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Les avis de - sebastien01

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    sebastien01 Le 25/08/2019 à 12:17:19
    Black Monday Murders - Tome 2 - Une livre de chair

    Si l’on continue bien évidemment dans ce deuxième tome à suivre l’enquête menée sur la mort d’un dirigeant de la banque Caïna-Kankrin, ces quatre nouveaux épisodes se montrent beaucoup plus généreux en révélations sur les forces occultes à l’œuvre dans le milieu de la finance. Paradoxalement, l’histoire perd à cette occasion un peu du mystère qui faisait sa force (Black Monday Murders 2017, #5-8).

    NB : A noter qu’il est recommandé de relire le premier tome avant de se lancer dans la lecture du second afin d’avoir tous les personnages et les liens qui les unissent bien en tête.

    Tandis que l’inspecteur Dumas assouvit sa soif de connaissance sur l’ésotérisme, les familles américaines et russes à la tête de la banque règlent leurs comptes. L’histoire cesse dès lors de jouer dans le registre du polar et prend une tournure beaucoup plus fantastique et sanglante qu’à ses débuts. Et c’est sans doute un peu dommage car cette rencontre inévitable avec Mammon me semble précipitée ou du moins arriver beaucoup trop tôt dans le récit. Il eut été préférable, afin de préserver le mystère entourant ce dieu de l’argent, de la réserver pour l’un des derniers épisodes. Aussi, si l’aspect horrifique voire gore était déjà présent par petites touches dans le premier tome, on est désormais en plein dedans et l’on perd donc au passage un peu en subtilité.

    Un changement de registre, une accélération du rythme de la narration ou tout simplement un enchantement moindre qui n’enlèvent toutefois rien à la grande qualité du scénario de Jonathan Hickman comme à celle du dessin de Tomm Coker. La conclusion, encore inédite en VO, est attendue avec impatience !

    sebastien01 Le 25/08/2019 à 12:17:05
    Black Monday Murders - Tome 1 - Gloire à Mammon

    Il faut le dire en introduction : la lecture de Black Monday Murders n’est pas des plus faciles. Elle se veut sérieuse et documentée et demande un minimum d’attention et de culture financière pour l’aborder avec aisance. Et il ne faut pas non plus être hermétique aux théories de complot puisque l’on nage en plein dedans : le cœur du sujet étant la finance et les Rothschild qui gouvernent le monde... (Black Monday Murders 2017, #1-4).

    Passé cet éventuel écueil, c’est une lecture extrêmement intelligente que livre ici Jonathan Hickman, un mélange habile entre une enquête policière et la destinée familiale d’une banque aux origines mystérieuses, la Caïna-Kankrin, le tout nous amenant à plonger dans le milieu d’une finance occulte. Sur quatre épisodes, on navigue entre les époques, entre les séquences réalistes et celles plus ésotériques en suivant quelques personnages très bien campés. Aussi, l’intrigue ne se précipite pas, les révélations viennent de manière très progressive, le rythme est lent et l’on termine la lecture de ce premier volume avec mille interrogations. Enfin, il y a matière à lire, à revenir en arrière pour être sûr de n’avoir rien manqué et à relire tellement le scénario est bien ficelé.

    Un autre point fort de ce comics est qu’il n’est pas seulement constitué des classiques planches de bande dessinée mais que celles-ci s’entrecoupent aussi de textes divers, de définitions, d’organigrammes, de PV d’auditions, de schémas, etc. Le tout est présenté de sorte à être le plus réaliste possible avec ces fausses censures, ces multiples détails ou ce soin apporté à la mise en page (de la table des matières jusqu’aux crédits). Loin d’être anecdotiques, toutes ces pièces apportent un véritable plus à l’œuvre et renforcent l’immersion dans le récit à l’instar des caractères inventés pour la langue du dieu Mammon.

    Enfin, cerise sur le gâteau, le dessin de Tomm Coker est lui aussi une très grande réussite. Auteur rare (que l’on a pu voir il y a quelques années sur "Daredevil Noir"), son style est brut et en même temps très précis, l’ambiance est sombre et parfaitement adaptée à un polar noir teinté d’horreur et d’ésotérique, ses visages sont très expressifs et les couleurs de Michael Garland apportent une unité de ton à chacune des séquences. En un mot, une lecture indispensable.

    sebastien01 Le 22/08/2019 à 07:55:52

    Si la collaboration entre Brian Azzarello et Lee Bermejo est aujourd’hui ancienne, celle-ci a débuté il y a une quinzaine d’années par ce crossover basique entre Batman, un des personnages phare de DC Comics, et Deathblow, un personnage bien moins en vue – et aujourd’hui oublié – issu de l’univers Wildstorm (Batman/Deathblow: After the Fire 2002, #1-3).

    Et en un mot, c’est très moyen. Batman enquête à sa manière, c’est-à-dire qu’il fait surtout acte de présence et joue les chauves-souris le moment venu (on a déjà vu le "plus grand détective du monde" en meilleure forme), et Deathblow tient le rôle de la grosse brute, du barbouze à la gâchette facile. Le scénario tourne autour de l’arrivée d’un pyrokinésiste fou à Gotham, d’incendies en cascades et du double jeu d’agences gouvernementales si secrètes qu’elles-mêmes finissent par s’y perdre.

    Les flashbacks et le discours axé sur l’espionnage / les black ops / la CIA donnent au scénario d’Azzarello une illusion de complexité alors qu’il n’en est rien, les dialogues sont pauvres voire, par moments, clichés et les personnages sont tous caractérisés comme de gros durs... Bref, si ce crossover fait certes le job, il fallait être deux pour qu’il soit réussi et malheureusement l’acolyte du jour de Batman avait clairement un potentiel de départ limité.

    Il n’y a que le dessin à sauver. On reconnait immédiatement la patte de Bermejo – qui, ceci dit, n’a pas franchement évolué depuis ses débuts, tout juste a-t-il aujourd’hui un trait un tout petit plus précis –, c’est assez beau pour peu que l’on aime ce style très particulier, tout en ombrages, sombre et poisseux. Un style qui colle bien à l’univers de Batman et à Gotham mais qui se fait répétitif à la longue.

    sebastien01 Le 18/08/2019 à 10:59:56

    La première crise de l’univers DC Comics eu lieu en 1985 avec "Crisis on Infinite Earths". Vingt ans après, l’éditeur célèbre cet événement avec un nouvel event lui faisant directement suite (Infinite Crisis 2005, #1-7).

    Et cet event scénarisé par Geoff Johns est particulièrement complexe à suivre et sa lecture à réserver aux initiés de longue date. Il intègre la quasi-totalité des personnages de l’univers, multiplie les références à la longue histoire éditoriale de DC Comics et s’étale, en comptabilisant les tie-ins, sur près d’une centaine de numéros. Ce Deluxe – un des rares édités par Panini pour le compte de DC Comics – se contente des sept épisodes au cœur de l’intrigue et cela est déjà bien suffisant pour s’y perdre...

    En résumé, des super-héros étrangers à la Terre-1 y font leur retour, oublient rapidement les politesses et entendent bien recréer leur Terre-2 disparue dans l’event précédent au dépend de leur Terre hôte. Il faut aimer les histoires cosmiques et grandiloquentes, il faut aimer les rencontres au sein du Multivers, il faut aimer la multiplication jusqu’à l’overdose des personnages et, c’est bien dommage, rien de tout cela ne me plait. Enfin, pour peu que l’on préfère Batman à Superman et les intrigues terre-à-terre, il n’y a plus grand-chose auquel se raccrocher. Bref, trop d’éléments qui ne me font pas adhérer à cette histoire.

    Même le dessin n’est pas exceptionnellement beau. Illustré en majorité par Phil Jimenez et George Pérez, leur style est correct et même sans doute bon pour le milieu des années 2000, mais c’est aussi tout ce que le comics de super-héros a de plus mainstream et manque cruellement de personnalité. Il n’y a qu’Ivan reis qui sort du lot sur ses quelques planches, et encore, il a grandement progressé depuis.

    sebastien01 Le 18/08/2019 à 10:59:38

    Identity Crisis est l’event concocté par DC Comics pour l’année 2004. Bien qu’il s’agisse davantage d’une enquête que d’une crise affectant le Multivers (comme son titre pourrait le laisser penser), il met tout de même à mal le petit monde des super-héros (Identity Crisis 2004, #1-7).

    Sue Dibny est l’épouse de l’Homme-élastique. Son meurtre sera bientôt suivi d’autres menaces touchant les proches de plusieurs super-héros. La Ligue de Justice – et bien d’autres équipes encore – va alors tout mettre en œuvre pour retrouver les responsables. Suspicions, fausses pistes, interrogatoires : la particularité de cette histoire scénarisée par Brad Meltzer est qu’elle prend l’allure d’une enquête tout du long de ses sept épisodes. Pas une enquête policière bien sûr, mais une enquête menée par des super-héros à la recherche d’un super-vilain.
    Et celle-ci est assez prenante, on a envi de savoir qui s’en prend ainsi aux proches des super-héros. D’autant plus que l’aspect super-héroïque est secondaire, il est en effet surtout question des relations de travail et des relations familiales voire intimes entre les personnages. En somme, un event qui s’attache plus à leur côté humain, à leurs dissensions comme à leurs convergences, qu’à leur habituel côté héroïque.

    On pourrait cependant regretter que certains aspects pourtant au cœur de l’intrigue, tels le deuil ou le traumatisme, aient été rapidement évacués mais cela reste un comics après tout, pas un essai. Aussi, la multitude de personnages secondaires demande d’avoir au préalable une bonne culture en comics pour les repérer et donne finalement une impression de catalogue à l’histoire. Enfin, l’abus de récitatifs, notamment par Green Arrow, est pesant à la longue.

    Le dessin de Rags Morales est correct pour son époque. Mais il faut aimer le style comics de super-héros du début des années 2000 et la colorisation informatique, heureusement cela ne dure que sept épisodes.

    sebastien01 Le 15/08/2019 à 19:07:44

    A l’occasion de la sortie du film Venom en 2018, Panini Comics réédita au format Deluxe trois mini-séries précédemment publiées aux formats "100% Marvel" puis "Marvel Dark". Des histoires qui se suivent chronologiquement et dont le personnage principal est toutefois moins Venom que Carnage.

    Dans la première histoire scénarisée par Peter Milligan (Venom vs. Carnage 2004, #1-4), Venom et Carnage s’affrontent, se découvrent un nouveau rejeton – Toxine –, hésitent entre le protéger et le tuer avant que Spider-Man et la Chatte noire ne s’interposent. Les considérations psychologiques sont rapidement mises de côté et le scénario se limite grosso modo à un affrontement permanent et confus entre symbiotes.

    Le niveau remonte quelque peu dans les deux histoires suivantes, cette fois-ci scénarisées par Zeb Wells (Carnage 2010, #1-5 et Carnage: U.S.A. 2012, #1-5). Il est question d’expériences scientifiques hasardeuses, de l’inévitable retour de Cletus Kasady, de coopération plus ou moins réussie avec d’autres super-héros mais surtout de nouveaux symbiotes en tout genre (à croire que l’on peut "symbioter" à peu près tout et n’importe qui ou n’importe quoi). Au look de Carnage, on se doutait bien qu’on ne se trouverait pas ici face à une lecture très spirituelle mais l’ensemble reste malgré tout fort divertissant.

    Outre le personnage de Carnage, ces mini-séries sont réunies dans ce Deluxe par leur dessin. En effet, elles sont toutes les trois illustrées par un seul et unique artiste : Clayton Crain. Entièrement réalisé en numérique, son dessin est donc dépourvu des contours et aplats d’encre noire auxquels nous sommes habitués et sa couleur apparait par moments un brin artificielle. Surtout, l’assistance de l’ordinateur lui permet d’apporter un niveau de détail très voire trop poussé (jusqu’à en observer par exemple les moindres veines, tendons ou muscles des symbiotes). Si l’on ne peut nier que son style est original, qu’il se distingue dans le milieu du comics et qu’il est même époustouflant sur certaines séquences, il reste difficilement supportable sur plus de 300 pages d’affilé. Il est donc conseillé de diviser la lecture de ce Deluxe en trois temps.

    sebastien01 Le 11/08/2019 à 10:44:26
    Criminal - Tome 4 - Putain de nuit !

    Dans ce quatrième tome, Ed Brubaker recrée du lien avec ses précédents scénarios au travers de l’histoire d’un auteur de comic-strip manipulé par la femme dont il est éperdument amoureux (Criminal 2008, #4-7).

    Ainsi, nous suivons Jacob (les lecteurs attentifs l’auront reconnu dans le T2 après avoir aperçu ses strips dans le T1), depuis sa rencontre charnelle – et finalement pas si fortuite – avec Iris jusqu’à sa descente aux enfers alors qu’il croise inéluctablement la route du crime. Le personnage central, encore une fois relativement ordinaire, est très intéressant et s’avère bien moins innocent et démuni qu’il ne transparaît au premier abord. Manipulations, criminels, FBI, femme fatale, tous les ingrédients d’un bon – mais classique – polar sont réunis. Et il faut souligner une petite originalité du côté de la narration : le personnage de fiction issu des strips, Frank Kafka, accompagne activement l’auteur dans ses mésaventures.

    Il est par contre regrettable de constater que l’unique femme du récit soit de nouveau cantonnée au rôle d’aguicheuse et de Marie-couche-toi-là. Déjà, dans les trois précédents tomes, les personnages féminins se limitaient à tomber rapidement sous le charme du héros et à satisfaire ses besoins sexuels. Certes, la série se déroule dans un milieu d’hommes, de surcroît des criminels, mais le scénario se complait dans ces figures arriérées.

    Quant au dessin de Sean Phillips, il est constant depuis le premier épisode, le duo Brubaker / Phillips fonctionne à merveille, il sera donc inutile de se répéter.

    sebastien01 Le 11/08/2019 à 10:44:06
    Criminal - Tome 3 - Morts en sursis

    Ce troisième tome marque le début de la seconde saison de Criminal. Si les personnages changent, l’ambiance de polar noir et ses ressorts scénaristiques restent heureusement inchangés (Criminal 2008, #1-3).

    Les trois premiers épisodes réunis dans ce volume racontent les destins croisés et tumultueux de trois personnages – un boxeur, un vétéran et une strip-teaseuse – au travers de leurs liens plus ou moins étroits avec la mafia locale. Si les trois histoires sont en apparence indépendantes, elles se rejoignent toutefois autour du personnage de Sebastian Hyde, le boss de la mafia, et forment au final un puzzle cohérent où plusieurs pans de leurs histoires respectives s’entremêlent. Comme ce fut le cas lors de la première saison, il est toujours intéressant de constater que ces personnages somme toute ordinaires sont si facilement poussés au crime alors qu’ils n’aspiraient qu’à mener une vie tranquille.

    Comme dans les deux premiers tomes, les récitatifs d’Ed Brubaker sont une nouvelle fois très présents (si bien que l’on a, par moments, l’impression de lire une nouvelle illustrée plutôt qu’une bande dessinée) ; cela participe toutefois toujours au charme de la série. Finalement, le seul reproche que l’on pourrait adresser à cette seconde saison serait ne pas s’être renouvelée et d’avoir usé des mêmes ficelles que sur la première.

    Le dessin de Sean Phillips est inchangé et mon avis à son sujet l’est donc également (si son aspect brut convient très bien à l’ambiance du récit, il aurait mérité d’être plus travaillé afin d’y gommer quelques approximations).

    sebastien01 Le 08/08/2019 à 11:26:49

    Si Bruce Banner est génial, la créature en laquelle il se transforme lorsqu’il est énervé l’est beaucoup moins. Et, malheureusement, ce n’est que d’Hulk dont il s’agit dans cet event catastrophique (World War Hulk Prologue: World Breaker 2007, #1, World War Hulk 2007, #1-5 et World War Hulk: After Smash 2008, #1).

    Précédemment, Greg Pak a expédié Hulk dans l’espace, lui a fait découvrir bon gré mal gré la vie de gladiateur et l’a un peu énervé sur la fin. Il le fait désormais revenir sur Terre pour lui permettre de se venger. Une des premières phrase qu’Hulk prononce dans ce comics est "Je viens pour tout casser" et elle résume tristement l’entièreté du scénario. Au fil des pages, le lecteur n’assiste qu’à une succession interminable d’affrontements toujours plus bourrins et inutiles contre la galerie habituelle des super-héros dont le rôle se limite ici à faire office de chair à canon (ou en l’occurrence de chair à Hulk). Il n’y a pas un échange construit, pas une once de réflexion, pas une lueur d’espoir dans la caractérisation du personnage qui restera cette brute épaisse du début à la fin. Il ne fallait certes pas attendre grand-chose de celui-ci mais, le temps d’un event qui lui est entièrement consacré, on aurait peut-être pu lui faire dire quelque chose de sensé.

    Le dessin est assuré par John Romita Jr. et l’évocation de ce seul nom suffit en général à faire soupirer les amateurs de comics. Son style caricatural voire grossier, difficile à se représenter à l’écrit, rend la lecture désagréable et n’apporte aucune plus-value à un scénario déjà bien maigre. Pour tout dire, il n’y a que cinq pages à sauver dans ce Deluxe : les cinq couvertures de David Finch à retrouver en fin de volume...

    A noter qu’il est préférable d’avoir lu au préalable le Deluxe "Planète Hulk" pour connaitre plus en détail le contexte de cette histoire (on peut aussi se contenter de visionner le film Thor: Ragnarok dont il s’est inspiré). Cela est toutefois loin d’être indispensable au vu de la pauvreté de leurs scénarios respectifs.

    sebastien01 Le 04/08/2019 à 10:14:23
    Thor (Marvel Deluxe) - Tome 4 - Les Dévoreurs de Mondes

    Dans ce quatrième et dernier Deluxe, la série renoue avec des considérations mythologiques laissées longtemps de côté – tel l’Arbre-Monde – mais sombre comme jamais avec cette longue et inintéressante histoire dont le dessin est à l’avenant (Thor 1966, #615-621 et #620.1).

    Matt Fraction prend la suite de Kieron Gillen et va amener la série à son point le plus bas sur la période considérée (09/2007 - 05/2011). Si le tome précédent pouvait être défini comme globalement mauvais, celui-ci est encore pire. Certes, son titre aurait dû me mettre la puce à l’oreille : "Les dévoreurs de mondes", on ne pouvait guère faire plus ridicule comme entame. Les adversaires du jour, les Uthana Thoth, ne sont que des barbares à la peau rouge sans une once d’originalité et dont on ignore tout de leurs motivations si ce n’est qu’ils ont pour projet de massacrer le monde entier... Après des pages et des pages de combats et de palabres vains, la solution vient d’un gros monstre et de sa grosse épée... Comment peut-on laisser publier cela ? Car ce n’est pas le dessin de Pasqual Ferry qui rattrapera le scénario. Les gros plans à profusion, le manque de détail, le trait imprécis, les couleurs pastel informatisées, on croirait voir ici le travail d’un dessinateur amateur et non d’un professionnel.

    De ce volume, il n’y a que l’épisode 620.1 à sauver. Un one-shot déconnecté de l’intrigue qui le précède et probablement commandé par Marvel pour pallier à un éventuel retard de publication. Le scénario et le dessin sont dans la norme, font efficacement le job mais n’ont guère d’envergure. Maigre consolation.

    Et c’en est enfin fini de ce titre qui aura couru sur presque quatre ans, commençant de manière plutôt intéressante avant de se conclure de manière lamentable. Pour la suite, il faudra lire "Mighty Thor" (le relaunch de 2011 avec Olivier Coipel que l’on retrouve au dessin) ou "Jouney into Mystery" pour les aventures du nouveau Loki.

    sebastien01 Le 04/08/2019 à 10:14:05
    Thor (Marvel Deluxe) - Tome 3 - Le Contrat

    Panini Comics aura attendu près de quatre ans avant de publier la suite de ces aventures de Thor. Et à la lecture de ce troisième Deluxe, intitulé "Le contrat", on comprend malheureusement pourquoi. Déjà, malgré quelques bonnes séquences, la série n’était pas une franche réussite. Mais depuis que J. M. Straczynski en a confié son scénario à Kieron Gillen, elle va de mal en pis. Les idées lancées dans les épisodes précédents sont certes poursuivies mais, dans l’ensemble, la prestation de Gillen se résume à une succession d’affrontements sans intérêt (Thor 1966, #604-614).

    Dans la première histoire, Fatalis manigance sur trois numéros un plan contre les derniers Asgardiens pour être finalement défait quelques bourre-pifs plus tard puis lâchement s’enfuir (l’éternel recommencement des comics...). Loki est évidemment de la partie jouant sans surprise son rôle de traitre (à nouveau, l’éternel recommencement des comics...).
    On poursuit notre lecture avec les tie-ins tout à fait dispensables de l’event de l’année 2010 "Siege". Bien que celui-ci soit directement lié au royaume d’Asgard, ces tie-ins n’apportent rien de plus à l’intrigue principale si ce n’est nous offrir un combat final Thor contre Ragnarok dont on connaissait par avance le vainqueur.
    Enfin, la dernière histoire voit Thor et Hela faire équipe contre les Dises. Ces Walkyries zombifiées sont navrantes de classicisme, le prétexte à l’histoire est incompréhensible, le fameux contrat m’a complètement perdu si bien que j’ai parcouru les dernières pages sans même les lire...

    Au dessin, Billy Tan est bon sur les trois premiers épisodes avant d’être malheureusement secondé par d’autres dessinateurs moins talentueux que lui sur les suivants. Mais surtout, comment a-t-on pu avoir cette idée saugrenue de confier à Doug Braithwaite l’illustration d’épisodes éparts (soit les épisodes 610, 612 et 614) alors que son style est en décalage total avec celui des autres dessinateurs ? Décidemment dans ce T3, du scénario au dessin, rien ne sera épargné au lecteur. Si fait.

    sebastien01 Le 02/08/2019 à 17:17:41

    Un relaunch pour rien – une habitude chez Marvel, juste histoire de coller à la période All-New Marvel NOW! – et voici que débute la seconde partie du run de Paul Cornell sur la série régulière consacrée à Wolverine (Wolverine 2014, #1-12).

    En premier lieu, il faut souligner la roublardise de Panini Comics qui a choisi d’intituler cet album "La mort de Wolverine : Prélude" alors qu’il ne s’agit que de la seconde partie du run de Paul Cornell (entamé dans l’album "Wolverine : La chasse est ouverte"). Et puis s’il s’agissait réellement d’un prélude, il n’aurait pas été publié en VF plus de deux ans après l’évènement en question...

    Quant au contenu, Wolverine apparait bien loin d’être mort dans la succession indigeste de combats auxquels il prend part (tout au plus avait-il déjà perdu son facteur auto-guérisseur). Il s’interroge – ou plutôt ses amis l’interrogent – sur sa peur de la mort, sur sa nouvelle manière d’appréhender sa vie ou sa condition de super-héros. N’étant d’ordinaire pas très dissert, il aurait été intéressant de profiter de cette situation plus humaine, moins animale, pour percer la personnalité de Logan. Au lieu de cela, le scénario se contente de le rendre quasiment hermétique à tout sentiment et préfère se concentrer sur la traque de son ennemi de toujours : Dents-de-Sabre (qui l’avait laissé vivre dans le volume précédent, admirez la logique...). Durant douze numéros, c’est à celui qui rugira le plus fort, qui bandera le plus ses muscles ou qui prendra la posture la plus virile ; en somme, une histoire particulièrement puérile.

    Le dessin est à l’avenant. Cinq dessinateurs se relaient et ils font tous dans l’exagération, voire dans la caricature. Bref, ce que le comics de super-héros a de pire à offrir ; il n’y a que la série de cinq couvertures de Steve McNiven à sauver, c’est dire...

    sebastien01 Le 28/07/2019 à 12:10:00
    Lazarus - Tome 6 - X+66

    Un sixième tome qui ne constitue pas réellement une suite au volume précédent puisqu’il vient compiler une série de six one-shot – toujours scénarisés par Greg Rucka mais illustrés cette fois-ci par six dessinateurs différents – visant à explorer l’univers de la série via des personnages ou des familles secondaires (Lazarus: X+66 2017, #1-6).

    S’ils sont globalement de bonne facture, et une fois passée la petite déception à la découverte de l’album, il est raisonnable de s’interroger sur le bien-fondé de ces one-shot. Certes, l’univers est riche et il y a matière à en développer certains de ses aspects mais pourquoi le faire sous cette forme ? L’histoire principale aurait pu aisément se poursuivre à son rythme lent habituel en intégrant ces sous-intrigues. Mais la raison est peut-être ailleurs. Il fallait probablement soulager le dessinateur attitré, Michael Lark, qui, bien qu’excellent, illustrait ces derniers temps ses épisodes à un rythme difficilement compatible avec une série à suivre.

    Ce sont donc six artistes différents, aux styles malgré tout adaptés à l’ambiance noire et réaliste de la série, qui vont tantôt illustrer, en l’an X+66, le parcours d’un soldat, d’autres lazares ou de serfs, tantôt d’une vieille connaissance de la famille Carlyle... Inévitablement, la qualité du scénario et du trait varie d’un épisode à l’autre mais l’on peut souligner la réussite en tous points du numéro #5 illustré par Bilquis Evely.

    Pour finir, on peut aussi s’interroger sur la raison qui a poussé Glénat à placer le nom de Michael Lark en couverture de ce T6 alors que celui-ci n’en dessine donc pas la moindre planche. Erreur ? Tromperie ? Au moins, l’édition VO se montrait plus respectueuse des différents artistes à l’œuvre sur ces six épisodes.

    sebastien01 Le 28/07/2019 à 12:09:44
    Lazarus - Tome 5 - Génocide programmé

    La suite d’une excellente série dont, chose rare et c’est à souligner, la qualité ne recule pas d’un pouce au fil des épisodes (Lazarus 2013, #22-26).

    Forever se remet doucement de sa blessure et découvre partiellement ses origines, sa jeune successeur poursuit son entrainement, leur père entre en convalescence, les serfs font de la figuration, les manœuvres familiales continuent et la guerre se poursuit par lazares interposés (soit le "génocide programmé" du titre qui force un peu le trait).
    Bref, cinq épisodes où l’on continue tranquillement de suivre nos personnages désormais bien connus, sans jamais se précipiter, ni se répéter ou s’ennuyer la moindre seconde. Au contraire, le déroulé des événements raconté par Greg Rucka apparait naturel, les idées nouvelles sont amenées avec cohérence (la médecine, les médias, le lazare monstrueux) et la lecture reste passionnante de bout en bout, bien aidée par le dessin toujours aussi magnifique de Michael Lark. En résumé, un comics qui se maintient à un haut niveau sur la durée et il est fort dommage de constater que l’on arrive déjà au bout du premier cycle.

    S’il y avait malgré tout un bémol à mentionner, il serait pour ces scènes de combats qui durent sur des pages et des pages. Certes, le lazare est un personnage destiné avant tout à être le bras armé de sa famille et, certes, la série insiste fortement sur l’aspect militaire de la société dans laquelle se déroule l’intrigue, mais il n’était probablement pas nécessaire de réserver dix pages pour un simple combat à l’épée...

    sebastien01 Le 26/07/2019 à 07:42:23

    Après le Wolverine de Jason Aaron (à retrouver dans la collection Marvel Omnibus), voici pour débuter la période Marvel NOW! celui de Paul Cornell. Sur deux ans, il va fort maladroitement lui faire perdre son facteur auto-guérisseur, lui faire multiplier les affrontements toujours plus bourrins et le mener à l’événement éditorial que constituera sa mort, rien que ça (Wolverine 2013, #1-13).

    Si Wolverine constitue un personnage aussi intéressant, c’est d’une part par sa grande violence qui détone du reste des super-héros et d’autre part pour son facteur auto-guérisseur qui lui permet d’encaisser à peu près n’importe quoi. Le perte de cette faculté devrait constituer un événement digne d’intérêt mais, malheureusement, la manière dont Cornell l’amène démontre tout l’inverse.

    Wolverine part ainsi à la recherche d’un pistolet laser capable de manipuler mentalement son porteur (déjà, ça commence mal...). Ce qui l’amène à affronter des scientifiques fous, puis le S.H.I.E.L.D. rendu fou, puis des armures au design des années 70, pour enfin perdre son pouvoir à cause d’un nano-virus insectoïde, trouver le coupable en faisant un détour opportuniste par le Wakanda, affronter un super-héros français pratiquant la savate (le ridicule de cette scène est à souligner) pour finir par les ninjas de la Main et le sempiternel Dents-de-Sabre. Il n’y a que l’épisode 7 à sauver – celui où Logan vit sa première journée de réflexion sans son facteur auto-guérisseur – sinon tout le reste est mauvais du début à la fin. A déconseiller à tous et en particulier aux amoureux de Wolverine.

    Le dessin ne permet même pas d’apprécier un tant soit peu cette lecture tellement Alan Davis et Mirco Pierfederici ont un style cliché et rassemblent dans ce volume tout ce que le comics de super-héros à de plus mainstream.

    sebastien01 Le 21/07/2019 à 07:55:59

    On arrive petit à petit au bout de cette série de huit one-shot sur les personnages principaux de Watchmen. Place dans ce septième volume aux origines peu convaincantes et surtout très partielles d’Eddie Blake – alias le Comédien –, mort dès la première scène et dont la vie est pourtant au cœur de l’intrigue (Before Watchmen: Comedian #1-6).

    Sous la plume Brian Azzarello (le second personnage sur lequel il officie après Rorschach), Blake aura quasiment tout vécu. La mort de Marilyn Monroe, l’assassinat de John F. Kennedy, le premier titre de champion du monde de Mohamed Ali, l’entrée en guerre des États-Unis au Vietnam, les émeutes de Los Angeles, le massacre de Mỹ Lai, l’assassinat de Robert F. Kennedy... A trop vouloir coller aux plus grands événements de l’Histoire américaine, le personnage perd grandement en réalisme. D’autant plus qu’il ne lui est attribué qu’un unique trait de personnalité : celui du gros dur-à-cuire se moquant éperdument de toute moralité.

    Alors qu’il aurait été, au contraire, intéressant de raconter le basculement du personnage vers cet odieux connard raciste ou de s’attarder sur d’autres périodes de sa vie évoquées dans la série originale Watchmen. Et non de faire dans la caricature ou de se focaliser uniquement sur ces quelques moments à la fin des années 60. L’histoire se laisse tout de même lire mais n’apporte au final peu, voire rien, à la caractérisation du Comédien ou à son rôle dans l’œuvre de Moore.

    Le dessin de J. G. Jones est dans la même lignée : ni franchement bon, ni franchement mauvais, il est d’un grand classique et manque de personnalité.

    sebastien01 Le 18/07/2019 à 07:35:32

    Un nouveau Deluxe sur les X-Men encore une fois bien pauvre tant du côté du scénario que du dessin, vite lu et aussitôt oublié, à réserver aux inconditionnels complétistes des mutants (X-Men 1991, # 200-204 et Uncanny X-Men 1997, #487-491).

    Tout d’abord, il faut prévenir de potentiels lecteurs de ces épisodes qu’il est impératif de lire auparavant les Deluxe précédents, et ce, dans leur ordre de publication (Golgotha, Le sang d’Apocalypse, Supernovas, La chute de l'empire Shi'ar) au risque de ne rien y comprendre. Et lorsque l’on a la situation des deux titres impliqués bien en tête – X-Men et Uncanny X-Men –, ça ne s’améliore guère...

    La première histoire voit basiquement s’affronter les X-Men et les Maraudeurs. Cette équipe de super-vilains de second plan cherche les "Livres de la Destinée" sans que l’on en saisisse jamais l’enjeu. De toute manière, il y a fort à parier qu’il s’agissait juste pour Mike Carey de proposer une nouvelle fois un scénario à base de baston tout en partageant le temps d’exposition entre toute la galerie des mutants et rien de plus. Bref, c’est nul et le dessin d’Humberto Ramos est indigeste, tout en exagération, dans un style cartoony proche du manga. Il n’y a en fait que quelques pages de Chris Bachalo à sauver. Tout au plus, les fans de Malicia et de Mystique y trouveront leur compte, et encore, s’ils sont écervelés...

    La seconde histoire, par Ed Brubaker, n’est guère plus enthousiasmante, juste un cran au-dessus de la précédente. Les Uncanny X-Men – à savoir Warpath, Tornade, Hepzibah et Caliban – affrontent les terroristes fanatiques de Morlocks. En somme, deux équipes de parfaits inconnus se disputent une nouvelle fois les "Livres de la Destinée", et pour ne pas varier, sans véritable explication. Le dessin de Salvador Larroca est bon mais gâché par une colorisation hyper réaliste. Enfin, ce n’est qu’après ces quelques scènes fugaces du Pr. Xavier et de Magneto que l’on comprend d’où vient le peu d’intérêt à cette dizaine d’épisodes : il ne s’agissait en réalité que de remplissage en vue de l’event d’ampleur à venir : le Complexe du Messie.

    sebastien01 Le 14/07/2019 à 12:18:03
    Criminal - Tome 2 - Impitoyable

    Un deuxième tome, indépendant du premier mais dont l’action se situe dans le même univers, toujours aussi bien réalisé par l’immuable duo Brubaker / Phillips, et dont l’intrigue sort cette fois-ci davantage des sentiers battus du polar (Criminal 2006, #6-10).

    Si l’histoire reste profondément ancrée dans le milieu de la pègre, son point de départ diffère quelque peu de la précédente. Le scénario de Ed Brubaker nous fait désormais suivre Tracy, un militaire supposé "impitoyable" en désertion, qui va s’acoquiner avec des criminels dans l’unique but de faire la lumière sur la mort de son frère, lui aussi passé par le crime. De la manière dont il va rejoindre ses nouveaux complices, à son histoire personnelle racontée par petites séquences émouvantes, en passant par le braquage en lui-même, tout concourt à faire du scénario une franche réussite. Et celui-ci a le mérite d’être un peu plus original que l’accumulation de poncifs du premier tome (bien que l’on n’échappe à nouveau pas à la femme fatale qui couche au premier regard...).

    Le dessin de Sean Phillips ne varie pas du tome précédent, et s’il est toujours aussi efficace dans le registre du polar, il lui manque toujours quelque chose – un peu plus de détail, un trait plus relâché, une mise en page novatrice – pour être au niveau du scénario qu’il accompagne.

    sebastien01 Le 14/07/2019 à 12:17:50
    Criminal - Tome 1 - Lâche !

    Un antihéros un peu plus intelligent que la moyenne des autres criminels, des amis peu fiables, des flics ripoux, des truands, l’incontournable femme fatale, des armes, des voitures, une valise bourrée de drogue, bref un comics qui additionne tous les clichés du polar mais dont le résultat final est malgré tout très satisfaisant (Criminal 2006, #1-5).

    Leo est un braqueur qui étudie méticuleusement tous les aspects de ses casses, il est prévenant, jusqu’à la dérobade, voire "lâche" pour certains. Embarqué bien malgré lui dans le braquage d’un fourgon blindé, ce dernier tourne, évidemment, mal et les ennuis débutent alors pour lui et la petite galerie de personnages qui l’accompagne. Le personnage est attachant – et il s’agit pourtant d’un sale type –, l’intrigue concoctée par Ed Brubaker se lit d’une traite et est très prenante, quoiqu’un brin classique lorsque l’on est habitué à lire du roman noir. Et on aurait pu aisément en reprendre pour deux voire trois numéros supplémentaires histoire de détailler les relations entre certains personnages.

    Le petit bémol vient du dessin de Sean Philips qui est certes très bon pour ce qui est de créer une ambiance de polar en parfaite adéquation avec le scénario mais dont la mise en page reste fort classique avec toujours ces trois mêmes bandes. Et puis certaines cases auraient mérité d’être un poil plus travaillées.

    sebastien01 Le 11/07/2019 à 07:39:16

    Avec ce Deluxe intitulé "Supernovas" (un terme qui étrangement n’apparaitra dans aucune des histoires de ce recueil), débute le run globalement bourrin et rarement intelligible de Mike Carey sur les X-Men. Un run qui courra tout de même sur plus de soixante-dix numéros si l’on y inclue le relaunch "X-Men Legacy" opéré en 2008 (X-Men 1991, #188-199 et Annual #1).

    Pour sa première histoire, les X-Men affrontent les Enfants de la Crypte, des humains enfermés pour des millénaires dans un navire hors du temps et qui ont évolué jusqu’à posséder des pouvoirs semblables à ceux des mutants. Leurs motivations sont basiques (tuer tout le monde en résumé), leurs membres ou leurs pouvoirs ne sortent pas de l’ordinaire (pour qui aurait lu ne serait-ce que quelques comics) et le résultat de leur affrontement était couru d’avance (spoiler : ils perdent). Le seul élément scénaristique qui soit digne d’intérêt dans cette histoire est la composition de l’équipe des X-Men avec Malicia à leur tête et une présence renforcée de Cable et de Dents-de-Sabre. Une bien maigre consolation...
    A part ça, le dessin de Chris Bachalo est plutôt bon. Il se situe évidemment dans le plus pur style des comics de super-héros avec ses petites exagérations et son petit côté cartoony mais il faut reconnaitre qu’il a une patte qui lui est propre. Les couleurs lui siéent également très bien et cela produit au final un résultat immédiatement reconnaissable, ce qui est toujours une bonne chose au milieu de la multitude de dessinateurs au style mainstream.

    Si l’épisode annual intermédiaire est oubliable, la courte histoire suivante l’est tout autant. Les X-Men affrontent le super-vilain Pandemic sur trois numéros pour mieux le défaire en quelques cases. C’est mauvais comme le dessin d’Humberto Ramos à un point tel qu’on en zapperait presque cette lecture... Qui donc peut aimer cela ?

    Enfin, la dernière petite histoire voit le retour de Bachalo au dessin (ce qui constitue déjà en soi un point positif aussi mauvais le scénario soit-il derrière). Et si ce scénario est justement à base de baston, l’adversaire du jour est plutôt original puisqu’il s’agit d’un Mummudrai, une gigantesque entité mi-physique mi-fantomatique issue de la technologie Shi'ar. La manière dont elle est représentée par Bachalo, avec cet aspect proche de l’extraterrestre du film Alien est très réussi.

    sebastien01 Le 07/07/2019 à 10:40:41
    Fatale (Brubaker/Phillips) - Tome 5 - La malédiction du démon

    Ce cinquième tome vient conclure l’histoire de Josephine et de Nicolas Lash et apporte autant de réponses qu’il fait naitre de nouvelles interrogations et de frustrations (Fatale 2012, #20-24).

    Nous sommes désormais en Californie du Nord en 2014, c’est-à-dire à l’époque contemporaine lors de la publication de ces cinq derniers épisodes. C’est le temps des révélations et Ed Brubaker fait enfin avancer son intrigue ; on en apprend donc beaucoup sur le passé de la protagoniste principale, sur ses liens et son histoire d’amour avec Nicolas Lash, sur l’origine de sa malédiction ou encore sur l’histoire de son adversaire à la tête de poulpe et de sa secte.

    Comme lors de la première saison, l’intrigue se résout dans un bain de sang très graphique sans toutefois apporter de réponses à toutes les questions que l’on se pose. Le rôle de Jo restera ainsi en grande partie très mystérieux, de même que les motivations qui l’ont conduites à entrainer dans son sillage ces dizaines hommes vers la mort ou la folie... Bref, si le personnage d’une femme "fatale" était intéressant à développer et si l’aspect polar teinté d’horreur devenait agréable à suivre, il est fort dommage d’avoir eu à ce point recours à la solution fantastico-ésotérique pour conclure l’histoire. Mais il faudrait cependant relire d’une traite les tomes 1, 2, 4 et 5 pour se faire une idée meilleure idée de l’ensemble.

    On peut tout de même souligner l’unité graphique remarquable du dessin de Sean Phillips sur ces vingt-quatre épisodes. Si j’étais initialement un peu réticent à l’aspect mal fini de son trait, on finit par s’y habituer et à rentrer dans l’univers.

    sebastien01 Le 07/07/2019 à 10:40:29
    Fatale (Brubaker/Phillips) - Tome 4 - Toutes les larmes du ciel

    Après un troisième tome en forme d’interlude historique, retour aux affaires dans ce T4 pour la mystérieuse Jo embarquée cette fois-ci, à Seattle en 1995, au sein d’un groupe de rock sur le déclin (Fatale 2012, #15-19).

    Pour raconter son histoire, Ed Brubaker continue d’user de la même recette éprouvée sur le premier et le deuxième volume : Josephine rencontre un homme au hasard, influence et pervertie bien malgré elle ses proches jusqu’à les mener à leur perte à tous. Seul le contexte change puisqu’il est désormais question de musique grunge et que nous avons progressé jusqu’au milieu des années 90.

    La narration est comme d’habitude très présente, traduit les pensées de tous les personnages et guide la lecture du début à la fin de l’intrigue de manière très, voire trop, didactique (le dessin en deviendrait par moments secondaire face à la multiplication des récitatifs). Si cela est efficace et si le dessin de Sean Phillips est toujours aussi bon, on pourrait toutefois regretter le manque de renouvellement et d’originalité de cette seconde saison de Fatale (on retrouve le flic véreux, les crimes sanglants et gratuits, le côté marie-couche-toi-là, la touche d’horreur et de fantastique, etc.). D’autant plus que, si l’histoire personnelle de Jo s’étoffe évidemment, celle de Nicolas Lash ne progresse que bien peu. Enfin, il n’y a plus qu’un tome, espérons que la conclusion soit à la hauteur de la réputation de cette femme fatale...

    sebastien01 Le 07/07/2019 à 10:40:11
    Fatale (Brubaker/Phillips) - Tome 3 - À l'ouest de l'Enfer

    Ce troisième tome de Fatale constitue davantage un hors-série, ou un tome de transition avant le début de la seconde saison, qu’une suite au T2 car, en effet, il s’agit d’un recueil de quatre histoires indépendantes les unes des autres. Ou presque, puisque le résumé nous assure qu’elles "s’entremêlent" (Fatale 2012, #11-14).

    Des chevaliers aux nazis en passant par les cow-boys, du Texas à la Roumanie en passant par la France, ce volume balaye les époques et les destinations en nouant de très très minces liens entre elles. L’objectif (hormis de nous faire voir du pays) ? Montrer que Josephine, la femme "fatale" dont on suit les sanglantes aventures depuis le premier tome, est victime d’une malédiction qui prend sa source des siècles auparavant et que d’autres femmes l’ont précédée. Mais c’en est à se demander, à voir leur personnalité et leur physique à peu près semblables, s’il ne s’agit en réalité pas de la même femme tout du long...

    Malheureusement, il n’y a rien de très original ni de très palpitant dans ces quatre histoires plus ou moins imbriquées – on pourrait même les trouver un brin clichées par moment – et, à défaut de faire progresser l’intrigue, elles ont le mérite de renforcer le background du personnage principal. Toujours scénarisées par Ed Brubaker, elles sont également toujours illustrées par Sean Phillips et, si l’on quitte temporairement le registre du polar pour celui du voyage, le dessin est encore fort bon.

    sebastien01 Le 04/07/2019 à 07:39:15

    Après l’immense run de Grant Morrison sur les New X-Men, ce fut au tour de Peter Milligan de reprendre les rênes de la série X-Men en 2005. Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est dans l’ensemble plutôt très bon (X-Men 1997, #166-176 et Black Panther 2005, #8-9).

    Trois histoires sont au menu de ce volume. La première voit la petite équipe des X-Men enquêter sur une nouvelle menace apparue au pôle Sud. Un immonde insecte, surnommé Golgotha, a le pouvoir de perturber la psychologie de ceux qui croisent son chemin, faire ressortir leurs sentiments les plus obscurs, jusqu’à créer des dissensions parmi notre groupe de mutants. Car le plus important dans cette histoire n’est pas la chasse au monstre, finalement assez secondaire, mais ces relations et cette vie de groupe perturbés. Contrairement à beaucoup d’histoires de super-héros, ici on ne perd pas son temps dans des affrontements sans fin ; au contraire, on s’y explique beaucoup et les personnalités des uns et des autres sont bien travaillées.

    La deuxième histoire se déroule intégralement à l’Institut Xavier et continue intelligemment à développer la personnalité des X-Men plutôt que de miser sur l’action pure. Une mystérieuse élève, Foxx, intègre l’école et son charme ne laisse pas indifférent professeurs et pensionnaires (notamment le couple formé par Gambit et Malicia). Il est question de la confiance et du doute dans les relations amoureuses, un sujet intéressant dans la vie d’un petit groupe tels les X-Men.

    La dernière histoire est un crossover avec la Panthère noire et son niveau est clairement en-deçà des intrigues précédentes. Les X-Men sont envoyés en Afrique faire la lumière sur un trafic de singes intelligents organisé par un savant fou aux idéaux communistes. Bref, du grand n’importe quoi.

    Un des points forts de ce recueil est assurément son dessin, en grande majorité fruit du travail de Salvador Larroca. C’est fin et précis et les personnages ont des postures et des mouvements naturels. Le dessin de comics devrait toujours veiller à rester simple comme c’est le cas ici et éviter de tomber dans l’exagération.

    sebastien01 Le 30/06/2019 à 08:23:21
    Superman Rebirth - Tome 2 - Au nom du père

    Deuxième tome pour les aventures du nouveau Superman co-scénarisées par Peter J. Tomasi et Patrick Gleason, un volume qui ressemble à un pot-pourri de diverses petites histoires, certes plutôt sympathiques, mais sans grande ambition (Superman 2016, #7-13).

    Dans la première histoire, la Super Family va à la fête foraine (à rapprocher de l’arc "SuperFriends" dans la série régulière Batman). Dans la deuxième, père et fils rejouent Jurassic Park. Dans la troisième, Superboy et Robin se chamaillent gentiment sous les yeux de leurs pères respectifs (à poursuivre dans la série Super Sons pour les amateurs). Et enfin dans la quatrième et dernière historiette, la Super Family rencontre Frankenstein.

    Voilà, rien de bien transcendant, juste une succession de petites histoires en un ou deux épisode(s) confiées en alternance aux trois mêmes illustrateurs que sur le volume précédent – Patrick Gleason, Doug Mahnke et Jorge Jimenez – et probablement racontées dans le but de faire vivre le sentiment d’une famille presque ordinaire. Cela change du rythme effréné de bien des comics de super-héros, cela différencie totalement le titre de l’ambiance dramatique d’un Batman ou d’un Detective Comics, mais il ne faudrait pas non plus que cela dure. Pourvu qu’une histoire plus ambitieuse se profile dans le prochain tome.

    sebastien01 Le 30/06/2019 à 08:23:04
    Superman Rebirth - Tome 1 - Le Fils de Superman

    Superman est mort, vive Superman ! Clark Kent – le Superman de la période New 52 – voit Clark White – celui de la période Rebirth – lui succéder et c’est reparti pour les nouvelles aventures de l’homme d’acier (Superman: Rebirth 2016, #1 et Superman 2016, #1-6).

    Si l’histoire de sa mort est évidemment bien plus complexe que cela (à retrouver dans "Superman - Requiem"), elle s’en trouve bien résumée dans le numéro introductif et les deux Superman sont indifférenciés. Seuls petits changements avec l’ancien Superman : le nouveau a un super-fils, un super-chien et ses aventures sont plus familiales qu’auparavant. Ainsi, la première histoire voit toute la Super Family affronter l’Eradicator (quel nom ridicule...), sorte de gardien de l’eugénisme kryptonien pour qui un enfant mi-humain mi-extraterrestre est évidemment une hérésie.

    Si les interactions entre les parents et leur fils au sujet de son éducation ou de l’appropriation de ses super-pouvoirs sont intéressantes, quoique très classiques, ce premier tome est malheureusement une grosse déception. Exclusivement consacré à cet affrontement basique avec l’Eradicator, ces six premiers numéros, co-scénarisés par Peter J. Tomasi et Patrick Gleason, étirent inutilement le combat en longueurs et les protagonistes se répètent à chaque échange. D’autant plus que son issue était connue d’avance... Il faut toutefois souligner le ton général de l’histoire, toujours positif, sans ombre menaçante au tableau, un feel good comics en quelque sorte.

    Trois dessinateurs – Patrick Gleason, Doug Mahnke et Jorge Jimenez – se partagent alternativement le dessin de ces premiers épisodes. L’ensemble est assez cohérent mais ma petite préférence va au travail de Mahnke.

    sebastien01 Le 27/06/2019 à 00:09:54
    Tokyo Ghost (Remender/Murphy) - Tome 2 - Enfer digital

    Suite et fin de cette histoire d’anticipation mêlant une sacrée bonne dose d’action déjantée – et un tantinet violente – à une histoire d’amour impossible (Tokyo Ghost 2015, #6-10).

    Debbie et Teddy sont de retour à Los Angeles et ils sont plus éloignés que jamais. La première est entrée dans la clandestinité pour poursuivre son combat contre l’intoxication technologique de Flak Corp tandis que le second a repris du service comme gros bras du divertissement télévisuel. Leurs retrouvailles vont faire des étincelles...

    Si le rythme est inchangé, si l’univers continue d’être aussi riche et plaisant à découvrir et si les scènes de l’enfance sont toujours aussi touchantes, il faut bien admettre qu’il a moins d’idée dans ces cinq derniers numéros. Le scénario de Rick Remender se contente de pousser jusqu’à l’extrême ses personnages aux opinions radicalement opposées pour nous offrir un final explosif et un brin caricatural (accéder à la vie numérique ou revenir à la vie sauvage).
    Ceci dit, l’ensemble est très cohérent, les personnages sont bien campés, le dessin de Sean G. Murphy est superbe (tout particulièrement en N&B) et, en conclusion, Tokyo Ghost reste bien évidemment une excellente histoire. Il lui manque juste une seconde partie qui amènerait une idée nouvelle ou alors un peu de finesse dans la résolution de l’intrigue.

    sebastien01 Le 27/06/2019 à 00:09:34
    Tokyo Ghost (Remender/Murphy) - Tome 1 - Eden atomique

    Deux auteurs stars du moment, Rick Remender (Black Science, Low) et Sean G. Murphy (Punk Rock Jesus, The Wake), réunis dans un comics d’anticipation complètement déluré sur le thème de la dépendance à la technologie (Tokyo Ghost 2015, #1-5).

    Los Angeles, 2089. Les Etats-Unis sont devenus accros à la technologie, la société de consommation est poussée à son paroxysme, le sexe, la drogue et la violence font partis du quotidien et la télévision contrôle littéralement la vie de millions d’américains. Au milieu de cette folie, Debbie et Teddy, les deux héros de cette histoire, forment un couple pour le moins antinomique. L’une est radicalement opposée à toute forme de technologie, tandis que l’autre est drogué par ses écrans, ses émissions de télé et ses publicités trashs. Envoyés au Japon, ils vont découvrir un monde coupé de toute technologie, revenu à des valeurs ancestrales et vont devoir réapprendre à se connaitre eux-mêmes.

    Pour peu que l’on apprécie l’univers cyberpunk déjanté développé par Remender, l’histoire est très prenante, hyper dynamique et ultra riche. Et on y alterne les moments de tendresse et ceux qui tiennent plus lieu de défouloir. Tout au plus, pourrait-on reprocher au propos de fond d’être un peu caricatural et coincé entre les pro- et les anti-tech. Quant au dessin de Murphy, il est précis et brut en même temps et il grouille de détails. Et si la couleur de Matt Hollingsworth apporte assurément un plus pour apprécier cette multitude de détails, l’édition noir et blanc avec son format légèrement plus grand et son papier légèrement plus épais reste un très bel objet.

    Seul petit bémol : le choix d’Urban Comics de diviser la publication de cette histoire en deux volumes. Il aurait été plus sage d’attendre patiemment la sortie des dix épisodes en VO avant de publier le tout en VF sous forme d’intégrale.

    sebastien01 Le 23/06/2019 à 00:35:33
    Lazarus - Tome 4 - Poison

    Chaque tome de Lazarus à son sujet et, après l’ascenseur social du petit peuple dans le T2 puis un diner entre dirigeants dans le T3, voici venu dans ce quatrième tome le temps de la guerre (Lazarus 2013, #16-21).

    L’opposition, jusqu’alors relativement diplomatique, qui couvait entre les familles Carlyle et Hook dégénère en conflit armé et c’est encore à Forever que l’on va demander de mener ce combat. L’occasion d’apprécier sur le champ de bataille ses aptitudes aussi diverses qu’extraordinaires – voire surhumaines sans trop rien en dévoiler – pendant une bonne moitié des scènes. Et de donner ainsi au scénario de Greg Rucka un petit côté Metal Gear Solid pas déplaisant.

    Mais le plus intéressant est ailleurs. Il est à découvrir dans le suivi, en parallèle, des tractations qui se jouent en coulisses autour de l’état de santé du chef du clan Carlyle et des répercussions que cela pourrait avoir sur les alliances avec les autres familles. Les deux sujets sont intelligemment liés tout du long de l’histoire, même si l’on ne progresse au final toujours pas des masses sur le fond. Bref, on a toujours autant envi de découvrir la suite, d’autant plus avec ce cliffhanger totalement inattendu en dernière page.

    Le dessin de Michael Lark est toujours au top, mention spéciale pour ses scènes sous la neige.

    sebastien01 Le 23/06/2019 à 00:35:11
    Lazarus - Tome 3 - Conclave

    La suite d’un des meilleurs comics d’anticipation du moment où le scénario et le dessin sont tout aussi excellents l’un que l’autre (Lazarus 2013, #10-15).

    Si l’on continue, par séquences, à suivre les doutes grandissants de Forever quant à ses origines, l’intrigue principale de ce troisième tome est consacrée à une réunion des familles – un "Conclave" – organisée dans le but de solder un différent autour de la défection/trahison d’un des leurs. Costumes, petits-fours et amabilités, les invités se comportent en parfaits gentlemen... du moins quand il ne s’agit pas de comploter les uns contre les autres. Finalement, l’affaire se réglera une nouvelle fois entre les lazares des familles Carlyle et Hook. Ce qui nous permettra d’apprécier durant presque un épisode entier ce charmant anachronisme qu’est le duel à l’épée alors que ceux-ci ont disparu depuis le milieu du XXe siècle.

    Au-delà de cet aspect, si le personnage de Forever gagne au fil des épisodes un peu en épaisseur et en humanité, il faut tout de même souligner que l’on progresse encore très lentement dans l’évolution de sa personnalité. A ce rythme-là, il faudra bien à Greg Rucka une centaine d’épisodes avant qu’elle n’ouvre les yeux et ne prenne conscience du monde qui l’entoure.

    Quant au dessin, mon avis est inchangé par rapport aux deux précédents tomes : le travail de Michael Lark est remarquable.

    sebastien01 Le 20/06/2019 à 07:15:40

    Un comics d’anticipation, teinté de science-fiction et d’horreur, à vingt mille lieues sous les mers et qui revisite le mythe moderne de la créature remontée des abysses (The Wake 2013, #1-10). Publié en VO sous l’imprint Vertigo de DC Comics.

    Le scénario de Scott Snyder se veut le plus réaliste possible et multiplie à cet effet les explications tout du long – jusqu’à en être par moments très bavard – pour que le lecteur s’immerge, littéralement, dans l’histoire. La première moitié de l’histoire se déroule de nos jours et ressemble à un film catastrophe de série B voire à un survival : une créature est remontée des océans lors d’un forage pétrolier, elle s’avère bien plus dangereuse que prévue et la fine équipe recrutée pour l’occasion cherche alors à tout prix à sauver sa peau. Si le gros de l’histoire est là, le scénario multiplie les flash-back à plusieurs périodes de l’Histoire et fait naitre quelques interrogations... sans apporter immédiatement les réponses souhaitées.

    L’histoire a la particularité d’être divisée en deux parties fort distinctes – voire malheureusement avec bien peu de lien entre elles – et sa seconde moitié tient davantage de l’anticipation post-apocalyptique. Deux cents ans plus tard, la Terre est inondée, les créatures mi-sirènes mi-piranhas sont toujours à l’affût et une jeune femme cherche des réponses. Le récit continue à multiplier les explications (cette fois-ci sur l’origine de ces créatures, de l’Homme ou de la vie), jusqu’au sentiment de trop-plein. Qui plus est, il se poursuit sans temps mort jusqu’à la fin.

    S’il s’agit assurément d’une très bonne histoire et d’un très bon moment de lecture (auquel participe grandement le dessin), le scénario souffre de son rythme effréné. Il aurait été préférable d’inclure des temps de respiration ou de faire l’impasse sur certaines idées pour simplifier le propos.

    Quant au dessin de Sean G. Murphy, il est tout bonnement magnifique. Son style est brut et hyper-dynamique et accompagne parfaitement le rythme de l’histoire, le découpage est varié, l’encrage est très appuyé (à observer dans les éditions noir et blanc de Tokyo Ghost ou Batman: White Knight) et il semble aussi à l’aise sur les personnages qui sur l’abondante technologie. Tout au plus a-t-on parfois l’impression de cases surchargées par une profusion de détails, mais cela participe aussi à son style. La couleur de Matt Hollingsworth n’est pas en reste, tout en pastel avec des effets visant à la rendre la plus naturelle possible.

    sebastien01 Le 16/06/2019 à 00:43:01

    Les origines d’un personnage important de Watchmen ou l’histoire d’un Hibou qui vient à succéder à un autre (Before Watchmen: Nite Owl #1-4).

    Etonnement, à la lecture de cet album on se rend rapidement compte que son sujet n’est pas tant des origines du Hibou que celles du Hibou et de Rorschach tant les deux personnages semblent liés dès le début de leur carrière de justiciers. Et contrairement au T3 par Azzarello et Bermejo où l’on n’apprenait rien des origines de Walter Kovacs, on lui découvre ici une enfance similaire à celle du Hibou (des repères parentaux violents, une approche difficile de la gente féminine ou encore une peur de la sexualité).

    L’histoire débute donc avec l’enfance de Dan Dreiberg et sa fascination pour le justicier masqué se faisant appeler le Hibou. Cette fascination le poussera à s’en rapprocher puis, quelques années plus tard, à prendre sa succession sous le même nom. Le scénario de J.M. Straczynski nous fait suivre sa première enquête sur la disparition de plusieurs call girls ; une enquête qui fera se rencontrer et collaborer le Hibou et Rorschach et qui redéfinira leur relation respective à la sexualité et à la religion ("The end is nigh").

    En quatre numéros, l’histoire est courte et dans le fond assez peu subtile (son côté racoleur est par exemple évident). Et, si un grand nom du comics – Andy Kubert – est au dessin, son trait manque tout de même de finesse et de détails notamment sur les gros plans.

    sebastien01 Le 16/06/2019 à 00:42:31

    Ozymandias est, à égalité avec le Dr Manhattan, un des personnages les plus intéressants de Watchmen ; ce sont ses origines, son ascension fulgurante et les prémisses de sa machination qui sont racontées dans ce volume (Before Watchmen: Ozymandias #1-6).

    Adrian Veidt est un petit garçon très intelligent. Trop intelligent même. Et plus il grandira, plus cette intelligence le poussera au sommet et fera naitre chez lui une ambition démesurée pour le monde dans lequel il vit (éducation, science, culture, richesses, pouvoir, etc.). Sa réussite sans pareille et son ego démesuré sont au cœur du scénario de Len Wein mais il conserve quelques aspects qui rendent le personnage intéressant. Son premier amour, sa relative absence d’empathie, sa rencontre avec le Comédien, son obsession pour le Dr Manhattan, ses plans pour sortir le monde de la guerre froide, tous ces éléments contribuent malgré son côté odieux à faire de lui un homme et non un dieu.

    L’histoire est prenante, d’autant plus qu’on la découvre chronologiquement de la bouche même d’Ozymandias et ce jusqu’à ce qu’il vienne frapper une dernière fois à la porte du Comédien... Le dessin est signé Jae Lee et il faut bien reconnaitre que son style si particulier et ses inspirations art déco peuvent en rebuter plus d’un. Il est toutefois très soigné, doté d’une mise en page originale et cela lui permet de se distinguer/démarquer du reste de la production.

    sebastien01 Le 13/06/2019 à 07:01:46

    Un comics d’anticipation, de Sean G. Murphy en tant qu’auteur complet, mêlant la religion et la musique, et qui hésite entre son discours sérieux et sa réalisation carrément déjantée (Punk Rock Jesus 2012, #1-6). Publié en VO sous l’imprint Vertigo de DC Comics.

    Dans un futur proche, les avancées scientifiques en matière de biologie vont bientôt permettre le clonage humain. L’exploit devrait se suffire à lui-même mais une entreprise choisit pour premier sujet de cloner Jésus de Nazareth et de faire de sa vie une émission de télé réalité ! Le postulat de départ de cette histoire est donc plutôt absurde mais, une fois celui-ci dépassé, on se prend à découvrir la "seconde venue" de Jésus – rebaptisé Chris – et de la petite galerie de personnages qui l’entoure.

    Car Chris n’est pas seul sur l’île privée sur laquelle il est enfermé sous l’œil avide des caméras. Il y a Gwen, sa mère porteuse, le Dr Epstein, la scientifique qui l’a conçu, Thomas, son garde du corps au passé trouble, et Slate, un homme d’affaires véreux à l’origine de cette folle expérience. Plus quelque autres. Loin de mener une enfance tranquille, des tensions naissent, l’éducation du jeune garçon en prend un coup, il se rebelle et l’histoire prend un tournant lorsque Chris rejoint le groupe de rock punk auquel le titre le prédestinait.

    Au-delà du scénario et de ses moultes péripéties et scènes d’action, il y a un discours sous-jacent sur l’opposition entre le libre-arbitre et la religion et ce comics prend radicalement le parti d’être un pamphlet anti-religieux. Il ne faut toutefois pas en attendre un argumentaire très poussé et on est ici proche de la caricature (les croyants se résumant par exemple à une brute épaisse passée par l’IRA et à une bande d’intégristes surarmés...).

    Le principal atout de cette histoire est sans conteste son magnifique dessin. Le trait de Murphy est brut, précis, détaillé et les noirs sont sublimes ; nullement besoin de couleurs, le noir et blanc suffit amplement et permet pleinement d’apprécier un scénario un brin simpliste.

    sebastien01 Le 09/06/2019 à 10:43:36
    Justice League (DC Renaissance) - Tome 8 - La Ligue d'Injustice

    Après la succession d’affrontements basiques auxquels nous avons assisté dans les deux précédents tomes, la qualité du scénario de Geoff Johns remonte ici légèrement, surtout en ce qui concerne sa seconde partie (Justice League 2011, #30-39 et Justice League of America 2013, #14).

    Deux histoires sont au menu de ce T8. La première fait directement suite à Forever Evil et l’on retrouve Lex Luthor, auréolé de sa victoire contre le Syndicat du crime, qui demande son intégration parmi la Ligue de Justice. Une idée saugrenue qui laisse tout autant incrédule certains de ses membres que le lecteur et, si Luthor intègre bon gré mal gré ce cercle de super-héros, on devine déjà que ses bonnes intentions feront long feu... Si ce n’était déjà suffisant, le scénario aborde aussi le retour ennuyeux de la Doom Patrol ou l’arrivée de la nouvelle Green Lantern : Jessica Cruz.

    La seconde histoire est pour le coup bien plus simple mais aussi bien plus prenante. Le laboratoire de Luthor est attaqué par un mystérieux ennemi, le virus Amazo est libéré à cette occasion et les humains se transforment peu à peu en zombies développant des super-pouvoirs. Une partie de la Ligue est touchée et va affronter l’autre moitié tandis que Batman et Luthor tentent de trouver un sérum. On s’y bat tout du long bien évidemment mais on passe aussi beaucoup de temps à découvrir les motivations de Luthor et, enfin, cela fait du bien de se poser un instant et de développer sa personnalité. Et puis, il y a l’excellentissime Jason Fabok au dessin et il rapporte à lui seul une étoile supplémentaire à la note globale.

    sebastien01 Le 09/06/2019 à 10:43:21
    Justice League (DC Renaissance) - Tome 7 - Le Règne du mal - 2e partie

    Suite et fin du crossover Forever Evil avec un recentrage sur l’intrigue principale (soit Lex Luthor et Cie. contre le Syndicat du crime) mais aussi l’apparition de sous-intrigues venant diluer inutilement l’histoire (Forever Evil 2013, #5-7 et Justice League 2011, #26-29).

    Batman et Catwoman sont de retour, Cyborg retrouve ses jambes, les vilains dissidents s’unissent et globalement le camp du Bien reprend du poil de la bête. Tout du long de ce second volet du "Règle du Mal", on assiste à la revanche d’un camp sur l’autre avec son lot habituel d’affrontements et, un peu moins habituel, d’exécutions.

    Une fois encore, le scénario de Geoff Johns est dans l’ensemble bien bourrin et il n’y a que les personnages de Cyborg et Nightwing pour apporter un peu d’humanité à l’histoire. Cette fois-ci, plus de tie-ins au programme mais l’intrigue se délaye avec l’apparition d’énièmes équipes de héros tels la Doom Patrol ou les Metal Men. Il y avait pourtant déjà une foultitude de personnages au casting sans qu’il n’y ait besoin d’en rajouter... Au final, on ressort de la lecture de ces deux tomes de Forever Evil avec le sentiment d’avoir assisté à un nouveau défouloir entre super-héros sans véritable caractérisation sur la durée. On peut encore continuer comme ça pendant longtemps mais le titre restera alors tout aussi moyen voire mauvais.

    Au dessin, on retrouve David Finch pour le cœur de l’intrigue et c’est toujours aussi beau (quoique fort en muscles comme à son habitude). Et il est accompagné par le non moins agréable Ivan Reis sur les épisodes de la Ligue de Justice. En conclusion, seul le dessin est au niveau dans cet event.

    sebastien01 Le 09/06/2019 à 10:42:53
    Justice League (DC Renaissance) - Tome 6 - Le Règne du mal - 1re partie

    A peine les événements de Trinity War sont-ils terminés que la Ligue de Justice, sur le déclin, doit affronter une nouvelle menace plus globale encore : Forever Evil, ou le grand raout de tous les super-vilains sous la coupe de l’Outsider et sa société secrète et du Syndicat du crime (Forever Evil 2013, #1-4, Justice League 2011, #23.4, 24-25 et Justice League of America 2013, #7.4).

    L’histoire principale de cette première partie du "Règle du Mal", scénarisée par Geoff Johns, est on ne peut plus basique : le Syndicat du crime, venu de Terre-3, débarque en force et asservi rapidement le monde en s’associant avec tous les super-vilains qui l’habite. La Ligue de Justice est aux abonnés absents et c’est étonnement Lex Luthor, aidé de quelques autres vilains dissidents, qui va mener la rébellion. De manière générale, ça se castagne à chaque épisode et ce n’est pas bien finaud. Heureusement, il y a David Finch aux crédits et son dessin sauve à lui tout seul la lecture de cette histoire. A noter que Grid et Bizarro sont de bons personnages.

    L’event se veut gigantesque et court en VO sur plus de 70 numéros. Pour un aperçu quasi complet en VF, il faudrait lire les revues "Forever Evil" et "DC Saga présente". Ne sont toutefois réunis ici que les épisodes constituant le cœur de l’intrigue plus quelques tie-ins et cela est déjà bien suffisant...
    Parmi les tie-ins présents dans ce volume, deux sont tirés du Villains Month de septembre 2013 ; consacrés à l’Outsider et à Black Adam, ils explorent plus en détail ces personnages centraux à l’event. De même que les épisodes de la Ligue de Justice qui racontent le passé d’Ultraman et d’Owlman (ersatz maléfiques de Superman et Batman) et éclaircissent un peu leurs motivations sans toutefois faire plus dans la finesse.

    sebastien01 Le 06/06/2019 à 07:52:42

    Une aventure déjantée et rondement menée qui mêle curieusement la fantasy et le diabète d’un jeune ado par deux – très – grands noms de l’industrie du comics (Joe The Barbarian 2010, #1-8). Publié en VO sous l’imprint Vertigo de DC Comics.

    Joe est un adolescent et, outre quelques difficultés familiales annexes, il est diabétique. Empêché de prendre sa barre chocolatée par une bande de sales gosses, il fait une crise d’hypoglycémie à son retour dans sa chambre et ne tarde pas à avoir des hallucinations. Elles s’aggravent à un point tel que ses jouets et son rongeur de compagnie s’animent, se mettent à lui parler et le font entrer dans un univers d’heroic fantasy aussi riche qu’hétéroclite duquel il deviendra le héros d’une folle et chevaleresque quête.

    L’histoire n’oublie pas de raccrocher le récit au réel et l’on suit en parallèle Joe et ses péripéties très concrètes dans sa quête du soda qui stabilisera sa glycémie. Le parallèle entre les deux situations est habilement construit et la frontière entre le monde réel et le monde fantasmé s’estompe régulièrement. On pourrait toutefois reprocher à Grant Morrison d’avoir trop axé son scénario sur l’heroic fantasy (occupant environ 80% des scènes) et pas assez sur le réel (un aspect qui constitue paradoxalement les passages les plus intéressants). A ce titre, cette histoire est résolument une aventure et ne s’apitoie ni ne s’attarde sur la maladie.

    Aussi, le rythme de l’histoire est très, voire par moments trop, soutenu, ça file à toute allure et les temps-morts sont rares. Le choix de Sean G. Murphy est en l’occurrence parfaitement adapté puisque son dessin est hyper-dynamique, bourré de détails et son encrage très noir est très réussi. Par ailleurs, Joe étant un ado avec beaucoup de jouets et beaucoup d’imagination, on sent que Murphy s’est amusé à illustrer ces abondantes références.

    sebastien01 Le 02/06/2019 à 00:04:13
    Fatale (Brubaker/Phillips) - Tome 2 - La main du diable

    Dans ce deuxième tome, on retrouve notre narrateur malmené par des événements qui le dépassent et un nouveau pan de l’histoire aussi étrange que violente de Jo femme fatale (Fatale 2012, #6-10).

    L’histoire se situe cette fois-ci à Los Angeles en 1978 et Josephine reprend goût à une vie tranquille. Jusqu’au jour où elle voit débarquer dans son jardin Miles, un acteur raté, et sa femme Suzy, porteur d’un film amateur qui va les poursuivre tout au long de l’histoire. Car la secte rencontrée dans le premier tome a refait surface sous le nom d’Eglise de la Méthode et continue à traquer tout aussi violemment qu’auparavant l’éternelle jeune femme...

    Le scénario joue une nouvelle fois la carte de la séduction et des pouvoirs occultes. Il est toujours plaisant de découvrir par petites touches le passé de Jo et on comprend un peu mieux les liens qui tendent à l’unir au narrateur. Toutefois, il y a également toujours ce petit côté série B caricatural dans la manière dont Ed Brubaker traite du satanisme. Un aspect qui dénote malheureusement avec le reste du polar ; Fatale n’est assurément pas au niveau de Criminal.

    Quant au dessin, il est toujours le fruit du travail de Sean Phillips et, bien qu’il soit dans l’ensemble très correct, certaines cases, certains visages manquent encore de précision et d’uniformité.

    sebastien01 Le 02/06/2019 à 00:03:53
    Fatale (Brubaker/Phillips) - Tome 1 - La Mort aux trousses

    Sleeper, Criminal, Incognito, Fondu au noir et dernièrement Kill or be killed, la liste des collaborations entre Ed Brubaker et Sean Phillips s’allonge d’année en année. Fatale se situe au milieu de la carrière de ce duo et, si la série continue à jouer majoritairement dans le registre du polar, elle est cette fois-ci teintée d’horreur et de fantastique (Fatale 2012, #1-5).

    Comme son titre l’indique, l’histoire racontée ici est celle de Jo, une femme fatale, et des nombreux hommes dont elle fait la rencontre... souvent au péril de leur vie. Nous sommes en 1956 à San Francisco et, dans ce premier volume, Josephine cherche à échapper à l’emprise de Walt, son mari et flic véreux, et à se rapprocher de Hank, futur papa infidèle et journaliste d’investigation. Entre ces trois personnages, et quelques autres plus secondaires, vont se créer des liens personnels et professionnels mais aussi occultes. Car, outre ce trio amoureux, tout le sel de l’histoire provient du rôle mystérieux joué dans l’ombre par une secte satanique des plus violentes.

    Le scénario est construit du point de vue d’un narrateur extérieur – bien malgré lui impliqué dans la destinée de la jeune femme – et alterne intelligemment les séquences entre le passé et le présent. Il m’a toutefois fallu une deuxième lecture pour saisir tous les détails de l’intrigue.

    Le dessin de Sean Phillips est plutôt bon, brut et créé une ambiance de polar efficace et prenante. Cependant, quelques visages sont un peu trop rapidement exécutés à mon goût et l’aspect horrifico-fantastique aurait pu être plus finement traité.

    sebastien01 Le 30/05/2019 à 09:56:11

    A l’occasion de la sortie du film "Shazam!", retour sur cette histoire narrant de nouveau les origines du personnage (Justice League 2011, #7-11, 0, 14-16 et 18-21).

    Si Geoff Johns avait déjà écrit des aventures incluant Billy Batson aka. Captain Marvel aka. Shazam en 2001 au sein de la Justice Society of America (JSA), il revisite et modernise ici les origines de ce personnage. Nous sommes en 2012 et Shazam fait son grand retour dans les back-ups de la série régulière Justice League. La première moitié de l’histoire est clairement la plus intéressante. Nous découvrons l’enfance difficile de Billy Batson, ses placements en famille d’accueil, son mauvais comportement et son sale caractère. Bref, un gamin mal embarqué mais qui garde malgré tout un bon fond ; et c’est justement ce grand potentiel qui va lui permettre de devenir le nouveau sorcier. Jusqu’à la découverte et l’expérimentation hasardeuse de ses pouvoirs, l’histoire a une tonalité sympathique qui la rapproche d’un conte de Noël.

    Par contre, la suite prend une tournure super-héroïque on ne peut plus classique et prévisible lorsqu’arrive l’affrontement avec Black Adam puis avec les Sept pêchés et enfin contre Satan en personne. Il n’est alors plus question que de se battre jusqu’au happy end final.

    A l’instar de quelques belles autres collaborations (telles sur la série Action Comics, "Superman: Secret Origin", "Batman: Earth One" et dernièrement "Doomsday Clock"), Johns retrouve au dessin Gary Frank et son trait si reconnaissable ; on pourrait regretter son grand classicisme mais il a le mérite d’être fort appliqué.

    sebastien01 Le 26/05/2019 à 09:55:14
    Lazarus - Tome 2 - Ascension

    Si l’on continue dans ce deuxième tome à suivre les pas et les doutes grandissants de Forever, le scénario de Greg Rucka se focalise désormais sur deux autres aspects précisés ci-après. Avec pour conséquence de s’éloigner quelque peu du cœur du sujet et ne faire guère progresser l’intrigue (Lazarus 2013, #5-9).

    Il y a tout d’abord l’enfance de Forever. Éduquée tel un robot, voire conditionnée, elle grandit sans amour ni attache, loin de sa famille et ne peut compter que sur la complicité de son entraineur lors de rares moments de partage. Si l’on devine l’intérêt futur de ces scènes – et leur impact sur la jeune fille devenue adulte –, il est dommage d’avoir limité celles-ci aux seules séances de maniement du sabre. C’est oublier que l’empathie du lecteur serait d’autant plus importante pour une véritable enfant que pour une simple humanoïde...

    La seconde aparté concerne un groupe de citoyens de seconde classe, devenus migrants, qui se rendent à l’"ascension" proposé par la famille Carlyle. Sorte de job dating et d’ascenseur social à grande échelle, leurs destins vont inéluctablement se mêler à celui de Forever. Si les personnages sont peu intéressants, il s’agit malgré tout d’une bonne manière de détailler l’univers dans lequel se déroule l’histoire.

    Le dessin est toujours assuré par Michael Lark et, pour ne pas se répéter, disons simplement qu’il est très très réussi.

    sebastien01 Le 26/05/2019 à 09:54:49
    Lazarus - Tome 1 - Pour la famille

    Dans un futur proche, il n’y a plus ni Etats ni gouvernements. Le monde est divisé en territoires sur lesquels règnent sans partage de puissantes familles. A l’instar d’une société pyramidale poussée à l’extrême ou d’une dictature moyenâgeuse, on retrouve aux étages inférieurs une petite classe moyenne (appelés "serfs") et une abondante classe ouvrière (appelés "déchets"). L’histoire racontée par Greg Rucka nous fait suivre la famille Carlyle et se concentre en particulier sur le personnage de Forever. Tour à tour commando, assassin, émissaire ou garde du corps, la jeune femme surentrainée obéit sans sourciller aux ordres de son paternel et joue froidement son rôle de Lazare.

    L’attention du lecteur est cependant rapidement captivée par les dissentions internes à la famille mais surtout par la personnalité de Forever, moins monolithique, antipathique et insensible qu’annoncée. Qui plus est, l’univers dystopique imaginé par Rucka est incroyablement riche et réaliste. L’histoire s’annonce passionnante à suivre et il s’agit assurément du meilleur titre de Glénat Comics. Il faudra cependant être patient car ce premier tome laisse une foule de questions en suspens, d’autant plus que les révélations sont rares (Lazarus 2013, #1-4).

    Si l’histoire est aussi captivante, cela est dû en grande partie au dessin de Michael Lark. Son trait est réaliste, brut, très encré – assez proche de ce que fait Alex Maleev. On le sent autant à l’aide sur les personnages que sur les décors et cela contribue à créer une atmosphère sombre et dure propice au récit. Pour les amateurs, il faut lire les précédentes collaborations de Rucka & Lark sur Gotham Central ou Daredevil.

    sebastien01 Le 23/05/2019 à 07:23:35
    Hellboy (Delcourt) - Tome 16 - Le Cirque de minuit

    Ce seizième volume des aventures de Hellboy, "Le Cirque de minuit", regroupe deux romans graphiques scénarisés par Mike Mignola et parus ces dernières années.

    Le premier met en scène Hellboy Junior faisant le mur du siège du B.P.R.D. pour retrouver au clair de Lune un ancien chapiteau de cirque (Hellboy: The Midnight Circus, 2013). D’apparence abandonné, il se révèle plus vivant, bizarre et fantastique qu’il n’en a l’air et les créatures, bonnes et mauvaises, qui l’habitent ne tarderont pas à le faire savoir à Hellboy. La philosophie de l’histoire, sur la soif de découverte d’un enfant et les dangers qui l’accompagne, est très belle et bien adaptée au jeune démon. Et il faut souligner le dessin de Duncan Fegredo qui livre de très belles illustrations pour la partie onirique de l’histoire.

    Le second roman graphique prend place après l’histoire "The Island", publié en VF dans le tome 7 "Le troisième souhait" (Hellboy: Into the Silent Sea, 2017). On y retrouve Hellboy, en barque, rencontrant un navire de retour des Amériques et ramenant avec lui une terrible malédiction. Enchainé au mât par son capitaine, Hellboy joue un rôle essentiellement contemplatif dans ce cauchemar marin jusqu’à ce que des indésirables ne tentent de monter à bord et tâtent sa poigne d’enfer. L’histoire est bonne et revisite le classique de la malédiction ramenée des Amériques et le dessin tout en finesse et en détails de Gary Gianni lui sied plutôt bien.

    sebastien01 Le 19/05/2019 à 00:19:46
    Justice League (DC Renaissance) - Tome 5 - La Guerre des Ligues

    Dans ce cinquième tome, les équipes et intrigues développées précédemment, voire en parallèle dans d’autres séries, se rejoignent dans un grand barnum (Justice League 2011, #18-23, Justice League of America 2013, #6-7, Justice League Dark 2011, #22-23, Trinity of Sin: Pandora 2013, #1 et Trinity of Sin: Phantom Stranger 2013, #11).

    Durant les trois premiers épisodes, la Ligue de Justice recrute de nouveaux membres et voit finalement Atom, Firestorm et Element Woman rejoindre ses rangs. Des super-héros de seconde zone, pas particulièrement intéressants à suivre, et qui surtout font bien pâle figure à côté des membres traditionnels de la Ligue. Seule l’évolution – tintée de méfiance – de la relation entre Batman et Superman/Wonder Woman est appréciable.

    Intitulé "La guerre des Ligues", la suite de ce cinquième tome est en réalité consacrée au crossover "Trinity War" au cours duquel les équipes de la Ligue de Justice, de la Ligue de Justice d’Amérique et de la Ligue des Ténèbres vont entrer en conflit. Chacun s’unit, se désunit et se dispute la Boite de Pandore pour d’obscures raisons ; on s’affronte à longueurs de pages et la multitude d’intervenants extérieurs (l’Outsider et sa société secrète, la Trinité du pêché, le Syndicat du crime) n’aide pas à la compréhension du récit. Et pour parachever l’ensemble, l’histoire se termine sur un cliffhanger et n’est au final qu’un prétexte pour introduire le crossover suivant : "Forever Evil".

    Côté dessin, l’ensemble est plutôt correct, Ivan Reis et Mikel Janin sortent tout particulièrement du lot.

    sebastien01 Le 19/05/2019 à 00:19:27
    Justice League (DC Renaissance) - Tome 4 - La Ligue de Justice d'Amérique

    Dans ce quatrième tome, le gouvernement américain a la drôle d’idée de créer une Ligue de Justice bis composée de personnages secondaires fort peu recommandables (Justice League of America 2013, #1-5).

    Associer Hawkman, le Limier martien, Green Arrow, Catwoman et d’autres encore, plus ou moins connus et pas toujours du bon côté de la loi, dans l’espoir de former une seconde équipe de super-héros au service d’un gouvernement ? Il y a comme un air de Suicide Squad dans cette Ligue de Justice d’Amérique... Malgré une idée de départ peu originale, les discussions viriles entre Amanda Waller et Steve Trevor sont toutefois plutôt intéressantes – surtout pour avoir suivi ce dernier depuis les débuts du titre –, de même que les affinités et dissensions entre nouveaux coéquipiers. Par contre, que de défauts.

    D’une part, l’Outsider et sa société secrète après laquelle court la JLA ne figurent, pour l’instant, pas parmi les adversaires les plus vilains ni les plus attrayants (même l’Epouvantail, pourtant convoqué, n’est finalement pas au rendez-vous). Ensuite, les back-ups dédiés aux origines du Limier martien sont inintéressants au possible (sauf à être fan de ce personnage de second plan bien entendu). Enfin, il y a le dessin ; si les trois premiers numéros sont admirablement bien illustrés par David Finch, les back-up et les épisodes suivants ne tiennent pas la comparaison ; il est fort regrettable qu’un artiste aussi talentueux ne tiennent pas plus de trois numéros...

    sebastien01 Le 19/05/2019 à 00:19:08
    Justice League (DC Renaissance) - Tome 3 - Le Trône d'Atlantide

    Deux intrigues dans ce troisième tome : une première intrigue très simple avec Cheetah et une seconde plus développée autour d’Aquaman (Justice League 2011, #13-17 et Aquaman 2011, #14-16).

    Dans la première histoire, "Le secret de Cheetah", Wonder Woman est une fois de plus aux prises avec Barbara Minerva, alias Cheetah, son amie féline devenue sa meilleure ennemie. Le face-à-face avec Wonder Woman puis avec l’ensemble de la Ligue de Justice est relativement classique mais très dynamique et superbement illustré par Tony S. Daniel. Et il permet, en marge, d’approfondir la relation naissante entre l’Homme d’acier et l’Amazone.

    La seconde histoire, "Le Trône d’Atlantide", est un crossover avec le titre Aquaman, un membre de la Ligue de Justice relativement peu mis en avant jusqu’à présent. Dans celle-ci, les Atlantes défient la Ligue après des provocations de part et d’autre. Schématiquement, la Ligue perd le premier round, appelle moultes renforts pour le deuxième tandis qu’un troisième camp se dévoile en guise de conclusion. La guerre vire à l’affrontement personnel entre Aquaman et le roi Omur et l’ensemble a tendance à être très bourrin pour au final ne réellement développer d’autre personnalité que celle d’Aquaman, dommage. Quant au dessin, il est logiquement d’un niveau variable d’un numéro à l’autre mais Ivan Reis s’en sort tout particulièrement bien.

    sebastien01 Le 16/05/2019 à 07:44:25
    Hellboy (Delcourt) - Tome 15 - Hellboy au Mexique

    Ce quinzième volume des aventures de Hellboy, "Hellboy au Mexique", consiste en une anthologie de cinq histoires courtes se déroulant lors de son enivrante parenthèse mexicaine.

    Envoyé au Mexique par le B.P.R.D., il se lie d’amitié avec un luchador et y reste finalement quelques mois, le temps d’y rencontrer des luchadores chasseurs de vampires, des momies aztèques, une épouse maléfique, un sorcier et même le monstre de Frankenstein. Les histoires sont toutes scénarisées par Mike Mignola et ont été publiées en VO entre 2010 et 2015 ; elles sont cependant de longueurs et d’importance assez inégales : cela va de la petite histoire sans grande portée en moins d’une dizaine de pages au premier roman graphique paru sur le personnage (Hellboy: House of the Living Dead, 2010).

    L’ensemble est malgré tout plaisant à lire, bien sûr on ne s’éloigne pas des sentiers battus d’Hellboy mais cela permet de faire voyager le personnage, d’autant plus que le dessin n’est pas en reste. Outre Mignola lui-même sur une courte histoire, il faut signaler les deux frères Fábio Moon et Gabriel Bá mais surtout Richard Corben. Sans être particulièrement fan de son style, il œuvre sur les deux histoires les plus conséquentes de ce recueil.

    sebastien01 Le 12/05/2019 à 12:22:01
    Daredevil (100% Marvel - 2015) - Tome 3 - Épiés de toute part

    A l’instar du deuxième tome, ce T3, "Epiés de toute part", regroupe à nouveau deux courtes histoires, par Mark Waid et Chris Samnee, en deux ou trois épisodes. Un format bien trop étroit pour développer un scénario riche (Daredevil 2014, #11-15).

    Dans la première, Daredevil pourchasse des motards cascadeurs qui rivalisent avec le justicier pour le titre du plus grand trompe-la-mort. L’histoire est sans envergure mais fort heureusement il y a les à-côtés avec l’écriture de son livre, et sa relation avec Kirsten pour procurer un peu d’intérêt à la lecture. S’il ne pouvait y avoir que ça d’ailleurs et moins de pirouettes inutiles...

    Dans la seconde histoire, un peu plus travaillée, on retrouve le Suaire et le Hibou rencontrés dans les premiers épisodes et l’on commence à sentir un scénario construit sur du plus long terme. Si l’identité de Daredevil n’est plus un secret pour personne, il doit encore protéger la vie – mise en scène – de Foggy, cacher sa relation avec Kirsten et surtout les confidences de ses clients justiciables ; retrouver cette thématique déjà longuement exploitée par le passé est plutôt plaisant. Si seulement cette nouvelle alliée ridicule ne venait pas s’en mêler... Si seulement l’on pouvait ne pas en revenir sans cesse au Caïd et retrouver un peu originalité...

    sebastien01 Le 12/05/2019 à 12:21:46
    Daredevil (100% Marvel - 2015) - Tome 2 - Le Diable au couvent

    Au menu de ce deuxième tome, "Le Diable au couvent", deux histoires touchant plus personnellement Matt Murdock qu’à l’accoutumée (Daredevil 2014, #6-10).

    La première histoire est un tie-in à l’event "Original Sin". Daredevil est sur les traces de sa mère, devenue religieuse, qui l’a abandonné étant petit et dont il n’a donc presque aucun souvenir. Ses acrobaties au Wakanda n’ont aucun sens mais cela reste une brève facette de son enfance intéressante à découvrir.

    Dans la seconde histoire, Daredevil part en chasse de l’Homme pourpre, un adversaire – entouré d’enfants – qui a le pouvoir d’obliger qui que ce soit d’accomplir sa volonté par la seule force de la persuasion. Daredevil, d’ordinaire si joyeux, se retrouve alors frappé de dépression et doit puiser dans ses dernières forces pour se relever. Enfin, ma préférence va comme souvent à sa vie civile feuilletonnante où il poursuit en parallèle sa relation avec Kirsten, gère l’anonymat de Foggy et se prépare à écrire une juteuse autobiographie.

    Le dessin est toujours assuré par Chris Samnee dans un style toujours aussi léger ; il est toutefois suppléé par Javier Rodriguez sur deux épisodes mais son style est si proche du premier qu’il ne rompt en rien l’unité graphique.

    sebastien01 Le 12/05/2019 à 12:21:29
    Daredevil (100% Marvel - 2015) - Tome 1 - Le Diable de Californie

    Après Brian M. Bendis, Ed Brubaker puis Andy Diggle, ce fut au tour de Mark Waid de prendre en 2011 les rênes de la série Daredevil. Rejoins un an plus tard par le dessinateur Chris Samnee, la série est relancée en 2014 à l’occasion du relaunch "All-New Marvel NOW!" en conservant toutefois le même duo Waid/Samnee aux manettes (Daredevil 2014, #0.1 et #1-5).

    Au terme de la série de 2011, Matt Murdock doit quitter New York où il ne peut plus exercer (un run à retrouver dans deux recueils de la collection Marvel Icons). Il part s’installer à San Francisco et rouvre un cabinet d’avocats avec son amie et nouvelle associée Kirsten McDuffie. Les ennuis ne tardent cependant pas à le rattraper et il fait la rencontre du Suaire, un justicier encapé et aveugle comme lui, et retrouve une vieille connaissance : le Hibou.

    Comme souvent chez Daredevil, ses pirouettes de super-héros sont moins intéressantes que sa vie civile. Il doit en effet désormais gérer sa nouvelle célébrité de super-héros, une relation amoureuse naissante et la "disparition" de Foggy Nelson, son ancien associé. Le ton de la série est léger, Matt Murdock est heureux et le dessin est en parfaite adéquation. Certains apprécieront la fraicheur apportée au personnage, d’autres regretteront au contraire la noirceur du passé conférée par les excellents duos Bendis/Maleev ou Brubaker/Lark.

    sebastien01 Le 09/05/2019 à 07:58:33
    Hellboy (Delcourt) - Tome 14 - Masques & monstres

    Ce quatorzième volume des aventures de Hellboy, "Masques & Monstres", regroupe deux crossovers hors continuité datés des premières années d’existence du personnage.

    La première histoire est un team-up avec deux autres super-héros que sont Batman et Starman (Batman / Hellboy / Starman 1999, #1-2). L’histoire ne vaut pas pour le scénario relativement pauvre de James Robinson et, bien qu’elle soit une des toutes premières écrites pour ce personnage il y a près de vingt ans, elle reste fort caricaturale (des méchants nazis, un gros monstre de SF et beaucoup de castagne). L’histoire est plutôt à lire pour le magnifique dessin épuré et anguleux de Mike Mignola et pour la rencontre avec ces deux autres personnages de l’écurie DC Comics. Chaque numéro est dédié à un tandem avec l’un d’eux dont les qualités sont brièvement mises à contribution le temps de se défaire des nazis.

    La seconde histoire est également un crossover en deux parties avec Ghost, un autre personnage de Dark Horse Comics (Ghost / Hellboy 1996, #1-2). Dans celle-ci – une des premières écrites par Mignola pour un autre dessinateur que lui-même –, Hellboy rencontre Ghost sur une scène de crime avant d’arriver dans une dimension parallèle pour répondre à l’appel d’un dieu Inca réincarné... Bref, du Hellboy pur jus que les amateurs apprécieront sans mal mais malheureusement assez pauvrement illustré par Scott Benefiel dans un dessin sans saveur.

    sebastien01 Le 05/05/2019 à 00:05:47
    Justice League (DC Renaissance) - Tome 2 - L'Odyssée du mal

    Deuxième tome et vrai début des nouvelles aventures de la Ligue de Justice avec leur désunion comme thème central (Justice League 2011, #7-12, #0 et FCBD 2012).

    Après un numéro mettant en scène le personnage de Steve Trevor – l’ami-amoureux de Wonder Woman au cœur de ce T2 –, puis un second numéro centré sur Green Arrow cherchant à intégrer la Ligue de Justice, celle-ci doit faire face à ses propres doutes et dissentions internes. Leurs membres apprennent en effet à se connaitre, ne se font donc pas immédiatement confiance et revivent par l’intermédiaire de leur adversaire du jour les moments les plus traumatisants de leur histoire personnelle. Le thème de l’équipe désuni est récurent dans les comics mais il est ici plutôt bien amené par Geoff Johns, le vilain n’est finalement pas si vilain que ça (un écrivain, d’où le titre "L’Odyssée du Mal") et la psychologie de Steve Trevor est bien travaillée.

    Le bémol est à mettre au compte de Pandora, un personnage déjà teasé dans le premier tome et dont il est à nouveau question ici sur quelques pages dans l’épisode #0 et le FCBD 2012. Si le teasing est efficace pour une publication périodique, il perd tout son sens en librairie et en devient frustrant. D’autant plus qu’on ne retrouvera ce personnage qu’au cinquième tome...

    Enfin, bien qu’il ne soit désormais plus seul crédité au dessin, Jim Lee assure encore l’essentiel des illustrations (en tout cas celles relatives à l’histoire principale) et, à l’instar du T1, son dessin est magnifique.

    sebastien01 Le 05/05/2019 à 00:05:28
    Justice League (DC Renaissance) - Tome 1 - Aux origines

    Le relaunch de la Ligue de Justice, orchestré en 2011 par DC Comics avec la période New52, débute avec ce premier tome au travers d’une histoire entièrement consacrée à la présentation de ses membres (Justice League 2011, #1-6).

    Qui dit relaunch, dit potentiels nouveaux lecteurs et il convient donc, via les premiers numéros, de faciliter leur immersion dans le monde des comics. Quoi de mieux donc qu’une origin story des plus classiques ? L’histoire se situe dans le passé, les super-héros qui composeront la future Ligue de Justice ne se connaissent pas, tout comme le grand public ou les forces de l’ordre ; en quelque sorte, le lecteur néophyte est mis au même niveau que les personnages et ira de surprise en découverte.
    Pour le lecteur averti, il en va bien évidemment différemment. Les présentations et rencontres successives de Batman, Green Lantern et consorts sont d’un grand classicisme (ce n’est pas le scénario de Geoff Johns qui restera dans les mémoires, loin de là), l’adversaire est on ne peut plus basique (Darkseid et quelques bêbêtes dont on ignore les motivations) et l’affaire est rapidement pliée. Tout juste la caractérisation des personnages est, elle, intéressante (attitudes, répliques, petites touches d’humour) mais dans l’ensemble, si la lecture reste malgré tout plaisante, elle est également bien trop rapide. Un tome purement introductif en somme comme l’indique d’ailleurs son titre "Aux origines".

    Il y a tout de même une raison à ces trois étoiles : le dessin. Entièrement assuré par Jim Lee, il est tout simplement magnifique. Comme d’habitude avec cet artiste, c’est un plaisir pour les yeux à chaque page et il faut au moins ça pour attirer de nouveaux lecteurs. Seul bémol, cette absence de marge un peu perturbante lorsque l’on vient de la BD franco-belge.

    sebastien01 Le 02/05/2019 à 08:13:40

    L’histoire débute en 2004 avec le meurtre d’une recrue de la police irakienne dans l’Irak post-Saddam Hussein ; malgré les obstacles et l’indifférence générale, son instructeur américain s’évertue à chercher le coupable (Sheriff of Babylon 2015, #1-12). Si cette enquête sert de fil rouge à l’histoire, elle n’est en réalité qu’un prétexte à développer un panorama plus large du conflit iraquien au travers de plusieurs personnages aux destins liés. Un instructeur américain idéaliste, une expatriée irakienne de retour en politique, un ancien officier dans la police de Saddam Hussein et bien d’autres encore, chacun concoure à la recherche du coupable tout en veillant – surtout – à préserver ses propres intérêts.

    Au fil des épisodes, l’histoire de ces personnages gagne en épaisseur et se révèle moins manichéenne qu’attendue. Le scénario de Tom King s’avère également tristement réaliste et, une quinzaine d’années après, l’actualité du Moyen-Orient nous le rappelle encore. Les relations et rapports entre les personnages sont particulièrement bien mis en scène et une place importante est laissée à leur développement (soit quasiment la totalité de l’histoire). La religion est également très bien traitée. Omniprésente, chacun des personnages la comprend et l’instrumentalise à sa manière jusqu’à ce qu’elle perde son sens au profit de la seule recherche de pouvoir. Au final, on ressort pessimiste de cette lecture, avec le sentiment que rien de bon n’émergera de sitôt d’Irak.

    Si le dessin de Mitch Gerads est très bon, c’est sa mise en scène qui est à relever. L’histoire étant essentiellement constituée d’échanges entre les personnages (par exemple, un épisode entier est consacré à deux personnages sirotant de la vodka adossés à un mur...), il était nécessaire de les rendre dynamiques, d’alterner les points de vue, de trouver un style à reproduire tout du long, ce qui est ici remarquablement réussi. Mention spéciale aux gaufriers de personnages sur neuf cases.

    sebastien01 Le 28/04/2019 à 09:52:59
    Suiciders - Tome 2 - Kings of HelL.A.

    Suite et fin de cette mini-série sur les gladiateurs des temps modernes dans un Los Angeles post-apocalyptique. Cependant, la déception est grande (Suiciders: Kings of Hell.A 2016, #1-6).

    D’une part, en dépit de son titre, ce second tome n’a que très peu à voir avec le premier. Si un ancien gladiateur "Suicider" est toujours présent au casting (encore heureux...), le sujet a, lui, complétement changé, les combats dans l’arène ont disparu et la toile de fond sur l’immigration est réduite à peau de chagrin. Ne reste que l’univers dystopique, la violence gratuite, une narration jonglant avec les époques et quelques références au premier tome distillées de-ci de-là. Mais au final, trop peu d’éléments en rapport avec le sujet initial ; si sa lecture reste plaisante, ce n’est clairement pas une histoire de Suiciders mais un simple dérivé de celle-ci.
    D’autre part, si Lee Bermejo est toujours au scénario, il n’illustre plus en tout et pour tout que quatre pages de cette nouvelle histoire, le reste étant le travail d’Alessandro Vitti qui, sans être mauvais, est loin d’égaler Bermejo. Autrement dit, cette suite a perdu son principal atout.

    En conclusion, cette seconde mini-série n’avait clairement pas lieu d’être. Probablement motivée par le succès rencontrée par la première, celle-ci se suffisait à elle-même et ne méritait pas une suite que l’on peut qualifier de décevante et sur laquelle on peut aisément faire l’impasse.

    sebastien01 Le 28/04/2019 à 09:52:43
    Suiciders - Tome 1 - Des hauteurs de l'abîme

    Un univers post-apocalyptique plutôt réaliste, une narration qui jongle habilement entre deux temporalités et qui préserve sa surprise jusqu’au bout et Lee Bermejo au dessin comme au scénario : en somme, une belle réussite (Suiciders 2015, #1-6).

    Après un tremblement de terre dévastateur, Los Angeles est en ruine et divisé en deux quartiers que tout oppose, les riches d’un côté à New Angeles, les pauvres de l’autre à Lost Angeles. Pour couronner le tout, la ville est administrée par un complexe militaro-industriel des plus violents. A l’instar des jeux du cirque de l’Antiquité – ou du catch pour les décérébrés d’aujourd’hui –, le nouveau divertissement à la mode consiste en des combats à mort de gladiateurs, les "Suiciders", et c’est l’histoire de l’un de ces champions que l’on suit ici.

    Ainsi décrit, l’aspect bourrin du scénario est indéniable et l’on n’échappe pas à la violence la plus sanglante et gratuite à chaque épisode. Mais le style employé pour raconter cette histoire rattrape cette première impression. En effet, on découvre cette histoire en parallèle sur deux époques différentes, ce qui contribue à procurer un peu d’humanité voire d’empathie pour le personnage central évoluant au milieu d’un monde de brutes. Surtout, le dessin de Bermejo, tout en ombrages, est magnifique de la première à la dernière page et contrebalance à lui seul ce scénario un peu léger.

    sebastien01 Le 25/04/2019 à 08:03:24

    A suite des événements d’Infinity (dont il faut obligatoirement avoir connaissance pour bien saisir toutes les références de cette histoire), un nuage radioactif est libéré dans l’atmosphère. Si ses effets sont bénéfiques pour les Inhumains, ils sont toutefois mortels pour les Mutants ; opposés quant à la solution à apporter à ce dilemme, les deux camps se préparent alors à entrer en guerre (Inhumans vs X-Men 2017, #0-6).

    Si l’histoire débute de façon diplomatique avec les recherches menées par Hank McCoy, très rapidement les Mutants unissent leurs forces contre des Inhumains relativement attentistes. L’enjeu de leur affrontement, imaginé par Charles Soule et Jeff Lemire, est malheureusement très basique : détruire ou ne pas détruire un nuage radioactif. Au manichéisme du scénario, les points de vue personnels d’Emma Frost et de Medusa apportent cependant un peu d’humanité. Mais au final, il n’y a pas ou peu d’échanges entre les deux camps, leurs positions sont résolument antagonistes et l’argumentaire est réduit à son strict minimum ; en clair, comme son titre l’indique, il s’agit d’un event dédié à la baston.

    Quant au dessin, outre une introduction magnifiquement illustrée par Kenneth Rocafort, les épisodes suivants sont partagés entre le très bon Leinil Francis Yu, qui signe également les couvertures, et Javier Garrón. Leur style est on ne peut plus caractéristique du comics de super-héros mais ce, à un très bon niveau, et c’est finalement ce qui sauve la lecture de ce titre.

    Pour la suite, il faudra lire X-Men: ResurrXion.

    sebastien01 Le 21/04/2019 à 00:34:05
    Wonder Woman Rebirth - Tome 4 - La Vérité (2e partie)

    Suite et fin dans ce quatrième tome de l’intrigue débutée par Greg Rucka au premier numéro de ce relaunch des aventures de la guerrière amazone (Wonder Woman 2016, #21-25 et Annual #1).

    Passé et présent sont désormais plus liés que jamais et les anciennes relations nouées par Diana Prince, Veronica Cale et Barbara Ann Minerva prennent aujourd’hui tout leur sens. Alors que l’on assiste dans bien des comics à un final survitaminé, point de grosse bagarre ici mais au contraire une conclusion subtile et apaisée à l’image de ce début de run. Ajoutons-y la première rencontre entre la trinité – Batman et Superman font la connaissance de Wonder Woman –, beaucoup d’amour sous toutes ses formes et un dernier épisode magnifiquement illustré à quatre mains par Liam Sharp et Bilquis Evely et l’on obtient un final idéal comme on aimerait en lire plus souvent. Après le Batman de Tom King, peut être la meilleure histoire de l’ère Rebirth.

    Deux bémols toutefois : bien que cette histoire en deux parties s’intitule "La Vérité", on apprend in fine rien ou si peu de celle-ci ou des mensonges dont Wonder Woman aurait été la cible durant l’ère Renaissance et il faudra sans doute patienter encore longtemps avant d’avoir des éclaircissements sur ce sujet ; enfin, c’est malheureusement déjà la fin pour ce trio d’auteurs, d’autres prenant le relai pour les numéros à venir.

    sebastien01 Le 21/04/2019 à 00:33:41
    Wonder Woman Rebirth - Tome 3 - La Vérité (1re partie)

    Dans ce troisième tome, les deux intrigues débutées en parallèle par Greg Rucka commencent à se rejoindre pour ne plus former qu’une (Wonder Woman 2016, #13, #15-20 et Wonder Woman 75th Anniversary Special 2016, #1).

    Après avoir publié séparément les numéros pairs puis impairs, Urban Comics reprend désormais une publication classique des épisodes de cette série. En effet, et comme l’on pouvait s’y attendre, les histoires se déroulant dans le passé et dans le présent s’avèrent étroitement liées et se font toutes deux écho. Alors que nous avions laissé Wonder Woman frappée par un mystérieux mal après posé le pied sur la fausse île de Themyscira, celle-ci est maintenant internée et en proie à des hallucinations. Tandis que ses ennemis la recherchent, ses alliés s’affairent pour lui faire retrouver la raison.
    Il est fort agréable de constater que les développements des deux premier tomes commencent à former un ensemble cohérent, que la machination trouve des ramifications profondes et l’on a au final véritablement le sentiment de lire une histoire pensée comme un tout dès l’origine. Le découpage entre les temps passé et présent, opéré pour permettre aux deux dessinateurs de travailler à leur rythme, est donc une franche réussite.

    A noter, une galerie de personnages de premier plan très majoritairement féminins. Outre Diana, on retrouve en effet Hippolyte, Cheetah, Veronica, Adrianna, Etta, Maru, Circée et bien d’autres encore. Un casting rare dans les comics de super-héros et particulièrement approprié au propos sous-jacent à ce titre.

    Le dessin est toujours alternativement l’œuvre de Liam Sharp et de Bilquis Evely. Leurs styles radicalement différents n’en sont pas moins tous deux très réussis et permettent aisément de situer l’action dans le temps.

    sebastien01 Le 18/04/2019 à 00:09:08

    Si les super-héros figurent parmi les personnages les plus connus de l’univers DC Comics, il existe en parallèle toute une galerie de personnage de second plan aux pouvoirs magiques. C’est ici un récit complet de cette équipe inédite emmenée par John Constantine – issue de la période New 52 – qu’Urban Comics se décide enfin à éditer en librairie (Justice League Dark 2011, #0, #9-21 et Annual #1).

    Bien que l’intrigue débute au neuvième numéro, Jeff Lemire prend tout de même le temps de réintroduire les membres de la Ligue des Ténèbres. Si cela s’avère fort utile pour le lecteur néophyte sur ce volet mystique de l’univers, une lecture très attentive restera nécessaire tant le rythme de l’histoire est rapide et les personnages nombreux. Constantine, Zatanna, Deadman, Xanadu et bien d’autres encore font équipe ou s’affrontent dans une folle chasse au trésor.
    Les trois premières histoires réunies ici forment un ensemble plutôt cohérent, il est globalement question d’aller récupérer un artefact des mains du sorcier Félix Faust avec moultes péripéties, retournements de situation et surtout une floppée d’affrontements en chemin. Les dernières histoires sont toutefois très faibles scénaristiquement parlant : une guerre caricaturale entre les modernes et les anciens et des affrontements à n’en plus finir avec des créatures cauchemardesques. Dans l’ensemble, l’action prend largement le pas sur la réflexion et la présence au casting de John Constantine en devient presque anecdotique. Les amateurs de magie noire préfèreront de loin les huit tomes de la série Hellblazer par G. Ennis, W. Ellis, B. Azzarello et M. Carey.

    Quant au dessin, il est presque tout du long l’œuvre de Mikel Janin. Son trait est très précis, sa mise en page est dynamique (dans un style super-héroïque toutefois), ses effets de magie sont réalistes, les scènes d’action sont tout aussi belles que les rares scènes plus posées et l’ensemble est très coloré. Bref, c’est au moins une grande réussite graphique.

    sebastien01 Le 14/04/2019 à 10:41:35
    Dark Wolverine - Tome 2 - Punition

    Au menu de ce second et dernier Deluxe, deux crossovers bien bourrins avec Wolverine et le Punisher.

    Dans le premier crossover, Daken – qui semble depuis longtemps souffrir d’un complexe d'Œdipe – affronte enfin Wolverine, son père (Dark Wolverine 2009, #85-86 et Wolverine: Origins 2006, #47-48). Secondés respectivement par Romulus et Skaar, la rencontre vire rapidement à l’affrontement dénué de la moindre subtilité et il est uniquement question de donner des coups de poings et de griffes. Seule la conclusion en dernière page est bien trouvée, le reste s’oublie aussitôt la page tournée.

    L’intermède est assez étonnant, on suit Daken à Rome faisant la rencontre d’un jeune homme avec qui il connaitra un échange pour le moins trouble et révélateur de sa sexualité jusqu’alors abordée par petites touches (Dark Wolverine 2009, #87).

    Enfin, le dernier crossover met aux mains Daken et le Punisher (Dark Reign: The List – Punisher 2009, #1, Dark Wolverine 2009, #88-89 et Franken-Castle 2010, #19-20). Entre l’alter-ego du monstre de Frankenstein et un super-vilain au facteur guérisseur, les combats sont violents voire sanguinolents mais au final indolores. Il n’y a aucun scénario, juste une succession de castagne toujours plus violente tout du long de ces cinq épisodes. Côté dessin, il n’y a que celui de Tony Moore à sauver pour son originalité dans le milieu du comics.

    En résumé, une lecture défouloir pour se reposer le cerveau.

    sebastien01 Le 14/04/2019 à 10:41:16
    Dark Wolverine - Tome 1 - Le prince

    Ce premier run sur le fils de Wolverine est particulièrement mauvais, et ce, du début à la fin (Dark Wolverine 2009, #75-84).

    Après les événements de Secret Invasion, s’en suit une période appelée "Dark Reign" mettant à l’honneur les super-vilains de l’univers Marvel ; c’est ainsi que Daken, le fils de Wolverine, intègre les Dark Avengers. Le personnage est malheureusement sans intérêt et sa sournoiserie, sa violence gratuite et sa crête iroquoise n’aident pas à le prendre au sérieux. Pas plus d’ailleurs que les pauvres aventures que lui font vivre ici Daniel Way et Marjorie Liu.

    Dans la première histoire, les Dark Avengers – au premier rang desquels Norman Osborn et Daken – complotent contre les Quatre Fantastiques. Le double jeu des méchants est évident mais surtout, il a déjà été imaginé mille fois auparavant et de façon bien plus subtile... De la bagarre, des remarques puériles et des tensions internes à l’équipe, rien de très palpitant pour le lecteur. Même le dessin de Giuseppe Camuncoli est quelconque.
    Dans la deuxième histoire, Norman Osborn s’emploie à redorer l’image publique de Daken en mettant en scène son héroïsme. Encore une fois, le scénario est basé sur une manipulation vue et revue. Quant au dessin de Stephen Segovia, il est à réserver aux beaufs avec ses gros muscles pour les uns et ses grosses poitrines pour les autres.
    Enfin, la dernière histoire est un tie-in à l’event Siege au cours duquel Norman Osborn tente d’envahir Asgard (event à lire donc impérativement au risque de rien comprendre à ces trois numéros). Daken fait la rencontre des trois Sœurs du Destin et s’interroge sur son avenir ; cela aurait pu être intéressant si ce n’était raconté entre deux brutalités.

    Bref, il n’y a rien à sauver tant le personnage et ses aventures sont inintéressants. C’en est même à se demander pourquoi Panini à décider de publier ce titre ; peut-être pour profiter de la sortie du film Logan, inspiré de Old Man Logan, dont Dark Wolwerine est la suite chronologique ? Pauvre business.

    sebastien01 Le 11/04/2019 à 07:52:07

    Detective Comics n’a pas eu l’honneur d’être publié en librairie mais Urban Comics semble décidé à rattraper le coup en publiant ces épisodes sous forme de récits complets : "Empereur Pingouin" pour commencer puis sa suite directe, "Jours de colère", à venir prochainement (Detective Comics 2011, #13-21).

    Oswald Cobblepot, alias le Pingouin, se fait doubler par son assistant aux dents longues, Ignatius Ogilvy, qui ne tarde pas à se proclamer Empereur Pingouin et à reprendre son business. Mais la confrontation avec Batman attendra. En effet, l’intrigue scénarisée par John Layman est construite de manière à ce que ce nouveau personnage ne soit qu’un fil rouge tout du long des neuf épisodes regroupés ici, un personnage qui joue sa partition dans l’ombre jusqu’au dénouement final. Une façon de procéder efficace mais répétitive.

    Ainsi, avant d’en arriver à la confrontation tant attendue, il faut en passer par les assassins de Li, Poison Ivy et Gueule d’argile, le Boute-en-train et ses clowns de la Ligue des sourires, Zsasz, les chauves-souris Man-Bats, bref une galerie d’adversaires bien trop fournie qui, à la longue, donne l’impression qu’ils ne sont présents que pour défiler face à Batman. D’autant plus que la forme de chaque épisode est également un peu toujours la même : un futur pour mettre en tension dès la première page, un présent pour en expliquer le cheminement et un épilogue pour raconter le passé. Très classique.

    Malgré tout, la lecture est assez plaisante. La relation ambigüe de Batman avec le Pingouin est bien travaillée, le volet enquête n’a pas été oublié, il y a de quoi lire sans pour autant que l’histoire ne soit trop bavard et le dessin de Jason Fabok, tout en noirceur, correspond parfaitement à l’ambiance du récit.

    PS : A noter qu’il est préférable d’avoir lu au préalable Batman Renaissance pour saisir le contexte de cette histoire.

    sebastien01 Le 07/04/2019 à 10:42:59

    Changement radical d’ambiance pour cette nouvelle origin story racontant la jeunesse de Laurie Juspeczyk et sa transformation en justicière (Before Watchmen: Silk Spectre #1-4).

    Laurie est une adolescente ordinaire qui en a marre d’être maternée par l’ex-justicière Sally Jupiter, sa mère. Outre l’obsession de celle-ci pour qu’elle reprenne son rôle de super-héros, Laurie subit également sa réputation héritée de son passé de danseuse exotique. Elle fugue donc en compagnie de son amoureux, direction la Californie, où elle découvrira la musique, le sexe et la drogue. Bref, la culture hippie des années 60. De découvertes en désillusions, Laurie se forgera le caractère et le personnage de Spectre Soyeux que l’on retrouve dans Watchmen.

    Sans être particulièrement haletant (déjà à l’époque le personnage n’était pas des plus passionnant), le scénario d’Amanda Conner et de Darwyn Cooke et le changement de personnalité de Laurie sont toutefois bien orchestrés. Le véritable bémol est à mettre au compte du dessin ; si la séquence psychédélique du troisième épisode est excellemment bien rendue, il est globalement difficile de s’immerger dans un style aussi lise et informatisé.

    sebastien01 Le 07/04/2019 à 10:42:11

    Après la mini-série "Lex Luthor: Man of Steel" et le roman graphique "Joker" – et avant le très attendu "Batman: Damned" – voici une nouvelle collaboration entre Brian Azzarello et Lee Bermejo autour d’un des personnages les plus emblématiques de Watchmen (Before Watchmen: Rorschach #1-4).

    Malheureusement, l’histoire est fort simpliste. Le scénariste semble n’avoir retenu de Rorschach que la brute extrémiste dépeinte dans le film de Zack Snyder. Ainsi, Rorschach tabasse, torture et tue les délinquants et criminels qui se mettent sur son chemin tout en justifiant maladroitement ses actes par son dégoût du monde qui l’entoure. En un mot, un sociopathe. Le basculement du personnage observé dans Watchmen a été oublié, son journal tapé à la machine à écrire n’est que haine et le commencement d’une relation avec une serveuse ne l’humanise pas davantage. Pour un titre s’intitulant pourtant Before Watchmen, il est dommage de ne rien apprendre de ses origines...

    Tout l’intérêt de cette mini-série réside en fait dans le dessin de Bermejo. Son dessin hyperréaliste et noir est particulièrement adapté à l’ambiance sale et poisseuse du récit. On pourrait lui reprocher un ombrage parfois trop appuyé, notamment sur les vêtements, mais cela caractérise son style immédiatement reconnaissable.

    sebastien01 Le 04/04/2019 à 07:59:49

    Au menu de ce comics, deux magnifiques épisodes de Batman signés Tom King et Lee Weeks (Batman 2016, Annual #2 et Batman / Elmer Fudd Special 2017, #1).

    La relation entre Batman et Catwoman est au cœur de la série régulière du premier. Cet épisode spécial – et hors continuité – propose de redécouvrir leur relation avec un postulat différent : Batman a dévoilé son identité secrète et son amour à Catwoman et, après s’être un temps courus l’un après l’autre, les deux vont mener une vie tranquille et vieillir loin de leur costume de super-héros. Il est plutôt rare de lire un aussi belle histoire, calme et remplie d’amour quand on lit du comics de super-héros. Qu’il s’agisse du scénario ou du dessin, tout concourt à faire de cet épisode une franche réussite.

    Le second épisode met en scène Porky, le chasseur des Looney Tunes, et l’amène à rencontrer Batman autour d’une histoire d’amour qui s’est mal terminée. Le rendu de Porky, et de Bugs Bunny, dans leur version mature est excellent et l’intrigue avec Batman plutôt bien pensée quoique fort simple. Un épisode détente et une lecture agréable mais qui ne restera pas à la postérité.

    Le gros point noir de cet ouvrage réside dans l’édition. D’une part, l’épisode "Batman Annual #2" avait parfaitement sa place dans la série régulière Batman Rebirth – tel que cela se faisait sur la précédente série Batman Renaissance – et non ainsi isolé dans un one-shot. D’autre part, le second épisode "Batman / Elmer Fudd Special #1" n’a absolument aucun rapport le premier si ce n’est d’en avoir les mêmes auteurs. Il existe, en VO, 11 numéros siglés "DC meets Looney Tunes", il aurait donc été plus intelligent de les regrouper plutôt que d’isoler l’un d’entre eux. Enfin, proposer ce comics à 13.50 € alors qu’il n’offre qu’une soixantaine de planches pour deux épisodes est abusif. En conclusion, lisez ce livre en librairie ou empruntez-le à la bibliothèque.

    sebastien01 Le 31/03/2019 à 10:25:34

    Superman Doomed est un méga crossover, un brin bourrin, ponctué de quelques intrigues secondaires et qui laisse la part belle aux autres membres de la Ligue de Justice (Superman #30-31, Action Comics #30-35 + Annual #3, Superman/Wonder Woman #7-12 + Annual #1, Supergirl #34-35, Batman/Superman #11 et Superman: Doomed #1-2).

    Superman affronte une nouvelle fois Doomsday. Sorti vainqueur de ce combat, il est infecté par le virus de son adversaire et ne tarde pas à prendre l’apparence de celui-ci. Débute pour lui un double défi : lutter contre son démon intérieur qui le pousse à oublier son idéal de justice tout en se préparant à affronter une menace plus grande encore qui se profile.
    Au-delà du quota de baston réglementaire (et, autant être prévenu, il y en a pour des pages et des pages), l’histoire est intéressante pour la lutte que mène Superman contre lui-même, pour le rôle intriguant joué par Lois Lane et la galerie de personnages secondaires (Superman partage l’affiche avec Wonder Woman, Batman et bien d’autres encore). Malgré le look très réussi qui lui ait donné, Superman ne bascule jamais véritablement du côté obscur, son dialogue avec lui-même sonne juste et il parvient jusqu’à bout à garder la maitrise de son destin. Il faut lire cette histoire comme un bon gros défouloir, un blockbuster sans prise de tête, et porter plus attention au dessin qu’au scénario de Pak / Soule / Lobdell (les scènes d’action sont en effet par moments spectaculaires).

    Enfin, un très grand nombre d’auteurs aux styles variés se succèdent au dessin tout au long de la vingtaine d’épisodes que constituent cette histoire. Si certaines d’entre eux s’en sortent avec brio (tels Ken Lashley, Ed Benes ou Tony S. Daniel), d’autres sont moins époustouflant voire moyen. Il est évident qu’un crossover doive composer avec plusieurs dessinateurs – d’autant plus un crossover partagé entre six séries –, toutefois il semble exagéré de faire appel à vingt-six artistes... Malgré tout, l’ensemble reste cohérent.

    PS : Sauf à risquer une indigestion d’explosions et de coups de poing, il est déconseillé de lire d’une traite cet épais volume de plus de 500 pages.

    sebastien01 Le 31/03/2019 à 10:24:55

    En 2013, à l’occasion des 75 ans de la naissance de Superman, DC Comics publie une mini-série mettant le personnage à l’honneur avec deux de ses auteurs les plus en vue : Scott Snyder et Jim Lee (Superman Unchained 2013, #1-9).

    L’histoire débute de manière très intéressante avec la découverte d’un nouveau personnage – ou d’une nouvelle arme comme il faudrait plutôt l’appeler – dont Superman va bientôt faire la connaissance. Wraith, un autre surhomme, est plus grand, puissant, monstrueux et radical que Clark Kent et surtout inféodé à l’armée américaine. C’est de leur relation que l’histoire traitera tout du long, Superman incarnera l’espoir en l’humanité toute entière tandis que Wraith sera la défiance et la protection des intérêts des Etats-Unis avant toute autre considération. Un dialogue et une lutte somme toute classique entre le Bien et le Mal.
    A cette intrigue, viennent se greffer Lex Luthor, un groupe terroriste, le général Lane, sa fille Loïs, et les traditionnels alliés de Superman mais il ne s’agit que d’à-côtés, l’intrigue principale réside bien dans la relation Superman / Wraith. Cette relation justement aurait mérité d’être approfondie et leurs points de vue respectifs davantage justifiés. Les deux protagonistes passent trop rapidement d’alliés à ennemis et le sacrifice final de l’un des deux parait précipité (bien que l’on en devine la raison à la lecture des belles paroles qui l’accompagnent). Ceci dit, cela reste un très bon comics mais il ne faut pas en attendre un argumentaire digne d’un essai philosophique.

    L’histoire vaut le coup aussi, et surtout, pour le dessin de Jim Lee, un des meilleurs dessinateurs qui soit. Dix ans après sa précédente histoire de Superman – "Pour demain" – son coup de crayon n’a pas pris une ride (au contraire de Superman qui, lui, apparait ici bien plus jeune). A noter aussi la présence au dessin de Dustin Nguyen, dans des back-up sans véritable intérêt (si ce n’est peut-être de soulager Jim Lee, la VO ayant connu une publication chaotique avec neuf numéros distillés sur un an et demi).

    NB : L’édition d’Urban Comics est au top avec une soixantaine de couvertures variantes, les crayonnés des couvertures régulières et le script crayonné de l’épisode #1.

    sebastien01 Le 28/03/2019 à 07:55:25

    Un crossover sans grande ambition entre les principales séries relatives au Chevalier noir (Batman 2016, #7-8, Detective Comics 1937, #941-942 et Nightwing 2016, #5-6).

    Bien qu’il soit préférable d’avoir lu au préalable les trois séries concernées par ce crossover pour en saisir toutes les références, cela n’est toutefois nullement indispensable. L’histoire se raccroche tant bien que mal aux premières aventures de Batman – version Rebirth – mais, en réalité, il s’agit simplement pour la Bat-Family d’affronter de gros monstres (dans un style proche de Godzilla) tout du long des six épisodes tout en menant un semblant d’enquête pour découvrir l’origine de l’attaque. Rien de très subtil dans ce scénario de Steve Orlando et un concentré d’action du premier au dernier épisode.

    Crossover oblige, le temps de présence de Batman est largement partagé avec ses acolytes Catwoman et Nightwing mais surtout avec les petits nouveaux (Gotham girl, Spoiler, Duke Thomas et Orphan). Si ce n’est particulièrement gênant, on sent toutefois qu’il fallait offrir un rôle de figuration à chacun... Enfin, la résolution est expéditive et peu convaincante et l’histoire restera sans la moindre conséquence pour le devenir des personnages. Bref, une lecture très rapide et sans prise de tête mais malgré tout agréable.

    Côté dessin, trois artistes se partagent les trois séries et Riley Rossmo sort véritablement du lot. Son dessin a une personnalité aisément reconnaissable, très dynamique, un brin cartoony et on sent qu’il adore illustrer des scènes sous la pluie (voir Batman 2011, #52 pour un autre exemple).

    sebastien01 Le 24/03/2019 à 10:46:50
    Uncanny X-Force - Tome 4 - Exécution finale

    Dans ce quatrième Deluxe, une dernière longue aventure pour la X-Force qui, comme on pouvait s’y attendre à la lecture des épisodes précédents, croise de nouveau la route du jeune Apocalypse (Uncanny X-Force 2010, #25-35).

    La Confrérie des mauvais mutants se reforme et prend pour cible le jeune Apocalypse. Tué puis ressuscité au cours des premiers épisodes du run de Remender, celui-ci est désormais un petit garçon presque ordinaire qui va gentiment à l’école Jean Grey (voir aussi "Wolverine & the X-Men"). Mais, lorsque la Confrérie veut lui mettre la main dessus, la X-Force entend cette fois-ci le protéger et l’empêcher de revivre le terrible destin auquel il semble prédestiné. L’histoire est donc plutôt basique, axée sur la confrontation de deux équipes, et ce sont encore les interactions entre les membres de X-Force qui font le sel de l’histoire.

    Enfin, quel que soit le dessinateur à l’œuvre – il s’agit principalement de Phil Noto –, le dessin est plutôt bon mais continue à nous faire regretter Jerome Opeña qui se contente désormais de signer les couvertures. A noter deux très beaux épisodes illustrés par Julian Totino Tedesco pour lesquels le scénario est par ailleurs très bon (la X-Force est envoyée dans un futur où son principe d’éliminer une menace avant qu’elle n’ait lieu aurait été appliqué à grande échelle).

    En conclusion, un run qui débutait excellemment bien tant du point de vue du scénario que du dessin mais qui va lentement decrescendo au fil des épisodes.

    sebastien01 Le 24/03/2019 à 10:46:30
    Uncanny X-Force - Tome 3 - Outremonde

    Dans ce troisième mini-Deluxe, le scénario est d’une pauvreté affligeante : la X-Force se retrouve dans l’Outremonde pour y dézinguer un bestiaire moyenâgeux, soit des chevaliers morts-vivants, des dragons morts-vivants et des boucs (Uncanny X-Force 2010, #19.1-24)...

    L’idée de départ était pourtant bonne. Fantomex est jugé pour avoir tué Apocalypse dans les épisodes précédents et son procès pose la question suivante : peut-on tuer un enfant sachant qu’il deviendra un tyran en grandissant ? Mais le procès tourne court, Fantomex est rapidement condamné à mort, Psylocke le sauve in extremis et le reste de la bande – Wolverine, Deadpool et Diabo, qui la rejointe dernièrement – engage le combat aux côtés de Captain Britain. Même la résolution de l’intrigue est mauvaise et cliché. Heureusement, cela ne dure que quatre épisodes. Quant au dessin de Leinil Francis Yu, il a du style certes mais jure à côté de celui de Billy Tan et des prédécesseurs au dessin bien plus détaillé.

    Le dernier épisode est consacré à la traque à mort d’Iceberg. Plaisant mais sans plus, il permet de clore l’histoire d’Archangel et, espérons-le, de retrouver un scénario plus ambitieux pour la fin du run de Remender.

    sebastien01 Le 21/03/2019 à 07:32:05

    Une nouvelle mini-série de Mark Millar qui s’aventure cette fois-ci dans le fantastique dans un récit ayant pour sujet la vie après la mort (Reborn 2016, #1-6).

    Après sa mort, Bonnie, notre héroïne, revient soudainement à la vie. Elle retrouve sa jeunesse et débarque dans un monde fantastique dont les inspirations sont aussi diverses (médiéval, contemporain, futur) que les créatures variées (dragon-lion, chien, bêtes à cornes, zombies). Une guerre y oppose des ressuscités tel Bonnie que les actions du monde réel ont réparti en deux camps : les gentils et les méchants... La prophétie raconte que Bonnie mettra fin à cette guerre mais elle souhaite auparavant retrouver son mari disparu, c’est alors qu’une quête – par moments sanglante – débute.

    Pour apprécier l’histoire, il faut accepter son postula de départ sans trop chercher à comprendre. Par exemple, pourquoi Bonnie et pas quelqu’un d’autre ? Pourquoi cet univers fourre-tout ? Pourquoi une opposition aussi basique entre les bons et les mauvais ? Et puis l’idée à l’origine du scénario est insuffisamment exploitée, il n’y a que vers la toute fin du récit que l’on retrouve des scènes du monde réel qui laissent à penser qu’un lien entre les deux mondes existe. Bref, il y avait matière à bien plus de développement.

    Quant au dessin de Greg Capullo, il est bien difficile dans les premières pages de faire abstraction de son travail sur Batman ou Dark Nights: Metal tant il aura donné à ce personnage durant des années qui précèdent. Mais une fois rentré dans cet univers fantastique un brin bizarre, on ne peut que constater qu’il s’en est très bien imprégné. Certes, on pourrait regretter que son dessin soit toujours dans le plus pur style comics mais son trait est très précis et détaillé, le découpage riche et l’encrage comme les couleurs sont particulièrement réussis.

    sebastien01 Le 17/03/2019 à 10:52:21
    Wonder Woman Rebirth - Tome 2 - Mensonges

    Deuxième tome – "Mensonges" – mais premier vrai départ pour les nouvelles aventures de la princesse amazone (Wonder Woman: Rebirth 2016, #1 et Wonder Woman 2016, #1, 3, 5, 7, 9 et 11).

    D’emblée, l’aventure débute avec Steve Trevor en mission, Wonder Woman retrouvant Cheetah (dans un design plus félin qu’à l’accoutumée) et faisant face à un nouvel adversaire tandis qu’une machination se prépare dans l’ombre.
    Mais le plus intéressant est ailleurs : dans le numéro introductif et, brièvement, dans les épisodes qui suivent, Diana se remémore quelques scènes de son passé qui lui semblent étrangement mensongères. Bien qu’il ne s’agisse à ce stade que de bribes, on sent déjà qu’un lien s’opère avec le numéro spécial DC Universe Rebirth #1. Il s’agit en effet de parvenir à une explication concernant les différences entre la situation vécue actuellement par Wonder Woman et celle couverte par la période The New 52. A suivre.

    Plus sombre, l’histoire est également bien servie par le dessin de Liam Sharp qui procure une ambiance parfaitement en adéquation avec le scénario. Car, si l’on excepte quelques visages aux traits un peu forcés, son style très détaillé et encré est magnifique, il le serait d’ailleurs encore plus en noir et blanc (la couleur étant par moments trop informatisée, notamment sur les reflets).

    sebastien01 Le 17/03/2019 à 10:51:58
    Wonder Woman Rebirth - Tome 1 - Année Un

    Pour cette nouvelle période qui s’ouvre, Greg Rucka retrouve Wonder Woman dont il avait déjà scénarisé les aventures entre 2003 et 2006 sur une trentaine d’épisodes (Wonder Woman 2016, #2, 4, 6, 8, 10, 12 et 14).

    En VO, bon nombre de séries estampillées Rebirth ont désormais une publication bi-mensuelle avec laquelle scénaristes et dessinateurs doivent composer. Rucka a lui fait le choix d’alterner deux histoires, se déroulant à deux époques différentes, illustrées par deux dessinateurs différents. On retrouve ainsi dans ce premier tome les épisodes pairs racontant une nouvelle fois l’origine de Wonder Woman tandis que les épisodes impairs relatifs à une aventure plus classique de l’Amazone se retrouveront dans le tome suivant.
    Si tout amateur de comics connait déjà les origines de Wonder Woman, il n’est pas incohérent de les remettre au goût du jour pour bien débuter un relaunch. Ainsi, on redécouvre dans cette "Année Un" la rencontre entre Diana et Steve Trevor, sa désignation pour le raccompagner chez lui, les formalités à son entrée aux Etats-Unis et les prémisses de sa relation avec son amie Barbara Ann Minerva. Sans être d’une folle originalité, l’intrigue est très didactique et se lit facilement, un bon point d’entrée avant de passer à des histoires plus sérieuses en quelque sorte.

    Et le dessin de Nicola Scott est à l’image de l’intrigue : très propre, clair avec une mise en page assez classique. A noter qu’il y a un épisode illustré par Bilquis Evely entièrement dédié aux origines de Barbara Ann Minerva, probablement le passage le plus réussi de ce tome d’autant plus lorsque l’on sait ce qu’il adviendra du personnage...

    sebastien01 Le 14/03/2019 à 07:48:16

    Faire du comics de super-héros mais sans super-héros, en indépendant et accompagné d’un dessinateur star, telle est la recette souvent éprouvée par Mark Millar ces dernières années et Huck n’échappe pas à la règle (Huck 2015, #1-6).

    Huck a une force surhumaine et a l’étrange don de retrouver tout ce qui est perdu (un bijou, un chien ou un mari). Pourtant ce n’est pas un super-héros ; Huck est pompiste et mène une vie simple loin des caméras. Comparé à Forrest Gump dans l’introduction, il est pourtant loin d’être simple d’esprit, il est juste plein de bons sentiments, d’une extrême gentillesse et passe, en toute discrétion, sa vie à rendre service à sa communauté. Lorsque son secret est éventé, sa vie s’emballe : un adversaire sort de l’ombre, son passé refait surface, sa famille est menacée, etc.

    Le personnage est très attachant, proche d’un Superman par certains aspects, et, chose rare, le ton donné par Millar à son récit est positif de la première à la dernière page. Même après avoir affronté un vilain scientifique russe un brin caricatural, Huck reste touchant et souriant jusqu’au happy end. Bref, bien que sa lecture soit peut être un peu trop rapide et son scénario fort simple, l’histoire est très plaisante à lire et on en ressort, à l’instar de son personnage principal, avec le sourire.

    Le dessin assez brut et relâché de Rafael Albuquerque et les couleurs pastels de Dave McCaig sont aussi particulièrement adaptés au récit et les distinguent aisément du style super-héroïque habituel. Le look donné à Huck, les expressions de son visage, le mouvement, les scènes d’action, tout dans le dessin participe à la réussite de ce comics.

    sebastien01 Le 10/03/2019 à 00:03:46
    Loki : Agent d'Asgard - Tome 2 - Le Théâtre magique

    Dans un mini-Deluxe comme Panini Comics sait si bien les faire dernièrement, la suite et fin de la maxi-série sur le jeune Loki en quête de rédemption (Loki: Agent of Asgard 2014, #11-17).

    L’intrigue développée précédemment se poursuit et se termine dans une grosse bagarre entre super-héros et autres personnages inspirés de la mythologie nordique (entrecoupée de scènes fort peu intéressantes montrant Loki et Verity à leur vie civile). Pour les amateurs de ridicule, on notera la présence d’Odin avec une mitrailleuse Gatling et de Loki se travestissant en femme avant de devenir le dieu des histoires. Une excentricité de plus pour une série qui se veut jeune, cool et moderne...

    Le dernier épisode est toutefois très bon dans la manière qu’il a d’établir une analogie entre le fait de mentir / de raconter des histoires et, plus prosaïquement, la fin de la série – et l’éternel recommencement propre aux comics – et par la même occasion la fin du personnage du jeune Loki. Un épisode assez subtil et qui tranche avec une série d’un intérêt globalement assez faible, sur une variation actualisée, voire infidèle, d’un personnage secondaire mais surtout une série dont la tonalité générale la destine clairement aux adolescents.

    sebastien01 Le 10/03/2019 à 00:03:30
    Loki : Agent d'Asgard - Tome 1 - Ayez confiance

    La maxi-série Loki : Agent d’Asgard raconte les aventures du jeune Loki qui se cherche une nouvelle vie de repenti loin de son incarnation du dieu des mensonges (All-New Marvel NOW! Point One 2014, #1 (I) et Loki: Agent of Asgard 2014, #1-10).

    D’emblé, la compréhension de l’histoire s’avère ardue. D’une part, l’absence de mise en contexte n’aide pas à distinguer le jeune Loki dont il est question ici du Loki, plus jeune encore, de "Journey into Mystery" ou de "Young Avengers". Il s’agit en fait d’un Loki intermédiaire, jeune adulte, qui cherche à se débarrasser de son héritage de dieu des mensonges en accomplissant des missions pour Asgardia. D’autre part, la multiplication des références à d’autres séries ou à d’autres kiosques est pénible ; pour saisir l’histoire, il faudrait presque avoir en tête toutes les publications de la période All-New Marvel NOW!... Bref, une série à réserver aux amateurs de comics mythologique mais surtout aux initiés.

    Quant à l’histoire en elle-même, elle débute par quelques missions en un épisode, une très bonne rencontre avec Fatalis (la meilleure partie de ce T1), pour finir avec Thor (qui en fait n’est plus Thor, là aussi il faut suivre...). La vie civile du jeune Loki et de sa copine n’est pas très intéressante, l’écriture et les dialogues de Al Ewing sont manifestement destinés à des adolescents et le dessin de Lee Garbett est quelconque (tandis que celui de Jorge Coelho, sur Fatalis, a une vraie personnalité). Les seuls éléments à sauver sont en définitive les scènes montrant la relation entre le jeune et le vieux Loki, soit entre une double personnalité oscillant entre le Bien et le Mal. Maigre consolation.

    sebastien01 Le 07/03/2019 à 07:54:53
    All Star Batman - Tome 3 - Le Premier Allié

    Après deux premiers volumes décevants, cette mini-série se conclue sur une très classique – mais très bonne – histoire de Batman tintée de piraterie (All Star Batman 2016, #10-14).

    Lire du Batman n’est jamais aussi intéressant que lorsque celui-ci pourchasse les indémodables mafieux de Gotham, lorsque l’on dévoile un pan secret de son histoire ou celle de son entourage, lorsque l’ambiance est noire et surtout lorsque l’ensemble reste plausible. Ici, tous ces ingrédients sont réunis : Batman côtoie Silence, le Pingouin et ses associés, toute l’histoire est liée au passé militaire de son majordome dont on découvre pas à pas le début de carrière et l’ensemble reste très terre-à-terre. Si la tonalité générale de l’intrigue est tournée vers la piraterie – que ce soit au travers du discours d’Alfred Pennyworth, du langage employé ou des scènes en pleine mer –, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une classique histoire de mafieux. Après deux tomes grandiloquents voire délirants, ce retour aux sources de Batman est très appréciable.

    D’autant plus que cette fois-ci les back-up ne sont plus tournés vers ce cher Duke Thomas, mais qu’ils constituent une autre histoire de mafia au cœur de laquelle Batman infiltre puis affronte des trafiquants d’armes russes. Du grand classique, mêlant infiltration et action, mais très agréable à lire.

    Le dessin n’est pas en reste puisque Rafael Albuquerque se charge de ces cinq derniers numéros. Son dessin a une véritable personnalité, l’encrage est brut et les jeux de couleurs sont parfaitement appropriés.
    Bref, voilà un très bon arc pour conclure une série qui aura malgré tout eu des débuts plus que moyen. A se demander si l’appellation "All Star" n’était pas usurpée...

    sebastien01 Le 03/03/2019 à 00:11:18

    Ce deuxième tome – intitulé "Compagnon", une manière élégante de dire fourre-tout – regroupe trois histoires courtes sur des personnages secondaires de la mini-série originale (Dollar Bill, Moloch et les pirates).

    Dollar Bill est un super-héros publicitaire sponsorisé par une banque et membre de Minutemen. Il ne joue aucun rôle dans Watchmen et sa mort n’est que brièvement évoquée par le Hibou (premier du nom) dans son livre. Narrer son histoire présentait donc un intérêt très limité. En un numéro, par Len Wein et Steve Rude, elle se laisse toutefois lire, encore faut-il apprécier le dessin old school et la multiplication des récitatifs (Before Watchmen: Dollar Bill #1).

    Moloch est un personnage secondaire de Watchmen évoqué pour ses altercations avec les Minutemen, le Comédien ou Rorschach. Son jeunesse racontée par J.M. Straczynski et Eduardo Risso n’est pas particulièrement intéressante, après tout il n’est originellement présent dans le comics que pour y mourir. Toutefois, sa rencontre avec Ozymandias et son rôle dans la machination contre le Dr Manhattan présentent restent sympathiques (Before Watchmen: Moloch #1-2).

    Enfin, la troisième histoire par Len Wein et John Higgins est inspirée des quelques cases de bande dessinée de pirates et d’un faux article de magazine entrecoupant le récit de Watchmen. De ces maigres références est tirée une histoire de pirates présentant une vague ressemblance avec "Pirates des Caraïbes". Publiée en VO sous la forme de back-up aux différents numéros de Before Watchmen, elle mêle corsaires, pirates morts-vivants, Incas et négriers. Bien que l’histoire ne soit pas mauvaise et bien que le dessin soit même plutôt bon, cette histoire ne constitue qu’un clin d’œil et est tout bonnement sans intérêt du point de vue des origines de Watchmen.

    sebastien01 Le 03/03/2019 à 00:10:57

    Ce premier tome de Before Watchmen débute avec les origines du groupe de super-héros qui a précédé les Watchmen : les Minutemen. Evoqués à de multiples reprises dans la série originale que ce soit au travers des souvenirs de leurs anciens membres – du moins ceux encore en vie –, de photographies ou du livre du Hibou (premier du nom), il semblait légitime d’en raconter leurs origines (Before Watchmen: Minutemen #1-6).

    Leur histoire est finalement très semblable à celle des Watchmen : un groupe de super-héros hétéroclite et sans pouvoirs se forme, ils connaissent la même difficulté à concilier leurs missions avec leur idéal de justice et sont rattrapés par les défauts inhérents à tout être humain et les mœurs de leur époque. Finalement, c’est encore la face sombre de l’héroïsme dont il est ici question.
    Scénarisée et illustrée par Darwyn Cooke, l’intrigue présente le point de vue du Hibou (premier du nom) alors qu’il débute la rédaction de son livre dont des extraits se retrouveront ensuite dans Watchmen. L’histoire est d’un parfait classicisme tant dans l’écriture, très linéaire, que dans le dessin, très ligne claire. Tous ces personnages ne sont pas d’un grand intérêt mais le Juge masqué tire son épingle du jeu et il est agréable de suivre les premiers pas du Spectre soyeux (première du nom) et du Comédien.

    Toutefois, il ne faut pas se mentir, les mini-séries Before Watchmen les plus attendues restent celles racontant les origines des personnages principaux (soit Ozymandias, le Hibou (II), le Comédien, le Dr Manhattan, Spectre soyeux (II) et Rorschach) et non celles de héros du passé et des personnages secondaires.

    sebastien01 Le 24/02/2019 à 00:36:32
    Catwoman Eternal - Tome 2 - Héritage

    Suite et fin dans ce second tome du court run de Genevieve Valentine décrivant une Catwoman en reine – contestée – de la pègre de Gotham (Catwoman 2011, #41-46 et DC Sneak Peek: Catwoman 2015).

    L’intrigue n’est guère différente de celle du premier tome, il s’agit d’ailleurs de sa suite directe, on y suit toujours Selina Kyle aux prises avec les alliances et trahisons des autres familles, de Black Mask et du Pingouin. Si l’écriture reste aussi verbeuse et si l’histoire continue d’alterner les points de vue de chacun des mafieux, la tonalité générale du titre est légèrement modifiée.
    En effet, l’apport d’une seconde Catwoman, de Spoiler, de Batman puis de Killer Croc, ajouté à une présence plus marquée de nos deux vilains (Black Mask et le Pingouin) et, conclusion oblige, à une dose d’action supplémentaire, tendent à faire de ce second tome un comics plus ordinaire que le premier tome (qui lui lorgnait vers un titre tel que Gotham Central). Comme s’il fallait déjà rentrer dans le rang après s’en être écarté le temps de quelques numéros. A signaler toutefois, un casting féminin jouant les premiers rôles, chose rare dans les comics de super-héros.

    Le dessin de David Messina est également en deçà de celui de Garry Brown sur le premier tome. S’il convient toujours globalement au ton de l’intrigue, il se montre beaucoup plus lisse. Enfin, dommage que les six derniers épisodes de la période New52 – qui voient le retour de Catwoman en tant que super-héroïne – n’aient pas été publiés en VF, ils auraient constitué un tome 3 idéal.

    sebastien01 Le 24/02/2019 à 00:36:02
    Catwoman Eternal - Tome 1 - Reine du Crime

    Après le run d’Ann Nocenti puis les évènements de Batman Eternal – dont il est préférable d’avoir connaissance avant d’entamer cette lecture en l’absence d’introduction en début d’ouvrage –, Catwoman reprend les rênes des Calabrese, une des familles de la pègre de Gotham (Catwoman 2011, #35-40 et Annual #2).

    En résumé, Catwoman – qui a troqué le costume de justicière pour le tailleur et se fait désormais appeler Selina Kyle, son nom à la ville – hérite d’un clan mafieux et doit jongler entre les alliances et trahisons des autres familles et les plans de Black Mask et du Pingouin. Au final, davantage de développement et d’échanges entre les personnages que de pirouettes super-héroïques. Et cela fonctionne très bien.

    Le ton de la série change donc radicalement (justifiant sans doute sa relance dans un nouveau tome 1). D’une part, l’écriture de Genevieve Valentine, une romancière, est plus exigeante, plus verbeuse et moins tournée vers l’action que d’ordinaire dans les comics. L’histoire tire en effet davantage vers le polar que vers la classique aventure de super-héros : l’intrigue est centrée sur la pègre, ses familles, ses mafieux, ses flics et le jeu trouble de chacun d’entre eux. Un contexte qui sied d’ailleurs plutôt bien à Catwoman, une héroïne dont la longue liste d’activités criminelles passées légitime son nouveau rôle. D’autre part, le dessin de Garry Brown est bien plus brut et encré que celui des dessinateurs qui l’ont précédé sur le titre et vient conforter cet aspect polar.

    Deux bémols toutefois : les personnages secondaires sont peu charismatiques et, s’agissant d’un comics à destination du grand public, la mafia s’y montre finalement assez soft.

    sebastien01 Le 21/02/2019 à 12:06:40

    Bien que son titre laisse à penser à une suite au plus important crossover des années 2000, Civil War II ne reprend que quelques éléments de la trame de sa glorieuse ainée pour en faire une très bonne histoire de super-héros – mais pas que –, qui plus est superbement illustrée (Civil War II 2016, #0-8, FCBD 2016: Civil War II, Civil War II: The Fallen 2016, #1, Civil War II: The Accused 2016, #1).

    Prévenir les menaces avant qu’elles ne subviennent, c’est le sujet de Civil War II de Brian M. Bendis mais aussi bien avant ça de The Minority Report de Philip K. Dick. Ici, Ulysse, un jeune inhumain, se retrouve subitement à percevoir les dangers qui guettent. D’abord alliés, Captain Marvel et Iron Man finissent par s’opposer en réunissant autour d’eux d’autres super-héros partageant leur conviction. Car, si la première voit en Ulysse un instrument dans sa quête d’un monde plus sûr, le second y voit une atteinte à la liberté de penser.
    Si l’on n’échappe pas à l’affrontement final tant attendu, il faut toutefois préciser que l’histoire est bien moins portée sur la bagarre que la précédente "guerre civile". Les points de vue de chacun sont bien argumentés et la situation complexe vécue par Hulk et Hawkeye est intéressante. Aussi, bien qu’il s’agisse d’une histoire de super-héros, elle reste accessible à tout type de lecteur, même occasionnel, le conflit moral dont il est question est universel (qui plus est pour les lecteurs français qui feront peut être le rapprochement avec la rétention de sûreté) et la justice est présente au cœur de l’histoire.

    Deux bémols cependant :
    1/ Le positionnement d’Iron Man. Lui qui était autrefois si prompt à enfermer les super-héros qui refusaient de s’enregistrer en vient à les défendre aux côtés de Captain America. Un sacré retournement de veste.
    2/ Le titre de l’event. On retrouve certes un dilemme moral, un décès et une opposition majeure entre super-héros comme dans Civil War mais la filiation s’arrête là. Hormis l’aubaine marketing, il n’aurait pas été incongru de trouver un titre plus original à cette histoire.

    Quant au dessin, il est absolument magnifique et le terme est amplement mérité. De l’introduction par Olivier Coipel aux épisodes signés David Marquez, c’est un véritable plaisir que de parcourir cette histoire page après page. Les visages, leurs expressions, les mouvements, la finesse des détails, la couleur, un tel niveau est rarement atteint, si seulement tous les comics pouvaient être ainsi.

    sebastien01 Le 17/02/2019 à 00:17:47
    Justice League Rebirth - Tome 4 - Interminable

    Au menu de ce quatrième volume, pas de grande aventure pour la Ligue de Justice mais une courte histoire suivie de récits en un épisode sans grand relief (Justice League 2016, #20-25).

    La première intrigue – "Interminable" –, par Bryan Hitch au scénario comme au dessin, met principalement en scène The Flash et Jessica Cruz. Si l’idée des brefs voyages dans le temps et du jeu avec le sentiment de déjà-vu est bien amenée, l’histoire est fort simpliste et trop rapidement résolue. Et puis, il faut supporter Bryan Hitch au dessin...

    Les quatre histoires suivantes, en un épisode chacune, sont toutes l’œuvre de scénaristes et de dessinateurs différents. Dans l’espace, face à une nuée d’extraterrestres ou, au Moyen-Orient, face un super-héros nationaliste, Jessica Cruz et la Ligue combattent le Mal sous toutes ses formes. Rien de mémorable, mais au moins le personnage de Jessica Cruz s’épaissit. Puis vient un numéro où la Ligue fait la rencontre de Méra et de ses états d’âme entre l’Atlantide et la surface. Enfin, la Ligue fait face à un super-vilain tandis que Batman nous tease une future grande aventure pour l’équipe.

    D’une manière générale, à coups de petites histoires beaucoup trop classiques et sans ambition, on ressort de la lecture de ce tome 4 sans rien avoir appris ni avoir constaté d’évolution sur la personnalité de la Ligue de Justice. Décevant. Et Urban Comics qui s’évertue à utiliser une couverture déconnectée du contenu, bref passons...

    sebastien01 Le 17/02/2019 à 00:17:13
    Justice League Rebirth - Tome 3 - Intemporel

    Après deux épisodes ties-in à l’event "Justice League vs. Suicide Squad", la Ligue de Justice repart pour de nouvelles aventures aux conséquences une nouvelle fois planétaires (Justice League 2016, #14-19).

    Le premier épisode est une respiration. Après une énième catastrophe, la Ligue est prisonnière sous terre et ses membres s’interrogent sur la légitimité des deux nouveaux Green Lanterns, sur le rôle du nouveau Superman et sur le double-jeu de Batman. Un épisode à huis clos, plus calme et destiné à ajouter du fond à cette équipe de super-héros mais qui enchainent les platitudes et dont le final est trop vite expédié.

    La grosse intrigue à suivre – "Intemporel" – tourne une fois de plus autour d’une machine cataclysmique (bonjour l’originalité...). La Ligue se retrouve dispersée dans le temps, chacun à son époque respective, combattant le super-vilain Tempus. Si le vilain, ses machines et ses soldats disposent d’un bon design, l’intrigue est par contre laborieuse. Entre la motivation incompréhensible du méchant, la résolution à coup de sauts temporels et le retournement de situation final, il y a trop d’éléments déroutant, et de cosmique, pour en faire une lecture plaisante. D’une manière générale, les aventures de la Ligue en font trop, beaucoup trop.

    Enfin, à noter une nouvelle fois, ce drôle de choix d’Urban Comics de choisir une couverture variante de Justice League #1 par Gary Frank pour illustrer ce tome 3 ; une nouvelle fois, l’illustration a beau être très belle, elle n’en est pas moins incohérente avec le contenu.

    sebastien01 Le 14/02/2019 à 18:09:20
    DC Univers Rebirth - Tome 3 - DC Univers Rebirth : Le Badge

    Le dernier relaunch de DC Comics "DC Universe Rebirth" se voulant plus qu’un simple relaunch tel qu’on peut le voir occasionnellement chez Marvel, il s’accompagne d’une rencontre entre l’univers de DC Comics et celui de Watchmen. Cette rencontre se tient actuellement au sein de la maxi-série Doomsday Clock encore inédite en VF. Pour préparer cet événement éditorial programmé de longue date, il y a d’abord eu un numéro spécial, DC Universe Rebirth #1, et ce mini-crossover entre Batman et le Flash (Batman 2016, #21-22 et Flash 2016, #21-22).

    Pour apprécier cette courte histoire, superbement illustrée par Jason Fabok et Howard Porter, il est impératif d’avoir auparavant lu Flashpoint (l’event de 2011) mais aussi de garder en tête qu’il ne s’agit que d’un prologue ou d’un teaser à un événement majeur à venir courant 2019. Batman et le Flash font un bref aller-retour temporel dans l’univers de Flashpoint et en ressortent, comme le lecteur, avec une multitude de questions. Voire avec davantage de questions que de réponses. Pourquoi l’univers de Flashpoint existe-t-il encore ? Que devient Thomas Wayne ? Comment Eobard Thawne est-il mort ? Quel rôle le Dr Manhattan a-t-il dans cette histoire ?

    Et, comme pour appuyer le fait qu’il ne s’agit que d’un teaser, il n’y a, d’une part, que la dernière page pour créer ce infime lien avec l’univers de Watchmen et, d’autre part, ce choix d’Urban Comics d’ajouter ces six pages en noir et blanc d’aperçu de la série Doomsday Clock... Bref, pour R. L. Stevenson comme pour cette rencontre entre deux univers, l’important, ce n’est pas la destination mais le voyage en lui-même.

    sebastien01 Le 10/02/2019 à 12:53:36
    All Star Batman - Tome 2 - Les Fins du monde

    Si l’aventure précédente était très linéaire, dans ce second arc elle part dans toutes les directions (All Star Batman 2016, #6-9).

    Batman mène l’enquête sur une spore mortelle ; toutefois celle-ci est davantage un prétexte à rencontrer puis à affronter des vilains jusqu’alors peu utilisés par Scott Snyder qu’une véritable enquête policière. Ainsi, chacun de ces quatre numéros est-il consacré à un vilain différent : Mister Freeze, Poison Ivy, le Chapelier fou et Ra's al Ghul. Le lien entre ces personnages est très mince, voire artificiel, les épisodes se suivent mais peinent à former une intrigue unifiée (malgré une voix off omniprésente). D’autant plus que ces 4 épisodes sont illustrés par 3 artistes aux styles très différents, difficile alors d’y voir un ensemble cohérent.

    Comme sur le tome précédent, on retrouve des back-up consacrés à Duke Thomas, un énième sidekick de Batman. Toujours aussi peu intéressant, sans lien avec l’intrigue principale, et dont la conclusion est toujours inédite en VF, on sent clairement la volonté de Snyder d’imposer à marche forcée une légitimité à son personnage.

    Le seul élément intéressant de ce deuxième volume est la présence au dessin de Jock sur deux épisodes. Dans un style très brut et très encré, on ressent parfaitement le "noir" du Chevalier noir.

    sebastien01 Le 10/02/2019 à 12:53:18
    All Star Batman - Tome 1 - Mon pire ennemi

    A peine la série régulière Batman est-elle terminée que Scott Snyder retrouve déjà le personnage dans un road-trip survitaminé, sans finesse et dans lequel il laisse libre cours à bien des excès (All Star Batman 2016, #1-5).

    Batman accompagne Double-Face vers une destination mystère. Dès le début du voyage, ce dernier lance pour défi à la population et à tous les super-vilains de le libérer ; pour l’argent ou pour préserver les secrets accumulés par Harvey Dent, chacun y trouve une motivation et se lance à leurs trousses. Voilà l’excuse trouvée par Snyder pour faire défiler sur ces cinq premiers numéros un nombre incalculable d’adversaires issus de l’univers DC. Qu’ils soient célèbres ou de parfaits inconnus, tous essayent de s’en prendre sans grand succès au Chevalier noir qui poursuit imperturbablement sa route par tous les moyens de locomotion existants. Il faut dire que celui-ci a une quantité tout aussi incalculable de gadgets planqués dans son costume. Qu’il est pénible de voir Batman systématiquement sauvé au dernier moment par un gadget sorti du chapeau...

    A ses côtés, Duke Thomas, une création de Snyder sur la série précédente. Un Robin de plus qui ne dit pas son nom et dont la présence sur ce titre est d’un intérêt très limité si ce n’est de valoriser sa chère création. De même que ces back-up, illustrés par Declan Shalvey, destinés à faire vivre une première aventure à ce nouveau personnage. Peut-être un hommage raté à "All Star Batman and Robin" de Frank Miller.

    Au dessin, on retrouve John Romita Jr. qui enchaine sur Batman après "The Dark Knight Returns: The Last Crusade". Sur quelques numéros, cela se laisse lire mais son style est tout de même très particulier voire perturbant.

    sebastien01 Le 07/02/2019 à 20:30:45
    Batman Metal - Tome 3 - Matière hurlante

    Ce troisième et dernier volume commence avec quatre ties-in – "De la bouche de l’enfer" – dans lesquels la Ligue de Justice affronte les Batmen maléfiques (The Flash #33, Justice League #32-33 et Hal Jordan and The Green Lantern Corps #32). Comme on pouvait s’y attendre, chacun des membres de la Ligue affronte le Batman maléfique qui lui ressemble. Au final, un premier volet agréable à lire, sans excentricités mais, ties-in obligent, sans avancée également si ce n’est que chacun en ressort très déterminé.

    Ensuite, entremêlés avec les derniers épisodes de la mini-série principale, deux épisodes spéciaux autour d’Hawkman et de Bobo le chimpanzé (Hawkman: Found #1 et Dark Knights Rising: The Wild Hunt #1). Dans le premier, les origines d’Hawkman, un personnage au cœur de l’intrigue, nous sont dévoilées ainsi que la manière dont il est devenu le gardien de la Forge des mondes. Un numéro dont on aurait clairement pu se passer, tellement il semble éloigné du cœur de l’intrigue. Puis, le début du grand n’importe quoi avec ce numéro regroupant Bobo le chimpanzé, un délire sur la musique, les Metal Men, un Batman maléfique de moins, un vaisseau qui traverse le multivers et encore d’autres personnages. Bref, trop, beaucoup trop d’éléments à digérer qui viennent parasiter et inutilement complexifier l’intrigue.

    En enfin, la suite de la mini-série principale (Dark Nights: Metal #4-6). Heureusement qu’il y a Greg Capullo au dessin parce que le scénario est d’une complexité à suivre... Ca part dans tous les sens, on rencontre sans cesse de nouveaux personnages, comme s’il fallait convoquer tout l’univers DC pour rendre l’évènement mémorable. Alors qu’au final ce n’est qu’un énième métal qui permet de se défaire des Batmen maléfiques. Et puis cette fin... Au lieu de clore simplement l’histoire, voilà qu’elle ouvre sur tous les futurs plans de Scott Snyder.
    Il y a tout de même ce très bel affrontement de quelques pages entre Batman, le Batman-qui-rit et le Joker, une des rares scènes terre-à-terre de toute la série. Une scène qui en rappelle étrangement une précédente entre Batman et le Joker toujours par le duo Snyder/Capullo.

    En conclusion, une mini-série évènement avec d’excellentes idées (notamment les Batmen maléfiques ou l’implication des différents membres de la Ligue), de très bons dessinateurs (notamment Capullo) mais qui en fait trop au point d’en devenir indigeste.

    sebastien01 Le 03/02/2019 à 10:04:27
    Justice League Rebirth - Tome 2 - État de terreur

    Dans ce deuxième tome, deux nouvelles de la Ligue de Justice qui alterne entre le bon et le franchement mauvais (Justice League 2016, #6-11).

    Dans la première courte histoire, "Etat de terreur", la Ligue se déchire et les peurs de ses membres les amènent à s’affronter, à douter de leurs compagnons ou du monde qui les entoure en général. Une histoire un poil plus psychologique qu’à l’accoutumée mais qui arrive sans construction préalable ; on ne comprend absolument pas pourquoi chacun a soudainement peur de l’autre et la résolution de leur(s) problème(s) est expéditive. Dommage.

    La seconde histoire, "Virus", pêche à nouveau par son scénario : des enfants développent un virus informatique qui s’attaque à la Ligue en faisant apparaitre toute une tripotée de vilains de seconde zone. On repassera pour la vraisemblance de l’idée d’origine mais surtout elle s’avère n’avoir d’autre but que de faire joyeusement s’affronter la Ligue avec d’illustres inconnus dont on se fiche éperdument. Une overdose d’action brouillonne et inutile en somme.

    Quant au dessin, sans être mauvais, il est malheureusement quelconque. Et on soulignera la drôle d’idée d’Urban Comics d’utiliser la couverture d’un épisode qui figure au menu du tome 1 (Justice League: Rebirth #1) pour illustrer ce tome 2. Tony S. Daniel dessine certes très bien mais pour la cohérence on repassera.

    sebastien01 Le 03/02/2019 à 10:04:05
    Justice League Rebirth - Tome 1 - Les Machines du chaos

    Le retour de la Ligue de Justice avec, dans ses rangs, un nouveau Superman et deux nouveaux Green Lanterns (Justice League: Rebirth 2016, #1 et Justice League 2016, #1-5).

    Après une introduction où la Ligue de Justice s’attaque à un insecte géant – et où il est surtout question de présenter l’équipe aux nouveaux lecteurs – débute la première aventure de cette nouvelle mouture de la Ligue : "Les machines du chaos". Pour commencer sans la moindre finesse, celle-ci fait face à toutes sortes de catastrophes plus ou moins naturelles et à des humains zombifiées qui ne tardent pas à s’assembler pour former des géants, les Semblables. Le scénario de Bryan Hitch est pauvre, voire invraisemblable, et se limite à un étalage des pouvoirs des membres de la Ligue, qu’ils se retrouvent seuls ou à plusieurs, pourvu que chacun ait le même temps de présence au fil des pages... C’est une première aventure, on ne pouvait pas débuter de façon subtile mais le scénario force trop sur l’action.

    Toutefois, le plus intéressant est ailleurs : dans la relation entre le cœur historique de la Ligue et ses nouveaux membres. Il y a en effet un nouveau Superman (Clark Kent) et deux nouveaux Green Lanterns (Simon Baz et Jessica Cruz) et, bien qu’on ne s’y attarde pas trop longtemps, leur intégration est plutôt réussie. Il reste toutefois nécessaire de connaitre leur aventure respective au cours de la période New52 pour comprendre la raison de leur présence.

    Le dessin est essentiellement assuré par Tony S. Daniel et il est évidemment magnifique.

    sebastien01 Le 31/01/2019 à 21:03:11
    Abe Sapien - Tome 3 - Nouvelle espèce

    Dans ce troisième volume, nous retrouvons les premières aventures d’Abe Sapien connectées à celles vécues parallèlement au sein du B.P.R.D. (Abe Sapien 2008, #11-15).

    Pour bien comprendre le contexte de l’histoire, il est impératif d’avoir lu au préalable les deux premiers tomes de "B.P.R.D. - L'Enfer sur Terre" ; en résumé, Abe en sait un peu plus sur ses origines, il a subi une mutation tendant à le rendre plus amphibien qu’humain et est désormais recherché par le bureau. Au cours de sa fuite, dans un monde ravagé par les monstres, il fait la rencontre de marginaux puis d’un homme d’Eglise auprès desquels il va expérimenter sa nouvelle condition de "monstre" tantôt acclamé tantôt rejeté. Après un deuxième volume décevant, on retrouve enfin une intrigue poussée qui développe une nouvelle étape de la vie d’Abe.
    Et dans la seconde histoire, qui fait directement suite à la première, Abe, toujours aussi peu loquace, se remémore des bribes de ses origines et se ressource sur une plage en compagnie d’une bande d’illuminés de la fin du monde.

    En conclusion, de beaux moments, mêlant avec justesse l’action et le développement psychologique, le tout joliment illustré avec précision et détails par Sebastián et Max Fiumara.

    sebastien01 Le 31/01/2019 à 21:02:56
    Abe Sapien - Tome 2 - La Ballade du diable

    Dans ce deuxième volume, on suit Abe Sapien dans trois courtes histoires d’une qualité globale très en-deçà du premier volume (Abe Sapien 2008, #6-10).

    A la différence des deux autres histoires à suivre, cette première histoire est brève mais excellente. Abe enquête sur la mort d’un jeune garçon et l’appréhension initiale des parents laisse rapidement place à l’horreur. Une histoire relativement classique pour cet univers – Hellboy en a déjà vécu une similaire – mais superbement mise en scène par Patric Reynolds.
    La deuxième histoire est un peu plus grossière. Abe remonte un artefact de l’océan et réveille au passage un mort-vivant qui se révèle romantique. L’histoire oscille entre les russes et les nazis, le look du mort-vivant est affreux et le dessin Peter Snejbjerg beaucoup trop ordinaire.
    Et dans la troisième histoire, Abe combat des montres et un démon dans une maison hantée. Très peu de psychologie ou de finesse, l’histoire est un bon gros défouloir et le dessin de James Harren est à l’avenant.

    D’une manière générale, ces courtes histoires n’offre aucune construction de long terme au personnage – qui n’en est pourtant qu’à ses débuts en solo – et constituent un ensemble plutôt décevant.

    sebastien01 Le 31/01/2019 à 21:02:39
    Abe Sapien - Tome 1 - La Noyade

    Abraham Sapien, l’homme-poisson, est, après Hellboy, une des premières recrues fantastiques du B.P.R.D. et l’on suit ici sa première mission en solo (Abe Sapien 2008, #1-5).

    Scénarisé par Mike Mignola, tous les codes de l’univers d’Hellboy sont logiquement présents : un mystère à élucider, une ambiance sombre, un personnage taciturne et une intrigue ancrée dans le réel qui mêle un brin d’Histoire, de religion et beaucoup de fantastique. A la différence d’Hellboy, Abe n’est cependant pas du genre à faire dans l’humour et garde son sérieux tout du long. Envoyé à Saint-Sébastien, un ile française fictive, il fait rapidement la connaissance des calmars et murènes, d’une sorcière et d’autres moines démoniaques. Comme souvent dans cet univers, le personnage principal n’est pas acteur de son histoire, on découvre la nature du mystère à l’œuvre en même temps que lui et Abe se contente de réagir aux interactions dont il est témoin.

    L’intrigue est fort simple et s’écoule sur cinq numéros qui permettent de développer une ambiance, de s’attacher aux symboles, de pousser les explications, bref d’épaissir un peu le mystère. Cela est d’autant plus agréable que le dessin de Jason Shawn Alexander, avec son aspect brut et très encré, colle parfaitement au récit. Une entrée en matière très réussie donc.

    NB : Pour les amateurs, on retrouve une créature semblable à Abe Sapien dans le film "La Forme de l'eau" sorti en 2017 et réalisé par Guillermo del Toro, déjà réalisateur des deux films Hellboy.

    sebastien01 Le 27/01/2019 à 10:50:23
    Avengers Arena - Tome 2 - Boss de Fin

    Suite et fin de ce Battle Royale à la sauce Marvel (Avengers Arena 2013, #13-18).

    Fin de série oblige, les affrontements se font plus nombreux, d’autant plus qu’il y a eu peu de morts jusqu’à présent. On cerne davantage les personnalités des derniers adolescents encore en vie, la tension monte puis la fin arrive de manière précipitée. Les conséquences de cette aventure sur les survivants sont reléguées dans une autre mini-série "Avengers Undercover" inédite en librairie mais publiée dans deux kiosques Avengers Hors-série en 2014 et 2015.

    En conclusion, un hommage au concept certes intéressant – et remis régulièrement au goût du jour que ce soit au travers de romans, de films ou dernièrement de jeux vidéo – mais délayé sur un trop grand nombre d’épisodes et reposant sur des personnages peu charismatiques et fort peu matures.

    Un bémol également concernant l’édition : quelle étonnant de choix de Panini que de découper une fois de plus une histoire en deux Deluxe – dont ce second tome avec seulement six épisodes – alors que l’intégralité de la mini-série aurait pu être regroupée en un seul gros volume...

    sebastien01 Le 27/01/2019 à 10:50:03
    Avengers Arena - Tome 1 - Alliés Mortels

    Un Battle Royale à la sauce Marvel scénarisé par Dennis Hopeless et principalement illustré par Kev Walker (Avengers Arena 2013, #1-12).

    Une quinzaine d’adolescents est téléportée sur une île coupée du monde ; ils ont pour mission de s’entretuer pour le plus grand plaisir d’Arcade qui contrôle tous les aspects de son "jeu". Le concept n’a rien de nouveau et les trois premières couvertures originales font justement références à Battle Royale, Sa majesté des mouches et Hunger Games. On y retrouve en effet les mêmes thèmes que dans les romans/films cités : un jeu sadique grandeur nature, des adolescents qui n’ont initialement aucune volonté de se battre mais qui y sont poussés par leur nature, des groupes qui se font et se défont et surtout beaucoup de relationnel.

    Parce qu’au-delà de l’idée que chacun connait, le cœur de l’histoire n’est ici absolument pas constitué des meurtres des uns ou des autres. Dans cette version Marvel, nos super-héros adolescents passent leur temps à se remémorer leur passé, à échanger leurs points de vue sur la situation dans laquelle ils se trouvent et à se quereller. Leurs affrontements ne deviennent que secondaires.
    C’est d’ailleurs la faiblesse de cette histoire : l’idée de base est diluée sur 18 épisodes, l’histoire traine en longueur et on passe son temps à suivre des querelles d’adolescents. Par-dessus tout, la plupart de ces jeunes super-héros sont de parfaits inconnus ou des super-héros de seconde zone que seuls les mordus de l’univers Marvel reconnaitront.

    sebastien01 Le 24/01/2019 à 18:22:52

    L’event de la rentrée 2011 chez les X-Men s’appelle "Schism". Derrière ce nom à tonalité biblique se cache en réalité un bête affrontement entre Cyclope et Wolverine ; toutefois, les conséquences de cet affrontement seront paradoxalement plus importantes que l’event en lui-même (X-Men: Prelude to Schism 2011, #1-4, X-Men: Schism 2011, #1-5 et X-Men: Regenesis 2011, #1).

    Après les événements de "House of M", la population mutante a radicalement baissée et ceux-ci sont désormais réunis sur l’île d’Utopia avec Cyclope à sa tête. Durant un long prélude, celui-ci va consulter à tour de rôle le Professeur Xavier, Magnéto et Wolverine et se remémorer son passé. Il semble sur le point de prendre une décision cruciale pour l’avenir des mutants pour au final... rien. La catastrophe annoncée, les belles paroles, l’impatience des X-Men et la tonalité grandiloquente donnée à cette première partie n’auront servi à rien puisque ce prélude n’en est pas réellement un. Il est sans rapport ou presque avec l’event qu’est Schism et ne constitue qu’un regard sur la difficulté de faire un choix dans une situation périlleuse. En un mot : décevant.

    Quant à l’event en lui-même, il est plutôt bancal. Il débute par une nouvelle course à l’armement provoquée avec une facilité déconcertante par Quentin Quire. Puis, une fois les Sentinelles mises hors d’état de nuire, le Club des damnés dirigé par Kade Kilgore attaque frontalement les X-Men pour être à nouveau défait. Puis, une super Sentinelle se dirige vers Utopia et menace d’en exterminer les derniers mutants. Ce n’est qu’à ce moment, dans les toutes dernières pages, que la scission entre Cyclope et Wolverine transparait. Faut-il faire combattre des enfants en présence d’un péril imminent ? Une question réglée à coup de griffes et de rayons lasers comme d’habitude... Puéril.

    Au final, chacun se quitte fâché et Wolverine s’en va rouvrir une école avec ses petits protégés. Ils ne se doutent probablement pas qu’ils y passeront le plus clair de leur temps à se battre contre diverses menaces, soit y faire l’exact inverse du souhait initial de Wolverine.

    sebastien01 Le 20/01/2019 à 00:39:07
    Batman & Robin Eternal - Tome 2 - Tome 2

    Suite et fin de cette série hebdomadaire dont la qualité, globalement moyenne, ne s’améliore pas dans cette seconde moitié (Batman & Robin Eternal 2015, #13-26).

    Dans l’ensemble, l’histoire continue d’égrainer ses micros révélations au compte-gouttes mais leur intérêt demeure très faible. Si le personnage de Maman reste intéressant jusqu’au bout dans son design, sa conduite et ses origines, les deux adolescentes au cœur de l’histoire sont, elles, grossièrement caractérisées (Cassandra Cain est une ado mutique surentrainée et Harper Row est une ado geek surentrainée). Le suspense manque également à l’appel, on ne compte plus les occasions où un membre de l’équipe est sur le point de mourir à la fin d’un épisode pour s’en sortir miraculeusement à l’épisode d’après (qui peut encore sérieusement croire qu’un personnage va mourir ?, ou que Batman est impliqué dans un meurtre ?). Et la fin est grotesque ; tous ces enfants qui crient Maman tels des zombies et, outre les Robin, cette multiplication des interventions de super-héros...

    Il y a cependant quelques bonnes scènes avec l’Epouvantail, Azrael ou l’Orphelin mais l’action l’emporte toujours sur la réflexion. C’est un comics de super-héros donc les personnages passent logiquement le plus clair de leur temps à se battre mais on a parfois le sentiment qu’il n’y a plus que cela pour tenir l’intrigue (se battre, se faire prendre, s’échapper et recommencer encore et encore). Toutefois, parmi les autres petits plaisirs de cette lecture, il y a le retour de Damian Wayne, des dessinateurs qui produisent un travail honorable – mais sans éclat, exception faite de Tony S. Daniel – et de jolies couvertures (notamment celles de David Finch).

    En résumé, une seconde saison d’Eternal, moitié moins longue que la première mais également moitié moins bonne.

    sebastien01 Le 20/01/2019 à 00:38:39
    Batman & Robin Eternal - Tome 1 - Tome 1

    Cette série fait office de seconde saison à Batman Eternal. On y retrouve en effet les mêmes scénaristes – Scott Snyder et James Tynion IV –, les mêmes impératifs de publication – une série hebdomadaire, de multiples dessinateurs dont le très bon Tony S. Daniel – et les mêmes codes : une machination tentaculaire nécessitant l’intervention de toute une galerie de personnages pour en venir à bout (Batman & Robin Eternal 2015, #1-12).

    L’intrigue se déroule chronologiquement après le combat de Batman contre le Joker (dans Batman: Endgame), le chevalier noir est donc en retrait et seulement présent lors des flash-back. D’une manière générale, il s’agit d’ailleurs plus d’une histoire de Robin que de Batman, tous répondent présents – Dick Grayson (Nightwing), Jason Todd (Red Hood), Tim Drake (Red Robin) et Stephanie Brown (Spoiler) – à l’exception notable, et temporaire, de Damian Wayne. Si l’on y ajoute Harper Row, une des dernières créations de Snyder, et un nouveau personnage énigmatique – Cassandra Cain –, cela donne une galerie de second rôles très voire trop importante. Il faut vraiment aimer entendre le point de vue de toute la Bat-family et passer des acrobaties de l’un à celles de l’autre pour apprécier cette histoire.

    Dans cette histoire justement, les Robin et leurs associés partent à la recherche de Maman (un drôle de nom pour un vilain mais en l’occurrence plutôt approprié), un adversaire dont la particularité est le conditionnement d’orphelins pour en faire des agents dormants (un peu à la manière du film Salt). Les révélations sont distillées au compte-gouttes, on traine parfois un peu en longueur et les cliffhangers sont souvent artificiels mais, malgré tout, on a vraiment envie de savoir de quelle manière Bruce Wayne pourrait être mêlé à ce trafic.

    A noter qu’il est préférable d’avoir lu au préalable les aventures respectives des différents Robin, période New52, pour en saisir toutes les références.