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Chauvel, ici, prend son temps. Et c'est bien de prendre son temps quand on veut construire une ambiance, une atmosphère. Mais, dans cette série, l'ambiance est la même depuis le 1er opus. Et cela est grâce aux dessins sublimes de Lereculey.
Alors pourquoi prendre tant son temps dans cette opus ? Il est vrai que l'histoire est agréable à suivre mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
Et puis il y a le dernier tome qui se clôturait sur un joli cliffhanger. Alors qu'ici de nouveaux personnages sont proposés avec de nouvelles énigmes.
Alors, moi, je crois que tout cela est fait pour construire toute une histoire en 10 tomes et que Chauvel sait ou il va, que ce moment ou il raconte lentement a un but. En tout cas, j'en prends le pari.
Donc je lis. Cela me plait. Et j'espère....
L'oeuvre de la maturité ? Sourire. On titre souvent ce genre d'ineptie lorsqu'une oeuvre semble plus pertinente qu'une autre dans la bibliographie de l'auteur...
Jean-C Denis a un pinceau qui ne m'enchante guère. Je ne dénigre nullement le savoir faire, l'intelligence du cadre et de la narration ainsi que les traits et horizon. L'artiste est un professionnel. Mais vous savez les gouts et les couleurs....bref on y peut rien. Ce n'est pas ma came.
Sauf qu'à la lecture de ce one-shot, j'ai vibré tout du long.
Déjà cette histoire de Bernard l'Hermite (romancier alcoolique) qui vit chez les autres, en usurpant des identités et pour faire tout comme une aventure narrée dans un roman édité à compte d'auteur , est d'une vrai rareté. Et tout y est surprenant dans une narration en poupée russe.
Le récit prend son temps et tant mieux. Il y a de la contemplativitée dans les émotions que ressentent tous les personnages, même les plus petits. Il y a, dans cette histoire à tiroir, avant tout, une comédie tragédie humaine.
Il y a également une sorte d'inertie latente toujours dans ces destins qui se croisent. Et Jean-C Denis nous propose de faire nous même notre propre final...
Bref, j'avoue être surpris des critiques précédentes, tant j'ai été bouleversé par la lecture de cette histoire. Et, bien que le trait ne me séduise pas autant que j'aurais aimé, j'ai adoré les couleurs et les décors.
Bien sûr que non! Il ne faut pas le "à lire absolument" ! Car, si le dessin est redevenu superbe ( il y eut un passage à vide au studio Graton ou cela dessine à plusieurs désormais), si la narration des courses automobiles est toujours intense et rythmée, l'histoire des personnages, elle, est mal raconté, avec des décors à mauvais méchants de James Bond et avec des raccourcis.
Si vous deviez lire des chefs d'œuvres chez Michel Vaillant, il faut lire les (quasi) 13 premiers et quelques pépites dans les années 60/70. Après ça se gâte, c'est certain malgré quelques surprises assez géniales de 75 à 2000.
Sauf que pour moi, afficionados absolu (oui je sais, c'est n'importe quoi mais je n'ai aucune envie de ma soigner), que j'aime cet opus !
D'abord parce que c'est la 3ème fois que Steve trahit. de "La trahison de Steve Warson" à "Le retour de Steve Warson" mais aussi avec "De l'huile sur la piste" . Et ces moments de trahison apportent à la saga des failles humanistes ou le rapport humain défaille. Elle est construite autour de héros classiques et lorsque Steve , ce chien fou, déraille alors une certaine modernité s'installe dans les relations entre personnages.
Ensuite que j'adore Ruth. Sexuellement, je veux dire. J'y peux rien. C'est comme ça. Avec Kate de chez Cosey, Laureline chez Mézières et Felina chez Goetzinger et Ruth, j'ai toujours l'échine qui picote. Et, là, la savoir vilaine fifille.....ça me fait quelque chose.
Enfin parce que Steve, ce personnage que j'aime tant, le seul qui soit faillible, le seul qui se protège de la vie avec des murs de protection à dragouiller et à faire le con, là, il se livre à l'amour peut être de sa vie et, pour cela, a dieu vat sa promesse dans "Le secret de Steve Warson". Il est temps pour lui aussi de ne plus être une pièce rapporté chez Vaillant et de construire une famille. SA famille. Sauf que Steve, détruisant ces murs de protection, en sortira KO.
Et puis il y a la violence viscérale de l'homme rigide et froid et des paroles de Ruth à son endroit. Il y a la folie haineuse que moi, lecteur, je ressens à chaque fois sincèrement. Et il y a cette porte de chambre d'hôtel. Rien n'a été plus torride dans cette série que cette porte de chambre d'hôtel là.
Je n'ai jamais lu Cossery mais j'aime beaucoup Golo.
J'aime son dessin, la naïveté de son trait, les rondeurs des lignes, les couleurs vives et les perspectives digne d'une étude en cm2. J'aime ce style à nulle autre pareille, si atypique et si unique.
Et Golo aime Cossery. Ils se sont rencontrés au Caire. Alors Golo nous fait profiter du style lyrique et oriental si personnel de cette prose si réjouissante dans toutes les cases de cette BD.
Tant d'humour égyptien, de drôlerie joyeuse, de philosophie juvénile alors que l'arrière plan narre tant de pauvreté, de malheur, et de corruption. Voila tout le charme de l'album.
Le final d'ailleurs le prouve. Alors que les protagonistes peuvent se servir de la clé de l'histoire pour s'enrichir, il l'utilise juste pour se moquer....sans entrave pénal. Voila tout. Juste ça. Rien de plus.
Toute une philosophie ou la vie est une chose bien trop sérieuse pour ne pas en rire. Le final peut être considérer comme abrupte. On peut considérer à la planche finale que.... "Tout ça pour ça?". Et bien oui justement et tout fait sens. Rien n'est plus important qu'une bonne blague bien menée. Cela permet de s'en remémorer encore et encore autour d'un verre avec des amis et toute une vie.
J'avais découvert (et aimé) Golo dans le journal "A suivre" pour son adaptation de "Mendiants et Orgueilleux" du même Cossery. Cette seconde (et dernière) transposition est tout aussi réussie.
Sokal n'a pas son pareil pour dessiner toute la fange merdeuse que peut offrir l'humain. Son dessin est comme un malaise dans la lecture. Et cela un fait style incroyable, mieux encore une ambiance glauque. De plus, dans cet opus, il assume d'avantage encore la couleur délavé, le sombre coloré, le pigment gris et sombre. Et cela rajoute au climat malsain. Rien que pour ça, il faut lire.
Du côté scénario, il y a de l'excellent et du moins bon. Et, Hélas, le moins bon m'a fait sortir littéralement de la lecture.
D'abord l'excellent: Toute la description du bourbier dictatorial d'un régime d'Amérique du sud. Tous les poncifs y sont et multiplié par 10 pour que résonne le dégout. Ensuite les oiseaux blancs et leurs funestes destins, symboles du funeste destin de l'humain. Il y a aussi des monologues de Canardo aux petits oignons. Enfin, le twist final, les deux dernières planches, qui font froid dans le dos et qui vous ne font pas sortir indemne de la lecture.
Mais il y a aussi ce périple d'un futur président sur un volcan qui ne sert à rien au propos, qui meurt connement et dont la trame secondaire est pliée (clôturée) aussi vite qu'elle a apparut. Clara, la grue, apparait machiavélique avec un plan en béton (qui est quand même très en carton, en fait, le plan) et disparait aussi sec (Dès que Sokal n'a plus besoin d'elle pour constructuire l'évolution de sa narration en fait). Mais il y a aussi ce démontage de tente pour un montage de deltaplane providentiel qui est amené de manière, il est vrai, plutôt drôle pour faire passer la pilule du "what's euh fuck" .
Bref, pour moi, critique mitigée cochon d'inde.
Que les brocantes estivales apportent en curiosités ?!?
Voici une BD trouvée au fin fond d'un cageot et qui se trouve être lauréat d'un prix. Et oui messieurs-dames "La bretelle ne passera pas" obtint le prix ACBD 1992, rien que ça!
Jean-Luc Abiven n'a rien publié depuis. Il aurait même disparu des réseaux. Et la série René Marguerite ( jeux de mots avec le peintre Belge), après ce 1er opus, n'a jamais eu de second opus. Parfois le destin d'un lauréat n'est pas pavé de plénitude.
Alors, bon, en 1992 il y a du avoir des œuvres du 9ème art de plus grandes qualités que celle-là. Voila une certitude. Sauf qu'il est bon le bousin tout de même!
Question dessin, Abiven s'inspire avec générosité et réussite d'Uderzo. Les mêmes gros nez, la même rythmique, les mêmes gags (ici parfois réjouissant) mais pas las mêmes horizons ni décors. Abiven ne fait que du gros plan quasiment. Uderzo reste le maitre mais Abiven avait du talent.
Question scénario, Abiven s'inspire de Fallet du côté de son Beaujolais nouveau. Et il y a là 2 personnages principaux, représentant types de l'ancienne France profonde, qui lutte en pieds de nez contre cette nouvelle France moderne, anonyme et pollueuse. Chez Fallet, le final était défaitiste d'un fin d'un monde sincère pour un autre dégoutant. Chez Abiven, le final est euphorique, joyeux d'un espoir sincère. Bon, on connait la résultante de tout cela, c'est Fallet qui gagne.
Alors, certes, il y a des ressorts qui tombe à l'eau ( toute les scènes autour de la prison), un vol de véhicule qui ne sert pas mais il y aussi une Normandie tropicale, un champ de maïs en ville et une bretelle qui ne passera pas !
Bon, dans la vrai vie c'est pas ça qui s'est passé .....mais on peut rêver parfois à ce que tout ce béton qui a tout enlaidi ne se soit pas étalé partout.;;;;
Aaaaah que ces brocantes d'été apportent de bien jolies surprises dans votre bibliothèque!
Car cette série est une bien jolie surprise. Toujours ces dessins, qui ressemblent tant aux traits des histoires dans Okapi, assez beau dans leurs naïvetés, leurs érotismes latents, sont comme une antinomie à une histoire particulièrement violente et sans complaisance avec l'humanité.
Qui sont les méchants ? qui sont les gentils ? La roue tourne parfois mais, bien sur, ils ne sont pas ce qu'il parait. Certes, dans cet opus, le lecteur découvre bien vite ce qui doit être le twist final. Mais, peu importe, la narration est détonante tout de même . Elle est surtout assez peu conforme à ce que l'on peut lire. Il y a une léger souffle de nouveauté narrative. Et les décors sont beaux. Séraphine maitrise.
Certes, il y a des facilités par ci par là. Mais que ce second tome ne soit pas une suite du 1er mais un périple original dans l'univers offre un ton agréable. C'est donc un monde apocalyptique et tropical que Séraphine nous propose et non pas l'histoire d'un personnage principal. Et cela fait une très agréable différence.
Nouvelles curiosité en brocante mais, cette fois-ci, il se passe un truc en plus, un monde nouveau et vu nulle part ailleurs, une aberration qui détonne...
Ici, suite à une guerre bactériologique, les hommes se sont entretués. Pire, les derniers sont stériles. Alors ( et on ne sait comment) il s'hybrident avec des animaux pour faire des enfants. Puis, ils écharpent leurs rejetons (On ne sait pas trop ni pourquoi ni comment non plus) ce qui fait une bataille urbaine fratricide dans le reste d'une ville. Il y a eu aussi un génocide de bestiaux et on ne sait pas pourquoi de trop non plus.
Mais peu importe que l'histoire n'explique pas le passé, seul importe le présent. En tout cas c'est bien l'ambition première de Séraphine. Et la narration est atypique, étonnante. Elle raconte une quête de trois personnages et le développement quitte les sentiers classiques. Les décors sont beaux. Et puis il y a cette surprise d'un trait très "Okapi" (très enfantins) avec des personnages nus, érotisés et violents.
Une jolie surprise qui propose de belles promesses en ce 1er tome. Et le final de celui-ci est particulièrement beau.
Balade en brocante et, hop, quelques albums achetés à quelques euros et me voici avec un "Julie Wood", spin of dans les années 70 de la série Michel Vaillant.
Bon, ici, rien n'est bon. Julie Wood qui est logiquement le personnage principal est inexistante. Inexistante comme le Jeannot, qui, à part Julie Wood, ne dessine rien d'autres. Oui, cela se voit sur les visages, les corps, les paysages et les engins si différents de la plume de Graton. L'histoire est tout aussi insignifiante. Les cases sont immenses pour étirer l'histoire, racontée en voix off, pour atteindre les 46 planches nécessaires. Et l'histoire, en plus, n'a aucun enjeu et même n'a ni corps, ni tête.
Reste l'ambiance grise, orageuse, sombre qui est joliment drapée. Il y a là une certaine idée du moment autour du circuit de Daytona qui rend la lecture nostalgique et surannée. Nostalgique aussi de lire un album d'une maison d'édition qui n'existe plus.
Bref, malgré un vide certain, la mélancolie nous prend. même les pages jaunes ont cette odeur si caractéristique du temps qui passe...Sympa
Balade en brocante et, hop, quelques albums achetés à quelques euros et me voici avec un "Julie Wood", spin of dans les années 70 de la série Michel Vaillant.
Bon, ici, rien n'est bon. Julie Wood qui est logiquement le personnage principal est inexistante. Inexistante comme le Jeannot, qui, à part Julie Wood, ne dessine rien d'autres. Oui, cela se voit sur les visages, les corps, les paysages et les engins si différents de la plume de Graton. L'histoire est tout aussi insignifiante. Les cases sont immenses pour étirer l'histoire, racontée en voix off, pour atteindre les 46 planches nécessaires. Et l'histoire, en plus, n'a aucun enjeu et même n'a ni corps, ni tête.
Reste l'ambiance grise, orageuse, sombre qui est joliment drapée. Il y a là une certaine idée du moment autour du circuit de Daytona qui rend la lecture nostalgique et surannée. Nostalgique aussi de lire un album d'une maison d'édition qui n'existe plus.
Bref, malgré un vide certain, la mélancolie nous prend. même les pages jaunes ont cette odeur si caractéristique du temps qui passe...Sympa
Balade en brocante et, hop, quelques albums achetés à quelques euros et me voici avec un "Julie Wood", spin of dans les années 70 de la série Michel Vaillant.
Bon, ici, rien n'est bon. Julie Wood qui est logiquement le personnage principal est inexistante. Inexistante comme le Jeannot, qui, à part Julie Wood, ne dessine rien d'autres. Oui, cela se voit sur les visages, les corps, les paysages et les engins si différents de la plume de Graton. L'histoire est tout aussi insignifiante. Les cases sont immenses pour étirer l'histoire, racontée en voix off, pour atteindre les 46 planches nécessaires. Et l'histoire, en plus, n'a aucun enjeu et même n'a ni corps, ni tête.
Reste l'ambiance grise, orageuse, sombre qui est joliment drapée. Il y a là une certaine idée du moment autour du circuit de Daytona qui rend la lecture nostalgique et surannée. Nostalgique aussi de lire un album d'une maison d'édition qui n'existe plus.
Bref, malgré un vide certain, la mélancolie nous prend. même les pages jaunes ont cette odeur si caractéristique du temps qui passe...Sympa
Les histoires de Christin sont toujours uniques et, oui, j'aime (plutôt) Christin avec Goetzinger, Bilal durant cette période des années 70 et dans cette collection "portrait souvenir" de chez Dargaud. Mais je ne connaissais pas ce couple avec le regretté Vern. Il y a eu 4 albums ensemble (autant qu'avec Bilal -4 aussi-) et, bon dieu, que c'est bon !
Il n'y a bien sûr rien d'extraordinaire dans la narration de Christin. C'est l'histoire d'un temps qui passe avec lassitude, morosité et destinées saupoudrés de fatalisme. Il y a un parterre de portrait de personnages inconnues et que l'on a connaitre par le biais de la fatalité. Il y a peut être un immortel bonimenteur d'histoire et de dessins qui magnifie le tout par une cuillérée de magie. Chez Christin, rien n'est gourmandise mais tout est multiple dans le goût raffiné. Et il y a un final très "Métal hurlant" avec un final qui laisse peu d'espoir en l'humanité.
Et puis il y a ce dessin qui a des points communs avec le trait de Bilal de l'époque (rigidité, manque de souplesse et de mouvement, grisaille et rigueur) et que j'aime tant car elle est en parfaite adéquation avec le propos de Christin. Et bien, voyez vous, je préfère le trait de Vern qui me porte plus encore dans la mélancolie, le spleen dans le propos de Christin.
Voila une bien belle histoire. Parfois, déambuler dans une brocante a du bon, du très bon..
Certes, les 13 premiers albums de la série sont, à mes yeux, comme des (quasi) petits chefs d'oeuvre. Certes, la qualité s'étiole au fur et à mesure, malgré, parfois, de belles pépites. Ce n'était pas grave. Je peux être tellement conciliant auprès de Jean Graton qui m'a tant fait vibrer auparavant.
Mais là non! Car c'est l'album que je ne relis pas, que je ne peux relire sans être énervé véritablement.
Mais que faites vous de Gabrielle et de Yves ? L'une est transparente, effacée, docile voir soumise et l'autre est capricieux, diva, méchant voir même sadique auprès de son amour de Gabrielle. Comment peut on prendre un tel contrepied à la trame de deux personnages secondaires qui parcourent pourtant l'ensemble de la saga! Qu'Yves est arrogant, imbu de lui même et bête de prétention crasse et que Gabrielle devient une pleureuse imbécile et humiliée !!!!!
Oui, la lecture énerve. Ce ne sont pas les personnages que j'aime à suivre. Pourquoi cette infidélité à vos propres personnages? Pour construire une nouvelle histoire prétexte aux courses de voitures ? Et ce final, qui se veut happy end, est d'une bêtise! Tout le monde est content sans que Gabrielle est son mot à dire ?
Jean Graton a une nouvelle fois changé sa manière de dessiner. Les cases sont plus grandes. Les voitures et la course prennent de grandes et belles planches. les personnages sont secondaires et on sent même qu'ils sont désormais plusieurs artistes pour rédiger l'oeuvre ( des visages dans certaines cases ne sont pas dessinés par Graton mais par un autre). Mais à force de rendre les personnages secondaires, il n'y a plus d'histoire et, pire, ils deviennent même l'ombre d'eux mêmes.
Il y avait eu des nanards en album dans cette saga. Toute l'arc narratif du Leader en fut un. C'était osé, fut tenté et complétement raté mais drôle au second degré.
Mais il n'y avait jamais eu de navet dans cette série à mes yeux. Voici le premier.
Donc "Les jeunes loups", ce sont les jeunes pilotes qui veulent en découdre avec les vieux de la vieillie de la F1. Ce sont les "Rois" du titre. Et ça aurait pu être sympa sauf que les fameux jeunes loups rentrent aussitôt dans le moule. Et il en reste plus qu'un. Et c'est forcément un méchant pas beau.
Enfin, c'est plus compliqué que ça.
Sur une longue (très longue) année de championnat (et tous ses circuits, absolument tous) , voici le méchant (Il se nomme Fabri) qui pilote une F1 d'une usine petite et privée contre tous les autres ( les jeunes loups et les rois) qui oint tous de sacrés voitures au top et des super usines! Et comme Jeannot a besoin d'un méchant qui tient la route, il en fait un sacré bon pilote qui mets à l'amende tous les pilotes chevronnés. Il est tout seul. Il gagne et...il est attachant malgré son tonton mafieux.
Jusqu'à la F1 en feu (belle planche inspirée pat l'accident réel de Lauda sauvé des flammes par Lunger et Merzario?) , Fabri disparait dans un claquement de doigt....
Bref une révolte des rois en carton pate.
Tout comme "Panique à Monaco", Jean choisit de nous raconter de manière documentée la formule Renault, formule 2, 3 de l'époque 70/80. Les voitures sont superbes et les courses trépidantes. Ce documentaire au travers des différents circuits de l'époque possède, comme toujours, une source de connaissance pour celles et ceux qui aiment l'histoire de course automobile depuis les années 50.
Mais, comme toujours, Jean raconte aussi une histoire prétexte dans ce documentaire. Alors la psyché des personnages est à couper au scalpel mais leurs progressions sont intéressantes. Alors, oui, le méchant dont le grand père est un (mauvais) mafieux est plus dans le ridicule qu'autre chose, mais, bon, le reste, même si ce n'est pas transcendant, est plutôt conventionnel sans être désagréable à lire.
Ce tome 47 est, en fait, le 30ème opus de la saga. Des problèmes juridiques avec son ancien patron et Jeannot a du patienter (beaucoup) avant de publier cette histoire. C'est le temps de "San Francisco Circus" et "Le prince blanc". Bon, c'est pas fameux, faut avouer. Faut dire aussi que ce sera de moins en moins fameux dans cette saga, à part quelques exceptions...
Ici Jeannot est dans le quasi documentaire. Et ça c'est bien. Le grand prix de Monaco dans les années 75 comme si vous y étiez. Avec des cases quasi photographiques et une organisation de la course quasi identique à la vrai course.
Bon après il n'y a que du prétexte (Des attentats, une rançon à demander, un méchant pas beau et bidon) et même que Michel n'apparait qu'à la fin pour faire des galipettes de héros qui attrape le méchant (Et on sait pas pourquoi il fait le héros qui fait des galipettes pour attraper le méchant à la fin).
Bref, ça n'a aucun enjeu, ni rythme et encore moins d'émotion mais le cadre est très bien documenté.
Oui je sais. 4 étoiles, c'est exagérer pour un vieux magasine avec des vieux sup 'héros pas connu et pas même adaptés par des films pop corn à l'américaine. Tant pis.
Parce que, toujours, les séries sont foutraques, déjantées parfois aussi hallucinées. C'est pété de "deus ex machina", de rythme qui induit l'illogisme d'une narration mal construite.
Est ce graçe ou à cause de Jean Yves Mitton et Marcel Navarro ? Oh oui! Ils sont partout les loustics: Mikros, Cosmo au scénario, aux dessins (j'adore!) et même en tant que personnages!!!! Car ils n'hésitent pas à partir en sucette de partout et c'est réjouissant toujours autant !
Même du côté de Photonik, création de Cirus Tota, Jean-Yves donne la main. On le ressent. Les blagues potaches et le débridé ce n'est pas dans l'ADN de Tota. Et dans ce numéro, c'est aussi la fin de la saga du Minotaure....Et c'est plutôt bien fini.
On sent bien que nos auteurs lyonnais s'amusent comme des petits fous à faire du n'importe quoi tout en assumant le faire. Et ça tombe bien, on s'amuse autant qu'eux.
Entre la réalisation du "prince blanc" et de "panique à Monaco" (Oui, publié 10 ans plus tard mais dessiné durant cette période) ainsi que le divorce d'avec le journal Tintin, Jeannot a de quoi faire. Et à tant faire et se préoccuper, forcément la qualité disparait et les inspirations de scénario sortent de nulle part.
Ici ce sera la série des "Rues de San Francisco" (adoré par Graton) avec Karl Malden et Mickaël Douglas en Guest star d'ailleurs dans l'album, et le film "Bullit" avec Steve Mac Queen qui seront à l'influence.
Et c'est frais, rigolo avec de belles planches de San Francisco. Si le début raconte la course automobile puis le prétexte scénaristique (forcément poussive) pour ce qui va être le vrai enjeu de l'album : une course poursuite. Et elle est génial cette course poursuite avec les flics idiots, les rues en pente, les voitures (superbement dessinées) qui se crashent en bouillie.
Et puis il y a Roy et Payntor qui ne font pas de la figuration. Ce pro du karaté qui se prend une mandale ( hilarant !) et ce final qui n'a ni queue ni tête mais qui l'assume tellement que c'est foutraque de rigolade avec ce personnage haut en couleur qui permet l'Happy end.
Graton sait jouer avec le rythme et la pantalonnade. C'est sans prétention certes mais c'est une première dans la série : une course poursuite de quasi 30 pages avec de la bouffonnerie et de l'hilare ....ça le fait.
Le dessinateur Arno est décédé durant la construction de cet album, le dernier de la saga. Et peut être que ce violent décès a transformé le final de cet album et donc de cette série ? Et peut être que Jodo a souhaité rendre hommage à son ami par le biais de cette conclusion ? Car ce final là est un bien beau final, qui clôture parfaitement cet aventure de l'illusion. De manière certes trop didastalique, trop rapide comme toujours avec Jodo et sans émotion particulière, hélas, mais le final demeure agréable, atypique...
Et puis il y a l'avant final...Une quête comme toujours mais cette fois-ci, Jodo assume totalement son plaisir aux énigmes et à leurs réponses désarmantes et c'est agréable aussi à la lecture.
Et puis il y a Covial. Certes le dessin d'Arno manque mais Covial se débrouille très bien dans le remplacement.
La saga se termine donc pas mochement et ça c'est déjà bien. Est-ce formidable ? Bien sur que non. La saga ne l'était plus depuis un certain nombres d'album. Alors, cela surprend....
Peut être est ce du uniquement à cet hommage d'un grand artiste mort trop tôt ? Oui, c'est possible...
A l'orée du prince blanc, rien ne va plus pour Jeannot: Il désire quitter le journal de Tintin pour incompatibilité d'humeur avec Raymond Leblanc, le boss. S'ensuit des procès et autres simagrées qui dureront des années dont Graton sortira vainqueur mais fatigué avec, tout de même, des obligations à respecter.
Notre "Prince blanc" fait partie de ses obligations.
Conçu au départ comme une petite histoire petit format à publier dans un magasine sœurette du journal de Tintin, le voici catapulter dans un album. Si Graton a gagné le procès, Leblanc veut son dernier album de Michel. Il a les droits sur cette p'tite histoire? Il va en faire une grande....
Vous comprendrez donc pourquoi l'histoire se suffit sur un post-it? Qu'il y a un grand nombre de case qui ne sont pas supervisées par le maître et que ces mêmes cases sont moches et dénotent visuellement des autres cases? Et que la trame a été déjà vu avec "L'honneur du samouraï" et que, évidemment, c'est vraiment et carrément moins bien ?
Même Jean, désabusé de ces années 75 dans laquelle les hommes malhonnêtes peuvent être sujets d'idolâtrie , clôture son aventure avec cynisme.
Il n'est pas bon du tout ce prince blanc, pas bon du tout. Le final est un mille feuille de révélations verbeuses sans aucun intérêt. Même les planches de courses automobiles sont d'une grande pauvreté .
Il y a juste les passages d'Henry qui sont réjouissantes! Mais ça fait que 4 planches. C'est maigre.
Alef a tout pour être heureux mais il est pas....Même si sa vie est merveilleuse, elle n'est qu'illusion. Il est d'ailleurs le maitre des illusions, peut créer la vie à la moindre de ses pensées comme la retirer. Tout ce monde tient à sa conscience. Il est dieu tout puissant et il en peut plus. Car, lui, veut être mortel, vieillir et que sa vie soit surprenante.
Bref...le postulat de départ est intéressant sauf que Jodo n'en fera pas grand chose.
D'abord il est colère l'Alef durant de longues (Trés longues) planches puis il s'en va sur un vaisseau avec ces copains qui vont faire les martyrs. Et de ce don de soi de 3 personnages secondaires mais important de la saga, le lecteur ne ressent aucune émotion. Et puis il y aura une quête, encore et pis c'est tout...la suite au prochain épisode.
Donc c'est plat, sans intérêt aucun. Même que Diamante n'est plus l'ombre d'elle même en n'étant plus qu'une folle d'amour.
Reste les dessins d'Arno toujours superbes avec de belles cases, une belle gestion de l'espace et des décors...
Et dés que Steve devient le personnage principal de l'album, l'oeuvre se transforme en autre chose. Car, oui, les histoires de Michel se ressemblent toutes maintenant. Oui, le consensuel, le classique, les redites à l'infini vont être l'ADN de la série pour presque tous les prochains albums.
Mais, là, non. Il se passe quelque chose de diffèrent. C'est le phénomène Steve, l'anti héros mélangé au héros classique.
Steve cherche la construction d'un foyer, une histoire d'amour. Son désir véritable est d'avoir lui aussi ce que possède Michel : une famille.
Et Ruth est le graal de ce souhait. Car Ruth désire offrir tout ce que désire Steve pour prendre le chemin de la construction d'un foyer.
Steve est un héros classique: Une promesse est une promesse. Il préfère perdre tout plutôt que faillir à une parole donnée même si celle-ci est donné à un méchant pas beau.
A moins que...
Steve est surtout un anti-héros. Il sait détruire et se détruire dans ses excès. Il a les défauts de la vitesse à tout rompre, de la tête à queue et de la fuite. Il est de toutes les débauches, de toutes les outrances. Il est le fils de la guerre et, peut être, qu'il fuit justement ce rêve de la famille et de racines dans le prétexte de cette promesse donnée pour, à nouveau, se perdre dans le trop plein.
Et c'est bien la première fois que le Leader, ce wish du docteur No, me touche dans sa solitude et dans ce moment d'angoisse absolu. Et puis il y a Hawkins qui vivra l'enfer sur terre et Cramer qui, enfin, comprend qu'il n'est qu'un perdant éternel.
L'album raconte un enjeu majeur et offre de nombreuses lectures psychologiques sur des personnages qui, au fil des albums, n'étaient que trop lisses. Alors, certes, la narration prend des raccourcis et utilise des "deux ex machina" bien facile. Peu importe.
Car, dans cet univers d'hommes qui montrent leurs vrai natures peu louables (Steve compris), il y a une seule grand perdante. Elle se nomme Ruth.
Si le cycle du Leader se clôture par cet album (tant mieux, il était tout pourris), un autre commence et ses enjeux seront tout autres que du copié/collé 007.
Encore quelques planches de prophéties et de rituels magiques ainsi que un pèlerinage sacré et, hop, voici qu'Alef-Thau est tout entier.
Ensuite c'est de la bagarre, de la torgnole, du bourrage de pif et, hop, tout s'arrange en trois coups coups de cuillères à pot....Tellement que ça s'améliore vite fait, bien fait que tout le monde renait. Manque plus que la fête autour du feu de village à manger du sanglier. Jodo va vite. Trop vite autant dans la boulimie du début réjouissant comme dans cette fin qui va trop vite aussi mais cette fois-ci dans le consensus consensuel.
Alors, oui , c'est beau (toujours autant) mais ça ne suffit plus. Avant Jodo essayait des trucs. Là, on dirait qu'il faut finir et il s'y attelle sans aucune imagination et un bel (trop beau?) happy end
Mais, bon, c'est fini.
Ah non
Y a encore 2 tomes à la saga...
Mais allo quoi !?!?!?
Sokal a toujours, et dans chacune de ses œuvres, cette poisse dans les dessins et dans les âmes de ses personnages. Oui il raconte toujours la mélancolie, le désespoir, l'amertume de l'humanité. Et les cases, toujours superbes de noir et blanc, mélange toujours les paysages, les forêt, les arbres et les rivières qui sont magnifiques avec les corps et les visages des personnages toujours crasses, décharnés. Osseux ou dodus, ils sont moches dans leurs regards et même dans leurs mouvements. Et c'est cela que j'aime tant dans le dessin unique de l'auteur: une patte qui ressemble à nul autre et qui dit dans un simple ancrage noir : l'humanité est nauséeuse.
Et puis il y a l'histoire qui traine ses guêtres autour des destinées. Là, autour d'un roman best seller et d'une adaptation au cinéma, les fantômes du passé resurgissent. Enfin, c'est ce qui semble être au sein du climax et de sa narration mais pas vraiment en fait. Pas grave. Les histoires humaines les plus belles comme les plus moches sont souvent les plus simples.
Cela pourrait être une oeuvre majeur de l'auteur et, pourtant, cela ne sera pas le cas. La faute au final...putaclic. Oui, j'étais immergé tout au long de ma lecture dans cette histoire simple, cruelle, poisseuse dans un noir et blanc sublime jusqu'à la fin qui m'a fait sortir de l'oeuvre dans un claquement de doigt. A vouloir trouver une fin qui claque, on inflige une gifle froide aux lecteurs. C'est trop et ça n'a aucun sens. Ca arrive de nulle part. ça fait un beau doigt pour toute la narration. Alors, on oublie tout : le voyage, l'immersion, le village, l'univers pour finir par ce constat qui conclue tout : "Mais c'est n'importe quoi!!!"
Jeannot commence sincèrement à ne plus avoir d'idées nouvelles pour construire ses histoires.
Dans cet opus, on prend une histoire déjà raconter un bon nombre de fois dans la série pour la déplacer en Afrique, sur un rallye ancêtre du Paris Dakar.
On a quoi ? L'obligation de faire une course pour vendre des voitures sur le continent en question, un certain nombre de pilotes et un méchant pas beau (ici en carton pate vu qu'il sort d'une mini histoire de 8 planches) qui leurs met des bâtons dans les roues avec des actions méchantes et pas belles et un final ou le pot aux roses est découvert PAR les pilotes. Ces mêmes pilotes qui, d'ailleurs, gagnent la course ( et tout le monde en plus). Déjà une dizaines d'album avec la même trame., ça commence à faire beaucoup. Et (Spoiler) il y en aura beaucoup d'autres encore plus tard dans la série et beaucoup moins bien racontés, en plus.
Reste la forme. Les actions méchantes et pas belles sont bien troussés. ça dénote d'un peu de nouveauté. Et, sincèrement, s'il y a peu de suspens, on ressent quelques sensations. Le rythme de l'aventure est bien mené.
Reste les dessins. Oui les paysages sont beaux, la course mouvementée et, parfois, ça touche au franchement chouette quand nos héros doivent traverser un feu de brousse ou s'approche des montagnes enneigées.
Dommage que Betty et son cousin traverse l'album juste pour un Ester egg. Ils auraient pu être les comiques d'une histoire bien trop sérieuse.
Et Jodo se calme encore plus....
La boulimie a cessé mais pas la surenchère. Et il y a encore des envies de suicide (et même un suicide carrément) à cause de l'amour toujours. Il y a toujours des prophéties qui vont (forcément) se concrétiser. Il y a encore plus des rites initiatiques. Mais, alors que dans les premiers albums, il y en avait trois par planches (et j'exagère à peine), voici que Jodo construit une histoire avec son lot de surnaturel (qui permet quelques deus ex machina pas piqués des vers) mais sans trop de gloutonnerie nauséeuse que j'aimais tant dans les premiers chapitres...
Et forcément la folie s'efface pour une histoire qui vrille dans le sans queue ni tête. C'est tellement l'absurdie émotionnelle que, lorsqu'un personnage meurt, on s'en carre l'oignon.
Alors et puisque l'histoire entre dans le convenue sans enjeux véritables, ni émotions, le dessin prend la place dans de plus grandes cases et plus grands espaces, dans de plus belles illustrations. Et Arno mérite que l'on puisse le laisser s'exprimer. C'est beau graphiquement.
La régalade devient visuelle et le parti pris de la surabondance ésotérique a disparu corps et bien.
Bon les dessins, c'est Ok (top! les filles sont belles, sexuées tout comme les mecs d'ailleurs tout plein de muscles; les décors sont exotiques et les bastons dynamiques). Y a du plaisir des yeux pour celles et ceux qui aiment le dessin comics des années 80.
Question histoire, y en a tout plein qui se chevauchent les uns après les autres sans aucune cohérence. Et c'est rigolo!
Rendez vous compte.: Warlord tombe dans une salle aux trésors ou il y a un bouclier. Bagarre. Il part avec le bouclier qui porte un être malfaisant. Bagarre. L'être malfaisant l'envoie balader aux fins fonds du pays alors qu'il était à deux doigts de retrouver sa tendre. Bagarre. Là ils tombent sur des titans. Bagarre. Puis il rencontre une nouvelle copine. Ils partent. Hommes volants. Bagarre.
Et la série est finie et tout est à refaire vu qu'il recrapahute ....Sans avoir solutionner quoi que ce soit. Il y a encore des aventures de "Démons", un magazine.
La curiosité va m'y pousser, je pense....
D'abord, Jeannot recommence avec une superbe caméra embarquée dès les premières planches. Il l'avait déjà fait dans de précédents albums mais là elle est plus technique, plus pro. Tellement pro que Jeannot demande à Jacky Ickx jusqu'aux positionnements des aiguilles sur le tableau de bord à chaque virage, chaque trajectoires. Et c'est top. On y est.
Et après?
Rien de nouveau. Pour Gabrielle et Yves tout va bien. C'était juste un test de papa. Françoise est agaçante à être désagréable vis à vis de Jean Pierre. Elle est même pénible et dessert par son comportement agressif le propos initial de la femme inquiète pour son mari pilote. Et rien de neuf ici non plus.
Reste Steve. Peut être l'histoire la plus intéressante, peut être même le personnage le plus intéressant. Steve , depuis le début de la saga, cherche, malgré tout, l'apaisement et la construction de sa famille par le biais d'une histoire d'amour. Et malgré qu'il ait le comportement d'un fils de la guerre, il reste un idéaliste. Alors ce (nouvel) échec pèse. D'ailleurs c'est grâce à lui et son comportement exemplaire que Michel devient champion. Parce qu'il peut être un anti héros et héros tout à la fois que sa narration est la plus stimulante à suivre.
Et puis il y a Henri. Une planche, 3 répartis et il pose un propos qui a du mordant, du bonhomme et un vrai enjeu qui faits sens.
Mais à part ces moments plaisants, ce personnage qui raconte un destin malgré tout tragique et que Jean sait raconter merveilleusement les pilotes et le circuit de Monaco, la lecture, trop verbeuse, est aussi trop confortable et pépère. Je pourrais même dire ennuyeuse.
Le début de la fin?
Ah la la la nostalgie!!
San Antonio en BD c'est comme prendre la machine à remonter chez Pompidou! Avec les blagues potaches( et pas drôles du tout, du coup...) les poncifs sexistes (inexistences du (seul) personnage féminin) et les acceptations d'hier non acceptables d'aujourd'hui ( sérieux, on peut se marrer sur la torture?") de l'époque 70...
Alors du coup ça a quand même mal vieilli et donc on voyage dans le temps avec sa lecture. C'était comme ça avant la BD ? Evidemment pas.
Mais cette collection ci est faite pour surfer sur la vague du succès San Antonionesque. Alors les dessins, ils sont plusieurs et ils sont au zef tellement qu'il y a aucune harmonie dans l'atelier et l'histoire est un prétexte à raconter de la blague et du calembour. Ce n'est donc pas de la BD mais une commande.
Sauf que les autres opus sont plus n'importenawak dans le déroulé, plus nanardesque et donc plus jouissive à la lecture au 12ème degrés. Là, je regrette même que cela soit trop sage dans le foufou, trop gentillet dans le bordelique, Il y a même des blagues rigolotes, c'est dire...
Entendons nous bien quand même...C'est nanardesque ? Oui. Mais ça vire parfois dans le simple navet. Parce que les auteurs essayent de construire une vrai histoire. Et ça c'est pas bien de vouloir faire son métier.
Pour moi cette série est la plus nanardesque de tout le 9ème art et c'est pour cela qu'elle a toute sa place dans ma bibliothèque. Et cet opus est le plus sérieux. Dommage...
On se moque de Jean Graton dans la presse? Jean Graton réagit par la pantalonnade...Je m'explique: Quelques critiques ont été émis autour de la famille vaillante et de son côté bourgeois avec une invisibilité totale de la lutte des classes (les bons patrons patriarches adorés par leurs ouvriers). Clairement la critique est à prendre en compte car elle est réelle. Perso, j'aime cette dynastie Vaillante par le biais de ce fantasme qui édulcore tout. Je sais aussi que je lis une oeuvre avec un parti-pris (Comme si 68 n'avait jamais existé, comme si les classes sociales n'existaient pas non plus) que j'assume totalement, dans mon plaisir de lecture, cette candeur tout en ayant, par ailleurs, une vrai connaissance des réalités de notre société.
Et Graton, dès la première case, répond à ces critiques par un parking....remplie de belles voitures luxueuses devant un château. Bref, il n'en a cure et il a raison. C'est son monde. Il fait ce qu'il veut. Après, il y a ce discours des représentant des ouvriers, durant 2 planches, qui, à mon sens, ne colle pas. Graton, enfonce le clou. A mon sens, il ne devrait pas.
Il n'empêche. Les 10 premières planches (les fiançailles) sont un pied de nez politique que Graton orchestre en tant que majordome avec tous ces personnages principaux et secondaires (dont beaucoup sont, soit des pilotes de courses, soit issues de la classe populaire) Et rappelle que sa série est avant tout humaine et raconte des histoires d'hommes et de femmes (Plus les hommes quand même).
Puis, Graton sait ce qu'il sait faire de mieux : raconter une histoire. Ou plutôt plusieurs histoires sur un thème qu'il aborde peu: l'amour et la relation de couple. Steve, Yves et Michel avec Ruth, Gabrielle et Françoise. Entre les opposés s'attirant, l'angoisse de la mort de l'être aimé et les interdits sociaux...Graton raconte bien, simplement mais efficacement.
Ce n'est pas transcendant mais le moment est agréable et la suite sera au prochain épisode.
On va mettre de côté tout de suite le déplaisant de côté: J'avoue ne pas comprendre pourquoi on teste une machine lunaire....sur terre. Ce n'est tout de même pas la même gravité pour les suspensions du carrosse et je ne comprends pas non plus pourquoi tant de distance entre Michel et les scientifiques. Ce n'est pas tout de même pour la communication ? Ils sont à quelques kilomètres alors que la lune est tout de même un peu plus loin... Alors oui à cause de ce début j'ai eu un peu mal à entrer en immersion.
Ok Jeannot doit trouver des idées et c'est pas facile de se renouveler....alors Michel sur la lune ! ça fait grandiose comme pub pour le journal Tintin!
Sauf que dès la disparition de notre champion apparaît le grand art ouvre les portes du génial. Jean Graton est un grand narrateur et le prouve une nouvelle fois! L'histoire, qui reprend les codes de " Le retour de Steve Warson" est tout simplement rebondissante, angoissante et superbement orchestrée! Mais comme "Le retour de Steve Warson" ou le final de "Route de nuit", Jean Graton construit une véritable ambiance visuelle qui sert et souligne la narration. Une ambiance de nuit et de fureur mais aussi d'aurore légère. Il travaille aussi sur les lieux et en fait des zones intenses. Comme le moment du bac qui est, en soit, une scène d'action et de d'angoisse sur le fil de l'eau grandiose (avec ce petit plus qui offre aux lecteurs une plus grande résonnance affective avec la présence de Boule.
Jean Graton transforme les reliefs de la Camargue pour en faire un acteur principal dans cette narration. Tour à tour lune et angoisse, levé de soleil du possible et course poursuite dans la pierre.
Du grand art
Tout d'abord "Brouillard au pont de Tolbiac" est une oeuvre à part pour moi. Car si je voulais monter à Paris, ce n'était pas pour visiter la Tour Eiffel mais le pont de Tolbiac J'avais tellement adoré le livre de Malet que je me suis englouti tous les Nestor Burma dans la foulée, puis tous les Mike Hammer, les Chandler, les Spencer. Alors forcément, le "Brouillard sur le pont de Tolbiac" est une oeuvre littéraire qui compte pour moi.
Pour Malet, c'est également une oeuvre à part. Car c'est l'un de ses livres ou il parle de sa jeunesse. Le 12ème est un arrondissement ou il a trainé ses guêtres tout jeune. Alors l'histoire ne peut qu'être inspiré par l'ambiance glauque, poissarde de cette jeunesse désargentée. Chaque coin du quartier est un acteur à part entière comme si les destins des personnages ne pouvaient en être autrement à cause des démons poisseux des rues et cloaques en sens unique.
Alors forcément Tardi se régale et nous régale: Un Paris des années 50 glauque et poisseuse? Il sait faire bougrement le bougre.
C'est peut être un peu trop verbeux. Mais Tardi veut rendre hommage à la gouaille de Malet en apposant de longues tirades du roman. C'est surtout pesant et lugubre. Le noir et blanc est sublime. Les personnages et leurs silhouettes massives dans les cases de décors superbes, rend l'oeuvre unique et sublime. Tardi n'est pas un fortiche du mouvement ? C'est vrai. Et bien, ce défaut devient une qualité dans cette ambiance générale.
Un classique du 9ème art
Par douze fois, l'album me faisait de l'œil dans mon supermarché. La première fois, je m'étais empressé de l'ouvrir (Une nouvelle série Michel, moi qui suit fan!!!) et aussitôt je l'ai remis dans le bac. Mon dieu que le graphisme des visages et des corps étaient pas beau caca !!! Puis, par 11 fois suivant, j'y suis retourné pour le recompulser, hésiter mais non vraiment les visages sont douloureusement moches....Et à la 13ème fois (le 13 est un chiffre porte malheur chez les Vaillant), je me suis laissé aller à l'achat. Retourner du côté des années 70 et de la période de la "Série noire" à Mimiche, ça ma tentait bien (j'aime bien cette période dans la série originelle).
Alors vraiment pour les visages et les corps, je suis colère. C'est moche. Pas besoin de vouloir faire le trait de Jeannot pour faire du Vaillant. Plutôt du beau qui y ressemble pas que du moche qui tente de ressembler au trait de Mr Graton dans ces années-là! Question bolides et décors, ça le fait. C'est même impressionnant cette mécanique qui vrombit, virevolte de vitesse sur du papier crépon.
Question scénar, c'est classique mais maitrisé. Il y a du rythme et parfois de l'éclat. Et puis retrouver Eddy c'est sympa.
Par contre, raconter les pilotes , leurs rapports à la mort, à la vitesse, à la victoire au travers d'une romancière Francien Seik (Ce serait pas la femme de Jean cette Francine?), ça c'était réjouissant. Tous les mots, toutes les conversations résonnent, éclatent et palpitent.
L'album porte à merveille son titre.
Quelques petites histoires de quelques pages chacune ou il y a une ch'tite situation dangereuse, de la baston, un gonzesse (sexy) qui veut se pécho le héros (sexy aussi), puis une bagarre et une résolution par la bagarre de la ch'tite histoire.
Alors oui c'est bien dessiné. Grell est un chef dans la baston, les corps et la sexualisation des corps mais aussi des décors....mais ensuite ça manque quand même de scénar et le nanard est plus très loin pour le coup.
Et, à part peut être la dernière histoire qui raconte, un peu et sympathiquement la trame principale, on se fend la poire à se moquer. Parce que, quand même, du côté des dessins, ça le fait.
Jean a encore des fulgurances et la période des années 70 est également une belle période chez Vaillant. Moins extraordinaire que celle de 60 mais belle tout de même.
D'abord, le négatif....C'est verbeux, terriblement. Et les mots sont redondants avec les images, des mots boursouflés en plus. Autre chose : les couleurs. L'ocre et le coup de pinceau ce n'est pas beau. C'était à la mode à l'époque (comme tous les explicatifs verbeux d'ailleurs) et, déjà, à l'époque c'était pas beau.
Enfin, on sait, qu'à la fin, Michel, quand même, il va s'en sortir....
Parce que pour le reste, les choix sont pertinents. Nous sommes en 73. Les champions automobiles meurent par pacson de 12 sur les circuits. La jeunesse qui brûle dans les carcasses de voiture (et il y a 1 page sublime dans cet album) et Jean en parle (un peu)dans cet album. Mais il y a surtout le doute, l'échec, la mauvaise étoile d'un champion qui veut tout laisser tomber parce que tout est horreur, erreur et noirceur. Et on est dans sa tête à Michel, on ressent ce qu'il ressent. Graton est un merveilleux conteur de l'être humain, et , pour cet album, il raconte bien, si bien.
Elles sont rares les œuvres dans cette série qui raconte le doute et l'angoisse. Cet album est un album de l'intime obscure. Bien sûr, le final retourne idéalement dans le feel good ( Et le retour de Joseph! Enjoy !)...La série de Michel Vaillant est toujours publié dans le journal de Tintin....Mais peu importe car tant mieux...Car on ne veut qu'une chose durant toute l'histoire, après tout: Que Michel marque des points.
D'abord il y a les dessins toujours aussi superbes avec un peu de Dali par ci et beaucoup de Roosevelt par là. Il y a toujours ces grands espaces, ces planches d'un silence poétique, ce symbolise outrancier qui harmonise tant cette déambulation, cette rêverie qui chemine, ce temps suspendu. La lecture est lyrique, symbolique autant dans le dessin que dans l'histoire qui, comme toujours, prend son temps, se permet de longs dialogues contemplatifs, lorgnant même à la philosophie, celle de la vie et de l'introspection. dessins et narrations en harmonie et même dans l'apaisement.
Sauf que...
Il y a des éclairs, un orage qui se prépare que le maître de l'univers ne comprend pas et ne maitrise pas. Et tout flotte jusqu'au final.
Il y a aussi un meurtre violent qui a eut lieu....
Et puis patatras l'orage éclate. C'est le final de l'opus, tout de blancheur écarlate qui efface tout. Les rituels initiatiques se clôturent pour toutes et tous avec brièveté et incandescence.
C'est sur ce tome 5 que Roosevelt prédit 8 tomes pour son histoire, comme ça, ça y est, il sait ou il va. Comme çi, avant, tout n'était que rite et symbole, balade et ballade, tranquillité et déambulation lyrique ( parfois trop péremptoire dans les tomes précédents) et que désormais tout était fini...pour déclencher le drame qui effleurait à peine l'histoire jusqu'à maintenant.
Hâte de la suite
Peut être est-ce à cause de ce comics que j'ai ce plaisir coupable à lire (et parfois relire) cette série nanardesque en diable avec, malgré tout, de beaux dessins à la Sal Buscema (en moins sympa), à la pépète sexy et aux barbares en carton pâte mais tout huileux et des muscles tout partout.
Parce que celui-là il est (presque) différent des autres.
Alors, bon, il y a des méchants qui sont méchants parceqeueueue !!!! ( sans la moindre once de psychologie CQFD). La première histoire ( avec le fameux géants des neiges) est tout pétée mais, bon, on se marre du bousin entre les mains...
Et puis il y a la suite...plus tourmentée, plus introspective dans une ellipse d'une vie qui va, comme toujours, trop vite mais qui surprend et qui plaît. Shakespearien ? La blague ! Non, bien sûr....mais ça y lorgne quand même pas mal.
Car, oui, les aventures précédentes racontent tout de même le dilemme d'une vie. Celle de Warlord qui a tout vécu, des tourments de l'amour, du déracinement, et même jusqu'au filicide. Et, ça, c'est pas rien.
Alors on se prend à rêver...cela aurait pu être trop bien Warlord si Mike Grell (un dessinateur très talentueux) s'était fait aider au scénario par un scénariste. Car les thèmes choisis ont de la pertinence, le parcours du héros est initiatique dans tous les thèmes d'une existence...mais hélas c'est mal et trop vite raconté à chaque fois.
Sauf ici. Ici l'introspection est agréable, plutôt pas mal narrée. Et surtout l'histoire prend son temps . Ce n'est toujours pas une vrai réussite mais ce n'est pas, dans cet opus, un nanard hilarant.
A lire absolument pour celles et ceux qui lisent ou ont lu tous les donjons précédents. Parce que sinon vous pigerez pas grand chose.
Mais, moi, qui lit (et achète) tout j'ai pris mon pied. Tous mes personnages que j'aime avec une trame qui tient la route, qui conclue des narrations et en propose de nouvelles....ça plait au fan que je suis. Et les revoir dans une posture de vieillesse, nostalgique et à l'oraison des conclusions et réflexions de leurs propres histoires, c'est assez passionnant à lire.
Et au milieu des anciens, il y a Andrée, nouveau personnage régulier, qui possède tout du destin tragique alors qu'elle n'a rien demandé.
Certes, je suis passé à côté de la dessinatrice Aude Picaut. Elle est dans le thème des nonfiguratifs "Donjon". Et cette chaleur, ces couleurs vives, cette naïveté dans le trait offrent bien sur un point de vue inverse mais stimulante dans une histoire pourtant glauque, noire et profond ( comme l'entremêlement de destins tragiques) mais, hélas, je n'ai pas accroché....les gouts et les couleurs....
The Walking Dead chez Tolkien....Une nuit en enfer en planche de BD.
Car, dés le début, ça part en couille. Et ça aurait pu être du très bon sauf que la trame se déroule avec trop de hasard heureux pour moi, avec trop de rencontres exceptionnelles et déterminantes pour le final et toujours dans le plus des heureux des hasards. Et puis il y a ces personnages secondaires....On sait qu'ils vont tous mourir mais on aurait aimé mieux les connaitre. Hélas, ils passent aussi vite qu'ils sont venus.
Malgré ces désidératas ça dépote, ça envoie, ça déboule. L'action est à son level le plus haut, les dessins sont sublimes. Lereculey nous régale. Les couleurs, les traits, les mouvements et les effets, malgré un classicisme avéré, sont d'une beauté à couper le baba.
Le final, lui, apporte des moins comme des plus. Le moins (voire le nul), c'est qu'on ne sera jamais peut être rien de ce "convoi" alors que l'on s'est attaché, dans le tome précédent, à savoir dans quel pays visiblement maudit ils vont et que vont-ils devenir. Les auteurs s'en fichent visiblement, tout cela n'était qu'un prétexte? Le plus, voire le top, c'est l'annonce de l'enfant. Il y aura peut être une quête, une saga qui s'annonce.
Bref, peut être une grande histoire dans ce grand univers.
Que ça file le temps...Que ça file.
Alors Mike Grell dessine vite et pas mal avec une multitude de twists sans queue ni tête, de rebondissements sans le moindre sens, de "deus ex machina" qui facilitent , ubuesques, les passages d'une histoire à l'autre.
Et c'est à chaque fois complétement débile mais, et c'est là ou c'est savoureux, toujours surprenant :
une planète ronde qui roule par terre en faisant une grosse trainée avec des extraterrestres dedans qui se sont perdus dans la terre...qui est au centre de la terre...dont le chef veut pécho Tara ( la compagne de Warlord). Bon ils vont tous mourir en 4 planches chrono et ce sera fissa.
Des méchants pas gentils dont le chef ...veut encore pécho Tara. Et pis, les héros vont tous mourir avec des ours....mais non parce que les vrais chefs, c'est des copains. N'ayez crainte, les méchants vont tous mourir aussi.
Et Deimos (d'où le titre) qui veut (forcément) se venger de Warlord. Il clone le fiston à Tara et Warlord puis faire grandir le bambin en homme pour se bastonner avec son papa...Devinez la suite? Oui, c'est ça....ils vont tous mourir.
Ce qui a de bien avec les nanards, c'est qu'on réfléchit pas, on se marre et on peut se moquer. Et c'est pas beau de se moquer...
Après une entrée en matière absolument géniale (entre Coney Island, Halloween et découverte macabre au travers d'un incident visuellement impactant) le déroulement qui suit est au hasard heureux des découvertes et explications trop verbeuses sur plusieurs planches. C'est dire: les bulles prennent plus de place que les images dans certaines planches alors que les auteurs sont d'abord talentueux dans la narration visuelle. Le méchant explique tout car le personnage principal n'a rien compris? Dieu que je déteste cette procédure narrative.
Reste des personnages toujours aussi attachants comme le vendeur d'hamburger dans son boui-boui, des planches silencieuses qui racontent tant dans les émotions, et des petites scènes de vie qui sont bien agréables. On sourit même parfois.
Dommage que la narration principale soit si fragile dans son évolution. Dommage surtout que ce soit le dernier opus d'une série qui, franchement, avait tout d'une (très) grande.
Ici Lou Cale quitte New York pour les contrées sudistes de la ségrégation. Et bien sûr que, dès la première planche, on sait pertinemment ce qui va se passer avec le faux semblant de situation et ou veut nous mener les auteurs. Sauf qu'ils le font avec maestria. Les décors, les personnages, les paysages, les twists...tout est parfait jusqu'au final.
Lou Cale, lui, déambule, déniche et photographie. Il est un personnage qui ne juge pas. Les actions menées par les protagonistes suffisent pour ne pas rajouter de la morale.
Rien de nouveau évidemment mais gérer de main de maitre. C'est d'ailleurs et surtout les personnages qui font le meilleur de cet opus: leurs humanités atroces, leurs lâchetés pisseuses, leurs colères légitimes...puis il y a les grands espaces superbes qui se clôturent sur une quasi planche entière des lumières new yorkaises assez géniale. Puis, en tout dernier, il y a Billie Holiday et quelques mots de narration qui, poétiquement, ramène au réel, au palpable, à l'épiderme qui a tant brûlé...
Un tome à lire absolument
Découvrir le passé du personnage principal par le biais d'une rencontre opportune avec un ancien ami est assez conventionnel en écriture. Mais peu importe pourrais je dire si cela fonctionne et ici c'est le cas puisque nos artistes savent écrire...
Les personnages toujours bien brossés, une structure narrative qui a du chien et de la pirouette, de l'action et de l'émotion et un dessin toujours à l'identique mais toujours aussi réussi.... Bref tout y est pour passer un agréable moment avec toujours ce petit truc en plus qui fait la différence au détour des planches....une émotion surprenante par ci à la lecture, un moment de glamour et beauté féminine par là et toujours... toujours, au travers d'une narration conventionnelle, une surprise, un petit twist qui donne de l'entrain. Bref du très bon
Par contre, il faudra m'expliquer comment notre Lou pécho grave autant...Physiquement ce n'est pas un séducteur...Il est drôle certes mais le "mojo" chez lui, je le vois pas. Mais bon....à part ça...c'est du petit lait.
Bon dieu il y a de l' "idées noires" à la Franquin dans ce 1er opus! Le dessin de Sokal est noir, sublime, d'une précision folle. Le crayon de Sokal est violent, acéré. Chaque coup, chaque ligne est d'une violence extrême, d'une nervosité rare et tout prend corps. Oui j'ose le dire, Franquin aurait adoré le trait primitif de Sokal qui s'inspire du maître et se dévergonde dans l'humour potache, ironique, désabusé des multiples histoires qui se succèdent.
Car l'histoire du père de Canardo , jusqu'au bout de sa vie, est empreint d'une violence désabusé, incroyable. Sous un côté rigolard, il y a tout la profonde horreur de l'être humain. Il suffit alors de potache, d'iconoclaste pour faire passer crème. Sauf que non, la violence est là, toujours...la violence humaine.
Puis vient le fils du père. Notre Canardo. Le dessin, la trame, tout revient. Et c'est moins bien.
Bon dieu que j'aime les œuvres de jeunesse de mes auteurs de BD préférés. Il y a le pire comme le meilleur. Et là c'est le meilleur.
Les années 40 sont visuellement superbes. Il faut aimer le style de Warn's et Raives, c'est sur. Le style est toujours le même: grands espaces et couleurs délavés, planches muettes et bulles archipleines. Peu ou pas d'actions mais toujours une lancinance psychologique...
Ici ça fonctionne pleinement et il y a de l'action en prime.
Sauf que, si le scénario complexe nous apporte son lot de surprises qui donne de la chair et de l'épaisseur à cet univers de ressentis mélancoliques et bourrés de déchirements, les situations sont tout de même bien capillotractés. Il y a du Deus ex machina à positionner les personnages secondaires dans certains lieux et situations. De plus, il est triste de ne pas mieux connaitre les 2 jeunes indiens desquels toute l'histoire se coordonne.
Par contre, côté ambiance, c'est du grand art: New-York toujours mais aussi la réserve indienne.
Bref on tourne autour du pot sans jamais vraiment puiser dedans, malgré une ambiance superbe. Dommage.
Les années 40 sont visuellement superbes. Il faut aimer le style de Warn's et Raives, c'est sur. Le style est toujours le même: grands espaces et couleurs délavés, planches muettes et bulles archipleines. Peu ou pas d'actions mais toujours une lancinance psychologique...
Ici ça fonctionne pleinement et il y a de l'action en prime.
Sauf que, si le scénario complexe nous apporte son lot de surprises qui donne de la chair et de l'épaisseur à cet univers de ressentis mélancoliques et bourrés de déchirements, les situations sont tout de même bien capillotractés. Il y a du Deus ex machina à positionner les personnages secondaires dans certains lieux et situations. De plus, il est triste de ne pas mieux connaitre les 2 jeunes indiens desquels toute l'histoire se coordonne.
Par contre, côté ambiance, c'est du grand art: New-York toujours mais aussi la réserve indienne.
Bref on tourne autour du pot sans jamais vraiment puiser dedans, malgré une ambiance superbe. Dommage.
Pour ma part, je trouve que cela s'essouffle un peu.
Les deux premiers étaient bourrés d'inventivité et ce troisième tome tente également de nouvelles pertinences visuelles, de nouveaux jeux avec les codes du 9ème art. Et sincèrement c'est inventif toujours autant.
Mais est-ce drôle? Perso, j'ai souris certes mais la rigolade n'était pas franche. Peut être y a t-il trop de pistes ouvertes, de nouveaux personnages avec de nouveaux pouvoirs, liés toujours aux codes du 9ème art. les anciens, eux, ont disparu. Qu'est devenu la jeune fille française aux pouvoirs des couleurs, par exemple? Un comics américains réutilise tous ces personnages secondaires certes ad nauséum dans la plupart des cas.
Jousselin, avec sa pertinence narrative, ses constructions judicieuses, pourraient les refaire venir et développer un univers superbe. Mais il fait un autre choix...de nouveaux personnages encore et toujours qui, hélas, sont moins ciselés psychologiquement. Comme des prétextes à de bons gags visuels.
Par exemple, cette factrice, génie de la mécanique, qui vit donc dans la petite ville d'Imbattable devrait souvent croiser le chemin de notre super héros pépère. Et ben non. Elle disparait aussi sec.
si toutes les histoires sont toutes sympas à lire, l'une d'entre elles est superbe: celle du fantôme de la femme du gendarme. Alors, là, chapeau. L'auteur touche au cœur dans une nostalgie surannée magnifique et avec toujours les codes du 9ème art réutilisées brillamment dans la narration.
La surprise dissipée, la maitrise demeure. Tordre les codes du 9ème art, s'en amuser avec délectation...Jousselin s'amuse, nous amuse et se trifouille les neurones pour nous amuser encore plus! Car il cherche le loustic à nous surprendre visuellement ET narrativement ! Ensemble ! Et ce détricotage SONT les super-pouvoirs des gentils et des méchants!
Et puis il y a cette histoire, les franchouilles Avengers qui sauvent les states avec leurs manières de faire: tranquilles et pépères....hilarant!
Question dessin ça fonctionne. Cette série est faite avant tout pour notre jeune génération et l'auteur est en parfaite harmonie avec cela. Certes les adultes qui aiment et connaissent les codes de la bd se régalent.
bref, une superbe surprise encore et toujours malgré tout
Warn's (oui à l'époque ce n'était pas Warnauts mais Warn's, va comprendre Charles) et Raives travaillent à 4 mains sur tout: dessin et scénario ensemble. Ils sont plutôt dans le one-shot, le dyptique ou le roman graphique. Et souvent j'aime beaucoup, vraiment beaucoup.
Mais, il y a un bail, ils avaient concocté une petite série pas piquer des vers ou il y a toutes les thèmes que j'aime: le New-York des années 40, les bas fonds, l'enquête policière d'un détective (ici un photographe) et des personnages brossés aux petits oignons.
Et tout y est avec un peu de Dahlia noir en prime...c'est dire.
Questions dessins pas de blême: c'est du Warnauts et Raives. Grand espace et belles planches en silence d'une ville qui s'expriment en couleurs chaudes et façades gigantesques. C'est beau. Et il y a les personnages: expressifs, superbes, chaloupés.
Questions scénarios, il y a un peu de capillotracté sur la narration mais les personnages sont réussies, les résonnances entre eux fonctionnement bien.
Et puis c'est plutôt drôle parfois, réjouissant aussi ce qui est rare dans ce genre de thématique. Mais il y aussi le spleen d'un personnage principal qui se veut joyeux devant les autres. Le final, lui, est vraiment pertinent. La nostalgie, la tristesse, le deuil dans un décor chaud et brulant, ensoleillé dans le sourire d'une femme morte.
Une belle réussite
Voici un contre-pied jubilatoire du comics de super héros américain avec, cerise sur le gâteau, une question qui est au combien pertinente: C'est quoi vraiment le pouvoir imbattable d'un super héros de BD?
Et paf, l'auteur tape dans le mille: un personnage qui maitrise les codes de la BD. Et pis après il suffit ensuite d'inverser tous les codes du comics pour construire un univers irrésistible.
Ici, point de violence dans les villes mais voici un village du nord de France ou il ne se passe rien. Le (super-)héros fait ses courses, aide les petits vieux et va chez sa mamie. Ici, le vrai méchant est le maire qui est l'homme le plus versatile mais qui est surtout recadré par la vindicte populaire. Après il y a un savant fou qui est méchant parcequeueueu..., un joker plaisantin et un SIDE kick ado avec plein de boutons. Bref, tout y est et tout est passé à la moulinette pour en faire une Bd pour enfant assez géniale, sans violence et biodégradable. Un univers feel good tout prés de chez nous.
Mais là ou l'auteur fait fort c'est dans sa maitrise sur les règles du 9ème art. Et c'est vraiment pétillant, bourré de trouvailles pertinentes, intelligents et même détonnant. Il y a des blagues sur 1 planche et vraiment c'est alerte et puis des histoires sur plusieurs pages et elles donnent de la matière aux personnages et à l'univers.
Bref une BD pour ado intelligente, drôle et bourrés de trouvailles sur l'inversion des codes des comics. Avec ce petit plus du pied de nez à la française.... Après tout cela pourrait être ça un super héros à la française.
Il est compliqué de construire une suite à un dyptique assez extraordinaire en soi. Pas facile et pourtant c'est pas mal.
Explication:
Du côté du scénario, Chauvel reprend deux personnages principaux ( et d'autres secondaires) pour les faire cheminer et nous faire découvrir plus encore le monde de Wollodrin. Chauvel utilise la narration du convoi étant obligé d'avoir guides pour atteindre le lieu. La narration est convenue, archi pratiquée déjà.
Sauf que Chauvel le fait bien. Le Drama fonctionne. Il y a a tout et c'est rondement mené pour une lecture vive et pleine de tensions.: Le judas et les forces obscures tout autour, les régions dévastés et la destination finale glaciale, Le peuple sectaire et la jeune fille qui veut s'en défaire. Et les guides: Une femme et un orq, comme un couple, qui sont les seuls à être humains.
Vous ajoutez à cela un dessin flamboyant et superbe. Et vous obtenez un très beau tome qui propose une superbe 1ere partie. Il y a de l'espoir d'avoir, en plus, de toute cette réussite de l'étonnement dans la 2ème.
Après un 1er cycle assez extraordinaire qui narrait les petites histoires et la montée crescendo de ce qui allait être la guerre fantôme en territoire d'Algérie, dans lequel l'auteur narrait son amour immodéré pour ce pays aux paysages superbes mais aussi la violence latente qui s'instillait au sein de ce peuple colonisé et colonisateur, Ferrandez rentre dans le dur.
La violence directe, les représailles sur les représailles menées à cause d'autres représailles. Les personnages que l'on suit depuis le début de ce second cycle sont malmenés, titubant parfois par une destiné aléatoire et mortifère.
Il y a eu des méchants, peut être, et il y a des gentils parfois mais "Rue de la bombe" les malmènent pour n'être que des femmes et des hommes qui doivent faire des choix au jour le jour. Des choix chaotiques et à l'inverse même de leurs morales.
C'est la spirale donc infernale.
L'histoire est haletante, les actions ne sont que des réactions épidermiques aux actions des autres. Pas de répit. On craint pour eux tous. La spirale nous emporte avec eux.
Question dessins, les superbes aquarelles des paysages disparaissent, englouties par les cases de l'action et de la réaction. C'est bien vu. Ferrandez privilégie les articles de presse en pleine page. Car le temps de la peinture et des couleurs superbes d'orient est révolue. Seul l'actualité compte. L'actualité et comment les personnages multiples et bougrement bien racontés se sortent de tout ça.
Ferrandez raconte un effondrement.
Warlord retrouve Tara, qui a un enfant de lui. Maria S'enfuit du château. Elle est amoureux de Warlord qui ne s'est pas rendu compte. Maciste part avec Maria en critiquant Warlord. Puis il y a des lasers qui tuent tout le monde dans le château. C'est en fait un grand ordinateur qui est pas content. Warlord détruit tout ça. Faut pas déconner. Mais, pas de bol, le méchant de la série kidnappe le bébé qui a vraiment une tête d'idiot bête. Alors, voila, il repart avec Tara sur les routes pour retrouver son fiston.
Et c'est fendart. Les filles et les garçons sont ultra sexués. Les personnalités sont sans filtres et poncifs au possible. Ya de la baston, de la torgnole, de la mornifle. C'est bien dessiné. On ne réfléchit pas. Il ne faut pas d'ailleurs, sinon, on pourrait ne pas aimer. Alors pas de réflexion et on demande rien de plus.
Voila la suite du nanard précédent.
Graton raconte une course automobile alors, forcément, il se débrouille mieux. Il avait déjà fait ça auparavant et pour le même type de course ( celle de l'extrême automobile) avec "5 filles dans la course" (En bien mieux!) et avec " La trahison de Steeve Warson" ( en mieux aussi). L'explicatif de la course est comme toujours trop verbeuse, les décors sont superbes, les voitures vrombissent d'écume, les rebondissements sont souvent convenus et parfois convenable dans le sens étonnant. Et Graton revient à la pauvreté et ça , ça fait froid dans le dos comme dans les " 5 filles dans la course".
Bon, après, l'histoire, elle, est déjà vu et revu dans la série. Le leader est toujours un méchant en carton pate, et pourquoi Hawkins et Cramer sont méchants? Parce queuuuuuuuu! Et , la Vaillante, que l'on découvre ( Graton nous fait à chaque le coup et à chaque fois elles sont superbes!) ressemble à une Commando ( une de mes préférées en Vaillante) avec une forme de suppositoire....Et là bof. Elle me semble trop grande, trop imposante pour une couse de ce type.
Mais il y a aussi un happy end qui, oui perso, m'a surpris. Comme le plaisir des Texas Rangers avec Roy. il y a surtout une vrai scène qui glace les sangs! Tellement réelle , tellement violente!
Bref on bon opus à la lecture confortable à qui aime la série sauf pour une scène, la plus violente de la série.
Visuellement c'est une tuerie. Faut dire qu'à Sin City, ça meurt par pacson de 12. Franck Miller se lâche sur les filles, les flingues et les voitures. Mais aussi, les effets de lumières, les cadrages léchés comme dans les films noirs, très noirs. Oui c'est bluffant surtout quand il prend une case par planche. Il y a un épisode avec Marv de 26 planches qui est splendide. Et puis il y a du bleu aussi autour d'une tueuse en série qui apprend le métier et qui est un peu nympho aussi. Le bleu de ses yeux, c'est avec ça qu'elle appâte ses victimes. Et ce bleu tendre et nostalgique jure avec la violence du noir et blanc inversée.
Bref visuellement c'est bluffant. Miller a pris son kiff et nous en fait profiter. C'est pas aussi bien que le tome 1 ( rien dans la saga ne peut être aussi bien que le tome 1 de toute manière) mais le panard quand même
Après c'est une multitude d'histoires qui racontent Sin City sans connexion entre elles forcément ni avec les opus précédents. Et ça c'est dommage. Parce que Miller avait proposé plein de pistes sur les tomes précédents et, il semblerait, qu'il ne les utilisera pas même en courtes scénettes. Le boucle ne se boucle pas.
Miller s'amuse avec les pulps dans cette série et les pulps c'est aussi des histoires brèves. Toutes ne sont pas réussis dans l'histoire. On reste souvent sur sa faim. On en veut plus et c'est trop court.
Pour symbole, Il y a même l'histoire qui a introduit le film "Sin city" de Rodriguez. Visuellement superbe mais avec un gout de pas assez en bouche. C'est du brutal, du concis, à l'essentiel.
C'est d'ailleurs le souci de toutes les BD qui ose la multiplicité d'histoires dans un tome. Ce Sin city là confirme la règle.
Je l'aime bien celui-là, le premier de la seconde série. La série "Warlord" était une série à succès durant les années 80. Un véritable succès. Alors ses histoires viennent en France et Artima, l'éditeur de l'époque, se contrefout de la chronologie de l'histoire. Et c'est tout pareil ici.
Sauf que c'est sympa là.
Parce que c'est pêchu, envolé. Que y a de l'action, que les filles (et les hommes) sont sexy et que, si leurs personnalités sont taillés à la serpe, c'est amusant de lire ce genre de personnage là: il y a des potiches, des bravaches, des barbares, et c'est rigolo les poncifs.
Alors les dessins soient chouettes. Les mouvements trop bien, les scènes de bagarre trop bien. Un comics des années 80 qui a du chien et du panache. Sans prétention et très divertissant.
Sokal dessine vraiment mal mais il le fait merveilleusement. Les lignes de fuites sont au zef, les corps sont aux stéréotypes absolues et engoncés dans les défauts de ligne de courbe. Mais cette malaisance picturale donne un cachet unique. Et Sokal, par contre, dessine merveilleusement les émotions animalières, les fourrures et l'anthropomorphisme. Et surtout l'ambiance noire, l'atmosphère poisseuse, là, Sokal est un maitre.
Car la lecture est collante, huileuse. Elle n'est pas agréable bien au contraire. Le malaise est là toujours à chaque planche, chaque case.
Dans cet opus, l'un des meilleurs de la série, la violence est dans chaque personnages liés, tous, à des destins mortifères allant de l'espoir à la destruction. Canardo est dans ce cadre un témoin à la Sam Spade, alcoolisé et traine savate.
Ici Sokal connaît la littérature russe et la violence des personnages russes. Sokal, alors, dépiaute le tout pour construire une fable d'une violence rare avec des dialogues parfois d'une précision émotionnelle rare. Et le final à la Dostoïevski est au diapason de toute la lecture. La fille de Raspoutine est peut être l'un des plus beaux personnages que j'ai croisé en BD.
Alors, il y a des moments de drôleries, drôles et grotesque dans une tragédie humaine, violente mais tout aussi grotesque dans ses excès.
Sokal fait du théâtre russe dans une BD. Et c'est une vrai réussite.
Graton fut invité (et choyé) au sein de l'usine Ford aux USA. Et il a désiré le raconter au sein d'une aventure de Michel Vaillant. Et ça c'est sympa. Il narre tous celles et ceux qu'il a rencontré. Des sommités de l'automobile de l'époque. Et ça c'est chouette, ce passage sympa comme une sorte d'immersion dans ces années-là.
Sauf que Jeannot, il croit que ça suffit pas ça pour un album. (Il a tord, le bougre, vu qu'il en a fait des albums superbes sans méchants). Alors, patatras, il débute avec une Bondieuserie à la Roger Moore avec, bien sur, repatatra, le Leader qui est le gros vilain en carton pate par excellence.
Et tout est boiteux, ridicule avec des twists carrément bidons. De toute façon à chaque fois que le Leader apparait, la série périclite aussitôt. Le début reprend les bases de la base secrète du docteur No. Avec, au milieu, une attaque au bazooka dans la dite base secrète que même, qu'ils oublient des médaillons made in Vaillante sur le parquet....et hop ! Tous les USA croit que c'est Michel sans connaitre chez qui ils ont fait la guerre....Incompréhensible non? et la fin est celle du méchant pas gentil qui permet de faire un cliffhanger pour l'album suivant (parce que c'est un diptyque le bousin)
Alors peut être que la suite sera meilleure, espérons...
Sympa la BD qui parle de théâtre avec du roman à la Poirot dedans, pis avec du MI-6 aussi et pis surtout de la seconde guerre mondiale le tout orchestré dans un flegme so British.
Petite explication, durant le "Blitz", la guerre éclair et les bombardements nazis, les londoniens vivaient à l'heure des théâtres. Il vivait malgré tout....comme un goût de résistance.
Le dessin à la parfaite ligne claire est en adéquation idéale pour cette BD qui se déroule dans une même pièce avec des personnages qui sortent côté jardin ou côté cours. Une BD qui s'amuse dans la scénographie, les dialogues, les décors et même les postures des comédien qui font du théâtre. Le final d'ailleurs est savoureux comme une poupée russe dans une autre poupée russe.
Bref la Bd est réjouissante. Sympa comme tout
Sokal ne sait pas dessiner mais il est le fait bien. Oui, les mouvements, les perspectives ce n'est pas son truc mais l'ambiance, ça, carrément ça l'est! Car "Le chien debout" est malaisant au possible, poisseux de graisse, d'une brume gluante de boue et les esprits sont au diapason, visqueux et malsains. Sokal a un crayon d'huile et dessine avec du rouge qui tache. Et c'est si personnel et unique que c'est superbe de laideur crasse.
Canardo est un Sam Spade de BD perfecto; Il en a tous les aspects. Alcoolique mais secondaire dans le récit, il demeure celui qui construit l'histoire jusqu'au final qui twiste sévère (un régal!) dans un détachement profond au drame qui se joue et un vague à l'âme de ses drames à lui que ce sont joués.
Tout est noir. L'humour, les personnages, le dessin, les destinées et rien ne sortira de bon. Et c'est génial.
A noter tout de même que dans ce 1er tome, Sokal fait le choix d'une civilisation animale qui est secondaire et esclave à la civilisation humaine. Le principe est excellent et cela construit un univers Humain/Animaux qui choisit la vision orwellienne de "la ferme des animaux" et qui rappelle aussi le Maitre/Esclave, Propriétaire/Laquais, Possédant/Valet. Dommage que Sokal ne réutilise pas cet univers là dans les prochains opus, cela donnait une couche supplémentaire à la visquosité sociale (en plus de l'histoire). Ce 1er tome ne va pas loin sur ce point mais il y a avait matière.
quatrième album est la succession de trois scénettes n'ayant ni queue, ni tête entre elles. Explication: Dans la 1ère, il y a les acolytes de Warlord ( Maria qui ne sert rien à part être canon tout plein dans sa tenue sexy olé olé et Machiste qui ne sert à rien non plus à part être le renoi de service, dans les années 80 il le fallait mais aussi canon et sexy et qui sert à rien tout pareil) . Il se passe un truc bizarre avec un monstre/elfe puis il y a le seconde scénette ou les 2 comparses disparaissent. Pourquoi ? On sait pas. Mais Warlord, il est triste et il boit de tristesse à cause de ça. Bon il y a encore une histoire avec une fille en détresse presque nue. Et puis il y a la 3ème, qui est d'une sorte de philosophie à la comics book....
Artima, à l'époque c'était comme ça. On publie sans respect de l'oeuvre et de sa continuité et du lecteur, forcément. Et en plus, on ressent la censure, partout, dans les cases et les planches.
Alors, forcément, Warlord c'était juste sympa avant et, dans cet album, c'est totalement insipide. Tristoune...
Il dessine bien Mike. Il va vite et évite les paysages mais les corps et leurs mouvements, les visages et leurs détails ainsi que les costumes, il est doué le Mike.
Après ça va vite, tellement vite. Warlord retourne sur terre, combat un dieu de plâtre et la CIA puis retourne en Skartaris avec une petite poulette russe canon et qui part avec lui, parce que bon, il y a la CIA et elle est communiste. Et ça suffit pour repartir ensemble par lé métro ( Evidemment et on sait pas pourquoi la sortie du tunnel explose et Warlord ne pourra plus rentrer)
Alors Maria ( la russe se nomme Maria) doit se changer parce qu'elle n'est pas locale question habit et devient une bombasse atomiquasse dans une tenue olé olé mais ça fait couleur locale vu qu'elles sont toutes comme ça en Sirtakis.
bref, entretemps ils retrouve un copain à qu'ils coupent la main pour pas qu'il devienne méchant tout plein, puis il y a une cité céleste avec des robots qu'ils détruiront en 5 planches montre en main.
Un album rigolo qui sent bon les années 80 et les comics sans prétentions qui zieutent du côté de Conan mais aussi de Flash Gordon et l'Age de cristal.
Miller fut dans un état de transe lors de la rédaction de ce nouvel opus qui dura un seul mois. D'ailleurs, il débuta par la dernière image ( une femme fatale sexuée et christique) pour écrire à l'envers . Et c'est en cela que cet opus est l'un des plus aboutis dans une oeuvre, au travers des codes du roman noir si personnelle) …
Ici Dwight revient, aussi crapule et sadique mais il est avant tout un enquêteur, un manipulateur et un organiste. Il y a aussi Miho, la blanche mort, tout de silence et de sadisme.
Et chaque détails, chaque perversions, chaque actions mortifères apportent l'apocalypse du détail. Il y a un chien de Tchekhov sublime: Le combiné d'une cabine téléphonique.
Il y a aussi le dessin incroyable: Miller utilise les codes du roman noir comme l'ellipse ou le retour en arrière dans ses illustrations. Le noir et blanc demeure sublime et l'âpreté des actions prennent le temps sur plusieurs pages et on ressent plus encore les impacts, les névroses, la violence.
Miller, ici, va au bout de sa démarche créative qu'il débute avec le 1er SIN CITY. L'oeuvre est personnelle, non pas dans sa psyché, mais dans sa fureur et sa rage.
La lecture est incroyable d'intensité ( un bémol peut être sur la fliquette qui veut séduire) et le final est dantesque.
Une oeuvre unique
Un jour, Jean Graton a regardé au travers de sa fenêtre et il a vu un père et ses deux fils affairaient autour d'une moto. Et la saga Michel Vaillant est née: un père et deux fils autour d'une marque automobile. Cet album est comme un hommage à l'inspiration première car ce sera le seul dont le thème central est la moto.
La moto et Joël Robert, pilote belge et multiples champions du monde de Moto cross. Une vrai pointure au palmarès incroyable et qui est mort en 2021. Et Jean le rend bougrement sympathique le garçon aux nerfs d'acier.
Et tout est bon dans l'album. L'humour d'abord car, et même si je l'ai lu 20 fois, je ris toujours autant. C'est fou. Entre le père et les fils ( Le " Merci papa" me fait pleurer de rire toujours autant) et, surtout, entre Joël et Steeve. Hilarant. Il y a la même amitié sincère, juste (et qu'on aimerait tant connaitre dans la vrai vie) que dans "Concerto pour pilotes". Jeannot est un orfèvre sur ce thème là. Même les méchants ne le sont pas vraiment. Elle est virile cette amitié certes, et même un petit peu misogyne parfois (L'album est de 71). Moi je l'adore ce genre de camaraderie dans mes lectures et mes films ( Ventura, Gabin et tout le toutim)
Et puis il y a les courses riches et mouvementées, l'histoire qui déambule sur les chapeaux de roues avec des moments de calmes bien dosés. Il y a les dessins impeccables. Et puis il y a Jean-Pierre Beltoise aussi, sacré gentleman et Joël, toujours ( quel superbe hommage!)
Dans la série de Michel Vaillant, les albums vont être de moins en moins bon. Il va y avoir encore quelques pépites par ci par là mais pas d'avantage.
"Rodéo sur 2 roues" prouvent malgré tout que Graton était un sacré narrateur de l'être humain. Celui des années 70 peut être. Mais ne boudons pas notre plaisir de la belle histoire simple de copains.
Suite du 1....Normal me diriez vous? Pas forcement. Artima s'en battait les steaks à l'époque de la chronologie de l'histoire. Alors on lisait sans comprendre les enjeux. Mais là non alors on profite.
Mike Grell dessine toujours aussi bien. Bon on sent qu'il produit beaucoup et vite donc il privilégie les visages et les corps et assez peu les paysages. Mais le taf est fait et on en demandait pas d'avantage en 80. On savait que ces publications étaient comme des Fumettis à l'italienne.
Et après il y a l'histoire et ça va vite et trop vite comme toujours. Mike doit tout rentrer en 20 pages et c'est pas facile. Et puis rentrer quoi? Mike n'est pas un créateur mais copie allégrement du côté de la planète des singes avec Charlton. Il copie pas à l'aveugle. Il transforme et le fait à sa sauce mais tout est pareil jusqu'à même la fin ou Charlton crie " Ils l'ont fait sauter leur bombe!!!" Et ben Morgan, notre Conan blanc, est dans la même posture.
Alors pourquoi j'aime autant? Pour tout ça justement. J'ai les même références. Je suis un vieux con de 50 ans et on est pas si nombreux que ça à avoir les mêmes références. Warlord c'est comme une machine à remonter le temps.
1981...
Du côté d'Artemi et d'Aredit, les héros classiques beaux comme des princes, baraqués comme des camions SAVIEM. Des gars tout comme CONAN mais sans sa barbarie et son taiseux . Des CONANS édulcorés, tout blancs, tout lisses et tout pétries des dernières références cinémas du moment de l'époque et, hop, ça se lit avec la plaisir de l'ado.
Et j'aime bien WARLORD. Tellement que j'ai tout les albums de l'époque dans ma bibliothèque.
Ici est raconté l'arrivée de l'américain pilote de chasse dans le monde de Skartaris au centre de la terre. Et tout y est. Les films de dinosaure de l'époque, les films de guerre froide et d'aviation mais aussi il y a du Spartacus la dedans (et pas qu'un peu) et puis de la sorcellerie. Tout ça est mélangé à la v'là que je t'pousse. Les situations vont si vite qu'on ne ressent rien du tout. Même que le gros méchant, on le voit que sur deux ou trois cases.
Mike Grell fait de belles planches. Les filles sont jolies (princesses en péril bien sur et un peu guerrières parfois et dénudées tout le temps).
Ici on raconte la genèse du pourquoi du comment. Bon rien de neuf au soleil mais c'est agréable.
Parce que c'est plus tard que ça prend de la dimension. Enfin peut être...je ne sais plus. Je vais relire tout ça et je reviens.
Allez, on arrête avec les superlatifs qui planent dans le stratosphérique. Va falloir redevenir sérieux. Mustang, second du nom, n'est pas LE magasine de super héros ( Allez plutôt du côté STRANGE pour ça) mais la madeleine de Proust ultime d'un bonhomme de cinquante ans comme bibi.
Ici nos sup' héros microscopiques (qui ne le sont plus et qui ont pleins d'autres pouvoirs qu'on comprend pas tout) les perdent....Et nous voila dans une histoire digne des pulps sur la guerre froide avec tous les poncifs d'usage et rigolo.
Cosmo, lui, tombe dans une planète sauvage ou il y a des plantes carnivores mais de pas d'animaux donc de viandes, donc de barbaques...Bon ça tient pas non plus mais c'est fendard quand même. Parce que c'est plein d'actions, de rebondissements (bon foutraques les rebondissements).
Toujours du n'importe quoi mais moi j'aime.
Et puis il y a Photonik plus sérieux, plus sincère et tout aussi plus en actions. Les dessins de Tota, trop bien, sont moins bon que ceux de Mitton, géniaux? Tout ça est affaire de goût….
Mustang reste une immense madeleine boursouflée de bon chocolat et de chantilly onctueuse.
C'est gourmand dans les twists, l'action et l'histoire qui file trop vite? Trop peut être? C'est sur! Mais quand on aime on grossit et pis tant pis.
René Pétillon fait dans l'absurde, le non sens. Dans le 1er tome, c'était tout de bon et dans le second, tout raté. Dans le 3, c'est de la boulimie jusqu'à l'indigestion. Il y en a partout, tout le temps avec même des ellipses qui rend incompréhensible toute notion de linéarité.
Parce que l'histoire, elle, n'en est pas une. elle sert juste à poser de l'absurde partout. Et cette colonne vertébrale s'alourdit tellement de cet excès de non-sens que, patatras, tout se pète la figure, avec pétarades et nausée.
L'auteur ne sait pas encore doser son humour qui fera sensation bien plus tard. Mais, là pour l'instant, la recette n'est qu'un gloubi-boulga de machin choses. On rit vraiment pas. Pire, on s'agace.
Pour l'univers de son Wollodrin, Chauvel puise avec gourmandise et passion dans l'univers Tolkien. Et cela l'inspire bougrement le bougre scénariste talentueux. Mais il choisit de prendre les petits chemins de la terre du milieu plutôt que les grands espaces chevaleresques.
Et Chauvel choisit les Orcs comme trajet et nous racontent superbement une civilisation tribale, tout à la fois violente et patriarcale, reptilienne et curieusement humaniste. Le final d'ailleurs rappelle les génocides amérindiens: les "sauvages" contre les "civilisés". Et ce choix est une véritable réussite.
Mais il n'y a pas que cela: Les enjeux des personnages sont dynamiques, les twists de leurs destins sont détonants et géniaux. Et tous personnages, même les secondaires et même les tertiaires, nous font vibrer par leurs destinées pour la plupart tragiques. Et c'est palpitant jusqu'à la fin qui est absolument énormissime!!
Et puis ce scénario qui dépote sa mère est servi par un dessin qui dépote sa mère tout pareil. Lereculey est d'une inspiration en diable. les mises en scènes, les scénographies sont symphoniques . Et l'illustrateur est d'un talent énorme!
Bref un diptyque qui dès sa parution est devenu aussitôt un classique.
Autant le premier était un concentré de MAD le magasine. Chaque case de chaque planche était remplie de blagues potaches et foutraques. Alors, dans la masse incroyable de non sens drolatiques au cm2, il y a forcément de quoi rigoler. C'était généreux et gourmand.
Mais, ici, plus rien. Wahlou.
Pétillon se cherche, essaye de trouver sa patte en se sortant de ses références trop marquées tel que MAD.
Mais dans cet opus, il ne se trouve pas. Pire il se fourvoie.
Son humour est en gros sabots et dans la gadoue. Le non sens et le contrepied systématique dans le 1er opus a disparu par du simili non sens sans finesse. Ce n'est pas drôle et, pire que tout, on baille de consternation. Les seuls éléments qui peuvent faire sourire sont ceux déjà utilisés dans le 1er opus.
Pétillon était un grand du 9ème art? Sans aucun doute. Jack Palmer est personnage emblématique de la bande dessinée française? Oooooh que oui.
Mais il faudra attendre encore un peu. Paris ne s'est pas fait en un jour....tout comme Jack et René.
A l'exception du 1er tome (forcement), cet opus est peut être le plus réussis de tous. Et pas qu'un peu.
Que Miller maitrise à la perfection les codes du romans noirs, c'est un fait. Les opus précédents et celui-ci le prouvent. L'histoire est toujours aussi noire, poisseuse et les personnages tout aussi noirs et poisseux.
Sauf que dans ce tome il y a des gentils, des vrais, des purs...Hartigan et Nancy, la strip teaseuse préférée de Marv. Certes les personnages flirtent en eaux troubles. Il y a du "Lemon Incest" entre eux. Le père et la fille de cœur, Le vieux et la jouvencelle, les amants maudits et chastes. Car le flic sait que cela est interdit et tout est dans le dit et l'interdit. Une passion platonique qui permet de vivre et d'espoir dans un univers de mort et de désespoir.
Et puis il y a le méchant, le jaune pourri, l'infect qui sent mauvais...l'archétype même du pourri...qui a la tête de Franck Miller himself. Etonnant que l'auteur dans son oeuvre le plus personnel graphiquement se grime en pur salop, dans une nudité absolue tout dégueu et purulent. Etonnant quand on sait la personnalité de l'auteur.
Et puis il y a le graphisme. Incroyable. Miller innove, expérimente et continue à détonner dans une narration visuelle innovante et un noir et blanc inversé qui claque. Si les tomes précédents, l'auteur était dans le confort habituel graphique, ici il est superbement inspiré.
Peut être est ce à cause de l'histoire d'amour "borderline" entre deux opposés de la morale qui s'attire. Peut être est ce à cause du méchant qui ressemble tant à Miller. Peut être est-ce Nancy, superbe icone sexuée, princesse à sauver, gamine pure dans un monde de brute et qui se protège grâce à son corps de rêves...
Alors là mes bons amis, le magasine est à son sommet!
ça dépote, ça envoie, ça actionne, ça part en sucette, ça virevolte dans le n'importe quoi, c'est la classe à Dallas.
Parce qu'avant, dans Mustang, il y avait du bon gros nanard, du dessin à 3 sous (Mustang) et deux autres séries qui pouvait envoyer du blé mais sans s'assumer vraiment, en ayant toujours les yeux sur les grands frères américains. Je rappelle que Mustang, c'est français, ma bonne dame.
Mieux encore, Mustang c'est Mitton et Tota. Et ça y est ils assument ce qu'ils veulent faire.
Mitton part dans le Whats(euh)fuck le plus total et ça lui va bien au bougre! Ici aussitôt nos sup 'héros ont une base secrète ( l'empire state building qui est aussi un vaisseau spatial) que le président des états unis (himself) les contacte par une ligne secrète (Alors que Mikros a eu les clés y a pas minutes) parce qu'il y a l'apocalypse autour de la maison secondaire de Jean-Yves Mitton (Sissi) !!!! C'est du grand n'importe quoi réjouissant servi par un petit dessin aux petits oignons!
Du côté de Cosmo, tout pareil puisque c'est toujours Mitton aux commandes. Scénario à rebondissements abracadabrantesque et jouissive! Mitton est dans les étoiles!
Enfin Photonik. Tota passe en 4ème ! Actions et rebondissements avec de vrais surprises et un dessin vraiment bien qui allie l'"action et le mouvement parfaitement ainsi que les silhouettes superbes.
Voila de l'excellent comics des années 80 ! Et c'est français bon sang de bois!
On ne peut pas faire du très bon tout le temps et la construction intuitive d'une œuvre possède ses limites.
Dans cet album, les histoires se succèdent sans véritablement de liens les uns aux autres. L'errance de Philémon est totale. Le hasard guide l'aventure et le propos. Il y a des fulgurances certes comme le Don Quichotte de l'atlantique mais il y a aussi des histoires sans saveurs ni truculence. L'enfer des épouvantails par exemple ne raconte rien de particulier, le non-sens ne raconte rien et même le non-sens doit raconter quelque chose.
L'histoire est toutefois agréable à lire. C'est drôle, relevée parfois et parfois tristounette de tranquillité. Il y a parfois de belles planches qui ravissent les yeux et les sens et puis d'autres qui ne font que raconter l'histoire joliment. Jusqu'au final qui réjouira les aficionados de Philémon tel que je le suis.
Bref, le moment de lecture est agréable. La série Philémon ne peut pas être une continuité de chef d'œuvre. Il y a des hauts et des bas comme dans le monde de l'océan atlantique.
Et si la série était mythique?
En tout cas le 1er tome prend le chemin.
Car, certes Lereculey fait des visages masculins et féminins assez similaires les uns aux autres. Certes ce n'est pas le seul chez les maitres du 9ème art mais un lecteur peut ne pas apprécier. Moi pas. Sinon les décors sont superbes, les costumes grandioses, les batailles sont majestueuses, les planches prennent l'espace. Tout y est classique mais parfaitement maitrisé. Du grand art en dessin.
Mais c'est du côté de l'histoire qu'il y a le petit plus qui fait la différence. Chauvel reprend l'idée de 7 gars partant en mission comme dans "7 voleurs" mais là, il prend le temps des personnages et nous racontent leurs vies, tout en expédiant la création du groupe ( explicatif incompréhensible mais rapide et c'est tant mieux) . Ici Chauvel ne choisit pas la trame "7 mercenaires" mais choisit celle de "la communauté de l'anneau": Une équipe qui ne peut tenir la mission. A cause du territoire en guerre, une bataille les force à se séparer. Ici Chauvel prend le temps de la narration puisque ce sera un diptyque. Ici, le premier qui meurt des 7 est le pas gentil du tout, la solution du problème contrairement à "7 voleurs" ou c'était le gentil qui servait à pas grand chose. Bref, Chauvel choisit une même trame que l'album préquel mais change tout pour être plus mature.
Et c'est bien.
Dans la série "7", il y a un préquel (C'est celui-ci d'ailleurs) pour un autre univers : "Wollodrin". Les auteurs ont trouvé l'inspiration d'un univers au travers de cette aventure en one-shot et d'ailleurs on retrouvera deux des "7" voleurs sur la série en 10 tomes clôturée depuis quelques années.
Alors la curiosité est piquante: découvrir la petite histoire qui a inspiré la grande et sincèrement c'est pas mal du tout.
D'abord parce que le duo se connaît bien. Il y eut avant la série "Arthur" (excellentissime!!!) puis ce "7" puis enfin "Wollodrin"...
D'abord j'aime le dessin de Lereculey. Et dans cet opus il fait parfaitement le taf. Décors superbes, mouvements parfaitement menés, personnages charismatiques avec costumes précis.
Du côté du scénario, Chauvel fait le taf tout pareil. L'histoire est certes classique, plutôt conventionnelle mais il y a du tonus, de l'espièglerie et de la surprise quand même.
Alors il y a des déceptions. Le 1er des 7 qui passe l'arme à gauche était celui qui me plaisait le plus à découvrir. Dommage. Les démarches pour trouver l'équipe est très très conventionnel. Mais la résolution et le final ont du chien voire même un peu de déconne. Parce que l'album est parfois drôle. Chauvel touche à tous les coups.
Bref, c'est un chouette album. Classique mais chouette. Et puis c'est un préambule à du lourd. Alors ça vaut le coup de la curiosité.
Je ne médis point la finesse d'esprit de Phillipe Geluck. Il est pique sans rire, ses traits spirituel ne sont peut être pas hilarant mais ils nourrissent l'intellectuel, sincèrement et sans régime calorique. Geluck est un gourmet du zygomatique et non un gourmand. Chez Ruquier, il était un orfèvre. Chez Siné Mensuel, il est toujours juste…
Oui mais chez le chat....après 40 ans…
Au début c'était sincère et parfois inspiré. Mais maintenant, le concept s'essouffle, même les traits d'esprits sont de grosses ficelles, les réflexions sont pas mieux que chez Jen Marie Gourio.
Je ne riais jamais certes avant. Mais j'étais nourris d'autres choses. Là rien, nada, que dalle. Pas un seul sourire ni même la moindre nourriture spirituelle. ça tourne à plat et en rond.
Je sais parfaitement que "Le chat" est déjà en soit une escroquerie. Geluck ne sait pas et ne sauras jamais dessiné. Pire, ses "croquis" sont multipliés à souhait à l'identique parfois sur des planches entières. Seuls les mots dans les bulles changent.
Ce n'est pas de la BD, c'est du remplissage. Geluck arrive à faire 46 pages avec une dizaine d'idées de comptoir entre collègues accoudés au zinc. 23 tomes de la sorte. ça commence à se voir que le belge (génial ailleurs) est un escroc ici.
Il faut vraiment que mon cousin cesse de m'offrir un album du chat tous les ans à Noël. Ou sinon, c'est un message de sa part: Il me déteste.
Peut être le plus whats(euh)fuck des 22 publications de Mustang.
Jugez plutôt:
Dans Mikros les auteurs se mettent en scène. Mieux ils sont pétés de pognon, star du comics et possèdent voitures hors de prix et maisons secondaires de multimilliardaires. La mise en abime fantasmagorique est total et c'est franchement fendard. Même que le gros méchant (qu'ils ont inventé dans la série) est partout autour d'eux. Même que une explosion atomique fait qu'ils sont que tous les deux vivants dans le monde....Et même que le State building (qui est un vaisseau spatial, je le rappelle) est de retour de la lune avec nos sup 'héros. ….bref, ça part en cacahouète grave et c'est ça que c'est bon.
Après il y a Photonik qui raconte Tom Pouce. Retour en arrière salutaire. Sympa avec un final qui le fait.
Et puis, il y a la nouvelle série qui remplace le nanardesque "Mustang". Et c'est un space convenu et convenable qui fait plein feu sur l'action et qui est dessiné par un bon ( un très bon même ) du nom de Jean Yves Mitton...Celui même qui est un des deux survivants d'une explosion atomique.
Et là, je vous ai perdu....c'est sur...
Le premier Palmer ou plutôt "les" premiers Palmer!
Inspiré du foutraque de MAD, Pétillon nous régale dans le non-sens et le contre pied. Car à chaque à situation, chaque action du héros l'auteur prend le détonnant, l'inverse, l'antipode. Il y a toujours une histoire, il y aura toujours un début, un milieu et une fin. Mais pas une planche, pas une case, pas une bulle ne part pas en cacahouète, en tête à queue, en absurdie. Le lecteur n'a que l'embarras du choix pour bien se marrer parfois. Il y en a pour tous les gouts.
Pétillon fait du MAD, comme Fluide Glacial fait du MAD, comme Gotlib, Goossens, Edika font du MAD durant ces années 70. Et dans cet album sincèrement ça se ressent trop. Il n' y a pas encore la patte qui s'approprie les inspirations et créer ensuite une œuvre unique.
Alors parfois c'est drôle, parfois c'est même hilarant, parfois même la surprise est telle que l'hurlement de rire se fait dans une surprise totale ( j'en ai eu 2 ou 3). Et c'est bien tout ce qu'on demande au bousin, n'est ce pas? Et puis les dessins sont fluides, alertes. Ils servent le burlesque, uniquement au service de la bouffonnerie. Et c'est d'une vivacité qui va à l'essentiel.
Alors, on ne boude pas son plaisir. On lit un auteur, fan de MAD, et qui se débrouille très bien pour son 1er tome. Il faudra juste qu'il coupe le cordon ombilical avec son magasine étatsuniens préférés.
Des bouquins de Stefan Wul, la mort vivante est certainement le plus foutraque et le moins bon. Il est même vraiment pas bon et la fin est pire encore.
Olivier Vatine continue, chez un autre éditeur, l'adaptation des œuvres de l'artiste dentiste. Et là, comment faire....Le roman est vraiment pas bon. Wul a voulu écrire un bouquin sur la thématique de l'horreur et du gore. Et il s'est mis les deux pieds dans le plat, surtout que l'auteur écrit sans chercher véritablement une conclusion. Et là….
Alors comment faire. Réécrire ? Oui et non. C'est tout de même une adaptation. Vatine fait ce qu'il peut. Et son final va trop vite avec une conclusion trop hâtive et qui ressemble à tous les finaux de pulps à bon marché.
Et pourtant ...
Le début et le milieu de la narration sont empreint d'une ambiance Steam punk assez géniale. Et, le dessin l'est encore plus. D'ailleurs ce n'est pas du simple dessin mais une vrai recherche picturale aussi Steam punk que l'histoire. Le monstre est superbe. Les décors empiriques. Les personnages inspirés.
Un sacré bon moment. A part un final trop rapide et expéditif mais comment faire avec un livre qui n'avait pas grand chose à raconter?
1968,
Jeannot publie et publie encore et, comme toujours, c'est un vrai stakhanoviste de la planche. Et pis il faut trouver des idées. C'est pas si simple. Ici, Jean trouve l'excuse d'une course de route pour faire des simagrées avec Steeve et des personnages plus rigolos que méchants? Non, pas du tout. La querelle entre Betty et Steeve est un prétexte fourretout (qui est franchement réussi et hilarant!). Et avoir "5 filles dans une course" est un faire valoir ( Elles n'ont aucunes prise sur l'histoire). Certes, l'auteur met en avant Nicole Sol. Elle fut une grande de la route et qu'elle entre dans le panthéon gratonnien des coureurs automobiles est parfait.
Non, non...le plaisir est ailleurs.
Car c'est la course qui est vraiment le personnage principal. Cette course démente qui traversait, de nuits et de jours, un Portugal des années 1960/70 pauvre (voire misérable) et arriéré. L'opus, un peu trop verbeux, raconte la course des routes, folle et débridée avec des voitures de courses qui sortent de notre histoire automobile avec grande nostalgie. Nous vivons la course, nous la subissons, nous sommes dans l'habitacle. Et c'est pour cela que ce tome est à lire absolument: Le lecteur est en immersion dans une course des années 70.
Alors, oui Betty, son cousin, Steeve nous donne à rire et à vibrer. Mais la course est quand même bien masculine et nos "filles" font plutôt de la figuration. Alors que la vaillante commando, elle, est magnifique tout du long de la course.
Jan Karta est de retour à Berlin, le temps des jeux olympiques de 1936. Jan Karta n'est plus l'idéaliste, rêveur et neutre du 1er tome. Il n'est plus le dormeur qui ne veut pas se réveiller dans le second, ni l'homme désabusé du 3ème et en colère du 4ème, il entre dans la danse désormais. Il agit. Il tue même pour combattre le 3ème Reich.
Encore une fois Dal Pra fait évoluer son détective qui n'en est plus un. Il est un résistant pour certains ou un terroriste pour les autres mais la mort rode tout autour de lui. Et l'histoire, anxiogène au possible, est comme un rouleau compresseur de tension. La Wehrmacht est partout, écrase tout, anéanti tout . Et le petit groupe autour du personnage principal, lui, tente juste de sauver une vie ou peut être deux ou de diffuser une lettre. Et le prix à payer pour ces dérisoires succès est incroyable de morts et de tragédies. Mais vivre suivant ses valeurs n'a pas de prix. Il y a de "l'armée des ombres" (Melville) dans le récit. Le même gout amer du grain de sable devant un rouleur compresseur. Dal Pra, pour cela, nous produit une trame haletante, désespérée. La fin du monde est plus proche que jamais.
Torti , lui, change de style. Alors que j'avais tant aimé ses visages impressionnistes ou les traits de feutre font l'émotion du personnage, ici le dessinateur le simplifie son trait pour n'être que massif et rugueux. Comme du "Guess" mais en moins bien. Certes je comprends les gros plans, les visages durs et sans émotion. Oui cela prolonge l'anxiogène du récit et la violence des destins. Certes les mouvements et l'action sont bougrement menés. Oui Torti est un maitre du Fumetti. Mais il y a une déception folle. Ce changement de style ne ma ravit pas.
Mais malgré ce léger désidérata, Jan Karta demeure une série majeure et trop méconnue du 9ème art. Merci aux éditions Fordis de nous offrir ses aventures encore inédites en France.
Second cycle des carnets d'orient et Jacques Ferrandez s'attaque à du lourd, du très très lourd. Car, après 5 tomes ou l'auteur racontent une Algérie en de nombreuses de vies et cinq histoires, voici que l'auteur donne l'assaut à la guerre d'Algérie sur une grande fresque de 5 tomes à l'intérieur d'une grande fresque.
Comme toujours il tisse les liens, multiplie les magnifiques personnages , les fait s'entrechoquer les uns aux autres et bousculer surtout dans une grande histoire dont ils seront acteurs. Comme toujours le suspens monte crescendo, l'histoire détaille, précise et évolue dans une constante toujours plus violente. Comme toujours le maitre est un orfèvre dans la construction scénaristique. Le savoir faire est certes classique mais diablement efficace.
Car, même dans les dessins, le classique du gaufrier privilégie l'histoire pour rendre plus efficace cette tragédie humaine qui débute et qui sera irréversible. Et puis, dans ce classicisme solide, Ferrandez raconte aussi son Algérie avec des pastels et des ocres superbes en pleine et double page. Ce sont les seuls moments de respiration dans cette intrigue inquiétante et Ferrandez nous souffle du chaud, du désert, du superbe et du lyrique. Car Ferrandez est aussi un grand peintre.
Un début plein de promesse.
Classique et chef d'œuvre...et pourquoi donc cette intégrale intègre derechef le top 10 de mes albums préférés?
Parce que le trait: Hirsute et violent, dépressif et saccadés, des coups et des coups dans le geste violent du coup de poignet qui symbolise tout ce que ressent l'auteur pour notre monde et les êtres humains qui la composent. Franquin se disait dépressif chronique? On le ressent jusqu'au bout de sa plume. Et l'harmonique est totale avec le propos.
Parce qu'il y a les cadrages qui racontent bien plus que les bulles, le noir et blanc d'une maitrise absolue de malaisance, l'harmonique des onomatopées musicaux et littéraires, la maestria des dialogues qui vont à l'essentiel parce que le dessin est d'abord l'outil narratif principal.
Et bien sûr, il y a l'ironie, le sarcasme, la malice, la raillerie d'un auteur qui ne croit plus en l'homme. Et le maestria fait prémonition aussi. Le Covid, La pauvreté du peuple, les oligarchies et la fin du monde....tout absolument tout fait actualité. Alors que la publication première sont de 1981 et 84, Franquin raconte parfaitement le monde de 2024.
Oui, rien ,n'a changé
Delaf a mis plusieurs années à savoir dessiner comme le maestro. Bon, dessiner comme le King belge, c'est pas possible. Il faut dire que Franquin dessinait surtout avec violence, fébrilité et mal être aussi. Voila pourquoi chacun de coups de crayon était des vrais "coups" de crayons. Delaf, lui, va bien et c'est tant mieux. Car Delaf fait un magnifique faussaire avec un trait rien qu'à lui aussi. Delaf s'est approprié la patte, l'a mâchouillé jusqu'en extraire la substantifique moelle, le même ancrage et onomatopée, les mêmes mouvements et la même énergie. Et puis il y a (un peu) de Delaf aussi. Un peu par ci et peu par là. Ce n'est donc pas un simple faussaire génial mais un artiste incroyable qui a bosser comme un dingue pour être à la hauteur d'une reprise. Et il l'est grave à la hauteur.
Parce que du côté scénario c'est tout pareil. et c'est même par là qu'il a su moderniser le propos. D'abord, non, les histoires ont belles et bien lieu durant les années 80. Le téléphone "portable", et le vélo à batterie le prouvent. Et c'est drôle. Franchement drôle. J'espère juste que la jeune génération comprendront.
Et puis les jeux de mots qui s'allient aux mouvements sont aussi parfaits que ce du maitre, L'humour passant par les onomatopées (encore) sont franchement hilarant.
Mais, là, ou Delaf m'a réjouit se trouve dans la résolution finale qui se clôture en une longue histoire qui reprend un grand nombre de chutes sur les blagues d'une ou deux planches. Le tout peaufiné par le drame psychologique du Burn-out, du harcèlement moral car si on réfléchit bien c'est bien cela qui subit Fantasio et Prunelle. Delaf va au bout du bout de la démarche jusqu'à satiété (la psychologie est une thématique bien moderne) et ça marche bougrement. Les craquages en règle de tous les collègues de travail de Gaston? On rit bien de ce drame qu'est le harcèlement (Gaston ne le fait pas exprès mais il est fautif). Spirou et Fantasio vivant ensemble avec une case qui possède tous les symboles du couple mariés des années 70 (tel chez Boule et Bill)? J'ai hurlé de rire.
Maintenant espérons que la ligne éditoriale ne sera pas de publier un album par an pour éponger le talent de Delaf. Car la reprise est une réussite. Et le prochain sera meilleure encore s'il ose d'avantage.
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D'abord le dessin. Quel maestria! Quels décors! quels détails! Quels précisions! Julliard est l'un de nos maitres du 9ème art et peut être que cette série est l'un de ses chefs d'œuvres. Sur une construction, somme toute classique et des gaufriers plutôt standard, on ressent bien que l'artiste a besoin de casser cette rigueur pour faire exploser son savoir génial sur le mouvement et la symbolique. Les passages de la vieille sont pour cela assez superbe. Cela manque encore un peu de maturité mais ça ne va pas tarder à être incroyable (Viendra bientôt d'ailleurs "Le cahier bleu" son chef d'œuvre).
Et du côté scénario, Cothias raconte la vie de deux enfants naissent le même jour: Louis 13 et Ariane. accouchement de mort glaciale et solitaire avec l'ultime geste d'amour maternel pour l'une et toute une palanquée de nobles à coté de l'âtre avec un papa qui ne cherche qu'à coucher pour l'autre. Cothias narre ensuite la société religieuse et de hiérarchie sur un parti-pris qui fait toutefois consensus chez les historiens. D'ailleurs Cothias ne raconte pas Henri 4 mais le vert galant qu'il était. Et il raconte bien. Il prend le temps. Il pose ses personnages. Tous avec un fond d'ésotérisme qui donne un caractère sacré à des histoires humaines.
Mais l'important est ailleurs. Cothias nous raconte Ariane et Louis 13. Il raconte leurs mentors, leurs recherches de valeur et l'évolution inéluctable de l'un et de l'autre. Un futur roi d'un côté (Henri 4 et Louis 13) et une future Zorro de l'autre ( Le premier puis la seconde).
Certes, l'histoire n'est pas encore posé. Cothias prend le temps. Tant mieux. C'est un bonheur.
Album atypique que celui-ci
D'abord le dessin d'une grande virtuosité d'ocres et de couleurs avec le choix physique de l'œuvre d'art, la contemplation de la case silencieuse, une ambiance comme une mélopée figée, de cases fixes, de grands angles et d'espace sublime. Loustal maitrise tant ses couleurs, ses cadrages que ce sont des tableaux figuratifs, patinés de chaleur palpable, d'érotismes désuets, d'un flot d'émotions lasses, de vies ennuyeuses et inutiles, d'une bourgeoisie qui s'ennuie dans ses perversions.
Et puis il y a les textes qui racontent les couleurs, les odeurs, les sueurs d'un monde bourgeois en déliquescence, d'ennuie toujours, d'amour qui n'ait que de la possession égoïste . Ces textes là sont beaux. Ils ne décrivent pas l'image, ils offrent d'autres émotions, en plus et autrement.
Et puis il y a les actions, barbares, violentes, dépravées et la mort qui rode, la chute inévitable.
Et malgré ses actions impitoyables, rustres, sadiques, la lecture est lasse, délibérément ennuyeuse. Les destins sont mortifères et on s'en fout. Tout est fait (dessin et texte) pour que le lecteur ressente les émotions désabusées, harassées des personnages.
Une lecture atypique est donc forcément rare.
J'ai beaucoup aimé.
J'aime bien Bom. Il a scénarisé "Broussaille" et j'adore "Broussaille". Alors j'ai tenté cette série inconnue, construite essentiellement pour les enfants. L'idée de départ est sympa. Il y a de la nature patinée de légende avec un soupçon de naïveté que, moi, j'apprécie bien. C'est agréable et sympathique. Et ça c'est bien.
Et puis il y a les dessins qui accumulent les mêmes cadrages. C'est poussif. Il y a les personnages qui sont figés. Il y a enfin des décors qui sont sympas.
Et puis il y a le scénario très poussif également. Avec des incohérences et beaucoup d'explicatifs. Bom ne devait pas encore à l'époque construire correctement un scénario. Comme si le scénariste a voulu mettre plein d'ingrédients dans sa recette et a pas su gérer le gout final.
Et même s'il n'y a pas de double lecture et que l'histoire est faîte uniquement pour les enfants, ils ont droit d'avoir une bonne histoire quand même.
Ferrandez en ses début....tout comme Rodolphe.
Il est étonnant cet album. Il y a des lenteurs voir des absences et puis, juste après, il y a des fulgurances plutôt drôles. Il y a des nues (totalement) gratuit de l'héroïne et des planches nocturnes superbes. Il y a des personnages plats au possible et des situations médiévales ubuesques mais drolatiques avec, même, des pertinences diverses.
C'est tout plein de maladresses et de pertinences....Et il y a les dessins de Ferrandez dans le début de sa carrière et qui est déjà superbe.
Une curiosité
"Beatifica Blues", c'est de la SF des années 1980 avec du Métal Hurlant dedans question dessins et du traditionnel album question scénario.
Un scénario bien fichu tout de même. Car le ressenti de fin de monde est palpable, perceptible. Il est d'une grande violence avec des personnages qui sont, eux mêmes, violents et angoissants. Des gentils aux méchants d'ailleurs. C'est, je crois, le point fort de ce 1er tome: Les personnages. Le cynisme des méchants et l'égoïsme des gentils. Dans cet atmosphère post apocalyptique avec les codes de MAD MAX, l'épisode n'invente rien mais le fait bougrement bien. Il y a même des moments ou le malaise de lecture est franche car la violence est épidermique dans toutes les scènes.
Du coté des dessins, voici un auteur en passe de devenir virtuose. Le dessin est presque en maitrise et les couleurs, les décors abiment l'atmosphère plus encore.
Un 1er tome plein de promesse
D'abord, avouons que la couverture de l'album est superbe.
Et il y a des cases qui le sont tout autant. Certes, cette notion de dessin réaliste est d'une curieuse facture mais la lecture est aisée durant la plupart du temps. Et les couleurs, les perspectives, les émotions sont vraiment réussis dans chacune des planches, chacune des cases.
Du côté du scénario, si les choix au 1er tome de construire la narration autour de la visite d'enfants étaient chouettes, là ça marche carrément moins bien jusqu'à un final un tantinet ridicule ( Des vieux qui repartent en flibuste plutôt qu'EPHAD? Mais pourquoi ???? et surtout tout ça vient dans un claquement de doigts!)
Bref si l'adaptation du roman est parfaitement réussi (j'adore ce roman et son adaptation ici même), je trouve que les partis pris du scénariste sont partis en eau de boudin. Sincèrement, le final est ridicule. Même que le final du roman est, lui, trop vite expédié. Un "Roméo et Juliette" au Far West, mâtiné d'une "songe d'une nuit d'été" aurait du avoir une belle conclusion. Et ce n'est hélas pas le cas ici.
Et Jodo se calme….
Il prend d'avantage le temps désormais. Cet opus est d'ailleurs une aventure dans l'aventure et c'est bien de prendre le temps. On profite d'avantage des dessins superbes d'Arno qui, lui aussi, se pose pour nous plaire de décors très beaux et de personnages fluides. D'ailleurs, Arno encre mieux. Ce qui permet une meilleure lisibilité et sincèrement le dessin gagne en majesté.
Jodo, donc, fait dans la lenteur. Après avoir été gargantuesque, le voila précieux. Après n'avoir été que boulimique, le voila gourmet.
Et c'est bien. C'est moins fun, plus consensuel. C'est plus sage en tout cas. Et même si le scénario est toujours aussi foutraque, la narration devient plus classique. Et c'est un peu triste d'à nouveau être comme les autres.
D'abord les dessins. Vraiment incroyable! Jean Graton maitrise à la perfection le mouvement des voitures de courses! Ce grand prix de Monza est haletant visuellement. Graton travaille désormais sur le blanc pour accentuer le mouvement, les vrombissements et les F1 sont vraiment superbes. Le savoir faire est absolu, total. Jeannot est au sommet de sa maitrise graphique des courses de voitures. Et puis il y a l'autre course poursuite dans la ville de Milan et Jeannot, là encore, nous fait visiter la ville sur les chapeaux de roues avec superbe. Et puis il y a Monica qui est quand même canon (bien que je ne sois pas un grand fan de l'esthétique féminine dans le trait "gratonnien" , là je fais une exception.).
Et puis il y a le scénario. Car, avant de parler de l'intrigue principale, il y a l'aérodynamisme qui entre dans le monde des courses automobiles et expliquer par Jean-Pierre. Même que Michel et Steeve n'auront plus de casques au bol mais des intégraux! Ainsi ce 18ème opus fait basculer l'univers de Michel Vaillant vers le modernisme tout en faisant disparaitre l'autre qu'on a tant aimé dans les planches de Jeannot. C'est pas rien.
Et Pesquarolo, Beltoise et bien sur Jacky Ickx pointent leurs bouts du nez. Jacky deviendra un personnage principal de l'album ( et d'autres d'ailleurs). C'est une manière de remercier Ickx de lui avoir permis de vraiment découvrir pleinement ce monde d'huile et de piste. Ickx est le pilote belge le plus primé de tous les temps. Et pourtant il est éternel grâce à Jean Graton.
Reste la seconde trahison de Steeve Warson. Graton a voulu construire une histoire autour d'une amitié fortes autour de trois hommes qui est mis en difficulté? C'est pour moi plus que ça. C'est le premier vrai album ou le "fils de la guerre" montre qu'il est un Maverick, qu'il n'a pas de famille et qu'il est fragile en amour. La famille Vaillante n'est qu'une famille d'adoption et que lui aussi est en quête de sa famille. L'arc narratif des trahisons de Steeve Warson sont pour moi les plus intéressantes. Cette seconde trahison semble plutôt mièvre? Je la trouve moi d'un symbolisme majeur sur un personnage faire valoir qui n'est clairement pas que ça. Et qui est mon préféré depuis le début.
Bon
Ce n'est pas une trilogie mais une série visiblement abandonnée. On ne connaitra jamais la fin de cette histoire et sincèrement ce n'est pas bien grave. Car Frank et Golo doivent finir leur histoire et il n'y arrive pas. Trop de personnages, trop de situations, trop de verbiage, trop, trop, trop....Même les dessins de Golo que j'aime tant par l'empreinte naïve de son trait sont dissimulés par les bulles trop grosses et trop verbeuses. Le scénariste se prend les pieds dans le plat de sa propre histoire (qui n'avait guère d'intérêt déjà dans les deux premiers tomes).
Car, oui, l'histoire n'était qu'un prétexte pour construire des atmosphères glauques ou orientales et des dialogues bien écrits, tout à la fois argotiques et poétiques. Ce 3ème tome doit retourner à la narration principale et ,comme il y en a pas, c'est mauvais. Pire, a lecture, je ne connaissais plus les enjeux de chaque personnages et, comme ils sont nombreux, que la série soit abandonnée me laisse de marbre...
1968...Graton est toujours à deux albums par an. Ce fut "KM 357" ( génial!) puis il y a cet album…
Il faut en trouver des idées pour publier autant (à la demande de l'éditeur bien sûr). Et voila l'idée qu'à Jeannot pour l'opus: dessiner les stands des 24h de nuit. Parce ce que c'est beau, parce que l'ambiance est surréaliste, la nuit, sur le circuit des 24h. Et c'est vrai que les quelques planches qui narre l'envie de l'artiste sont sympa.
Et pis après?
C'est grand guignol. Le Leader ricane et gesticule bêtement sur le circuit, raconte sa vie à Michel durant des plombes, veut toujours être le maitre du monde mais, lui, par le prisme de la voiture et c'est une manière comme une autre de le faire....Y en a qui utilisent des bombes nucléaires et Le Leader, lui, a décidé que ce sera avec des berlines diesel).
Et pis? Et pis bien sûr ça foire. Et Michel ou Jacky vont peut être gagner la course. (J'aime bien d'ailleurs la fin de cet histoire).
Bref c'est tout pourri. Mais il faut dire que, dès qu'il y a le Leader dans les parages de Michel, c'est tout pourri.
On passe vite sur le scénario. C'est classique, conventionnel mais c'est du bon et puis il y a du suspens et des rebondissements. Alfonso Font sait écrire une bonne histoire. Après c'est pas non plus la panacée puisque l'histoire est d'un classique directement sorti de la décennie 80. Mais clairement Font connait son métier.
Le plus de l'histoire, clairement, c'est Taxi. Superbe personnage et sacrément sexy ( une ou deux cases pour la mettre en avant en objet sexuel mais pas d'avantage) que cette Taxi. Car elle est bien plus que cela. Elle est écervelée et naïve autant que maligne et rusée. Et puis casse-cou et pas qu'un peu. Et toute l'histoire tourne autour d'elle et ses actions qu'elle mène pour aller au bout de l'enquête.
Mais là ou Alfonso Font est incroyable, c'est dans l'illustration et l'encrage. Font sait faire et bougrement bien. Les décors sont superbes, les silhouettes géniales et les mouvements maitrisés magnifiquement. Alfonso Font est aussi un maitre de l'encrage. Le plaisir visuel ( certes daté année 80) est total.
Dans la suite de la série, il va y avoir de véritables pépites absolues de lecture après les 13 premiers absolument superbes.
"KM 357" fait clairement partie des albums majeurs de la saga. Car, Michel retourne en terre profonde. Celle, cette fois-ci, des années 70. La modernisation face à la ruralité. Le choc de la transformation des 30 glorieuses. Jeannot arrive à si bien décrire ce qui fut cette transformation plutôt violente. Certes, le final est un happy end. Et c'est bien ainsi. Car, absolument, tous les personnages secondaires sont tous attachants. Des vilains au gentils, ils sont tous humains, fait de failles comme de courage. Ils ont tous un but, un objectif voir même un destin. Quel qu'il soit.
Et puis il y a une histoire d'amour joli comme tout, un servant qui devient chevalier, des ouvriers bourrus qui sont des nounours. Et des paysans qui vivent l'enfer familial jusqu'à la libération de l'aïeul. Les tomes ou les personnages secondaires deviennent principaux et que Michel (et Steeve) s'effacent sont toujours de superbes opus.
Question dessin, la massivité des visages disparaissent à nouveau (ils reviendront), les paysages et les décors reprennent de l'importance dans l'arc narratif et les silhouettes des personnages s'expriment. Un dessin aux petits oignons.
Et il y a surtout la vaillante Gil. La plus belle de toutes.
Bon....Comment dire….Est-ce une série "Donjon"? Ou sont les interconnections? La tête du professeur Cormor est l'Easter egg de l'album? Bien....ça reste secondaire mais pourquoi pas. Les personnages ont des noms des personnages de séries matricielles? Ok, d'accord. Il y a quelques références sous formes essentiellement d'humour? Pourquoi pas.
Et après? Parce ce que ça fait tout de même trois albums qu'on attend un truc de significatifs quand même. Le premier tome était archibien (c'est toujours génial un nouvel univers crée par Sfar et Trondheim), le second l'était moins. Et le troisième périclite carrément.
Pourtant Vince fait le job. Visuellement c'est parfois sympa, parfois grotesque mais ça construit une identité visuelle et les séries "Donjon" laissent libre à l'inspiration du dessinateur.
Mais les personnages, pertinents dans les deux premiers, sont caricaturaux désormais. L'Atlas en particulier. Pire, je ne comprends pas les réactions épidermiques de Rubeus. Demeurent tout de même le capitaliste Vaucanson qui est un affreux superbe et Mimi toujours aussi drolatique. Mimi, c'est Obélix chez Goscinny s'il avait eu une sexualité. Savoureux…
Mais la trame part dans tous les sens. C'est foutraque et mal léché. Et je ne comprends vraiment les décisions toujours suicidaires de Rubeus.
Alors si vous désirez un Goldorak V/s Pacific Rim, vous aimerez. Sinon, c'est n'est plus du "Donjon"...Va falloir se reprendre les gars.
J'ai découvert Jan Karta en épisode dans le magasine Pilote, en noir et blanc. Et la claque fut monumentale. Oui et je l'assume je considère Jan Karta comme l'un des mes détectives préférés en littérature mais aussi dans notre 9ème art adoré. Et quel bonheur lorsque j'appris que les éditions FORDIS concevait une intégrale. J'ai acheté aussitôt.
Et oui DAL PRA fait évoluer son personnage. Alors qu'il était humaniste, idéaliste et plus témoin qu'acteur dans les opus précédents, il devient de plus en plus cynique, violent et désabusé. Dans "les jours de la cagoule" son humanisme se détériore. La colère se nourrit et les amitiés meurent. S'il sauve un homme naïf, il perd aussi ce qui aurait pu être un ami.
Dal Pra, au delà de la mystification de son personnage, raconte toujours l'atmosphère déliquescente de fin du monde. Et Jan Karta désormais devient le symbole de ce monde violent. Ce tome est grandiose (en plus de raconter une histoire française)....
Rodolfo Torti, lui, maitrise parfaitement son illustration et les visages racontent tant, les mouvements sont subtils. Comment dire, il raconte visuellement les années 30 à la perfection dans mon illusion fantasmé des ces années-là.
Demeure les couleurs. Et oui, je préfère le noir et blanc comme dans le mensuel Pilote mais RIPA s'en sort bien. Ses couleurs délavés collent au propos...comme un souvenir.
Miller maitrise parfaitement les codes du roman noir et il le prouve encore une fois dans ce 3ème opus.
Car, on peut se poser une question après la lecture des 2 premiers. Et la police dans cette ville du vice? Figuration et suicide, voila tout. Ici, sans spoiler, on sait que c'est pas mieux que le reste de la population. Les flics exemplaires sont pourris tout pareil et ça fout le bordel dans la géopolitique locale.
Et c'est foutrement bien vu. La tension dramatique est vivace et les poncifs du genre s'y harmonisent à la perfection pour nous construire un déroulé qui a de la gueule, voir même du chien.
Malgré tout Miller construit une ribambelle de gonzesses autour du chevalier servant (Dwight). Dommage que les poncifs usés jusqu'à la corde chez Disney (Les filles ont besoin pour être sauver d'un prince charmant) soient les même ici. Pire que Miller ne construise pas des personnalités véritables mais plutôt des ombres, des silhouettes ( certes super canon). Et, en même temps, le roman noir utilise à profusion l'idiome de la princesse à sauver. Ici, ce ne sont que des putains mais c'est toute la vieille ville que Dwight le chevalier sauvera. Même s'il a besoin d'aide avec Miho la silencieuse.
Et puis il y a le final. Le champ de bataille qui narre les spartiates et le futur "300". Final qui prélude à un hors champ grandiose. Miller clôt son histoire en pleine bataille. Ce final, seul, légitime à la lecture de cet opus.
Et puis il y a les dessins. Je regrette toujours qu'ils soient moins symboliques que le premier, que les cadrages ne racontent peu ou pas du tout (comme le premier encore) mais il est vrai que les illustrations ( somme toute très classique malgré le choix de la couleur inversé en noir et blanc) œuvrent magnifiquement pour l'ambiance. Il y a même parfois de sacré trouvailles visuelles ( notamment les scènes de pluie mais déjà vu dans le 1er) et les voitures (là c'est beaucoup mieux) ou encore toute les scènes dans le parc à dinosaures ou encore, et là c'est topissime, dans le final ou Miller semble clairement inspiré.
Ce 3ème tome est classique dans les codes du roman noir mais son final est dantesque.
Alors qu'en Allemagne les deux premiers albums offraient oppression dans une ambiance de désespoir, ou la grande histoire se mêlait dans la petite (policière) jusqu'au final qui interconnectait en spirale la fatalité de la pendule apocalyptique, ici, Jan Karta est en Italie. Et c'est tout triste.
Ici l'enquête est très verbeuse. Jan Karta déambule et les personnages secondaires racontent leurs histoires et cela avance bon train, tranquillou jusqu'au final qui est lui, particulièrement pertinent. Certes les personnages sont superbement brossés et les visages du dessinateur Torti les subliment dans des sortes d'allégorie visuelle. Dans cet opus, Torti fait un superbe travail d'illustration en mettant en avant les corps et les silhouettes.
Mais le reste est décevant par rapport aux opus précédents superbes. Dal Pra raconte les personnages mais peu l'enquête assez soporifique dans sa structure. Et puis il y a l'Italie. Dal Pra la raconte bien celle de l'époque mais, peut être, avec moins d'ambiance et une atmosphère plus verbale, verbeuse. Comme un journal rédigé par l'enquêteur. C'est bien mais c'est long et assez commun.
Dommage