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Un départ en trombe avec des répliques très fines, l’humour est au rendez-vous. Il y a aussi du mystère, de l’aventure, des dangers, et des personnages secondaires de plus en plus intéressants à mesure qu’on les découvre. Malgré le côté un peu statique et artificiel de l'intrigue, c'est un album réussi, et qui relève le niveau après la catastrophique entrée dans la collection qu’était « La baie des cochons ».
Cependant, j’ai eu du mal à supporter les relents de féminisme qui se dégagent de certains dialogues, comme si Dupuis voulait signaler sa vertu après la controverse autour de « Spirou et la Gorgone bleue ».
Nous avons par exemple droit à une discussion autour de femmes qui ne se présenteraient pas à la mairie en raison des traditions, et Seccotine qui rétorque « C’est sûr que les hommes qui ont gouverné nos pays ont fait des merveilles… »
Ok, on a compris, les hommes sont des êtres vils et dangereux tandis que les femmes sont à la fois fortes (puisqu’on nous le répète) et douces et humanistes (puisqu’elles feraient mieux que les hommes). C’est la femme de Schrödinger, en quelque sorte. Masculine ou féminine suivant le moment où on la regarde.
Sauf que les femmes qui ont gouverné existent. Saviez-vous que les reines guerroyaient plus que les rois ? Sans aller chercher dans le passé des reines comme Isabelle II d’Espagne, ou la dame de fer Margaret Thatcher, en plus contemporain, la personne qui dirige notre continent tout entier n’est autre qu’une certaine Ursula van der Leyen. Arrêtez donc de nous faire croire que les femmes n’ont aucun pouvoir et que donc tout ce qui se passe de mal est du fait des hommes seuls.
Je laisse planer l’ombre du doute sur les intentions du scénariste de cet album, Lewis Trondheim. Après tout, Seccotine répond à un homme qui fait une remarque sexiste comme quoi « Une femme qui dirigerait, ce serait n’importe quoi. » Mais cet homme n’existe pas, il a été posé là des mains de son auteur et sa déclaration n’est qu’un tremplin pour que Seccotine puisse servir sa soupe tout aussi sexiste au lecteur. Dans tous les cas, le doute persiste : je ne sais pas si l’auteur ne s’est pas rendu compte qu’il se contredisait, ou s’il est intentionnellement allé à l’encontre de la pensée de Seccotine, car le récit montre un côté moins reluisant de la femme à l’origine de cette discussion.
C’est difficile à dire, car à un autre moment Seccotine nous assène : « […] vous avez laissé ces deux garçons seuls, sans une fille dégourdie à leurs côtés !... Si cette découverte avait été faite par une femme, on n’en serait pas là ! » Oui, on n'en serait pas là, si Seccotine était restée coincée avec les autres nous en serions avec potentiellement une victime de plus, et la fin des héros de cette histoire. Est-ce que l’auteur était conscient de la contradiction, ou est-ce que le message doit passer avant tout et faire fi de toute réalité ?
En sous-texte de l'histoire, l'habit ne fait pas le moine, l'apparence ne fait pas la vertu, mais ce degré de subtilité, s'il est intentionnel, passera sous le radar des lecteurs qui ne retiendront que les slogans féministes assénés à coup de marteau contre l'enclume qu'est notre matière grise. Les films Marvel récents démontrent bien que malgré les incompétences des scénaristes, l'audience retient les paroles plutôt que les actes, bifurquant le sens moral et inversant pernicieusement les héros et les villains d'un coup de baguette magique.
Bref, par pitié, arrêtez de remplacer la misogynie banalisée par de la misandrie banalisée, arrêtez d'insister aussi lourdement, arrêtez de nous matraquer de messages féministes partout, tout le temps, je n’en peux plus de ce harcèlement intellectuel. À ce niveau c’est de la propagande reprise en boucle par des perroquets (les Volubilos de cet album) qui pensent que ça les élève au-dessus d’une masse inculte, incapable de voir la lumière qui nous arrive d’en haut. Sans même s'apercevoir qu'ils régurgitent sans réfléchir les éléments de langage des activistes, sans aller creuser plus loin et donc sans se rendre compte qu'ils partagent une vision manipulatrice qui ne correspond pas à la réalité. Si même Spirou et les Schtroumpfs s’y mettent, comment y échapper ? Surtout que ce n’est pas l’effet escompté qui va se produire. L'égalité des opportunités est déjà là, sans avoir eu besoin de ramener chaque oeuvre à ce sujet. À forcer d’insister sur les différences, on va finir par les scruter avec plus d’attention et les prendre à cœur, et ça ne va pas forcément aller dans le sens que les instigateurs ne l'espèrent.