

Donjon Parade
10. Micro-héros
Une BD de Trondheim, Lewis et Ohm, Willy - Delcourt (Humour De Rire) - 2025
Smergonoal le Dragon, trop gros et grand pour voler, menace de détruire le Donjon si un magicien draconiste ne le fait pas mincir. Problème : Alcibiade a rapetissé Marvin, le seul saurien pouvant se faire passer pour un tel magicien ! Tout le Donjon se creuse la tête pour se débarrasser du gros lézard, mais ce dernier s'impatiente. Attendez... il se pourrait qu'Alcibiade ait une solution !
J’aime « Donjon ». J’aime le côté « sale gosse »de ces histoires qui, souvent, racontent de belles narrations incisives avec des personnages qui ont du chien (ou du canard, ou du dragon ou du lapin, c’est selon). Certains des albums de « Donjon » sont même de vraies réussites voir des petits chefs d’œuvres du 9ème art (et là il faut aller voir plutôt du côté de « Monster » et « potron minet »)
Du côté de « Parade », les histoires ne demandent aucune réflexion de chronologie. Alors cela libère la joyeuseté iconoclaste de nos auteurs. Et le côté « sale gosse » est encore plus mis en avant. Et ça marche incroyablement bien parfois.
Pas là.
Car, tout est affaire de mesure…Et, ici, Sfar et Trondheim n’en ont pas. Et ce raz de marée de situations débridées peut transformer alors très aisément une histoire « sale gosse » en une aventure juste « pipi et caca ». Cela arrive parfois comme, précisément, dans ce tome. .
Il y eu déjà du « prout » à profusion, du caca à foison dans des albums précédents. Cet opus raconte la morve partout partout. Et ce raz de marée de blagues de cours de récréation, ce trop-plein de gossitudes qui font n’imp, fout la nausée. On rit d’abord, c’est vrai, puis on se laisse digérer par des situations qui n’ont ni queue ni tête parce qu’il y en a trop (beaucoup trop).
Pourquoi ça ne marche pas ici alors que cela a marché dans les opus précédents ? La narration n’est pas maitrisée et le trop plein déborde.
Dommage, Willy Ohm a un superbe dessin tout en naïveté et rondeur qui sied parfaitement à la saga et qui m’a beaucoup plu.
Bien qu'amateur de cette série, je suis affreusement déçu par cet album. En fait, le scénario est aussi mince que du papier à cigarettes! Messieurs les auteurs, diminuez le rythme de parution et retrouvez l'envie d'écrire des histoires un peu plus fouillées...
Un tome hilarant de bout en bout, avec des gags et des situations totalement barrées (qui a dit que quand on était trop gros il fallait se farcir un régime ? Bah non, il n'y a qu'à demander à un magicien du Donjon qu'il nous fasse maigrir !). Cerise sur la gâteau, l'album est illustré de manière particulièrement originale et appréciable par Willy Ohm, dont le trait rondouillard à connotation très manga apporte une ambiance "Kawaii" dans DONJON totalement inédite et pourtant parfaitement adaptée au ton de cette série.