirmy Popcorn" est un épisode un peu court et mineur, mais qui montre l'installation de ce personnage et explique le retour quelque peu farfelu du rat Anathème, premier méchant de la série en posture ridicule.
"Flouzemaker et l'amour" est un épisode quelque peu loufoque qui présente Flouzemaker amoureux de Mirmy Popcorn.
Enfin "Sibylline et Tanauzère" est une histoire où l'étrange et le fantastique sont omniprésents. Une nouvelle fois le titre est trompeur puisque Sibylline n'apparaît que sur trois pages. Le Tanauzère parviendra même à effrayer Croque-Monsieur et Trougnou. Un peu d'humour vient égayer ce récit avec le journaliste Patakès qui ne voit toujours rien de ce qui se passe et s'en va interroger le brigadier Verboten pour avoir quelque chose à raconter dans son journal.
Cette troisième intégrale de Sibylline reprend dix histoires de la petite souris parues, entre 1975 et 1982, dans le journal Spirou.
« Sibylline et les cravates noires » a été écrite en 1975 par Paul Deliège. Elle reprend certains des thèmes chers à Macherot, comme la lutte pour la survie entre les carnivores et les faibles animaux de la forêt. Cette histoire n’est pas sans rappeler les croquillards de "Chlorophylle", l'originalité en moins. Le conte de noël suivant tenant sur deux pages est assez bien construit et plutôt amusant.
En 1977, Macherot est à nouveau seul aux commandes. Il revient avec un nouveau méchant particulièrement retors qui s’appelle Elixir. Celui-ci n’est pas sans rappeler le cynisme d’Anthracite. Malheureusement, on regrettera la présence d’un martien qui, à mon sens, gâche un peu l’histoire, même si la conclusion s’avère satisfaisante.
Il faudra attendre trois ans pour voir le retour de Sibylline en 1980. On découvre un Macherot aux dessins plus acérés, moins précis et plus aérés. « Burokratz le vampire » est une histoire assez lente, presque une non-histoire. Les fausses pistes se jouent des enquêteurs. On assiste même à la déchéance totale d’Anathème accusé à tort de vol et qui n’a comme seule rédemption possible que l’exil. Flouzemaker gagne de l’importance volant la vedette à Sibylline et Taboum, comme dans les deux histoires suivantes : « la puce fatale » où l’on retrouve une partie du petit cirque et « le buffet hanté ». Le fantastique devient encore plus présent et beaucoup moins paisible qu’il ne l’était dans « le petit cirque ». L’univers se charge d’une pesanteur inquiétante et Macherot semble expérimenter un nouveau champ.
Dans « Sibylline et le chapeau magique », une nouvelle fois Flouzemaker est mis en avant. On retrouve le méchant Elixir sous l'emprise du grand troubadoule, ce qui accentue le caractère fantastique de l’histoire. « Flouzemaker et Patakès » est une histoire qui n’a pas un réel intérêt si ce n’est de nous faire rencontrer le journaliste Patakès.
En 1982, paraît alors « le violon de Zagabor » un petit chef-d’œuvre de Macherot. Celui-ci imagine à nouveau un méchant à la dégaine particulièrement inquiétante Croque-Monsieur habillé de hardes et muni d’un couteau tranchant à la main. La neige omniprésente, les jeux d’ombres et de lumières rendent ce récit particulièrement inquiétant. De petites lucioles donnent, cependant, un ton un peu plus poétique à l’ensemble. Il est dommage que l’éditeur n’ait pas relié la deuxième partie de cette histoire « le concerto pour Croque-Monsieur » qui se trouvait à la suite de cette aventure dans l’album du violon de Zagabor. A la place, on a une histoire « Flouzemaker en vacances » totalement sans intérêt, mais qui montre une nouvelle fois la place prise par le personnage.
Cette deuxième intégrale consacrée à Sibylline est une période (début des années 70) où Macherot a souffert d’une grave dépression, ce qui l’a conduit à faire appel à un scénariste en la personne de Paul Deliège auteur de Bobo.
Le présent ouvrage rassemble 9 histoires de la petite souris et de ses comparses du bosquet joyeux. Les deux premières « La soirée de Noël de Sibylline » et « Sibylline et le gâteau d’anniversaire » ont surtout un caractère anecdotique.
La troisième aventure est sans doute l’une des plus célèbres signées Macherot « le petit cirque » qui permet une incursion pour la première fois dans l’univers fantastique. Cependant, c’est un fantastique bien gentillet par rapport à ce que fera Macherot par la suite. Le méchant Pistolard est un peu fade, par contre la troupe du petit cirque garde un côté assez attachant. On regrettera que le dessin de Macherot se fasse moins luxuriant que dans les premiers albums.
L’ouvrage se poursuit avec « la baguette rose » suite directe du « petit cirque » au scénario un peu simpliste et bâclé.
« ça c'est du gâteau » scénarisé par Deliège est plus intéressant et se centre vers le personnage de Flouzemaker qui prend de l’importance et devient de plus en plus retors. Les deux aventures suivantes sont à relier intimement ; « Les pirates » et sa suite directe « Gudu s’évade », écrites par Deliège n’ont jamais été éditées en album. Ces deux histoires mettent en avant une nouvelle fois les personnages de Flouzemaker que l’on montre dans tous ses travers notamment son âpreté aux gains (surtout dans « Gudu s’évade ») et Anathème qui se trouve une nouvelle fois fortement ridiculisé.
L’histoire « Sibylline s’envole », malgré son titre tarde un peu à décoller et rappelle les albums des croquillards le cynisme en moins. Encore une fois, Flouzemaker vole un peu la vedette à Sibylline. Taboum montre un peu de son caractère jaloux. Enfin l’album se conclut par un gentil conte « Sibylline et le coucou ».
Voilà une heureuse initiative de l’éditeur Casterman (étrange que Dupuis ne l’ait pas fait) qui sort une intégrale de Sibylline de Macherot, prévue en 5 tomes. Ce premier volume couvre une période allant de 1965 à 1969. Huit histoires sont ainsi au menu (une seule est inédite en album « un sapin pour Sibylline »).
Après son départ du Lombard en 1964, Macherot s’est rendu chez le concurrent l’éditeur Dupuis, où il a retrouvé ses vieux amis Franquin et Will au journal Spirou. Après le demi-échec de "Chaminou" et le khrompire qui allait peut-être un peu trop loin dans la dénonciation d’un méchant carnivore (thème déjà usité dans « les croquillards ») ; en 1965, Macherot décide de revenir à un univers plus champêtre, même si les deux premières histoires de Sibylline, se situent dans un cadre urbain très marqué par les sixties. On y retrouve, d’ailleurs, le chat Pantoufle, déjà vu dans l’une des célèbres histoires de "Chlorophylle" « Pas de salami pour Célimène » et qui connaîtra quelques aventures en solitaire (dont une signée Goscinny).
Macherot qui ne pouvait plus utiliser son personnage de Chlorophylle resté la propriété du journal Tintin, choisit comme héros un petit couple de souris Sibylline et Taboum. Chose amusante, il choisit de donner le premier rôle à la fille Sibylline. Il la dote d’un caractère bien trempé, un peu obtus, parfois à la limite du supportable. Taboum est quant à lui plus effacé.
A partir du troisième opus « Sibylline et la betterave », Macherot revient à son univers champêtre, dans une histoire qui met en avant le caractère changeant de Sibylline. « Sibylline et l’imposteur » est un petit événement car il développe pour la première fois le petit monde de Sibylline. Sibylline et Taboum sont alors accompagnés par d’autres personnages qui leur voleront presque la vedette : Flouzemaker, l’oiseau affairiste, le policier hérisson Verboten ou Clotaire le lapin. C’est aussi l’occasion de retrouver un vrai méchant comme les aimait Macherot : le rat Anathème qui rappelle obligatoirement Anthracite dans son caractère obstiné et son absence de conscience, mais est beaucoup moins intelligent. L’épisode suivant « Sibylline en danger » rappelle l’album « Chlorophylle et les conspirateurs ». L’histoire est particulièrement enlevée, voire cruelle, puisque la petite communauté affronte le nouveau roi des rats Anathème dans une terrible guerre.
On trouve ensuite une petite histoire de quatre planches « un sapin pour Sibylline » parue uniquement dans le journal Spirou et qui est sans doute une commande pour Noël. L’épisode est plutôt drôle et montre une nouvelle fois le caractère très fort de Sibylline. Cette aventure met beaucoup en avant Flouzemaker.
« Sibylline contre-attaque » peut être considéré comme la première partie de « Sibylline et les abeilles ». Anathème veut une nouvelle fois se venger et montre une nouvelle fois son obstination. Cela donne lieu à une aventure mouvementée, où Flouzemaker se montre un peu lâche. Le dessin est à son apogée dans les décors. Dans la deuxième partie « Sibylline et les abeilles », Macherot dépeint un Anathème en pleine dépression, toujours obstiné dans son désir de vengeance vis-à-vis de Sibylline.
Concernant l’intégrale en elle-même, c’est un bel objet. Mais le dossier n’est pas très complet et on regrettera un manque d’analyse sur la création des albums. On ne retrouve pas également les couvertures d’origine, ce qui est dommage.
L’époque potron-minet est la période que je préfère du donjon. Elle marque le commencement de l’aventure et narre les exploits de Hyacinthe de Cavallère le futur gardien du Donjon. Le dessin de Blain s’adapte parfaitement à cette ambiance de cape et d’épées, mêlant onirisme et couleurs sombres.
Concernant ce premier tome, les auteurs Sfar et Trondheim fixent les bases d’un univers qui se révèle parfaitement cohérent sur la durée (plus de 25 albums pour l’instant).
Les personnages sont particulièrement travaillés. On y découvre le père et l’oncle de Hyacinthe chez qui il part faire son apprentissage : le comte Florotte. Les deux frères semblent partager une vieille rivalité. Mais les plus belles réussites sont sans doute les personnages d’Hyppolite médecin chercheur de son état et père du futur personnage important de Zénith Alcibiade ; de Jean-Michel âme damné du comte et chef de troupes de brigands, ainsi qu’Alexandra une tueuse professionnelle dont Hyacinthe tombe amoureux.
Ce premier livre, c’est l’histoire de la perte de l’innocence, Hyacinthe découvre la ville et se déracine peu à peu. C’est sous le masque de la chemise de la nuit qu’il cherche à donner un sens à sa vie. Si les éléments sérieux ne manquent pas : la corruption, le crime organisé, l’amour… on ne peut oublier les nombreux moments drôles de ce livre et notamment le rôle joué par les Lutins qui creusent des galeries partout, le passage du pont pour rentrer dans la ville ou le vol de l’Arbolesse.
Une grande série qui à mon avis prend tout son sens si on l’appréhende par ce premier album.
Voilà la première histoire écrite par René Goscinny pour Lucky Luke. On ne peut pas dire que le scénario soit très élaboré, il constitue surtout une suite de gags pimentant le trajet de la construction du chemin de fer. Il est à noter que plus tard Jean-Michel Charlier et Jean Giraud reprendront le sujet dans la saga du cheval de fer dans la série Blueberry, mais de manière cette fois réaliste.
Goscinny instaure le principe du trajet à embûches qui reviendra souvent dans ses histoires : comme en remontant le Mississippi, la caravane, l’escorte, la diligence ou encore le fil qui chante. Cependant, ici, l’histoire se borne juste à la volonté d’un groupe de bandits d’empêcher par tous les moyens le train de passer pour sauvegarder les intérêts d’un patron de diligence qui estime que le chemin de fer va lui faire perdre de l’argent.
Goscinny, même s’il tâtonne un peu, joue sur les running gag qui reviendront souvent dans la série comme ce passager mécontent. De plus, le gag de la « tête de taureau » est un hommage ou un plagiat d’Hergé et de l’album « les 7 boules de cristal », où le capitaine Haddock subissait la même mésaventure. De son côté entrecôte Harry préfigure un peu Sam Casey, le riche éleveur dans des barbelés sur la prairie.
On notera également le côté très enjoué de Lucky Luke, comme c’était le cas dans les premières histoires de Morris. Goscinny lui donnera un côté plus solitaire et pince sans rire.
Au final, même si ce n’est pas le meilleur des Lucky Luke, cet album a un caractère historique car il voit l’arrivée au scénario de celui qui donnera les lettres de noblesse à la série : René Goscinny.
Avec ce quatrième opus, les aventures d’Astérix commencent à prendre une dimension très intéressante, voire totalement loufoque.
Pour une fois, c’est le barde Assurancetourix qui est mis en avant. Son enlèvement donne lieu à une scène très drôle. Astérix et Obélix partent donc à Rome pour le délivrer et cela donne lieu à d’excellents moments, notamment quand ils choisissent la carrière de gladiateurs, auprès de Caïus Obtus. La course de chars est de toute beauté.
On notera également la présence pour la première fois des pirates. Ceux-ci sont la caricature de héros de la série de Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon : Barbe Rouge, personnage que l’on retrouve associé à Triple pattes, le spécialiste des citations latines et Baba qui ne prononce pas les « r ».
La vie à Rome donne lieu à de bons gags, comme celui des relations de voisinage dans les insulae, ou encore la présence « enjouée » de Brutus auprès de César.
Dernier album de Goscinny au scénario et je dois bien avouer qu’à mon avis c’est loin d’être sa meilleure histoire. J’ai senti une certaine forme de sclérose ; après les Goths, les Bretons, les Espagnols, les Helvètes ou les Corses, Goscinny s’attaque aux Belges, en accumulant une série de poncifs sur ce peuple. Ca sentait quand même le manque d’imagination.
Bon, la situation de départ vient d’une citation historique de Jules César dans « La Guerre des Gaules » où il avait dit que « de tous les peuples de la Gaule, les Belges étaient les plus braves ». Cette déclaration a le don d’agacer le chef du village des irréductibles : Abraracourcix.
Cela donne lieu à un combat de prestige entre nos chers Gaulois et leurs amis Belges, afin de savoir lequel des deux peuples est le plus vaillant.
Je trouve que cet album manque alors cruellement de surprise : les auteurs jouent à fond la carte des caricatures : Annie Cordy, Eddy Merckx, le Mannekenpis, Brueghel, les frites et même les Dupond dans un phylactère très école Tintin. Mais je ne sais pas pourquoi, cela ne prend plus…
Bien sûr, cet album reste quand même supérieur aux derniers d’Uderzo qui eux frisent l’indigence.
Je mets la moyenne par respect pour l’œuvre de Goscinny.
Cet épisode n’est certes pas le meilleur de la série, il n’en est pas moins assez original. En l’absence du druide Panoramix, un devin sème le trouble dans le village. Le thème de cet album est donc la divination, la superstition et la crédulité. Tout le village semble hypnotiser par les paroles du devin qui promet monts et merveilles à tout le monde. On notera que les femmes le sont beaucoup plus, il y a donc peut-être un fond de misogynie.
L’album repose essentiellement sur le personnage du devin qui est un infâme charlatan. Comme particularité : on notera une très belle reproduction d’un tableau de Rembrandt ; quelques bons jeux de mots, comme le terme plauter qui fait référence au marivaudage. Au final, un album plutôt bon dans l’ensemble.
Cet album permet à nos deux héros de retrouver Rome après leur passage mouvementé dans l’album Astérix gladiateur.
Cette fois, la situation de départ est originale, puisque Goscinny bouleverse un peu sa structure narrative ; il utilise le retour en arrière au début de l’album.
Astérix et Obélix sont déjà à Rome et le scénariste nous remémore les raisons de leurs présences ; c’est-à-dire le pari stupide d’Abraracourcix et de son beau-frère : récupérer la couronne de lauriers de César.
Chose amusante, le nom de César est pour la première fois en tête d’affiche de l’album (il le sera une autre fois dans l’album le cadeau de César), pourtant on ne le voit que très peu par rapport à d’autres histoires.
L’album est surtout intéressant pour sa description de l’Urbs. Uderzo fait un travail de reconstitution exemplaire, on ne peut que louer ses décors d’une précision remarquable. La description des mœurs est aussi savoureuse, la scène chez les riches romains avec le fils débauché est particulièrement drôle. On notera d’ailleurs les considérations finales des auteurs sur la décadence romaine : un point de vue original !
Enfin, au détour d’une planche, on pourra remarquer la caricature de Jean Richard en dresseur de fauves ou les nombreux jeux de mots qui font de cet album un très bon cru.
Un très bel album qui prouve que la série atteint une grande maturité. Le scénario évoque l’arrivée du modernisme dans le « petit monde » d’Astérix. César demande à un architecte Anglaigus de construire un ensemble immobilier autour du village gaulois. Il espère, de ce fait, provoquer la domestication et la romanisation des irréductibles Gaulois.
Cette situation entraîne des passages tout à fait drôles. Ainsi, le prix du poisson augmente, comme celui des objets du forgeron. Cela est du à l’arrivée dans le village des Romains, habitant le « Domaine des Dieux », qui provoquent de l’inflation. Finalement, une fois n’est pas coutume c’est Assurancetourix qui va permettre de résoudre les péripéties. La fin de l’album est assez étonnante car Astérix et Panoramix ont une réflexion sur le temps qui passe qui peut laisser penser à une forme de refus du progrès. Mais cette réflexion a surtout un petit côté nostalgique peu vu dans les albums.
On notera de manière anecdotique la présence de Guy Lux en présentateur de jeu du cirque et le fait que, pour une fois ; Assurancetourix fait parti du banquet final et n’est pas bâillonné.
Cet album des Petits Hommes est un des rares crossover de la bd franco-belge, pratique courante aux Etats-Unis. Il permet un croisement entre deux séries aux univers finalement pas si éloignés celui du "Scrameustache" et des Petits Hommes. Dans le même genre, on peut citer "Gaston Lagaffe" qui apparaît dans les albums de "Spirou et Fantasio" et les "Schtroumpfs" dans "Johan et Pirlouit", mais il s’agissait ici de la naissance de nouveaux personnages et les derniers ont même volé la vedette aux premiers. Les clins d’œil à d’autres séries sont coutumières, comme ce fut le cas dans "Buddy Longway" quand il rencontre Jim Mc Clure de "Blueberry" ou dans Buck Danny croisant les pilotes français "Tanguy et Laverdure", l'espace de quelques cases. Mais il est finalement assez rare de concevoir deux albums sur la même trame apportant chacun une partie du mystère et un point de vue différent. Cet épisode 18 des Petits Hommes est à relier au numéro 14 du "Scrameustache" les Kromoks en folie. Cependant, les deux albums peuvent se lire indépendamment, même si la lecture de l’un aide à mieux comprendre tous les enjeux de l’autre.
Si l’histoire est plutôt intéressante, je dois admettre ne pas être un fan de l’univers du "Scrameustache" et donc je trouve qu’après les très bonnes expérimentations de Séron sur la planète Ranxerox et le trou blanc, le sujet bien qu’original est moins passionnant, sans doute par le manque d’attachement que je peux éprouver à l’égard de la bande des Galaxiens. Par moment, j’ai trouvé l’humour un peu lourd : lisez le gag du curé au début de l’aventure !!! les références un peu trop datées années 80. De plus on peut déplorer l'absence de Dimanche et la quasi-absence de Cédille qui avaient apporté un second souffle à la série.
Par contre, le dessin très franquinien est toujours excellent et on peut remarquer le contraste avec celui de Gos pour l’épisode du "Scrameustache". Alors ne boudons pas notre plaisir, cet album constitue une trouvaille amusante qu’il serait dommage d'éviter.
Il fut un temps où la série les petits hommes allait d'expérimentation en expérimentation. Ce voyage sur la planète ranxérox qui fait immanquablement penser à la marque de photocopieur en est un excellent exemple.
Si tous les albums des petits hommes avaient été de cette qualité, cette série serait sans nul doute culte. Malheureusement, la qualité déclinera lentement après l'album le trou blanc.
Concernant la mise en page, Seron adopte un système particulier puisqu'il tourne ses planches de 90 degrés, ce qui rend la lecture particulière.
L'histoire est vraiment très novatrice et joue à fond la carte des références. On notera au passage une petite allusion assez drôle à "Yoko Tsuno". C'est assez intéressant de créer une planète où tout est dupliqué dans une version négative comme pour une photographie. Cédille devient noire alors que Dimanche devient blanc.
Quand au dessin, il est très inventif, Seron crée un univers SF tout à fait fascinant. Seul problème de cet album, il est un peu trop bavard à mon goût.
Les Petits Hommes, voilà une série que j'aimais bien quand j'étais jeune. En la relisant, je dois bien reconnaître que les histoires sont assez inégales.
A mon avis, cette aventure est l'une des meilleures. Seron s'est enfin débarrassé des poussives histoires policières écrites par le scénariste Mittéi. Cette fois, il ancre la série dans la science-fiction, même si le scénario de cet opus n'est pas sans rappeler "le monde perdu" de Sir Arthur Conan Doyle.
Seron commence à ouvrir la piste des expérimentations qui le mèneront vers des albums comme la planète ranxerox ou le trou blanc.
Dans cette histoire, c'est également l'occasion de retrouver l'excellent méchant qu'était le duc de la Fourrière particulièrement revanchard et machiavélique.
On y découvre également un bestiaire préhistorique impressionnant, assez bien réalisé. Au détour des cases, on remarquera les Beurks terribles et violents singes ou le fidèle et gentil anaconda Prosper.
Au dessin, cela ressemble beaucoup à du Franquin, ce que certains ont qualifié de plagiat, mais cela colle bien à la série.
Tout n'est pas à conserver dans cette série, mais cet épisode est bon...
Planche de Sammy, tome 15 : Les gorilles à HollywoodRien de bien nouveau dans cet épisode des gorilles, honnête sans être de très grande facture. Jack est le sosie de Randolf Valentini, caricature de l'acteur ayant réellement existé Rudolph Valentino.
Mais si Jack est un exemple de virilité et de force, Randolph Valentini est un homosexuel aux manières assez poussées.
On pouvait s'attendre à une charge sur le milieu hollywoodien ; en fait, les auteurs se contentent de porter un regard amusé sur le monde des acteurs et de leurs fans hystériques.
Les situations se suivent sans grande originalité, faisant intervenir la mafia de manière régulière.
Au final, un épisode correct mais loin d'être inoubliable.
Nouvelle immersion « pseudo SF » pour les gorilles Sammy Day et Jack Attaway ; ceux-ci doivent escorter un homme qui est devenu une sorte de torche humaine jusqu’au Groenland. Toute ressemblance avec la mode des super-héros années 80 n’est que fortuite…
Rassurez-vous, cependant, Sammy et Jack n’escortent pas une réplique de la Torche Johnny Storm des Fantastic Four, mais un pauvre scientifique victime d’une expérience qui a mal tourné. C’est quand même plus conforme au cahier des charges des albums des gorilles.
Comme d’habitude, le rythme de l’épisode est enlevé, accumulant les courses-poursuites entre gangsters et le duo de détectives. On pourra reprocher un manque de nuances dans les situations, mais l’histoire se laisse suivre agréablement.
De plus, les auteurs créent du lien entre les différents épisodes de Sammy en rappelant au début de l'histoire la situation des gorilles telle qu'on les avait laissés à la fin du précédent album l’élixir de jeunesse. Au dessin Berck retranscrit parfaitement l’ambiance du Grand Nord grâce à son style très dynamique.
Un bon album de la série Sammy qui se déroule dans le milieu du cirque. C’est l’occasion de retrouver certains agents déjà croisés dans l’album panique au Vatican.
Cauvin écrit un scénario plutôt amusant, jouant sur le comique de répétition. Lors de la représentation du cirque, chaque agent à la recherche de la formule du savant Kazamadjove tente en vain de réussir un numéro de la mort mais échoue lamentablement.
L’histoire rappelle un peu les grands moments de l’espionnage lié à la guerre froide dans les années 50 alors que l’aventure se passe à l’époque de la prohibition dans les années 30.
Sammy et Jack assistent souvent impuissants à ce désastre comme les deux ambulanciers qui, eux, sont particulièrement amusés. C’est drôle et le dessin de Berck retranscrit parfaitement l’univers du cirque. Une série un peu oubliée qui mériterait une redécouverte.
Voilà un bon épisode de cette pléthorique série. Comme souvent Kid est mis en avant puisque le titre lui rend hommage.
Kid Ordinn est un piètre joueur de violon et les gens sont prêts à le payer pour qu’il cesse de jouer. L’histoire fonctionne sur un quiproquo puisque Kid reçoit une lettre qui était en réalité destiné à un homonyme Quidordine dangereux hors-la-loi. Kid est persuadé que les gens reconnaissent sa virtuosité au violon et part rejoindre la bande d’un minable bandit sans savoir qu’on le prend pour un autre. L’épisode en 44 planches est plutôt enlevé, assez drôle, même si l’humour reste assez premier degré. L’idée de base a été inspirée à Tibet par Duchâteau. L’histoire a un léger creux au deux tiers de l’album, mais la qualité de la fin rattrape ce passage. Au dessin, Tibet fait dans l’efficacité, réduisant les décors au strict minimum et concentrant son travail sur les personnages.
Cette série peut avoir des côtés sympathiques dans le côté western loufoque ; si l’ensemble de la série n’est pas franchement extraordinaire, il y a quelques bons albums : les disparus du Mirific, le dernier des Bull, Montana Kid ou l’innocent du village entre autres. Malheureusement, ce n’est pas le cas de cette aventure. Tibet a fait appel à Duchâteau qui lui a concocté un scénario bien peu convaincant.
Une nouvelle fois, Kid Ordinn est mis en avant et vole la vedette à Chick Bill. Il est chargé de protéger la banque de Wood City, sans que Dog Bull ou Chick Bill ne lui viennent en aide. Mais il se révèle bien incapable de faire face au bandit local. Cependant, les situations tournent vite en rond. C’est long, c’est lourd et répétitif.
Cela aurait pu s’arrêter là : si au trois quart de l’album les auteurs n’avaient pas tenté une mise en abîme avec l’irruption du dessinateur Tibet ainsi que son éditeur dans la bd. Si l’idée pouvait paraître originale, le traitement sombre vite dans le ridicule et le remplissage. On comprend rapidement qu’il s’agit d’une facilité car les auteurs n’ont pas su conclure leur récit.
Au dessin, c’est efficace, même si les décors sont réduits au minimum.
Dernier épisode du cycle OK Corral (entièrement réalisé par Giraud) qui fut d’une excellente qualité.
Toutes les différentes intrigues qui avaient été mises en place par le scénariste trouvent dans ce tome une conclusion remarquable.
On peut juste regretter que le dénouement du règlement de compte "historique" à OK Corral, entre les Earp et les Clanton, soit un peu trop rapide. Pour le reste, Giraud parvient à conclure brillamment les autres intrigues que ce soit le flash-back de la rencontre avec Géronimo ou l’affaire du tueur en série "Dragon rouge".
Son dessin est comme d’habitude parfait.
Le final de l’album est l’occasion d’une petite dose de cynisme de la part de Giraud.
Décidément, Giraud a choisi de déconstruire le mythe Blueberry. Dans cet album, celui-ci est totalement inactif, puisqu’il ne quitte pas son lit de l’épisode suite à la tentative d'assassinat. Cet album ne fait pas beaucoup avancer l’histoire générale, dont Blueberry semble n’être qu’un personnage secondaire. En fait, cet épisode gagne en intensité quand on lit le cycle (5 albums) en complet et dans la foulée.
Blueberry raconte un flash-back à un journaliste de Boston et une nouvelle fois, c’est très intéressant car Giraud « déshabille » son héros. Ce retour en arrière évoque une rencontre de Mike avec Géronimo avant son incorporation à Fort Navajo. Blueberry y est décrit comme un ivrogne, indigne de l’armée américaine.
Un bon épisode, on regrettera le fait que l’intrigue n’avance pas beaucoup, mais Giraud fait un travail intéressant. Son dessin est toujours aussi excellent.
Pour la première fois, Giraud est seul au scénario et au dessin et, à mon avis, il s’en sort très très bien. Certains ont pu critiquer l’évolution du personnage de Blueberry, le trouvant trop statique ; je trouve cela injustifié. Je pense même que cette évolution du personnage est très intéressante.
On redécouvre un Blueberry, environ dix ans après qu’il ait été blanchi dans l’affaire de l’or de Maximilien. Le personnage a changé, fini les grandes courses-poursuites, il s’est stabilisé à Tombstone, où il est devenu un joueur professionnel.
J’aime beaucoup cette approche du personnage, il ne bouge pas de sa table lors d’une partie de poker haletante. Pendant ce temps-là se joue ce qui deviendra le célèbre règlement de compte à OK Corral. Comme souvent, on est content de rencontrer des personnages ayant réellement existé comme les frères Earp, Doc Holiday ou les Clanton.
On a l’impression que Blueberry est plus spectateur des drames qui se déroulent dans la ville que véritable acteur. Certes, le récit de Giraud est moins limpide que celui de Charlier, puisqu’il multiplie les événements dans des narrations parallèles. Mais, cela permet de faire monter une forme de pression durant tout l’album et d’arriver à une chute finale impressionnante.
Un album exceptionnel à plus d’un titre puisqu’il permit de dénouer l’intrigue de la tentative d’assassinat de Grant, ainsi que celle de l’or de Maximilien.
Comme un dernier hommage, une grande partie du casting de Blueberry est présente : Mac Clure, Red Neck, Dodge, Angel Face, Alister, le président Grant en personne. Charlier conclut avec brio la longue aventure de Blueberry hors-la-loi. Ce sera d’ailleurs le dernier album qu’il supervisera intégralement.
Au dessin, Giraud est revenu à un style plus classique, moins moebusien. Les auteurs font planer l’idée d’une suite, puisqu’à la fin Blueberry part à la recherche de Pearl. Mais c’est une autre histoire.
Un album exceptionnel à plus d’un titre puisqu’il permit de dénouer l’intrigue de la tentative d’assassinat de Grant, ainsi que celle de l’or de Maximilien.
Comme un dernier hommage, une grande partie du casting de Blueberry est présente : Mac Clure, Red Neck, Dodge, Angel Face, Alister, le président Grant en personne. Charlier conclut avec brio la longue aventure de Blueberry hors-la-loi. Ce sera d’ailleurs le dernier album qu’il supervisera intégralement.
Au dessin, Giraud est revenu à un style plus classique, moins moebusien. Les auteurs font planer l’idée d’une suite, puisqu’à la fin Blueberry part à la recherche de Pearl. Mais c’est une autre histoire.
Retour à la grande aventure : Blueberry repart au Mexique pour enfin connaître la vérité sur l'or de Maximilien. Cela nous permet de retrouver l'ignoble Vigo, dans un scénario enlevé et très rythmé.
On a plaisir à découvrir un nouveau personnage perticulièrement réussi Le Tigre, un marquis français qui a combattu du côté de l'Empereur Maximilien et est resté au Mexique pour continuer de diriger une troupe de bandits. Cet homme fait preuve d'une cruauté sans normes.
Au point de vue dessin, comme il a été dit, c'est très particulier. On sent que Giraud devient de plus en plus Moebius. Cet atmosphère donne une ambiance très particulière à cet album. La cascade d'un vert flashy ne colle cependant pas avec les couleurs habituelles de la série générale. Il est à noter que lors de l'album suivant, Giraud-Moebius reviendra à des couleurs plus traditionnelles.
Dernière partie du cycle de Blueberry indien ; un bon album, comme le précédent qui permet de mieux définir la personnalité du lieutenant.
Ce cycle peut paraître, pour certains, moins bon que les précédents ; il n’en est pas moins à mon avis fondamental. Blueberry semble avoir trouvé l’apaisement auprès de la tribu apache.
Il est cependant très attaché à son honneur qu’il veut à tout prix défendre. Blueberry sort de ce cycle grandi, il a sauvé le peuple apache de la menace de l’homme blanc. On est loin des premiers albums qui montraient des luttes entre Indiens et Blancs beaucoup plus classiques.
Charlier renoue avec la course-poursuite chère à ses premiers cycles. On est content de retrouver Mc Clure, Red Neck et Pearl qui avaient disparu depuis leurs trahisons lors de ballade pour un cercueil.
Les méchants sont à leur meilleure forme, notamment le dénommé Eggskull et ses deux terribles chiens Gog et Magog.
Un album satisfaisant qui permet de faire une bonne transition entre le cycle présidentiel et le suivant qui va permettre de dénouer une bonne partie des différentes intrigues.
Cependant, on reste un peu sur notre faim car on ne retrouve pas le même allant que lors des albums 10 à 17.
Après 5 ans d’absence, Blueberry ressurgit dans le mensuel Métal Hurlant. On ressent donc fortement l’influence de Moebius au dessin.
A la même époque Charlier et Giraud avaient lancé dans le même magazine la série Jim Cutlass se déroulant dans le Sud des Etats-Unis.
L’histoire semble marquer un temps d’arrêt, Blueberry s’est caché chez les Apaches de Cochise. Encore une fois, on notera l’influence du cinéma américain chez Charlier qui change de regard sur les Indiens. Blueberry, le paria, choisit de s’allier avec les Apaches. De nouveaux personnages font leur apparition que ce soit Chini ou Vittorio, chez les Indiens. Mais aussi, un personnage ayant réellement existé Wild Bill Hickock qui se retrouve à la poursuite des Indiens. Un bon tome qui marque le début du cycle Indien, peut-être un peu moins dynamique que les précédents. La couverture est très belle.
Fin en apothéose du cycle mexicain. Blueberry, à partir de ce moment, va voir son rôle complètement redéfini. La trahison de ses deux amis sera un événement très difficile à admettre.
La fin de l'histoire se déroulant sur le fleuve est de toute beauté. On notera que Charlier fait une biographie de Blueberry, juste avant d'attaquer ce 5ème tome. On y apprend que celui-ci a combattu pendant la guerre de Sécession, mais aussi avec Pancho Villa et qu'il mourra en pleine grande dépression en 1933.
On voit aussi que les auteurs choisissent aussi d'aller de plus en plus loin dans la violence et cela est sans nul doute dû à l'influence du western spaguetti de Sergio Leone. Un des meilleurs épisodes western de l'histoire de la bd.
Déjà Hors-la-loi, car évadé de prison ; maintenant, Blueberry est suspecté d’avoir voulu tuer le Président Grant, rien que ça.
Le sort s’acharne sur lui. Il est en fait le jouet d’une terrible machination fomentée par de puissants réseaux.
Charlier écrit un scénario haletant, où Blueberry est sans cesse en train de se cacher dans la ville. Il est cependant à noter que Giraud a écrit seul une bonne partie de l'album. Cela s'en ressent sur une bonne partie de l'album qui semble, de ce fait, beaucoup plus rythmé et surtout moins verbeux.
L’humour est présent, notamment lors de la fameuse scène des pompiers. On notera que cet épisode est un des plus violents de la série. Plus rien n’arrête les scénaristes. On est bien loin des premiers albums de la série.
Les deux albums qui viennent marquent, à mon avis, l’aspect paroxystique de la série. Dans le hors-la-loi, Blueberry est suspecté d’avoir volé l’or des confédérés. Il se retrouve libéré en tombant dans une embuscade tendue par des truands.
Blueberry est vraiment seul contre tous, dans ce tome. On est content de retrouver Guffie Palmer qui essayera d’aider Blueberry. Mais de nouveaux personnages inquiétants font leur apparition, notamment le dénommé Angel Face.
Décidément Charlier a le don de créer des personnages tout à fait atypiques. Une nouvelle fois, Blueberry est au cœur d’une grande machination. On en vient à se demander quand ses ennuis s'arrêteront.
L'intrigue s'emballe et ça devient vraiment excellent. Les personnages sont tous guidés par une seule envie : disposer de l'or des confédérés. Charlier ajoute un nouveau personnage Trévor qui détient en partie la clé de l'énigme.
Alors, pas grand chose à dire par rapport au premier tome, c'est dynamique, prenant, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Aucun des personnages n'a de motivation tout à fait claire. Chacun cherche à tirer profit de l'autre et les alliances vont se nouer et se défaire.
Cet album est culte à plus d'un titre : tout d'abord, il marque le début du cycle de l'or des confédérés au Mexique. Ici Charlier et Giraud rendent clairement hommage au western de Sergio Leone. On se rappellera l'histoire du Bon, la Brute et le Truand.
Ensuite, le trait de Giraud devient exceptionnel, les décors sont encore plus travaillés. Les personnages ont des gueules magnifiques.
Enfin, l'histoire est à mon avis la meilleure de tous les cycles. Blueberry est au meilleur de sa forme. Il va croiser des personnages tous plus pourris les uns que les autres : Vigo, le gouverneur, Finlay et ses bandits sudistes. Et puis, n'oublions pas Pearl qui fait chavirer le coeur de Blueberry et joue un rôle totalement ambiguë.
Revoilà Greg au scénario, après avoir lâché les brides pour un épisode à Gérad Jourd’hui qui avait signé un honnête album Roubak ultime espoir. Le scénariste semble occulter totalement la saga des Dartz et nous ramène sur la planète Térango, sans que l’on comprenne très bien pourquoi. C’est d’ailleurs un peu gênant.
Concernant cet épisode, il est surtout intéressant pour montrer un affrontement entre deux vieux amis Kala et Luc Orient (qui a les cheveux de plus en plus longs !!!). Kala a été victime du caragal qui l’a transformé en mutant surpuissant. Luc Orient n’hésite pas à pourchasser son ancien ami comme une bête féroce. C’est peut-être le seul véritable intérêt de cet album. Je ne sais pas pourquoi le style verbeux de Greg prend parfois dans cette histoire des tournants un peu grotesques et agaçants.
On retrouve quand même avec plaisir, dans cet album, quelques vieilles connaissances comme Galax Ajh le Téranguien, présent lors du premier cycle. Au détour d’une case on apprend même que Lora et Luc Orient sont officiellement ensemble, ça sent la « subversion »!!!
Au dessin Eddy Paape montre toute son application. Les personnages sont plus expressifs que dans les premières histoires, c’est le cas également des Téranguiens. Voilà, ce n’est pas un chef d’œuvre, mais ça amusera quelques nostalgiques…
Planche de Luc Orient, tome 15 : Roubak ultime espoirCet épisode est tout à fait atypique, puisqu’il n’a pas été écrit par le scénariste Greg. Il a été édité en 1984 à une époque où Greg avait un peu délaissé toutes ses séries phares, que ce soit Comanche ou Bernard Prince ; la série Luc Orient n’a pas échappé à la règle.
C’est donc Gérard Jourd’hui le producteur de télévision (entre autre de l’émission la dernière séance avec Eddy Mitchell, dont les plus de 50 ans doivent se souvenir) qui est au scénario. Or les rapports avec Eddy Paape n’ont pas dû être simples, puisque celui-ci trouvait que Jourd’hui était encore plus lent que Greg dans la remise du scénario… L’association ne s’est, de ce fait, pas poursuivie.
Autre incohérence, à la fin de l’épisode précédent, on nous annonçait un album au titre « Térango, la planète du grand espoir ». Or Jourd’hui modifie tout : titre en premier et décide de baser son histoire sur un retour vers la planète Roubak qui avait déjà été le lieu de l’album l’enclume de la foudre.
Cet opus permet de mettre un terme au long (un peu trop, d’ailleurs) exode des Dartz. C’est l’occasion de jouer à fond la carte des coups de théâtre, puisque les auteurs nous servent en guest star le retour du charismatique méchant Julius Argos que l‘on croyait mort depuis longtemps.
C’est kitch, mais ça garde un certain charme. De plus, Eddy Paape semble très à l’aise dans cet univers futuriste ; on le sent totalement appliqué et impliqué dans l’imaginaire Space Opera.
Un épisode de Luc Orient qui joue à fond sur le principe du paradoxe temporel, cher à de nombreux auteurs de SF. La planète Térango a subi une explosion nucléaire qui a provoqué une forme de gigantisme accéléré de la faune et de la flore. Par conséquent, ce sont des femmes géantes : les Amazones qui dirigent cet univers inconnu et nouveau pour Orient et sa bande.
Ces Amazones ont asservi les rares hommes de la planète. On sent que Greg s’amuse beaucoup de cette situation. Il en profite pour donner un peu plus d’épaisseur au rôle de Lora qui, d’habitude, jouait la potiche de service…
Concernant le scénario, c’est du pur Space Opera. Ne cherchez pas une quelconque explication scientifique à tout ça. On est dans le grand-guignol. N’oublions pas qu’au fil de leurs pérégrinations, les Dartz ont recueilli, en plus de l'équipe d'Eurocristal : un marquis du XVIIIème siècle, un soldat de Napoléon ou des légionnaires romains… ça laisse songeur !!!
Il faut bien admettre que cette série a un côté quand même fort daté, voire carrément kitch. Mais Greg est un conteur efficace et Eddy Paape semble pendre un réel plaisir dans les aventures extra-terrestres de Luc Orient. Donc, ce tome est à découvrir comme le reste de la série rééditée par Le Lombard…
Voilà le deuxième épisode de la saga des Dartz qui n’est pas sans rappeler la vieille série Galactica qui évoquait déjà l‘exode de tout un peuple. Les Dartz sont à la recherche d’une nouvelle planète où la population voudra bien les accueillir, en l‘occurrence il s‘agit de la planète Térango. Orient, Kala, Lora et quelques humains égarés lors d’un paradoxe temporel les accompagnent…
On pensait que Greg en avait fini avec les longs cycles après l’épisode Térango qui avait occupé les 5 premiers albums ; il semble reparti pour un nouvel arc très SF dans une ambiance de crise inter-galactique.
Certains préfèreront sans doute les épisodes qui se passaient sur Terre, comme 24 heures pour la planète Terre ; mais bon, on ne s’ennuie pas et le scénario est assez bien construit.
Eddy Paape semble prendre un réel plaisir à montrer la planète Roubak en pleine turbulence et peut à nouveau laisser libre cours à son imagination débridée pour inventer la faune et la flore de ce bien étrange univers.
La couverture signée Vance et Coria annonce clairement la couleur ; on y voit la tête d’un humanoïde, ce qui laisse suggérer que le récit va se centrer sur de la pure science-fiction. Après le cycle de Térango, Greg avait centré ses récits sur Terre, leur donnant parfois un caractère plus fantastique que réellement SF, par exemple, dans le cratère aux sortilèges, ou la légion des anges maudits…
Cette fois Greg semble parti pour un nouveau long cycle. Cette histoire joue sur un vieux thème de science-fiction : celui des paradoxes temporels mêlant passé, présent et futur. L’action se passe sur Terre, mais on comprend bien vite que l’on va bientôt connaître de nouveaux univers. Luc Orient fait la connaissance d’une nouvelle race humanoïde en quête de territoire : les Dartz. L’histoire est toujours bien ficelée, même si elle manque un peu de rythme. On comprend surtout qu’il s’agit d’un tome introductif et que Greg est parti dans une nouvelle saga inter-spatiale comme ce fut le cas lors des épisodes de Térango.
Au dessin, Eddy Paape produit un dessin moins figé que dans les premiers tomes et c’est plutôt agréable.
Une série un peu oubliée qui si l’on omet son côté un peu kitch mérite qu’on y jette un œil…
Parfois, je me demande ce qui passait dans la tête de Greg. Celui-ci était capable de passer du western du style "Comanche", à l’humour verbeux d’"Achille Talon" et de nous servir de la science-fiction version "Luc Orient". Rares sont les scénaristes qui sont ou furent aussi éclectiques.
Après quelques épisodes qui avaient plus un côté fantastique comme le cratère aux sortilèges, Greg signe, ici, un scénario totalement SF. Il invente pour cela un monde souterrain où vit la communauté des Hymenoptériens, sorte d’humains décalés du monde terrestre qui vivent dans une sorte de fourmilière géante (« excusez du peu !!!).
Certes, on sent que Greg s’est inspiré des légendes de l’Atlantide ou de certains romans de Jules Verne, mais le côté déshumanisé de cette société d’hommes-fourmis semble bien être le fruit de sa propre imagination. Si l’originalité est au rendez-vous, je trouve que l’histoire manque un peu de rythme et d’action ; de plus, les costumes ont un côté très SF années 60, ce qui rend la série kitchissime.
La couverture de l’album est signée par William Vance et Francisco Coria. Au dessin, Eddy Paape semble prendre un réel plaisir à la tâche, son trait se fait même plus réaliste que dans les premiers épisodes.
Au final, une BD au scénario assez original qui n’est cependant pas le meilleur épisode de la série.
Cet album est sans nul doute un des meilleurs de la série. Eddy Paape le considère même comme son préféré. Après des épisodes purement fantastiques, du style le cratère aux sortilèges ou la légion des Anges maudits, Greg retourne du côté de la SF pure, puisqu’il évoque la menace de l’invasion extra-terrestre.
Il est évident que Greg s’est sans doute inspiré de « la Guerre des Mondes » de H.G. Wells. Cette histoire bénéficie, d'ailleurs, d’un rythme haletant. La conclusion est particulièrement intéressante, puisque les envahisseurs seront chassés par un élément bien « anodin ».
Au dessin, Eddy Paape semble prendre plaisir à la tâche, les décors sont particulièrement chiadés. Par contre, les personnages ont un trait toujours un peu raide. Paape est à son meilleur quand il est dans l’imagination pure : la représentation des extra-terrestres est très réussie. On notera en petite anecdote que la couverture est signée par William Vance.
Un épisode assez visionnaire puisqu’il est centré sur les manipulations génétiques. Greg semble, comme souvent, en avance sur son temps… Il met cette fois au premier plan le docteur Kala du centre Eurocristal qui a presque tendance à voler la vedette à Luc Orient.
Le personnage de Luc Orient, d’ailleurs, m’amuse de plus en plus. On a bien dû mal à croire qu’il s’agit d’un scientifique… On a plutôt l’impression qu’il semble sorti d’une équipe de catcheurs, tant il a un côté expéditif dans tout… Greg a, sans doute, voulu montrer un homme fonceur qui tape d’abord et réfléchit ensuite... A mon avis, d’autres personnages créés par Greg, comme Red Dust dans Comanche ou Barney Jordan dans Bernard Prince étaient bien plus travaillés et caractérisés.
L’histoire est assez bonne lorgnant plus du côté fantastique que SF. Comme toujours, nos héros vont trouver une explication rationnelle à ces phénomènes étranges qui présentent des enfants surpuissants.
Finalement, de toutes les séries de Greg, je crois que c’est celle qu’il faut le plus prendre au second degré. D’après certains, Greg disait qu’il livrait des scénarios humoristiques à Eddy Paape sans que ce dernier le sache. On ne sait pas si cela est une légende ou la vérité ; mais, il est clair que Greg ne croit, sans doute, pas énormément à la cohérence narrative de cette série.
Au dessin, Eddy Paape fait du bon travail (certes, le style a fort vieilli) ; le dessinateur est toujours aussi appliqué, même si son dessin est un peu figé…
Un bon épisode, même si il a beaucoup vieilli. Greg fait du X files, avant la lettre. Cette fois-ci, il montre un village en proie à une psychose collective. Tout cela est la conséquence de l’explosion d’une météorite à proximité du village.
Comme toujours, Luc Orient saura donner une explication rationnelle à cet événement. Après les épisodes téranguiens, Greg expérimente des histoires plus tournées vers le fantastique. C’est intéressant et plutôt bien pensé pour l’époque, mais je dois bien reconnaître que ce genre d’aventures a quand même fort subi l’usure du temps.
Au dessin, Eddy Paape est toujours aussi appliqué, prenant grand soin des décors. On le sent, cependant, moins à l’aise que dans les épisodes purement SF, où il pouvait laisser libre cours à son imagination…
Autre anecdote, on signalera que la couverture a été dessinée par William Vance.
Voici un épisode d'honnête facture des aventures des gorilles Sammy et Jack Hattaway. Cauvin, en créant cette série, s'était inspiré des incorruptibles d'Elliot Ness. L'action se situait dans les années 30 à l'époque de la prohibition.
Une fois n'est pas coutume, Cauvin envoie ses gorilles dans un pays étranger où se mène une lutte pour le pétrole : il s'agit, ici, d'un pays en plein Sahara qui ressemble d'ailleurs plus à un émirat du Golfe Persique.
Les auteurs avaient déjà conduit les gorilles à l'étranger, que ce soit dans les albums Rhum Row, el Presidente ou le gorille à huit pattes (l'un des meilleurs épisodes de la série).
Concernant cette histoire, comme d'habitude, ça flingue dans tous les sens, ça va à 100 à l'heure. C'est dynamique, enlevé, pas toujours d'une grande finesse, notamment dans les situations et les dialogues amenant la lutte entre les deux émirs. On peut penser que Cauvin aurait pu proposer un épisode plus documenté sur la naissance des pétro-monarchies et notamment leur lien avec les grands groupes pétroliers américains, ce ne fut pas le cas.
Le dessin de Berck est lui de bonne qualité.
Une idée originale pour l’époque cette idée du double de Fantasio. On notera un retour remarqué de Zantafio le cousin maléfique. Mais je trouve que l’album a un peu vieilli. C’est d’ailleurs une des rares fois que j’ai ressenti cela en lisant un Spirou.
Au dessin Franquin est toujours aussi précis, notamment avec de superbes dessins d’une course de vélo en montagne, où il fait de magnifiques plongées. On regrettera la quasi-absence du marsupilami, sauf à la fin dans une petite histoire.
Ce qui me gène un peu c'est l'histoire un peu trop policière et parfois trop sérieuse, on ne ressent pas l'humour que l'on trouvera dans QRN ou Zorglub. Cette aventure est un peu moins déjantée que dans les précédents opus.
Un bon album qui n’est cependant pas mon préféré.
Cet album est considéré à juste titre comme le chef d’œuvre de Morris en solo. Bien avant Lee Van Cleef (alias Eliott Belt) ; Morris avait déjà caricaturé un acteur américain spécialisé dans les rôles de méchant : le célèbre Jack Palance.
Son physique longiligne permettait à Morris de faire des dessins d’une redoutable efficacité et de multiplier les effets. Le scénario de cet album fonctionne entièrement sur l’affrontement entre LL et Phil Defer, une sorte de duel à mort. Cela manque quelque peu de surprise, à mon goût. Chose assez inédite, cette histoire est particulièrement violente, puisqu’elle se termine par la mort de Phil Defer ; situation que l’on ne retrouvera plus dans les albums signés par Goscinny. Il est à noter que le personnage de Phil Defer restera longtemps gravé dans les mémoires des lecteurs. Morris fera même un bref rappel à lui dans l’album « Western Circus », puisque Phil Defer apparaît parmi les pires méchants de la série, au côté de Joe Dalton ou Billy The Kid.
A signaler, que l’album présente une autre histoire « Pilules » particulièrement insipide. LL n’y a d’ailleurs qu’un rôle très secondaire.
Un épisode d’Achille Talon dans la lignée du précédent la main du serpent au ton toujours plus fantaisiste. Achille Talon est confronté à un savant fou qui conserve des hommes ainsi qu’une gargouille vivante, depuis le Moyen Age. Si l’histoire bénéficie toujours de bonnes répliques. Le tout est un peu trop bavard et l’histoire traîne en longueur. Lefuneste y tient un rôle particulièrement ridicule. On ne peut donc pas dire que cet album fasse parti des meilleures histoires longues de la série. L’inspiration est peut-être en berne. Il faut dire qu’à cette époque Greg sort une histoire longue d’Achille par an et cela ne se fait pas toujours au prix de la qualité. En même temps, cet album marque un peu une rupture, à partir de là, la suite des aventures du sieur Talon déclinera lentement en qualité.
Amusante cette longue histoire d’Achille Talon qui n’est pas sans rappeler Tintin et les Picaros (en beaucoup plus corrosive, cependant). Greg flingue tout sur son passage. Il s’en prend tout d’abord à la vision ridicule de certains occidentaux (son héros en tête) sur les pays du Tiers-Monde les imaginant totalement arriérés.
Ensuite, il renvoie dos à dos les dictatures en place incapables de gérer la richesse de leurs sols et les guérillas révolutionnaires qui veulent les renverser.
Enfin, cela permet de mettre en avant deux personnages souvent peu développés dans les aventures d’Achille Talon ; celui de l’éternelle fiancée : Virgule de Guillemets à la recherche d’un mystérieux trésor ainsi que celui d’Hécatombe la camériste de Virgule qui avec ses épaules de déménageurs n’hésite pas à affronter tous les dangers de la jungle. On notera la faible place tenue par Lefuneste ou le père d’Achille dans cet album, mais l’ensemble forme cependant quelque chose de très convaincant.
De l’avis de nombreux amateurs des aventures d’Achille Talon, les gags en deux planches sont de meilleure facture que les albums narrant une seule longue histoire. Il est vrai que la production de Greg a été assez inégale de ce point de vue là, oscillant entre le bon ("la main du serpent", "le trésor de Virgule"…) et le moins bon ("Viva Papa", "la loi du Bidouble"). Incontestablement cependant, "le roi des Zôtres" est sans doute une des meilleures histoires longues d’Achille Talon.
Le scénario est assez original et démarre sur un fait cocasse : notre brave Achille se retrouve, bien malgré lui, roi de Zotrland un pays qui ressemble fort à un pays germanique fascisant. Il fera tout pour se faire détester de la population et laisser le trône au jeune Abzurd, un pacifiste idéaliste qui sera bien aidé par Lefuneste.
Les dialogues de Greg sont savoureux et bourrés de multiples références et de jeux de mots très « talonnesques ». On est content aussi de retrouver maman et papa Talon et on en apprend d’ailleurs un peu plus sur leurs passés ; notamment, sur ce cher Alambic Talon, dont Greg laisse supposer qu’il a eu un passé d’anarchiste puisqu’une photo de lui le montre entouré de gendarmes…
Alors si vous ne deviez lire qu’une seule longue histoire d’Achille Talon, ce serait celle-là. Greg y signe un plaidoyer antifasciste burlesque… Seul problème, je ne pense pas que la jeune génération soit encore friande des longues tirades d’Achille Talon et c’est bien dommage…
Blueberry part retrouver Pearl, cela aurait pu permettre de boucler la boucle. Mais, Charlier est mort entre-temps et cela se connaît sur la construction du scénario. On assiste à une véritable farce où tout le monde se courre après, sans jamais réussir à s'attraper. Plus je relis cet album et plus je le trouve maladroit et bancal dans sa structure.
Le scénario est confus et l’humour qui est véhiculé ici ne semble pas propice à ce genre d’histoire. C’est le seul album de la série que je n’aime pas. Il a au moins le mérite de conclure définitivement une saga qui a duré plus de 11 volumes, celui de Blueberry hors-la-loi. Heureusement, Giraud n’a pas abandonné le personnage et l'a même plutôt bien renouvelé dans le cycle suivant : Mister Blueberry.
Après le cycle de Térango, Greg décide de situer ses scénarios sur Terre. L’aspect space opera des premiers épisodes laisse place à un épisode beaucoup plus tourné vers le fantastique. Greg s’est sans nul doute fortement inspiré de la nouvelle de Marcel Aymé « le passe-muraille ». Il expérimente un scénario où Luc et Lorna ont été irradiés par des lumières extra-terrestres, ce qui leur donne des pouvoirs surnaturels, notamment celui de passer à travers les murs.
Voilà la trame de cet épisode de Luc Orient qui manque quand même singulièrement de rythme. Les dessins sont moins étonnants que dans le cycle téranguien. Eddy Paape a moins de place pour laisser libre cours à son imagination car les décors sont entièrement terrestres. On a dû mal à croire à cette histoire de fils de mafioso enlevé par une famille rivale et finalement sauvé par des scientifiques transformés en surhommes. Le mélange policier-fantastique est maladroit.
En définitive, avec cet épisode, Greg entamait une nouvelle phase de la carrière de Luc Orient qui le menait dans des enquêtes à la X Files sur notre bonne vieille Terre. Un album qui souffre du poids des années et qui n’est sans doute pas le plus original de ce grand scénariste qu’était Greg.
Cet épisode marque la fin des aventures téranguiennes de Luc Orient. Le cycle avait débuté quatre albums précédemment et se clôt cette fois-ci de manière tapageuse. Les auteurs nous concoctent du vrai Space Opera (style Flash Gordon, ou plus récemment Star Wars…) avec une grande bataille intergalactique à la clé.
Heureusement, les gentils Terriens triompheront à temps pour sauver la planète Térango…
On ne s’ennuie pas dans cette aventure enlevée qui a, certes, subi le poids des années.
La vision des choses est forcément manichéenne. Les méchants Sectan ou Argos sont très méchants et les gentils Luc Orient en tête, sont pétris de bonnes vieilles valeurs de boy-scouts. La série passait quand même dans le journal Tintin…
Eddy Paape semble très à l’aise dans la description des villes, des forêts de la planète Térango. Son dessin un peu figé se montre plus percutant quand il peut laisser libre cours à son imagination.
Un épisode un rien désuet qui est, cependant, à n’en pas douter plus à prendre au second degré tant Greg aimait brouiller les pistes. Il a plusieurs fois expliqué qu’il avait le sentiment que tout ceci n’était pas bien sérieux et qu’il livrait des scénarios parodiques !!!
Un piètre album que cette alerte aux pieds bleus. Morris reprend le scénario à son compte, suite à une absence de René Goscinny. Il nous livre une histoire entièrement dédiée aux Indiens. Cela est, en fait, relativement rare dans la série puisque les albums entièrement centrés sur les Indiens sont finalement assez peu nombreux.
Il est dommage que Goscinny ne signe pas le scénario car celui-ci est vraiment très mince. Il se base sur le siège d’une ville par les Indiens Pieds Bleus. Les gags sont lourds, les personnages secondaires n’ont aucune consistance, que ce soit le shérif ou le bandit mexicain l’un des plus mauvais jamais vu dans l’histoire du cowboy solitaire. Les Indiens sont dépeints de manière très caricaturale et pas très flatteuse. On est bien loin de l’album chasseur de primes qui montrait les Indiens plus victimes qu’oppresseurs. L’histoire semble enchaîner les situations sans liens vraiment évidents, jouant sur l’action à outrance.
En anecdote, on notera une réplique de Jolly Jumper qui n’avait plus parlé depuis l’album Dick Digger. Morris montre encore quelques morts, ce qui sera banni de ses futures histoires. En définitive, un album particulièrement dispensable qui n’apporte rien du tout à la série.
et album marquait un changement d'éditeur pour la série, puisqu'à l'époque "Lucky Luke" passait de Dargaud à Lucky productions, une société créée pour Morris. Cela marquait le grand retour des Dalton qui n'avaient été, dans les années 80, que des acteurs secondaires de certains épisodes comme Fingers ou La fiancée de Lucky Luke.
L'album est moyen, ce n'est pas ce qui se fera de pire avec le cowboy solitaire, mais ce n'est pas non plus inoubliable. L'histoire, écrite par le duo Fauche et Léturgie, rappelle un peu trop certains opus célèbres comme la guérison des Dalton... On a l'impression que cette histoire d'amnésie n'est pas exploitée à fond. On est, cependant, content de retrouver Ma Dalton, même si le passage est un peu court.
Rantanplan ou Averell sont toujours aussi stupides, le premier se prenant pour un chat. Mais voilà, ça tourne en rond, les situations se répètent. Le personnage du gouverneur est agaçant. Le dessin de Morris décline, on ne voit plus de vastes plans d'ensemble et les décors sont réduits au plus simple appareil. Jolly Jumper ne parle pas et ça manque à l'humour.
Au final, un album moyen que l'on conseillera uniquement aux seuls vrais fans.
Cette histoire a mis très longtemps à paraître en album. Il a fallu attendre les années 80 pour la découvrir alors qu'on assistait à un certain renouveau de la série avec le retour de Choc signé Desberg. L'épisode initial date de 1958 et était paru dans le journal Spirou, juste après Plein Gaz et avant le départ de Will chez les concurrents du Lombard. Pour une fois, dans la période Rosy, celui-ci ne fait pas appel au méchant de service alias Monsieur Choc. En fait, l'histoire avait été écrite avant l'apparition de Monsieur Choc et Rosy la gardait dans un tiroir.
C'est donc un album qui a une trajectoire assez particulière. De plus, cette histoire ne comprend qu'une vingtaine de pages, il a donc fallu combler les manques avec quelques courts récits signés Tillieux et Desberg.
Concernant le scénario, la seule originalité vient du fait que l'histoire se passe au Japon, parce qu'à part cela on s'ennuie un peu au fil des pages. Nos deux compères ont dû mal à nous divertir dans cette histoire de fantômes au pays du soleil levant.
Au dessin, par contre, Will est impeccable, il commence à créer des cadrages et des prises de vue très dynamiques.
Des trois histoires scénarisées par Desberg reprenant le personnage de Choc, je trouve que celle-ci est la plus aboutie et la mieux construite. Le scénariste renoue avec le début de la série et montre Choc à la tête de l’organisation la main blanche comme dans l’album numéro 4. De manière assez surprenante, cependant, Choc n’apparaît qu’assez tardivement dans cette aventure, mais son entrée en scène est pour le moins tapageuse.
Malheureusement on perd la fraîcheur et l’humour des premiers tomes signés Rosy et les dialogues de Desberg sont moins bons que ceux de Tillieux. L’histoire a un ton très adulte et est même assez violente. Tif et Tondu s’opposent au début de l’album sur la piste à suivre pour retrouver le repaire de la main blanche. Cela donne lieu à un passage où la narration de Tondu est un peu lourde.
On retrouve la belle et vénéneuse Gina déjà présente dans Choc 235 qui semble faire tourner la tête de Tondu. Desberg semble très influencé par les films de James Bond comme le prouve une nouvelle fois la scène finale. Au dessin Will, reste efficace, même si il est sans doute un peu moins concerné par la série, les décors de jungle sont toujours très bien rendus tout comme la transposition graphique des quartiers interlopes d’Asie.
On est à mille lieux de l’époque Rosy, les personnages ont évolué en bien ou en mal. Chacun se fera son opinion…
Planche de Tif et Tondu, tome 28 : MétamorphosesCet album est écrit entièrement par Stephen Desberg qui prend la relève de Tillieux, auparavant il n'était que co-scénariste. Le début de l’album est assez réussi, jouant sur cette petite touche de fantastique propre à la série. Mais l’histoire s’embourbe vite dans un récit abracadabrantesque et bien peu crédible.
Desberg propose une vision de l’Afrique assez traditionnelle, même s’il il le dit lui-même, il n’y a pas encore mis les pieds à cette époque.
Le problème de cet album vient de la fin bâclée et totalement ridicule lorgnant de manière bien peu convaincante vers la science-fiction et expédiée en trois planches.
Au dessin, Will reste très bon. On notera au détour d’une case l’hôtesse de l’air Natacha, clin d’œil à la série de Walthéry.
Si Tillieux est encore crédité au scénario, il n’a, en fait, participé qu’aux quinze premières planches. Le scénariste est mort dans un accident de voitures et n’a pas pu superviser la totalité de l’album. Desberg est donc seul aux commandes sur la quasi-totalité de l’album. L’histoire démarre bien dans une atmosphère assez inquiétante, laissant planer un mystère constant.
Desberg s’est bien documenté sur la région de Valpone au-dessus de Menton. Picturalement, Will retranscrit parfaitement les paysages du col de Tende.
Dans son scénario, Desberg semble aussi faire indirectement référence aux tensions politiques de l’époque. Le groupe des passe-montagnes n’est pas sans rappeler les organisations terroristes d’extrême-gauche des années 70. On trouve aussi un émir du pétrole qui apporte la caution comique- parfois un peu lourde- et rappelle inévitablement la période des chocs pétroliers.
L’histoire est toujours très bien maîtrisée, pleine de rebondissements, mais la fin paraît bâclée et l’explication de la présence de ses passe-montagnes semble parfois un peu légère voire franchement ridicule. On a l’impression que Desberg n’a pas voulu aller trop loin dans cette histoire de terrorisme et que, de ce fait, il a dû terminer son histoire en inventant cette fin à l’eau de rose.
Cet album marque l’arrivée de Desberg au scénario. Celui-ci a collaboré avec Tillieux qui à l’époque éprouvait une certaine lassitude pour ses séries. Desberg n’a cependant jamais eu de contact avec Will sur cette histoire ; Tillieux se chargeant de faire le lien.
Cette aventure de Tif et Tondu est sans doute la seule écrite entièrement à quatre mains. Lors de la suivante Tillieux ne supervisera que les quinze premières pages.
Concernant le dessin : c’est impeccable, Will retranscrit avec talent les poursuites en voiture de très belle manière. Le scénario ressemble quand même beaucoup à ce qu’a toujours fait Tillieux. C’est, d’ailleurs, lui qui a imposé à Desberg de placer l’action en France, en Ardèche, plutôt qu’aux Etats-Unis.
L’histoire est plutôt agréable à suivre, sans réel temps mort. Le scénario est purement policier, il n’y aucune touche de fantastique si propre à la série et c'est un peu dommage. Tif, encore une fois, passe au second plan et constitue l’élément comique. Les voitures, les décors respirent pleinement la France des années 70.
Tif et Tondu s’étaient déjà retrouvés impliqués dans une affaire de sport automobile, au moment de l’album plein gaz signé Rosy. Desberg choisit, donc, de retourner aux sources et invente le GPS avant l’heure. Certains trouveront, de fait, cet album quelque peu obsolète, tant les équipements électroniques de nos voitures font aujourd’hui partis de notre quotidien ; mais l’album garde une certaine fraicheur et un excellent rythme.
Les scènes de formule un sont fabuleusement retranscrites par Will qui semble prendre plaisir à imaginer un grand prix de Monaco fort mouvementé. Tif vole la vedette à Tondu dans la première partie de l’album et se montre un pilote redoutable.
On regrettera une deuxième partie qui se déroule à New York (ville que nos deux héros semble apprécier) un peu moins passionnante avec un tournoi de tennis soporifique.
La fin de l’histoire semble une nouvelle fois un peu trop hâtive. Il faut préciser que de petites histoires complémentaires permettront une conclusion de cet album. Longtemps dispersées dans différents ouvrages, On peut les retrouver aujourd’hui dans l’intégrale tome 9 de Tif et Tondu « innombrables menaces ».
Desberg tente encore de moderniser les personnages les montrant en début d’aventure en proie à des problèmes financiers. Tif, quelque peu inquiet rêve même d’un mariage avec une employée de bureau. Clin d’œil amusant au cours de ce mariage, on voit quelques uns des personnages phares de Will comme "Isabelle", Calendula, l’oncle Hermès et même Monsieur Choc qui préfigure son retour.
On a souvent dit que Desberg n’avait pas été aussi bon que ses prédécesseurs Rosy et Tillieux dans les scénarios de Tif et Tondu. Cette histoire est, cependant, l’une de ses plus belles réussites, même si elle contient encore quelques défauts.
Cet album peut être séparé en deux temps. La première partie a une connotation policière et rappelle certains grands albums de la série signés Tillieux comme le roc maudit.
La deuxième partie de l’histoire se déroule au Mexique et consiste en une chasse au trésor, mâtinée de légendes mayas. On regrettera une nouvelle fois une fin un peu bâclée ; peut-être que l’histoire aurait gagné avec une dizaine de pages en plus.
Desberg tente de moderniser les personnages en montrant Tif dragueur invétéré. Mais la tentative est un peu ratée et les gags qui en ressortent sont souvent lourds.
Autre anomalie, la couverture qui n'est à mon sens pas du tout représentative de l'album et c'est fort dommage.
Au dessin, Will semble s’amuser à dépeindre le décor mexicain et la scène dans le sanctuaire est particulièrement dynamique.
Au final, un bon album, un des meilleurs de Desberg sans aucun doute.
Je crois que cette histoire est une des plus mauvaises avec la poupée ridicule qu’il m’ait été données de lire du duo Tif et Tondu.
Le scénario est assez peu crédible et extrapole sur l’idée qu’Hitler ne serait pas mort et vivrait en Amérique du Sud. Un groupe de fidèles nazis se tient au côté de l’homme mourant et cherche un mystérieux élixir de jouvence pour le sauver et le rajeunir.
On sent que Desberg a été influencé par Indiana Jones et ses nazis d’opérette. Mais la comparaison s’arrête là car l’histoire est d’une lourdeur extrême et Desberg n’est pas Spielberg…
Les gags sont lourds et répétitifs ; Tif est ainsi transformé en jeune garçon tout comme Hitler, il se montre encore une fois un dragueur invétéré. Les auteurs ont également eu des problèmes avec la censure à cause d’une caricature de Serge Gainsbourg un peu trop appuyé pour symboliser un juif new-yorkais.
Comme toujours, le scénario de Desberg se décompose en deux parties : une première partie qui montre les Nazis à la recherche du venin d’un serpent mystérieux en Amazonie et une deuxième qui consiste en une chasse au trésor en Afrique. Cela est assez rythmé certes, mais le tout manque de cohérence.
Petit clin d’œil, la dernière case de l’album a été changée car on voyait Tif en statue dans la jungle amazonienne, entourée d’Amazones le considérant comme un demi-dieu chargé de perpétuer l’espèce ainsi que des enfants criant papa. Cette case diffusée dans Spirou a été expurgée de son contenu un peu trop sexuel lors de la parution en album.
Lamentable de voir comment l'oeuvre de Morris et Goscinny a été réduite à néant dans les années 90. Fauche et Léturgie se démènent comme ils peuvent pour essayer de sortir une histoire quelque peu originale, mais rien n'y fait. On s'ennuie d'un bout à l'autre.
Alors, bien évidemment on nous ressert les Dalton, c'est une valeur sûre... Mais l'histoire totalement burlesque manque cruellement de cohérence. Les Dalton doivent se rendre à la noce d'un shériff qui, jadis, les a mis en prison. Mais, ce pauvre shériff n'est plus que l'ombre de lui-même, usé par l'âge. Heureusement Lucky Luke est là !!!
Au début de l'album, on ressort même des tiroirs Ma Dalton. Mais rien ne va plus... L'évasion des Dalton manque carrément d'imagination ; l'humour répétitif est lourd et sans intérêt à l'image de la mariée qui pleure sans arrêt. Le dessin de Morris use à fond de la photocopieuse...
On se demande par moment pourquoi les auteurs ont voulu à tout prix continuer l'exploitation d'une des meilleures séries de la bande dessinée franco-belge. Relisez plutôt l'album Ma Dalton et vous verrez à quel point cet album est de loin l'un des plus insipides de l'histoire du cowboy solitaire.
Série lancée sur le modèle du Petit Spirou, sauf que ça n'a pas si bien marché. Pearce est en fait le pseudo des deux trublions Yann et Conrad, les auteurs des Innommables. Conrad s'est d'ailleurs chargé entièrement du dessin. Au scénario Yann est associé à Léturgie. Après quelques problèmes avec Morris, la série n'a compté que deux albums.
Ce premier tome est plutôt réussi, on retrouve toute la verve de Yann et son humour parfois virulent. Les références sont nombreuses, comme celle qui est faite au film la leçon de piano de Jane Campion. Le personnage de Kid Lucky est plutôt amusant. C'est un véritable garnement qui n'en fait qu'à sa tête. Sa relation avec Old Timer est tout à fait sympathique. Le scénario est dynamique, on ne s'ennuie pas une seule seconde. On en vient même à regretter que ce ne soit pas ce duo + Léturgie qui ait repris la série principale Lucky Luke.
Yann est au scénario de ce tome, on aurait donc pu s'attendre à du très bon, tant le scénariste des Innommables a un côté corrosif.
Or l'album est juste honnète et pas inoubliable, cependant il reste bien supérieur à la production des années 90. A l'époque Morris avait déjà fait appel à Yann et son acolyte Conrad pour les aventures de Kid Lucky. Mais l'entente n'a pas duré. Yann racontait d'ailleurs que sur l'album le Klondike, Morris lui refusait constamment ses gags.
En ce qui concerne l'histoire, on est content de retrouver Waldo et Jasper que l'on n'avait plus revu depuis l'album le Pied-Tendre. Le côté historique de la ruée vers le Klondike est plutôt original et amène du dépaysement. Mais, les auteurs n'expliquent pas comment LL et Waldo ont su que Jasper avait disparu. Les situations et les personnages secondaires sont plutôt intéressants, mais ce n'est pas toujours hilarant.
Au dessin, c'est du Morris des années 90, il n'y a plus de plan large, les décors sont relativement pauvres, alors que les cimes enneigés du Klondike auraient pu être magnifiques.
Au final, un album qui se lit bien, mais qui est un peu décevant.
C'est dans les années 90 que fut produite la pire période des aventures de Lucky Luke. Cet album ne déroge pas à la règle. Morris poduit des albums à la chaîne, sans vraiment peaufiner les décors et ça se ressent à chaque page.
Le scénario est très léger et fait à peine sourire. On aurait pu apprécier de revoir Calamity Jane. Or cet album tombe dans une histoire indigente qui n'arrive jamais vraiment à décoller. Si Lo Hartog Van Banda avait réalisé un assez bon album Fingers 10 ans avant, malheureusement, il ne récidive pas.
Un conseil, lisez plutôt le Calamity Jane de la période Dupuis.
Un album convenable pour la production des années 80 ; à mon avis, le meilleur des scénaristes Fauche et Léturgie. Ce fut d’ailleurs le dernier à être édité par Dargaud en 1988, avant la création de Lucky Production.
Cet album est un hommage évident au dernier scénario de Goscinny : le fil qui chante. Il se situe chronologiquement avant l’apparition du télégraphe. D’ailleurs la fin du Pony express, avec Buffalo Bill est une référence évidente au début de l'album le Fil qui chante.
Je trouve cependant que les scénarios de Fauche et Léturgie se ressemblent un peu tous. Une nouvelle fois, on reprend le thème du trajet à embûches, comme dans Sarah Bernhardt. Encore, une fois, un groupe de personnes veut tout faire pour empêcher le Pony Express de réussir. Dans l’album le Daily Star, c’étaient les commerçants qui s’en prenaient au journaliste H.P. Greely ; ici, ce sont les employés de la compagnie de chemins de fer rivale du pony express qui font tout pour multiplier les problèmes.
Hormis ce petit défaut, on ne peut qu’encourager à lire cet album qui est bien meilleur à ce qui se fera dans les années 90.
Un album que j'appréciais bien plus jeune et que je trouve aujourd'hui un peu limité. Bob de Groot scénariste de Léonard ou Robin Dubois signe le scénario.
Je trouve l'humour un peu lourd dans cet album. L'idée de départ est assez originale, puisque on découvre les frères Caille inventeurs de la machine à sous (constat historique). LL est chargé de les escorter dans leurs périples à travers le Far West pour vendre leur machine. Donc, une nouvelle fois, c'est le thème du road movie qui est utilisé.
On remarquera une caricature de Louis de Funès en méchant, se servant de son acolyte comme cheval. Mais l'album, bien qu'assez rythmé, manque d'un scénario très solide et de moments d'humour inoubliables.
Planche BD Lucky Luke, tome 53 : Fingers Chronique de l'album : Encore un nouveau scénariste pour une aventure de Lucky Luke. Celle-ci est d'honnête facture, même si le personnage de Fingers aurait pu être encore mieux exploité.
L'album tient entièrement sur ce personnage de prestidigateur, sans doute caricature de Mandrake le magicien, et un peu d'Arsène Lupin.
Lucky Luke affronte un adversaire complexe, qui oscille entre les actes généreux : la capture des Dalton, la politesse vis-à-vis des femmes et des actes plus répréhensibles. Il profite de la magie pour voler la communauté.
Pour la première fois, les Dalton sont utilisés comme des faire-valoir au profit de Fingers. Même dans l'album la guérison des Dalton, leurs présences étaient beaucoup plus marqués face au professeur Himbergeest.
Si l'histoire commence bien, la fin est un peu bâclée. La scène chez les Indiens est plutôt ratée.
Deuxième scénario de Fauche et Léturgie, à mon avis meilleur que Sarah Bernhardt. Le sujet : la presse et ses balbutiements est plutôt intéressant et bien documenté.
Cependant, je trouve toujours l'humour un peu lourd. Les adversaires de Greely : une bonne partie des notables de la ville de Dead End City, m'ont copieusement ennuyé. Ceux-ci inventent les pires stratagèmes pour faire chuter Greely et cela vire parfois à un comique de répétition plutôt navrant.
On remarquera en petite anecdote un hommage à Albert Londres, un des pionniers du journalisme en la personne de Pipo.
Cet album est un des plus mature de la série. Pour la première fois, l’ennemi des Gaulois est sournois et semeur de troubles. Il est donc très difficile à battre, même avec la potion magique. Ce Romain envoyé par César use de la psychologie pour semer la discorde dans le village. L’aspect paisible et tranquille du village semble se disloquer. Astérix est ainsi suspecté d’avoir vendu le secret de la potion aux Romains car on l'a vu ramener un vase. Cet épisode a donc pour thème le doute, la manipulation psychologique, la rumeur qui peuvent faire parfois bien plus de mal que la violence physique.
Cet album garde cependant un humour tout à fait original, jouant toujours autant sur les jeux de mots ; de même, le gag du bouclier d’Abraracourcix est un grand moment.
On notera quelques spécificités, l’acteur Lino Ventura est caricaturé en centurion Caius Aérobus ; enfin, c’est la première fois qu’apparaît la plantureuse femme du doyen Agecanonix.
En 1957, Macherot travaille, depuis un certain temps, sur la série Chlorophylle dans le journal Tintin. En ayant assez de voir ses personnages évoluer dans des décors champêtres lors des trois premiers albums ; il décide d’emmener Chlorophylle et Minimum sur l’île de Coquefredouille, dans un cadre parfaitement urbain. C’est l’occasion pour Macherot d’habiller ces personnages et de signer ce qui constitue sans nul doute un chef d’œuvre oublié de la bd franco-belge.
Macherot construit une société parfaitement cohérente, où règne le bon roi Mitron XIII. Les bêtes féroces n’ont jamais mis les pieds sur l’île et cela a permis de construire des cités accueillantes, où les souris vivent en paix avec les oiseaux.
Mais, Anthracite le pire ennemi de Chlorophylle et Minimum a réussi à amener sur l’île deux redoutables prédateurs : les croquillards. Ceux-ci se livrent à une sérieuse entreprise de destruction afin de préparer la réussite financière d’Anthracite, toujours à la recherche du pouvoir. Les morts vont d’ailleurs se succéder. Il faut savoir que cette bd a été éditée vingt ans après seulement par Glénat, parce que l'épisode avait été jugé trop violent par le Lombard. Il faut dire qu’Anthracite est un vrai méchant, bien plus sournois et calculateur que les méchants que l’on trouvait dans la bd franco-belge de l’époque. Les Dalton, à titre de comparaison, sont plus bêtes que méchants.
D'ailleurs, Il est intéressant de noter certains parallèlismes avec la série Lucky Luke notamment sur la lâcheté de la population face aux croquillards. Macherot peint de très belle manière la nature humaine et cela n’est pas sans nous rappeler la période de l’Occupation allemande et les réactions contrastées des populations. De même, les erreurs de l’armée de Coquefredouille sont assez savoureuses.
Pour conclure cet ouvrage est difficile à trouver, mais il est incontournable et il serait bon que les éditions du lombard qui avaient commencé à rééditer Chlorophylle dans la collection Millésimes ne s’arrête pas en si bon chemin…
Un album qui se centre sur les guerres contre les Indiens. L'intrigue du cheval de fer devient secondaire. Un nouveau personnage apparaît le général Alister, dit "Tête Jaune" qui n'a aucun respect pour les Indiens et va à l'encontre des traités de paix. Ce personnage n'est pas très éloigné du Colonel Thursday de Fort Appache (John Ford), ils ont tous deux la même détermination et la même haine vis-à-vis des Indiens.
Si le premier cycle considérait clairement les Indiens comme des ennemis, celui-ci prend plus de recul. Charlier montre aussi l'incapacité des généraux américaux à faire la paix et prend presque parti pour les Indiens. Le manichéisme n'est plus de rigueur. Blueberry navigue dans ce marasme en exécutant comme toujours des morceaux de bravoure.
Au dessin Giraud exécute de superbes planches enneigées et ne cesse d'affirmer son trait.
J’aime beaucoup cet album qui fait preuve d’une grande originalité. On quitte les champs de bataille de l’Est pour la haute mer et cela donne lieu à d’excellents moments.
L’histoire démarre sur les chapeaux de roue avec ce procès où Blutch s’en donne à cœur joie. Ensuite, la mission qui les mène au bateau la Rose de Bantry est passionnante. Les auteurs jouent sur le comique de répétition avec la méprise de Blutch qui prend un passager du nom de Kavanagh pour l’homme qu’il recherche Hogan. Celui-ci était chargé de sceller une alliance entre Napoléon III, la Reine Victoria et les confédérés. Le capitaine du navire est un personnage secondaire très intéressant, sorte de tyran, que seul l’argent attire.
Enfin, la fin est excellente comme souvent dans la série et est un hommage non voilé à l’album Les cavaliers du ciel.
Vraiment un excellent album qui n’a qu’un point faible, à mon avis (voir plus bas). Les auteurs s’étaient déjà amusés au retour en arrière sur Blue Retro. Ils rééditent l’expérience ici, mais avec plus de réussite. L’intérêt de cet album est de nous montrer l’enfance de Blutch par le regard d’une sorte de père adoptif Doc, un ivrogne notoire. On se rend compte que son enfance n’a pas été facile. Même Chesterfield éprouve de la compassion pour son comparse. La narration adoptée par les auteurs est très intéressante car elle laisse planer un doute, le Blutch dont Doc parle est-il bien le Caporal Blutch que nous connaissons tous ?
Seule la fin m’a un peu déçue car on ne comprend pas pourquoi Blutch qui avait l’occasion de déserter une bonne fois pour toute l’armée revient au camp. Enfin, hormis ce petit point négatif, cette histoire fait preuve d’une grande maturité. Il est bien dommage que les auteurs n’aient pas gardé la qualité scénaristique de cet épisode pour les albums suivants.
Très bon album sur le thème une nouvelle fois de la lâcheté des habitants de l'Ouest. Mais cette fois, c'est bien un régime autoritaire qui se met en place sans que les habitants ne résistent. Certains y trouvent même leur compte. Alors que les habitants de la ville prennent au départ Smith pour un doux dingue, ils retournent tous leur veste, quand le faux empereur fait son coup d'Etat. Seul Lucky Luke et le juge Barney gardent leur esprit critique.
Cet album est aussi sympathique pour sa petite touche d'exotisme, les costumes font clairement référence aux armées napoléoniennes. On évoque également les grands souverains européens de l'époque que ce soit la reine Victoria ou le Kaiser.
Il est à noter que le personnage de Smith est inspiré d'un personnage nommé Norton qui n'avait pas cependant la fortune du premier.
Le thème de cet album est la psychanalyse et c'est plutôt original. Il est à noter que l'album a été pré publié dans le Nouvel Obs, Goscinny a sans doute choisi le sujet en rapport.
Le professeur Otto Von Himbergeest est le personnage central de l'histoire, il se propose de guérir les Dalton par la psychanalyse. Si Averell est très réceptif aux théories du professeur, ce sera plus dur pour Joe.
Encore une fois, Lucky Luke est mis à mal, le professeur le pousse dans ses retranchements, dans son inconscient. Cela donne lieu à d'excellentes scènes. Si en plus, Rantanplan goûte à la psychanalyse, que demander de plus.
Si cet album marque l'apogée du tournant adulte de la série, je trouve qu'il perd un peu la fraîcheur des albums des années Dupuis. Un incontournable, cependant.
Un album qui reprend le même principe que Billy The Kid, mais en un peu moins bien, à mon avis. Depuis longtemps, Goscinny s’intéressait aux frères James, on avait d’ailleurs pu voir des préfigurations du personnage de Jesse James, dans deux albums : LL contre Joss Jamon et Billy The Kid. Ici, les auteurs flanquent Jesse James, de son frère Frank et de son cousin Cole Younger. Le personnage de Frank est d’ailleurs le plus intéressant des trois : il ne cesse de citer Shakespeare de manière totalement caricaturale, se croyant intellectuel. Jesse est lui une sorte de Robin des Bois des temps modernes, sauf qu’il a une conception bien à lui du système de voler aux riches pour donner aux pauvres. Une nouvelle fois, le thème de la lâcheté des habitants de l’Ouest est abordé, c’est un peu dommage. Cependant, cet album est très agréable à lire et reste d’un très bon niveau.
Un album important de la série, puisque ce fut le premier à être pré publié dans Pilote. Cependant, je ne le trouve pas aussi bon que les 3 précédents. L’arrivée dans Pilote permet aux auteurs d’insérer des femmes aux attraits charmeurs pour la première fois : c'est la troupe de Lulu Carabine. C’est aussi la première fois qu’il y est question d’amour entre deux des frères Dalton et la chanteuse de saloon Lulu Carabine. Une nouvelle fois, les auteurs partent sur un postulat intéressant, les Dalton vont administrer une ville de truands et Lucky Luke va les y aider pour mieux les piéger. Même si l’album regorge de scènes amusantes, surtout grâce à Averell ou Joe. Je trouve qu’il tombe parfois dans quelques petites facilités scénaristiques.
Le pied-tendre est un des meilleurs albums de Lucky Luke. On sent que la série atteint sa pleine maturité. Ce sera le dernier album à être pré publié dans le journal Spirou. L’histoire est une des meilleures analyses de l’arrivée des immigrants aux Etats-Unis. Le vieux Baddy a disparu et c’est un jeune Anglais de noble famille ; Waldo Baldmington son dernier parent qui héritera de son domaine. Les auteurs en profitent pour faire de l’humour en opposant bien sur les codes de la vieille aristocratie anglaise et les rudes mœurs de l’ouest. Waldo est associé à son valet, digne représentant des clubs victoriens. Ce qui est intéressant, dans cet album, c’est aussi sa « noirceur », les jurés sont corrompus, l’étranger est victime de brimades. On sent que Goscinny commence à toucher des thèmes plus sérieux. Ceci avait déjà été entrevu dans le précédent album. La fin est d’ailleurs assez cynique.
Il s’agit du dernier album édité par Dupuis, mais ce ne fut pas le dernier à être prépublié dans le journal Spirou. Nouvelle escapade à l’étranger après les Dalton dans le blizzard, cette fois Lucky Luke et les Dalton se rendent au Mexique. Le résultat est à la hauteur de nos attentes. C’est vraiment très drôle, on a affaire ici à un petit chef d’œuvre d’humour.
Le truand local est une parfaite caricature des bandits mexicains que l’on pouvait voir à l’époque dans des films comme les 7 Mercenaires.
C’est à mon avis dans cet album, que les Dalton, surtout Averell et Joe, sont exploités dans toute leur splendeur. J’ai en souvenir cette scène où Averell mange un bol de terre cuite, ou quand il demande sans arrêt quand est-ce qu’on mange dans la langue locale. Ce qui donne un cucamekiki approximatif. Rantanplan découvre son adversaire le plus redoutable : un chien doué d’une intelligence EXTRAORDINAIRE.
Pour toutes ces raisons, il serait bon que vous lisiez cette formidable histoire.
Ce n'est pas l'album que je préfère de la période Dupuis. L'histoire n'est pas inintéressante, une ville qui a connu la fièvre de l’or puis s’est éteinte, mais c’est loin d’être la plus drôle. Par contre, il faut noter que les auteurs cherchent à approfondir le caractère des personnages secondaires. Le cas de Powel, le vieux chercheur d'or, est intéressant, car il a un rôle relativement ambigu, ni vrai gentil, ni vrai méchant, mais plutôt désabusé.
Un autre album dans la tradition du convoi à embûches, après celui sur le Mississipi. Les auteurs arrivent à créer des personnages secondaires tout à fait sympathiques et originaux. Il en est ainsi du coiffeur français, d’Ugly Barrow le cocher qui ne parle que par dessins injurieux (une vraie trouvaille), de Phinéas le garnement, de l’inventeur fou ou du croque-mort…
Le but de ce voyage est d’aller s’installer en Californie et la route de ce convoi ne sera pas de toute tranquillité.
Ce n'est pas mon album préféré. Cependant, je dois bien reconnaître que cette histoire a de nombreuses qualités. Tout d'abord, Goscinny va utiliser le personnage de Calamity Jane avec une certaine adresse. Tout l'album fonctionne d'ailleurs uniquement sur le caractère bien marqué de cette personne. Véritable garçon manqué, Jane jure, préfère le colt aux tasses de thé. Les auteurs reprennent le procédé qui avait été utilisé pour Ugly Barrow, en parsemant ses répliques de nombreux dessins symbolisant des termes orduriers.
En ce qui concerne l'histoire, je n'ai pas été très convaincu par cette affaire de trafic avec les Indiens.
A noter, la caricature de David Niven qui vient donner des cours de maintien à Calamity Jane et le moins que l'on puisse dire c'est que ça déménage. On notera aussi la préfiguration d'un futur album de LL le Daily Star par le personnage du journaliste, toujours en avance sur l'info.
Au final, un album sympathique, mais pas inoubliable. Calamity Jane sera réexploitée par Morris dans chasse aux fantomes, mais là je préfère passer...
Un des premiers albums que j'ai lu de la série. En tous points cette histoire est remarquable : le thème est très original celui de la lutte des fermiers contre les gros éleveurs. Le barbelé est symbolique de l'émancipation des fermiers face aux propriétaires-éleveurs.
Ce qui est intéressant, c'est de voir que Lucky Luke va choisir le camp des fermiers contre celui des cowboys qu'il aurait du choisir par tradition ou fidélité. Mais ici, une nouvelle fois, il choisit de se mettre du côté des faibles.
La série commençait à vraiment atteindre des sommets dans la créativité. Les sujets étaient toujours très variés.
A noter que les barbelés peuvent être employés comme des symboles étonnants de la liberté. Les fermiers, malgré leur cloisonnement derrière ce fil barbelé, se sentent libres. C'est d'ailleurs une très belle scène de l'album.
Un des bons albums de l'après Goscinny. Vidal y va cependant un peu fort dans la mysoginie, puisque LL est chargé de diriger un convoi de femmes !!! C'est reparti pour une enième variation sur le principe du trajet à embûches, déjà expérimenté dans la Caravane, ou le fil qui chante.
L'originalité vient du fait que cette fois Lucky Luke est bien mal à l'aise avec ce groupe de femmes qui part vers l'Ouest pour se trouver un mari.
On est agréablement surpris de retrouver Hank Bully, le cocher de la diligence, toujours aussi grande gueule.
Les situations comiques provoquées par les femmes sont assez drôles. On reprochera cependant l'utilisation une nouvelle fois des Dalton à la fin de l'album. Cela n'ayant pas grand sens dans cet album, d'où un sentiment de fin baclée. L'utilisation systématique des Dalton semble parfois un recours à la facilité dans les albums post-Goscinny.
Cet album marque l’apparition d’un des running gag les plus culte de la bande dessinée : l’évasion des Dalton.
On les découvre ainsi avec leurs fameuses tenues de bagnards, jaune et noir. En ce qui concerne le scénario, je trouve qu’il est moins bon que celui du Juge ou de Ruée sur l’Oklohama.
Goscinny n’exploite encore pas totalement les personnages et retourne dans son travers qui consiste à faire de l’album une suite de gags sans structure narrative.
La succession de Goscinny est bien difficile quand on voit ce piètre album. Fauche et Léturgie signent ici leur premier scénario pour Lucky Luke et ce n'est pas terrible.
Si l'originalité pouvait être de mise avec la personne de l'actrice Sarah Bernhardt lors de sa tournée aux Etats-Unis, cela tourne vite en rond. Les situations sont lourdes, on ne s'amuse pas beaucoup. La fin est même complètement ratée.
Une nouvelle fois, on reprend le thème du trajet à embûches, mais cette fois ça ne prend plus. Finalement l'album le magot des Dalton était beaucoup plus réussi.
Ici, on s'ennuie fermement et j'ai trouvé quelques similitudes regrettables avec des albums comme la caravane ou le fil qui chante.
Avec cet épisode, Tillieux inscrit la série dans la modernité. Je dois avouer que c’est un des albums que je préfère de la période Tillieux avec un plan démoniaque.
Tif et Tondu avaient fait un court séjour à New York au cours des premiers albums de la période Rosy, les auteurs y font donc une petite référence. Ici le scénariste Maurice Tillieux s’impose un scénario policier au style très années 70. Le scénariste a sans doute été fortement inspiré par le film de William Friedkin french connection avec Gene Hackman qui décrivait le rôle de la pègre marseillaise dans le trafic d’héroïne depuis New York.
L’histoire n’a donc pas la touche fantastique propre à certains albums, mais il bénéficie d’une ambiance de polar noir. Les courses poursuites en voiture sont remarquablement bien dessinées par Will. L’ambiance prend une tournure très sombre, même si le personnage de Tif apporte la touche humoristique nécessaire. Il est à noter que Tillieux lui donne un rôle plus important qu’à l’habitude, le rendant responsable d’une terrible méprise. Tillieux a parfois eu du mal à trouver un rôle convenable à Tif, préférant laisser la responsabilité des affaires à Tondu.
Au dessin, Will semble s’être particulièrement bien documenté pour retranscrire l’ambiance du New York des années 70.
6ème aventure signé Tillieux dans les aventures de Tif et Tondu. Celle-ci n’est pas directement une réplique de Félix, même si plusieurs histoires du détective lui ressemblent. De plus la trame de l’enquête n’est pas sans rappeler le Roc Maudit.
C’est donc du Tillieux policier, sans la petite touche fantastique qui faisait la spécificité de la série. De ce fait, même si l’histoire est plutôt bien menée, on regrette un peu l’absence d’éléments fantastiques. C’est du policier pur et dur, mais le scénario paraît parfois un peu facile, Tif, Tondu et Kiki d’Yeu partent dans le Pacifique sans connaître les volontés de Lifeway.
On quitte pour une fois l’ambiance londonienne pour une région plus ensoleillée de Polynésie, sans que Tillieux situe précisément l’île. Les noms sont assez fantaisistes, comme Atuvu-Montoutou. Si Will était excellent dans la description de Londres, il se débrouille très bien dans un cadre bien différent.
Au final, cette histoire est de bonne facture, mais il me semble qu’elle aurait mieux convenu à un épisode de Félix ou de Gil Jourdan.
Voilà le 4ème album signé Tillieux au scénario et le troisième qu’il situe à Londres, ville qu’il semble apprécier. C’est l’occasion de revoir l’inspecteur Fixchusset après les aventures du roc maudit et de l’ombre sans corps.
Après deux albums au ton passablement rationaliste comme Tif et Tondu contre Le Cobra ou Le Roc Maudit, Tillieux renoue avec le fantastique qui avait fait les grandes heures de la période Rosy.
On notera dans cet album le rôle plus important pris par Kiki d’Yeu, la comtesse qui, après son arrivée remarquée dans l’album Tif et Tondu contre Le Cobra se montre encore plus percutante. Celle-ci démontre une vraie force de caractère, ainsi que de la persévérance. C’est même d’elle que part l’action.
Il est intéressant de noter la « redéfinition des postes » faite par Tillieux. Tif devient clairement le faire-valoir rigolo de Tondu beaucoup plus rationnel et réfléchi. Cela n’est pas sans rappeler le modèle Gil Jourdan-Libellule.
Bien qu’étant de bonne qualité, je dois avouer avoir une petite préférence pour les épisodes scénarisés par Rosy par rapport à l’époque Tillieux, dont je reconnais pourtant l’immense talent de scénariste et surtout de dialoguiste.
Cette histoire de gastéropode géant sorti du fonds des âges et nourri aux ultra-violets sonne comme un vrai scénario de film-catastrophe. Le tout est bien mis en scène par Will au sommet de son art. Celui-ci rend parfaitement l’atmosphère londonienne, notamment la grisaille des anciens docks de Londres.
Cet album est la suite directe de la matière verte. Dans ce dernier, les auteurs avaient laissé Tif sous l’emprise de la matière verte. Rosy décide d’exploiter cette situation pour ce qui constitue son dernier album au scénario. L’élasticité de Tif donne lieu à des gags amusants. Tif devient l’objet de convoitise d’une puissance ennemie du nom de la Moumagnie, qui ressemble étrangement à une puissance d’Europe de l’Est. Nous sommes à l’époque de l’affrontement des deux blocs et cette histoire n’est pas sans rappeler l’affaire Tournesol d’Hergé. Le fait que Tif bénéficie de pouvoirs surnaturels nous rappelle aussi les super héros américains et on se demande si Rosy n’a pas voulu parodier un certain Mister Elastic des Fantastic Four.
Si cet album ressemble un peu au précédent, Rosy amène suffisamment de nouveaux éléments et de nouvelles situations pour ne pas faire un simple copier-coller.
Au dessin, Will semble s’amuser avec l’élasticité de Tif et livre des planches particulièrement dynamiques dans un style ligne claire.
Marrant cette histoire ; on a un peu l’impression que Rosy en avait assez des personnages de Tif et Tondu _qui n’étaient d’ailleurs pas sa création_ et qu’il avait envie de partir en fanfare. Comme Franquin, avec Panade à Champignac, Rosy livre un scénario qui tend vers l’humour absurde. Nos deux compères sont chargés de veiller sur une mystérieuse matière verte qui a des propriétés plus qu’étonnantes. On pensait revoir Choc et bien non, cette fois Rosy l’a bel et bien tué. Enfin, presque !!! Jusqu’à ce que Desberg le ressuscite près de 20 albums plus tard. Mais, ça c’est une autre histoire…
L’absence de Choc permet à l’auteur de développer une petite intrigue policière bien sentie, mâtinée d’un zeste de science-fiction. Dans les précédentes aventures, l’effet de surprise ne jouait plus car l’on savait que Choc était derrière le mauvais coup. Cette fois-ci ce n’est pas le cas et cela passe mieux que dans le lamentable la poupée ridicule (où Rosy s’était déjà passé de Choc).
Au dessin, Will livre des planches formidables, notamment dans ses scènes de nuit qui n’ont presque rien à envier à celles que faisait Morris dans "Lucky Luke".
Cet épisode n’est pas une reprise d’un ancien scénario de Tillieux et pourtant je ne le trouve pas très original. Tillieux se sert de la bête qu’il avait créée dans Sorti des abimes et qui avait menacé Londres de destruction. Mais cette bête n’a ici qu’un caractère anecdotique et sert surtout à l’élaboration d’une nouvelle machination ourdie par un savant fou.
Une nouvelle fois on se retrouve dans la campagne anglaise parfaitement bien dessinée par un Will toujours aussi précis et à l’aise dans la transcription du smog. On retrouve avec plaisir les personnages inventés par Tillieux que ce soit l’inspecteur Fixchussets ou Kiki d’Yeu. La machination est assez intéressante, mais je ne la trouve pas inoubliable…
On a l’impression que Tillieux est mal à l’aise avec le personnage de Tif qu’il réduit à un rôle de faire-valoir amusant réalisant de temps à autres des barouds d’honneur.
Bien évidemment, l’histoire se laisse suivre très agréablement et retrouve un côté fantastique-sf qui est quand même une des caractéristiques de la série.
Au final, un assez bon album ; mais qui nous laisse un peu sur notre faim. Cependant, on ne boudera pas notre plaisir de retrouver les deux héros réédités en intégrale.